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Licornia

Une fiction écrite par dovakat.

Licornia - Chapitre 3

Ce truc fait un mal de chien. Les brûlures, c'était l'une des pires punitions que l'on pouvait recevoir. Moins pire que la mine, sans doute, mais cela équivalait à plusieurs semaines de souffrance. Heureusement, il y avait le doc.

Le centre de Ponyville si situait au fond du cratère. Il était composé d'une grande place de ravitaillement et des baraquements des gardes. C'était remplit de licornes et il valait mieux ne pas s'y aventurer. Je devais y aller.

J'ai évité toutes les patrouilles susceptibles de m’arrêter et me suis glissé dans une petite ruelle. Ici se trouvait un dépotoir caché entre des baraquements. Il était temps d'appeler le doc.

Face à un des baraquements, j'ai toqué. Toc toc toc Trois coup pour appeler le doc. Après un moment, une planche se souleva du mur et le doc apparut.

De son vrai nom White Smoke, c'était une licorne. Mais ce n'était pas une licorne comme les autres, c'était une licorne résistante, une licorne qui haïssait Licornia. Des licornes comme ça, on n'en trouvait pas partout. C'était la seule licorne résistante que je connaissais.

Nous n'avons rien dis. J'ai juste montré ma patte brûlé par Deepest Mind au doc. Il hocha la tête et repartit dans son baraquement. La planche revint s'encastrer dans le mur. Il fallait attendre maintenant.

Quelques minutes plus tard, une petite chatière bascula et un pot en fonte cabossé fut posé sur le sol. De la pommade, le doc était plutôt généreux aujourd'hui, ma brûlure devrait m'apporter moins de souffrance avec ça. La chatière se referma, j'ai mis le pot sous la couverture qui me servait de manteau avant de prendre la direction du centre de Ponyville.

Je connaissais les risques de telles opérations. Si une licorne fanatique de Licornia découvrait notre trafic, elle dénoncerait le doc et il serait tué. Mais c'est comme cela qu'il faut vivre, en frôlant la mort pour gagner quelques instants d'existence en plus, et recommencer.

Les mineurs sortaient de leur trou. Les licornes se rassemblaient. Les terrestres arrêtaient de travailler. Les pégases délaissaient, pour un moment, leurs rêves de liberté. Cela n'annonçait qu'une chose : distribution de soupe.

Sur la place centrale, la foule est noire. Si les licornes adoraient Licornia et les cinq licornes, les terrestres adoraient la soupe. C'était notre raison de vivre la soupe populaire offerte par Licornia. Elle était immonde mais des centaines de prisonnier se rassemblaient pour elle, pour un liquide fade, sale et surtout, drogué.

En effet, la soupe était remplie de petits cachets blanc. J'en ai montré un au doc une fois, il m'a dit qu'il s'agissait d'hormones sexuelles, un médicament destiné à augmenter les rendements en poulain des terrestres et pégases. C'était très ingénieux ! Licornia nous offrait sa soupe, elle augmentait son nombre d'esclaves et on en redemandaient !

Pour obtenir un bol de soupe, il faillait suivre une périlleuse procédure. Après avoir récupéré nos tickets de rationnement, nous devions les montrer à une licorne qui nous servait du haut d'une estrade et boire le dare-dare, sou peine de tout renverser à cause des remous de la foule. C'était presque impossible étant donné le nombre de poneys qui réclamaient leur ration et les coups des licornes à bout de nerf, noyées dans la masse de prisonnier.

Mon dieu, la soupe ! J'aurais tout fait pour elle, y compris me jeter dans la foule des affamés. Lorsque je suis entré dans la place, je fut immédiatement emporté. Surtout, ne pas tomber. C'était comme un océan en furie. Des remous me bousculaient, me précipitaient au sol, me pressaient jusqu'à l'étouffement. Et la seule raison qui poussait des centaines de poneys à rejoindre cette mer de corps se montrait comme un aliment infâme, symbole du contrôle de Licornia. Si je plongeais dans cette folie, c'était pour vivre plus longtemps, ne serait-ce qu'un instant, manger, juste pour mieux mourir, plus tard.

Mais malgré cela, le pire reste à venir. La soupe était stockée dans de grand tonneau de bois, tout le monde s'agglutinait autour, brandissant leurs tickets de rationnement.Je ne sais plus comment, je ne sais plus pourquoi mais ce jour-là, un tonneau plein de soupe bascula et se renversa au milieu de la place. Dans la tête de ceux qui avaient faim, quelque chose a explosé, et nous étions nombreux a avoir faim ce jour-là. Panique générale, quelqu'un à renversé un baril de soupe.

Nos gardiens étaient déchaînés à présent. Les coups de matraque pleuvaient et les officiers les plus expérimentés n'hésitaient pas à utiliser leur foutue magie sur nous. Terrestres et pégases, surexcités, commençaient à se frapper entre eux. Un pégase se jeta au sol, hurlant, le visage couvert de sang. Je n'ai jamais su pourquoi tout avait basculé. Nous aurions pu rester là, immobile, indifférent face au baril renversé, mais pourtant, tous ils criaient, tous ils courraient, tous ils se bousculaient. J'en aurai pleuré de rage face à cette horreur.

« Les casques noirs ! »

L'alerte est lancée. Les casques noirs arrivent. L'élite des licornes allait nous rappeler qui elle était. J'étais sûr qu'il y aurait des morts. Les casques noirs étaient les guerriers de Licornia, ils tuaient tout ceux qui refusaient les lois des cinq licornes.

Nous nous sommes vite dispersés, nous ne voulions pas avoir affaire aux casques noirs. C'est le moment, il faut courir. Malgré leurs corps sous-alimenté, les terrestres savaient courir lorsqu'il en était temps.

Quelque chose me frappa à l'arrière de la tête, j'ai ralenti ma course, c'était un sort d’étourdissement, lancé par un officier licorne. Une fièvre intense me fit m’asseoir, mon museau crachait du sang. Je n'arriverais plus à penser, je ne faisais qu'observer bêtement ce casque noir courir vers moi, matraque au clair. Je voyais son uniforme noir, vulgaire tâche sombre, danser devant mes yeux, je voyais l'aura magique qui formait un halo coloré autour de sa corne et je voyais son visage, déformé par une haine noire, me fixer et jouir du spectacle.

Je n'eut le temps que de me questionner sur la douleur que j'allais ressentir avant qu'une chose venue du ciel se heurte à mon agresseur avant de le mettre au sol. J'ai perdu connaissance.

Je rêve. Un océan de soupe s'étale autour de moi. Je peut voir les petits cachets blanc d'hormones sexuelles flotter à la surface. Je ris. Mais je tombe contre un sol poisseux, couvert de soupe. Des prisonniers se jettent contre lui et le lèchent pour boire la soupe. Je leur hurle de ne pas manger les cachets, ils les mangent tout de même. Puis ils croquent ma chair et me mangent en entier, je ne peut m'empêcher de rire. L'un d'entre eux hurle « Les casques noir ! » et tout s’effondre dans l'immense océan de soupe.

J'ai ouvert les yeux mais tout était sombre autour moi. J'avais si mal, je ne pouvais pas bouger. Devant moi, un point rouge scintillait et remuait doucement. Interloqué, j'ai dit, bêtement :

« Quelqu'un ? Je suis mort, c'est ça ? »

Aussitôt, une voix grave, dure comme de l'acier, tonna :

« Ce n'est pas le moment de plaisanter terrestre.

Au moins, je n'étais pas seul. Je ne comprenais pas se qui m'arrivais et j'ai vite bombardé l'inconnu de question :

« Qui est tu ? Et puis où suis-je ? J'ai mal moi ! Pourquoi ?

- Calme toi, je vais te raconter ce qu'il s'est passé.

- J’espère bien, c'est vraiment étrange tout ça. »

L'étranger a remué, un bruit métallique résonna là où je me trouvais. Le point rouge fut précipité sur le sol puis s'éteignit. L'autre prit une grande inspiration et parla :

« Ponyville a été attaqué par les pégases, nous nous trouvons dans une cave du secteur libéré. Si tu est ici avec moi, c'est parce que j'ai eu pitié de toi. Tu gémissait sur le sol avec ton museau couvert de sang, les licornes allait arriver et il fallait se cacher, je t'ai pris sur mon dos avant de plonger dans cette cave. »

Durant un moment, je suis resté interloqué. Ponyville attaqué ? J'ai dit à l'inconnu :

« Qui est tu ? »

Pour seule réponse, il craquât une allumette. Mes yeux me faisaient trop mal et j'ai du les cacher derrière mes sabots. Lorsque je les ai enlevé, un pégase était devant moi.

C'était un pégase libre, un soldat qui venait sans doute de Cloudsdale, venu pour libérer Ponyville de l'oppression de Licornia. Les pégases de Ponyville différaient bien de ces guerriers ailés. Il leur était interdit de voler sous peine de voir leurs deux ailes se briser. Généralement, ils déprimaient, privés de l'art de voler.

L'allumette qu'il avait frotté servit à allumer sa cigarette, un point rouge scintillait à nouveau devant moi. C'était donc ça. En riant, j'ai dit :

« Alors comme ça, c'est la libération ? Les terrestres vont quitter Ponyville ?

- Ne te réjouit pas trop vite, la bataille n'est pas encore terminé.

- Combien de temps on va rester ici ?

- Le temps qu'il faudra.

- Le temps de me séquestrer quoi.

Il ria : - T’inquiète pas, on va sortir d'ici, mais pas maintenant, les licornes arrivent.

- C'est vrai ça ! Les licornes, comment on s'enfuit avec elles ? »

Le pégase crachat la fumée de sa cigarette et une odeur âpre se diffusa dans la cave.

« Les licornes, je les attends. »

Au dessus de nos têtes, le plancher craquait, il y avait quelqu'un.

« Plus un bruit. »

Mon ventre se noua, encore une fois, j'avais peur. Je pensais aux cadavres étalés sur les champs de travail, mort à la tache. Au pégase qui gisait sur le sol, abattu en plein vol alors qu'il essayait de fuir Ponyville. Je me suis demandé si j'allais mourir ce jour-là. Le fait de rencontrer ce pégase avait réchauffé mon cœur, j'avais prit goût à la vie alors que, avant, j'attendais la mort. A présent, j'ai trop mal pour penser et la trappe de la cave se soulève.

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Note de l'auteur

Troisième chapitre! Il aura mis autant de temps à arriver que le précédent mais, pour une fois, il s'y passe plus de choses.

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