Chapitre 2 : l'impossible fuite.

Durant la guerre, Pinkie Pie avait changé de façon radicale :sa crinière généralement ébouriffée était désormais plate, et elle portait un uniforme kaki. Mentalement aussi, elle avait changé : au lieu d'être la fêtarde si connue de Ponyville, elle était désormais très sérieuse et était réputée pour être sans pitié. Personne ne savait pourquoi, mais elle avait rejoint les R.C.U sans en expliquer la raison, ce qui fait que beaucoup de changelings doutaient d'elle. Cependant, son sérieux lui fit gravir les échelons rapidement, et elle s'était retrouvée générale, le grade le plus élevé, en dehors de roi ou reine. Avec sa réputation, personne ne voulait la mettre en colère ou la défier.

"Hep ! La sans-cœur ! Y'a l'roi qui veut te voir !"

Enfin presque personne. Silent Death était un changeling normal, si on oubliait son armure rouge vif qui témoignait de son grade de garde rapproché du roi. Il était le seul changeling, excepté Studium, qui n'avait pas peur d'elle.

"Tu sais que pour m'avoir insultée, je pourrais demander ton exécution ?" demanda Pinkie sur un ton glacial.

"Je sais, mais je sais aussi que tu tiens trop à me tuer par toi même pour la demander, et que t'auras jamais l'accord de Studium" répondit-il.

Depuis les trois ans durant lesquels elle avait travaillé pour les changelings, elle et Silent Death avaient toujours trouvés une bonne raison pour se battre. Pourtant, ils ne se détestaient pas.

"Si tu veux que je te donne une raclée, dit le clairement !" lança la générale.

"Même si j'aurais adoré me défouler sur toi, le roi te veut en un seul morceau..."

"Ça tombe bien qu'il veuille me voir, j'ai quelques questions à lui poser."

Silent Death dut escorter Pinkie Pie jusqu'à la salle du trône. La salle en elle-même était plutôt petite, et était dépourvue de toute décoration. D'ailleurs, le trône en lui-même était plus une chaise qu'un trône. De toute façon, les changelings préféraient l'aspect technique à l'esthétique.

En entrant dans la salle, Silent Death s'inclina, suivi par Pinkie Pie. Studium leur fit signe de se relever, et s'apprêta à dire quelque chose, mais Pinkie Pie fut plus rapide :

"J'ai lu dans l'un de mes rapports qu'un apprenti soldat à été passé apprenti forgeron, et qu'il s'agit d'une décision du Parlement !"

"Et ?" fut la seule réponse du roi.

"Pourquoi est-ce que le Parlement a pris une décision qui devait être prise par un commandant ?"

Studium soupira avant de répondre :

"C'était la première fois que l'on faisait face à une situation comme celle-ci. Aucun autre changeling n'a jamais souhaité faire autre chose que soldat."

La générale semblait ne pas apprécier la réponse qu'elle avait obtenue. Elle était souvent à cheval sur les protocoles. Or, le Parlement venait sûrement de tous les violer lors de la prise de cette décision. Studium s'imagina Pinkie Pie boire son café et lire ce fameux rapport avant de cracher le liquide noir. Il gloussa à cette pensée.

"Peu importe," dit-il "j'ai une mission assez spéciale pour vous. Assez dangereuse, je vous l'accorde, mais l'avenir des R.C.U dépend de la réussite de cette mission."

Il utilisa sa magie pour léviter un morceau de papier et le plaça dans l'une des poches avant de l'uniforme de l'élément du rire. Cette dernière retourna à son bureau avant de lire le papier sur lequel était écrit :

Steamer&Co

Réunissez les Pink Floyd

Trouvez les plans des fusils et autres

Capturez Clockwork Steamer

Un ordre de mission. Pinkie se demanda comment elle allait contacter les mercenaires et chasseurs de primes qui composaient l'équipe Pink Floyd. Elle était la seule à connaître l'identité de chacun de ses membres, même ceux qui composaient l'équipe ignoraient les noms de leurs collègues.

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Le train qui partait du Parlement des changelings à l'Empire de Cristal était étrangement plein de changelings, bien qu'ils furent presque tous déguisés en poneys. Blue, pour sa part, restait sous sa véritable forme. La majorité des changelings présents étaient des soldats envoyés pour renforcer les défenses de l'Empire, la minorité était composée de soldat en repos où trop vieux pour le combat qui souhaitaient sortir de leurs ruches.

L'un des changelings du wagon dans lequel se trouvait Blue attira son attention. Il s'agissait d'un vieux changeling avec une crinière blanche, preuve d'ancienneté, et qui se tenait sur une canne. Bien qu'il tentait de faire croire à son entourage qu'il dormait, Blue le vit jeter des coups d'œil autour de lui de temps en temps. L'apprenti forgeron, qui avait une place assise, la proposa  au vieux changeling, qui refusa en répondant :

"Je suis peut-être pas tout jeune, mais j'peux encore tenir debout, petit."

Blue n'appréciait pas être appelé "petit" et voulu le lui faire savoir, mais le changeling reprit la parole.

"Peu importe, petit, qu'est-ce qui peut amener un soldat aussi jeune que toi à l'empire ?"

"Je ne suis pas un soldat" répondit le changeling bleu.

"Vraiment, petit ? La plupart des changeling ici sont des soldats pourtant."

"Je suis un apprenti forgeron, et est-ce que vous pourriez éviter de m'appeler 'petit' s'il vous plaît ?"

"Très bien," soupira le vieux changeling "mais tu m'expliques d'abord pourquoi tu vas à l'Empire."

"La princesse Cadence tient à ce que j'étudie ici. Selon elle, c'est meilleur pour moi."

"Ahh, cette bonne vieille Cadence. D'après ce que j'en sais, elle adore garder ses futurs conquêtes près d'elle"

"Attendez, vous êtes pas en train de supposer que Cadence serait..." Blue ne finit pas sa phrase et regarda l'autre changeling, qui sourit avant d'éclater de rire.

"Tu devrais voir ta tête ! T'es aussi rouge qu'une tomate ! Plus sérieusement, non, Cadence n'éprouve probablement rien pour toi. Elle est mariée, si tu ne savais pas."

Blue n'avait vraiment pas aimé la blague du vieux changeling. Heureusement pour lui, le train s'arrêta et tous sortirent du train. L'Empire avait dorénavant un grand mur de cristal circulaire qui encerclait la ville, avec au nord et au sud deux portes surveillées par de nombreux gardes. L'apprenti se dirigea vers l'immense tour qui servait de château. Une fois arrivé, la princesse Cadence l'amena vers une forge, et lui présenta Iron Sky, un pégase marron chocolat à la crinière rousse et arborant pour Cutie Mark un marteau et une épée. Il lui présenta les divers instruments de la forge, et le mit au défi de fabriquer une armure sans lui dire comment, afin de voir de quoi Blue était capable.

Blue avait essayé une bonne dia de fois de fabriquer une armure en métal basique, mais peut importe comment il s'y prenait, toutes ses armures avaient échoué. La première, il s'était trompé de "moule" pour le plastron, et ne s'en était rendu compte qu'au moment de l'assemblage. Pour la seconde, il ne l'avait pas assemblé correctement, et l'armure était inutilisable. Et ainsi de suite, toutes les autres armures connurent des problèmes similaires. Au final, il tenta d'en faire une en cristal. C'était incroyablement plus facile, car il suffisait de modeler la forme voulue avec du cristal et de la magie.

"Un peu comme pour la résine de ruche" pensa-t-il.

À ce moment là, il eut une idée. La résine était connue pour être très résistante, mais il était impossible de fabriquer une armure avec car elle avait besoin d'être fixée sur un support. Or, avec l'armure en cristal, qui était déjà assez résistante, il suffisait d'en placer dessus pour la rendre presque incassable. Il exposa son idée à Iron Sky, qui fut plus qu'impatient de mettre cette idée en pratique. Iron Sky sculpta l'armure en cristal, et Blue utilisa sa magie pour placer une couche épaisse de résine sur l'armure, ainsi que pour graver quelques motifs sur l'armure. Ceci fait, ils testèrent la résistance de l'armure en demandant à un garde d'essayer de la briser. Résultat : l'armure résistait très bien aux flèches et au coup de lance, mais la magie avait tendance à dégrader aisément la résine.

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Le groupe qui avait attaqué le village un peu plus tôt était désormais en effectif réduit. Seul Crazy Night, Blood Lust, un pégase et trois autres batponeys avaient survécu à l'embuscade tenue par les poneys mécaniques, sans compter la prisonnière à l'aile mécanisée. Par chance, Blood Lust connaissait un sort de téléportation qui pouvait transporter le groupe en territoire lunaire, à seulement une vingtaine de minutes de marche. Aucun des membres du groupe ne s'autorisait à voler, soit parce qu'il était blessé à l'aile, soit par fatigue. La prisonnière, quant à elle, on lui avait brisé la seule aile non mécanique et un pégase et un batponey tenaient leur lance en joue vers son dos pour qu'elle ne s'enfuit pas. Cependant, elle souriait, et ça énervait Crazy Night au plus haut point.

"On peut savoir pourquoi tu souris ?" lui lança-t-il.

"Oh, je sais pas, peut-être que c'est juste parce que je vais m'échapper dans les secondes qui suivent et que ça me fait plaisir..." répondit la jument.

Les soldats n'eurent pas le temps de comprendre que deux explosions envoyèrent les deux poneys qui la tenaient en joug au loin, et Crazy Night ressentit une douleur vive à la poitrine et aperçu la forme d'un canon de fusil dépasser de l'aile mécanique de la jument. Avoir un fusil fusionné avec une aile, c'était définitivement une bonne chose pour un prisonnier. Un batponey chargea la prisonnière, mais il se prit une balle dans la gorge, le vidant de son sang. Blood Lust profita de ce moment pour envoyer un sort dans le dos de la jument, l'envoyant contre un rocher proche. Un autre coup de fusil de la part de la jument, mais qui ne toucha Blood Lust qu'à la patte. Les deux batponeys à être encore debout chargèrent à leur tour, mais l'un se prit une balle à la tête, et le deuxième ignorait que les plumes qui composait la prothèse de la jument étaient aussi tranchante que des épées. Un coup d'aile à la gorge plus tard, la solaire se releva et s'enfuit, laissant une licorne et un batponey au yeux rouge rubis en vie à son insu.

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"Ici Engine Steamer, vous me recevez ?"

"Ici l'Empire Solaire, on vous reçoit cinq sur cinq. On vous croyait morte, d'ailleurs..."

"Ça s'est joué à peu de choses près... L'un des lunaires pensait que j'étais importante et m'a faite prisonnière, mais je crois pas qu'il m'ait reconnu."

"Il vaut mieux. Où êtes-vous ?"

"En territoire lunaire, j'aurais besoin d'une extraction d'urgence."

"Où ça en territoire lunaire ? Je peux pas envoyer une équipe de secours si je sais même pas où vous êtes."

"Merde... J'vais essayer de trouver un endroit que vous pourrez pas rater, j'vous préviens plus tard."

"Attendez, si vous étiez prisonnière, où sont ceux qui vous ont capturée ?"

"Morts. Ils étaient seulement six. Je crois que je me suis cassé quelques os lorsque la licorne m'a balancée sur un rocher..."

"Bien reçu. Est-ce que vous êtes en sûreté là où vous êtes ?"

"Je crois... Attendez, j'entends du bruit. Faites silence radio jusqu'à ce que j'émette de nouveau."

Les minutes passèrent, puis les heures. Au bout d'un moment, l'officier radio demanda si elle était toujours là. Aucune réponse ne parvint.  

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Celestia était assise sur son trône, devant une table où une carte d'Equestria était posée. Durant de longues heures, elle avait réfléchi à la meilleure stratégie à adopter. Cependant, elle ne connaissait rien de la force lunaire, ni de celle des changelings, qui avaient fait profil bas depuis l'attaque de Canterlot. Un garde entra dans la salle et, après s'être incliné, lui dit :

"Votre altesse, l'un des villages protégé par des Mark III à été détruit. Les quelques soldats qui s'y trouvaient n'ont pas eu le temps de fuir."

"Et les machines ? Combien ont été détruites ?"

"Trente-quatre, votre altesse."

Celestia fit un bref calcul. Cela nécessiterait cinq jours pour récupérer autant de robots, vu que l'usine Steamer&Co n'en produisait que huit par jour. Le garde poursuivit :

"Parmi les soldats morts, la sœur de Clockwork Steamer fait partie des victimes. Dois-je le lui dire ?"

"Inutile. Mieux vaut qu'une telle information ne parvienne jamais jusqu'à ses oreilles. Le connaissant, il serait capable de faire quelque chose d'incroyablement stupide pour la venger." répondit l'impératrice.

Le garde se contenta de hocher la tête en signe d'approbation, même s'il était étonné que l'impératrice prenne une telle décision. Mais que pouvait-il y faire ? Il était un soldat, pas un dirigeant.