Prologue : La fille des brumes

Les Chroniques de Xelarande :

Wakfu of Equestria

Livre 1 : L’odyssée de Twilight Sparkle

Prologue : La fille des brumes

C’était une belle journée à Rambling Rock Ridge. Les habitants du village passaient leur temps à vaquer à leurs occupations tandis que les chats jouaient avec les souris et que les oiseaux chantaient. Ces poneys étaient si occupés qu’ils ne remarquèrent pas qu’une lumière bleutée était apparue dans un cul-de-sac. La lumière s’intensifia, grandit, et enfin pris une forme distincte avant de laisser place à une brume épaisse et sombre remplissant toute la ruelle. De la brume sortit une licorne grise encapuchonnée avec une crinière et une barbe blanche. Malgré ses yeux blancs qui ne cillaient jamais, on pouvait deviner son air froid et méfiant tandis qu’il poussait un landau devant lui. Les poneys, ne sachant pas ce qui se passait, restèrent sur leur garde tandis que l’inconnu avançait en silence.

« Hmm, ça sent l’orage » murmura un villageois en caressant sa barbe.

« Il n’y a plus de saisons », dit une ponette en cachant son poulain, « Le monde devient fou ! C’est surement Discord ! »

Les autres habitants commencèrent eux aussi à murmurer et s’affoler, mais ça ne semblait pas affecter l’étranger encapuchonné qui continua sa route tranquillement vers Everfree Forest sans broncher. Son air était toujours le même. Déterminé. Prêt à aller jusqu’au bout. Il devait trouver quelqu’un. À tout prix.

L’inconnu entra dans la forêt, non sans remarquer qu’une petite bestiole avec un seul œil, mais bleu l’avait suivi, mais il n’y prêta pas attention. Il arriva soudain à un pont, permettant de traverser la rivière, où se tenait une étrange créature. Comme l’inconnu, celle-ci portait une capuche et un épais manteau, mais celui-ci était rapiécé à de multiples endroits et une corne dépassaient de la capuche.

« Salut papy, t’aurais une minute à nous accorder ? » demanda la créature.

L’étranger l’ignora sans même chercher à comprendre la raison du « nous » dans sa phrase.

« Ouais ! La dernière de ta vie ! » Dit la créature en enlevant son manteau rapiécé et révélant trois changelins sautant sur les rebords et devant le pont. La licorne encapuchonnée fronça les sourcils et fit apparaitre la brume, cette fois beaucoup plus épaisse, enveloppant le pont.

« Pas mal le coup de la brume, mais… » Le changelin n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un coup d’une puissance irréelle l’envoya balader dans les airs, effrayant les deux autres qui essayèrent alors de s’enfuir, en vain. Le même sort que celui qui avait eu raison de leur camarade les envoya dans la rivière. La vielle licorne reborda les draps qui se trouvaient dans le landau quand elle entendit une voix.

« Bravooo ! Impressionnant ! Non, vraiment… » Déclara une voix semi-robotique sortant de l’ombre tel un revenant de sa tombe. C’était une voix aiguë, partant irrégulièrement dans les graves, soulignant un coté fou du personnage. « Il ne t’a pas fallu longtemps pour te débarrasser de ces changelins… », Continua la voix qui venait de derrière la licorne, « Comme quoi, il faut se méfier des apparences… » À ce moment-là, la personne à qui appartenait la voix sortit de l’ombre, derrière la licorne encapuchonnée.

Ce n’était pas un poney. À vrai dire, ce n’était même pas une créature de ce monde. La personne en question était grande, tenait sur deux pattes tel un singe, avait une chose étrange au bout de chacune de ses pattes du haut. On aurait dit une boule surmontée de cinq excroissances fines. Mais de toute manière, la licorne ne pouvait les voir, celles-ci étant dans le dos de la créature. Le plus étrange était la coiffe qui recouvrait sa tête et une partie de son visage, une sorte de …chapeau chinois arrondi. Mais la licorne n’y prêta guère attention, et continua sur le pont. Ni une, ni deux, l’inconnu au chapeau étrange se téléporta devant la licorne encapuchonnée, en position d’appui sur le rebord du pont, les bras croisés, son pied devant le landau, forçant celui qui le poussait à s’arrêter.

« Regarde-moi, par exemple, continua l’étranger au chapeau, malgré ma petite taille, je souffre d’une faim terrible me poussant à dévorer la magie se trouvant dans chaque chose, chaque être vivant. » Pendant qu’il parlait, une des bestioles à l’œil bleu qui surveillaient la licorne plus tôt se posa sur l’écorce d‘un arbre, et, tel une guêpe dévoilant son dard pointu et noir, piqua. Des veines commencèrent à apparaitre sur le tronc, tandis que les feuilles tombaient des branches, fanées, comme si l’arbre était vidé de son énergie. À la fin du processus, l’arbre en question était mort.

« Et voilà que mes traqueurs découvrent une source de magie d’une puissance innomée… »Continua l’inconnu au chapeau, « De quoi apaiser ma faim pour l’éternité. Mais trêve de politesses ! » Un petit rire s’échappa de cette créature. « C’est l’heure de m’expliquer d’où tu tiens… (Il se téléporta derrière la licorne) Cette formidable puissance… " Il s’arrêta avant de continuer"...eeeet …ce que tu cache dans ce berceau… »

C’était plus que la licorne ne pouvait supporter, et c’est ainsi qu’elle lui déclara d’une voix grave :

« Passe ton chemin, vile créature, ou tu connaitras la fureur de Starswirl le barbu ! »

- ’’Starswirl le barbu’’, quel nom étrange…" Continua la créature au chapeau comme si de rien n'était"...Dans les légendes, il y avait un individu qui portait ce nom, mais c’était… »Il cala sur le dernier mot. « Non ! C’est impossible ! » Essaya-t-il de se convaincre. « Ces créatures ont disparu depuis l’aube des temps !» Plus déterminé que jamais, il s’avança et ordonna dans un élan de provocation: «Montre-moi ton vrai visage,vieillard!! Ne me ménage pas, ou je t’écraserai comme une vulgaire petite araignée ! » Menaça-t-il.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il fit apparaitre une épée avec la forme d’une aiguille, lançant une salve d’énergie sur la licorne, qui prit le berceau, et sauta haut pour qu’il reste dans les airs. La licorne, ayant évité l’attaque, atterrit sur le sol et regarda l’humain en enlevant sa capuche tandis que le landau flottait dans la brume soulevé par une force invisible. Le visage de cette licorne semblait vieux, mais déterminé. Son adversaire, quant à lui, semblait surpris. « Intéressant… » Déclara ce dernier avant se téléporter devant la licorne dans un rire puissant et au bord de la folie, prêt à attaquer. Son attaque fut contrée par la licorne grise qui lui envoya une salve d’énergie enflammée qui propulsa l’ennemi en arrière, qui arrêta son recul avec son épée-aiguille en la plantant dans le sol. La licorne nommée Starswirl donna un coup de sabot dans le sol, détruisant le pont et envoyant l’homme au chapeau en l’air.

Mais à ce moment-là, l’inconnu mis ses doigts dans une position étrange… et tout s’arrêta. Le bruit des grenouilles qui sautaient dans l’eau, les feuilles qui tombaient des branches, les débris du pont qui tombaient, tout était arrêté comme si le temps avait bloqué ses aiguilles. Il n fallu pas longtemps à Starswirl pour comprendre que son adversaire pouvait maitriser le temps. Ce dernier se libéra du sort et bougea en sautant sur les débris jusqu’à atteindre son arme. Puis il sauta, la pointe de l’épée dirigée sur sa cible : la licorne Starswirl.

Il fallu un clignement de cil à celui-ci pour se libérer et bloquer l’attaque avec son sabot. « Quoi ? Tu résistes à mes pouvoirs sur le temps ? » Demanda l’inconnu, qui n’avait apparemment pas prévu ça. Il se téléporta à nouveau, dans les airs, cette fois, mais n’eut pas le temps de préparer sa prochaine attaque, la licorne grise était déjà sur lui. Dans un souffle que l’on pourrait comparer sans mal à celui d’un dragon, le vieillard cracha une immense gerbe de flammes, carbonisant l’ennemi et une parti de la forêt avec. Starswirl remit la capuche sur sa tête. C’était fini.

Ou du moins, le pensait-il.

Se relevant tant bien que mal dans les flammes, l’attaquant laissé pour mort enleva son chapeau révélant son masque de fer et ses yeux entièrement bleus mais vides. « Ha ha ha…Quelle puissance… » Puis il regarda l’ombre de son adversaire s’éloigner, sa cape flottant dans le vent telle les ailes d’un dragon. L’étranger n’en revenait pas.

« Un…Un dragon Tyrakien ! C’était bien un dragon Tyrakien ! » Sa stupéfaction se transforma en rire long, puissant, un rire au bord de la folie. « La plus grande source d’énergie que le monde puisse connaitre ! » Son rire déformé résonna encore, et encore à travers la forêt Everfree.

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Un peu plus loin, prés d’une maison aux abords de Ponyville, se passait une étrange scène. On pouvait voir trois personnes, deux étalons et une pégase avec les sabots solidement enchainés. L’un des deux étalons, un chasseur de primes licorne, était assit à coté d’elle sur un banc tandis que l’autre se tenait debout, mangeant une pomme dans un sabot et tenant un bâton dans l’autre. Ce dernier avait l’air beaucoup plus vieux que son compère. La pégase avait beau avoir des yeux qui ne regardaient pas dans la même direction, on pouvait deviner sans peine son air triste quand elle regardait ses menottes.

-Allez, quoi, dit-elle en regardant l’étalon à coté d’elle, vous allez pas m’envoyer au bagne pour avoir volé une pomme ?

-Garde ta salive, répliqua le confrère du chasseur en dévorant de plus belle sa pomme, On a encore de la route à faire avant d’arriver à ton nouveau « chez toi ».

-Juste pour avoir pris une pomme ? Une toute petite pomme ?

-Tu connais le proverbe, Derpy, Dit simplement le chasseur de primes, «Qui vole un œuf, vole un minotaure. »

Il prit une miche de pain qu’il fit léviter avec sa corne jusqu’à ladite Derpy.

-Espèce de chasseur de primes à la noix ! Vous êtes tous les mêmes ! J’ai volé pour nourrir ma fille, Dinky ! Alors gardez vos vieux sermons pour vous ! Vous pouvez pas comprendre le malheur d’une mère après tout…

Le grand poney au bâton avala en entier sa pomme avant de toucher la pégase en plein cœur.

-Parce que tu vas nous faire croire qu’avec ta trombine, t’as réussi à trouver un mâle qui veuille bien de toi ?

-Sale…

Derpy n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une voix l’interrompît. « Maman ! »

C’était une voix de petite poulaine, petite, et effrayé. Elle regardait Derpy d’un air inquiet, ne sachant pas se qui allait se produire.

La voyant, la pégase cacha ses menottes avec son manteau, ne voulant pas que sa fille s’en mêle.

-Dinky ! Rentre à la maison ! Maman doit faire quelque chose. Dis à Papa que je ne serai pas là ce soir…

À ces mots, la jeune pouliche laissa apparaitre des larmes sur ses joues. « Petite… » Dit le chasseur en essayant d’approcher la petite en question. Mais celle-ci recula.

Un bref regard s’échangea entre la licorne chasseuse de primes et l’étalon au bâton.

-Oh là là, Dit ce dernier, je connais ce regard…

-Désolé, Calvin, je n’ai plus le cœur à continuer ainsi…

Il avait dit ça sur un ton de regret. Comme pour exprimer la perte d’un avenir. Il leva une hache, la souleva au-dessus de la tête de Derpy, et brisa les menottes.

-File d’ici !! Avant que je ne change d’avis !

Sans demander son reste, Derpy prit sa fille dans ses sabots, et partit vers le village, laissant les étalons derrière elles. Le chasseur de primes, quant à lui, laissa tomber sa hache sur le sol, dans un mouvement de regret.

-Alors tu t’es décidé ? lui demanda son compère, inquiet. C’est fini ? Tu renonces à l’aventure et tu raccroches ta hache ?

-Oui, Calvin, je n’en peux plus de cette vie...C'est ici que nos chemins se séparent...

Pendant qu’ils discutaient, la licorne encapuchonnée avait vu la scène et les observaient de derrière un arbre un sourcil levé. Puis il regarda plus attentivement l’ex-chasseur de primes et vit ce qu’il recherchait. Un grand sourire plein d’empathie s’afficha sur son visage. Il l’avait enfin trouvé.

-Que Sainte-Céléstia te garde, déclara Calvin, bonne chance mon ami !

-Toi aussi, Calvin ! Prends soin de toi ! répondit son ami en le voyant s’éloigner vers les plaines. « De toute façon, j’ai jamais été capable de trouver un trésor valable pour Twilight Velvet. » pensa la licorne maintenant ex-chasseur de primes. Starswirl ne ratait pas une miette de la conversation.

Il fit descendre un œuf de hibou du nid qui se trouvait plus haut dans l’arbre et le fit léviter au-dessus de son sabot. Il commença à réciter une incantation et sa corne brilla et envoya une énergie sur l’œuf qui le fit éclore dans un éclair bleu. Le même sourire s’afficha sur le visage du vieillard. Il écrasa les débris de l’œuf sous son sabot afin de laisser place à une plume bleue ciel débordant de magie. Ayant accompli ce qu’il devait faire, la licorne reposa la plume et le bébé hibou dans le berceau, puis s’enveloppa dans la brume épaisse, et disparu.

Le chasseur, entendant le bruit, se dirigea vers le berceau. « Qu’est-ce c’est que ça ? Est-ce qu’il y a quelqu’un ici ? » Il se dirigea vers le berceau, se penchât et découvrit une petite licorne de couleur lavande qui tendait les sabots pour toucher quelque chose. Le chasseur parût troublé. Il regarda aux alentours dans l’espoir de trouver les parents du nourrisson, en vain. Il fit léviter le drap dans lequel se trouvait la petite et la déposa devant lui. Soudainement, il vit qu’une petite boule de poils- ou de plume- essayait de se dégager dans la crinière de la jeune licorne. Une tête de bébé hibou émergea alors laissant l’étalon stupéfait.

« Qu’est-ce que tu fais là, petite crevette, dit-il avec un petit rire, et toi, petite boule de plume, d’où sort-tu donc ?

La petite pouliche ria très fort en voyant ce visage, puis prit un air renfrogné. Elle avait laissé s’échapper un pet.

« Ben dis donc, petite pouliche, c’est comme ça qu’on dit bonjour, par chez toi ? » Dit l’étalon en riant chaleureusement fort. Puis il s’aperçut que cette licorne tenait entre ses sabots une étrange plume bleue. « Tiens ? Et ça, qu’es-ce que c’est ? » S’interrogeât-il en faisant léviter la plume prés de lui pour mieux l’examiner. À peine avait-il activé sa magie que la plume s’envola toute seule, et commençât à écrire des formes, des lettres, qui, une fois tracées, entraient dans les yeux de l’ex-chasseur de primes.

« Ben, ça alors, dit-il une fois le message terminé, Il suffisait juste de raccrocher ma hache pour trouver mon fabuleux trésor ?! » L’enfant dans le berceau lui sourit. L’étalon lui rendit le sourire. Bientôt, sa chère Twilight Velvet allait être mère, et lui, père.