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Turn It On Again

Une fiction écrite par inglobwetrust.

Chapitre 1: We're getting the band back together

Les Ponytones se séparent !

Après dix ans de succès ininterrompu, le groupe a annoncé hier soir la fin de l’aventure pour cause de « divergences musicales et personnelles irréconciliables »

Le communiqué publié par le groupe juste après leur concert à Maneapolis n’a pas surpris grand-monde chez les suiveurs des Ponytones, même chez les fans, qui sentaient la fin arriver depuis l’annonce de cette tournée qui semblait préfigurer des adieux à la scène. Une tournée entamée dans des salles à moitié vides et qui s’est terminée dans un quasi-anonymat, porté par un album reçu de façon mitigée par les critiques et inconditionnels du groupe. « En raison de divergences musicales et personnelles irréconciliables, nous avons décidé de nous séparer. Ces dix ans ont été les plus belles années de nos vies, et le soutien de nos fans a toujours été notre moteur pour continuer à donner notre meilleur. Nous resterons pour toujours liés dans cette aventure et nous allons maintenant nous consacrer à divers projets musicaux pour certains, plus personnels pour d’autres. Merci à tous ceux qui nous ont soutenus depuis des années. » C’est par ce court communiqué que le groupe a acté sa séparation, une décennie après le premier succès obtenu par Find the Music in You, qui les avait propulsés sur le devant de la scène musicale equestrienne. Albums, singles et tournées à succès se sont enchaînés, jusqu’à ce que les tensions internes et les envies d’ailleurs de certains membres du groupe finissent par avoir raison de l’aventure.

Pour le moment, seule Rarity a annoncé vouloir se lancer en solo, sans toutefois en dévoiler plus, même si on murmure qu’un album est déjà enregistré. Sa sœur, Sweetie Belle, elle aussi chanteuse, n’a pas voulu communiquer sur le sujet car actuellement en plein enregistrement de son prochain disque. Pour le reste des Ponytones, à savoir Toe Tapper, Torch Song, Big Macintosh et Fluttershy, l’avenir s’inscrit en pointillé. Mais l’empreinte laissée par ce groupe dans l’histoire de la musique équestrienne semble maintenant trop immense pour eux, comme si le monstre qu’ils avaient créé avait fini par les dépasser. Les hommages des jeunes groupes se sont multipliés depuis cette annonce, tous ayant été marqués de près ou de loin par les Ponytones, inconsciemment ou non. L’aventure est maintenant terminée, mais gageons que leur musique sera encore écoutée pendant des décennies.

******************************************************************************

Dix ans plus tard

Dans un grenier du Carousel Boutique, Sweetie Belle était en train de farfouiller entre les cartons, les toiles d’araignées et les quelques insectes et souris qui avaient choisi de coloniser cet endroit. La boutique de Poneyville était devenue depuis quelques années son refuge, loin des foules qui assistaient à chacun de ses concerts depuis qu’elle avait choisi de poursuivre dans une carrière musicale, à l’instar de sa sœur.

Certes, Sweetie Belle n’avait pas choisi cette carrière un peu par accident comme Rarity, mais car c’était sa destinée, c’était ce qu’indiquait sa marque de beauté : un micro entouré par une clé de sol. Même si le succès n’avait pas été aussi grand que celui des Ponytones, Sweetie n’avait pas à se plaindre et aimait non seulement chanter, mais aussi jouer d’un instrument sur un disque d’un ami musicien, ou même pour le simple plaisir d’en faire profiter quelques chanceuses oreilles qui passaient devant ses fenêtres. Ce qui lui valut quelques fois des plaintes de voisins. Pas parce qu’elle jouait faux, mais parce qu’il y avait des soirs où elle ne savait pas s’arrêter, emportée par la passion de la musique.

Et, bien, sûr, elle avait été (et était toujours) la fan numéro 1 des Ponytones, même si le souvenir du groupe s’était depuis dilué au fil des années de séparation dans les esprits des poneys. Comme quelque chose appartenant au passé, une sorte de relique figée dans le temps et qui ne reviendrait jamais, bon pour les musées. Leurs chansons étaient toutefois toujours bien ancrées sur les playlists des radios d’Equestria.

Ce jour où tout (re)commença, la désormais jument au flanc plus vierge du tout cherchait des objets en rapport avec les Chercheuses de Talent pour une soirée de retrouvailles à l’école de Poneyville. Notamment la cape qui symbolisait leur amitié, tricotée il y a des années, quand bien même elle était devenue trop petite pour elle.

En cherchant dans un des coins sombres du grenier pas nettoyé depuis des lustres, elle trébucha contre un carton, tituba et tomba les quatre fers en l’air, en déversant son lourd contenu au sol.

Elle se releva et tourna la tête en arrière, vers le sol tapissé de souvenirs.

Des vinyles des Ponytones, des affiches de concert, des photos et même le pull porté par Rarity sur scène…

Les souvenirs d’une époque qui ne s’était plus rappelée à elle, ainsi qu’à sa sœur, depuis longtemps. Prudemment, en les tendant avec précaution devant elle, comme de vieilles reliques du passé, elle en examina le contenu, se rappelant à chaque image ou chanson de souvenirs liés à un moment de son existence. Les pochettes des vinyles, dont les visages vieillissaient avec le défilé des albums, lui rappelaient aussi les épreuves traversés par le groupe, jusqu’à une dernière pochette où les visages creusés et fermés semblaient dire par eux-mêmes que la fin était proche et inévitable.

Même Sweetie Belle se surprit en retraçant le fil et en constatant que déjà dix années avaient passé depuis ce dernier concert. Rarity n’en avait que peu reparlé jusque-là, changeant rapidement de sujet quand la question d’une reformation était posée par un quidam, et se concentrant sur son métier premier : styliste. Semblant presque oublier cette partie de sa vie. Volontairement.

Une étincelle avait mis le feu aux souvenirs de Sweetie Belle et le feu se propageait rapidement dans son cerveau, jusqu’à devenir une envie irrépressible de descendre avec le carton dans le salon, là où se trouvait la platine pour revivre ce passé pas si lointain en fin de compte, en tout cas toujours présent dans de nombreuses têtes.

Elle prit le carton dans sa magie et descendit les escaliers grinçants pour arriver vers le salon. Rarity s’y reposait et créait des robes en commande, ne remarquant pas l’arrivée de Sweetie Belle, trop plongée dans son activité pour remarquer un mouvement aussi discret. Avec précaution, la plus jeune des deux sœurs sortit l’un des disques de sa pochette poussiéreuse et déposa l’objet sur la platine, amenant l’aiguille de plus en plus près, jusqu’à arriver aux premiers sillons du disque.

« Everypony says you should learn to express your voice…. »

Les quelques notes sortirent Rarity de sa concentration et un mauvais mouvement de sabot lui fit rater un point de croix sur sa robe. Ses yeux se fermèrent et elle poussa un long soupir plein de sous-entendus, porteurs d’un lourd poids.

« Sweetie… », grogna-t-elle en tournant lentement la tête vers la jeune licorne.

« Quoi ? » demanda sa sœur, ne sachant pas quelle réaction attendre de Rarity. Au moins une, en tout cas.

Lentement, la plus vieille des deux juments quitta sa table de création et s’avança vers la platine, coupant le son avant même le refrain, sous les yeux de sa petite sœur. Rarity se retourna et reprit sa route vers la robe qui l’attendait. A mi-chemin, le bruit d’une aura magique activée ne lui laissa pas de doute sur la suite.

« Got the music in you ! »

Le soupir redoubla et elle se retourna pour foudroyer du regard Sweetie, mais pas trop tout de même, car elle aimait sa sœur de tout son cœur et elle savait qu’elle n’avait aucune mauvaise intention.

« Sweetie….. »

« Quoi ? » répéta sa sœur, qui commença à dodeliner de la tête en rythme et à se mettre à chanter à tue-tête la chanson qui avait tout lancé. Comme Sweetie, la chanson enflammait les souvenirs dans sa tête, mais avec réticence, porteurs de souvenirs plus tristes et contrastés que réellement joyeux, des souvenirs qu’elle avait essayé pendant des années de cacher au fin fond de sa mémoire, mais qui ne demandaient qu’à revenir à la première occasion, comme ce jour-là.

Certes, elle avait eu du temps pour y repenser avant, car beaucoup de choses à Poneyville lui rappelaient cette vie passée et quasi-enterrée.

En voyant Sweetie chanter et danser au rythme de la chanson, quelque chose en elle se chargea de mettre de côté toutes les pensées négatives qui pouvaient la submerger avant. Et sans pouvoir vraiment l’expliquer, elle sourit et accompagna sa sœur sur le reste du morceau.

« Find you’ve got the music, got the music in you… »

Dix ans à vouloir échapper à son passé qui prenaient fin. Il fallait bien que ce moment arrive. Elle avait réfléchi à ce qui se passerait le jour où les Ponytones reviendraient dans sa vie. Longtemps, jusqu’à y passer des nuits blanches. Mais rien ne pouvait se substituer à la vérité de l’instant, même avec toutes les possibilités passées en revues et les millions de scénarios qui se bousculaient dans sa tête.

Son cerveau se mit en pilotage automatique et ne semblait plus lui obéir. Comme si son corps n’était plus coordonné avec sa tête, lui réservant la surprise de sa réaction.

Les deux sœurs se prirent par les sabots, se mirent à danser ensemble, se mirent à chanter ensemble jusqu’à la dernière note de la chanson.

Elles finirent essoufflées, mais tout sourire. Rarity relâcha sa sœur et partit se remettre au travail.

« Sweetie, pourquoi tu as mis ce disque ? Je croyais les avoir bien cachés pourtant », demanda la licorne en prenant un chas dans son aura magique et en remettant ses lunettes sur son nez.

« Oh, je les ai retrouvés au grenier en cherchant ma cape de chercheuse de talent. Pourquoi tu les as mis là ? » demanda Sweetie, en se préparant à lancer le disque suivant, le sortant de la pochette et le tendant vers une source lumineuse pour en vérifier la qualité et l’absence de griffures.

Rarity cessa son travail et soupira. « Parce que je ne voulais plus en entendre parler. Plus jamais », répondit-il d’un ton sec en passant un fil dans le chas de l’aiguille, tirant la langue pour se concentrer.

Sweetie leva un sourcil. « Jamais ? Jamais jamais ? » répéta-t-elle, incrédule. « Comment tu peux oublier ça ? C’était quand même bien, non ? Même si… tu sais…. »

Rarity reposa ses affaires, se retourna et approcha de sa sœur, l’empêchant de lancer le disque. « C’était bien, oui. Enfin… ça l’a été. Jusqu’à un certain moment… », expliqua-t-elle, soupirant à nouveau. Sweetie resta silencieuse quelques secondes alors que sa sœur restait face à elle, assise et l’œil fixé vers les vinyles.

« Pourquoi le groupe s’est séparé à l’époque ? Tu ne m’as jamais vraiment dit ce qui s’était passé… », regretta-t-elle en s’asseyant à côté de sa sœur, une photo tendue devant elle, prise aux débuts du groupe.

Rarity hésita un long moment avant de répondre. Elle fixa longuement la photo pour l’aider à réfléchir. C’était des évènements personnels, difficiles à raconter, même dix ans après car la blessure était encore fraîche, pas complètement cicatrisée. Même si la photo les montrait heureux, elle savait que de l’eau avait coulé sous les ponts depuis cette période dorée et que l’image ne rendait pas justice à ce qu’étaient devenus les cinq amis par la suite.

Elle sentit le sabot gauche de sa sœur passer autour de son cou, ainsi que sa fourrure contre la sienne. La licorne écarquilla les yeux et sourit en tournant la tête vers Sweetie. Après tout, elle pouvait bien entendre sa version de l’histoire.

« On s’est séparés parce que… nous avions tous une bonne raison de le faire. Je ne sais pas exactement pour tout le monde, mais… on savait que ça allait être la fin. Elle est juste arrivée plus tôt que prévue. On n’a pas eu le temps de bien finir », expliqua Rarity en amenant un vinyle devant elle avec son aura magique.

Sweetie ne répondit pas pendant un moment. Elle observait la réaction de Rarity, qui semblait se repasser les souvenirs à vitesse rapide devant ses yeux. De la joie, de la tristesse, des pleurs, les bons moments… Des émotions contrastées étaient liées aux Ponytones. Elle pouvait presque entendre la bande-son de sa vie dans le silence assourdissant qui régnait dans la boutique.

« Pourquoi toi, tu as quitté le groupe ? » finit par demander Sweetie en penchant la tête pour se faire voir.

Rarity soupira. « Je voulais tenter ma chance en solo parce que je me sentais à l’étroit avec les Ponytones. Ça n’a pas marché. Je croyais réussir sans le groupe. Tout ça pour ça », marmonna-t-elle, la voix pleine de regrets en reposant l’un des disques. « Et puis… Quand un groupe reste ensemble juste parce qu’un contrat le leur a dit, sans que plus rien d’autre ne les lie, il y a toujours un moment où ça casse. »

Rarity se pencha contre sa sœur et passa à son tour un sabot dans l’encolure de la licorne.

« Et… tu… tu n’as jamais eu de regrets ? » demanda avec hésitation Sweetie.

Rarity réfléchit un instant. « Je ne sais pas… je n’ai jamais songé à refaire quelque chose avec le groupe après. Je veux dire, on était tellement montés les uns contre les autres que rien ne pouvait nous réunir à nouveau. »

« Et maintenant ? » insista Sweetie.

« Maintenant ? » répéta Rarity, toujours penchée contre sa petite soeur.

« Oui, maintenant. Quand tu y repenses aujourd’hui, est-ce que tu aurais voulu que ça se finisse autrement ? » insista encore la jeune licorne.

Rarity recula et fit voir son regard interrogateur à sa sœur. Elle voulait répondre, mais les mots ne sortaient pas de sa bouche. Elle parvint finalement à se coordonner et à marmonner une réponse. « Euh… oui. Bien sûr. C’est toujours dommage que ça se finisse comme ça. Mais je ne sais pas si… »

« Si quoi ? » Sweetie se leva et posa ses deux sabots sur les épaules de sa sœur. « Ça fait dix ans, tu ne crois pas qu’il serait peut-être temps de te réconcilier avec tout le monde ? De remettre tout le monde dans une même pièce pour discuter à nouveau et mettre les rancœurs de côté ? Tu as toi-même dit que tu aurais voulu que ça se finisse mieux, alors pourquoi ne pas le faire ? »

Rarity ne put s’empêcher de lâcher un petit rire sarcastique. « Oh Sweetie, si seulement c’était aussi simple, je l’aurais fait il y a des années. Tu n’étais pas là à l’époque quand nous avons décidé de tout arrêter. Je ne sais pas si le temps est venu et franchement, je m’en fiche un peu », expliqua-t-elle en se relevant et en repartant vers son bureau.

« Tu… tu le penses vraiment ? Tu t’en fiches ? » questionna la licorne en la suivant du regard. Elle n’obtint qu’un « hmm-mm » marmonné du bout des lèvres.

Sweetie la regarda se remettre au travail, comme si de rien n’était, avant de rejeter un œil sur la photo des Ponytones tout sourire. Sa sœur ne semblait pas encline à chasser les fantômes d’un passé qui la tourmentait encore, même si elle ne voulait rien montrer. Elle était dans le déni et Sweetie détestait voir sa sœur ainsi.

Elle se rappela des conséquences de cette séparation : sa sœur qui avait passée des années à déprimer, qui avait refusé d’aller assister au mariage d’Applejack parce que Big Mac allait forcément être présent, les tensions qu’il y avait encore entre elle et la fermière, ses crises à chaque fois qu’un morceau des Ponytones avait le malheur de passer à la radio en sa présence, son refus d’aller aux concerts de Sweetie par peur de revivre les mauvais souvenirs….

Elle frappa du sabot contre le sol. « Et le temps viendra quand ? Dans dix ans, vingt ans, jamais ? Tu ne peux pas continuer à te mentir comme ça, à faire comme si rien n’avait existé ! » s’énerva-t-elle en se levant.

Rarity se retourna vers elle et ouvrit grand ses yeux. « Sweetie, qu’est-ce qui te prends ? »

Sweetie avait le cœur qui s’accélérait sous l’effet de la colère. « Tu te souviens de l’époque où Fluttershy avait été top-modèle ? Tu te souviens de comment elle s’était sentie parce qu’elle n’avait pas osé te dire la vérité ? Quand il y a un problème, il faut le régler, il ne faut pas laisser pourrir la situation comme une pomme en plein soleil ! » continua-t-elle en fronçant les yeux.

Rarity leva les yeux au ciel. « Ma chère sœur, si tu commences à me ramener à l’époque où tu n’étais qu’une pouliche… », ricana-t-elle.

« Et tu te souviens quand Twilight est partie à Canterlot pour se réconcilier avec ses anciennes amies ? Il n’est jamais trop tard pour recoller les morceaux ! » insista encore la jeune licorne.

Rarity laissa encore s’échapper un petit rire d’entre ses lèvres. « Sweetie, on parle ici d’un vase cassé en mille morceaux, puis passé au broyeur et au mixeur avant d’être enterré six sabots sous terre, si tu aimes tant que ça les métaphores… », ricana-t-elle.

« Le problème est le même ! » contre-attaqua Sweetie. « Tu n’avais jamais été aussi heureuse que quand tu étais dans le groupe, quand vous étiez tous amis. Il n’y a pas des fois où tu voudrais que les choses redeviennent comme avant ? »

Rarity s’approcha de sa sœur et repris son ton sarcastique. « Quoi ? Faire des albums, des tournées, repartir dans ce cirque et se déchirer à nouveau ? »

Sweetie s’avança à son tour et se mit front contre front avec sa sœur, son regard plein de défi. « Pas ça, mais au moins que tu essaies de réunir tout le monde ! Que vous redeveniez amis ! Je croyais que tu étais l’amie de Twilight, la princesse de l’amitié ? Alors mets ses théories en pratique et fais-en sorte que vous redeveniez au moins un groupe de ce côté-là ! » tonna la licorne, reprenant son souffle alors que Rarity reculait de quelques pas, le regard surpris par tant de violence.

« Sweetie… je… Je vois ce que tu veux dire, mais… » Elle marqua une pause, baissant la tête. « Crois-moi… j’aimerais que ça soit aussi facile… »

En voyant la réaction de sa sœur, Sweetie adoucit son regard. Elle hésita un peu, puis s’approcha à nouveau de sa sœur, qui semblait pleurer un peu, même si elle faisait tout pour le cacher. Elle arriva devant elle et leva un sabot qu’elle mit sous le menton de sa tête afin de la relever.

« Tu ne voudrais pas au moins essayer ? » demanda-t-elle d’une voix beaucoup plus douce que celle qui avait fait trembler les murs quelques minutes avant. « Qu’est-ce que ça te coûterait de le faire ? Hein ? Qu’est-ce que ça te coûterait d’essayer ? Je ne te parle pas de chanter à nouveau ensemble, mais au moins de vous retrouver. Qui sait ? Vous pourriez à nouveau redevenir amis ? C’est ce que vous voulez tous, non ? Je suis sûre que oui. » Elle accompagna sa demande d’un sourire.

Faiblement, Rarity sourit aussi. Elle tendit son sabot droit et le posa sur celui de Sweetie, qui maintenait toujours sa tête levée. « Je… je vais y réfléchir, d’accord. J’aimerais peser le pour et le contre avant de me décider. C’est encore un peu tendre ici, tu sais ? » dit-elle en posant son autre sabot sur son cœur.

Sweetie hocha la tête et baissa le sabot, aidant sa sœur à se relever, avant de lui faire un petit câlin pour se faire pardonner. Elles fermèrent les yeux et sourirent toutes les deux, plus sincèrement.

Rarity repartit vers son plan de travail, se remettant vraiment au travail cette fois. Sweetie repartit vers les cartons de disques et choisit de mettre quelque chose de plus neutre que les Ponytones pour ne pas influencer la décision de sa soeur.

« And when DJ-PON 3 starts playing different tunes… »

Rarity se retourna et releva le diamant de la platine. « Sweetie, même si j’aime beaucoup The Dark Mare in the Moon, pourquoi tu ne mettrais pas un de mes disques ? Des Ponytones, bien sûr », ajouta-t-elle, ses albums solos étant un sujet encore interdit entre les murs de sa maison.

Sweetie hocha la tête et sourit à nouveau. Le son des Ponytones accompagna Rarity pendant le reste de la journée, le temps de mûrir sa réflexion. Et aussi une bonne partie de la nuit avec le travail tardif qui lui était demandé.

Comme promis, elle pesa le pour et le contre, se rappela, se souvint, se remémora. Les joies, les peines, les déceptions, les instants de complicité, le bonheur, la tristesse, les disputes, les réconciliations, les tournées, les concerts, les enregistrements, les chansons…

Rarity n’en dormit pas de la nuit. Le choix était très difficile à faire. Et pourtant, au matin, tout coulait de source, tout était clair. Elle avait sa réponse et elle était si évidente qu’elle se demanda pourquoi il lui avait fallu tant de temps pour la trouver.

Le lendemain, à la table du petit-déjeuner, Sweetie attendait avec une certaine anxiété l’arrivée de sa sœur et sa décision. Cela pouvait pencher dans un sens comme dans l’autre. Dans les deux cas, cela tracerait la feuille de route pour quelques années. Pour un peu, elle regretterait presque d’avoir retrouvé ce carton hier, au vu du choix cornélien qu’elle semblait infliger à sa sœur. Mais elle savait aussi qu’elle avait déjà assez attendu.

Des pas dans l’escalier de la maison se firent entendre. Sweetie tourna la tête vers la cage d’escalier et vit Rarity descendre lentement les marches, les yeux cernés et pas encore embellis par le maquillage. Elle s’installa devant sa chaise et son repas déjà préparé, prenant une gorgée de café sous les yeux de Sweetie, qui la fixait sans cligner des paupières.

La licorne posa sa tasse de café et regarda sa sœur, levant un sourcil.

« Quoi ? » demanda-t-elle.

« Quoi, quoi ? Alors, tu as pris une décision ? » demanda à son tour Sweetie en lui rappelant leur discussion d’hier.

« Oui », annonça Rarity en laissant planer un silence pendant quelques secondes. « Je… je vais faire comme tu as dis. Je vais essayer de réunir le groupe pour tourner la page. »

Sweetie sourit et se leva pour étreindre sa sœur, qui la stoppa en levant un sabot.

« MAIS j’aimerais que l’on fasse une nouvelle tournée. Une toute dernière tournée pour finir sur une bonne note », expliqua-t-elle. Sweetie leva un sourcil.

« Je croyais que tu ne voulais plus de ce ‘cirque’ », rétorqua-t-elle en faisant des guillemets avec ses sabots.

« Crois-moi, j’ai réfléchi et c’est la meilleure solution. C’est la musique qui nous a un jour réunis et il n’y a qu’elle qui peut nous faire redevenir ce que nous étions à nos débuts : un groupe d’amis qui aiment chanter ensemble. Tout simplement. Il n’y a qu’une tournée qui peut recoller les morceaux. Se remettre tous autour d’une table ne suffira pas », déclara-t-elle solennellement.

Sweetie resta debout encore un moment. « C’est bien. C’est bien. Tu crois que les autres vont accepter ? » demanda-t-elle.

Rarity lui lança un petit sourire entendu. « Il n’y a qu’une seule façon de le savoir. »

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Note de l'auteur

Je l'ai fait, j'ai écrit un énorme pavé! (121 000 mots) Reprenons: 26 chapitres = 1 an de publication à raison de un toutes les deux semaines. Qui sait ce que je serais devenu dans un an? J'espère que je serais encore là....

Ce premier chapitre a été très compliqué à écrire, devant même être entièrement réécrit. Ne vous étonnez pas s'il ne vous donne pas envie de lire la suite. Mais persévérez quand même et vous accrocherez peut-être, jusqu'à en vouloir plus et plus, trouvant les deux semaines d'attente insupportables.

Concernant mes autres projets...
Night and Day 2 va bientôt passer dans sa phase d'écriture. Tout est séquencé, il n'y a plus qu'à comme on dit.
J'ai d'autres histoires qui ne demandent qu'à être écrites, dont un conte de Noël, mais sûrement pas avant 2016. Une autre histoire sera publiée mi-novembre, et je l'ai déjà posté sur FIM Fiction (je vous demande d'invoquer l'esprit de Columbo pour la trouver), où j'ai aussi des histoires à publier.

Et si vous avez aimé (ou détesté) Night and Day, venez me le dire directement aux Bronydays, où je serais présent tout le week-end. Pour me retrouver, c'est très facile, je porte un t-shirt avec un poney dessus. Vous pourrez toujours essayer de me tirer les vers du nez pour en savoir plus sur la suite. Je ne craquerai pas.

Sauf contre un gros billet.

See you in Nantes soon!

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AuRon
AuRon : #39086
Aller ^^ on va commencer cette petite histoire qui m'a l'air bien originale.

Sinon, Sweetie Belle devrait atteindre ses 30 ans et Rarity ses 40 ans non ? (Chiffres légèrement approximatifs)
Il y a 2 ans · Répondre
ArthyBrony
ArthyBrony : #33195
C'est super ! J'accroche bien au récit... ^^
Il y a 2 ans · Répondre
kingstar
kingstar : #29887
Bon premier chapitre j'ai accroché tout de suite j'ai hâte de lire le reste si il et aussi bon
Il y a 2 ans · Répondre
Especiel
Especiel : #29635
Night and day 2 oOo !!!!!!!!!!!! J'en hennis d'impatience xD Pour un premier chapitre personnelement jaccroche je trouve le contexte et la facon d'ecrire extraordinaire (mais bon c pas comme si on avais pas l'habitude de te le dire xD) Hâte de lire la suite !!! ^^
Modifié · Il y a 2 ans · Répondre
Sliter
Sliter : #29614
Une chose à dire : ils sont où Opalescence et Angel ? Ils sont mort ! Ou ils sont des enfants !?
Il y a 2 ans · Répondre
PhoenixBleu
PhoenixBleu : #29610
Et ben mon grand, t'es optimiste ! Mais tu as un raison, un accident est si vite arrivé (surtout de part chez moi ! ^^)

Bon, trêve de plaisanterie, revenons à nos moutons. Et bien ce premier chapitre me semble prometteur, tu n'as pas à t'inquiéter outre mesure. La narration est bonne, les situations bien exposées, on perçoit très bien les ressentiments des deux soeurs. Alors oui, tu vas peut être me dire, chapitre un peu plan-plan. Mais il faut bien commencer et mettre les choses en place, après tout, ce n'est que le début.

Vivement toutes les nouveautés en préparation, ça nous pressage de bonnes lectures. Bon, comme je te l'ai déjà dit, je ne serai pas là aux Bronydays. Mais pour les autres qui viendront, un t-shirt avec un poney dessus, tu risques de pas être le seul ! ^^

Je suis partant ! Voilà le 'gros' billet : [lien]
Je peux l'avoir mon info maintenant ?

Enfin bref, vivement la suite ! ^^
Il y a 2 ans · Répondre
inglobwetrust
inglobwetrust : #29607
neobius27 octobre 2015 - #29606
le titre du disc "the dark mare in the moon" c'est pas une reference a pink floyd (dark side of the moon)
Hé oui!
Il y a 2 ans · Répondre
neobius
neobius : #29606
le titre du disc "the dark mare in the moon" c'est pas une reference a pink floyd (dark side of the moon)
Il y a 2 ans · Répondre
neobius
neobius : #29605
le titre du disc "the dark mare in the moon" c'est pas une reference a pink floyd (dark side of the moon)
Il y a 2 ans · Répondre
Krythers
Krythers : #29575
Vu comment débute cette fiction je pense que cela sera génial !Le style d'écriture est bon, l'histoire est original vraiment j'ai un pré-sentiment ! (Ce commentaire est extrêmement subjectif)
Modifié · Il y a 2 ans · Répondre

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