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Licornia

Une fiction écrite par dovakat.

Licornia - Chapitre 2

« C'est avec toute la joie, et la fierté de notre peuple. Que aujourd'hui, au nom de l'armée de Licornia, je vous promets au grade de capitaine. »

L'orchestre commença a jouer sur un air de marche militaire et l'assemblée salua avant d’applaudir. Un sourire timide était fixé sur mes lèvres, j'aurais presque pu m'émouvoir de cette scène, mais pour le moment je restais sans réaction. Quelque chose était coincé dans ma tête.

Le généralissime m'a rendu mes galons, enfermés dans une petite boîte, puis j'ai rejoint la foule. Des sabots se tendaient vers moi. Je les serrais en souriant.

Je suis capitaine maintenant. Ce n'est pas grand chose mais les gens sont plutôt heureux. C'était à présent une véritable fête qui se déroulait sous mes yeux : tout le monde discutait et riait près du buffet qui avait l'air d'accueillir encore plus d'admirateur que moi.

J'ai pris un verre d'alcool léger avant de me mettre à marcher dans la salle, tranquillement, sans me soucier du truc coincé dans ma tête.

Parmi les invitées de ma promotion, on trouvait toutes sortes d'individus. Des militaires fringuant dans leurs uniformes, des bourgeois aux extravagantes tenues de soirée voire même des hommes politiques, heureux en toute circonstance. Je ne connaissais pas tout ce monde là. Tout ce que je savais sur eux, c'était leurs origine, toutes des licornes.

Alors que je ruminais mes pensées, on s'était approché de moi : « Toutes mes félicitations Green River, je suis fier de vous ! »

Je m'y attendais. C'est le général et toute sa bande de bourgeois et de militaires. Il y avait la belle Rarity, favorite du généralissime, un colonel au regard d'acier sous son casque noir, un fonctionnaire ventripotent qui suait à grosses gouttes dans la salle pleine à craquer et deux soldats surexcités, lèches bottes, bien trop heureux de marcher avec ces licornes de la haute-société.

« Je vous remercie général, et puis vous savez, ce n'est pas grand chose...

Rarity intervint aussitôt : - Ah ! les militaires, toujours dans la modestie.

Le général eu un rire idiot et s'esclaffa : - Elle est bien drôle Rarity ! N'est ce pas capitaine ?

- Oui, très drôle oui. »

Dans ma tête, je pouvais sentir le petit bout de je ne sais quoi gigoter et trembler. Bientôt, il allait comme déboucher une partie de mon cerveau pour libérer quelque chose. Mais ce n'est qu'un flot noir d'horreur qui pourrait sortir de là, une bile de malade, quelque chose qui tue.

Ma gorge se noua. Il y avait trop de bruits autour de moi, trop de monde, pas assez d'espace. Je tremblais à présent.

Le général parla : « En tout cas, c'est moi qui tient à vous remercier pour l’héroïsme dont vous... »

Héroïsme. Je me souviens. Ma tête se libère du mur qui obstruait ma conscience. Marche dans la prairie. La guerre est là. La lance est affûtée. Le chef hurle les ordres. Nous avons peur. Aujourd'hui nous allons tuer. Nos ennemis sont là. Les pégases.

Les pégases doivent mourir disait mon professeur, celui qui m'apprenait Licornia. Mon père aimait les pégases, et il n'aimait pas mon professeur, celui qui frappait quand j'apprenais mal Licornia. Mais mon père était soldat. Il ne voulait pas. Les pégases l'ont tué. Je ne sais plus quoi penser. Tout ce que je sais c'est que maintenant je le remplace. Quelle horreur.

Je frappe avec la lance. Le sang coule. Toujours plus. Toujours plus pour nourrir Licornia. Car Licornia est notre monde. Licornia est notre raison. Notre raison est de tuer. Tuer. Tuer violemment. Tuer pour

Un violent haut de cœur me tira de ce marécage d'idées noires. Je me sentais si mal, mon corps était comme rempli de lames de rasoirs.

Le général parut interloqué : « Un problème capitaine ? »

- Il faut que je parte, désolé, ai-je dit, tremblant.

Rarity ria à nouveau : - On dirait que notre capitaine ne tiens pas l'alcool ! »

J'ai ignoré l'hilarité du général et j'ai titubé jusqu'à la sortie. Dehors il pleuvait. Je n'arrivais pas à réfléchir. Les pensées venaient à moi, me rassuraient, m'interrogeaient, me torturaient. La pluie frappait ma tête. Je me promenais dans les rues de Majestia, la ville des licornes.

De là où je me trouvais, tout le monde pouvait voir l'immense tribunal des cinq licornes. Le tribunal des plus puissantes, l'endroit où venait tous ceux qui avait trahi Licornia. De gigantesque étendard pendaient depuis le toit du tribunal. Sur chacun d'entre eux, le visage d'une des cinq licornes était représenté: Black Grass, Strong Coal, Starlight Glimmer, Life Thinker et Imperial Rage. Les cinq licornes ne sortaient jamais du tribunal, personne ne le avait jamais vu. Nos supérieurs nous ont toujours dit qu'elles avaient été blessées lors de la bataille de Ponyville et qu'elles devaient réapprendre un grand nombre de leur sorts.

Beaucoup disaient que tout était faux, que les cinq licornes n'existaient pas et que se sont les hommes politiques et les bourgeois qui nous gouvernaient. Mais lorsque j'ai vu les cadavres des insurgés et des révolutionnaires qui sortaient par centaine du tribunal. J'ai su que Licornia ne nous laisserait pas douter d'elle.

J'ai quitté les beaux-quartiers où se trouvait le lieu de ma promotion et me suis dirigé vers le reste de la ville, dans les quartiers populaires. Là bas, les rues étaient désertes à l'exception des places où le rationnement s'effectuait. Tous ceux qui venaient chercher leurs rations étaient principalement des juments accompagnées de poulains encore trop jeunes pour rejoindre l'armée.

En effet, tous les étalons dès l'âge de seize ans devaient faire leur service militaire avant d'être envoyés sur le front, à l'ouest. Les mères priaient pour que leurs fils. Ils mourraient souvent ou revenaient infirmes ou fou.

Le monument aux morts apparu au bout de la rue. Il était luisant sous la pluie, doré, surmonté d'une glorieuse statue de soldat en pleine bataille. Une plaque d'acier était fixé contre le marbre du monument. Gravé sur elle, des dizaines de noms s’alignaient.

Un nom en particulier retenait mon attention. Long River, celui de mon père.

Il n'a jamais aimé la guerre. Mais on n'est venus le chercher. Et il est partit. Et il est mort maintenant. Une mort qui, au yeux de Licornia, était glorieuse. Ma mère est seule à présent. Elle est restée forte, son fils est encore là après tout. J'aurais aimé qu'il me dise. Qu'il me parle de Licornia. Qu'il me demande de fuir, de ne pas partir à la guerre. Mais il savait qu'on ne peut pas échapper à Licornia, aux cinq licornes qu'elles existent oui ou non.

Tout ceux qui refusent de partir combattre sont tué. Leurs famille sont privés de rationnement. Ils vont au tribunal et reviennent mort. Ou disparaissent pour toujours. Pour survire, il faut suivre Licornia et partir à la guerre pour tuer des gens comme nous. A l'exception d'une corne ou d'une paire d'ailes.

La pluie s'était arrêté. Il fallait maintenant que je me rende à l'état-major pour recevoir mes ordres. Je me sentais mieux à présent. Je rejoignais à nouveaux le monde de Licornia, là où on n'a plus besoin de se donner du soucis pour les pégases ni pour les terrestres. Tout est beau, nous sommes à Licornia.

L'état-major se situait dans les beaux-quartiers, c'était un bâtiment très long, impérial, comme un château dans sa seigneurie. A l'intérieur, c'est les bureaux de tous les haut-officier. Je dois aller voir mon supérieur, le commandant Shining Armor.

J'ai toqué, je suis entré et j'ai salué en faisant claquer mes sabots. Shining a alors dit :

« Capitaine Green River ?

- Oui mon commandant ?

- Pourquoi êtes vous trempé ?

Aïe. J'avais oublié. J'ai voulu m’excuser mais il reprit :

- Bon, oubliez ça, il y a plus important.

- Que se passe t-il ? Ai-je dit, sérieux. »

Il ouvrit un tiroir de son bureau et prit un porte-vue scellé. J'ai rapidement lu son contenu avant de le reposer.

« A Ponyville ?

Le commandant me répondit : - Ponyville à été attaqué. »

La nouvelle était brusque.

« Comment est-ce possible ? Pourquoi le général n'est pas sur les lieux ?

- Aucune idée mais pour le moment il ne faut absolument pas que cette information sorte de l'état-major. N'en parlez à personne, il ne faut pas inquiéter la population ni les bourgeois. »

Il fallait souvent mentir à la population de Majestia pour ne pas déclarer de panique générale. Surtout quand il s'agissait du cœur économique de Licornia. Plus de Ponyville, plus de rationnement.

« Tout le monde est convié là-bas. La situation ne doit pas s'aggraver.

- Très bien commandant, je pars immédiatement.

J'ai salué et je sorti. Je devais me rendre à la gare mais j'avais peur. Je pensais à mon père. C'est la guerre à Ponyville maintenant. Je ne veux pas mourir.

Une fois dehors, j'ai regardé un petit groupe de soldats qui encadraient deux prisonnier, deux licornes, sûrement des révolutionnaires. En quelque minutes, c'était réglé. Les soldats mirent leurs prisonnier en ligne, et un sous-off se chargea de les abattre. Je tremblais. La guerre continuait, je partais pour Ponyville.

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Note de l'auteur

Ce chapitre a mis beaucoup de temps à paraitre, ce n'est pas une bonne chose. Mais bon, malgré cela j’espère qu'il vous plaira. Voilà, c'est tout.

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Airstorm
Airstorm : #39283
Petite faute à "Les mères priaient pour que leurs fils. Ils mourraient souvent ou revenaient infirmes ou fou.", il n'y a pas de suite à "leurs fils" et cela se termine directement par un point. Je ne sais pas si c'est fait exprès ou non mais je pense pas.
Il y a 2 ans · Répondre

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