Les soirs d'été sont les plus reposants de l'année. Beaucoup vous le diront et ils vous diront aussi qu'ils sont doux, chauds et vous permettent d'oublier tous vos soucis. Car l'avantage des soirs d'été, c'est qu'ils sont en été. Et en été, c'est les vacances.
Et pour Jonathan, ce n’était pas rien de pouvoir se la couler douce près d'un bord de mer en Vendée.
Après autant de stress pour le Bac, il avait bien le droit de se lâcher, d'être enfin en vacances. Lui qui était d’un naturel travailleur et rigoureux, il avait pourtant bien envie de se détendre. Quittant son appartement de Paris pour prendre des vacances au frais avec ses amis, eux aussi étant de son avis. En peu de temps, ils arrivèrent à Saint-Jean-de-Monts, ville touristique de bord de mer communément appelé une "station balnéaire".
Il faut dire que c’était le cas au vu du décor : une plage de sable fin avec à coté une rue piétonne et des hôtels ressemblant a des HLM. Oui, ils étaient bien dans une station.
Mais c'est ce qui plaisait aux vacanciers. Et ce soir, notre petit groupe d'étudiants comptait bien en profiter. Il y avait donc Jonathan, le travailleur têtu mais au cœur tendre, Léa, la bichonneuse un peu capricieuse et enfin Marc, un asiatique trop enjôleur, mais fidèle et loyal.
Ensemble, ils étaient Bronies. Oui, c'est à souligner, car aucun d'eux n'aurait pu se rencontrer sans ce point commun. On ne sait jamais ce qui pourrait nous arriver, et lorsqu'une chose étonnante vous mène à d'autres personnes tout aussi incroyables, vous pouvez vous dire que c'est une coïncidence ou un signe du destin.
Dans tous les cas, nos trois amis étaient ce soir réunis grâce à ceci et ils comptaient fêter la fin de leurs études et de leur amitié tout naturellement.
Ensemble, ils descendirent la ruelle marchande de la ville. L'ambiance était bonne, les magasins et les bars nocturnes avaient leurs portes ouvertes, prêts à faire des affaires. On pouvait sentir la friture à chaque coin de rue, des churros ou des glaces étaient vendus partout, à vous en faire saliver de plaisir, il fallait juste savoir lequel était le meilleur.
« Jo, si tu me descends sept verres, je te donne, hummm ... deux peluches de ma collec' et ton entrée pour une prochaine convention ! »
Jonathan se sentait tenté par le défi de son ami. Marc le défiait car il savait bien qu'il était trop sobre pour vouloir accepter de se bourrer pour deux peluches et un ticket. Mais Jo voulait rire, alors c'était l’occasion.
« Tu sais quoi Marky ? J'accepte. Mais tu ne viendras pas pleurer lorsque j'aurais ta peluche Lyra dans mon appart'. »
« Ooooooh alors c'est ça. Tu te sens vraiment prêt à boire sept verres de ... vodka ! »
Jonathan n'était pas vraiment impressionné par cette sorte d'alcool. Non, vraiment, il attendait mieux.
« Bon ok. Mais que si toi, tu bois quatre verres d'absinthe. Celui qui tient le mieux a gagné. Toi, tu auras ma collection de figurines et ton entrée ! »
Les deux compères se serrèrent la pince, se regardant tous les deux dans un regard de défi.
Léa, elle, se trouvait juste derrière eux. Elle regardait les escarpins vendus prés d'un marchand de glaces et pour dire vrai, les glaces l'intéressaient plus que les escarpins. Mais la conversation des garçons attira son attention et Léa n'était pas du tout encline à voir ses amis se saouler.
« Dites, vous deux ! Vous allez quand même pas le faire. C'est stupide, vous pouvez pas trouver plus intelligent comme défi ? »
Marc tira une tronche de dix mètres à son ami. Bon sang, elle ne peut pas s'amuser un peu, pensa-t-il.
« Comme quoi ? Compter le plus de grains de sable sur une superficie de dix mètres carrés ? Oh non attends. Compter le plus de touristes obèses et gras que l'on rencontrera ? »
Jonathan renchérit. "Obèses et chauves avec un sac banane. Le premier qui en trouve un a gagné ! »
Finalement les deux amis acceptèrent et s’enfuirent d'un coup, chacun de leur côté. Laissant Léa complètement déboussolée. Ils comptaient se saouler ou pas ?
Jonathan parcourait les rues à toute vitesse. Slalomant entre les gens, il fallait trouver la perle rare. Trop fin, trop petit, trop grand, trop de cheveux. Finalement il arriva dans un bar prés de la plage. "Le Belem". Là, il le vit ! Le plus beau spécimen de touriste jamais vu, il avait même des sandales le cochon. Vite, le téléphone ! Mais d'un coup ce dernier sonna. Il le décrocha.
« Ouais allô ? »
« Eh Jo, je l'ai trouvé notre obèse ! Il est dans un bar. »
« Hun ? Attends lequel ? »
« Le Belem'. Roooh si tu le voyais ! »
« Bah en fait, moi aussi je l'avais trouvé. »
« Quoi ? Attends une seconde. »
Jonathan tourna la tête en direction de son ami pour voir qu'il était en fait à seulement cinq mètres de lui.
Jonathan reparla à son téléphone. « Dis... et si on disait que c'était un match nul ? »
« Conclut. »
Ensemble, ils se rejoignirent à une table du bar. Ils réfléchirent tous les deux à comment ils pouvaient bien se départager. Mais Jonathan voulait s'amuser et il était hors de question d'en rester là.
« Ecoute Marki. On n'a qu'a rejouer le coup des shots. »
« Hmmmm ... Ouais pourquoi pas. Même si mon foie de jaune est habitué au pire des saké, t'as peut-être une chance. »
Jo et Marc se sourirent mutuellement. Ce soir, ça allait être soirée shooter !
Jonathan n'était pas tout à fait emballé, son coté strict le poussant à refuser. Mais ce soir, ce n’était plus Jonathan le bûcheur qui parlait, mais Jonathan le fêtard.
Ils commandèrent ensemble les shots nécessaires. Des gens commençaient à se rassembler prés d'eux. Le barman les appelait, tout le monde voulait assister au défi du soir.
« Très bien jeunes hommes. Chacun votre tour, vous buvez un shot. Il ne doit pas rester une goutte dans chacun des verres. Le premier qui vomira ses tripes aura perdu. Alors vous êtes prêts ? »
« Prêt ! »
« Prêt ! »
« Alors buvez ! »
Jonathan commença le premier. Gorgées par gorgées, ils avalèrent leurs boissons tels des soûlards assoiffés. Leurs ventres ne devait ressembler qu'à un tonneau remplit de vinasse. Ce soir, ils voulaient se dépasser.
Pour dire vrai, jamais encore Jo et Marc n'avaient joué à un tel jeu, mais leur excitation était à leur comble. Autour d’eux, les gens les encourageaient.
« BOIS ! BOIS ! BOIS ! »
Peu à peu, Marc commençait à vaciller. Son visage blanchissait. Jonathan non plus n'était pas au meilleur de sa forme.
« Alors Mar... Marki. On a son foie qui lâche ses ... ses reins ? »
« Tais-toi ! Ferme t-ta gueule ! Je vais boire la bouteille enti ... entière s'il le faut. Je vais les bouffer ces verres ! »
Six shots, huit shots, dix shots, douze shots. Les deux compétiteurs ne lâchaient rien. Puis d'un coup, Jonathan se sentit de plus en plus faible. Des courbatures se faisaient sentir au niveau de ses jambes, un mal de crâne énorme lui venait, ses mains ne lui répondaient plus.
« Euh... je crois que je me sens... mal. J'ai...»
Marc termina son verre. A moitié défaillant, il narguait son ami.
« Alors quoi d'Jo ma biche ! On peut plus ... plus ... plus ...»
Marc s’effondra d'un coup sur le sol, frappant son visage contre le carrelage. Il était complètement assommé.
Le barman compta les secondes, et puis d'un coup il leva le bras de Jonathan.
« Et bien mesdames et messieurs ! Nous avons un vainqueur ! »
Tout le monde applaudissait à la victoire. Des gens ronchonnaient face à leur pari perdu, tandis que d'autres se félicitaient d'avoir remporté un si joli pactole.
Jonathan était seulement content d'avoir gagné. Marc ronflait doucement su le sol, baignant son visage dans sa bave.
Jonathan commença à se déplacer vers lui, mais de plus fortes douleurs se firent sentir. Ses bras, ses jambes, tout son corps commençait à lui faire souffrir le martyre.
« MARC ! JO ! MERDE MAIS QU'EST CE QUE VOUS AVEZ FOUTUS !? »
C'était Léa, arrivant trop tard pour voir le match. Vraiment, elle pensait bien être la nounou de ces deux abrutis.
Elle vint aider Marc à se remettre sur pied. À moitié somnambule, ce dernier bavait généreusement sur l'épaule de Léa. Jo, lui, était complètement dans le flou, les effets de l'alcool passant vite.
« Vous deux, je vais vous mettre une laisse à partir de ce soir. Hors de question de vous retrouver saouls comme ça toutes les nuits ! »
« Euh Léa.... dit. Je me sens... bi... bi... bizarre. »
Jonathan se sentit défaillir, tout lâché, il n'allait pas être éveillé bien longtemps.
Alors que le sommeil vint peu à peu s'installer, la dernière chose que Jonathan entendit était Léa qui ronchonnait.
« Vous deux, vous pouvez être sûr que cette nuit, on s'en souviendra. Je vous le garantis ! »
Au loin l'on pouvait entendre le son des camions de pompiers fonçant dans la nuit, des sirènes de police commençant elles aussi à résonner en ce soir d'été.
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Ouais je sais, pour la ville je cherchais a ne pas être fictif mais vraiment à être dans le plus réaliste possible. :)
Saint-Jean-de-Monts ça passe vraiment pas inaperçu :p)