Canterlot était une ville reconnue pour deux principales raisons.
La présence de la princesse Célestia était la première. Elle qui levait et couchait le soleil ne pouvait que susciter l’amour, ainsi que l’admiration de ses sujets. Tous, sans exception, devaient l’aimer pour sa sagesse, sa grâce et ses immenses pouvoirs. Dès lors, vivre à ses côtés, avoir la chance de pouvoir contempler son immense château, étaient des privilèges pour lesquels beaucoup de poneys étaient prêt à déserter leurs villes natales.
Ceci était donc la plus importante des raisons qui faisait la popularité de cette grandiose cité.
Puis, en second, venait le luxe. Plus encore que Manehattan, on y cultivait la riche beauté, autant vestimentaire que culinaire et bien évidemment… tout devait être parfait afin de s’approcher de la belle princesse. Et personne à Canterlot ne se serait permis de se dérober à la règle du bon goût. Il fallait faire honneur à la prestigieuse réputation qu’entretenait la ville, son beau monde ainsi que son architecture.
Toutes les rues semblaient d’ailleurs avoir étés construites dans ce seul but. Chaque maison, chaque magasin, chaque pierre et chaque arabesque avait sa place. Comme au sein d’une immense bibliothèque, l’organisation était le mot d’ordre. Rien n’était laissé au hasard, jamais. Canterlot devait rester l’exemple même de l’apogée combinant style parfait et organisation irréprochable.
C’est ce que se répétait Sunset Shimmer en traversant les allées de la bibliothèque royale. Les yeux rivés sur les grandes baies vitrées, elle contemplait paisiblement le soleil déclinant à l’horizon. Une fois encore, le temps était passé bien vite aujourd’hui, mais son apprentissage se poursuivait fermement, et la jeune licorne commençait à voir l’arbre de ses capacités porter de beaux fruits. Après un petit mois seulement, la plus brillante des disciples, c’était elle, parvenait à effectuer sans faute des sorts de catégories simples et moyennes. Et pendant ce temps-là, les autres, tous si lents, parvenaient à peine à faire léviter objets et petits animaux. Au milieu d’eux, elle se sentait sous alimentée, forcé de suivre ces êtres horriblement lents, trop lents pour ses capacités extraordinaires. Elle était encore jeune, cependant, même les gardes, tout juste bons à garder des portes et à faire la courbette à leur princesse, avaient reconnus sa puissance. Ils parlaient même d’elle comme un digne successeur à Star Swirl le barbu.
Son poitrail se gonfla de fierté à cette agréable pensée.
La porte de la bibliothèque claqua, émettant un puissant grincement qui résonna dans les couloirs dépouillés. Sunset trottinait joyeusement, la bonne humeur au cœur. Après cette fructueuse journée, il était venu le temps de la pure détente, le moment qu’elle attendait le plus à chaque jour qui se déroulait : le coucher du soleil.
La pouliche admirait le crépuscule autant que Célestia. Tous deux, avaient dans son esprit, cette même puissance, cette grâce, ainsi que cette beauté que nul autre ne pourrait jamais égaler. C’était tout simplement impossible, et ce pour la simple mais bonne raison que Célestia était l’allégorie parfaite du style irréprochablement organisé. Elle était ce qui faisait l’essence de cette prodigieuse ville. La princesse provoquait le crépuscule, et elle, Sunset Shimmer, était bien la seule à apprécier à sa juste valeur chaque coucher de soleil. Les autres étaient trop idiots pour ça. Ils étaient tout juste capables de comprendre le mécanisme, cependant la subtilité de l’action leur était inaccessible.
Il n’y avait qu’elle pour entrevoir toute la beauté qui se dégageait de la princesse Célestia ainsi que de ses pouvoirs. Et c’est aussi pour cela qu’elle seule méritait d’obtenir le privilège des ailes d’alicorne. Il suffisait simplement de développer encore ses pouvoirs, le nombre de ses sorts, et ainsi elle deviendrait celle qu’elle était destinée à devenir dans quelques années.
Le ciel s’était paré de ses beaux habits orangés lorsque la pouliche atteignit enfin les jardins arrière du château. Les herbes se pliaient doucement, dansant au rythme léger de la brise d’été. Elle prit une inspiration, emplissant ses poumons et ses sens de la douce senteur du lieu. Au loin elle perçut les bruits de la vie, mourant peu à peu à l’approche du soir. Sunset accéléra le pas, rejoignant les bordures de la colline pour s’y asseoir, à cette place, sa place. Et ses grands yeux se remplirent d’admiration, de là, elle pouvait chaque soir, profiter du soleil déclinant sous les ordres de la princesse.
Célestia se tenait d’ailleurs à son balcon, en pleine action, et sa corne brillait sous l’usage de la magie. De sa hauteur, elle dominait le jardin, Canterlot et le monde entier. Sa crinière flottait, soyeuse, tout comme sa longue queue. Sa cutie mark rayonnait de milles feux, la plus belle d’entre toutes.
Sunset retint son souffle, l’orange se muait lentement en une encre bleutée :
- Toujours aussi beau….
Ses pupilles se dilatèrent. Elle prit en photo la beauté du moment. La licorne captura l’instant. Et comme chaque soir, elle redécouvrait cette magnifique sensation. Il ne lui restait plus qu’à imprimer celle-ci, s’imprégner du réel sens du « beau » tant qu’il était présent.
Le bleu nuit commença à recouvrir les cieux, amenant le spectacle à son apogée. Il ne restait plus qu’à apposer la touche finale : la lumière mourante, disparaissant dans un dernier élan d’éclat, cédant enfin à la nuit. Sunset connaissait le cycle par cœur, et son sang ne fit que pulser plus encore dans ses veines, ses lèvres étaient suspendues… Il arrivait.
Un son aigu, proche du sifflement la détourna.
A peine eut-elle le temps de relever la tête qu’un poney lui tomba dessus, l’écrasant douloureusement sous son poids. Elle cria, et son souffle se coupa quelques instants suite au choc. Le soleil avait disparu, tout était sombre à présent.
- C’est… pas vrai !!
Elle se redressa brusquement, envoyant valser le corps inconnu qui l’avait empêché de contempler le clou de son spectacle. L’inconnue retomba lourdement sur le sol.
- … F… Foutu pégase !!
Son corps entier se courba, et son regard se teinta d’une colère indescriptible, noircissant ses petites perles.
- A cause de toi j’ai tout raté !
Sa rage se heurta au silence. Devant elle, le petit corps beige n’émit aucun son. Son poitrail se soulevait étrangement, son souffle semblait erratique, Sunset recula.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
Un cri étouffé la figea sur place. Ses yeux s’ouvrirent encore, une tâche se sang s’était formée autour de la bouche de la ravageuse de spectacle. Il n’y avait plus aucun doute, elle était blessée. Sunset grogna, mais se rua à ses côtés, l’examinant. Son regard rencontra la porte du château, il fallait trouver un médecin sur le champ, avant que la situation ne s’aggrave plus qu’elle ne l’était. Et comme toujours, c’était à elle de s’en occuper, les soldats étaient de tels feignants, jamais là lorsque l’on avait besoin de leur services. « Tous juste bons à garder des portes et faire la courbette » répéta machinalement la licorne.
Ses yeux revinrent au petit corps. Sa corne se mit à briller et la pégase ne toucha plus terre. L’herbe s’envola sous le galop se Sunset, et les portes claquèrent tandis qu’elle franchissait salles et couloirs, suivie par son colis.
- Mademoiselle Shimmer, que faites-vous là ?
- Appelez un médecin. Maintenant.
Et sans laisser le temps au soldat de répondre, elle le planta, accourant à sa propre chambre. Le claquement sinistre de la porte éveillerait les autres, mais qu’importe. Les draps accueillirent le corps évanoui. Sunset l’inspecta d’un peu plus près. Elle devait avoir son âge. Ses jambes ainsi que son museau étaient marqués par une longue tâche bois de chêne, et une série de petites tâches rondes parsemaient son front en une courbe reliant ses petits yeux clos.
« Banal ».
La pégase se courba douloureusement, des pellicules de sueurs firent leur apparition sur le front. Elle semblait souffrir nota Sunset… la situation était sans doute plus grave que ce qu’elle avait imaginé au premier abord.
- Ne t’en fais pas. Les médecins du château vont te remettre sur pied… pour une fois ils serviront à quelque chose. –murmura doucement la licorne.
Elle n’eut pour toute réponse qu’un crachat de sang contre ses draps oranges.
« Il va falloir que je les change ». C’est sur cette pensée que Sunset quitta sa chambre à l’arrivée d’un étalon.
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c'est juste que dans l'énumération qui précède tu parles de maison, magasin et pierre, des élément physiques distinct, donc un élément de décoration, qui ne peut exister seul, ça fait un peu cheveux dans la soupe. Enfin pour moi.
C'est un vrai plaisir d'avoir un nouveau lecteur!
Je suis contente que tu apprécies les descriptions, je m'y sens bien plus à l'aise que lorsqu'il s'agit décrire des dialogues.
Pour le reste j'espère que tu ne seras pas déçu, j'essaye de faire au mieux avec la Sunset que j'imaginais avant son départ.
PS: Je voulais bien parler d'arabesques sculptées.
Le côté très normé de la ville de Canterlot me fait pensé à une comparaison avec le Paris haussmannien des grands boulevards.
Adopter le point de vu de Sunset avant sa chute ? Tenter de comprendre comment on peux passer d'étudiante modèle et prometteuse à méchante en exile et véritable peste, ça promet de l’intérêt. Tu nous fais très bien ressentir ses traits de cratère : orgueil, mépris de l'autre, admiration sans borne pour Célestia, grande capacité d’apprentissage et véritable don pour la magie. Comme dit Yoan95, on voit ou tu veux aller, c'est logique, et ce serra sans doute intéressant à lire.
Parce qu'il faut bien que je trouve quelque chose à redire :
« chaque arabesque »
Es tu sûr d'utiliser le bon mots ? Une arabesque est une décoration soit peinte ou sculpté de forme courbe. Serai ce pas plutôt le mot arbrisseau, un petit arbre, que tu voulais utilisé ?
En effet, il est peut être un peu tard pour se mettre à la lecture. A cette heure tout le monde devrait dormir!
En tout cas je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est en analysant une oeuvre que l'on comprend réellement ses teneurs et aboutissants. Et j'espère tout bonnement que ton analyse de ma fiction ne te décevra pas!
En effet, sinon ce ne serait pas mon histoire! Mais c'es tout de même très intéressant d'entendre l'avis d'un lecteur sur ce genre de question. Ça me permet de comprendre ce qui peut plaire, ou déplaire dans certaines circonstances.
C'est un fin travail d'analyse que tu proposes.
Excuse-moi, je n'ai pas pu m'empêcher de rire un peu en lisant ton deuxième paragraphe. C'est une sacré coïncidence mais ce que tu exposes sur la morale est un ressort qui sera utilisé dans le chapitre 2 (et que tu pourras voir une fois qu'il sera validé par le modérateur d'ailleurs).