« L’eau était… bonne. » Les sourcils de Soarin étaient liés. Il grogne et tourne sa tête vers moi. Son dos est légèrement courbé, et il crache, « Je veux dire, à quoi tu t’attendais ? C’était une douche ! »
Ne vacille pas, Syn. S’il voit comment tu réagis, il va se mettre en colère, soit contre toi, soit contre lui. Reste calme, et dirige ses pensées vers une autre direction.
Je ricane. « Eh bien, on peut s’amuser dans une douche, surtout si on a un ami avec soi. »
Il ricane aussi. C’était un peu troublant. « Hé. Ouais. » La tête de Soarin s’incline sur le côté, puis il se penche et fronce les yeux. « Est-ce que tu me branches ? »
Eh, il est un huit et demi, mais il a dit qu’il ne- PUTAIN ! Professionnalisme ! L’histoire ! « Qui n’aimerait pas savoir. »
« Oui, j’aimerais. » Il me regarde.
Putain. Je secoue ma tête. « Désolé. Je ne voulais rien insinuer. » Je baisse les yeux vers mes notes. « Vous sembliez si impatient d’aller voir Braeburn tout de suite. Pourquoi retourner à l’académie ? Pourquoi ne pas juste prendre quelques pièces d’une banque et aller vers Appleloosa ? »
« Je veux dire, je devais aller chercher mon chèque, pas vrai ? » Soarin se tourne vers le salon et reprend ses attelles du sol, puis les mets sous son sabot gauche et commence sa marche étrange. Son sabot droit tremble, et ses ailes battent à toute vitesse pour le garder en équilibre. Je suis un peu surpris qu’il ne vole pas simplement. Les ordres du docteur, peut-être ?
Je le suis, et on se pose dans les mêmes endroits qu’avant- Soarin sur le canapé avec l’accoudoir cassé et moi sur la chaise avec le pied rafistolé. Il se pose dedans et laisse les attelles s’écraser au sol. Sa respiration est un peu lourde. Ça ne doit pas être facile de rester en équilibre ainsi, et il n’a sans doute pas fait beaucoup d’exercices depuis sa visite à l’hôpital.
Okay. De l’encre fraîche. Le conteur qui s’installe. Prêt à y aller. « Ils vous auraient gardé le chèque. Ils ne peuvent pas simplement garder votre argent. »
Il étire son épaule. « Ben, ouais, mais ça n’était pas seulement le chèque. »
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Après m’être séché, je me suis reconcentré. Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait avec Braeburn à l’esprit, et l’idée de le revoir m’a gardé assez motivé pour mettre un autre de mes uniformes. Le tissu piquait. Je n’avais toujours pas l’impression de mériter de porter cette uniforme, et pendant une seconde, j’ai pensé aller à l’académie sans.
Mais je vaux mieux que ça. Je marmonnais, « Non. Pas question qu’une stupide chemise me retienne en bas », et je suis allé en bas puis vers la porte d’entrée.
Après l’orage de la nuit d’avant, les cieux étaient clairs. L’air était propre dans mes poumons, et le vent était en ma faveur. C’était… étrange, comme le jour d’avant. Si des fans me regardaient, je ne me serais pas arrêté pour eux. Je n’ai pas essayé de fixer le paysage ou de garder mes pensées occupées. J’ai juste volé vers mon objectif.
Franchement, j’avais peur de jouer les pouilles mouillées. Je voulais être le gars cool qui lâchait gracieusement les rênes, mais je ne pouvais pas ignorer que mon cœur battait plus vite ou la lourdeur de mon estomac. Mais de l’extérieur, j’étais totalement stoïque. Tu peux pas imaginer à quel point je me hurlais dessus dans ma tête.
En descendant dans l’entrée, l’un des gardes a demandé : « ça va, Soarin ? » Je n’ai pas répondu. J’étais trop concentré. Il a dû penser que j’étais un gros crétin.
Je suis arrivé autour de l’heure du déjeuner, et je savais que Bottom Line serait dans son bureau. Avec un peu d’infiltration et beaucoup d’ignorance adressée aux poneys qui me saluaient, je suis entré dans la Green Room et je suis arrivé devant ces grandes et imposantes portes. J’ai hésité, pris un moment pour me reprendre, et, après une grande inspiration, j’ai frappé et je suis entré.
J’ai eu ce à quoi je m’attendais. « Je suis occupé ! Qu’est-ce qu’il y a ? » Il travaillait à fond, grattant son crayon contre un morceau de papier. C’est comme s’il n’avait pas bougé depuis la veille.
Je l’ai salué. « Capitaine Soarin Windsong, m’sieur ! »
Bottom Line a complètement arrêté de faire ce qu’il faisait et a levé les yeux. Il les a froncés, et la pièce est soudain devenue plus petite. Même à quelques mètres de distance, je pouvais jurer que je sentais son souffle sur mon visage. Le décor en métal froid me chargeait, mais j’étais rigide et immobile. Je n’allais pas le laisser prendre le dessus.
Et il n’y avait pas de sombrero rose avec des petites boules cette fois.
Bottom Line m’a regardé, sans ciller. « Et ? »
Mon sang bouillait. Oh, ça me faisait chier. Après le coup bas qu’il m’avait donné, je méritais plus qu’une réponse en un seul mot. Je voulais me jeter sur lui. Je voulais avoir un concours de cris sur ce qu’il avait pensé pour traiter l’un des meilleurs acrobates aériens comme une gêne et pour n’avoir pas discuté en privé de décisions aussi importantes. Je voulais tirer le premier coup, dire merde aux conséquences, et tout lâcher.
Mais je voulais encore plus prendre soin du business. Même si je détestais parler à Bottom Line, je ne pouvais pas tout gâcher, pas si j’avais encore un espoir de revenir dans l’équipe. Spitfire était avec moi, mais j’avais besoin de chaque avantage que je pouvais avoir.
En plus, plus vite je lui disais que je partais, plus vite je pouvais trouver Braeburn. J’imaginais Braeburn m’attendre derrière la porte, et cette pensée a été la seule raison pour laquelle j’ai pu garder les idées claires et ma voix de même. « Je demande des congés, m’sieur. Deux semaines. »
« Accordé. » Il a baissé les yeux vers ses papiers. « Vous aurez votre paie à votre retour. »
J’étais assez stupéfait. ‘C’était… facile.’ J’expirais le souffle que je retenais et je me suis fendu d’un petit sourire. « Merci be- » Quelque chose m’a frappé. « - attends, mes congés sont payés ? »
Le bout du crayon de Bottom Line s’est cassé. Il a mis le crayon entre ses dents, s’est rassis, et a reposé son menton sur deux sabots. Il a parlé avec le crayon dans sa bouche. « Oui, quand vous le demandez d’abord au lieu de sécher l’entraînement. » Il mordait assez durement dessus. « Vous avez lu votre contrat, pas vrai ? »
J’ai tourné lentement ma tête sur le côté et levé un sourcil. « Peut-êêêêêtre- » Ma voix devenait plus aigüe. « -eeeeeeee ? »
Quelque chose claqua près de son visage. Je pense que c’est sa mâchoire. « Le chèque de la semaine dernière est sous la porte de votre bureau. Autre chose ?! »
J’ai ricané. Je pouvais pas m’en empêcher. Le sombrero est revenu, et c’était encore plus rose cette fois. « Non, m’sieur ! »
« Rompez ! » Je n’avais pas besoin qu’on me le dise deux fois, et pour une fois, j’étais heureux que Bottom Line ne pense qu’au business.
J’ai foncé vers mon bureau, ouvert la porte, et je m’y suis glissé. Les poneys de l’inspection ne me laissaient pas le décorer comme je le voulais, alors j’avais les trucs classiques : un bureau, quelques placards remplis, et quelques trophées sur le mur du fond. Ils me laissaient un peu tranquille avec les posters, alors j’avais pris quelques–uns de ces vieux posters de propagande pour la garde EUP, ceux avec les juments chaudes et les étalons qui posent en uniformes serrés et te disent de t’engager.
Voir mon bureau toujours intact m’a fait sourire. Ça a toujours été un endroit sûr pour me calmer, loin des yeux, des questions et de mes coéquipiers, mais je ne voulais pas y traîner. En plus, j’ai marché sur une enveloppe, alors je ne faisais pas vraiment attention à la pièce. J’ai rangé le chèque et regardé longuement ce qui, j’espérais, resterait mon bureau quand je reviendrais. « S’il vous plaît ? » Je murmurais à personne en particulier. Je suis sorti et j’ai verrouillé la porte. Entendre le loquet se verrouiller m’a fait un peu frissonner.
Je me tenais devant la porte, fixant la poignée, pensant que Bottom Line n’était pas le seul à travailler pendant le déjeuner. J’ai entendu une paire d’ailes battre le long du couloir silencieux derrière moi, alors ça voulait dire que j’avais de la compagnie. Sans même lever les yeux, j’ai marmonné à haute voix, « Hé Spitz. »
Quatre sabots ont atterri quelques portes plus loin, et une voix familière d’étalon a murmuré, « Comment il savait que c’était toi ? »
Fire Streak. Le son de sa voix faisait sortir l’air de mes poumons. Ma bouche est devenue sèche, et j’étais noué à l’intérieur. Laisser quelque chose à un ami est difficile comme ça. Tu veux vraiment être heureux pour eux, mais dans ton cœur, c’est comme si tu avais échoué, comme si tu t’étais laissé glisser. Tu as ce sentiment en toi, comme la démangeaison la plus agaçante que tu aies jamais eu, et ça te dit de reprendre ce qui est à toi, que ça n’était pas fait pour lui, et qu’il ne mérite pas ta place.
Je me suis mis droit, en me tournant vers eux. Un grand sourire idiot et forcé était plaqué sur mon visage, et je marchais en avant. « Les leaders de vol ont des appareils auditifs. Spitfire ne t’a pas donné le tien ? »
Fire Streak semblait tendu, mais il s’est détendu un peu. « Nan, elle se relâche. » Dès que j’ai réalisé ce qu’il avait dit, ses yeux se sont écarquillés et son corps s’est tendu, et il essayait vraiment, vraiment de ne pas regarder le poney sur sa gauche.
Spitfire l’a regardé de travers. « Ne deviens pas arrogant. » Fire Streak s’est un peu dérobé, et j’ai vu Spitfire me faire un petit sourire narquois. Quand elle a parlé, sa voix avait ce drôle de mélange entre la supplique et le sarcasme. « Tu reviens déjà dans l’équipe ? »
Fire Streak a relevé la tête et a continué à regarder entre Spitfire et moi. Il clignait beaucoup des yeux
J’ai agité le sabot. « Nan, pas pendant deux semaines. Ça va te changer d’avoir Streak pour dézinguer l’équipe. » Je faisais un bon boulot pour rester enjoué. Fire Streak a tourné sa tête vers moi et a souri, les yeux grands-ouverts avec les ailes étendues. « Ou t’écraser et brûler », j’ai ajouté. « Peu importe. » Ses yeux et sa bouche ont pris une grimace terrifiée. C’était super.
Spitfire ne l’a pas remarqué. « On allait juste se repasser la liste des figures modifiées, mais ça peut attendre. Allons marcher. » Elle était en plein dans le mode leader, et ça ne s’est pas arrêté une fois qu’on était dehors. « Alors. Deux semaines. Tu penses que ça sera assez ? »
Je me suis retrouvé à baisser les yeux. « Auuuuucune idée. » J’étais un peu surpris de ma candeur. J’imagine que… vu que je savais déjà que j’étais hors du tableau et que je pouvais pas y faire grand-chose pendant un moment, la pression était retombée.
Ben, pas partie. Juste déplacée sur Fire Streak, et il ne la gérait pas aussi bien que je l’espérais. De derrière nous, il parlait avec une voix tremblante. « Alors, euh, o-on a des shows du vendredi le mois prochain. Tu seras prêt à te remettre au boulot, pas vrai ? » Il parlait rapidement, et pendant que Spitz et moi on marchait côte-à-côte, il était en retard derrière. « Deux semaines de congés, et puis ça repart, hein ? »
J’ai attendu un peu avant de répondre. « Bottom Line ne me le laisserait pas faire. » Ma tête était claire, et pendant un petit moment, étrangement déchargée. C’était bizarre. « J’aurais besoin d’au moins un show dans l’escouade pour montrer que je ne vais pas remerder. »
Il a reculé d’encore quelques pas derrière. « … Okay. »
On a tous les trois marché autour des terrains, parlé de la logistique et comment on allait s’ajuster le… comment ils allaient s’ajuster au programme. La voix de Spitfire était un peu plus acérée que d’habitude, mais je ne pouvais pas décider si c’était dirigé vers moi ou vers le stress en plus à cause des plannings supplémentaires. Fire Streak continuait à paniquer, et j’essayais de lui donner autant de conseils que possible, mais mon cœur n’y était pas. Je me sentais totalement détaché de l’équipe à cet instant, et je continuais à regarder le soleil et à me demander quand le dernier train partirait.
Mais je suis resté pour aider. Tableau ou pas, j’étais fier de mon job. Spitfire m’incluait dans la planification de mon absence, et dans sa propre façon, c’était comme ça qu’elle montrait qu’elle se souciait de moi. Je crois. Peut-être. Le moins que je puisse faire était de montrer un peu de conscience professionnelle. Celestia savait que j’en avais besoin après une semaine à n’avoir rien fait d’autre que d’échouer.
On est arrivés à la cafétéria. Je pouvais entendre le tapage depuis dehors, mais le bruit s’est fait moins fort dès qu’on est entrés et qu’on s’est dirigés vers le self-service. Quelques poneys tentaient de façon évidente de garder leurs conversations à un volume élevé, comme s’ils pouvaient se convaincre que tout allait bien et que leur capitaine en sursis n’était pas à juste quelques mètres, mais pour le reste, les yeux étaient sur nous, et le silence continuait à s’étaler. C’était comme une goutte de sang dans un océan, et tous les poissons l’avaient remarqué.
Les autres poneys nous laissaient passer pendant qu’on prenait la bouillie hyper-protéinée qui nous nourrissait la plupart du temps. Les murmures ont repris quand on s’est assis à une des tables dans un coin. Quelques Bolts se sont presque assis à côté de nous, mais j’ai vu Spitfire en train de leur lancer des regards noirs à chaque fois qu’ils se rapprochaient d’un peu trop près. Ma poitrine se serrait, et la sensation d’être mis de côté par l’équipe est revenue.
J’ai regardé quelques étalons. Ils essayaient de jeter un œil et tournaient leurs oreilles pour écouter sans qu’on les remarque, mais les Wonderbolts ne sont pas vraiment subtils. J’ai soupiré. « Comment ils réagissent ? »
Spitfire et Streak se sont parlés.
« Ils vont bien. » « Ils paniquent ! »
Fire Streak s’est penché, ignorant la remarque de Spitfire. « Ils ont vu à quel point t’avais l’air dans la merde hier, et tout le monde sait ce qui est arrivé, juste comme ça. » Il a levé les yeux et les a tournés sur le côté, en pleine réflexion. « Je veux dire, je te blâme pas, mec. J’aurais sûrement été pareil. Les Wonderbolts ne sont pas vraiment subtils… » J’aime ce gars. « … mais tout le monde a peur d’être le suivant. »
Je me suis arrêté et je l’ai regardé bizarrement. Je ne m’attendais pas à ça. Avec toute la tension que j’avais causée, je pensais qu’ils seraient excités de m’avoir hors de leurs crinières. Je me suis toujours senti à l’aise au top, et je pense que j’ai oublié à quel point c’était troublant de ne pas savoir si tu allais voler cette semaine. Les autres ont besoin de routine et de stabilité, eux aussi.
Si j’étais un meilleur poney, j’aurais… je ne sais pas. J’aurais fait quelque chose. J’aurais bondi sur le table et j’aurais sorti un énorme, tapageur, et motivant speech pour tout remettre en place. Au lieu de ça, je les ai… abandonnés. J’aurais dû être meilleur ce jour-là. A ajouter à la longue liste de regrets, j’imagine.
A cet instant, je n’y pensais même plus. J’avais déjà assez de mal à équilibrer mon énergie entre la chasse au Braeburn et aider Spitz et Streak a s’ajuster. D’une certaine façon, l’équipe était leur problème cette semaine-là, et ce n’était pas à moi de gérer les étalons. C’était le rôle de Fire Streak, et après toutes les taquineries qu’il m’avait sorties sur l’idée de prendre ma place, ça me faisait assez chier de le voir aussi peu préparé.
J’ai senti une petite douleur dans mon cœur quand on a quitté la cafétéria. Les autres Bolts sont restés hors de notre chemin, et c’était comme si je me faisais à nouveau dégager. La cafétéria était une autre partie de l’académie que j’avais peur de ne plus jamais revoir.
On s’est redirigés vers la Green Room après déjeuner, et Spitfire a dit à Fire Streak d’aller préparer les équipes pour les entraînements de l’après-midi. Il a hésité et m’a regardé avec un air de supplique, mais il s’est envolé lentement quand il a à nouveau regardé Spitfire.
J’ai suivi Spitfire dans son bureau. Elle n’a pas perdu une seconde. « Bien joué, prendre des congés. Ça te fera du bien. » Son ton était plat selon beaucoup de critères, mais pour moi, elle semblait presque joyeuse. « On dirait que ma petite discussion est bien rentrée en toi. »
Elle n’avait pas tout à fait raison. « En fait, ça m’a rendu dingue et j’ai cassé tous mes trucs. »
Spitfire s’est arrêtée net et a tourné sa tête vers moi. Je l’ai vu regarder tous les trucs qui cassaient dans la pièce.
J’ai grogné et levé les yeux au ciel. « Je vais mieux maintenant. »
Elle a soupiré en s’avançant pour s’asseoir derrière son bureau. « Ça vaut ce que ça vaut, mais je vais essayer de te garder du bon côté de Bottom Line. » Le business, toujours. « S’écarter un moment est un bon début. »
« Merci. » Je ne me suis pas assis. Il y avait un endroit où je devais aller, et je voulais vraiment y aller, mais quelque chose pendait en l’air. « Eeeeeeet… » Je me suis un peu tortillé sur place. « Je suis désolé. Pour ce que j’ai dit. Pour avoir fait le dingue. » J’ai eu besoin de faire un gros effort pour la regarder. « Je… tu es vraiment une amie. L’une des meilleures. »
Elle s’est rassisse dans sa chaise, et son regard est tombé sur son bureau. Je ne pouvais pas voir ses yeux derrière ses lunettes de soleil, mais je n’en avais pas besoin. Spitfire parlait toujours clairement, mais cette fois, ses mots étaient marmonnés. « Tu m’as fait du mal, Soarin. »
Okay. Je jure que je ne suis pas un gros con, mais tu dois comprendre quelque chose : Spitfire et moi, on se connaît bien. Je suis sûre qu’elle avait un gros moment d’émotion, mais quand est-ce que j’allais à nouveau avoir cette chance ?
J’ai fait semblant d’éternuer. « ATCHOUM ! » Je me suis excusé. « Désolé, qu’est-ce que tu as dit ? »
Elle a respiré difficilement et parlé un peu plus fort. Je pense qu’elle a un peu tremblé. « J’ai dit, tu m’as fait du mal- »
« AAAATTTCHOUM ! Oh, mince, je suis vraiment désolé. Encore une fois ? »
« Tu es viré. »
« QUOI ?! » Je me suis instinctivement gelé sur place, et j’ai senti mes joues rougir en me détendant une seconde plus tard.
Spitfire a levé les yeux, levé un sourcil, et sourit. « Soarin, t’as pas besoin d’être aussi crispé. » Courte pause. Elle a reculé un peu, et ses yeux se sont écarquillés. « Wouah. C’est une première. » Après avoir secoué rapidement sa tête, elle s’est retourné vers moi. « Tu fais la bonne chose. Je te vois dans deux semaines. Tu vas éviter les ennuis ? »
J’ai un peu dansé sur place. « Est-ce que mon nom est Soarin HCCCCCCWAREZ Windsong ? »
Elle a ri et baissé les yeux, en commençant à remplir quelques papiers. « Je te verrai dans les journaux. »
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Involontairement, j’ai inspiré d’un coup, et Soarin a stoppé son histoire. Je lève les yeux de mes notes et cligne quelques fois des yeux. « Bon. C’était prophétique. »
Soarin penche sa tête sur le côté. « Quoi ? » Je peux voir les roues tourner dans sa tête. Ça va sortir. « Attends… » Et voilà. Ses yeux s’écarquillent, et sa voix devient grave et monotone. « Quoooi. » Il frissonne. « Comment est-ce qu’elle sait ça ? »
Il est à nouveau expressif. Bien. Après avoir posé la question sur Bronze, j’avais peur qu’il veuille tout arrêter.
Autant gratter des détails vu qu’on y est. « Pendant qu’on est hors-sujet… » Soarin retourne son attention vers moi. « Est-ce que vous avez un second nom ? »
Heu. Est-ce qu’il va bien ?
Il y a un moment de silence. Les yeux de Soarin regardant tout autour, et il se marre. Il a l’air tranquille, content tout d’un coup. Ses ailes sont repliées, et sa queue ne bouge même plus. Ni ses oreilles. Il inspire profondément, et son sourire s’agrandit. « Non, mais si j’en avais un, ça sera ‘Bucking’. »
Mon corps s’affaisse et mes yeux se ferment à moitiés. Je réponds d’un plat, « Vraiment ? Soarin Buck- »
Il se relève sur le canapé, penche sa tête en arrière, lève ses sabots en l’air, un grand sourire sur son visage. « SOARIN BUCKIIIIING WINDSONG !! »
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Un petit hoof bump à Spitfire et j’ai quitté le bureau, un peu surpris de voir Fire Streak assis sur l’un des bancs parfaitement polis dans le couloir. Il s’est levé dès qu’il m’a entendu venir. Ses mouvements étaient saccadés, il parlait trop vite et il fronçait les yeux. « Mec, je suis tellement, tellement désolé pour tout ça ! Bottom Line ne m’en a parlé, et je jure –je JURE- que je ne lui ai pas demandé de te renvoyer ou quoi que ce soit, et je ne pense pas que Spitfire le sait aussi ! Et okay, alors tu fais un break, mais tu seras toujours au show du vendredi, pas vrai ?! » Il était très proche de moi.
J’ai tendu le sabot et poussé sur sa poitrine pour me donner un peu d’espace. « Doucement, Streak. » Il a pigé le message et a reculé de quelques pas. « Mais non, je ne pense pas que je serai là. »
« Quoi ?! Ça craint ! » Il se dégonfle. « Je vais avoir besoin de tous les encouragements possibles. »
J’ai levé les yeux au ciel et me suis assis sur un banc, en lui faisant signe de me rejoindre. « Streak, tu attendais ça depuis des mois. »
Fire Streak s’est assis à côté de moi. « Ouais, mais pas comme ça ! Pas en étant mis en selle sans mon pote à côté ! » Il agitait ses sabots en face de moi. « Et c’est tellement compliqué ! Spitfire veut que je maîtrise toute ces nouvelles cascades pour vendredi et il faut s’occuper de la logistique de l’équipe et tout le monde panique et Bottom Line n’est pas foutu de me dire le moindre truc ! » Il m’a regardé d’une façon qui était proche de celle d’un coup en plein ventre. « Et tu ne seras même pas là ! »
J’étais un peu surpris, et tout ce que je pouvais faire était de m’affaisser contre le mur, en fixant le plafond. Je pouvais toujours sentir ses yeux sur moi, et je devais faire un effort pour sortir les mots, « C’est mieux si je ne suis pas là. »
Il a grogné et a parlé platement. « Non. C’est faux. »
J’ai pris le même ton de voix. « Si. Ça l’est. Streak, tout le monde était à bout avant que je me fasse dégager, et si je suis dans les backstages du show, je vais seulement les distraire de leur boulot. Ça ne leur fera aucun bien s’ils continuent à penser que je les juge- ils vont juste continuer à paniquer sur chaque erreur qu’ils font et se demander si ça leur coutera leur place. Là tout de suite, ça serait mal pour le show, mal pour les fans, et mal pour les Bolts » Les mots surgissaient de moi. Je suis peut-être un gros balourd, mais j’ai aussi des moments de lucidité. « L’équipe a besoin de se reconcentrer. Ils ont besoin d’un leader qui les remettra sur la bonne voie, quelqu’un qu’ils peuvent respecter et qui leur donnera le soutien nécessaire quand ils feront des erreurs, comme tu l’as fait avec Cloudhoof samedi dernier. Je ne peux pas, et tu sais que Spitfire ne sera pas le poney dont ils ont besoin. Maintenant, c’est toi. »
J’étais heureux d’avoir pu bien dormir la nuit d’avant, ou sinon, je n’aurais pas été capable de sortir tout ça. ‘Merci, Braeburn.’ L’odeur de l’oreiller est revenue dans mon esprit.
Fire Streak avait toujours la tête de quelqu’un qui venait de tomber dans son gâteau d’anniversaire. « Mais… comment tu fais ? »
J’ai ricané. « Fais semblant. Souris et fais semblant de savoir ce qui se passe. Spitz s’occupera des trucs délicats. » Fire Streak a ri mais avait toujours l’air triste, alors je lui ai tapé sur l’épaule, assez fort pour le faire sursauter. « Ça ira. »
Au moins, il a fini par me regarder. Il s’est levé, a redressé son uniforme, m’a regardé dans les yeux, toujours avec les sourcils froncés, et a sorti un petit, « Merci, Soarin. »
Je me suis levé aussi, et lui ai offert un bro-hoof. « Quand tu veux, numéro un. »
La tête de Fire Streak a reculé un peu, et il a mis quelques secondes pour enregistrer ce que j’avais dit, mais quand il l’a fait, c’était absolument spectaculaire ! Ses yeux se sont illuminés, et ses ailes se sont écartées, et son froncement s’est transformé en plus grand sourire que j’avais jamais vu sur lui. Il a pris le temps de digérer mes mots avant qu’il tende le sabot, mais au lieu d’un petit coup, il m’a agrippé la patte et m’a fait un câlin. Fire Streak n’est pas vraiment le genre de gars câlin-câlin, surtout avec des autres mecs, alors je m’en fichais si ça durait longtemps, drôlement longtemps. C’est pas de sa faute.
Quand il m’a enfin relâché, radieux, je lui ai souri et j’ai hoché la tête. « Va les chercher. »
Il a inspiré profondément et m’a salué. « Prends soin de toi, capitaine. » Il a sauté rapidement et a décollé, avant de sortir, prêt à mener les Bolts vers un super show. Juste au moment où la porte s’est refermée, il a crié, « Je te garde une place chaude ! »
Plus tard, Sunburst et Cobalt Breeze me diraient que Fire Streak a parfaitement effectué toutes les figures- inclus le nouveau Pyre Spiral- même si Fire Streak était convaincu de pouvoir mieux le faire. Dans tous les cas, j’étais super fier de lui. C’était dommage que les médias soient si facilement distraits.
En le regardant voler hors de la Green Room, je me suis senti bien pendant une seconde, mais le couloir était calme. ‘Il sera très bien’, j’ai pensé, mais le reste de l’équipe est rentré dans ma tête. ‘Et s’il était trop bien ? Et si je venais juste de signer ma lettre de démission ?! Putain de merde, c’était peut-être mon dernier discours de motivation !’ Mon cœur battait plus vite, mais je n’allais pas plus de morfondre. Je savais comment mettre de côté ces pensées, et tout ce que j’avais à faire était de continuer à avancer.
Avec mon chèque en poche, j’ai levé haut ma tête, trotté vers la sortie et suis sorti. « J’arrive, Brae. »
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