Settling In

Leur chambre était plus un placard qu'une véritable chambre, ne contenant aucun meuble, mis à part un lit superposé et un coffre en bois. Caramel posa le coffre rouge par terre et laissa s’échapper un souffle d'épuisement.

"Vous avez de la chance d'avoir une chambre à vous tous seuls", lui dit-il. “Je dois partager une chambre avec trois autres étalons! Avez-vous besoin d'une minute pour être seul ou dois-je vous ramener à l'étage maintenant?"

“Donnez-nous une minute", répondit Applejack.

Caramel hocha la tête et ferma la porte derrière lui. Applejack soupira de soulagement et retomba sur la couchette inférieure.

"Dieu merci!" dit-elle. "Je craignais qu'il n'accepte pas!"

"Je dirais que tu l'as convaincu que tu es un étalon", déclara Applebloom. "Le duc me semblait agréable, même s’il était un peu grincheux."

"Il était franchement désagréable, voilà ce qu'il était! Il a dit que nos accents étaient bizarres!"

"Je suis sûre qu'il ne voulait pas dire ça comme ça. Au moins, la dame était très gentille."

Applejack sourit pour montrer son accord. "Elle semble avoir plus d'éducation que son frère."

"J’aurai aimé que tu ne dises pas que je pouvais faire le ménage. C'est grave , Applejacqueline! Je n'ai jamais utilisé une serviette de toute ma vie!"

"Ne t’en fais pas, ce n’est pas très difficile, ma sœur. D'ailleurs, tu es une pouliche. Je suis sûre qu'ils ne seront pas trop sévères avec toi. Et cesse de m'appeler Applejacqueline! Je suis un garçon désormais, tu te souviens?"

"Désolée, ma sœur. J'ai oublié pendant un moment."

“Frère, je suis ton frère!"

Applebloom gémit. "Désolée! Tu as été ma sœur toute ma vie! Tu ne peux pas t'attendre à ce que je m'habitue à t'appeler frère aussi rapidement ..."

Applejack couvrit la bouche de sa sœur. "Tais toi! Tu veux que tout Illyrimane t'entende?"

Caramel frappa à la porte. "Tout va bien là-dedans?"

La fratrie s'éloigna l'un de l'autre.

"Oui!" répondit Applejack avant de chuchoter à sa sœur. "Écoute, moi non plus je ne suis pas à l'aise avec ce mensonge, mais si un poney découvre qui nous sommes vraiment, nous pourrions avoir des ennuis. Si un poney nous interroge sur notre passé, tiens-en toi à l'histoire que je t'ai racontée."

"Mais que faire si on me demande quelque chose que tu ne m'as pas dit?" demanda Applebloom.

"Tu n'auras qu'a inventer quelque chose, il suffit juste de ne pas révéler mon véritable sexe ou notre situation actuelle."

"Je me sens encore mal par rapport à ça."

"Ce ne sera pas pour toujours, petite sœur." Elle se mit à genoux et posa ses sabots sur les épaules de la pouliche. "Au retour du capitaine, on pourra rentrer à la maison. Il suffit de garder le silence, faire tout ce que le duc Spike et Lady Twilight te disent de faire et de ne perdre pas espoir. Compris?"

Applebloom hocha la tête. “Je comprends, ma s... je veux dire... Mon frère."

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Lorsque le frère et la sœur retournèrent à la salle du trône, le duc était couché sur son siège, sa griffe sur son front, les yeux fermés. Une jument grise avec une crinière noire jouait un air triste sur son violoncelle. Lady Twilight se tenait à côté de lui, levant les yeux au ciel face à son comportement. Puis elle remarqua Caramel et les nouveaux domestiques.

"Oh, vous êtes déjà de retour!" dit-elle.

Spike ouvrit les yeux et regarda le trio. "Qu'est-ce qui vous a pris autant de temps?"

La licorne tapota sa tête, pour lui faire signe de se redresser. Il le fit à contrecoeur et se tourna vers les serviteurs.

"Vous pouvez partir maintenant, Caramel", ordonna Spike.

L'étalon salua et sortit de la pièce. Octavia pensa que le duc serait plus concentré sur les nouveaux domestiques, et cessa de jouer. Cependant, ce n’était pas ce que le dragon voulait.

"Ne vous arrêtez pas!" rugit-il. "Continuez à jouer!"

Octavia soupira et obéit à son maître.

"De toute façon", dit Spike en s'adressant à Applebloom, "ma soeur et moi avons décidé que tu iras travailler dans les cuisines, que tu aideras notre chef, Gustave le Grand, et que tu assisteras Twilight à chaque fois qu'elle aura besoin de toi. Elle te donnera les détails."

Twilight s' approcha de la pouliche. Elle fronça les sourcils quand elle remarqua finalement sa robe en lambeaux.

"Est-ce la seule robe que tu as?" Elle ne put s’empêcher de le demander.

Applebloom baissa la tête. "Je le crains, madame."

"Eh bien, j'ai quelques vieux rideaux et du matériel à coudre que tu pourras utiliser pour te faire une robe. Viens, je vais te montrer."

La pouliche était excitée à l'idée d'obtenir une nouvelle robe et était sur le point de suivre la licorne quand elle fit une pause pour regarder en arrière, vers sa grande sœur.

"Vas-y", articula Applejack.

Applebloom hocha la tête et courut pour rattraper Twilight. Spike sauta de son trône et commença à marcher vers la jument déguisée.

“Quant à toi, Applesauce..."

"Applejack", corrigea t-elle rapidement.

«Oui, oui", dit-il, en agitant sa griffe avec dédain. "Comme je le disais, tes fonctions seront simples, mais tu devras t'en tenir à elles. Je n'aime pas les paresseux. Tu devras être à mes cotés à chaque seconde de chaque jour. Je pourrais te demander de me chercher quelque chose ou de remettre une lettre. Lorsque tu ne feras pas de commission pour moi, tu partageras les tâches ménagères avec les autres domestiques. Car tu vois, je n'ai pas de gouvernante. Les juments sont trop difficiles à garder.”

Octavia arrêta de jouer pendant un moment pour se racler la gorge, tandis qu'Applejack résistait à l'envie de taper de son sabot et de protester. Elle prit une profonde inspiration et calma sa frustration.

“Je comprends, monseigneur."

"Bon", déclara Spike sans ambages. Il se tourna vers Octavia. "Qui vous a dit d'arrêter de jouer?"

"Toutes mes excuses, mon seigneur", grogna la musicien. "J'étais distraite."

"Eh bien, ne laissez pas cela se reproduire!" Il chuchota à Applejack. "C'est si difficile de trouver de bons musiciens de nos jours. Dire que le meilleur que j'ai pu trouver est une jument!"

Le visage de la jument déguisée était brûlant de colère. Elle ne savait pas combien de temps elle pourrait supporter ses commentaires sexistes.

Spike se rassit sur son trône et fit signe à son serviteur de venir à côté de lui. "Assieds-toi."

Après avoir pris une autre respiration profonde, Applejack prit place sur le sol à côté du duc. 

Le dragon pencha sa tête sur sa griffe en écoutant le violoncelle d'Octavia. Applejack attendit patiemment qu’il lui donne un ordre ou, du moins, qu'il dise quelque chose. Le silence était bizarre, malgré la musique.

"Aimes-tu cette mélodie?" demanda brusquement Spike.

Il lui fallu une seconde pour qu’elle se rende compte qu'il demandait véritablement son avis. Elle ne s'attendait pas à ce qu'un noble comme lui demande une telle chose.

"Oh, euh…”, balbutia-elle.

Elle prit un moment pour écouter la mélodie elle-même.

"Personnellement, je pense qu'elle est assez triste. Elle me fait penser à..." Elle fit une pause. "Quelqu’un que j'ai perdu."

Spike acquiesça. Il se mit sur son ventre et pencha sa tête sur ses poings.

"Apple John..."

"Applejack."

“Applejack, as-tu déjà été amoureux?"

La jument cligna des yeux, confuse. Cette question était sortie de nulle part.

"Non, mon seigneur”, admit-elle. “Je n'ai jamais eu la chance de..."

Spike bafoua. "La chance, en effet ! Laisse moi te dire quelque chose, Apple Pie ..."

"Applejack."

"Peu importe! Laisse moi te dire une chose! L'amour c'est affreux! Oh, c'est merveilleux dans un premier temps, jusqu'à ce que la dame arrache ton cœur, le jette sur le sol en face de toi et danse dessus!"

Elle grimaça à l'image qui lui vint à l'esprit. La mélodie d'Octavia ralentit pour la deuxième fois en entendant la déclaration passionnée du duc. Le dragon s'affala sur son siège, et croisa ses petits bras. Applejack vit une larme couler de son œil et pour la première fois, elle avait pitié de lui.

"Est-ce qu'une jument est la cause de ceci?"

Elle savait déjà la réponse, mais elle avait appris de son frère que la meilleure façon pour soulager la douleur de quelqu'un était d'en parler. Spike regarda son groom et hocha la tête.

"Est-elle belle?" dit-elle avec un sourire.

"Elle est belle!" dit le dragon. "Au moment où je l'ai vue, avec sa fourrure blanche et pure, sa crinière bien coiffée et ses yeux bleus semblables à des saphirs , j'ai été transformé en un poney adolescent en manque d'amour. Même son nom est magnifique. Rarity !" Il soupira d’un air rêveur. "Oh, c'est comme le son de plusieurs diamants tombant délicatement, un par un dans un bol de cristal."

Il fronça ensuite les sourcils de colère. "Mais elle s’en fiche! Je lui ai dit que je l'aimais, je lui envoie des présents, et elle me rejette toujours!"

"Vous avez essayé avec des fleurs?" suggéra Applejack.

"Ce fut la première chose que j'ai essayé! Puis j'ai essayé avec des poèmes, des bijoux... et laisse moi te dire, que ce n'était pas facile pour moi de les lui donner!"

"J'ai entendu parler de cette Lady Rarity et j'ai aussi appris que son frère était mort récemment."

"Oui! Maintenant, elle refuse tous mes messagers en disant que, pendant sept ans, en l'honneur de son frère, elle va se promener avec un voile, et elle refuse que tout étalon voie son visage et elle ne porte que des robes noires et elle ne veut pas mettre autre chose.”

"Wow", prononça Applejack, surprise. "Cela me semble si... dramatique."

Elle même avait été bouleversée par la mort de son propre frère, mais elle savait que Big Macintosh ne voudrait pas qu'elle reste triste pour toujours. Elle préférait la compagnie des autres de toute façon. Ainsi, elle ne se sentait pas seule.

"Si je peux parler librement, monseigneur", dit-elle prudemment, “ça ne serait pas mieux pour vous de courtiser une jument plus ... disponible?"

"Quoi?!" cria Spike. "Et trahir mon amour pour Rarity ?!"

"Mais monseigneur, vu la façon dont vous la décrivez, je dirais que cette Lady n’est… pas intéressée. Après tout, elle est plus préoccupée par la mort de son frère que..."

"Ne le vois-tu pas? Ce deuil la rend d'autant plus désirable à mes yeux!"

Applejack cligna des yeux. "Je ne vous suis pas, monsieur."

"Si elle peut donner autant d'amour pour son frère, imagine combien d'amour elle pourrait donner à un mari!"

"Bon sang", dit la jument en un souffle.

Applejack ne s'était jamais vraiment considérée comme une romantique, mais elle préférait plutôt choisir elle même son mari. Et après avoir observé le dragon, elle n'avait pas l'intention de devenir romantique de sitôt. Si c'était ça le sort qui était destiné aux romantiques, elle pensait que ça ne valait pas la peine.

"Assez!" cria soudainement Spike. Octavia s'arrêta. "Ce n'est plus aussi doux que cela l'était avant. Vous pouvez faire une pause maintenant, Mlle Octavia."

"Enfin!" souffla la jument.

Le duc sauta de son trône. "Tu sais ce dont j'ai envie? Une promenade dans le jardin! Pourquoi ne pas te joindre à moi, Apple Core? Je vais te faire faire un tour de l'enceinte du château."

La jument orange serra les dents, quand elle le suivit. “C'est Applejack!"

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"Que penses-tu de notre jardin?" demanda Spike.

A vrai dire, Applejack pensait qu'il était tout à fait impressionnant. Il y avait des fleurs de toutes sortes: roses, renoncules, violettes, lys, tulipes et même plus.

"Très bien entretenu", dit-elle, admirative.

“Je suis désolé, il n'y a pas de pommiers", dit-il en haussant les épaules. “J'ai entendu dire que Haystings faisait pousser les meilleures pommes du monde entier, ai-je raison?"

Applejack sourit en se souvenant du verger de sa maison. "Vous avez raison, monseigneur."

"Cela explique ton nom." Il se frotta l'arrière de son cou, maladroitement. "En parlant de cela, désolé d'avoir écorché ton nom à plusieurs reprises. Ça n'a rien de personnel. J'ai juste du mal avec les noms."

La jument haussa les épaules. "Au final, qu'est-ce qu'un nom? Peu importe la façon dont nous appelons une pomme, son goût ne changera jamais et il sera toujours aussi bon."

Spike s'arrêta et se tourna vers elle en souriant. "Tu ne plaisantais pas quand tu disais que tu était doué avec les mots."

Elle ne savait pas pourquoi, mais elle en rougissait. C'était étrange, car cela n’était pas quelque chose qu'elle faisait souvent.

"Voilà pourquoi je t'ai embauché", continua le dragon. "J'ai un travail à faire et je pense que tu es le poulain idéal pour le faire."

"Quel genre de travail, monsieur?" demanda Applejack.

"Je te le dirai plus tard."

Il fit quelques pas et se pencha pour renifler une rose.

"Ah", il soupira. "Si belle!" Son visage s’attrista. "Tout comme elle."

Applejack secoua la tête. Elle espérait que le capitaine se dépêcherait de rentrer bientôt. Elle ne savait pas combien de temps elle pourrait supporter ses niaiseries.

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Iron Will rechercha dans toute la ville un chariot qui le mènerait à Haystings. Peut-être que s’ils avaient voyagé par la voie terrestre, il aurait fallu plus de temps pour arriver à destination,mais ils ne seraient certainement pas dans ce pétrin.

Le minotaure ne regardait pas où il allait et heurta quelqu'un. Il tomba à la renverse dans un panier de melon,en faisant éclater un et pressant tout son jus sur la chemise du poney qu’il venait de percuter. Il leva les yeux et vit que ce n'était pas un poney, mais un âne très bien habillé avec une chevelure noire. Il fixa le minotaure.

"Vous ... vous ..."

"Iron Will s'excuse, monsieur!" dit le capitaine en se levant. "Iron Will ne regardait pas où…”

“Vous avez ruiné mon costume,espèce d'idiot!"

Le minotaure fronça les sourcils. Il n’aimait pas quand les autres lui criait dessus.

"Excusez-moi monsieur!" cria-t-il. "Mais peut-être devriez-vous regarder où vous allez! Vous ne voulez tout de même pas mettre Iron Will en colère!"

L'âne en eût le souffle coupé. "Est-ce que vous me menacez?" 

"J'ai l'air de faire quoi?"

"Gardes!"

Deux officiers licorne se précipitèrent à l'appel de l'âne. Il pointa d'un air accusateur Iron Will.

"Ce... ce... monstre m'a attaqué!"

Le minotaure cligna des yeux. "Quoi? Mais je ..."

"Arrêtez-le tout de suite!"

Iron Will tendit ses mains en signe de protestation, mais une paire de menottes métalliques fut mise sur ses poignets.

"Suivez nous tranquillement, monsieur", dit l'un des gardes, "et vous ne serez pas blessé."

"Mais Iron Will est innocent!" cria le Minotaure quand les soldats le prirent par les bras.

Il s'arracha hors de leur portée, mais les licornes utilisèrent leur magie pour le piéger dans une bulle. Iron Will était paralysé, mais il pouvait encore penser. Il pensait à Applejacqueline et Applebloom et comment ils allaient pouvoir tous rentrer à la maison désormais.

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"Est-ce que tu aimes?" demanda Applebloom quand elle tournoya pour exhiber sa nouvelle robe.

"Elle est belle", dit Applejack, indifférente.

"Lady Twilight a dit qu'elle allait m'apporter de nouveaux tissus afin que je puisse faire plus de robes! Elle est tellement gentille! Elle m'a montré tout le manoir! Oh, est-ce que tu as vu la bibliothèque? Elle est gigantesque!"

"Je l'ai vue."

"Et tu sais aussi que le chef est un griffon? Est-ce que tu sais ce qu'est un griffon ? Il est moitié aigle moitié lion! Il est aussi Prançais !"

"C'est bien."

"Puis Lady Twilight m'a montré ses robes." Elle tira la langue. "Non seulement, elles ont besoin d'un bon raccommodage, mais aussi d'un sacré relooking! Elle est peut être gentille, mais elle a mauvais goût en matière de mode. Alors, comment était le duc?”

Applejack gémit et retomba sur son lit. "Il est incroyable! Il n'arrête pas de parler de cette jument! Rarity par-ci ! Rarity par-là ! Oh Rarity, tu es si jolie! Non seulement il me tape sur le système, mais en plus il est tellement grossier! Toutes ces choses qu'il dit à propos des juments! Franchement, Il n’est pas mieux que le prince Blueblood!”

"Oh, allez", dit Applebloom. "Je suis sûre qu'il est pas si mauvais."

"Tu n'y étais pas! Urgh! Ce dragon est un snob comme tous les autres nobles! Je ne vois pas pourquoi il m’a engagé de toute façon. Je n'ai fait que le suivre toute la journée et écouter ses niaiseries sur la façon dont il est misérable! Pour qui est-ce qu'il me prend ? Un psychiatre?”

La pouliche était sur le point de répondre quand quelqu'un frappa à la porte. La voix de Lady Twilight se fit entendre.

"Puis-je entrer?"

Applejack descendit et redressa sa veste. "Bien sûr, Milady."

La licorne entra, portant une pile de tissu avec sa magie.

“J’ai trouvé certains tissus pour toi, Applebloom", dit-elle. “J'espère qu'ils feront l'affaire."

Les yeux d'Applebloom brillèrent d'excitation quand elle prit les tissus dans ses sabots.

"Merci, Milady!"

La licorne eût un petit rire. "Oh s'il te plaît, ma chérie. Tu peux m'appeler Twilight."

“D'accord, Twilight!" La pouliche posa les tissus sur son lit et les examina. "Très bien, par quoi vais-je commencer?"

Applejack sourit à sa sœur et se tourna vers Twilight. "C'est très gentil de votre part, Milady, mais vous n'auriez pas dû apporter tout ça vous-même."

"Oh, ça ne me dérange pas”, déclara la licorne avec un haussement d'épaules. "Vous vous demandez probablement pourquoi nous n’avons aucune femme de ménage ou servante. Hé bien, les tâches ménagères me détendent, je préfère les faire moi-même."

La jument déguisée hocha la tête. "Voilà un passe-temps pratique, ce n'est pas vraiment quelque chose que l’on attend d'une dame de la cour."

Twilight leva les yeux au ciel. "C'est juste un titre stupide. Il ne veut rien dire. De plus, c'est Spike qui a tous les pouvoirs."

"Pourquoi votre père a fait de lui son héritier et pas vous, Milady?"

"La société attend toujours que l'héritier soit un mâle”, dit la licorne en riant. "Tu penses que je suis jalouse, non? Eh bien, je suppose que c'est un peu étrange que Père ait donné le titre à son enfant adopté et non son enfant de sang, mais honnêtement, ça ne me dérange pas. Je ne suis pas vraiment intéressée par la politique de toute façon.”

"Je pense que vous feriez une excellente régente, Milady."

Twilight rougit. "Merci. Hé, je voulais te dire que je suis vraiment heureuse que vous ayez été engagés tous les deux. Je suis d'ailleurs étonnée de voir combien mon frère t’estime après seulement une journée!"

Applejack grimaça. "Il m’estime?"

"Bien sûr! N'as-tu pas vu son sourire aujourd'hui? Il n'a pas souri comme ça depuis des mois! Et je l'ai vu te donner un tour du manoir. Il ne fait jamais ça pour personne! Et il ne faut pas oublier qu'il ta donné une chambre pour toi et ta soeur ! Il n'a pas été aussi généreux depuis ... D'ailleurs, qu'avez vous fait ensemble? "

La jument déguisée haussa les épaules. "Je ne sais pas. Il m'a demandé de le suivre, et il m'a parlé de cette Lady Rarity, il m'a demandé ce que je pensais de la musique et du jardin..."

"Il t'a demandé ton opinion ?! Il ne demande jamais l'opinion de personne! Même à moi, il ne me le demande jamais! Il n'écoute l'avis de personne à moins que cela corresponde à sa propre vision du monde!"

Elle fixa Applejack d’un air admiratif. "Comment fais-tu?"

Applejack ne pouvait pas répondre, car elle essayait de réfléchir aux paroles de la dame. Est-ce que le duc lui avait vraiment donné ses faveurs? Malgré son arrogance, lui avait-il donné un traitement de faveur durant tout ce temps?

"Eh bien", dit Twilight, "tu as certainement changé quelque chose en lui. Tu sais, il peut sembler irritant parfois, mais il a bon cœur. J'espère que vous resterez avec nous encore longtemps. Nous allons être de bons amis, toi et moi! "

Applejack ne pouvait pas s’empêcher de sourire. Elle n'avait jamais eu d'amie de son âge avant. Les femmes de chambre à la maison étaient soit trop vieilles ou trop jeunes et toutes les nobles juments qui venaient la visiter étaient soit trop prétentieuses ou n'avaient rien à voir avec ce qu'elle voulait. Elle voulait faire plus ample connaissance avec la licorne, mais se souvint alors qu'elle était censée être un étalon et qu'elle devait se montrer prudente. Elle ne voulait pas donner à Twilight ou tout autre poney une fausse impression.

"Je suis impatient de vous servir, Milady", répondit Applejack .

"S'il te plaît”, dit la licorne. “Appelle-moi Twilight.’Milady’ me fait me sentir si vieille!"

Les deux juments se mirent à rire. Applejack réalisa alors à quel point son rire était strident et toussa profondément pour le couvrir.

“Je dois partir”, déclara Twilight. "Il se fait tard et je veux terminer ce chapitre sur les ‘Mythes et Légendes magique’ avant de me coucher. Bonne nuit, Applejack! Bonne nuit, Applebloom!"

"Bonne nuit!" dirent le frère et la sœur à l'unisson.

Une fois que la lady avait disparu, Applejack se tourna vers sa sœur. "Tu avais raison. Elle est gentille."

"Je te l'avais dit!" s'exclama Applebloom. "Wow, Applejacqueli ... euh, Applejack. Seulement une journée de travail et tu as déjà les faveurs du duc!"

"Ouais", dit Applejack.

"Et il n’est pas si mal en fait. Je suis sûre que tu l'aimeras mieux une fois que tu apprendras à le connaître."

"C’est sûr."

La pouliche regarda sournoisement sa grande soeur. “Il est plutôt mignon aussi."

La jument rougit d'un rouge profond. Elle rit et poussa sa sœur.

"Oh, petite coquine! Ne pense même pas à cette idée!"

"Pourquoi pas?" demanda Applebloom.

"Tout d'abord, ma soeur, c'est notre maître. Notre relation doit rester professionnelle. Deuxièmement, je suis censée être un étalon,tu te souviens? Troisièmement, tu sais qu'il est amoureux d'une certaine autre jument."

La pouliche haussa les épaules. "Hé, je te taquinais.”

"Eh bien, ne le fait pas."

Quand Applejack se laissa tomber sur son lit, elle murmura à elle-même. "Moi et le duc... de tous les..."

Elle pensa alors aux yeux adorables de Spike, son visage adorable et son sourire adorable et elle ne pouvait pas s'empêcher de rougir.

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Dans un premier temps, il ne pouvait voir que des formes. Puis sa vision se réajusta et il vit un plafond de paille.

"Oh, merci Celestia!" dit une voix féminine. “Je pensais que vous étiez mort!"

L'étalon tourna la tête pour voir une jeune jument licorne bleue avec des cheveux couleur platine assise sur une chaise à côté de lui. Un large sourire était sur son visage, ses yeux violets brillèrent de joie.

"Que s'est-il passé?" demanda-t-il en essayant de se lever. "Où suis-je?" Il s'arrêta et posa ses sabots sur sa tête. "Pourquoi ma tête me fait mal?" Puis il baissa les yeux et réalisa que son pelage avait changé de couleur. "Et pourquoi suis-je orange?"

"Doucement!" s'exclama la jument, en essayant de le faire se recoucher. "Vous avez eu un mauvais coup à la tête. J'ai essayé d'utiliser un sort de guérison sur vous, mais …” Elle rougit, embarrassée. “Au lieu de ça, votre pelage a prit une teinte plus claire. Les effets devraient se dissiper bientôt... J’espère..."

"Mais comment suis-je arrivé ici? Et qui êtes-vous?"

Le sourire de la jument disparu et elle hésita à répondre. "Mon nom est... est ... Trixie. Trixie Lulamoon. Vous êtes dans ma maison, juste à l'extérieur d’Illyrimane. Vous étiez couché sur la plage et je vous ai amené ici."

Elle se souvenait de la façon dont elle l'avait trouvé presque mort. Ses yeux vert émeraude brillants s'étaient ouverts pendant un moment et se croisèrent avec les siens avant de se refermer. Elle rougit au souvenir de la façon dont elle avait senti son pouls, senti ses muscles puissants.

"Illyrimane?" dit l'étalon. "La plage?"

Il se frotta la tête. Il se rappelait maintenant. Il y avait une tempête, sa petite sœur était tombée dans l'eau, il s'était précipité pour la sauver, il l'avait placée sur un radeau, le navire avait coulé, il avait trouvé son autre sœur et l'avait placée sur le bois et puis... tout était devenu noir.

Il eût le souffle coupé et se redressa. “Mes sœurs! Où sont mes sœurs?!"

"Vos soeurs?"

"Où sont-elles?!"

La licorne le regarda avec tristesse. "Vous... vous étiez le seul que j'ai trouvé. Je... je n'ai vu personne d'autre."

Des larmes se formèrent dans les yeux de l'étalon. "Alors elles se sont noyées." Il enfouit son visage dans ses sabots. "Oh, douce Applejacqueline! Ma chère petite Applebloom!"

Trixie mit son sabot sur son épaule pour le réconforter. "Je suis désolée. J'ai aussi perdu ma famille. Mais il faut voir le bon côté des choses. Au moins, vous avez survécu."

L'étalon leva les yeux pour répondre à la jument et soupira. "Il ne fallait pas me sauver. Si vous ne l'aviez pas fait, je serais mort avec mes sœurs! On aurait pu être ensemble!"

La licorne secoua la tête. “Chut, chut. Ne parlez pas de cette façon! Si vos sœurs étaient ici, je suis sûre qu'elles voudraient que vous viviez au lieu de bouder. Maintenant, allongez vous. Je vais vous faire une soupe."

L'étalon hocha la tête. "Merci mademoiselle."

Trixie sourit, ses joues rougissaient de nouveau. "Quel est votre nom, monsieur?"

Il hésita à répondre. "Big Mac. Mon nom est Big Mac."

                                       À suivre.