Une voix venait des entrailles du village. Elle était douce, presque fluette. On ne pouvait savoir si on l’entendait dans la tête ou si elle nous parvenait vraiment jusqu’aux oreilles.
“ A l’aide ! Je sais que vous êtes là ! Venez m’aider, pitié ! “
Kilian et Marie ne bougeaient plus. Ils voulaient déterminer si cette voix était bien réelle. Peut-être était-elle un mirage, ou une personne véritablement en détresse.
« Marie, tu entends toi aussi ? » questionna Kilian, en alerte.
Marie répondit, ayant tous les sens en alerte « Oui. Mais quoi que ce soit, ça ne m’inspire rien de bon. »
La voix recommença de plus belle ;
“ Je vous en prie ! … Je suis prisonnière … le bâtiment de forage … la mine … “
La voix faiblissait petit à petit. Comme dans un ultime effort, elle s’exténua peu à peu. Elle n’allait plus causer très longtemps, du moins c’est ce qu’espérait Marie.
« Vraiment, ça ne m’inspire pas confiance. Ça pourrait être un piège, ou le traquenard d’un monstre. On devrait partir Kilian. Kilian ? »
Kilian était parti un peu en avant vers le grand bâtiment minier, distinctif car des outils étaient entreposés à l’extérieur et qu’un immense logo de deux pelles croisées se trouvait sur la façade sans fenêtre de la bâtisse.
Marie en avait plus qu’assez des envies d'héroïsme de son frère. Elle attrapa son frère par la manche afin de l'arrêter.
« KILIAN C’EST NON ! Je ne veux pas aller voir si cette voix dit la vérité, si c’est un poney en détresse ou quoi que ce soit ! On est dans un village hanté entouré d’une forêt maudite remplie de monstres maléfique. C’est beaucoup trop risqué ! »
Kilian regarda sa sœur à l’air un peu dubitatif. Elle avait agit rapidement, mais il lui lança ensuite son regard qui voulait dire “Et alors ? “
« Tu voudrais peut-être que l’on reparte dans la foret ? Moi, en tout cas, je ne veux pas de ça sur la conscience. Attends ici si tu veux, mais je ne compte pas laisser une personnes en danger. »
Marie était exaspérée. Son frère ne prenait pas conscience du danger et encore moins des conséquences. Même si, d’un coté, il avait raison..
« Tu préfères mettre ta conscience avant ta vie ? Et celle des autres ? Kilian, je ne veux pas que l’on prenne plus de risque. C’est déjà un miracle qu’on soit arrivé jusqu’ici. »
Kilian regarda un moment sa sœur, en pleine réflexion. Marie n’était pas très sentimentale et lui n’avait pas non plus l’envie de risquer encore plus leurs vies. Mais maintenant, c’était différent.
« Tu penses que l’on pourra éviter le danger indéfiniment, Marie ? Nous ne sommes plus chez nous, c’est un autre monde. Désormais, si tu veux rentrer à la maison, il faudra prendre des risques. Des dangers se présenteront sur notre chemin et il faudra que l’on y fasse face. »
Sa sœur était indécise ; elle comprenait ce qu’il voulait dire mais seulement, elle ne voulait pas finir éviscérée ou mise en charpie. Et puis elle n'y arrivait pas, accepter ces changements était dur. Son frère était fort pour l’encourager à faire des bêtises, et à cet instant, elle céda.
« Je vois ce que tu veux dire mais. … Alors promets-moi d'être prudent à l’avenir. Je n'ai qu’un seul frère et je ne veux pas le perdre bêtement dans ce monde peuplé de canassons. »
Kilian sourit de bonheur en direction de sa sœur. Parfois elle l’étonnait vraiment, elle était toujours très dure à convaincre, sauf pour lui.
« Promis sœurette, je serais prudent. Bon, on va l’aider cette demoiselle en détresse ? »
Marie s’exaspéra « Ouais, ouais. Mais prudemment ! »
Kilian tira une grimace. Ensemble, ils partirent vers le bâtiment sinistre.
Le bâtiment n'était pas bien loin ; il était adossé contre une falaise plutôt haute qui entourait le village dans un demi-cercle. La place ronde avec la tour puis une rangée de maisons qui faisait un long chemin droit à l'entrée du village. La mine était au sommet du rond, comme trônant face à la tour et au reste du village.
En s'approchant du bâtiment, Marie et Kilian remarquèrent que la porte était en acier. Quand nos deux héros s’approchèrent, ils virent alors des initiales sur cette porte.
« G . S . T
Merci à notre grand doyen. Expert en roche et fondateur de notre cité. Merci à la famille Stone.»
« Stone ? La famille Stone ? » s’exprima Marie, surprise « Mais ça veut dire que ce poney dans le carrosse…. Shock Stone… Il a quelque chose à voir avec ce village ! »
Kilian avait aussi été surpris par une telle révélation. Cela pouvait expliquer pourquoi ce Stone connaissait tant de choses sur ce village.
« Pas si sûr Marie. G . S . T, ça pourrait être aussi quelqu'un d'autre mais … je pense que, plus tard, on nous devra des explications », déclara Kilian.
Marie était d'accord avec son frère, mais pour l'instant, l'heure était à autre chose. Cette porte n'allait pas bouger toute seule. Ensemble, il poussèrent les battants avec force. Un son rocailleux et grinçant s'en ébruitait. Après avoir poussé les portes, Kilian et Marie regardèrent un instant en arrière.
Non. Aucun mouvement, le bruit n'avait pas alerté quelqu’un, ou quelque chose.
Ils regardèrent dans le bâtiment. Les lampes avaient de plus en plus de mal à éclairer, mais elles tenaient bon.
Dans le bâtiment, il y avait des escaliers de bois des deux cotés de la porte menant à de drôles de machines à rouages rouillées. Au plafond, des tonnes de cordes et tapis coulissants en tissus pendouillaient dans le vide. Au fond de la pièce, par contre, fut là que se trouvait le plus intéressant. Quatre wagons sur quatre rails différents qui semblaient s'engouffrer dans un tunnel dans le mur de pierre. Et de là, une lueur lointaine parvenait.
Kilian comprit vite « Je crois qu’on a trouvé le chemin à suivre. C'est l'heure d'un peu de spéléologie », sourit-il.
Sa sœur n'était pas aussi joyeuse « Franchement Kilian, t'es déconcertant. » Son frère n'avait pas écouté. Il partait déjà vers le tunnel. Évitant soigneusement les détritus au sol. Marie suivit.
Kilian regarda un instant les wagons, puis regarda sa sœur. Marie comprit.
« Tu peux toujours rêver ! On n’est pas a Disneyland. On marche ! » Son frère fit la moue avant d’hausser les épaules, puis d'avancer.
Kilian était trop pressé de comprendre d’où pouvait venir cette voix. Il était impossible de savoir si cela était par curiosité ou héroïsme. Marie, elle, n'était guère pressée, et prenait surtout le temps d’observer.
Le tunnel descendait en pente assez raide dans les profondeurs souterraines. La lueur était bien plus profonde encore. Les rails continuaient en ligne droite puis se séparaient soudainement à une intersection qui partait dans quatre tunnels. Dont l'un avait cette lueur.
« J'imagine que le bon moment est arrivé pour entendre cette voix. D'ailleurs ça fait un moment non ? » se demanda Marie.
« Peut-être qu'elle se repose. En tout cas, je préfère partir vers la lueur. »
Marie n'était pas vraiment d'accord. Trop souvent, cela pouvait ressembler à un traquenard. Comme les poissons abyssaux qui attirent avec leur lumière. Mais vu que le reste des tunnels était sombre. et que les lampes faiblissaient, il n'y avait pas d'autre choix.
« J'espère que l'on aura de la chance. Cette fois … », soupira Marie.
Kilian lui sourit en jetant un oeil en arrière. Malgré le danger traversé, il ne cessait de garder sa bonne humeur.
« Sois pas pessimiste Riri ! Peut-être qu'on tombera sur le fabuleux trésor ! Tu te souviens ? »
Marie n'était pas pessimiste ! Elle était seulement, préventive. Et au vu des situations, elle ne s'attendait pas à ce que cela s'arrange.
« Ouais ouais je me souviens », dit-elle, en train de tapoter sa lampe encore vacillante « Mais entre une sortie et un trésor. Je prends la sortie ! »
Ensemble, ils continuèrent d'avancer. La lueur se faisait de plus en plus forte au fil de leurs pas. Puis ils arrivèrent au bout. La lumière étrange venait d’un angle du tunnel.
Les deux humains étaient épuisés. L'énergie qu’ils avaient auparavant était retombée et maintenant, des douleurs venaient les torturer de toutes parts. Ça et leurs vêtements trempés. Marie, qui était habituée au confort, venait de se rendre compte de son état.
« J'espère. J'ESPERE que ça sera la sortie par ici ! Parce qu’à continuer comme ça, je suis partie pour devenir Gollum. »
Son frère ricana doucement à la blague. A l'angle, il pencha légèrement la tête et, comme se rappelant le conseil de sa sœur, il jeta un œil discret.
Puis soudainement, il ouvrit la bouche, comme émerveillé par une chose complètement extraordinaire.
« Kilian ? Alors qu'est ce qu'il y a ? » s'interrogea Marie.
« Marie, tu as déjà rêvé de t'offrir un yacht ? Parce que je crois que c'est ta chance. »
Interpellée par cette question, Marie regarda à son tour. Puis tout comme son frère, elle goba les mouches.
Devant eux se trouvait un tunnel parsemé de pierres précieuses en tout genre: saphir, émeraude, rubis, onyx, diamant... Et même des pierres inconnues comme de l'or, mais brillant, ou des pierres avec des sortes de lueur arc-en-ciel. Elles se trouvaient partout du sol au plafond. Le tunnel continuait sur des centaines de mètres dans les profondeurs.
« Wouah ! » s'ébahit Marie « Alors c'est ça. Le puits aux merveilles ! »
« Je crois que c'est l'une des plus belles merveilles aux monde. Non mais t'as vu ces couleurs !? » s'exclama Kilian, qui s'approchait de l'une des parois, hypnotisé par ces pierres fabuleuses. Quant il en toucha une, il fut surpris de voir que la pierre était chaude, comme une bouillotte mis au pied d'un lit. La chaleur était réconfortante.
Marie appréciait elle aussi, mais elle fut surtout rassurée pour une chose.
« Non mais réfléchis Kilian. Avec quelques-unes des ces pierres, on est tranquilles pendant tout le voyage dans ce monde de fou. Plus besoin de s'inquiéter pour nos fringues, un toit, ou de la nourritures ! On a trouvé notre passeport pour la survie ! »
Kilian s'immobilisa un instant aux dires de Marie. Bien sûr que cette nouvelle était géniale, mais il y avait autre chose.
« Euh … Tu crois que l'on aura assez pour. … les Honey ? »
Marie était déjà en train de ramasser l'une des pierres quand Kilian posa la question. Elle se figea à l'idée. Oui c'est vrai, pour son frère, cette promesse lui tenait à cœur. Marie resta pensive un instant. Peut-être auront-ils assez pour eux aussi. Mais ils devaient faire un choix. Marie savait bien quoi faire.
« Ne t'inquiète pas. Avec des pierres aussi rares, c'est sûr que l'on aura assez. Pour eux … et pour nous. »
Kilian comprit. Légèrement rassuré, il s'empressa de prendre quelques pierres. Leurs poches étaient leurs seules réserves. Chacun réussit à prendre une vingtaine de pierres. Ils étaient remplis à ras bord, et peut-être bien qu'une pierre de plus déchirerait leurs tenues. Les pierres les tenaient chauds, peut-être même un peu trop, mais cette chaleur était bienvenue pour Kilian.
« Tu as pris les brillantes ? Je crois qu'elles valent plus que les autres », dit Kilian.
« Suffisamment je pense. Mais .. AH ! VITE CACHE TOI ! »
Marie poussa son frère derrière un rocher. Caché dans la pénombre du roc, Kilian avait été complètement surpris.
« Quoi? Qu'est ce qui … oh merde ! » chuchota t-il en fin de phrase. à la vue des ombres mouvantes sur le plafond. Marie et Kilian se turent complètement, patientent nerveusement le temps que les Effrois passe.
Les créatures produisaient des petits gémissements strident, comme celui d'un courant d'air dans une maison délabré, avec des raclements de gorge en fin de voix. Ils semblaient se dépêcher de quitter les lieux. Courant à toute vitesse vers le tunnel d’où étaient sortis nos deux héros.
Leur passage se fit sans encombre. Marie et Kilian restèrent muets comme des tombes, ils oublièrent un instant toutes leurs douleurs passées face au danger menaçant. Marie se retenait de claquer des dents, pas de froid, mais vraiment de peur. Elle s'aperçut que certaines pierres s'éteignirent au passage des monstres. Intéressant.
Les monstres partirent sans même s'apercevoir d'une masse brillante dans le coin du puits. Après un instant d'attente en plus, Marie et Kilian sortirent.
Kilian soupira de soulagement, il n'avait pas vraiment peur mais après avoir été confronté une fois auparavant avec ces monstres, il ne voulait plus revoir leurs tête à plus de 1000 mètres à la ronde.
« C'est pas passé loin sœurette. Bon sang, vivement que l'on sorte d'ici ! » s'exclama t il. Mais autre chose le taraudait. « Mais pourquoi ils étaient là ? Je pensais qu'ils ne nous suivraient pas depuis le village ? »
Sa sœur était tout aussi interrogative « Ça, et leur empressement à partir du puits. Je crois qu'ils gémissaient … si on peut dire qu'ils gémissaient quand ils nous poursuivaient aussi. »
Kilian ne l'avait pas remarqué et se posa alors une question.
« Tu crois que quelque chose … leur à fait peur ? »
Marie n'était pas sûre, tout comme son frère. « Si c'est le cas alors je préférerais ne pas m'en approcher. Mais puisqu'ils sont encore derrière nous, alors en avant. » Sans véritable enthousiasme, Marie partit en direction du fond du puits. Kilian n'était plus très emballé avec cette idée maintenant, mais hors de question d’être lâche. Ils laissèrent les lampes désormais presque éteintes. De toute manière, le tunnel était suffisamment éclairé.
Le puits était droit, droit comme un i tout tracé. Le sol était au départ abrupte de pierres et roches mais il s’aplanissait au fil du chemin. Un chemin menait vers une lumière brillante. Plus brillante encore qu'un soleil, mais plus nos héros s'approchaient et plus ils virent leur destination.
Après une marche assez courte, ils arrivèrent enfin.
Le puits s’arrêta à une porte. Incrustée dans un mur, la porte était faite d'or. Des reliefs et des sculptures la parsemait, des corps chevalins sertis d'argent et de bronze forgé, formant un arc faisant le contour de la porte d'or. Mais la porte était ouverte.
Kilian et Marie se regardèrent.
« Je crois que nous sommes arrivés sœurette. Le bout du tunnel. »
Marie ne répondit que du son de sa salive avalé de travers. Cette porte était impressionnante, et très voyante aussi.
Kilian sourit. « Les dames d'abord, très chère. A moins que tu veuilles me laisser la place » s'amusa t-il.
Marie lança un regard énervé à Kilian et passa devant lui, franchissant la porte sans un regard en avant. Mais une fois entré, elle ne fût qu'encore plus émerveillé.
La salle était ronde, faite d'un parterre de quartz luisant, de murs resplendissants. La lumière en devenait irritante, pire que celle du carrosse. Sur les parois de la grotte se trouvait des rangée de colonnes mis en cercle autour du centre de la pièce. Face à chacune d'entre elles, une statue de poney, grande de trois mètres de haut, était plaquée au mur, regardant le centre de la pièce. Ces poneys ressemblaient à des gardes en armures, des plaques recouvraient certaines parties de leur corps, des capes était mises sur le dos de certains. Et les statues étaient toutes d'une couleur unie, munies d'une lance.
Kilian était rentré à son tour. Lui était tout autant émerveillé par les décors de la salle. Mais autre chose l'intéressait, bien plus que ces décors somptueux.
« Marie, regarde ! Au milieu de la salle ! »
Marie fixa alors son regard vers le centre. Et en effet, c'était inédit.
Une orbe brillante planait dans le vide. Recouverte d'un dôme de vert, posé sur un socle trônant sur un espace surélevé de quelques marches. Elle faisait du surplace.
« Vous … vous êtes arrivé … sain et sauf. J'avais peur que … s'il vous plaît. Aidez-moi ! »
La voix venait bel et bien de l'orbe. Marie et Kilian en furent stupéfaits. Ils ne pensaient pas rencontrer une personne dématérialisé au départ . « Ce monde et complètement fou », pensa Marie, « Ou c'est moi qui perds la tête ».
Kilian s'approcha lentement de l'orbe. « Kilian ! Attends ! » prévint Marie. Son frère s’arrêta, puis voyant le regard de Marie, il comprit et se tût avant de vouloir dire quoi que ce soit. Dans le recoin de la salle, un cadavre.
Près d'une statue, un Effroi gisait, la bête squelettique avait son torse perforé. Un étrange filet de sang noir comme du pétrole s'écoulait de l’Effroi à l'une des statues. La lance qu'elle tenait était recouverte de ce fluide obscur.
L'avertissement était clair. Ces statues n'étaient pas là que pour le décor.
Kilian le comprit. Soigneusement, il recula de l'orbe et se mit à imaginer ce qui lui serait arrivé s’il avait monté ces marches.
Marie avait décidé d’être la plus prudente possible. Il fallait être habile.
La jeune fille s'approcha lentement de l'orbe, tout en gardant à l’œil les statues qui semblaient désormais la suivre du regard. Marie s’arrêta au pied des marches. Kilian eût presque un glapissement à l’arrêt de sa sœur, si proche de monter.
« Avant tout, madame. Que faites vous ici ? Qui êtes vous ?» interrogea Marie. Prenant tout son courage possible.
Pendant un instant, aucun son ne vint. L'orbe scintillait de sa douce lumière sans bouger de sa lévitation. Puis la voix fluette revint.
« Vous … Je suis prisonnière … l'on m'a enfermé il y a des siècles … J'étais une jeune licorne auparavant … forte, et tempétueuse ... »
Cela ne suffisait pas à Marie, mais Kilian parla à la suite. « Qui vous à emprisonné ? »
La voix semblait rassembler toutes ses forces afin de parler. Comme si elle avait prise une grande inspiration, elle souffla ensuite ses mots, comme parlant à travers un trou de souris.
« Des siècles de cela … je découvris une force extraordinaire … digne des plus puissants êtres d'Equis. … Une force veille comme le monde, … datant de bien avant la naissance d’Equestria. … Cette force fit des envieux … le mal et ses sbires me trouvèrent … m'enfermèrent … et scellèrent ma prison pour l'éternité. »
Marie et Kilian furent impressionnés par une telle histoire. Face à eux se trouvait un être vieux de plusieurs siècles.
Puis, d'un seul coup, la voix leur posa la question.
« Mais vous … qui êtes vous ? »
Marie hésita à répondre pendant un instant. Ils ne savaient pas grand chose de cette étrangère. Elle se tourna vers Kilian pour avoir son approbation.
Kilian l'encouragea à parler, à voix basse « Si elle est puissante, elle peut nous aider. Et puis si ce sont des forces du mal qui lui ont fait ça alors ... » Lui même était un peu indécis.
Marie n'en était pas sûre. C'était extrêmement risqué. Les statues, l'étrangère, les monstres dehors. Qui sait comment cela pouvait déraper.
Voyant cela, Kilian se risqua à répondre à son tour. « Je m'appelle Kilian, et voici ma sœur Marie. Nous sommes étrangers à ce monde. » Sa voix bégayait légèrement, mais il gardait confiance.
L'orbe scintilla plus que d'habitude, et la voix fluette semblait devenir légèrement plus heureuse.
« Parfait ! … Vous avez besoin d'aide … mois aussi. … Je peux vous promettre qu’une fois libre … je vous aiderai à rentrer chez vous ... »
Marie fût surprise d'une telle offre. Kilian et elle n'avaient jamais parlé de vouloir rentrer, même si elle le voulait.
« Comment savez vous que nous voulons rentrer chez nous ? », demanda-t-elle, méfiante.
« Qui ne veut pas … revoir son chez soi. … Je sais sûrement ce que vous ressentez … en ce moment. … Ensemble l'on s'aidera pour … rentrer chez nous. »
Marie se laissa être moins renfermée à l'égard de l'étrangère. Alors, si elle aussi, peut être qu'ils pouvaient. Mais c'était très imprudent.
Kilian attendait l'avis de sa sœur. De toute manière, il se sentait déjà prêt à aider cette demoiselle.
Des sons étranges se firent entendre depuis la porte. “Des Effrois ? ” s’inquiéta Marie.
La jeune fille soupira bruyamment, puis lança un regard déterminé vers l'orbe.
« Bon ! Comment on vous libère ? »
La voix eût un souffle excité à la réponse de Marie. L'orbe gigota un peu sous son dôme de verre.
« Oh merci ! … C'est très simple … vous soulevez le dôme … puis vous me prenez. »
Kilian fit les gros yeux. Déçus de la simplicité. « C'est tout ! Mais... et les statues ? » dit-il, regardant prudemment vers les colosses de pierres et de métal.
« Elles ne vous attaqueront pas … elles l'auraient déjà fait. »
Cela ne rassura pas plus Marie et Kilian, mais le jeune homme se dévoua pour s'avancer vers l'orbe. Il fallait qu'un des deux le fasse. Mais Marie s'approcha avec lui, prête à agir si quelque chose arrivait.
Ensemble, ils montèrent fébrilement les marches, posant avec délicatesse leurs pieds sur la pierre. Arrivant au socle, ils regardèrent cinq secondes l'orbe lumineux sous son dôme.
Resplendissant de lumière, il ressemblait presque à la fée de Link dans le jeu, se dit Kilian.
Un regard entendu partagé, ils posèrent en même temps leurs mains sur le verre. « Okay… doucement. On retire le verre délicatement », prévint Marie, nerveuse.
Ils soulevèrent le verre. Leurs mains moites et glissantes n'aidaient guère, mais ils réussirent à déposer le dôme au sol.
La lévitation de l'orbe vacillait.
« Vite … prenez moi je vais ... » A une seconde près, l'orbe tomba vers le sol. Kilian élança sa main puis la rattrapa juste à temps. Tout en sueur qu'il était, il l’avait eu de justesse. Marie était énervé par la négligence de l'orbe.
« Tu aurais pu prévenir de ça non ? » grogna t-elle.
L'orbe clignota un instant. Sa surface était chaude et froide par moments. La voix fluette semblait retrouvé des forces dans sa voix. « Je sais. Désolée … ça fait si longtemps que, … mais bon vous avez réussi. … La sortie est de l'autre coté de la salle. Dans cette fente ! »
Marie et Kilian regardèrent de l'autre coté de là ou ils étaient venus. En effet, une fente pas bien large se trouvait dans le mur.
« Et bien on a notre sortie, j'imagine », se calma Marie. « Ça mène ou ? »
« Derrière la falaise, il nous sortira de la forêt et nous ramènera aux côtes. »
Marie et Kilian s’en réjouirent. Enfin une très bonne nouvelle. Ils partirent vers la sortie quand soudain, un son se fit entendre.
A travers la porte, des sons de craquements de pierres et d'éboulis de roches parcoururent le tunnel. Dans la salle, les statues commencèrent à s'effondrer. Une par une, leurs pattes se brisèrent, leurs têtes tombèrent puis ensuite, plus rien. Après cet instant de pur démolition, le silence repris sa place. Comme si cet événement avait été tout à fait naturel.
Les deux aventuriers n'avaient pas bougés d'un pouce. Cela avait été assez surprenant.
Kilian commença à descendre les marches « Bon bah … Je crois que l'on peut y aller maintenant », dit-il, fatigué de tous ces événements.
Un cri terrible se fit entendre. Un gémissement strident parcourut tout le puits aux merveilles, passant la porte pour retentir dans la salle ronde. C'était la cloche de départ, se dit Marie.
Plus la peine d'avertir, Kilian et Marie se dirigèrent à toute vitesse vers la fente du mur.
Passant le mur étroit, elle déboucha sur un escalier esquinté et abrupte, grimpant dans une grotte vers une possible sortie.
Montant les marches, Marie et Kilian peinèrent à être rapide. Les poches pleines de pierres, l’escalier qui était de plus en plus raide, commençant à voir comme une paroi à escalader. Ce qui ne gênait guère les monstres désormais à leurs talons. Certains ayant des sabots, d'autres des griffes, ces derniers grattaient la roche comme des couteaux usés de boucher, crispant. Le son de ces abominations ne fit que plus paniquer nos deux héros.
Chaque marche devenait une escalade. Lourde et épuisante, et le sommet qui ne se montrait pas. Il fallait une solution et vite.
Marie, qui était devant son frère, l'interpella « Il faut vite les ralentir ou nous booster ! Sinon, on est fichus ! »
Kilian pensa alors à leurs poches pleines de joyaux. Les abandonner serait une perte énorme pour la suite, mais ne valait la peine de mourir. Sûrement pas !
Kilian jeta alors quelques pierres, Marie le vit et grimaça à l'idée. Mais elle ne comptait pas pourrir ici.
Avant qu'ils aient pu vider toutes leurs poches, l'orbe interpella à son tour.
« Et votre magie ! Vous pouvez faire écrouler le plafond sur le passage ! »
“ Magie ! ” pensèrent les deux humains. Mais ils n'étaient pas magiciens, ou encore moins sorciers.
« De quoi est-ce que tu parles l'orbe ?! Nous, on n'est pas des licornes à la crinière soyeuse et aux pouvoirs fabuleux ! » pesta une Marie à bout de souffle.
L'orbe se mit à changer de couleur, devenant rouge feu, la voix fluette devenant plus tempétueuse.
« Si vous l’avez ! Kilian ! Brandis la main vers le plafond de la grotte ! Je t'aiderai ! »
Kilian hésita un instant. « Attends ! Jamais j'ai fait ça. Je ... »
La voix ne s'attendrit pas. « FAIS-LE ! Je serais avec toi ! »
Il regarda l'orbe, puis les monstres maintenant à une vingtaine de mètres d'eux. Même sans les pierres, jamais ils ne les distanceraient. Il fallait essayer, tenter le tout pour le tout.
Kilian brandit la main droite vers le haut. L'orbe dans la main gauche, il essaya de ce concentrer. Kilian ferma les yeux en tournant légèrement la tête, pensant un instant que jamais cela ne marcherait, les Effrois allaient les dévorer.
Marie vit cela. Elle bondit sur son frère, voulant le tirer en avant. Mais au moment où sa main l'agrippa, l'orbe devint d'un rouge éclatant. Une lumière étrange parcourut alors le bras gauche de Kilian. De sa tête à son bras droit, la puissance de la magie se fit entendre.
Une éclatante lumière sortit de la paume du garçon. Un rayon rouge flamboyant déchira les roches du plafond ! Un terrible écroulement de pierres et de terre écrasa tout sur son passage ! Les Effrois qui n'étaient plus qu'à dix mètres furent aplatis, s’éteignant dans des râles de peurs et colère. Complètement écrabouillés sous l'amas de tonnes de roches.
Un lourd silence précéda l'action. Kilian était stoïque, le bras toujours brandi, médusé par ce qui venait d'arriver.
Sa main était chaude, trop chaude. Les veines de ses bras étaient luisantes comme les braises d'un feu. Et il était sûr de ressentir un fourmillement dans son crane.
Derrière lui, sa sœur avait ressenti cela. Sa main agrippé avait pu faire partie de cet effort. Sa main était bleu glace, ses veines brillantes comme du cristal. Ils étaient tout les deux complètement sonnés.
Marie s’assit par terre. Les mains devant son visage, elle reconnaissait cette sensation. Mais elle ne pensait pas que … La magie pouvait … Elle frotta ses mains, comme voulant atténuer ces couleurs. Elle trembla à l'idée qu'elle pouvait être … magique.
Son frère regarda les dégâts. Plus aucun Effrois ; le passage était désormais clos à jamais. Et c'était lui le responsable. Il se tourna vers sa sœur. Ils étaient tous deux silencieux. Ils réalisaient.
« Je vous l'avais dit ! Je sentais bien que vous l'aviez en vous », parla joyeusement l'orbe de sa petite voix.
Kilian et Marie regardèrent l'orbe, dépités. L'orbe passa à un rouge tomate en un instant. Apparemment, ses émotions passaient par ses couleurs.
« Je veux dire … Vous saviez que vous les aviez ? Non ? »
Marie soupira « Non, pas vraiment. ». Kilian acquiesça, lui ne le savait pas du tout, ce qui l'étonna de la réponse de Marie.
« Eh bien, maintenant que vous savez, je peux vous aider ! Je suis talentueuse en magie, je vous aiderai. »
Marie sourit aux paroles de l'orbe. Elle serait ravie, et Kilian aussi. Ils étaient un peu effrayés face à cette réalisation. L'aide de l'orbe était plus que bienvenue.
Le trio partit en direction du sommet de la caverne, montant difficilement les marches. Maintenant, ils avaient tout le temps. Marie jeta un regard en arrière à l'orbe.
« Vous nous avez pas dit votre nom ! Comment vous appelez-vous ? »
L'orbe eût un bleu froid puis devint rouge clair avant de répondre.
« Je suis Nova. »
« Et que faisiez-vous avant Nova ? » interrogea tranquillement Kilian.
« J'étais étudiante auprès de mon père. Starswirl le Barbu. »
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Sinon génial ! Et la fille de Starswirl !? Là tu m'intrigue encore plus ;)