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Hard Reset

Une fiction traduite par BlackSparkle.

Si tu ne réussis pas du premier coup…

C'est ça le problème avec la douleur.

La douleur ça fait mal.

Ça fait très très mal.

La plupart des poneys ne se rendent pas compte que je suis souvent confrontée à ce genre de situation dans mon travail. « Oh, Twilight Sparkle, elle vit dans une bibliothèque, et elle passe tout son temps le nez fourré dans un bouquin, » se disent-ils probablement. « Ce n'est que la petite chouchoute pourrie gâtée à sa princesse,» se disent-ils sans doute. « Elle ne sait pas ce que c'est, la douleur. Pas comme nous, qui aimons l'action, quitte à nous éclater la tête la première contre un mur. Qu'est-ce qui fait plus mal que ça ? »

Eh bien, vous savez quoi ? À moins que ces poneys aient canalisé par leur front toutes les énergies brutes de l'univers, et que celles-ci leur aient explosés à la figure, ils ne savent vraiment pas ce dont ils parlent.

Je pousse un gémissement. On dirait qu'une armée de poneys de terre pesant une tonne a décidé de danser une ronde (plutôt ridicule) en faisant des claquettes sous mon crâne.

« Eh bien, ça n'a pas marché ! » dit Spike. Mon ami. Mon assistant numéro un. Et à cet instant-même, mon tortionnaire. Je parviens juste à gémir de nouveau en guise de réponse.

J'ai préparé tout ça si soigneusement. J'ai vérifié deux fois mes calculs, et ensuite j'ai vérifié trois fois ma double vérification.

Pourtant, la journée avait si bien commencé. De retour à Canterlot, après tant d'années. En fait, trois années. Trois de trop, même si je les ai passées à Ponyville, me faisant les plus merveilleux amis que j'aurais jamais espéré connaitre.

D'un autre côté, combien de ces livres aurais-je pu lire en trois ans ? Au moins quelques milliers facile. C'est pourquoi je suis heureuse d'être revenue ici, à la Bibliothèque de Canterlot, me retrouvant soudain, par royal décret, dans les archives et les sections à accès confidentiel, avec un accès illimité à chaque exemplaire de vieux et poussiéreux volume de sagesse ancienne. Seulement pour quelques jours, mais une part de moi désirerait que cela soit pour toujours. Il y a tellement de nouvelles magies à essayer ici, et je veux en tester la moindre petite parcelle.

Allez, ne me dites pas que si vous aviez accès à un sort qui annonce que vous allez pouvoir influencer le cours du temps et de l'espace, vous ne voudriez pas l'essayer.

« Je ne lancerai plus jamais de sort qui pourrait influencer le cours du temps et de l'espace, » me dis-je, en parvenant enfin à sortir de cette sorte de gueule de bois. Parce que sérieusement, aïe.

« Est-ce qu'au moins tu as senti un effet avant que ça ne t'explose à la figure ? Ou entre le moment où ça t'a explosé à la figure et celui où ça t'a à nouveau explosé à la figure ? » demande Spike. Il semble tout à fait sérieux. Je ne sais jamais vraiment quand il est sarcastique. Un sort ne peut évidemment pas exploser deux fois à la figure de celui qui l'a lancé. Mais si ça devait se produire, je pense qu'on se sentirait sans aucun doute dans cet état-là.

« Je ne pense pas, Spike. Je ne comprends pas, Starswirl le Barbu était supposé avoir élaboré ce sort en personne, de façon à ce qu'on puisse percevoir des lignes de temps parallèles, mais il semble que ça ne fasse rien du tout en fait, » dis-je. Aucune chance que je me sois trompée sur un détail quelconque du sort. Cela peut paraitre un peu prétentieux. Mais j'ai vérifié, et doublement vérifié, et même quadruplement vérifié chaque petit élément composant ce sort. Du cercle de craie, maintenant effacé et brisé, que j'ai tracé autour de moi, jusqu'au plus petit détail de chacune des runes que j'y ai inscrites, maintenant balayées par le torrent d'arc d'énergie avec lequel je les ai visées, que j'ai canalisé et dirigé sur elles.

D'accord. C'était un sort expérimental. Juste une hypothèse de travail après tout, malgré toutes les notes laissées par Starswirl. On doit s'attendre à ce genre de problème quand on travaille sur des forces magiques théoriques, pas vrai ? Je dois juste redoubler d'efforts, étudier encore plus dur, renoncer à tout désir et confort matériel jusqu'à ce que je maîtrise-

« Euh, Twilight ? Tu crois pas qu'on devrait aller manger un morceau ? » suggère Spike. Gros bêta. Juste parce qu'il est... Waouh ! 3:00 de l'après-midi ? Déjà ? Mon estomac me trahit en se mettant à grogner. Vous gagnez ce round, besoins physiologiques.

Spike et moi quittons le château et flânons à travers Canterlot. C'est une ville infiniment fascinante, pleine de musées, d'Histoire, et de récits du passé.

C'est aussi plein de poneys. Il y a longtemps, je n'aurais jamais daigné leur prêter attention. Mais grâce à mon entrainement avancé en amitié, je sais maintenant qu'il y a un monde en dehors de ma propre personne. Plus important encore à cet instant, je sais aussi que certains de ces poneys peuvent me préparer d'excellentes salades de jonquilles et pétales de roses accompagnées de frites de foin. Il n'y a que trois établissements qui savent comment je les aime, tous se trouvant, de façon très pratique, dans un rayon d'un kilomètre autour du Château de Canterlot. Quelles pouvaient être les probabilités pour ça ?

En réalité, les probabilités sont de 7.3 contre 1, en tenant compte des décrets d'occupation des lieux de Canterlot et de la situation économique du voisinage. Ne me demandez pas si j'ai fait des maths, je fais toujours des maths.

Comme nous ne sommes pas pressés, nous nous baladons un bon moment avant de prendre notre repas au plus éloigné des trois, le Grassy Knoll (NdT : la colline herbeuse). Nous nous asseyons en terrasse. C'est une belle journée, la salade est délicieuse, et une douce brise souffle à travers ma crinière. La mauvaise humeur dans laquelle j'étais sans même m'en rendre compte s'envole d'un coup. Je jette un coup d'oeil à Spike, en train de mâchonner un saphir en face de moi. Je me rends compte, une fois de plus, qu'il me connait mieux que je me connais moi-même.

Je me penche vers Spike et lui donne un rapide bisou sur la joue. Il tousse des miettes de pierre précieuse et se tortille. « Ça suffit, Twilight. Pourquoi tu fais ça ? » demande-t-il. Il est si mignon quand il est tout gêné, c'est presque trop facile.

« Juste comme ça. Merci pour ton aide à la bibliothèque aujourd'hui, je ne sais pas ce que je ferais sans toi. »

Il rougit et marmonne quelque chose sur les licornes sentimentales et fleurs bleues. Je me contente de pousser un petit rire et continue à manger ma salade, tout en regardant les poneys autour de moi en train de vaquer à leurs occupations quotidiennes. Si je ne m'abuse, la plupart d'entre eux sont des étudiants ou des professeurs. Ils sont tous absorbés dans leurs propres pensées et conversations, et beaucoup manquent de se cogner entre eux sans faire attention, jusqu'à ce soit presque trop tard. Non pas que j'ai des leçons à donner. Une fois je suis tombée dans une fosse, malgré les feux et les signaux d'avertissements, juste parce que j'avais le nez dans un livre.

Pour ma défense, c'était un excellent rapport très détaillé sur la reproduction des champignons.

C'est sûr, la journée a commencé d'une façon un peu brutale, mais maintenant j'ai l'estomac plein et l'impression que ça va s'améliorer. Mes amies sont probablement dans le train de Ponyville en ce moment, et elles seront là dans quelques heures. Je ne suis pas sûre que maman et papa s'attendent à avoir les cinq à héberger pour la nuit, mais ils m’ont dit qu'ils avaient envie de prendre un peu le temps de faire leur connaissance, donc je suis sûre que tout se passera bien. De plus, Shining et Cadence m'ont dit que nous pourrions utiliser leur appartement pendant leur absence si besoin.

Je me dis qu'il faut que j'arrête d'essayer tout le temps de résoudre des problèmes. Que j'arrête de m'inquiéter tout le temps. Je suis dans la plus belle ville d'Equestria, un splendide après-midi d'automne, avec devant moi tout le reste de la journée pour en profiter. Ça va être génial.

« Hé, tu entends ça Twilight? » dit Spike.

J'écoute. Les oreilles de dragon sont très sensibles. Je n'entends aucun... attendez, si, j'entends quelque chose. Il y a un son, un bruit de fond, différent des bruits habituels des poneys s'affairant dans la ville. Un son vibrant et grave, porté par la brise fraiche de l'après-midi.

« On dirait comme quelque chose qui bourdonne. Qu'est-ce que c'est ? » demandé-je. Levant les yeux, j'aperçois des formes se déplacer dans le ciel entre les sommets des toits. D'en bas elles ont l'air de pégases, mais les silhouettes ne leur ressemblent pas. Elles sont un peu trop anguleuses pour être des poneys, et je n'arrive pas à distinguer d'ailes. La façon dont elles se déplacent est aussi légèrement différente. Elles ne se déplacent pas comme des poneys. Elles me donnent l'impression d'insectes, non, d'un essaim d'insectes, bien que je sois incapable de dire pourquoi ce mot-là en particulier me vient à l'esprit.

À quelques tables de là, un poney se met à hurler à pleins poumons. Le thé glacé que le serveur était en train de lui apporter se brise au sol. Ce dernier est en train de se transformer, partiellement enveloppé d'une onde de magie verte phosphorescente qui le traverse. Une fois la vague passée, ce qui reste de lui n'est plus du tout un poney, mais une caricature déformée de celui-ci.

« Changeling ! » hurle un poney. Je me rends compte, avec un temps de retard, que c'est moi qui viens de hurler.

Le monstre pousse un sifflement, et avant même que j'aie le temps d'entendre le cri que pousse une autre jument, il entre brutalement en action et se catapulte vers elle. Il se jette sur elle et elle s'effondre sans avoir pu réagir, emportant avec elle la table à laquelle elle était assise, tandis que le changeling enveloppe son cou des crocs de sa mâchoire. Heureusement, en basculant la table me cache ce qui se produit ensuite, mais la manière dont son cri se dégrade en un gargouillement de souffrance avant de cesser pour de bon laisse peu de place à l'imagination.

Son cri est suivi d'autres çà et là le long de la rue alors que l'essaim la dévale. C'est impossible. Il y a au moins huit raisons pour lesquelles cela n'est pas possible. Premièrement…

« Twilight, sauvons-nous ! » crie Spike, interrompant le cours de ma pensée. J'acquiesce et nous nous mettons à courir. D'un accord tacite nous nous dirigeons vers le palais. S'il y a un endroit dans la ville où nous devrions être en sécurité, c'est bien là. Nous galopons aussi vite que nos pattes peuvent nous porter, et j'essaie de ne pas écouter les cris de désespoir des poneys autour de nous, attaqués par les changelings. Un pavé vole au-dessus de ma tête, à quelques centimètres seulement de ma corne. Je n'ai pas vu qui l'a lancé, mais il heurte la vitrine d'une boutique au coin de la rue, qui se brise et fait jaillir des éclats de verre partout. Je ne pense pas être blessée, mais je ne crois pas que je le remarquerais de toute manière si je l'étais.

Nous sommes encore à quelques centaines de mètres des grilles du château quand une demi-douzaine de changelings tombent du ciel et atterrissent sur le chemin, nous barrant le passage. Ils avancent vers nous avec prudence, plutôt que de tenter de nous submerger en nous fonçant dessus. Se souviennent-ils de nous depuis la dernière fois ?

Spike et moi tentons de battre en retraite par le chemin par lequel nous sommes arrivés, mais il y a encore plus de changelings derrière nous. Certains d'entre eux ont déjà achevé les poneys qu'ils venaient d'attaquer et commencent à nous encercler pour bloquer toute possibilité de fuite.

« Twi, par ici, » dit Spike. Il fait un signe de tête en direction d'une ruelle coincée entre une épicerie et une allée. D’ici je ne peux pas voir où ça va, ou même si c’est une impasse à quelques mètres de là. Mais au moins il n’y aucun changeling qui nous barre la route.

« OK, à trois, on bifurque par là, » dis-je. Du coin de l’oeil, je vois Spike secouer la tête.

« Non. Tu vas au château et je les empêche de te suivre. Va trouver la Princesse et... je ne sais pas. Arrange-nous un truc avec ta magie. Tu trouveras bien, tu trouves toujours.

- Je ne t’abandonnerai pas ici. »

- Hé, je suis un dragon. Je ne me rendrai pas sans résister. En fait, je suis sûr que je peux battre toute une armée à moi tout seul. Tu ferais bien de te dépêcher et de trouver une solution avant que je les aie tous vaincus avec mes pointes, d’accord ? » Malgré ses efforts pour paraitre courageux, il ne parvient pas à me cacher sa peur.

Je ne sais pas quoi lui répondre, de toute façon je n’en ai pas le temps. Certains de ces changelings se rapprochent de plus en plus. Tout ça me parait irréel. Mais cette part froide, logique, détachée de mon esprit me souffle qu'il a raison. « Je t’aime tellement, Spike. » Que dire d’autre?

« Je t’aime aussi, Twilight. Tu diras aux autres à quel point je les aime, d'accord ? Tu sais, au cas où je ne parviendrais pas à battre les changelings avant qu’ils arrivent, » dit-il. Je voudrais lui faire un dernier câlin, mais ces choses seraient sur nous en un instant si je le faisais. J’aimerais tellement pourtant.

Je me précipite vers l’allée. Derrière moi, Spike défie les monstres en les narguant. Je sens une vague de chaleur dans mon dos et tout se colore en vert autour de moi tandis qu’il crache une rafale de feu. J’y suis presque. Un hurlement strident et bestial déchire les airs, mais les cris de souffrance et de peur se ressemblent tous et je sais que la salve a touché sa cible. Je ne peux pas me retourner pour m'en assurer.

Je tourne au coin de la rue et arrive dans la ruelle. Heureusement ce n’est pas une impasse. Une petite lumière au bout du tunnel. J’essaie de ne plus entendre les bruits derrière moi. Je préfère ne pas y penser, pas maintenant. Je dois parvenir au palais. Je dois stopper tout ça, par n’importe quel moyen. Réparer ça. Je me jette dans la rue la tête la première et trouve…

Une douzaine de changelings en train de me regarder.

Ils n’hésitent pas comme le dernier groupe l’a fait. L’un d’entre eux fonce avant même que j’aie le temps d'imaginer un plan. Je tire par réflexe de la magie, le projetant en arrière, mais les autres profitent de l’occasion pour m’encercler. J’essaie de soutenir leur regard du mieux que je peux, mais il ne vont pas tarder à me sauter dessus. Il y sûrement une issue. Il faut qu'il y en ait une. Je pourrais me téléporter dans un endroit sûr jusqu’à ce que j'aie élaboré un plan...

J'ai à peine le temps de rassembler les différents composants nécessaires à mon sort dans mon esprit qu'une onde de douleur me secoue et efface tout le reste. L’une de ces choses vient de me donner un coup de ce qui ressemble vaguement à un sabot sur les côtes et je jure que je peux sentir chacun de mes os craquer dans un concert d’agonie. La douleur me coupe le souffle et me laisse sans voix. Tout ce dont je suis capable, c’est regarder vers le palais, si proche et à la fois tellement inaccessible. Je peux voir les pégases de la garde royale se jeter sur les changelings dans le ciel et les combattre. L’essaim est trop dense. Les gardes faiblissent et reculent peu à peu. Ce n’est qu’une question de temps jusqu’à ce qu’ils tombent. Puis ma vue est obscurcie par l’un des changelings qui s’avance vers moi en m’observant.

Il se transforme en moi, ou du moins en une imitation de moi-même. Il m’étudie encore, essayant de s’imaginer mes tics et mes attitudes, quand deux autres changelings apparaissent. L’un d'eux produit un bruit sec et rauque, et cela me prend quelques instants pour réaliser que c’est supposé être un rire. Je voudrais les faire exploser, les entrainer avec moi, mais le moindre de mes mouvements ne fait qu’augmenter ma souffrance. Je ne suis tout simplement plus assez forte pour me battre.

Je n’aurais jamais imaginé que ma vie se finirait de cette manière.

Toute la peur que les changelings avaient de moi a disparu maintenant. Je ne peux pas voir ceux qui me mordent les flancs, mais je peux sentir leurs crocs me déchiqueter. À travers ma vision qui se trouble, je me rends compte que l’un d’entre eux se tient au-dessus de moi, baisse la tête et je sens une forte pression autour de mon cou. La pression se fait encore plus forte, vient la pire douleur que j’aie jamais ressentie, puis tout est fini.

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Ce n’est pas juste, être mort n’est pas supposé faire aussi mal. Mes yeux sont presque fermés, mais je les serre encore plus fort. Ça fait aussi mal que quand ce sort m’a explosé à la figure un peu plus tôt cet après-midi.

En fait… ça fait exactement la même douleur, pas plus, pas moins, et exactement de la même façon. Ma gorge et mes côtes ont l’air d’aller, mais oh Celestia ma tête…

« Eh bien, ça n’a pas marché ! »

Cette voix, je la reconnaitrais entre mille. Jamais je n'aurais cru pouvoir l’entendre à nouveau. Je peux bien oublier ma douleur pour ça. J’ouvre grand les yeux pour m’assurer que c’est bien mon assistant numéro 1 qui se tient là, vivant et en bonne santé.

« Spike ! » dis-je, à moitié criant et gémissant. J'arrive à peine à parler, mes mots sortent en bouillie. Je me tiens chancelante sur mes sabots, est-ce parce que j’ai perdu tant de sang ? Mais je ne peux pas m’empêcher de m’élancer vers lui et de l’entourer du plus grand câlin dont je sois capable. Ça me fait mal, mais ça vaut la peine. « Je t’aime tellement, Spike, je suis tellement heureuse que tu ailles bien. »

« Bon sang, mais qu’est-ce que ce sort t’a fait ? Je vais bien ! » dit-il, l’air tout à fait surpris autant que gêné. Comment peut-il être comme ça après ce qui vient de se passer ?

Je regarde autour de moi, je suis dans la bibliothèque. La section confidentielle, pour être précise, exactement là où j’étais il y a quelques heures quand le sort m’a explosé au visage. En fait, je me trouve dans les restes du cercle que j’ai dessiné pour le lancer, encore fumante de pouvoir occulte.

Est-ce que le sort a marché ? M’a-t-il vraiment montré une dimension temporelle alternative dans laquelle Canterlot serait envahi par les changelings ? Il m’est déjà arrivé d’utiliser des sorts de divination pour essayer de voir le futur, mais je n’ai jamais rien senti de tel. Ça semblait si réel…

« Twilight ? Tu pourrais me reposer maintenant ? » demande Spike. J’obéis en le posant à terre. Je regarde l’horloge, qui montre 3 heures de l'après midi. Rien de tout cela n’était réel après tout. Je vais bien. Tout va bien se passer. Au moment de poser Spike, mon estomac se met à gargouiller. J’ai à nouveau faim. « Tu veux qu’on aille au Grassy Knoll et qu’on commande de la salade ou autre chose? » demande-t-il.

« NON ! » Je crie plus fort que je ne devrais. « Je veux dire… nous n’avons qu’à prendre quelque chose à grignoter dans la cuisine. Pas besoin de descendre en ville. » Je ne veux pas reconnaitre la vraie raison de cela. Ça me parait ridicule, même si je me repasse mentalement tout ce qui s’est passé. Je devrais d’ailleurs raconter ce que j’ai vu à quelque poney. Mais pas pour l’instant. Pour l’instant je ne veux plus quitter Spike. Je pense qu’il a remarqué que j’étais aux aguets, marchant un peu plus près de lui que d’habitude, mais ça m’est égal.

Cela ne nous prend que quelques minutes pour aller de la bibliothèque à la cuisine.
Chef Amuse-Bouche me salue chaleureusement, et me demande ce qu’il peut nous préparer. Je lui dis que nous voulons juste quelque chose à grignoter pour tenir jusqu’au dîner, qu’il n’a pas à se déranger, que je serais heureuse de m’en occuper.

Il refuse, comme toujours. D’habitude je ne supporte pas d’être servie comme ça, traitée différemment uniquement parce qu’il se trouve que je suis l’étudiante de la Princesse (sauf peut-être quand il s’agit de livres rares auxquels je veux accéder. Ne me jugez pas). Mais il est clair que le chef tire une grande fierté de ce qu’il fait, et l’idée de laisser n’importe quel poney préparer des plats seulement « bons » dans sa cuisine l’offusque profondément. Cela ne lui prend que quelques secondes pour préparer les deux assiettes. Des émeraudes enchâssées dans un bloc de quartz pour Spike, et un sandwich de lys et azalées pour moi. Je le remercie, et même Spike lève la tête suffisamment longtemps pour bafouiller quelque chose ressemblant vaguement à un « merci » à travers une bouche pleine de cristaux, tandis que nous allons dans la salle à manger.

Bien sûr le plat est délicieux, et englouti trop rapidement. Pourtant je n'ai pas envie de me presser pour retourner à la bibliothèque. Depuis ma vision de tout à l'heure, je commence peu à peu à me sentir mieux, comme si j'avais une seconde chance. Les couleurs sont plus vives, les musiques plus douces, et tout va bien dans ce monde. Spike et moi nous asseyons et bavardons de tout et n’importe quoi pendant au moins une heure, et je suis suspendue à chacune de ses paroles.

Peut-être ce sort était-il la meilleure chose qui pouvait m’arriver. Je me sens comme le Palomino Scrooge du Noël de M.Scrooge, comme si on m’avait donné la vision sombre d’un futur potentiel de façon à ce que j’apprécie mieux ce que j’ai. Je suis tellement heureuse que je ne fais même pas attention à quel point tout ça parait sans doute exagéré et mélodramatique.

Soudain retentit un profond grondement, et le château est secoué jusque dans ses fondations. Une assiette bouge en vibrant sur la table à côté de nous et s’écrase au sol, se brisant en mille morceaux. Un murmure inquiet se propage parmi les autres poneys de la salle.

« S’il vous plait, que chaque poney garde son calme, » la voix du garde résonne à travers la pièce. « La situation est sous contrôle, mais vous devez rester ici et vous tenir éloignés de la fenêtre. »

Le château tremble à nouveau. Aucun poney ne croit les mensonges du garde, mais aucun ne sait non plus quoi faire de toute façon. J’ignore les avertissements et me précipite vers la fenêtre la plus proche. Ne pas savoir est pire que n’importe quelle chose horrible qui pourrait se passer là dehors. Les gardes me crient de m’arrêter mais ils ne font pas un mouvement pour tenter de m’en empêcher.

Normalement à cette distance je ne devrais pas pouvoir reconnaitre les formes noires qui rampent le long des rues de Canterlot, mais là j’y parviens. Qu’est-ce que ce sort était supposé être ? Un avertissement ? Est-ce que je l’ai gâché ? Est-ce que j’aurais pu empêcher ça ?

« Twilight ! » Une voix m’appelle de l’autre côté de la salle. Je me retourne. C’est exactement la voix que j’avais besoin d’entendre là maintenant. La voix qui peut réparer tout ça. La voix qui peut tout.

Se tenant à l’entrée, Princesse Celestia est là, escortée d’une unité d’élite de la Garde Royale équestrienne.

« Viens vite, ma fidèle étudiante, il n’y a pas de temps à perdre. Nous devons aller chercher les Éléments de l’Harmonie si nous voulons empêcher cette invasion, » dit-elle. Elle se retourne sans attendre de réponse et se met à trotter vers le centre du château.

Je la suis immédiatement après avoir dit à Spike de m'attendre là. C’est ce que j’aurais dû faire dès le début, aller trouver la Princesse. Peut-être aurait-elle pu empêcher tout ça avant que ça ne commence… tout va bien se passer maintenant. À moins que…

« Princesse, comment allons-nous nous servir des Éléments de l’Harmonie sans mes amies ? Elles ne seront pas là avant ce soir, et alors il sera trop tard, » dis-je. Pendant un instant la Princesse parait déconcertée. J’aurais pourtant juré lui avoir dit que mes amies venaient à Canterlot ce soir.

« Astucieuse comme toujours, ma fidèle étudiante. J’ai déjà utilisé les Éléments seule auparavant, et je suis sûre que toutes les deux nous parviendrons à les réunir et sauver Equestria, » répond Célestia. Je suppose que ça tombe sous le sens. Je sens bien que la Princesse me cache quelque chose, affichant un air de bravoure pour éviter de nous montrer, à moi et aux gardes autour, à quel point elle-même est surprise de l’invasion. C’est probablement ça.

Les bruits de la bataille augmentent tandis que nous approchons de la salle des coffres, je remarque même quelques étincelles de magie s’échappant de la corne de Célestia alors que nous avançons. Elle est sûrement en train de renforcer le bouclier tout autour du château, heureusement !

Nous sommes presque à l’entrée de la salle quand nous entendons un sifflement sortir des voutes derrière nous. Les gardes se retournent avant même que j'aie pu en reconnaitre le son, et un changeling tombe du plafond. Il n’a pas le temps d’atteindre le sol, pulvérisé par l’explosion de magie d’une demi-douzaine de licornes, ne laissant rien d’autre que des traces calcinées dégoûtantes sur le tapis.

« Les changelings se rapprochent trop, Twilight. Je vais les attendre ici avec les gardes et nous allons te couvrir pendant que tu ouvres la porte de la chambre forte. Je t’ai déjà montré comment l’ouvrir, n’est-ce pas ? » demande Celestia. Je hoche la tête. Lors de la précédente invasion de changelings, Celestia nous avait montré à toutes les deux, Luna et moi, comment accéder à la chambre forte au cas où elle ne le pourrait pas elle-même. Il n’y a pas de temps à perdre. Je me détache de mon escorte et fonce en baissant ma corne en direction du mécanisme de verrouillage, prête à ouvrir la porte richement ornée derrière laquelle sont gardés les objets les plus puissants d’Equestria.

J’hésite.

Quelque chose cloche. Une voix dans mon esprit me hurle qu’ouvrir la porte nous sauvera tous, pourtant je ne parviens pas à éloigner l’idée pernicieuse que cela ne va rien arranger.

« Dépêche-toi, Twilight ! » me crie Princesse Celestia du fond du couloir. Elle a raison, non ? Il n’y a pas de temps à perdre avec cette absurdité. À moins que…

« En fait, Princesse, je pense c’est vous qui devriez ouvrir la porte. Je resterai avec les gardes et garderai un œil sur les intrus, » dis-je. Je suis certaine que la Princesse va arriver en galopant et ouvrir la porte, et toutes mes peurs ridicules s’envoleront.

« Twilight, je t’ordonne d’ouvrir cette porte ! » siffle Celestia. Ou du moins la chose qui ressemble à Celestia.

« La vraie Celestia ne m’aurait jamais ordonné quoi que ce soit, » dis-je. C’est la pure et simple vérité. Le genre de vérité qui peut sans effort trancher le tissu d’un millier de mensonges. Le genre d’évidence qui forme le socle solide de mon existence et de mes valeurs.

La Non-Celestia grimace un sourire. Son expression arrogante ne cadre pas avec celle du mentor que je connais et aime. Elle fait un signe vers les poneys à ses côtés, et tous reprennent leur forme véritable. Encore des changelings. Le seul malheureux garde pégase qui pensait être en train de protéger sa princesse est submergé avant même de pouvoir se rendre compte de ce qui se passe. Je détourne la tête. Tout ce que je peux faire pour lui est une rapide prière pour une mort pas trop douloureuse. « Tu es vraiment intelligente, tu sais, Twilight Sparkle ? » me dit la Non-Celestia. « Dommage. Tu m’aurais fait gagner quelques heures si tu avais ouvert cette porte. J’ai plein d’autres poneys vivants à disposition pour mes futurs repas. Toi, je pense que tu es trop dangereuse pour que je te laisse les rejoindre. Tu sembles un peu trop apte à deviner mes plans, et c’est très ennuyeux. »

« Queen Chrysalis, nous nous retrouverons, » lui dis-je. Vraiment ? C’est la meilleure répartie que je trouve à dire ? Mécontente de moi-même je me promets de faire mieux la prochaine fois. S’il y a une prochaine fois. J’ai déjà eu un premier avertissement de tout ce qui allait se produire, et je l’ai gâché, je ne l’ai pas reconnu pour ce que c’était. J’ai empêché Chrysalis de se servir de moi pour ouvrir la porte et prendre les Éléments de l’Harmonie, mais finalement j’ai à nouveau échoué.

« Pour la dernière fois, oui ! Tu as de la chance que je sois trop occupée pour faire un peu durer le plaisir… » dit Chrysalis. Elle fait signe à ses gardes qui se jettent sur moi. Je suis clouée au mur avant de dire ouf. Une sorte de signal silencieux arrête les changelings. Peut-être utilisent-ils pour communiquer une fréquence que les poneys ne peuvent pas entendre ? Ce pourrait être une piste très utile pour mes futures recherches, non pas que j’aie vraiment une chance de les continuer… Chrysalis se place devant moi, et le monde entier se teinte de vert tandis qu’elle enveloppe ma tête d’une aura magique.

« Bye-bye, Twilight Sparkle, » dit-elle. Ma tête semble se déchirer tout en se déformant, et la dernière chose que je sens c’est le sang dans mes artères qui accélère jusqu’à exploser dans mon cou, puis je sombre dans le noir complet.

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« Eh bien, ça n’a pas marché ! »

La bibliothèque. Encore !

J’ai le sentiment que ma journée va encore empirer avant que les choses s’améliorent.

J’attrape Spike dans un champ de magie et l’arrache de son siège en l’entrainant vers la porte en manquant de renverser un pauvre bibliothécaire sur mon chemin. Je ne sais pas ce qui se passe. Je ne sais pas si les Changelings vont encore revenir. Je ne sais pas en qui avoir confiance s’ils le font. Mais à l’instant je sais seulement qu’il faut que je sorte d’ici.

Je sais que c’est un choix de lâche. Tant de poneys vont mourir, mais il n’y a rien que je puisse faire pour les sauver. Peut-être que je pourrais rejoindre une base militaire quelque part, et ils pourraient venir en renfort dans la ville. Ce n’est pas l’idéal, mais je ne vois pas ce qu’il me reste d’autre à faire.

Spike me crie de ralentir mais finit par se taire tandis que je le fais traîner le long des rues en ignorant les regards que me lancent les autres poneys. Ils ne savent pas ce qui est sur le point d’arriver, et même si j’avais le temps de leur dire, je ne leur prendrai pas l’innocence qui leur reste. De plus, qui sait lequel d’entre eux est en réalité un changeling déguisé ?

Le campement le plus proche que je connaisse est Fort Trottingham, à environ deux heures et demie d’ici, dans la ville du même nom. Heureusement il y a une navette allant dans cette direction qui part dans seulement quelques minutes. J’achète des tickets à la gare, lançant un sabot plein de monnaie d’or vers le guichet sans attendre la monnaie. Ce n’est qu’après avoir sauté dans le train et m’être assise à une place que je me repose enfin.

Je retire ma magie et libère Spike. Il m’en veut vraiment. « Par Tartarus qu’est-ce qui t’a pris, Twilight ? Où est-ce qu’on va tout d’un coup ? » demande-t-il. J’aimerais avoir une meilleure réponse que la vérité.

« Spike, j’ai juste besoin que tu me fasses confiance. » dis-je. Le train s’ébranle et commence à s’éloigner des quais, j’en profite pour regarder autour de moi. C’est un train terriblement plein pour un milieu d’après-midi. Tant mieux. D’autant moins de poneys qui devront subir ce que j’ai vu en ville. Des poneys qui ne savent pas encore à quel point ils sont chanceux.

« Est-ce que c’est ce sort qui t’a fait quelque chose ? Viens, laisse-moi vérifier tes pupilles… » dit Spike. Il approche une griffe de mon visage mais je la repousse. Je sais à quoi ressemble la folie due à un sort, et il ne s’agit pas de ça.

« Non, je… ce sort ne m’a rien fait, je te promets. Il m’a juste montré ce qui allait se passer. Il ne me l’a pas seulement montré, il me l’a fait vivre. Les Changelings ont envahi Canterlot. Vont l’envahir plutôt, dans moins d’une heure. J’ai essayé de les combattre mais ils… » Je m’arrête. Je ne veux pas être obligée de me souvenir de ces dernières minutes là. « … Après qu’ils m’aient attrapée je me suis retrouvée à nouveau à la bibliothèque et j’ai pensé que c’était juste un rêve bizarre. Mais ensuite cela s’est produit de nouveau. C’était différent, j’ai essayé de faire les choses différemment, mais ça a abouti au même résultat et ensuite j’étais de nouveau dans la bibliothèque. Ça me ramène toujours à la bibliothèque.

- Même si c’est vrai, on ne peut pas simplement s’enfuir. Allons dire à la Princesse ce qui se passe. Elle pourra arranger ça.

- Non, tu ne comprends pas ? Ils la tiennent déjà ! On ne peut faire confiance à personne, » lui dis-je dans un souffle, essayant de garder mon calme. Je jette un coup d’œil autour de moi pour m’assurer qu’aucun poney ne fait attention à nous, puis je regarde à nouveau Spike et je me rends compte qu’il m’observe attentivement. Non, pourquoi tourner autour du pot ? Il est en train de me juger.

« Écoute Twilight, je sais que ce qui s’est passé au mariage l’année dernière était vraiment dur, mais peut-être qu’on pourrait en parler de façon rationnelle au lieu de …

- Je ne suis pas folle ! » Je crie tellement fort que cela donne l’impression contraire. J’entends s’entrechoquer quelque chose depuis les places en face de nous, porcelaine contre porcelaine. Quand je tourne la tête pour voir d’où vient ce bruit, je vois deux étalons et une jument regardant intensément les tasses renversées devant eux. Ils se concentrent beaucoup pour regarder dans n’importe quelle direction à part la mienne. « Je pourrai t’en dire plus quand nous arriverons à Trottingham. Nous n’avons qu’à… ne… »

Je détourne la tête, préférant regarder par la fenêtre plutôt qu’affronter le regard de Spike pour l’instant. Je m’imagine bien ce qu’il pense. C’est que j’ai parfois tendance à surréagir. Peut-être même souvent. Mais là ce n’est pas le cas. Il verra bientôt que j’ai raison bien sûr, mais il sera alors trop tard. Jusque-là, je préfère me contenter de regarder le paysage défiler plutôt que de dire quoi que ce soit.

La campagne est magnifique. Chaque arbre est une explosion de couleurs. Pourtant, les fleurs commencent à se faner et vont bientôt mourir. Mais elles le font chaque année, puis elles revivent. À la fois éphémères et éternelles. C’est curieux que je n’aie jamais remarqué ça avant. J’étais toujours tellement préoccupée par mes propres pensées. Maintenant je voudrais désespérément être n’importe où, autre part que dans ma propre tête ; soudain je trouve le monde digne d’être admiré.


Mais mon nouvel intérêt pour les choses du quotidien ne dure pas longtemps. Nous sommes bientôt à quelques kilomètres de Trottingham. Je suis occupée à préparer des arguments dans ma tête, imaginant la meilleure manière de dire ‘aidez-moi à sauver tous les poneys de l’invasion des ombres’, quand soudain une lumière éclatante et sans pitié inonde l’intérieur du train. L’instant d’après, le wagon entier est secoué comme si quelque chose de lourd s’était abattu sur nous. Une douzaine de poneys, trop curieux pour respecter les conventions sociales qui gouvernent d’habitude les relations entre passagers, montent les uns sur les autres pour se coller aux fenêtres sur le côté du wagon. Je n’en ai pas besoin. Entre leurs cous tendus je peux apercevoir un mur de feu blanc crépitant et d’énergie magique se dilater et déferler sur nous. Tout disparait dans une lumière aveuglante sur son passage, tandis qu’elle se creuse un chemin à travers la campagne environnante.

Je suis une scientifique dans l’âme. En général je n’appuie pas mes conclusions sur des intuitions et des pressentiments. Mais quelque part je sais, sans la moindre preuve tangible et pourtant sans le moindre doute, que cette vague de pouvoir insondable a commencé à Canterlot. Je sais aussi qu’elle ne cessera pas avant d’avoir dévoré notre train et tout Equestria au-delà. J’ai à peine le temps de fermer les yeux qu’elle est déjà sur nous, consumant tout ce que je sais et tout mon espoir de changer le futur.

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Note de l'auteur

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Scootaion
Scootaion : #28913
Whaou, ça fait longtemps qu'une fiction ne m'avait pas autant passionnée. C'est vraiment bien écrit, ça se lit tout seul, et vraiment c'est passionnant. J'ai hâte de lire la suite, merci pour la traduction !
Il y a 2 ans · Répondre
cedricc666
cedricc666 : #28761
Cool! Ce texte est cool. J'aime bien en tous cas. Vivement la suite. On sent bien l'inspiration du film Edge of Tomorrow. ^^ L''histoire est assez dark aussi.

Grand merci au traducteur.
Il y a 2 ans · Répondre

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