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L'histoire d'un roi

Une fiction écrite par Kawete.

Prologue

Je ne me souviens pas de tout en détail, mais je vais vous raconter ce dont je me rappelle.

[...]

Mon frère et moi n'étions pas très proches, et j'ai très peu de souvenirs de lui. Je me souviens qu'il était capricieux, violent et très colérique, mais il était mon frère.

Un jour, alors que je venais d'avoir neuf ans, il disparut. Mes parents, souverains de leur contrée, étaient effondrés. Après tout, il fallait que moi, chétif et érudit, je reprenne le trône à la place de ce jeune garçon qui aurait été un valeureux guerrier.

[...]

Les années passèrent et je succédai père au trône à l'âge de seize ans. Le rôle de monarque ne me passionnait guère cependant et je passais mon temps libre à étudier sans relâche, à servir la science comme je le pouvais.

[...]

Je ne sais plus exactement ce qui s'est passé ce jour là, je devais avoir vingt et un ans, le pays n'allait pas bien, une guerre se préparait. Je me promenais dans l'une des allées du grand jardin royal, et après, je ne sais pas. Je crois que je suis tombé. Tombé sans fin...

Le jeune roi avait rigoureusement noté chaque détails dont il se souvenait. Mais à dire vrai, il avait été poussé dans le grand puits ce fameux jour.

Quelques chevaliers véreux et désireux de guerroyer avaient envoyé un mercenaire accomplir la tâche ingrate, qui était somme toute « un malheureux accident ». Mais ça, le roi ne le sut jamais, car, lorsqu'il avait ouvert les yeux après sa mystérieuse chute, il n'avait vu que couleurs et enchantements. Cette contrée n'était pas la sienne, et il était déjà désireux d'en connaître les moindres recoins, tant l'ambiance lui inspirait joie et curiosité. Son apparence était différente aussi, mais il avait conservé son médaillon : le symbole de la royauté, un triangle en or massif, percé lui même de trois cercles aux pointes, ainsi que d'un triangle plus petit au centre. Le bijou que lui avait offert son père en gage de succession au trône. Ses ailes nouvelles allaient l'aider dans sa soif d’exploration et ce pelage ne pouvait que lui être utile face aux éléments.

Caché, et tel un scientifique, il avait observé les myriades d'espèces ; tantôt des créatures dotées de parole, tantôt des espèces communes tels des papillons ou des insectes. Parfois il était effrayé lorsqu'un dragon le survolait, d'autres fois il voulait se mêler à ces poneys naïfs et oisifs, si joyeux de vivre et de partager. Mais il n'avait pas osé, restant ainsi à noter ses découvertes dans un petit journal fait d'écorces et de feuilles. Plutôt rudimentaire, mais il s’était contenté de ce qu'il avait trouvé. En quelques mois, et sur une zone restreinte, il en avait assez appris pour distinguer les créatures amicales de celles moins fréquentables.

C'était avec assurance que le roi s'était avancé un jour vers des poneys qui jouaient près de l'étang. Il avait souri, ouvert amicalement les bras à leur intention. Mais la réaction des poneys n’avait pas été celle qu'il escomptait. Répugnés à la vue de cette bête aux ailes draconiennes et au pelage sombre, quelques-uns avaient pris la fuite, tandis que d'autres avaient tenté de le repousser avec des pierres. Il avait alors disparu, misérable, dans les bois. Il s’était demandé sans cesse ce qu'il avait pu faire de mal, pourquoi cette soudaine hostilité, s'était-il trompé après tout ? Durant des jours, il avait réfléchi. Cette solitude était devenue un poids. Si les poneys, espèce dominante de cette contrée ne voulaient pas de lui, alors qui d'autre ?

Plus il avait observé ces créatures s'ébattre et s'amuser insoucieusement, plus elles lui avaient paru écœurantes et décevantes. Cela couplé à son isolement lui avait insufflé une haine presque insensée envers les poneys qui l'avaient rejeté. Il était vrai que son apparence s'apparentait plus à celle des dragons, mais ces derniers lui semblaient hostiles.

Alors qu'il marchait dans la forêt en pleine journée, une créature violette avait attiré son regard, elle semblait être un dragon, mais terriblement petit. Il avait trouvé sa chance : approcher ces créatures encore inconnues pour lui ! Le petit dragon avait senti qu'on l'observait et s’était retourné prudemment avant de lâcher un hoquet de terreur face à cet inconnu. Il aurait voulu courir et se cacher mais il fut retenu par la queue ! Il avait d’abord supplié d'être épargné, puis imploré, et s'était finalement résigné. Le roi avait tant de questions à lui poser, il ne pouvait pas abandonner sa proie !

De fil en aiguille, l'après-midi s’était écoulée si rapidement qu'ils ne l'avaient pas réalisé. Ainsi, le roi avait profité de ce temps pour en apprendre davantage sur cette race : le petit dragon était en vérité répudié par les grands, principalement parce qu'il n'était pas ailé. Spike, c'est ainsi que le roi l’avait nommé, errait depuis peu dans la forêt, il n'avait aucun souvenirs, ne savait pas ce qui lui était arrivé et ne savait pas où aller. Trop peu d'informations pour le flot de questions, mais le petit dragon semblait si désespéré et l'autre si seul...

Ils étaient ainsi devenus tout l'un pour l'autre. Ils restaient à l'écart des dragons et des poneys, le roi insistant pour que Spike ne s'approche pas de ces derniers - stupides et intolérants - qui lui auraient fait du mal. Ils avaient voyagé plus en avant vers le sud, afin de retrouver les contrées souveraines du roi. Ils avaient décidé de marcher de jour et de se reposer la nuit, se contentant simplement d'éviter leurs ennemis, de ramasser et cueillir de quoi se nourrir. Par chance ils ne traversaient que très peu de terrains hostiles à la vie, bien qu'ils avaient craint un moment de se trouver dans un désert, il s'était avéré que sa traversée n’avait duré qu'un jour.

A force de marche cependant, ils avaient atteint une terre étrange englobée de brouillard. La verdure y était inexistante, le ciel semblait plus sombre et le chemin était parsemé de roches noires acérées. Devant eux, au loin, se dessinait une forme s'apparentant au sommet d'une montagne dont la base se perdait dans l'obscurité insondable. Mais ne sachant pas jusqu'où cette zone s’étendait ni à l'ouest, ni à l'est, ils s'étaient engagé dans la brume, non sans appréhension...

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Note de l'auteur

Je tiens à remercier lnomsim et Kuroko.

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