Un fin rayon de soleil me tire de ma somnolence. Ouvrant les yeux, je me redresse sur mes quatre sabots et me dirige vers la fenêtre. Je regarde les ruelles désertées de cette citadelle. Autrefois, cette magnifique ville abritait la vie. Les poneys sortaient, se faisaient voir, mangeaient entre amis. Mais maintenant, tout est vide : les échoppes, les restaurants…Même les maisons ont été abandonnées. La vie a fui cette citadelle qui était autrefois la capitale de ce pays. Cette contrée qui abritait la joie et l’envie de partager, l’harmonie. Tout a disparu… Non, pas tout. Il reste les indésirables. J’en suis une.
J’ai eu 27 ans ce matin. Mes amis, ceux qui sont comme moi, sont allé à la chasse ce matin avant que le soleil ne montre le bout de son museau. Je me déplace, regardant toujours autour de moi. Les murs, la peinture et la boiserie des escaliers semblent avoir besoin d’un bon coup de peinture. Cela fait maintenant trois ans que ça s’est produit. Et pourtant, il semblerait que la maison dans laquelle mes amis et moi avons élu domicile est abandonnée depuis plus de dix ans. Mes amis viennent de passer la porte. La chasse a été bonne. Non, elle est toujours été bonne. Les déviants sont faciles à attraper. Il semble toujours y en avoir autant que les premiers jours. Un déviant toutes les deux semaines. Non, il y en a sûrement moins, mais nous ne nous en rendons pas compte. Mes amis viennent de poser le corps de cette licorne. Je pose mon regard quelques secondes sur son corps. Il me regarde et grogne. A-t-il compris que nous allions le manger ? Comme pour lui, se rend-il compte de la douleur qu’il a provoqué chez moi, ma compagne, ou bien ceux qu’il a mordu ? Non, les déviants n’ont aucune mémoire, souvenirs, ils ne pensent qu’à mordre et tuer.
Je regarde ce jeune pégase à ma gauche. Sa robe de couleur verte semble toujours aussi belle qu’avant, son aile droite est déployée comparé à sa jumelle qui est complètement broyée. Cela ne semble pas le gêner. À ma droite se trouve une vieille amie. Sa robe bleue est percée de trous causées par les gardes licornes, ils s’étaient acharnés sur elle, sans penser que pour la tuer, ce n'était pas le corps qui fallait viser. Elle semble me sourire. Elle baisse la tête et pointe du museau le corps de la licorne étendue face à nous. Lui répondant d’un signe de tête, j'approche mon museau du pelage du poney. Ce déviant pue la mort, mais comparé à nous, son odeur est bien plus forte. Ils ne pensent qu’à mordre et manger, propageant cette infection. Ils n’ont plus aucune conscience, ils ne reconnaissent plus personne. Alors si on veut vivre, nous devons chasser ces déviants. Nous avons ce besoin, et nous préférons nous nourrir de ces poneys qui n’ont plus aucune forme de respect pour les vivants.
Ouvrant ma mâchoire, je plante mes crocs dans la chair, arrachant un bon morceau de sa trachée, le sang se met à jaillir de son corps. Je commence à mâcher, lentement pour savourer la chair. Mes amis m’imitent et mordent à leur tour. Je regarde mon ami, ce jeune étalon à la couleur verte qui désirait entrer dans la garde. Il avait réussi, mais au soir de son premier jour en tant que soldat de la citadelle, il était devenu un être qui errait dans les ruelles de Canterlot. Quant à mon amie, cette terrestre, sa crinière retombe sur le corps de cette licorne, le sang recouvrant sa couleur, sa belle teinte rose. Ça lui donne un petit air dominatrice, j’adore ça ! Je replonge mon museau dans les entrailles et aspire le sang. Je peux le ressentir couler le long de ma gorge, remplir mon estomac et combler mon envie, celle de mordre. Je relève la tête, passant ma langue le long de mes lèvres, ne laissant aucune goutte. Je laisse mes amis finir et me lève. Je n’ai pas vraiment faim, ma tête tourne et je désire sortir de cette maison qui était autrefois celle d’un noble. Les dorures et les meubles sont si beaux. C’est vraiment dommage que plus personne ne prenne le temps de nettoyer et de l'entretenir cette demeure. J’aimerais le faire, mais ça me plonge dans mes souvenirs...
Une fois dehors, je regarde le ciel. Les pégases de l'équipe météo continuent de nettoyer le ciel. Même pour nous, ils nous laissent voir le soleil. Ils doivent le faire pendant la nuit, car il y a bien longtemps que plus personnes ne les voit pousser, frapper des nuages pour dégager le ciel. Quand ils volent au-dessus de nous, je me demande à quoi ils pensent ? Je ne saurai jamais ce qu’ils pensent de nous. Je me déplace et prends la direction de la grande porte. J’offre des saluts de la patte à ceux qui sont comme moi, mais j'accélère le pas quand je passe auprès des déviants qui errent autour de la cité. Même s’ils n’attaquent pas, je préfère ne pas rester auprès d’eux. J’ai la chance d'être un indésirable, je me rappelle de ma vie, et je suis capable de contrôler mes pulsions. Eux non. Une fois la grande porte d’entrée passée, j’emprunte le vieux chemin qui était celui qui conduisait à Canterlot et me dirige vers le flanc de la montagne. Je peux voir au loin les murs de la nouvelle forteresse. Je m'arrête devant le corps d’un déviant. Il est mon repère. Les licornes ne peuvent pas tirer leurs sorts au-delà de son corps. Ça fait maintenant une semaine que je ne vois plus les gardes sur les remparts, mais je suis sûr que si je faisais un pas en avant je me ferais tuer par les licornes. Les pégases, eux, ne sont pas aussi puissants que les licornes, mais le fait qu’ils risquent d’être blessés ou bien tués fait qu’ils ne sortent pas. Ils préfèrent sûrement rester à l'intérieur des murs ou bien faire la météo. Ils ne se posent jamais en dehors de la forteresse. Quant aux terrestres, le risque d’être mordu est trop important. Le dernier que j’ai vu, ça remonte à deux ans si ma mémoire ne me joue pas de tours. Sa robe noire ne l’a pas caché de la nuit, son odeur a attiré les déviants. Maintenant il partage la demeure que j'occupe. Il est l’un des nôtres. Il n’a pas eu le temps de me dire son nom. Quand son cœur a cessé de battre, sa capacité à parler a disparu. J’incline la tête sur le côté et tends mon oreille, la seule qu’il me reste. Celui qui m’a changé me l’a arrachée, laissant une plaie béante, ça saigne encore. Mais la douleur a disparu.
Il n’y a pas de son, aucun bruit, c’est étrange. Les poneys sont généralement bruyants. Il font des fêtes pour oublier ce qui s’est passé. Je me demande si elle est encore en vie. Sans m’en rendre compte, j’ai avancé de quelques pas. J’ai dépassé mon repère et je suis encore debout. Je lève la tête, regardant les hauts murs. Aucun garde ne semble être présent. Pourquoi ? Je me demande si un déviant n’aurait pas réussi à entrer, mais je pense que s’il y était arrivé, le bruit que les poneys aurait fait dans la panique ! Sont-ils partis ? Mais pour aller où ? Il n’y a plus rien, hormis des forteresses dissimulées un peu partout sur tout Equestria. Mais elles ne sont plus nombreuses, beaucoup de ces murailles sont tombées. Celle-là a peut-être finalement rendu l'âme. Je refais un pas, fermant les yeux et serrant les dents. Rien. Je suis encore debout...
Des grognements me font tourner la tête. Mes amis sont là, ratraper par le dernier des indésirables qui nous a rejoint, ce terrestre à la robe noire et à la crinière bleue. Il se rapproche de moi et m'attrape la crinière pour me tirer vers lui. Je me retire, lui laissant quelque mèches de ma criniere. Il regarde son sabot avant de se tourner vers mon amie à la robe bleue. Celle-ci se rapproche, posant son regard sur le corps du déviant. Une fois proche de moi, elle frotte son museau contre le mien, effectuant une caresse. Elle prend mon sabot et l'amène vers elle. Elle veut que je vienne avec eux. Ils savent que l’on ne doit pas essayer de revenir, qu’ils ne veulent plus de nous. Mais je veux savoir, quitte à quitter ce monde, autant tenter de la voir une dernière fois. Je l’embrasse, je veux qu’elle comprenne que si je dois partir, je l’aime, que le changement ne nous a pas séparé. La mort ne nous séparera pas. Je fais quelques pas en arrière. Mes amies, le terrestre et le pégase à la robe verte se rapprochent, voulant me stopper et me ramener avec eux. Ma moitié se tourne et leur fait face, elle leur lance un regard suppliant qu’ils semblent comprendre. Ils reculent d’un pas et me lancent des regards interrogateurs. Je baisse la tête et pose mon sabot noir sur mon ventre avant de tourner la tête vers la citadelle, le dernier rempart où la vie peut être vécue. Ma jument pose son sabot sur mon encolure, ce qui me fait tourner la tête. Elle dépose un baiser sur mes lèvres et me caresse le museau avec le sien avant de se retirer et de rejoindre les deux étalons.
J’aimerais pleurer. Leur dire que je vais revenir. Mais je préfère faire volte-face et me mettre à galoper vers la forteresse. Fermant les yeux, j’ose me retourner. Je dois leur faire du mal à vouloir revenir, voir les vivants. Rouvrant les yeux, je m’aperçois que je suis devant le portail. Il est imposant, fermé et il semble que depuis trois ans, il n’a jamais été rouvert. Le regardant, je ne vois aucun des corps de déviants ou d'indésirables qui ont fait le même choix que moi. Sur une vingtaine de mètres, le long des murs, aucun corps ne se trouve par terre. Certains sortiraient, prenant des risques pour retirer les corps qui entourent la forteresse ? Ou bien serait-ce, une licorne assez puissante qui ferait disparaître les corps ? Les questions affluent, mais je n’ai aucune réponse. Je commence à me déplacer, faisant le tour de la forteresse. Il me faudrait peut-être plusieurs jours pour en faire le tour. À l'époque de sa construction, les architectes disaient qu’elle était la plus grande et une armée de licorne était regroupée à Canterlot pour créer un dôme de sécurité, repoussant les déviants et les indésirables. Mais le sort demandait beaucoup de puissance, et les licornes s’épuisaient rapidement. Un jour, l’ordre a été donné à tous de rejoindre la forteresse. Beaucoup de vivants ont été abandonnés. Ceux trop lents, ceux trop éloignés, et le temps que j’arrive, les portes étaient déjà fermées. Il aurait pu rouvrir, nous laisser entrer, ils n’étaient pas encore là. Mais on leur avait rapporté un fait qui s’était passé, une forteresse avait rouverte ces portes, laissant entrer les retardataires. L’un d’entre eux avait été blessé et quand les portes se sont refermées, ce poney était déjà mort. Juste un a suffit à rendre une forteresse où plus de trois mille poneys avaient trouvé refuge, en une ville morte. En moins d’une journée, les trois mille survivants furent changés. Nous avons été abandonnés. Les sentinelles de l’époque ont donné l’ordre de nous retirer, de partir nous mettre à l’abri. Mais où ? Quand les déviants sont arrivés près de la forteresse, beaucoup ont fui, d’autre on commencé à frapper la porte d’entrée. Les sentinelles se sont retirées des remparts, ne voulant pas assister à l’horreur qui allait se produire. Moi, comme beaucoup d’autres avons fui. J’avais trouvé refuge dans une grange, avec ma jument et quelques autres poneys. mais les jours et les semaines s’écoulaient, et le besoin de sortir pour récupérer des vivres faisait que nous étions de moins en moins. Puis un jour, ce fut mon tour de sortir. Je me rappelle encore de ce sentiment, la peur, la crainte de ne pas revenir. Qu'allais-je trouver en sortant ? Chaque poney qui revenait ne s'attardait pas. Il déposait ce qu’il avait réussi à trouver, puis allait dans un coin de la grange, avant de se mettre en boule, et pour la plupart se mettre à pleurer. Par sécurité, nous étions en binômes pour les sorties et ma jument s'était portée volontaire. J’avais refusé qu’elle vienne, mais il ne restait plus beaucoup de survivants et personne d’autre ne désirait ressortir. La chance leur avait permis de revenir, comparé à bien d’autres à qui elle avait tourné le dos. Beaucoup étaient partis, et seule une dizaine de poneys étaient encore présents.
Nous sommes donc partis ensemble et avons pris la direction du village le plus proche. Ponyville. Là où tout avait commencé. Le lieu qui a vu naître l’harmonie, mais aussi qui l’a vu mourir. Quand nous sommes arrivés à l’entrée du village, voir la pancarte où le nom et le nombre de ses habitants... Tout s’est passé si rapidement et ce village désertique affiche toujours 468 poneys. Mais la réalité, est qu’il n’avait plus un seul vivant, hormis moi et ma compagne. Nous étions les derniers représentants de ce village, et quand je me suis tourné pour regarder ma compagne... Il y avait un déviant. Il était sur elle. Sans un bruit, ma jument très spéciale était morte, la gorge ouverte par ce monstre. Ce terrestre à la robe rouge et de forte carrure venait de relever la tête, me dévisageant, son regard était vide, et je me sentais vulnérable. Ma seule réaction fut de donner un violent coup de sabot dans la pancarte et de prendre le poteau avant de le lancer, le pieu s’est enfoncé dans sa gueule, dans un bruit d’os se brisant. Le fort étalon s’écroula aux côtés de ma jument. Elle était morte, il ne restait que moi. J’ai pris ma compagne entre mes sabots, la serrant contre moi. Je ressentais la chaleur de son corps la quitter, et au bout de quelques minutes, elle était si froide !
Je la regardais, lui souriant, elle venait d'ouvrir les yeux. Pour moi, je ne pouvais par rester seul, alors quand elle s’est mis à grogner et qu’elle a ouvert la gueule pour me mordre, j’ai juste tourné la tête, la laissant me mordre. Je suis ce que je suis car je n’ai pas eu le courage de continuer seul. Déviant, indésirable, quelle était la différence avant d’en devenir un. Quand je me suis réveillé, nous étions toujours l’un contre autre, elle se rappelait qu’elle m’avait mordu, ses oreilles couchées, elle regardait le sol. Moi, ma seule envie, était celle de mordre, mais je ne ressentais pas ce quelque chose. Elle était déjà morte, et tout comme moi, je ne ressentais plus son cœur battre, et pourtant, je me relevais et me rapprochais de ma compagne. Lui redressant la tête, je me mis à lui faire une caresse du museau. La sensation de sa fourrure, le plaisir d’être avec elle était encore là. Mais, cette chaleur, cette envie de lui faire l'amour n'était plus présente. Un cadavre ne peut prendre de plaisir. Il peut imiter, mais faire l’amour nous était maintenant interdit. Qu'allons nous découvrir qu’il nous serait maintenant interdit, nous, les indésirables, qui sommes capable de nous contrôler, de pouvoir ressentir les sentiments ?
Oui, c’est ça. En mourant, nous avons perdu énormément. Relevant la tête, je m’aperçois que je suis près d’une brèche béante, la forteresse serait donc morte ? Les débris qui sont éparpillés au sol démontrent que le mur s’est écroulé à cause de sa mauvaise fabrication. À l'époque, monter une forteresse de cette taille en à peine un mois tenait du prodige d’une alicorne. Mais où était-elle à ce moment, ces quatre garces qui nous vendaient de belle paroles “Nous somme vos protectrices, vous ne craignez rien, vous vivrez heureux…” Que de belles paroles. Mais quand cette pégase à la robe bleue et a a crinière arc-en-ciel est venue s'écraser contre le sol, elle qui aimait épater la galerie, et bien ce jour-là, elle a épaté beaucoup de poneys quand elle s’est écrasée sur la terre ferme. Cette jeune alicorne vint en pleurs, regardant autour d’elle, croyant que son amie allait réapparaître, que le tas de chair et de sang n’était pas son amie, que ça lui ressemblait, mais que ce n'était pas elle. Puis la réaction, quand elle comprit que l’une de ses amies venait de la quitter, et pas de vieillesse, ni dans l’une de leurs aventures. Non, elle était morte aussi simplement que l’on souffle une bougie. Après ça, ses autres amies sont venues et l’ont consolé. Mais beaucoup racontèrent qu’elle avait essayé de la ramener à la vie. A-t-elle réussi? est elle la cause de nos tourments ? Une chose est claire, une semaine après ce tragique accident, une licorne glissa de son toit, il désirait remettre en place des tuiles que le vent avait retirées. Cinq minutes après, une troupe de poneys était autour, appelant à l’aide, et quand il se releva, ils crurent au départ qu’il avait réussi à créer un sort le protégeant avant que l’inévitable arrive. Des poneys se sont approché pour lui porter secours, puis les premiers crièrent de terreur. Plus de poneys se faisaient mordre, plus il y avait de poneys se relevant, mordant à leur tour. Mais dans ce carnage, certains racontaient que des poneys mordu allaient vers les vivants, et arrivés à quelques mètre d’eux, ils s'arrêtaient, regardant autour d’eux, puis se mettaient à fuir à leur tour.
Quand j’ai désiré prendre le train pour retourner en ville, Canterlot venait d'apprendre la nouvelle. Les gardes nous ont dit de rester en ville, qu’un train de rescapés arrivait. Mais les alicornes, Celestia, Luna, Cadence et la jeune Twilight avaient complètement disparu. Les nuits et les jours continuèrent, ce qui nous faisait penser qu’elles devaient être sur place, soignant les malheureux. Mais plus les jours passaient, et plus les rescapés arrivaient, nous racontant toujours la même histoire. Mais aucune alicorne n’était mentionnée. Après cinq jours, ma bien-aimée arriva par le dernier train. Les wagons étaient de plus en plus vides, et il était évident que c'était une prise de risque d’envoyer encore le train. Déjà que les blessés étaient mis à l'écart, alors le risque de revenir avec une cargaison de wagons remplis d'infectés ne valait pas la peine
Je tends l'oreille, écoutant le moindre bruit, mais aucun son n’émanait de l'intérieur. Me risquant à regarder, je vois une ruelle grise, terne. Les maisons sont collées les unes aux autres, laissant une grande ruelle au milieu, puis en regardant plus attentivement, je remarque d’autres ruelles faisant ressembler le tout à un quadrillage. Je m’avance lentement, regardant les toits et les fenêtres des maisons. Une impression de déjà vu me rattrape. J’’ai l’impression de me retrouver à Canterlot. Seuls manquent les indésirables et les quelques déviants qui y traînent. Mais il manque bien quelque chose. Aucun corps, aucune trace de combat, ou de fuite. Me tournant vers une maison, je me rapproche de la porte et pose mon sabot noir sur le loquet. L’abaissant, je pousse la porte qui se met à grincer. Un simple bruit, et pourtant, j’ai l’impression que le bruit est amplifié. Rien, aucune odeur, aucune trace des poneys. Je continue de me déplacer, sortant de la maison, toujours craintif, et m’avance vers ce qui me semble le centre de la forteresse avant de m'arrêter. En observant les lieux, je remarque une caisse explosée et un étal renversé, mais aucune trace de sang, comme si deux poneys s'étaient battu mais sans l’intention de blesser son adversaire. Je me remets à avancer pour arriver à un croisement. J’ouvre grand les yeux, relevant mon oreille. J’ai comme une envie de sourire. Des banderoles, des confettis au sol et quelques ballons de couleurs sont dispersés ça et là. Tellement de couleurs dans cette forteresse terne et grisâtre comparée au reste du quartier. J’ai l’impression d'être à Ponyville, quand la folle Pinkie Pie faisait ses fêtes qui duraient toute la nuit… Ça me manque.
J’arrive sur une place, sûrement le centre de la forteresse. Tout y est magnifique : les banderoles multicolores, les ballons et lagrande table qui fait le tour de la place. Mais toujours personne. Sur la table se trouvent des mets, de la nourriture et du cidre je pense. Je m'approche et renifle une bouteille, une vague odeur de cidre en ressort, je la secoue, aucune bulle, il est éventé. Pour les plats, les ingrédients qui s’y trouvent ont commencé à pourrir. Ça doit faire une bonne semaine que ce festin a été fait et abandonné. Je continue, regardant toujours autour de moi, guettant toujours le moindre bruit ou une ombre fuyante. Mais rien... Puis à quelques sabots de la ruelle, la table est saccagée, les plats sont renversés, les tabourets brisés. Et cette odeur, celle du sang, il y a plusieurs traces, des marques de sabots, recouverts de sang. Ils se dirigent tous vers cette ruelle. C’est une avenue centrale. Ils fuient tous dans cette direction. Il y a sûrement des survivants, sinon, les déviants et indésirables erreraient dans les ruelles, les maisons, d’autres seraient sortis, et je les aurais rencontrés. Je dois avancer, aller vers l’endroit où les poneys se sont dirigés pour leur salut.
Les traces de sang ont disparu, et je commence à apercevoir des maisons avec des barricades couvrant fenêtres et portes. Mais toujours aucune odeur de poneys, ni de corps sur le sol. Maintenant, je peux voir des barricades, bloquant les accès aux ruelles secondaires montant jusqu’au premier étage des maisons. Les barricades ont été faites à la va-vite et consistaient en des meubles, des chariots et des étals renversés, mais aucun infecté ne pourrait les passer sans être éliminé par un garde. Pourtant, il me semble toujours n’y voir aucun poney. Où sont-ils ? Posant mon regard au sol, je m'approche d’une peluche représentant un poney, un garde solaire. Je peux encore resentir l’odeur du poulain qui le serrait contre lui, le soir avant de s'endormir, quand ses parents veillaient sur lui. Je ne peux que me poser cette question. A-t-il survécu ? À Canterlot, les rues de la vieille ville ont aussi leurs lots de poulains. Certains errent sans but, désirant mordre le premier qui s'approchera, d’autres, essayant de voir dans ceux qui sont comme eux, les indésirables. Un parent. Il m’arrive assez souvent le matin en ouvrant les yeux de resentir quelque chose contre moi, et quand je regarde, ce n’est pas ma compagne, mais un poulain placé entre mes pattes et blotti contre mon ventre. Et des fois, certains ont un réflexe, celui de masser le bas-ventre de leurs sabots, comme avant de téter. Ma jument et moi-même, à chacun de nos réveils avec ces poulains qui viennent et repartent à leur réveil sans rien demander de plus. Nous fessait remonte des souvenirs, des agréable moment qui sont maintenant...disparue. Mais la sensation, celle que j’ai ressentie, bien avant notre changement, à chaque fois que je trouve un poulain entre mes pattes, je pense à elle, que j’ai nourri, vu grandir jusqu'à ses 10 ans, élevée… Elle me manque tellement, que je me prends souvent à les serrer entre mes pattes, avant qu’ils ne se retirent. Ils sont tristes, demandant seulement où sont leurs parents.
Je me penche, la reniflant lentement avant de toucher du bout de la langue la peluche. L'oreille dressée, je lève les yeux, regardant la barricade où il me semble voir quelque chose. Relevant la tête, je me mets à regarder autour de moi, mais rien, aucune odeur. Et pourtant, en haut de la barricade, il y a quelque chose. Je fais quelques pas en arrière, regardant toujours le haut de la barrière quand soudain je remarque un museau, de petite taille et de couleur bleu nuit. Je me mis à pencher la tête sur le côté, sans vraiment savoir. Il me regardait, et sans rien dire, il se mit à regarder la peluche au sol. Ce poulain devait l’avoir perdu pendant la fuite. mais ce qui me faisait reculer encore, c’est que je n’apercevais aucun garde ni adulte auprès de lui. Que devais-je faire ? Me sauver avant qu’un garde n’arrive, ou bien lui redonner sa peluche, moi, une indésirable ? Que devrais-je faire ?
Qu’allait-il advenir de ma compagne, si je mourais en essayant de lui redonner ? La question se met à tourner, comme un manège, sans avoir de réponse. Je me mets à regarder le jeune poney. Il regarde la peluche et commence à pencher dangereusement au-dessus de la barricade. Je me mets à avancer, ce qui le fait reculer un peu, mais son regard ne quitte pas la peluche. Je me décide, la prenant entre les dents, je me relève, regardant le poulain. Il me regarde avec de grands yeux, comme les petits qui errent dans Canterlot, surtout ceux qui viennent dormir auprès de nous, la nuit. Il se mets à m’imiter, penchant la tête sur le côté et couchant une oreille. Il ne semblait pas apeuré, il semblait même habitué à voir des blessures, et sûrement des pires. Baissant le regard sur la barricade, je me mets à chercher un endroit, où une faille où je pourrais passer le museau, et déposer la peluche, et je finis par trouver ce que je cherchais, entre le mur et un vieux chariot renversé. Il y a juste assez de place pour mon museau. M’abaissant, je pousse le jouet, et finis par donner un coup de museau pour le pousser assez loin. Je l'entends descendre puis attraper la peluche avant d’entendre ses sabots s'éloigner.
Me redressant, je me retire, regardant une dernière fois la barricade où j'ai vu la vie, une jeune vie en ce poulain, puisse-t-il vivre de longs et beaux jours, même s’il doit rester enfermé toute sa vie dans cette forteresse endommagée. Avançant toujours, je peux voir au loin un bâtiment, il est plus grand que les autres et je peux apercevoir que cette demeure, si c'en est une, semble avoir plus de couleurs. Serait-ce le premier bâtiment, au moment où la forteresse avait été bâtie ? Les ouvriers auraient fait comme ils faisaient pour une maison. Mais l'épidémie se propageait bien trop rapidement, ils auraient donc abandonné les couleurs et les décorations, laissant place aux simples et ternes maisons qui m’entourent. Ou serait-ce la demeure prévue pour les alicornes ? Elles ont disparu quelques temps après que les premiers poneys aient été changés en monstres assoiffés de sang et de chair. Sont-elles revenues ? Ont elles survécues, elles que tous disaient immortelles ? J'aurai peut-être une réponse en allant jusqu'à ce bâtiment, peut-être découvrirai-je quelque chose, qui pourrait me dire qu’elles ont survécu ces garces. Je veux qu’elles me voient, qu’elles regardent mon corps, mes yeux et qu’elles me disent où est leur sécurité, l’harmonie, qu’elles auraient dû nous réunir. Mais depuis le début, nous sommes divisés. Ça a commencé avec les blessés, puis ceux qui venaient des autres villages, les inconnus. Puis ça a été le tour des indésirables, et puis on s’est aperçu qu’il y avait encore une différence, et moi-même, je l'appliquais, en m'éloignant des déviants, et en m’en nourrissant.
Plus je m’avance, et plus cette impression d’être surveillé se fait resentir. Regardant autour de moi, je ne vois rien, les fenêtres pour certaines sont fermées, d’autres sont ouvertes et les rideaux pour celles qui en possèdent sont ouverts. Les barricades ne sont pas surveillées et quant aux toits des maisons, aucun signe de vie. Je lève le museau, observant les nuages, c’est un ciel dégagé où aucun pégases ne peut se cacher pour me surveiller, aucune terrestre accrochée à des ballons ne me survole. Et pourtant, cette impression ne me lâche pas et aucune odeur de vivant. Arrivé devant cette grande demeure, il y a quatre grandes marches de marbre blanc. C’est plus modeste que le château de Canterlot et après les marches, il y a une grande porte. Elle est fermée, de couleur marron, c’est un double battant et je finis par gravir les marches pour me rapprocher de celle-ci. J'approche la tête de la porte et y colle mon oreille essayant de capter le moindre bruit. Il semble que la pièce est vide et je pose mon sabot sur le loquet avant de pousser la porte. J’entre après avoir attendu quelques secondes sur le pas de la porte. Il n’y a personnes et aucune odeur de vivant. Où sont-ils allé ? Il n’y a aucune trace de déviant et aucun indésirable. Il y a une grande salle où la décoration est à son minimum, les murs sont blancs et la seule fantaisie de la pièce est un tapis qui mène aux deux trônes et de chaque côté se trouve quatre vieilles armures. S’ils ont subi une attaque qui les ont poussés à se barricader dans un quartier, alors où sont les infectés ? Ce n’est pas possible ! Ont-ils pris le risque de sortir et d’enlever les corps, repoussés les indésirables? Mais alors, s’ils ont fait ça, pourquoi ne pas refermer la forteresse et retirer les barricades ?
M'approchant des deux trônes dorés fait d’or et de soie, je me mets à examiner les quatre armures. Deux étaient en fer blanc et les deux autres étaient faites dans un métal plus sombre. Sûrement un souvenir des derniers gardes royaux qui aiment les princesses, mais ne les voyant pas revenir se sont délestés de leurs armures. Mais ils ne pouvaient pas les laisser rouiller dans une vieille remise, alors ils les ont laissées ici, et si un jour elles réapparaissaient, elles constateraient que leurs gardes étaient toujours là pour elles. Apercevant une porte dissimulée derrière un rideau, je m’en approche et ouvre la porte. Il y a un escalier que j’emprunte. Arrivé en haut, se trouve une seconde porte, elle est blanche et aucun signe ne se trouve dessus. Est-ce une chambre ou bien un salon ? La seule façon de le savoir est de pousser la porte et d’entrer
Mon sabot levé, il est au-dessus de la poignée. Pourquoi j'hésite ? Que vais-je découvrir ? Je me décide et pose mon sabot, appuyant et déverrouillant la porte avant de la pousser. La porte s’ouvre et je découvre plusieurs petits lits, des berceaux. Il y en a une dizaine, chacun sont aux couleurs des princesses. Certains sont bleu nuit quant aux autres, ils sont d’un blanc écarlate. Je m’en approche, et regarde les lits simples. Dans cette course à la survie, les poneys ouvriers ont vraiment pris soin de penser à ceux qui n’auront plus de mères... ou bien les princesses avaient laissé des consignes. Le berceau bien que simple est recouvert d’une couverture chaude de couleur bleu nuit. On peut y voir des broderies, plutôt des points blancs, des étoiles, oui, c’est ça. C’est magnifique. Quant aux autres, représentant Celestia la couverture est blanche, mais en y regardant bien, on peut voir des nuages. Je me tourne et regarde les autres berceaux à bascule, m'approchant d’un bleu nuit, je me cabre et pose mes sabots avant sur la rambarde avant de baisser la tête pour sentir le lit. Oui, il y a une odeur… Un poulain a donc été placé dans celui-ci. Relevant mon oreille, je regarde près de l'oreiller. Une peluche de garde lunaire s’y trouve, un batpony. Je me retire, retombant sur mes quatre sabots et m'approche des autres berceaux. Certains ont des peluches, d’autres non. Le petit poulain que j’ai aperçu en haut de la barricade serait l’un eux, la peluche qu’il désirait tellement récupérer était celle d’un garde solaire. Il a donc grandi dans cette pièce.
Je m'approche d’une fenêtre avant de m'asseoir sur le flanc, baissant la tête et mon oreille. À quoi pensais-je en pénétrant dans cette forteresse ? Je désire tellement la revoir, que j’ai oublié ceux qui souffrent le plus. Ce ne sont pas les indésirables, mais les vivants. Ils doivent vivre ici, enfermés pour être en sécurité. Alors que nous, nous parcourrons les terres, voyageons. J’ai rencontré beaucoup de poneys, de griffons et de zèbres qui sont comme moi. Ils n’avaient pas l’air de souffrir de leurs conditions. Les seuls qui souffrent sont ceux qui vivent dans les forteresses. Combien en reste t-il ? Combien de survivants ? Et où sont les alicornes ? Me redressant, je me déplace, gardant la tête basse et quittant la pièce pour redescendre dans la pièce principale, j'emprunte le même passage que quand je suis entré et passe devant les deux trônes et suis le tapis rouge jusqu'à la porte. Je m'arrête devant celle-ci, tournant la tête vers les couches royales. Vous nous avez donc abandonnés à notre sort ? Poussant la porte, je sors sans vraiment prendre soin de regarder autour de moi, et descends les marches. C'était une erreur de vouloir la revoir. Je dois accepter de ne plus la voir. Je n'appartiens plus à ce monde. Du moins, celui des vivants.
Une sensation, celle que j'avais ressentie quelque temps avant d’entrer dans cette demeure, cette impression que l’on me dévisage. Je fais un dernier pas, relevant la tête pour regarder autour de moi. Ma fourrure s’est hérissée, les yeux grands ouverts, je les regarde. Chacun d’entre eux me dévisage. Mais aucun entre ne bouge, ils semblent attendre quelque chose. Je peux remarquer le poulain, il est collé au sabot d’un étalon, il sert fortement sa peluche contre lui. Il semble sourire, ou c’est ce que je veux voir avant qu’ils n’arrêtent ma vie de mort-vivant. Ça fait maintenant deux minutes. Seul le poulain regarde tous les poneys qui m’entourent. Je tourne la tête, regardant un garde de la forteresse. Il porte une armure qui le protège des morsures, bien que devant un déviant affamé, elle ne fasse pas le poids. Ce qui me fait peur, c’est sa corne qui pointe vers moi. Je commence à regarder son armure, elle est faite de plaques d’acier poli, elle est cabossée au niveau de son poitrail et de sa jambe avant. Il semble avoir compris que je le regarde, il vient de pousser un grognement. Baissant mon oreille, je tourne mon attention vers une jeune pouliche âgée de 15 ans je pense, elle porte une robe mauve, couvrant son pelage blanc. Quand je regarde un peu plus en détail les poneys qui m’entourent, ils semblent sales, leur fourrure est terne. Les poneys semblent réagir, ils semblent regarder quelque chose. Je me tourne, oreille baissée, prêt à recevoir le coup de grâce quand je relève mon oreille, reculant de quelques pas. Les deux princesses étaient là, la carrure droite, regardant droit devant elles, et moi, j'étais là, devant elles.
Que faire ? Moi, un indésirable, un monstre dans leur forteresse. Tournant la tête sur ma droite, je regarde le garde, il est comme les autres, incliné et ne semble plus faire attention a moi. Que dois-je faire ? Fuir ? Galoper ? Ou bien avancer et mordre ces alicornes, qu’elles subissent ce que nous avons subi, enduré. Oui, je veux le faire. J’ai tout perdu. Ma fille, ma vie, que me reste-t-il ? Ma compagne est comme moi. Je veux lui faire l'amour, la voire sourire, qu’elle soit heureuse… Mais tout ceci est fini, impossible à se réaliser, car nous sommes morts, mais debout. Si je dois enfin disparaître de ce monde, alors je dois leur faire voir ce que c’est, de devoir subir, cette soif, cette envie de sang. De tout perdre, quand une licorne se relève, et qu’elle comprend qu’elle ne pourra plus utiliser sa magie, ou bien un pégase, qui ne pourra plus voler dans ce ciel qui lui est si magnifique ou pour un terrestre, comprendre que son don pour la nature ne lui sera plus d’aucune utilité. Alors je fais un pas vers eux, dévoilant les dents quand un bruit sur ma droite me fait tourner la tête.
Je ferme la bouche, et la regarde, elle est à moins d’un mètre de moi, elle me fixe de ses yeux émeraude. Je me place face à elle, et je pense lui sourire. Je me rapproche d’elle avant de lever ma patte droite. Elle regarde mon sabot approcher de son visage, elle semble inquiète. A-t-elle peur de moi ? Non, ça fait maintenant trois ans qu’elle ne m’a pas vu, elle n’a pas peur de sa mère. Mon sabot et si près de son visage, enfin, je peux la caresser, elle ferme les yeux et sourit avant de lever son sabot, elle maintient le mien avec le sien et il frotte sa joue, puis elle rouvre les yeux, me sautant dans les pattes avant, je la sers fortement contre moi, et elle me rend mon étreinte. Je me mets à lui caresser la crinière, descendant jusqu’à son dos, mais je vois quelque chose, à la base de son encolure. Une marque de morsure, maintenant que je vois ça, je me rends compte qu’elle est froide. Elle est comme moi. Je me recule, l’observant toujours. Elle a compris, elle sait que j’ai compris qu’elle est une morte-vivante. Les oreilles couchées, elle se tourne et regarde les autres poneys, comment je ne l’ai pas senti ? Il n’y a aucun vivant, ils sont tous comme moi et mes amis, des indésirables. C’est alors que je comprends, me tournant vers les deux princesses. Leur robe est plus terne et je ne ressent pas cette odeur que les vivants dégagent. Alors je m’approche des deux alicornes, les regardant, recherchant la moindre trace sur leur corps. Et c’est Luna, la princesse de la nuit qui me guide en levant son sabot, le posant sur son protège poitrail. Son magnifique protège poitrail est percé, il me semble que ce trous a été fait… Je me tourne, regardant le garde de la citadelle, la lance, son embout est cassé et le bois qui tient la lame d’acier est plus sombre, comme si quelque chose avait séché. Est-ce du sang ? Son sang ? Serait-ce son sang, serait-ce ce garde qui l’aurait tué ? C’est à ce moment que j’ai vu ce garde dont l’amure de fer poli est endommagée, son protège queue n’est plus présent, il a été arraché. Serait-ce la princesse qui l’aurait attaqué ? Un sabot se pose sur mon épaule, me faisant sursauter avant de regarder. C’est un sabot blanc, recouvert d’un fer d’or. La princesses Celestia est là, son sabot posé sur moi, elle se baisse et s’approche de moi, déposant un baiser sur mon front. Puis se redressant, elle écarte ses ailes me laissant voir plusieurs morsures le long de son corps, descendant jusqu’à son flanc. Puis me tournant vers la princesse Luna, elle aussi vient d’ouvrir ses ailes, comment font-elles ?
Depuis que je suis devenu un indésirable, je me suis rendu compte que je ne pouvais plus utiliser mes ailes, et la magie de mes amies les licornes ne répondait plus, alors quand je vois les deux princesses ouvrir leurs ailes, je me demande comment c’est possible. Mais c’est à ce moment, que tout ce qui me semble acquis dans cette nouvelle existence semble partir en morceaux. La princesse Celestia vient de prononcer un mot, un simple mot et qui pourtant veut dire beaucoup. Et ce mots est “ Amour”. Elle sourit à sa soeur avant de se tourner vers ses sujets. Elle nous regarde avec paix et sérénité. À cet instant, j’ai senti un sabot se poser contre mon épaule, me tournant, je découvris un sourire que je ne pensais plus revoir. Ma compagne et mes amis sont à mes côtés, et tous ensemble, on regarde les princesses. Après d’avoir regardés chacun des poneys qui étaient autour d’elles, les alicornes ont parlé, toutes deux et d’une seule voix. “Ensemble… Réapprendre.”
Il y a deux ans de ça, les princesses sont réapparue, après avoir pansé nos blessures, elles nous ont parlé, elles nous ont guidés et ensemble, nous avons réappris à vivre. Alors vous, étranger rêvant de venir nous voir, ne soyez pas étonné de voir une pégase avec un œil qui ne va pas dans la même direction que le second, c’est juste que son œil magique est déréglé, ou bien si vous rencontrez une petite pouliche à la voix déraillant, c’est que sa langue magique est défaillante. Et si après une soirée arrosée à boire du cidre vous vous réveillez d’un sommeil sans rêve et que vous avez une forte envie de sang, c’est que l’un des poneys, ou bien moi vous aura mordu.
Alors à ce moment-là, vous nous entendrez dire. “Soyez le bienvenu à Equestria, un endroit où la mort et la maladie n’existent plus depuis deux ans, ce monde a toujours le même nombre d’habitants.”
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Le contexte est usuel, célézombis et être dans les papattes de l'un d'eux au final ne change pas grand-chose. On comprend assez vite (et je veux dire dès qu'on mentionne les pégases dans le ciel) que c'est fini partoupartou et si le texte avait essayé ça c'aurait été un viandage de qualitay, comme qu'on dit.
Mais le texte est intelligent.
Le texte, il mise sur le réconfort. Le texte il crée des zombis spéciaux qui se soucient des vivants (relativement) et du coup on ne se soucie pas des vivants, on se soucie du héros. On découvre avec lui et même si nous on comprend, parce que bon c'est un peu la centième fois que ça arrive... ben ce filtre "meugnon" rend la chose poignante. On s'inquiète avec lui. On hésite avec lui. On se questionne. Et on est nostalgique du vivant.
La fin du coup est comme un beau coup de poing, en justifiant et le style et l'histoire, et ça me fait accepter que les princesses soient pas douées (faut bien).
Le style est cool, l'histoire est cool, pourquoi j'étais passé à côté de ça.
Alors... Que dire... Cool des zombies qui parlent et qui en bouffes d'autres ! Ouais, sincou, ta fic c'est trop de la race, elle déchire le string. Voila, merci, au revoir !
Non... Je plaisante... Allez du sérieux bon sang, saleté d'adorateur lunaire. (Et lunatique... sa tombe bien.)
Bon... En couverture, Hans résume assez bien ce que j'en pense. Avoir le point de vue d'un infecté est intéressant. Sa change du point de vue habituel d'un survivant.
On comprends bien son point de vue d'ailleurs au "héro"et on ressent bien les émotions qu'il éprouve. C'est bien retranscrit dans l'ensemble. Un univers apocalyptique un poil différents que d'habitude en somme, surtout avec ce final et cette petite morale que j'ai pu apprécié.
Mais... J'hésite a y aller dans cette dimension MLP là... Un poil trop mordante a mon gout ! ^^