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The First Pony-Griffon War

Une fiction écrite par Especiel.

Chapitre 1: Tears

~\\Rapport (simplifié) pertes matérielles, militaires et civiles//~

Pertes matérielles :

>>Villes détruites ou occupées :

-Baltimare : Détruite. Nombre survivants = Inconnu. Occupation = Oui

-Fillydelphia : Encore debout. Nombre survivants = 17% de la population totale de la ville. Occupation = Oui

-Manehattan : Détruite. Nombre survivants = Inconnu. Occupation = Négatif

Pertes alliées :

Dix-sept mille (17000) Soldats :

-Cinq mille (5000) poneys terrestres

-Dix mille (10000) pégases

-Deux mille (2000) licornes

Plusieurs dizaines de milliers de civils. Indénombrable pour le moment.

Rapport de l’officier calculateur…

**********************************************************************************

Twilight laissa tomber le rapport sur le sol. Ses ailes entrouvertes depuis peu s’affaissaient alors que son expression passait du désarroi à l’horreur. La princesse de l’amitié n’avait pas encore reçu le nombre officiel de morts de cette affreuse guerre, et elle ne l’avait pas attendu avec joie. Même si son officier principal lui avait promis un calcul rapide des données des pertes, l’alicorne avait dû attendre presque deux semaines avant de le recevoir. Mais elle ne pouvait en vouloir au jeune gradé. Être à son âge sur le champ de bataille pour compter le nombre de poneys tombant à ses côtés… elle avait du mal à se l’initier dans son esprit.

Son bracelet digital accroché au sabot gauche vibra, la ramenant à la réalité. Elle leva la patte et rapprocha l’outil électronique de son visage. D’une impulsion magique, elle fit taire la sonnerie venante.

« Princesse Twilight Sparkle j’écoute. »

Un écho se fit entendre dans l’appareil avant qu’une voix enraillée par la distance d’appel ne réponde.

« Twily, c’est Spike… »

La princesse souffla de soulagement. Elle n’aimait pas beaucoup cette chose qui permettait de communiquer avec les autres à distance. Ça n’était apparu que depuis vingt ans et elle ne se sentait toujours pas à l’aise avec une telle machine.

« Je t’écoute Spike, qu'y a-t-il ? »

« C’est les griffons, nous… » Un bruit de pétarade se fit entendre et le jeune dragon dut se stopper un instant, « … nous avons été pris de revers, ils ont encore déployé une nouvelle arme. D’après mes brèves observations, je dirais en cinq mots « Arme. Automatique. À. Longue. Portée. Mais je n’en suis pas sûr, ils… » Un bruit d’explosion se fit entendre qui fit sursauter la jument qui commençait déjà à suer de peur pour son ami.

« Spike mais bon sang sors de là ! »

« T’inquiète Twily, nous avons la situation en pattes, nous avons la supériorité numérique pour le moment. Je te préviens si ça change… »

« Attends Spike ! » Un bruit d’explosion coupa la princesse. La communication s’arrêta et un long grésillement, s’ensuivit, plongeant la princesse dans un remord sans fond.

« Mais qu’est-ce qui m’a pris de l’envoyer là-bas aujourd’hui… » Les oreilles sifflantes dû au sang accumulé par le stress, la princesse s’assit deux secondes sur le tapis qui recouvrait le sol marbré glacé de la salle du trône.

Maudite guerre… quand je pense que ça a commencé à cause d’une putain d’histoire de territoire… se dit Twilight avant de mettre le museau dans les pattes avant. Sa crinière en pagaille, signe d’un constant manque de sommeil, roulait sur ses épaules meurtries par l’armure blanche et grise qu’elle doit constamment porter… au moins depuis la tentative d’assassinat par un poney à la solde des Griffons. Ses yeux se portèrent instinctivement sur les six sièges l’entourant. Ils n’avaient pas bougé. Malgré les années. Un soupir de tristesse la reprit et elle faillit se mettre un sabot dans la mâchoire, sentant les larmes monter.

Non !! Pas encore, ne pleure pas encore ! S’ordonna-t-elle, T’as assez pleuré comme ça depuis cent vingt ans !! Cette légère allusion pourtant à la perte de sa dernière amie suffit à la faire renâcler de tristesse. Ses ailes ouvertes et posées à même le tapis propre au sol semblaient essayer de se battre contre leur position naturelle. Une pensée la traversa rapidement. Depuis combien de temps je ne me suis pas lissé les ailes ? Heureusement pour elle, cette idée lui fit oublier un instant ce qui lui passait par la tête.

Elle se rassit et attrapa son aile entre ses dents. Elle passa délicatement chaque plume contre sa langue afin de la rendre soyeuse. L’une d’elle, un plume matrice, était froissée et sa base mal positionnée. En temps normal, l’alicorne l’aurait senti, mais cette fois, sans doute par le coup de sang que Spike lui avait fait, elle n’avait pas mal. Elle l’attrapa entre ses dents et tira un petit coup sec. La plume se remit en place et se fit lisser en prime. Quand la jument eut fini celle de gauche, elle s’affaira à celle de droite. Pourquoi celle de gauche en premier ? Aucune idée, peut-être parce que la gauche est l’emplacement imagé du cœur, et que faire ainsi la rapprocherait de ses amies disparues. Non ! Elle ne devait pas penser à cela, Equestria a besoin d’une gérante sûre d’elle et non une pouliche apeurée… et pourtant…

Un soupir sortit de sa gorge alors qu’elle finissait les dernières plumes. Elle releva la tête et regarda autour d’elle, emprise à un de ses sentiments qu’elle redoutait tant depuis le décès de ses plus proches amies : le manque. Tout en se relevant, elle plaqua ses ailes propres contre son flanc dans un petit bruit de vent. Son armure renforcée au quevloor*, un polymère thermoplastique grandement résistant, au-dessous, émit un petit Ding quand elle s’étira. Elle n’était pas levée depuis longtemps, environ deux heures. Les gardes l’avaient laissée dormir un peu sachant ce qu’elle avait fait la veille. Une grimace coupa son visage alors que les souvenirs l’assaillirent comme une nuée de paratristes.

Elle se souvenait de la longue ligne de dix poneys et quinze griffons, tête baissée, une arme à feu pointée sur la nuque par des officiers. Elle se souvenait du Bang distinctif des armes tirant à peu près en même temps. Elle se souvenait du regard triste et horrifié des prisonniers avant leur exécution. Elle se souvenait surtout du regard de celui placé juste devant elle. Il avait des airs à la jument Cherilee, une institutrice de l’époque de son couronnement, sûrement un descendant. Elle se souvenait de ses yeux, implorant la pitié et le pardon avant que le coup ne retentisse et que ses yeux se referment pour toujours.

Elle s’en souvenait surtout parce qu’elle avait vomi tout le reste de la soirée. Quand elle pense que cette putain de guerre l'a obligée à les regarder se faire descendre comme du bétail, juste pour « ne pas faire de prisonniers » avait dit le général Fastcloudy, juste parce que aucun n’avait osé donner de renseignement stratégique sur l’avancement technologique des griffons.

Son sabot frappa avec rage le sol et elle l’entendit craquer. Son sabot scintillant de magie lui fit comprendre qu’elle avait lancé un sort sans trop le vouloir. Heureusement pour elle, ça n’avait pas abîmé le tapis… le tapis qu’avait confectionné Rarity.

Rarity…

Ses yeux se tournèrent d’eux-mêmes vers le siège orné de trois diamants. Son légendaire petit coussin rouge aux bordures dorées posé délicatement dessus. Malgré le fait qu’elle s’efforçait de ne pas y penser, toutes ses images, ses rêves, ses idées se ramenaient au fur et à mesures vers les défuntes amies. Un sourire triste parcourut son visage comme une cicatrice. Rarity avait été la dernière de ses amies à quitter ce monde. Elle avait quatre-vingt-dix-sept ans exactement. Et même si ça faisait cent vingt ans qu’elle était partie, ça lui semblait être hier…

Son regard tourna au fur et à mesure sur les différents sièges, lui rappelant à chaque fois une amie chère partie pour toujours. Une larme coula sur sa joue jusqu’à toucher le métal tiède de son armure. Non, elle ne succomberait pas à une nouvelle crise de larmes, pas ici en tout cas. Elle attendrait le soir pour se rendre sur leur dernière demeure, à deux pas du château. Toutes avaient demandé une tombe modeste, juste ornée de leur marque de beauté. Même Rarity, ce qui avait sur le coup surprit la princesse. Mais même aujourd’hui, leur tombe était bel et bien entretenue par les soins de l’ancienne bibliothécaire.

Un Bip Bip retentit, la tirant de sa rêverie. Elle remonta son bracelet à portée de voix, se rappelant soudain de son ami encore en vie, du moins elle l’espérait.

« Princesse Twilight Sparkle j’écoute ? »

« Twily c’est moi. » Un grand soupir de soulagement prit la princesse au dépourvu, coupant un peu Spike dans sa lancée. « Je vais bien, on a réussi à se retrancher dans une cabane près de Dodge Junction. Une partie a battu en retraite, je pense que je… Pan Pan Pan !! Saleté de piaf Pan Pan Pan !! Crr. »

« Spike ?! Spike tu me reçois ?! »

« Ou… olé… light… sata… fon… rde. »

« Quoi ? »

« J’ai dit désolé, j’ai était pris par surprise. Un de ces satanés griffons était passé par derrière, putain… un peu plus et il me plombait les écailles… Ne t’en fais pas je rentre au plus vite. Terminé. »

« Non attends ! » Trop tard. Le petit grésillement parasitaire de l’appareil marquait la fin de la communication. Elle grinça des dents et faillit donner un coup de sabot dedans de rage et de peur. Elle ne supportait pas l’idée que Spike soit si loin et tellement en proie à une mort certaine. Il avait beau avoir doublé de volume depuis qu’elle le connaissait, elle avait beau savoir qu’il avait considérablement mûri depuis la mort des cinq autres porteurs des éléments d’harmonie, elle avait beau même simplement savoir que c’était devenu un parfait combattant aux armes à distance, elle ne supporterait pas l’idée qu’un jour, son dernier ami le plus cher encore en vie, ne rentre pas. Elle savait bien que la cuirasse d’un dragon était dure et qu’une balle ne suffirait pas à la percer, mais c’était suffisant pour l’affaiblir. Et il n’était pas invincible non plus. Décidément, la jument s’en voulait de plus en plus pour ce qu’elle faisait subir à ce jeune dragon. Il n’en était même pas à son 1/10 de vie alors l’imaginer mourir de cette façon serait catastrophique. Autant pour la perte que cela représenterait, mais surtout pour le moral de Twilight.

Un autre son la fit sortir une nouvelle fois de ses pensées. Elle s’apprêta à foutre un coup de sabot dans le bracelet quand elle remarqua que le son ne venait pas de là. Tout en tournant la tête aux alentours, elle n’entendit que le faible écho que la grandeur de la pièce amplifiait. Elle ouvrit soudain les yeux, ces sons s’apparentaient plus à des murmures qu’à des bruits autres. Un autre bruit, ressemblant à un carillon, attira son attention vers le haut. Les racines de son ancienne demeure pendues au plafond auxquelles étaient accrochés les prismes avec les souvenirs de ses amies se mirent lentement à se balancer, comme poussées par un coup de vent, pourtant inexistant remarqua la jument avant de s’envoler pour aller jeter un œil.

Les cristaux attirèrent ses yeux de toutes parts, seules traces agréables de ses amies. L’un d’eux en particulier attira son attention. Elles étaient toutes là, ses amies, arborant un sourire rassurant, comme pour essayer de la réconforter. Twilight passa un sabot dessous et la rapprocha délicatement de son visage, sentant les larmes revenir, mais les laissant couler cette fois. Le murmure sembla s’intensifier.

Tout en regardant l’image, analysant chaque détail de ses amies, comme la crinière en vrac de Pinkie, le chapeau de cowpony de Applejack, la corne de Rarity, les ailes de Fluttershy, les yeux de Rainbow Dash, elle essaya de percer le sens du murmure, s’il y en avait un. Il lui sembla entendre des mots réconfortants comme « nous serons toujours là pour toi », ou encore « rien ne nous séparera »… Comme si ces mots était prononcés par ses amies elles-mêmes.

Une myriade de larmes finirent leur course au sol tandis que la jument profitait de ces paroles et ces images réconfortantes. Elle ne savait pas d’où ils venaient, et en temps normal, son esprit cartésien lui aurait fait chercher une explication. Mais elle se laissa plutôt envelopper de cette sensation de bonheur qu’elle n’avait pas ressentie depuis bien longtemps.

Elle essaya de placer quelque chose entre deux hoquets de sanglot.

« Les… les amies… si vous saviez comme les choses ont changé… les nouvelles armes… les morts… tellement de morts… »

Elle serra le joyau contre son corps, espérant qu’il le traverse comme pour faire de ses souvenirs quelque chose d’intelligible, à l’intérieur d’elle. Le prisme sembla réagir à ce contact, et tous les autres se mirent à scintiller, comme diffusant une magie de bien-être.

« Quelle ironie vous ne trouvez pas », demanda-t-elle les yeux fermés, serrant toujours le Crystal, « je suis princesse de l’amitié et je n’ai plus que Spike comme ami… » Une de ses larmes toucha le Crystal qui émit un petit son agréable. L’envie d’entendre plus en profondeur la voix de ses amies la fit lancer un sort sur les cristaux accrochés. Célestia lui avait fait la surprise il y a cent soixante ans de cela, de rendre magique les prismes et leur permettre de retenir des sons. Elle écoutait à chaque fois la voix persuasive d’Applejack lui disant de ne pas renoncer, la voix amusée de Rarity qui lui souhaitait bonne chance, la voix surexcitée et de bouche sûrement pleine de friandises de Pinkie lui ordonnant de toujours s’amuser, la voix douce de Fluttershy lui demandant de se souvenir d’elles et la voix enthousiaste de Rainbow Dash, lui disant de suivre ses rêves. Chaque phrase fut ponctuée par des larmes touchant le sol dans un Shpoc ! L’alicorne avait beau entendre toujours les mêmes, elle ne pouvait pas s’empêcher de pleurer à chaque fois.

« Elle a bien changé la Twilight sûre d’elle et forte d’avant, maintenant c’est une peureuse ne supportant pas de voir dans quel monde elle vit. » Elle gloussa tristement, évacuant sa tristesse par ses larmes. Ses larmes avait coulé la première fois il y a cent quarante ans, lorsque sa première amie la quitta. Même si Pinkie lui avait demandé en souriant de son visage ridé par l’âge, de sourire à son enterrement, Twilight, ainsi que ses amies n’avaient rien pu faire contre leurs larmes. Depuis ce jour elles tombaient sans cesse. Des fois Twilight se demandait même d’où pouvaient venir autant de fluides lacrymaux. Elle avait bien essayé de s’attarder sur le sujet pour essayer de s’oublier un peu dedans et ne plus penser à sa tristesse.

« Vous avez eu de la chance de ne pas connaître la guerre les filles… vous verriez tous ces poneys morts… toutes ses pertes… toutes ses familles déchirées… par ma faute qui plus est… »

Elle sentit un sabot se poser contre son épaule. Un sabot au contact rassurant, un sabot voulant qu’elle arrête de pleurer. Quand elle se retourna, elle se crispa, sous le choc. Il n’y avait personne hormis les cristaux qui continuaient de danser, poussés par quelque chose d’invisible. Ses yeux se portèrent à l’épaule où elle avait senti ce contact. Une mèche s’y trouvait. Mais je ne suis pas folle, ce n’était pas ma crinière quand même… Le souvenir de cette pression sur son épaule ne laissa pas de place au doute. Le pire étant qu’elle avait l’impression de connaitre se contact… comme si… Non non Twilight tu es fatiguée tu divagues. Elle avait cru reconnaître le contact d’Applejack. En contrebas, la jument ailée entendit une explosion, mais qui ne l’effraya pas, aussi incroyable que cela puisse paraître par la guerre régnant au dehors. Des confettis volèrent de partout. Un canon caché ? On ne les a pas tous enlevés ? Le souvenir de la jument rose qui en avait cachés partout la fit rire et elle redescendit, laissant le prisme retrouver sa place. Elle constata les dégâts en gloussant, chose qu’elle n’avait pas faite depuis plusieurs années. La salle était pleine de confettis et de rubans. Mais une question la titilla pourtant. Entre ce contact et ce canon s’allumant tous seul… une pensée s’initia dans son esprit… une pensée agréable qui aurait pourtant fait faire des cauchemars à un poulain. L’idée que…

Toc ! Toc ! Toc ! Le bruit de la porte la coupa dans ses pensées. Elle somma la personne qui a frappé d’entrer et s’assit un instant. Un bras écaillé se montra et Twilight sut, dans un soupir de soulagement, le troisième depuis ce matin, qui c’était avant que la tête de Spike ne passe l’embrasure de la porte.

« Twily je suis ren… » Il se stoppa, observant d’abord l’état de la pièce, puis l’état de son amie. « Twily… tu as encore pleuré ? »

Les yeux rouges et gonflés de la licorne ailée ne laissèrent pas de place au doute. Cette dernière soupira et regarda le jeune dragon s’approcher.

« C’est si dur… les crises de larmes viennent sans prévenir tu sais… »

« Oui je sais… » fit le dragon s’approchant et la prenant dans ses bras pour la consoler. Elle l’accepta volontiers et le lui rendit en souriant.

« Alors, des nouvelles du front ? Hormis celles que tu m’as communiquées par radio ? »

« Oui, nous avons de nouvelles recrues, fraîchement débarquées de Las Pegasus. »

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Note de l'auteur

Voici le chapitre 1 de ma nouvelle fiction catégorisée dans les fictions du futur des Mane 6. ^^
Je ne sais pas trop ce que ça donne, j'ai essayé de mon mieux de recopier la Twilight de la série donc je ne sais pas trop à quoi ça ressemble. xD À vous de me dire. ;-)

* Le Quevloor est un dérivée du mot Kevlar, je ne voyais pas comment le nommer autrement. ^^"

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