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Désespoir d'une faux.

Une fiction écrite par La Furry.

La mort, la vie.

     L’alicorne s'était mise à fixer l'hongre du regard, ses yeux grand ouverts, elle comprenait pourquoi ceux qu’elle avait achetés à ce marchand l’avaient suivie. Ils étaient tous prêts à la servir. Et pourtant, elle leur avait rendu leur liberté. Mais aucun de ses esclave n’avait voulu de cette liberté. Pour eux, servir leur reine était comme respirer. Ils n’étaient heureux que si leur maîtresse l'était. Luna releva la tête, apercevant les serviteurs, les esclaves qu’elle avait achetés, ils étaient tous présents. Ils avaient rejoint la pégase et la terrestre, leur offrant caresses et accolades. Puis Dojiga tapa du sabot contre le sol. Tous se retournèrent, ils la regardaient, souriant et s’inclinant face à elle. Luna ne savait plus comment agir, une trentaine de poneys se trouvait dans la pièce, inclinés et attendant un mots de sa part. Luna baissa la tête et plia sa patte avant droite. “Merci d’être là, je ne vous serai jamais assez reconnaissante.”

Aucun son n’arriva aux oreilles de Luna, ils restaient inclinés face à elle. L’alicorne tourna la tête, regardant l’hongre qui se tenait auprès d’elle, il s'était lui aussi incliné. Dojiga releva la tête, ses joues rougissaient à nouveau. “Pour notre reine, nous vous servirons jusqu'à notre mort.” L’hongre frappa du sabot arrière, ce qui fut repris aussitôt par la trentaine de poneys dans la pièce, reformulant la phrase de Dojiga. “Pour notre reine, nous vous servirons jusqu'à notre mort.” Luna se redressa complètement, son cœur battait à un rythme calme et si fort à la fois. Elle était heureuse que ces poneys soient confiants en elle, qu’ils soient heureux. Dojiga se releva, souriant à sa maîtresse, il lui fit signe en pointant son sabot vers le fond de la pièce avant de refermer les rideaux. Luna se retourna, patientant que sa vue s'accommode aux ténèbres de la petite pièce.

Fixant un point rouge, Luna comprit que ce point incandescent était une bougie sur le point de s'éteindre. Elle illumina sa corne, utilisant un simple sort pour raviver la flamme. Une douce lumière se fit, éclairant une table basse, puis la lueur de la flamme dansante de la bougie éclaira une forme de couleur blanche. C'était un drap, recouvrant le corps d’un poney. Luna voulait se rapprocher, mais elle voulait aussi fuir ce moment. Ce poney était son serviteur le plus fidèle, celui qu’elle aimait. Mais cette nuit, elle n’avait pas pu le protéger. Elle se coucha sur son flanc, posant son sabot droit sur le drap. “Pardonne moi de ne pas avoir été capable de te protéger. Pardon Aramacie. J’ai été incapable de faire taire ces nobles, ces licornes qui se croient supérieurs aux autres.” Luna baissa la tête et la posa sur le tissu blanc, les taches rouges étaient encore fraîches. De son sabot, elle le posa sur l’encolure, offrant une dernière caresse au poney.

L’alicorne sentit un corps se placer à ses côtés, sur sa gauche. Elle pouvait entendre la respiration du poney blanc. Elle tourna la tête, le dévisageant. “Tu es mort, pourquoi respires-tu?” Aramacie lui fit un sourire avant de coller son front sur la joue de l’alicorne. L’hongre se redressa, posant son sabot sur celui de Luna. Il tourna un instant sa tête, offrant son regard à l’alicorne. Luna plongea dans le regard du poney blanc uni. Elle semblait pouvoir comprendre ce que l’hongre voulait d’elle. Quittant ses yeux vert, elle tira le drap. La jument s'attendait à voir un poney blanc, mais celui qui s’y trouvait avait la robe noire, sa crinière était couchée sur son encolure. Luna déplaça son sabot, soulevant sa crinière bleue. Elle fit une grimace en voyant la coupure nette. Le sang ne coulait plus, mais le corps était encore chaud.

Luna sentit le museau du poney blanc, soufflant de l’air chaud dans son oreille. Sans se retourner, Luna ferma ses yeux, baissant ses oreilles. “Comment tu peux être chaud, toi qui es la mort ? Pourquoi le corps de ton frère est icii ? Où est le tien ?” Luna rouvrit ses yeux, offrant une caresse sur le front de Tenoce. Ses oreilles étaient encore couchées, elle se sentait sereine, en paix. Pourtant, en ce moment, elle était en compagnie de la mort.

Luna entendit des sabots se déplacer derrière elle, tournant la tête, elle découvrit trois poneys inclinés. Dojiga se releva, ses joues toujours aussi rouges, il leva la tête vers Aramacie. “Il est là, on peut le toucher, on peut le faire souffrir. Et pourtant…. Il n’est pas là.” Il rabaissa la tête, laissant son tour. La pégase à la robe bleue se redressa, faisant un sourire à sa maîtresse, elle se tourna vers l’hongre blanc.

“Tu as toujours été différent, mais on a toujours voulu que tu restes auprès de nous. Tenoce savait tout, tes parents t'ont toujours aimé, même quand tu es revenu.” Sitera souriait toujours, elle se déplaça, s'approchant de l’hongre. Aramacie la rejoignit au centre de la pièce. Sitera baissa la tête, son sourire s’effaça. “Ce jour, où le village a été attaqué. Nous avons souffert, mais celui qui a le plus souffert… c’était toi. Les griffons ne se sont rendu compte de rien. Pourtant, un poney avait disparu pendant le massacre.” La pégase à la robe bleue releva la tête, les larmes lui coulaient le long des joues. “Ont-ils souffert?” Aramacie releva son sabot, essuyant les larmes de la pégase, un léger sourire. Il lui déposa un baiser sur le front. Sitera releva les oreilles. “Quand tu es réapparu parmi nous, tu semblais peiné. Tu as dû les conduire. Tes parents étaient avec les autres villageois.” Sitera releva la tête, plongeant dans le regard de l’hongre blanc. Elle leva le sabot, le posant sur sa joue, descendant le long de son encolure avant de le poser. “Merci, je sais maintenant qu’ils n’ont pas souffert, tu étais là pour eux.”

La pégase à la crinière rose se retourna pour rejoindre Dojiga et la terrestre verte. Arrivée auprès de Nifera, la pégase frotta son visage à l’encolure de la terrestre. Relevant la tête, Nifera poussa un petit hennissement. Elle se mit à rougir de son comportement. Dojiga, l’hongre mauve se mit à sourire avant de tourner la tête vers sa maîtresse, couchant ses oreilles, rougissant de plus belle sous le regard de sa maîtresse. Dojiga fit un pas en avant, s’inclinant. “Veuillez les pardonner, c’est la première fois depuis que nous avons été vendus. Les licornes leur interdisent tout contact… À part leur servir de... Enfin, veuillez les excuser.” L’hongre mauve se redressa, reprenant sa position auprès des deux femelles. Luna fit un sourire aux deux femelles. Elle savait, ce qu’elles avaient enduré. Quand ses autres serviteurs étaient auprès d’elle, elle les voyait s’amuser comme des poulains, elle connaissait aussi les couples et les groupes qui s’étaient formés au sein de son harem qu’elle aimait, elle voulait les protéger. Et ses serviteurs savaient que l’alicorne était là pour eux. Elle, leur reine, leur maîtresse. Se rapprochant de Nifera et de ses deux compagnons, elle baissa son visage et posa un baiser sur le front de chacun. L’alicorne s'arrêta face à Nifera, relevant la tête de la terrestre de son sabot. Luna désirait qu’ils soient heureux, qu’ils puissent vivre en paix et en toute quiétude, sans avoir à craindre que des licornes leur disent ce qu’elles devaient faire.

Nifera ferma les yeux quelques secondes, battant des oreilles. La terrestre plongea dans son regard. “Ma maîtresse, nous vous serons à jamais assez reconnaissant, moi et ceux qui sont auprès de vous.” Nifera rapprocha son museau de celui de sa maîtresse. “Puis-je?” La terrestre avait rougi, battant des paupières, elle offrit un regard que la princesse trouvait très charmeur. Elle rapprocha son museau. Luna ne voulait pas la repousser, mais le moment n’était par vraiment indiqué. Elle tourna la tête, regardant le corps de Tenoce. Luna ferma les yeux, baissant la tête. Elle sentit un sabot lui relever la tête, ouvrant les yeux, Aramacie se tenait à ses côtés. L’hongre ne souriait pas, mais ses yeux vert lui parlaient. Luna pouvait ressentir de la tristesse, mais le poney blanc ne semblait pas être atteint par la perte de son frère, encore moins du fait que c'était lui qui l’avait conduit jusqu'à l’autre monde. L’alicorne se reprit, faisant un signe de tête à Aramacie, lui disant qu’elle avait compris. Luna se retourna, se remettant face à la terrestre qui n’avait pas bougé de sa place, attendant patiemment que sa maîtresse lui donne ce qu’elle désirait.

Luna lui offrit. Sans retenue, elle lui donna un baiser tendre et doux. L’alicorne passa son sabot dans sa crinière d’or, baissant son sabot, elle lui caressa l’encolure. Luna ne voulait plus s'arrêter, elle voulait aller plus loin, elle désirait offrir à la terrestre un moment de plaisir, elle voulait lui faire oublier ce qu’elle avait vécu. Nifera coupa le baiser, levant le sabot et le posant sur l’encolure de sa maîtresse, caressant la cicatrice que la licorne lui avait faite. “Ma reine, nous ne désirons pas oublier, il ne le faut pas. Vous aussi, vous ne devez pas oublier ce que vous avez fait.” La terrestre recula, rejoignit sa compagne et l’hongre mauve. “Nous serons toujours là pour vous maîtresse.” Nifera inclina la tête sur le côté, souriant à l’hongre blanc.

“Il y a 18 ans maintenant. Tu es né, mais comparé aux autres poulains qui voyaient le jour, tu n’as pas pleuré, tu étais déjà tiède.” Nifera se tourna vers Dojiga, puis elle se retourna face à l’hongre. “Est-ce que les anciens nous on raconté ? Tu es mort deux heures avant ta naissance. Tes parent ont pleuré et ton grand frère Tenoce te berçait dans le lit où tes parent t’avaient posé. Ça a été dur, mais après plusieurs heures, ils t'ont conduit au cimetière.” La terrestre se mis à frissonner, elle semblait pouvoir ressentir la tristesse des parents d’Aramacie. Nifera sentit le sabot de sa compagne lui caresser l’encolure. Elle releva la tête, souriant à Sitera avant de tourner la tête vers l’hongre pour reprendre son récit. “Le matin suivant, tes parents se sont réveillés, ton père a cru qu’il rêvait, mais ta mère, elle, t’a serré entre ses pattes, te caressant du sabot. Tu étais là, alors que quelques heures auparavant, ils te mettaient en terre. Les villageois n’ont pas compris au début et le maire a même autorisé à exhumer ton corps. Mais il n’y avait rien.” Nifera se tourna vers Dojiga, inclinant la tête sur le côté. “Tu es au courant, tu as été le premier à le voir.”

Hongre mauve se coucha sur son ventre, croisant ses pattes avant, il pris une grande bouffée d’air. Nifera et Sitera s'inclinaient, quittant la petite pièce, laissant les deux hongres et l’alicorne ensemble. Dojiga invita l’hongre uni à se rapprocher de lui. Aramacie fit quelques pas, rejoignant l’hongre mauve. Dojiga tapota son sabot, invitant Aramacie à s’installer près de lui. “Viens auprès de moi, mon petit.” Luna releva les paupières, l’air étonné au surnom que le terrestre mauve à la crinière bleue avait donné à son confrère. Dojiga regardait Aramacie. “La première fois. C'était avec mon grand père. Je venais le voir, pour lui apporter de la confiture que ma mère m’avait remise. Quand je suis entré dans le salon, tu étais à côté d’elle, cabré, un sabot en appui sur son épaule et tu lui parlais, mon grand père semblait heureux. Moi je ne comprenais pas comment un poulain âgé de 6 mois pouvait se trouver ici, et parler. Tu portais cet habit noir, ta capuche était rabaissée, mon grand père a relevé la tête et m’a sourit, puis il a posé son sabot sur ta tête, te faisant une simple caresse. Puis tu t’es retourné et tu m’as regardé. Je n’avais pas affaire à un poulain quand ton regard a croisé le mien, mais c’était celui d’un adulte. Tu as disparu et j’ai vu que mon grand père n’était plus parmi nous. Son visage était apaisé, il était parti dans son sommeil, sans douleur, en paix.” L’hongre mauve leva son sabot, imitant le geste que son grand père avait fait. Aramacie fit danser ses oreilles à la caresse de Dojiga, puis l’hongre mauve se releva, faisant quelques pas pour se rapprocher de l’alicorne.

Luna releva son sabot, le posant sur l’encolure de Dojiga. “Vous n’avez pas eu peur de ce qu’il était ? Et pourquoi avoir choisi de ne rien dire ? Votre village a vu la mort naître et elle a vécu parmi vous ?” L’hongre mauve dont les joue rougissaient à chaque fois qu’il se trouvait près de sa maîtresse releva la tête, fermant les yeux, il les rouvrit, laissant l’alicorne voir de magnifiques yeux noirs.

“Car il y a bien longtemps que nous vous prions, car vous êtes notre princesse à nous, qui vivons et qui aimons chaque soir à regarder vos tableaux que vous créez.” L’hongre se rapprocha de sa maîtresse, appuyant contre son poitrail. “Nous n’aurions pas pu lui faire du mal, il est l’un d’entre nous, il est la nuit, les ténèbres. Il est celui qui a déclaré son amour à celle que nous suivons, vous. Vous représentez tellement à nos yeux. Oui la mort a décidé de s’installer parmi nous, dans un village où les habitant vouent un amour à l’alicorne de la nuit. Vous représentez l'opposé de votre soeur. Nous sommes un village de terrestres, bien que quelques pégases soient venus vivre parmi nous. Nous étions rejetés par la princesse du jour, car nous n’étions pas à son image, celle qui fait des pégases et des terrestres, de simples serviteurs, ou bien des esclaves.” Luna ressentit un poids lui écraser le coeur, Dojiga parlait franchement et ce qu’il disait était la pure vérité. Célestia avait beaucoup de licornes autour d’elle, mais aucun de ses serviteur n’était une licorne. Ses gardes sont des licornes et rares sont les pégases qui en font partie.

Hongre se retourna, toujours appuyée contre le poitrail de l’alicorne qui lui caressait l’encolure. “Aramacie est la mort, mais il est bon. Le destin a choisi de le faire revenir, d’offrir à ses parents la possibilité d’être heureux. Chaque membre du village l’a vu un jour ou l’autre. Ils ont rencontré un poney blanc avec un habit noir conduire des être chers dans un autre monde. Certains étaient en colère contre lui, car des fois, ce n’était pas un grand-père, mais une jument, un étalon dans la force de l'âge et d’autre fois… des poulains.” L’hongre mauve se redressa, s’éloignant de l’alicorne pour rejoindre le poney blanc. “J’aimerais ne pas mourir, rester auprès de ma maîtresse pour l’éternité. Mais je suis condamné à partir un jour. Et ce jour, je te verrai avec cet habit noir, et cette faux. Ce jour arrivera tôt ou tard, mais par pitié, faites que ce soit le plus tard possible.” L’hongre mauve passa son sabot sur la joue d’Aramacie. Baissant ses oreilles, il rapprocha son visage de l’hongre blanc. “Je suis jaloux de ton immortalité, que tu as eu le courage de dire tes sentiments à notre maîtresse. Je n’aurai jamais le courage de lui dire mes sentiments, j’aimerai être à ta place des fois. Mais je suis incapable de faire ton travail. Nous l’aimons, mais nous sommes éphémères comparé à toi, ou à notre maîtresse. Offre lui notre amour, partage ce que nous voulons lui donner. Un jour, notre village et ses occupants auront totalement disparu. Il ne restera que toi, peut-être que d’autres auront les même envies que nous et serviront notre maîtresse.” L’hongre gardait son sabot contre la joue d’Aramacie, il rouvrit les yeux, le fixant. “J’aimerais qu’elle ne nous oublie pas, les années vont passer, et nous ne seront plus là, j’aimerais savoir qu’elle a des pensées pour nous, ses serviteurs, qu’elle se rappelle de nous.” L’hongre blanc plaça son sabot sur celui de Dojiga, lui offrant un sourire. Aramacie se releva offrant un baiser à l’hongre mauve. Dojiga se retourna, s’inclinant avant de quitter la pièce.

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