Il pleuvait.
C'était sous un ciel gris et sur une terre boueuse qu'un homme en haillon miteux courait dans les bois pour sauver sa vie. Il entendait derrière lui le bruit métallique d'une épée qu'on dégaine. Il se faisait poursuivre depuis des jours et des nuits sans pouvoir manger, ni même dormir.
Dans ses mains tremblotantes, le fugitif tenait une arbalète qu'il avait subtilisée à un garde lors de son évasion de prison, mais il n'avait put récupérer qu'un seul carreau. S'il devait en arriver à se confronter à son bourreau il n'aurait droit qu'à un seul tir... Une seule chance de s'en sortir.
L'homme s'enfonça dans la forêt, sans se préoccuper des branches qui lui blessaient les bras, les jambes et le visage. La pluie l'aveuglait le faisant trébucher dans la gadoue à cause des racines des arbres ou des cailloux qui se trouvaient sur son chemin. Le prisonnier continua de fuir malgré tout car, il se savait condamné en cas de capture.
Le traqueur était un chevalier à l'armure sombre, usée et cramoisie. Son visage était caché sous un heaume à bassinet et sa cape noire était ornée d'un loup blanc barré d'un trait rouge. Dans sa main droite gantée de fer, il tenait une longue lame à l'acier très légèrement pourpre et sur sa main gauche un bouclier noir dont l'armoirie avait été perdue depuis longtemps au fil des combats. Le poursuivant courait lui aussi, mais lui était calme et déterminé. Le déserteur était tout proche et fatigué et... aux abois. Les traces qu'il laissait dans sa hâte étaient aussi facile à suivre que l'odeur pestilentielle d'un cadavre caché dans un palais.
Les traces de pas arrivèrent dans une clairière, où une ruine délabrée et envahie par la végétation se dressait en son centre. A première vue il s'agissait d'un ancien temple païen d'une lointaine civilisation, mais le chevalier n'était pas venu ici pour faire des recherches comme un érudit avec une plume et une montagne de parchemin. Il était venu accomplir son devoir. Alors il pénétra dans l'ancien édifice le bouclier levé et son arme prête à frapper.
Rien que des statues en miettes, d'anciens vitraux en morceaux, les murs et les toits effondrés. Arbres et mauvaises herbes dans chaque coins du temple mêlés aux débris de pierres. Un miroir... Intacte? Cela intrigua le guerrier. Dans, ce qui semblait, une grande salle de cérémonie un grande miroir magnifique trônait sur l'estrade. Il s'approcha d'à peine quelque pas vers sa direction, piqué par une sorte de curiosité mélangée de crainte, que le traître apparut dans le reflet de la glace pointant son arbalète vers son dos.
- Cela m'étonne pas que ce soit toi qui vienne me chercher, Ulrik. Mais j'avais espéré que non. Sa voix ne trahissait aucune hésitation ni fatigue. Seulement un son calme sortant d'un air impassible.
Ulrik se retourna lentement, et observa le triste état de l'homme qu'il traquait.
Des vêtements crasseux et en loques. Des bandages aux pieds et aux mains. Des hématomes, des brûlures et des blessures sur son corps et un visage presque caché par une barbe épaisse et une chevelure blonde trop longue. Il avait était torturé et passé trop de temps à moisir dans les geôles du château.
- C'est terminé prince Adrian ! Rendez-vous et vous aurez un procès équitable, sinon je serai dans l'obligation de ramener votre tête à votre père. Sa voix était aussi dure et froide que le fil de son épée.
- Je ne retournerai pas là-bas mon ami. Je sais ce qui m'attend, procès ou pas. Le prince déchu fit une pose de réflexion et redit d'un ton plus "amical". Tu sais tu peux me laisser filer en souvenir du bon vieux temps. Tu diras à mon royal père que tu n'as pas réussi à m'attraper ou que tu as trouvé mon corps déchiqueté par les loups, invente quoi. Même avec ton rang de bâtard tu as toujours été son meilleur chevalier tu l'as jamais déçu; il te pardonnera.
Si Adrian pouvait voir à travers le casque d'Ulrik il saurait que ce dernier serrait les dents avec une expression de rage à peine contenu.
- Je n'ai pas oublié ce jour-là! Personne n'a oublié ce jour-là! rugit-il. Votre famille, vos hommes, votre peuple. Beaucoup trop de gens ont payé le prix de votre lâcheté.
Le prince déchu soupira sans lâcher sa garde. Car il ne pouvait rien contredire.
- Je suis désolé vieux frère... Mais tu ne me laisses pas le choix.
D'une pression des doigts, le carreau se ficha dans le plastron du chevalier. Juste sous le cœur. Il tomba à genoux en grognant. Adrian saisit une grosse branche d'arbre solide et s'approcha de son ancien frère d'arme pour l'achever pour de bon. Celui-ci, le regard fixé vers le sol, posa sa main gauche sur la tige du projectile qui lui transperçait la poitrine laissant couler une flaque de sang autour de lui. Le fugitif leva sa branche au dessus de la tête de son poursuivant.
- Tu étais mon meilleur ami! Mon plus que frère!... dit le prince Adrian d'une voix qui trahissait ses larmes et sa tristesse.
Mais à la fin de sa phrase, le chevalier saisit son épée et d'un revers du bras, la lame d'Ulrik lui trancha la tête.
Au moment où le corps de l'homme décapité toucha la sol dans une mare rouge la sentence fut accomplie.
Ulrik se releva péniblement en s'appuyant de son bouclier et regarda le cadavre de son ami
- Tu l'as été toi aussi. murmura-t-il.
Tenaillé par la douleur, il s'approcha du miroir pour pouvoir mieux observer son état. Il s'appuya contre le verre, à bout de souffle, et regarda la plaie. Même la plus solide des armures ne pouvait rien face à un tir d'arbalète.
Il leva les yeux vers les nuages gris. La blessure lui serai fatale. Sa vie s'écoula à travers les doigts.
" Finalement, le Divin nous réunira dans les cieux". pensait-il.
Soudain une lumière blanche apparut à travers le miroir et le chevalier noir fut comme "aspiré" dans un tourbillon au-delà du naturel. De la sorcellerie. C'est ainsi qu'Ulrik de Varlënisse, chevalier au service du roi de Blanches-Cimes, disparut de ce monde ne laissant derrière lui qu'un vieil ami exécuté par sa main.
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Moi qui combat en armure je trouve qu'il y a des détails assez surprenant!
comme le casque par exemple :3 Allez petit cours d'histoire : malheureusement une épée ne fait pas "shliiiing" quant on l'a dégaine :p Une armure usé c'est rouillé :p A l'époque les écuyers des chevaliers repeignait les armoiries sur les boucliers, c'est pour ça que les épées à une main et demi s'appellent des "bâtarde" car les chevaliers abandonnes le bouclier pour le maniement et donc n'affiche plus leurs couleurs (l'armure sert de bouclier croit moi ;D)
t’inquiète je te taquine ;) c'est très bien continue ainsi, juste une question! Comment a-t-il examiner sa plaie alors que le carreau était fiché dans la plates d'Ulrick?) voila voila!
Continue ainsi, ça me semble très prometteur.
Comprends moi, auteur! Je m'attendais à lire une vielle fic HiE bien bidon! Comment oses-tu me gâcher ça? ;)