« Enfin ! De l'air ! »
Marie respira un grand coup. La sortie de la grotte était enfin atteinte, là dehors le soleil de l'aube pointait sur le bord de mer, la pluie et le vent s'étaient atténués.
C'était un soulagement sans nom qui envahissait les deux humains, mais aussi une drôle d'orbe.
Kilian plissa les yeux face à la lumière du jour. C'était comme s’ils sortaient d'une nuit de cent ans.
« Wouah ! On a réussi ? J'ai l'impression de ne pas avoir vu de lumière depuis des mois. »
Devant eux se trouvait un petit bois bien chétif comparé à l’horrible forêt qu'ils venaient de traverser. Derrière ce bois, un espoir. Une ville était en vue, du moins un grand village. Il se trouvait dans une baie, enfoncé dans une cuve bordée par des falaises gigantesques comme des bras de roc enveloppant le village, laissant seulement une ouverture d’où passait quelques bateaux au loin.
« Ça doit être Cap-Roc », en conclut Marie. « Enfin ! » s'exclama t-elle en se rendant à nouveau compte de son état.
« Je dirais même plus. Enfin ! » dit à son tour Kilian.
« Enfin ! C'est sûr », rigola Nova.
Les trois aventuriers laissèrent une seconde lattente avant de rire de bon cœur. Ils étaient tous exténués.
« Mon jean est foutu. Mes chaussures sont foutues. Mon haut est foutu ! Et je crois que je vais tomber malade. Alors mission numéro un: trouver des fringues, et prendre un bain ! » optimisa Marie, enfin souriante après une aventure pareille.
« Et manger ! » ajouta Kilian. « Je meurs de faim et de soif. On n’a pas mangé depuis qu'on a quitté cet hôpital. »
Marie acquiesça « Et manger ! Bon en avant. J’espère qu'ils ont des vêtements. Même si, vu leur anatomie … Ouais bon on verra ! »
Ensemble, ils partirent en direction du village. La douce lumière de l'aube les accompagnaient dans leur marche, et depuis il semblerait une éternité, des oiseaux se faisaient entendre. A travers le bois, l’atmosphère était reposante et calme. Une douce brise marine traversait les feuillages. Bientôt, ils seraient en vue de l'entrée de Cap-Roc.
« En fait, Nova », commença à parler Marie. L'orbe dans la main de Kilian brilla d'une douce lumière rougeâtre, comme prise d'attention. « Une fois au calme, tu nous parleras de ton fameux plan pour t'aider à nous aider, d'accord ? »
L'orbe brilla de plus belle. « Oui, c'est d'accord. Une fois ravitaillé. Mais, en fait, vous devriez me cacher. Je ne pense pas que les autres poneys soient rassurés en me voyant. »
« Mmmm pas faux », convint Marie.
« Je crois que je peux te mettre sous ma veste jusqu'à ce que l'on trouve un sac », dit Kilian.
L'orbe brilla doucement d'une lumière bleue rassurante. « Oui, cela serait bien. Mais surtout à aucun moment vous devez me laisser seul. Je ne fais pas confiance à d'autres, seulement à vous », déclara Nova.
Le frère et la sœur s’interrogeaient. « Pourquoi cette prudence, Nova ? » questionna Marie, interloquée.
« Les objets enchantés sont de vrais trésors en ce monde. Les mages capable d'enchantement sont rares, du moins à mon temps. … Je ne veux pas que quelqu'un me trouve puis me vende. »
« Tu penses vraiment qu'un poney ferait ça ? » questionna Kilian, qui s’inquiétait de croire à de telles choses.
« Pour quelques pièces, des poneys mal intentionnés pourraient », souffla Nova, sa teinte bleue changeant dans un ton froid glaçant.
Marie soupira puis sourit. « Peu importe les mondes, on dirait. »
Kilian baissa brusquement la tête vers le bas, avant de la relever, l'air dépité. Marie ne vit pas cela.
« Oui, bon. Moins dans ce monde là. J'en suis sûr », parla tristement Kilian.
Marie fit attention au ton de son frère, ainsi qu'à ses paroles, mais elle préféra se taire. Cela semblait pour le mieux. Nova, elle, ne fit que continuer de briller d'un bleu froid, elle ne voulait pas parler plus longtemps elle non plus.
Ils continuèrent silencieusement leur marche. Et bientôt, voilà qu'ils arrivèrent. Un chemin de terre qui débouchait justement sur l'entrée, un panneau de pierre et une plaque de bois disant:
« Bienvenue à Cap-Roc.
Capitale mondiale des pierres précieuses et des chansons marines. »
« Ce qu'il faut pas inventer... », plaisanta Marie.
Kilian s’arrêta à son niveau. Face à eux se trouvait le panneau ainsi que les premières demeures en pierres du village. Plus loin, un chemin de dalles se dessinait, entouré de maisons de pierres noires de l’île. Le village se densifiait à ce niveau, et les habitants pouvaient être aperçus.
Le groupe d'aventuriers resta figé. Ils étaient sales, fatigués, et peut-être riches. C'étaient des choses bien lourdes à porter.
Kilian redressa légèrement son dos, il se tenait prêt, ils allaient rentrer en scène. A Falaise, ils n’avaient pas eu le temps pour se familiariser avec les poneys. Ce coup ci, ça allait être différent.
« Okay Kilian », commença Marie « On n’attire pas l'attention. On est là pour les affaires et rien de plus. » Marie se tenait prête comme si elle était devenue agent secret et qu'une mission des plus importantes les attendaient.
Kilian se sentait plus comme un explorateur. Il était content mais anxieux. Il allait pouvoir s'habituer un peu et découvrir de nouvelles choses. Mais, bon sang, quelle traque quand même.
« T’inquiète pas. J'ai pas envie de danser à poil si c'est ton avis. »
Marie grimaça à la réponse de son frère. Puis elle avança sur le chemin, partant droit vers le centre du village plus bas.
Sur le chemin, des maisons ravissantes malgré leurs pierres brunes. Des clôtures blanches, des roses et des lilas décoraient les maisons, parfois des bancs étaient placés face à certaines d’entre elles. Il y avait de nombreux jardins derrière chacune des habitations, toutes étaient fleuries et colorées de nuances vives et ravissantes. L'endroit devait être une petite banlieue de Cap-Roc.
Il n'y avait pas grand monde, mais tout de même, des poneys semblant plutôt âgés se trouvaient sur un banc du chemin. Trois vieux poneys à l'air sympathique étaient assis et, étrangement, leurs pelages étaient de même couleur mais chacun avait une nuance de gris, du plus clair au plus foncé.
Sans un regard, les deux humains passèrent à côté des vieillards. Leurs lourdes poches remplies de joyaux ébruitaient comme des sacs de pierre.
Arrivant à proximité des vieux poneys, Marie fit tout son possible pour sembler naturelle. Comme si ses poches n'étaient pas remplies, ses vêtements pas déchirés, son visage pas sali. Kilian, lui, fit tout son possible pour ne pas ressembler à une mule chargée. C'était limite si sa langue ne pendouillait pas sur le bord de ses lèvres.
Quand ils arrivèrent prés du banc, l'un des poneys, qui était un poney terrestre avec une barbe rousse, fit de grand yeux avant de descendre de son perchoir. Barrant soudainement la route aux aventuriers.
« Ça alors ! C'est donc vrai ! Ma vieille carne de mère ne m'avait pas menti sur les héros ! »
Tout surpris qu'ils étaient, Kilian et Marie s’arrêtèrent face à lui, Kilian rentrant presque brusquement dans Marie.
« Pardon ? Désolée monsieur. On n'a pas le temps », dit Marie avec son air le plus normal. Elle voulait garder son sang-froid. Elle n'était toujours pas habituée à interagir avec les indigènes. Mais surtout, elle ne voulait pas s'attarder.
Les autres poneys sur le banc regardèrent leur ami, perplexe. Un pégase barbu bleu acier prit la parole.
« Que racontes-tu, comparse ? »
Et d'un coup, ils regardèrent, surpris, Kilian et Marie, avant de s'exclamer. Le troisième poney, qui était une licorne, elle aussi barbue mais vert foncé, parla à son tour.
« Sainte Celestia ! Mais que sont ces créatures ? »
Le premier vieux poney roux fronça à son ami « Voyons, Green Spell ! On n’accueille pas des héros de cette manière. »
Kilian fut interpellée par cette appellation « Héros ? Pourquoi ? Que se passe t-il ? »
« Bah voyons, c'est bien vous qui avait sauvé nos passeurs de la forêt miroitante, non ? »
« Attendez ! Vous voulez dire que les Bright, les Honey, … Ils sont ici ? Ils sont bien vivants ? »
Le vieux poney sourit largement au garçon. « Bien sûr qu'ils sont en vie. Je les ai rencontrés ce matin à l'auberge du ‘Léviathan vert’. Ils étaient tout grelottants. Vu leur état, on a compris qu'il y avait caillasse dans la soupe. »
Le vieux pégase ronchonna aux dires de son ami « Pourquoi tu nous l’a pas raconté plus tôt, Orange Pudding ?! »
Le vieux poney eût l'air absent un petit instant avant de tourner le regard vers son ami. « Que je te raconte quoi ? »
Green Spell derrière râla un gros coup avant de s'affaisser de ses vieux os dans son banc « Et ça recommence ! Mon vieux Pudding, tu perds la mémoire. »
Orange Pudding se renfrogna avant de s’énerver légèrement. « Je ne suis pas gâteux, Spell ! Je suis rêveur, c'est tout ! »
« Ça, on connaît », renchérit encore la vieille licorne.
« Oui ! Bon bin, où en étais-je ? Ah oui, c'est vrai, les passeurs ! » Pudding reprit un large sourire en tournant à nouveau son regard vers les deux humains. « Des vrais morts-vivants qu'ils étaient. Ils ont racontés toutes leurs mésaventures dans la forêt, et ce qu'ont fait deux grand singes pour les aider à s'enfuir. »
« Grands singes ? Nous sommes des humains, pas des singes ! » s'énerva Marie.
« Vraiment ? Désolé ma petite dame, c'est juste que … bah ! Dans tous les cas, ils nous ont dit que pour se sauver, deux étrangers s'étaient sacrifiés pour attirer les effrois dans la forêt. »
« Quoi ?! Vous aviez des effrois au cul ? Et vous vous en êtes sortis vivants ? » s'étonna le vieux pégase. « Même mon père, jadis, il n'aurait pas donné deux mille pièces d'or pour faire ça. »
« Parce que ton père était distillateur, Breeze Blue », nargua Green Spell.
« QU’EST-CE QUE TU INSINUES, GREEN ?!! » s'échauffa le vieux pégase.
« Du calme Blue ! Green cherchait pas à t'insulter, vieille branche », le calma Orange Pudding.
« Mon père était peut-être distillateur mais c'était un étalon courageux ! » déclara Breeze.
Les deux vieux amis du pégase soupirèrent ensemble.
« Oui oui Breeze. Bien sûr. Bon, où en étais-je … non d'une plume de poney, j'ai perdu le fil ! » jura Orange Pudding, la mémoire toujours défaillante.
« Vous disiez que l'on étaient des héros », dit Kilian, tout souriant de fierté.
« Ah oui c'est vrai ! Et donc, vous vous en êtes sortis vivants ! Par la crinière de Celestia, vous devez êtes des durs à cuire vous. »
« On a couru, c'est tout ce que l'on a fait », dit sobrement Marie. Elle était modeste, trop de l'avis de son frère.
« Mais non Marie. Tu oublies Mirror City, les sorts, le puits ! » dit Kilian, complètement étonné de se rendre compte qu'il avait survécu à tout cela.
Les vieux poneys firent de grands yeux. « Attendez ! Vous êtes aller à Mirror City ! » commença Orange Pudding.
« Vous avez utilisé des sorts ? » continua Green Spell, étonné.
« Et vous avez exploré le puits aux merveilles ?! » termina Breeze Blue
Marie se sentit d'un coup un peu moins modeste « Euh oui … à peu de chose prés. »
« Ça alors ! C'est la meilleur histoire que j'ai jamais entendue dans ce coin perdu ! Il faut nous raconter ça à nos vieilles oreilles ! » s’excita Orange Pudding « En plus d'avoir sauvé la veuve et l'orphelin, vous êtes les premiers explorateurs à revenir vivant de Mirror depuis un demi-siècle ! »
Kilian s'étonna. « Wouah ! Je pensais pas commencer mon voyage en Equestria de cette manière »
« Si seulement... », soupira Marie.
« Oui d'ailleurs ... » Orange Pudding regarda l'état déplorable des deux humains « Nous manquons totalement d’hospitalité. Vous êtes dans un état épouvantable, et je vois ça même si je n'y connais rien en ‘nu-main’. »
« Oui, vous devriez partir pour l'auberge vous refaire une santé. Le cidre et la bière aux algues de la Tantine sont mémorables », saliva la vieille licorne, partant déjà sur le chemin.
« Ça serait génial. Mais vous connaissez des magasins de vêtements aussi ? » demanda Marie, pressée d'enfin se nettoyer. « Non parce que mon jean et mes Timber ont pris cher ! » grogna t-elle en se regardant avec dégoût.
«Jean ? Timber ? Oh ! Oui bien sûr ! La fille de ce grognon de Green Spell tient une boutique en ville », répondit Orange Pudding « C'est pour un vêtement du dimanche ? »
« Non non. De tous les jours », dit Marie.
« Ah bon ? Drôles de bêtes que vous êtes. Mais c'est vrai que sans … Bon ! Allez, en route mauvaise troupe ! » déclara Pudding, un peu la tête dans les nuages, en marche avec ses deux autres amis en route vers le centre.
« On a nos guides. C'est cool ça », dit Kilian tout souriant « Et en plus de ça, on est des héros. Les autres sont en vie. Et on est riches. »
« Du calme, la grosse tête. On est pas là pour jouer les justiciers. On cherche a rentrer, pas à se faire rentrer », prévint Marie.
« Rooooh, ce que tu peux être rabat-joie. Hé ! Au fait, comment ça va dans la poche ? Nova ? » chuchota en fin de phrase Kilian à l'arrière de la file.
Une lueur rouge brilla du fond d'une poche intérieure de la veste à Kilian. « Je vais bien. Je trouve ces trois vieux poneys plutôt accueillants. Je me rappelle pas avoir vu une ville ici à mon époque. » L'orbe brilla plus doucement « Je dois être restée vraiment longtemps prisonnière. »
« Tu ne sais pas combien de temps tu es restée sous ce dôme ? » demanda Kilian, surpris.
« Approximativement seulement. Mais il n'y a rien à craindre, mon corps sera intact et nos solutions à nos problèmes avec. »
« Ton corps ! » dit soudainement à haute voix Marie, surprise.
« De quoi vous parlez comme ça ? » dit Orange Pudding, interloqué par le ramdam des deux.
Kilian rabattit rapidement sa veste sur lui. Avant de montrer une grimace plus que suspecte. Marie sauva le tout.
« C'est rien. C'est mon frère qui a une vilaine écharde sur son bras. Il aura besoin de soins », répondit Marie, totalement confiante, donnant un doux sourire tranquille aux trois sympathiques vieillards..
« Si ce n'est que ça, alors nous avons un docteur très compétent en ville. C'est critique ? » demanda Green Spell.
« Non, rien de dangereux. On s'en occupera plus tard », repoussa Marie.
« Bon. Et au fait, qu'avez-vous dans vos poches ? Des cailloux du puits ? » s’interrogea Orange Pudding tout en repartant sur le chemin, suivi du groupe.
« Pas mal, oui. Ça vaut quelque chose ? » recommença à parler Marie, d'un coup plus intéressée.
« Si ça vaut quelque chose ? Certaines pierres, oui. Les pierres-arc-en-ciel et les mange-obscur sont très demandées. Ces bijoux sont utiles pour les têtes d’œufs », répondu Green Spell « Si vous voulez refourguer ça, il faut aller au comptoir de commerce du port. Vous aurez plus de demande qu'à la banque. »
« Mais non Green ! Au comptoir, il n'y a que des charlatan de Divintra ! Ces oiseaux de malheurs vont les arnaquer à coup sûr ! » prévint Orange Pudding.
« Oui, mais à la banque, ils ont moins de chance de remporter le jackpot », intervint le vieux pégase en se retournant pour parler au duo « Écoutez ! Si vous voulez avoir le maximum de piécettes, il faut aller au comptoir, mais vous avez aussi le risque de tout perdre. Par contre, à la banque, c'est plus sûr mais vous n'aurez peut-être qu'un prix ridicule. »
« Comment ça ? Pourquoi exactement ? » voulut clarifier Marie.
« A la banque, les produits sont achetés pour les commerces de l’île et pour leur utilisation pour la région. Tandis qu'au comptoir, chaque produit acheté est exporté ailleurs pour un commerce national ou international. Vos roches valent moins ici qu'ailleurs. Si vous savez marchander, allez au comptoir, sinon partez pour la banque », proposa Blue Breeze.
« Oh ! C'est un choix intéressant. T'en penses quoi, Marie ? » dit Kilian, intéressé.
Marie réfléchit à comment elle pourrait négocier. Elle était tentée de partir au comptoir mais après avoir entendu parler de la banque, elle n’était plus si sûre.
« On va aller au comptoir », répondit-elle d'un air assuré « Je pense pouvoir me débrouiller pour convaincre ces requins des affaires », dit-elle, confiante.
« Vraiment ? Tu t’y connais en affaires ? » dit Kilian, surpris « Je me rappelle une fois, t'avais tenu un stand de crêpes à la kermesse. Les clients repartaient avec une drôle de tête. T'avais eu à peine de quoi te payer une sucette. »
Marie se renfrogna. « Sûrement parce qu’un abruti de frère avait remplacé du sucre par du sel et du miel par du gel ! » Marie était encore sensible à ce souvenir « J'étais devenue la risée de la classe de troisième ce jour-là ! » se lamenta t-elle, une main sur le front.
« Ah oui c'est vrai ! Mais je m'étais excusé. Tu peux pardonner à un petit de onze ans, non ? » dit Kilian, suppliant.
« Non, je ne peux pas. Monstre ! » répondit Marie sans réelle haine, seulement de la colère banale entre frère et sœur.
Kilian rigola d'amusement face à l'énervement de Marie. Bien sûr, Marie restait rancunière mais elle n'était pas méchante.
Ils arrivèrent dans le centre. L'ambiance du lieu était charmante comparée à la bien morne ambiance de Falaise. Ici, les maisons étaient toutes collées comme celle du moyen-âge, avec des poutres en bois peintes de couleur vive, des pierres soigneusement polies pour chaque mur, les trottoirs et la route étaient bien entretenus, même si la différence entre la route et le trottoir était relative ; tous les poneys marchaient où bon leur semblait, ils étaient nombreux à se balader en ville, à passer les portes des boutiques et des maisons, quoique les poneys n'étaient pas les seules créatures à marcher dans ces rues.
« Roooooh regarde à droite ! » prévint doucement Kilian à sa sœur.
Marie regarda et, en effet, quelque chose d'inédit se trouvait à leurs côtés. Un groupe de griffons armés et habillés d'armures de cuir se trouvait adossé prés d'une maison ayant une plume et un bateau en guise de pancarte. La verrière laissait apercevoir un autre griffon aux plumes gris cendré parler avec un étalon blanc à la crinière bouclée. Ils ne semblaient pas en très bons termes.
« On dirait que Goldilocks a encore des soucis avec les piafs », s'énerva Breeze Blue.
« Le pauvre doit toujours supporter les racailles de l'est », cracha Orange Pudding.
Kilian était interrogateur, tout comme sa sœur « Qui sont-ils ? » demanda t-il « Des marins ? »
Orange Pudding jura en l'air avant de répondre. « Des mercenaires du roi Lyberstire Ier. Une tête couronnée des royaumes de l'est. Un royaume griffon. »
Green Spell prit la parole à son tour, rajoutant: « Ils font croire qu'ils travaillent pour un riche entrepreneur, mais tout le monde sait ! Ce sont les assassins du roi Lyberstire à ce que l'on raconte. »
Au même instant, la porte de la boutique s'enfonça, elle s'ouvrit presque en s'arrachant. Un griffon, celui de l'intérieur, sortait l'air plus en colère qu’il ne l'était auparavant. Il jura au boutiquier:
« La cargaison devra être vendue avant notre départ, Goldi !! Si ce n'est pas le cas, mon chef te fera manger chaque poirons et bananastique ! JUSQU'A CE QUE TU EXPLOSES ! » termina t-il d’une voix rocailleuse.
« Allez les gars ! On retourne au navire ! » Ses soldats firent presque un salut à la vue de leur chef. Ensemble, ils partirent en direction du petit groupe, partant sûrement dans la direction du port.
Au passage, le griffon sourit méchamment à l'attroupement des trois vieux poneys.
« Oh ! Mais c'est les trois vieux du banc ! Enfin descendus de votre perchoir, bande de vieilles béquilles ? » se moqua t-il. Orange Pudding se fâcha tout rouge, sa barbe rousse semblant presque s'embraser.
« Petit importun !! Ta mère t'avait même pas fait éclore que l'on était déjà marins de la mer céleste ! »
« Ouais ! Ouais ! Oh, au fait Green Spell ! J'ai pas trop aimé quand ta fille m’a roussi le duvet à la boutique. Elle n'a pas remboursée la sacoche qu'elle m’a brûlée. Il faut que quelqu'un paye ! » menaça le griffon d'un air vengeur. Les autres oiseaux à l'arrière ne bougeaient pas mais semblaient ricaner aux dires de leur supérieur.
Green Spell bégaya devant le griffon, de son vieil âge « Mais … mais ... » Breeze Blue coupa net.
« Mais personne n'a à payer un malappris qui tente de séduire sa fille. Green Silk t’a brûlé pour la ‘griffe’ sur le flanc, et les propos malsains, tu te rappelles ?! » lança t-il méchamment.
Le griffon ricana aux dires de Breeze Blue « Ah oui c'est vrai ! Comme c'était sympathique, de pouvoir toucher le flanc de cette euh… jouvencelle ! Mais au fait... » Il fit durer la seconde, regardant sadiquement Green Spell « Elle n'est pas encore vierge ta fille, Green ? »
Orange Pudding bouscula de toutes ses forces le griffon. Le faible coup porté par le vieillard fit vaciller le griffon, mais pas assez pour le faire tomber.
La dispute commença à attirer les autres poneys dans la rue. Certains partaient au galop dans une autre rue. En tout cas, l'attention commençait à se porter sur les griffons et les vieillards. Mais aussi sur les deux grandes créatures qui les accompagnaient. Et l'une d'entre elles s'interposa entre Orange et le malappris.
« Vous les piafs, vous aller picorer vos graines ailleurs ! Si vous voulez vous en prendre à quelqu'un, c'est a moi qu’il faut causer ! » défendit Kilian en se dressant en l'air de façon la plus imposante possible, mais sa masse musculaire ne l'avantageait pas.
Le griffon fut légèrement surpris par son arrivée, ses ailes étaient ouvertes comme si l'instinct de combat lui disait de se préparer.
« QUOI ! Comment oses-tu nous traiter de piaf, sale singe ! Écarte-toi et laisse-moi en finir avec eux ou je te dépèce ! » hurla t-il de colère.
Kilian ne bougea pas d'un cil, tentant de laisser un regard dur et confiant contre le griffon, cachant au mieux sa nervosité croissante face à cet oiseau de mauvaise augure.
« Si tu touches à un poil de mon frère, C'EST MOI QUI TE DÉPÈCE ! Et je ferais un manteau de plumes de ta peau !! » menaça Marie, furieuse. La situation n'était pas prête de se calmer, même pire, des griffons semblaient se préparer à sortir des choses de sous leurs ailes. Comme leur chef s’apprêtait à faire aussi.
« Vous ! Quoique vous soyez, petits macaques sans cervelle ! Je vais vous découper en morceaux ! »
« PERSONNE NE DECOUPERA PERSONNE ! » hurla une voix en fond.
Au coin d'une ruelle, une patrouille de poneys en armures de fer argenté venait d’apparaître. Armé de lance, ou de hallebarde, c'était un pégase coiffé d'un casque à plumes rouge qui venait de parler.
La patrouille s'avança, les poneys soldats avaient leurs armes dégainées, mais ils restaient en rang serré derrière leur chef. Ce dernier prit à nouveau la parole et parla aux griffons.
« Vous avez été prévenus mercenaires ! Vous n’êtes pas sur l’île de la perle bleue ici ! VOUS ÊTES A CAP-ROC ! Vous êtes à Equestria ! Alors arrêtez sur le champ vos disputes et rembarquez sur votre coquille ! Sinon, c'est la prison », lança t-il en direction des épées-louées.
Le griffon eût un regard de colère en direction du chef de garde. Pendant deux secondes, il semblait hésité à se battre, mais il finit par lâcher le pommeau de son arme. Ses brutes à l'arrière firent de même.
« Bien ! De toute manière, cette île ne reste qu'un vieux bout de charbon sale dans la mer. On sera mieux ailleurs qu'ici. Allez les gars, on rembarque ! Le chef nous attend. »
Baissant légèrement la tête, il passa à côté des deux humains, pas sans silence.
« Si je vous retrouve, vous êtes morts, les macaques », chuchota t-il.
Cela ne fit pas peur à Marie et à Kilian, qui ne se laissèrent pas impressionner.
« Brasse du vent, et ferme ta bouche », lui renvoya Marie.
L'insulte fit tressaillir de colère le griffon. Mais les gardes poneys étaient toujours là, ainsi que leur chef qui s'était rapproché d'un air inquisiteur.
Dans le silence, le groupe de griffons perturbateur s'en alla vers le port. Seulement, une fois leurs présence envolée, les groupes se remirent enfin à parler.
« Ouah ! Marie, on peut dire que l'on a assu ... », commença Kilian, mais sa sœur lui colla une baffe sur la joue, pas vraiment violente mais surprenante.
« BORDEL ! Kilian, je t’ai dit d’être discret !! DISCRET ! Maintenant, ces piafs vont vouloir nous faire la peau ! » s'inquiéta t-elle.
« Pas ici. Vous n'avez rien a craindre mademoiselle », se présenta fièrement le garde pégase.
« Je suis Wall Steel. Chef de garde de Cap-Roc. Que se passe t-il au juste ? » parla fortement le chef pégase. Son ton était dur mais aussi rassurant.
Orange Pudding se montra aux côtés de Kilian et Marie.
« Rien, Steel. Ces deux jeunes gens nous ont défendus contre cette racaille de griffons. Merci les gamins, on peut dire que vous êtes aux poils », il cligna de l’œil en direction des deux êtres humains.
Marie se renfrogna « Oui, hé bien de rien. J'aurais préférer éviter ça quand même. »
Le chef Wall Steel ricana un peu. « Quoi que vous auriez fait, ces griffons vous auraient importunés. Ce sont des oiseaux de malheur ces griffons-là. » Steel retira son casque « Mais merci. Vraiment, ça fait plaisir de voir que des étrangers peuvent être serviables et gentils envers nos anciens. »
« Tu pourrais les aider Wall Steel ! » proposa d'un coup Green Spell.
« Hum ? Comment ? » interrogea le pégase.
« Nos deux amis ont besoin de vendre les pierres au comptoir. Puisque tu es figure d'autorité, tu leur empêchera de se faire faire entourlouper », expliqua Green Spell. « Alors qu'en penses-tu ? Ils viennent de nous défendre après tout. »
Wall Steel resta pensif. Il regarda vers les deux humains, pesant le pour comme le contre.
« Ça nous aiderait, c'est sûr. Mais si vous êtes occupé ... », dit Kilian timidement.
Steel réfléchit encore un peu. Puis cinq secondes après, il se tourna vers ses soldats.
Une minute plus tard, dans le comptoir du pauvre Goldilocks. Le pauvre poney bouclé replaçait ses lunettes toutes les dix secondes nerveusement. C'était un tic à chaque fois qu'il était sur les nerfs. Il ne cessait de ranger les feuilles et le bazar de sa boutique.
« Saleté de griffons ! » pensa t-il furieusement « Si je fais ce qu'ils disent, je vais me retrouver sur la paille ! Plus de piécettes pour mes lotions ! Plus d'argent pour les cautions ! Il faut que j'arrange ça ! »
Un tintement de clochette se fit entendre, un client venait d’entrer.
« Génial ! Si je la joue fine, je pourrais extorquer quelque chose à ces nouveaux arrivants. Plus de piécettes pour moi ! » pensa t-il, tout joyeux de son plan diabolique.
Il se retourna l'air heureux « Bienvenue au comptoir de la Boucle d'Or ! Je suis ravi de ... »
« Salut Goldi ! Je suis là pour deux de mes amis. » Wall Steel présenta Kilian et Marie, qui saluèrent amicalement.
« Je suis sûr qu'ils vont être satisfaits. Ensemble, on va faire des affaires, n'est ce pas ? » taquina Wall Steel.
Goldilocks sourit un peu nerveusement, il replaça ses lunettes. « Pas de lotions pour ce mois ci », pensa-t-il.
Au final, Kilian et Marie s'en sortirent bien. Même très bien. Les pierres valaient des milliers de pièces d'or. Au total dix mille pièces d'or, vingt mille d'argent, et trente mille de bronze. Autant dire qu'ils étaient millionnaires.
Goldilocks leur donna une plaque de pierre précisant leur nom, âge, espèce, mage ou non, question à laquelle ils répondirent “oui”, avec leur signature. Tout l'argent qu'ils eurent fût mis à la banque. Ils n’avaient qu'à présenter cette plaque pour montrer qu’ils faisaient partie du ‘cercle d’argent’. C'est comme cela que l'on nommait les bourgeois, ou les « pattes dorées », comme leur dit Wall Steel.
Après cette affaire rondement menée. Ils partirent en direction du tailleur. Ce n'était guère loin et Green Spell les accompagna, laissant Orange et Blue partir en avance à l'auberge du Léviathan Vert.
Plus tard, le duo était enfin rhabillé et nettoyé.
Leurs habits étaient plus que bizarre à leurs yeux. Des chaussures aux talons bas pour eux deux, un pantalon noir légèrement serré, c'est tout ce qui restait apparemment pour minotaure, mais pour les humains évidemment, les tiroirs étaient vides, et n’ont sûrement jamais été pleins. Il fallait voir la tête de la pauvre tailleuse. Les pieds humains auraient été un défi pour n'importe quel poney tailleur expérimenté. Mesurer le pied, le comparer à celui des poneys, allonger le tissu, la semelle en bois, des clous plus courts sur les cotés…
Après une demi-journée entière passé dans la boutique à reluquer les vêtements et les pancartes, les chaussures étaient prêtes. Étonnamment, celles-ci étaient acceptables, presque confortables. La pauvre jument était exténuée, elle s'était donnée à fond. Green Spell disait que sa fille adorait les défis, elle avait été servie.
Kilian et Marie avaient promis de la payer grassement pour ce service, mais elle refusa. Pour les chaussures seulement.
« Vous avez défendu mon vieux père contre ces brutes. Je vous les offre, cadeau de la maison ! »
Kilian insista un petit moment, mais au final, il céda. Mais ça ne l’empêcha pas de glisser plus de pièces dans la caisse lorsque qu'elle avait le dos tourné. Marie l'avait rabâché à ce moment-là.
« Par respect pour elle, accepte son cadeau. » Ainsi, voilà comment cela s’était passé pour les chaussures.
Pour le haut, Marie avait insisté pour faire nettoyer son t-shirt blanc long étiré. Hors de question pour elle de s'habiller en clown plus longtemps. Elle avait aussi gardée sa veste en jean bleu.
Kilian s'était au contraire amusé à essayer la mode équestrienne. Apparemment, le rayé était vraiment à la mode, et les couleurs sombres et vives en duo étaient tout aussi racoleuses. Alors, il prit une veste rouge rose rayé minotaure aux épaules carrées. C'était ridicule, mais à la fin, et au plaisir de sa sœur, il prit une chemise de poney bleu lapis lazulli rayé bleu ciel. Il fallait découper les manches pour les replacer.
Après tout ce bricolage, les deux humains étaient parés ! Juste avant de partir, Kilian prit une écharpe brun rouge crépuscule. Il faut le dire, ça lui allait comme un gant.
Maintenant le duo marchait dans la rue, habillé de leurs nouveaux habits reluisant. Un sac conventionnel avait été pris dans une bicoque. C'était des bandoulières pour poney mais intelligemment bricolés avec une ceinture, elle faisaient d'excellentes sacoches autour de la taille. Maintenant, Nova se trouvait dans une des poches du sac de Kilian, confortablement logé.
Alors qu'ils se dirigeaient vers l'auberge, Kilian regardait tranquillement les maisons des rues de Cap-Roc, mais pensait surtout à son ventre.
Marie se concentrait sur la marche, évitant les passants, elle aussi observait tranquillement les maisonnettes à l'allure moyenâgeuse. Elle se sentait mieux maintenant. Il y a deux jours, elle était paniquée devant ce monde. Maintenant, elle voulait en voir plus ; pas parce qu’elle aimait, mais parce que s’ils n’apprenaient pas plus de ce monde, c'est lui qui les goberaient.
Marie et Kilian attiraient les regards. Leurs anatomies peu ordinaires, leurs vêtements seyants. Aucun poney n'osait venir parler à ces drôles d'étrangers. Les poneys étaient curieux, mais craintifs aussi. Non pas qu'ils fuyaient devant les deux humains, mais tant que ces derniers ne les gênaient pas, ils les toléraient. Sauf pour une jument.
Soudainement, une vieille couverture usée s’approcha des deux humains, en hurlant au loup !
« MAUDITS !!! »
La surprise fit complètement sortir Marie et Kilian de leurs rêveries. Ils lancèrent un léger cri de peur.
Marie avait posé une main sur son cœur. Bon sang c'était quoi cette blague !! pensa-t-elle.
Kilian s'était agrippé à son bras. Des surprises comme ça, ils voulaient s'en passer. Surtout après avoir fui la forêt.
« MAUDITS !!! » continua cette vieille couverture.
La voix était âgée, très âgée, et d'un ton féminin.
« LA CLOCHE SONNERA !! LE PASSE VA RESSURGIR !! LES DIEUX VONT REVENIR !! VOUS ÊTES LES SUIVANTS !! CETTE FOIS LA MEGHAN NE SERA PAS !! NOUS SOMMES MAUDITS !! »
Elle hurlait, déblatérait ses prophéties absurdes devant les yeux exhortés de Kilian et Marie.
« De quoi vous parlez, madame ? » questionna timidement Kilian.
« LE FEU !! JE PARLE DU FEU !!!! »
Un étalon s'approcha du groupe.
« ça suffit vieille carpette ! Tu gênes tout le monde ! Va ennuyer quelqu'un d'autre ! »
La vieille jument n’en tint pas compte, elle continua de déblatérer ses paroles. « CES DEUX ÊTRES SONT LE SIGNE !! L'HISTOIRE VA SURGIR !! »
Deux autres poneys s’approchèrent. La couverture usée faisait des siennes.
« Arrête ton charabia ! Laisse ces deux étrangers ou on appelle la garde ! »
Encore une fois, la prophétesse n'en prit guère cure.
« Je pense que l'on devrait la faire enfermer. C'est peut-être une sorcière après tout », dit l'une des juments qui avait rejoint le groupe.
Un étalon rejoignit son idée. « Pas faux. Depuis le temps que tout le monde le dit. »
Marie s’intéressa aux dires des poneys.
« Une sorcière ? Comment ça ? »
« Personne n'est une sorcière !! » intervint soudainement un étalon. Un poney terrestre sombre aux yeux bleu ciel.
Il s'approcha de la vieille jument recouverte de sa couverture. L'on ne pouvait toujours pas voir la pauvre bougresse. Mais elle se tût au contact de l'étalon qui avait posé sa patte sur son dos en signe de réconfort.
« C'est bon grand-mère. Je vais leur parler, rentre a la maison, s'il te plaît. »
La vieille jument ne résista pas une seconde. Elle partit du lieu, traînant sa vieille carpette comme un fantôme et disparut peu après.
« Alors … C'est votre grand-mère ? » en déduisit Marie, encore choquée par les paroles de la vieille.
L'étalon lança un regard dur vers elle « Oui ! Et personne ici ne doit lui en vouloir. » Il regarda vers les autres poneys qui étaient tous méfiants et méprisants envers lui « Personne ! C'est bien compris? »
Une jument leva le nez d'un air hautain « Pfff. C'est elle qui nous assomme avec ses prophéties. Tu as de la chance qu'elle n'ait pas encore commis d'infractions. Parce que ... »
L'étalon la coupa net dans ses paroles « Sinon quoi !? »
La jument souffla des naseaux avant de partir. Les autres poneys se dispersèrent. Un étalon resta en arrière avant de partir.
« Un jour, elle sera jugée par la cour inquisitrice de la magie Wish ! Tu le sais ! »
L'étalon sombre s'énerva, il frappa le sol de ses sabots « Mêle toi des tes pommes ! Ma grand-mère n'a pas à s'en vouloir ! »
Ceci dit, il ne restait plus que les deux humains et l'étalon sombre un poil énervé.
Il lança un regard en colère vers les deux humains encore interloqué.
« Quoi !? Vous êtes des touristes ? Sachez que ma grand-mère n'est pas une attraction. Laissez-la seule ! »
Marie n'aimait pas qu’on lui parle sur ce ton.
« Oh ! Du calme petit ! C'est elle qui nous a sauté dessus pour nous …. Je sais pas trop pour quoi en fait. Ça lui prend souvent de hurler sur les gens ? »
L'étalon souffla de colère: « Non ! Pas souvent en tout cas », il baissa vite la tête puis soupira de suffisance, il semblait se calmer. « Écoutez. Je suis désolé que ma grand-mère vous ait importuné. S'il vous plaît, ne lui en voulez pas. » Il avait maintenant les oreilles en arrière « Ça fait longtemps que je dois la protéger des rumeurs et des habitants en colère. Elle n'est pas dangereuse, juré ! »
« Oh mais on ne lui en veut pas », rassura tranquillement Kilian. « N'est ce pas Marie ? » dit-il vers sa sœur.
Marie grimaça. « Ouais, on lui en veut pas à ta mamie. Des parents extravagants, on connaît. »
L'étalon sourit de bonheur. « C'est vrai ? Oh merci ! C'est rare d'entendre ça vous savez. Je suis content que vous ayez cet avis même après avoir entendu cette histoire de sorcière. »
« Oui justement, c'est quoi cette histoire ? » questionna Marie « On est un peu limite sur la culture par ici, alors si tu pouvais nous renseigner... »
« Ouais. Les sorcières ne sont peut-être pas ce que l'on pense », rajouta Kilian.
L'étalon fut surpris puis eût l'air inquiet. « Eh bah… Je ne sais pas... Je peux peut-être vous dire ce que l'on entend sur elles, mais pour leurs histoires, vous devrez voir ailleurs. »
« Va pour les ragots », convint Marie.
« Oh. Eh bien, de ce que je peux vous dire, les sorcières sont des poneys corrompus. ElIes utiliseraient la magie noire. »
« Quoi ? C'est tout ? » s'étonna Marie « Si ce n'est que ça, alors on le savaient déjà. »
« Il doit bien en avoir plus », s'obstina Kilian « Comment ça ils sont corrompus ? Ça ne touche que les licornes ?»
Whish n'était pas très enclin à en dire plus, le sujet semblait l'effrayer.
« Justement non... Ça touche aussi bien un poney terrestre, qu'un pégase ou une licorne. Tous les poneys peuvent êtres sorciers ! On parle de rituel contre nature, de sacrifice d’êtres vivants pour atteindre un objectif ultime. »
« Et quel est cet objectif ? » demanda nonchalamment Marie.
Whish regarda aux alentours. Certains poneys s'étaient intéressés à leur conversation. Ils lançaient des regards méfiants. Whish ne voulait pas s'attarder.
« L’immortalité », chuchota t-il « La vie éternelle sous la puissance des ténèbres. Aucun poney n'a atteint ce but. Mais si ça arrivait, il pourrait défier les alicornes, et renverser les mages blanc. C'est tout ce que j'ai à vous dire. Et je pense en avoir trop dit. Adieu. »
Whish partit au galop dans la rue sans même attendre Marie et Kilian.
« Quoi ?! Oh ! Attend on n'a pas fi .. » Kilian ne termina pas sa phrase, c'était inutile maintenant qu'il venait de disparaître de la rue.
« Ça c'est bizarre .. », se dit Marie. Elle regarda autour d'elle et vit que certains poneys détournaient le regard, puis firent semblant d’être occupés.
« Le sujet est apparemment sensible... On ne devrait pas rester là Kilian, on attire trop l'attention. »
Ils repartirent ensemble vers l'auberge. Kilian regardait par terre, plongé dans ses pensées.
« Tu penses quoi de tout ça Marie ? Je n'avais jamais vraiment entendu parler de renégats sorciers auparavant. Ça m'étonne. »
Marie regarda sur le coté, l’air ailleurs. « Je pense que l'on doit redoubler de prudence. Si les monstres ne suffissent pas, maintenant nous avons des “poneys sorciers noir”. » Marie soupira un grand coup. « Décidément. Ce monde est de plus en plus mystique. »
Kilian acquiesça. C'était vrai. Même eux n'y échappaient pas. La magie était partout dans ce monde. Elle était la cause d’énormément de chose. C'était impressionnant mais aussi inquiétant. Tous ces poneys, griffons, minotaures, zèbres … Gouvernés au bon vouloir d'une énergie presque indomptable. Il faudra être prêt. Quand ils auront quitté cette île, la véritable aventure commencera.
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La divine et sainte, sauveuse de monde,
Elus de la Sainte Mère, qui protégea les poneys,
Boucliers contre épée, elle revenu vainqueur,
Meghan la juste, la bienfaitrice, la miséricordieuse
Voilà à quoi pense les poneys. X)
Hasbro : Nope
-Tristesse
génial continue j'espère que les chapitres sortiront vite :D
Un livre ? Ouais un livre ! Un jour peut-être .... :)
Ne t'inquiète pas, c'est vrai j'ai beaucoup en stock mais je sais comment le placer dans mon histoire. Etant donné que ma fic ce passe avant les Mane 6, les personnages de la série seront, un poil, différent. Je compte écrire beaucoup de chapitres avec mes deux troublions d'humains. :D
Je pense que c'est parce que je veux raconter énormément de choses, et faire vivre a mes deux personnages encore plus de choses !
J'ai beaucoup a raconter alors je ne lésine pas. Content de voir que ça te plait. :) Mon Equestria est plein de complots mystérieux. Je veut faire découvrir les dessous et les dessus. Pas facile d'inventer tout un monde, mais justement c'est ce qu'il y a de meilleur quand tu écris ! :D