Nouvelle vie.

Aramacie regardait sa maîtresse sortir, la tête basse. Il se releva, désirant la suivre. Il s'arrêta devant le rideau, dressant ses oreilles, il les plaçait en arrière en souriant. Il sortit, rejoignant sa maîtresse qui venait de s'installer sur le coussin. Elle était allongée, les pattes avant allongées devant elle et sa tête était placée entre celles-ci. La grande pièce était vide, les chandelles étaient éteintes, laissant la pièce baignée dans la douce lumière de la lune. Luna releva la tête, regardant son poney qui s'approchait. “Pourquoi m’as-tu donné de l'espoir ?” Luna rabaissa la tête. Elle sentit Aramacie monter sur le coussin. L’hongre blanc s’allongea auprès d’elle. Il se plaça sur le côté avant de se mettre sur son dos. Inclinant la tête, il se mit à sourire à sa reine.

Luna tourna la tête sur le côté, regardant la tapisserie, celle où des juments et étalons jouaient à des jeux de poulains. “Il n’y a que des licornes sur cette œuvre.” Baissant la tête, elle se retrouva museau à museau avec son poney. Aramacie s’était placé face à elle, sur le dos, plaçant sa tête entre les pattes avant de sa maîtresse. Il continuait à lui sourire, levant la patte et touchant la mâchoire de la jument. Puis, il releva la tête, déposant un baiser. L’alicorne gardait la tête basse, essayant de sourire au terrestre blanc qui lui souriait. “Tu sembles toujours heureux... Et pourtant, tu as tellement souffert. Je t’ai fait du mal, j’ai été égoïste, imprudente, et si orgueilleuse.” L’hongre passa son sabot sur la joue de sa maîtresse. Il se retourna, se plaçant sur son ventre, avant de se rapprocher plus d’elle. Aramacie releva son sabot, le posant sur l’encolure de sa maîtresse, doucement, il fit descendre sa patte le long de son cou. Rapprochant son visage de celui de l’alicorne, il l’embrassa. Luna ferma les yeux, commençant à répondre à son amant.

De son sabot, elle rapprocha Aramacie d’elle. Son poitrail était doux et chaud. Sa patte descendait le long de son dos. Luna se redressa, s'asseyant, elle rapprocha l’hongre blanc. Aramacie releva la tête et commença à mordre son poitrail, passant son sabot le long du ventre de l’alicorne. Luna abaissa sa tête pour pouvoir commencer à lui mordre la base de l’encolure. Elle aimait que son amant lui mordille le poitrail pendant que son sabot s'aventurait plus bas, atteignant ses pis. Ses ailes commençaient à se redresser, les pincements qu’Aramacie lui prodiguaient à la poitrine la stimulaient. L’alicorne descendit son sabot le long de la croupe de l’hongre avant de descendre sur sa fesse, puis passant sur son flanc, elle arrêta son sabot sur sa marque de beauté. Luna rouvrit les yeux. Elle se sentait comme observée. Aramacie releva la tête, sentant que sa maîtresse avait ses pensées ailleurs. Il posa son sabot sur le museau de sa reine. Il lui fit un grand sourire avant de se volatiliser. Luna leva sa patte comme pour essayer de le retenir. “Attend Aramacie, reste s’il te plait.” Son poney avait disparu, la laissant seule sur son coussin. Elle baissa son regard ou l’hongre avait été, déplaçant son sabot et le posant, le faisant glisser dans le creux que l’hongre avait laissé. “Pourquoi me laisses-tu seule ? J’ai besoin de toi. J’ai envie de toi, te sentir près de moi.” Luna regarda ses ailes dressées, elle baissa la tête. “Pourquoi m’as-tu stimulée si c’est pour t’arrêter avant, on a à peine eu le temps. Mon poney, vas-tu jouer avec moi encore longtemps?”

Luna se redressa sur ses quatre membres, un bruit provenait de la petite pièce où elle s'était trouvée avant. L’alicorne fit briller sa corne, rallumant les bougies qui se trouvaient dans la pièce. “Qui est là, montrez vous ?” Le bruit avait cessé et plus aucun son n’arrivait. Se pouvait-il que ce soit juste un objet qui soit tombé ? Luna descendit de son coussin, regardant autour d’elle si l’un de ses petits serviteurs avait dans l’idée de la rejoindre. La pièce principale semblait cruellement vide et Luna aurait tellement aimé que ses poneys viennent la rejoindre comme ils le faisaient chaque nuit. Mais cette fois-ci, il semblait que Dojiga, l’hongre qu’elle venait de récupérer avait demandé à ce qu’on la laisse seule. Peut-être pensait-il qu’elle désirait rester seule avec son poney blanc. Mais il semblait que l’hongre blanc ne soit pas le genre poney que l’on puisse garder auprès de soi pour une nuit. Aramacie avait une charge, un travail qui lui prenait beaucoup de son temps, et même si c’était la nuit, son travail exigeait de lui qu’il soit présent auprès de ceux qu’il devait guider. Luna continuait de se déplacer, se dirigeant vers la petite pièce où se trouvaient ses affaires et aussi le corps de l'étalon noir.

Luna se trouvait face aux rideaux qui la séparait de la petite pièce, d’un sabot, elle poussa le tissu et elle se mit à observer la pièce. La faible lumière des bougies projette l’ombre de l’alicorne au sol, faisant danser l’ombre. Luna sentit l’odeur de la bougie, cette odeur qui se produit quand elle s’éteint. Elle était sur le sol, séparée de son socle de cuivre. Luna utilisa sa magie, replaçant la bougie sur son socle et la remit à sa place. Hormis ça, rien n’avait bougé. Luna relâcha le rideau et se retourna, revenant vers le coussin. En se déplaçant elle se disait qu’elle pourrait demander à ses protégés de venir la rejoindre. Son excitation n’était pas encore complètement descendue et elle ne désirait pas rester seule pour les dernières heures de la nuit. Elle s'arrêta, redressant ses oreilles, elle tourna la tête vers la pièce. Il y avait quelque chose qui avait aussi bougé de sa place, la bougie n’était pas tombée par hasard. Elle fit demi-tour et entra dans la petite pièce.

Luna ralluma la bougie et commença sa nouvelle inspection de la pièce. Ses affaires étaient toujours au même endroit et ses bijoux qu’elle détestait aussi. Mais la petite table basse avait un élément en moins. Le drap blanc taché de sang était plat, il tombait de la table et le corps de Tenoce n'était plus à sa place. Luna se tenait au centre de la pièce, regardant autour d’elle. Rien, aucune trace du corps. Il s’était volatilisé. L’alicorne se mit à penser à Aramacie, d'après le récit de ses serviteurs. “ Le maire a autorisé la sortie du corps, mais il n’y avait rien.” Elle se demandait si son poney ne l’avait pas emmené avec lui. Mais la raison, était-ce seulement possible ? Luna s'apprêtait à quitter la pièce, voulant s'éloigner le plus possible de ce drap. Elle s'arrêta au seuil de l’entrée, plaçant ses oreilles en arrière, elle entendait le son d’une respiration, rapide et saccadée. Elle tourna la tête, tendant ses oreilles vers la source du bruit. La respiration semblait provenir de dessous la table basse, là où le drap semblait avoir été entraîné. Elle se baissa tout en se rapprochant de la source du bruit. Luna ne voyait rien, pourtant elle pouvait ressentir sa présence, il semblait comme apeuré. “Tu peux sortir, tu n’as rien à craindre.” L’alicorne plaça ses oreilles en avant, elle lui demanda de sortir, mais elle n'était pas sûre de ce qui se cachait sous cette table. Ça pourrait être un assassin, l’une de ces folles licornes qui se croient supérieures aux autres, ou bien l’un de ses serviteurs qui serait entré pour dire un dernier adieux au mercenaire. Luna vit deux yeux en amande ouverts.

Ces yeux semblaient la dévisager. De couleur, jaune, la paire d’yeux faisait des rapides mouvements entre l’entrée de la pièce et Luna. L’alicorne se demandait à qui elle avait affaire, elle désirait utiliser un sort de lumière, mais la créature semblait déjà dans un état de peur avancée, illuminer sa corne pourrait provoquer sa fuite, ou une attaque. Puis les yeux en amande se fixaient, observant l’alicorne nuit. “Maman ?” Luna se sentit fondre à ce mots. Elle entendit un raclement de sabot contre le sol, avant de voir les deux yeux en amande se rapprocher d’elle. L’alicorne fit un mouvement de recul sous la rapidité de la créature, mais elle semblait ne pas lui vouloir de mal. La créature semblait avoir incliné la tête sur le côté. “Maman.” Un nouveau raclement de sabot se fit entendre, suivi d’un autre, la créature sortit de sous la table basse. Luna fit un mouvement de recul avant de se retrouver dos au mur. L’alicorne avait les yeux grand ouverts, les oreilles relevées, elle n’osait pas bouger. Seuls les yeux balayaient la pièce, cherchant cette créature.