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Avana au pays magique des poneys

Une fiction écrite par Kawete.

Avana

- Ok, c'est parti.

***

- Lève-toi vite, tu vas encore être en retard !

Avana se leva avec précipitation et courut à la salle de bain, sa mère avait hurlé depuis le bas de l'escalier, comme tous les matins. Après sa douche, elle sauta dans son jean, puis enfila un simple débardeur. Elle se débarbouilla rapidement, en relevant son visage plein d'eau vers le miroir au-dessus du lavabo, elle examina ses longs cheveux bruns, ses yeux en amande foncés et sa peau ambrée ; puis mit tout un tas de crèmes et un peu de gloss pour finalement dévaler l'escalier et chiper un croissant dans la cuisine avant de courir vers l'arrêt de bus, son sac à l'épaule.

Les vacances d'été approchaient à grands pas et l'idée de les passer loin de ses amis, chez sa mystérieuse grande tante Doria la déprimait déjà. Elle regardait par la vitre du bus en y pensant.

À l’arrêt suivant, Laly, sa meilleure amie, entra dans le véhicule. Elle rejoignit Avana un peu plus au fond, et semblait surexcitée.

- Et qui part à Manhattan cet été avec sa cousine ? Moi évidemment ! Et qui j'ai choisis d'inviter tous frais payés avec le billet en plus qui se trouve sur ma commode ? Toi évidemment !

Elle souriait, statique, en regardant son amie droit dans les yeux pour reprendre après quelques instants :

- Ne me remercie pas, tu as raison, j'ai juste supplié mon père pour un billet en plus. Je ne sais pas, un simple « Oh Laly merci, tu es la meilleure amie qu'on puisse rêver » me suffirait simplement !

- Je peux pas venir avec toi, ma mère me force à aller passer deux mois avec elle chez la grande tante Doria, je sais même pas qui c'est, je te raconte pas la joie, en plus c'est genre à l'autre bout de la planète !

- Non ! Tu peux pas me faire ça, maintenant que j'ai le billet il faut que tu viennes ! Imagine, je vais être obligée d'inviter Marie, ou pire, Lola ! Tu peux pas me faire ça, je t'en supplie !

- Je t'assure Laly, j'ai vraiment envie de venir mais si je demande à ma mère elle va péter un plomb je te jure ! J'ai déjà cherché toutes les excuses du monde pour pas y aller, c'est mort !

Le bus s'arrêta devant l'école.

***

- Bon, je crois qu'on part plutôt bien. Très classique aux yeux de certains pour sûr. Tu es douée pour raconter, tu sais...

- Laisse moi raconter alors !

***

Le bus s'arrêta devant l'école donc, et les deux amies descendirent en rejoignant la myriade d'élèves qui se bousculaient à l'entrée des bâtiments. Dans deux jours Avana serait loin, perdue au milieu de la montagne à Ampijoroana où elle savait déjà qu'elle s’ennuierait à mourir. Elle n'avait plus qu'à profiter de ses deux derniers jours dans le monde civilisé avant de se retrouver perdue dans les vastes montagnes malgaches chez grande tante Doria. Madagascar regorgeait de zones sauvages, mais elle avait la chance de vivre à la ville qu'elle n'avait jamais quittée en seize ans d’existence. Elle entendait souvent parler des sorciers évidemment mais n'en avait jamais rencontrés. A l'école on enseignait l'histoire avec son folklore et son lot de croyance, mais là c'était comme partir à l'aventure dans un autre univers !

Le soir venu, après être descendue du bus où Laly l'avait suppliée, durant tout le trajet, de faire changer d'avis sa mère, Avana marcha d'un pas lourd et lent vers le quartier résidentiel où se trouvait la maisonnette de sa mère. Sans un mot elle poussa la porte, enleva ses chaussures, puis monta dans sa chambre. Quelques minutes plus tard, alors qu'elle envoyait des SMS à ses amies, madame Haja passa la tête dans l'embrasure de la porte :

- Ça va pas ma puce ? T'es toujours pas emballée à l'idée de nos vacances c'est ça ?

- Mais maman, Laly m'a invitée à Manhattan, tu te rends compte, Manhattan !

- Tu n'as jamais quitté l'île et tu t'imagines déjà sur un autre continent ! Tu auras d'autres occasions ma chérie. Tu ne veux pas connaître ma grande tante ? C'est juste pour deux petites semaines, pour me faire plaisir.

***

- Il pourrait y avoir plus d'action et moins de blabla non ?

- Tu as dit que tu me laissais faire, arrête d'interrompre mon récit.

- Pardon...

***

Bref.

Dimanche matin, Avana faisait sa valise...

***

- Et pourquoi la troisième personne pour parler de toi ? Nan, faut tout recommencer !

- RENDS-MOI MON PAPIER ! Je vais pas tout réécrire t'es folle !

- Pourquoi t'écris comme si tu parlais de quelqu'un d'autre ?

- Si je mets la première personne t'arrêtes de t'en mêler ?

- Oui, promis !

***

Je faisais ma valise sans grand entrain, persuadée que les pires vacances de ma vie m'attendaient. Il ne faisait pas très beau, le ciel gris était bas, un temps de mauvais augure. Dans la voiture jusqu'à l'aéroport d'Antananarivo je ne dis pas un mot, maman avait mis la radio et même les premières gouttes sur le pare brise n'entamèrent pas sa bonne humeur.

J'avais prié pour que le mauvais temps, des papiers pas en règle, un attentat... n'importe quoi arrive pour qu'on ne puisse pas prendre ce fichu avion jusqu'à Ambanja. Mais là encore, comme pour me décourager, le destin a fait que nous arrivions, et pile à l'heure en plus !

Madagascar était un vaste pays, mal desservi, enfin : surtout chez la tante ! Et l'avion reste le meilleur moyen de se déplacer. Ceci dit, il n'y a pas de vol direct vers les montagnes de Paumé Land et Compagnie alors on a terminé le voyage en coucou, le même qui apporte le courrier et quelques courses à grande tatie...

- Aide-moi à prendre les bagages Avana, Doria doit être dans le coin.

- Ok, mère tortionnaire...

- Mais oui je suis méchante de te faire subir des vacances en montagne et méchante de vouloir te faire rencontrer ma famille ! Et maintenant si tu tiens vraiment à me bouder fais comme tu veux mais sois gentille avec Doria.

Je grommelai un peu avant de me diriger les bras chargés ; de la pseudo-piste d'atterrissage sauvage jusqu'à l'immense maison en bois entre les arbres, les rochers, les crevasses... La campagne quoi. Ma mère avait déjà ouvert la porte et mettait nos affaires dans un coin de la vaste cuisine par laquelle on était entrées. Il y avait en face de moi une grande arche qui marquait une séparation entre la cuisine et ce qui devait être le salon, mais il y avait un fin rideau d'où on ne discernait que des formes immobiles. Maman mit ses mains en porte voix, je me bouchai immédiatement les oreilles :

- DORIAAAA ?! ON EST ARRIVÉES !

- J'arrive mes chéries, j'arrive !

Quoi ?! Comment on peut être une grande tante et être aussi jeune ? Si c'était bien Doria je voulais avoir hérité de ses gènes, en plus elle était super jolie ! Elle s'approcha de maman et lui fit un chaleureux câlin avant de se tourner vers moi :

- Avana ! Je suis si heureuse de te rencontrer, tu es mignonne comme tout, vous allez vous plaire ici toutes les deux, viens là que je t'embrasse !

- Bonjour grande tante.

- Pas de ça ma grande, moi c'est Doria !

Elle nous offrit à boire dans le salon que j'avais deviné derrière le rideau, il était vaste lui aussi, bien que la demeure était vieille et meublée dans un style d'un autre temps elle était très agréable et ne demandait qu'à ce qu'on s'y sente à l'aise. C'est vrai que l'air de la montagne c'était pas mal. Doria nous fit visiter, j'avais remarqué les têtes d'animaux en bois sculpté dans le salon, un style de déco comme un autre mais très vite je m'étais dit que c'était une obsession : on en retrouvait dans toutes les pièces, les couloirs, des tableaux accrochés aux murs avec des espèces toutes colorées étrangement ou cousues sur les napperons et linges de lit. J'en étais à présent certaine : vivre seule dans la montagne ça l'avait rendue cinglée ! Une fois la visite terminée nous allions à la cuisine pour préparer le dîner. Entre deux questions pour savoir où se trouvaient les verres et les assiettes, pendant que Doria et maman cuisinaient, je me risquai à lancer le sujet "bestioles bizarres" :

- Dis Doria, c'est quoi tous ces animaux flashy, tu les vends ou c'est pour t'occuper ?

- Non ma belle, ce sont des souvenirs d'un long voyage. Ils te plaisent ?

- Ouais c'est... rigolo. Enfin presque réaliste si on considère que les poneys sont pas verts et que les zèbres portent pas de bijoux !

- Tu serais surprise de les voir en effet, mais garde à l'esprit que tout est possible.

Maman ne nous écoutait que d'une oreille, elle devait être au courant que la tante était sénile ou qu'elle se payait ma tête, en tout cas ça ne l’intéressait pas du tout puisqu'elle coupa court au sujet :

- Allez moi j'ai faim et j'aimerais me balader après manger pour digérer.

- Oui, bonne idée !

Tu parles, marcher dans les trous et la boue après des heures et des heures de voyage, non merci ! Après le repas je les laissai aller se promener, prétextant que j'étais très fatiguée. J'en profitai pour examiner les animaux dans les différentes pièces de la maison. Comme la lumière déclinait j'allumai une large bougie fixée à un socle avec une poignée, parce que dans la montagne ils ne se sont pas donné la peine de tirer des câbles électriques ! Les sculptures en bois dans le salon n'étaient pas peintes mais elles affichaient toutes un sourire étrangement charmant et chaleureux, du poney jusqu'à la girafe en passant par des vaches ou des oiseaux ils étaient tous lisses et sans travail de matière, pas un poil, pas une plume ne sortait des effets de l'ouvrage. Je ne savais pas si c'était volontaire jusqu'à ce que je me penche sur les tableaux et coutures : j'avais ma réponse, est ce que ces animaux avaient vraiment des poils ou est ce qu'ils se brossaient tous les matins ?! Après tout quand on est un poney violet, on peut bien avoir un peigne pour s'entretenir... Ouais, vraiment cinglée cette grande tante, peut être que maman tenait absolument à la voir avant qu'elle ne se fasse interner ou quelque chose comme ça !

Je les entendais discuter sur le perron, j'imagine que la nuit tombante n'avait pas tellement rassuré ma mère qui préférait savoir où elle mettait les pieds alors je ne me ferais pas surprendre par leur retour, bien que je ne faisais rien de mal ! Maman avait l'air très heureuse, je les entendais rire, et Doria cachait bien sa folie je crois.

Je continuai mon inspection au premier et remarquai la porte que Doria ne nous avait pas ouverte lors de la visite des lieux. Après tout qu'est-ce que je risquais à y jeter un œil ? J'ouvris doucement la porte et tombai sur une sorte de débarras géant avec toujours et encore des sculptures, mais là on était carrément dans un autre monde, plus de poneys roses ou de vaches avec un chapeau élégant. On passait carrément dans une autre catégorie : les créatures fantasmagoriques, les mythes, les animaux imaginaires ! Et attention, je ne parle pas de l'imagination d'un enfant qui rajouterait une corne à un cheval, là y en avait des glauques, comme l'immense serpent à tête de cheval avec des pattes provenant toutes d'animaux différents et des cornes biscornues. Ou une sorte d'hydre terrifiante placée à côté d'un « truc » à deux têtes, une de chèvre et une de tigre sans oublier la queue en tête de serpent, le délire ! Faut être malade pour sculpter ça ou avoir des Dieux encore plus louches que ceux des grecs !

Je refermai la porte encore sous le choc de cet art particulier et tombai sur ma mère qui sortait des cabinets :

- Qu'est-ce que tu fais ma puce, on t'as réveillé ?

- Non non non, je faisais un tour, je regardais, je me demandais si Doria allait bientôt rejoindre la civilisation pour un petit séjour, je sais pas moi, en hôpital psychiatrique ou un truc dans le genre ?

- Quoi ? Mais pourquoi, ça va pas de dire ça ?

- Mais m'man elle est trop bizarre, t'as vu tout son bazar d'animaux partout et je te dis pas, j'ai trouvé le pompon derrière cette porte, je sais pas à quel moment elle a quitté la planète mais ça date pas d'hier !

- Jeune fille, quand tu as collectionné les insectes morts dans un bocal pour que leur esprit ne s'envole pas trop loin de leur corps, je ne t'ai pas fait enfermer à ce que je sache...

- J'avais six ans et ça a pas duré plus de deux mois, là c'est quand même plus flippant admets-le.

- C'est sa passion, elle s'occupe. Elle aime l'art et je trouve que ce qu'elle fait est magnifique...

- Elle a dit que c'était des souvenirs de voyage ! De « voyage » maman !

- Et c'était une blague que tu n'as visiblement pas saisie ma chérie, maintenant va te reposer, dors bien, et prends un peu de recul parce que celle qui devient un petit peu folle ici pourrait bien ne pas être Doria.

Elle me fit un large sourire, pour me calmer, me faire comprendre que même si j'étais une potentielle paranoïaque elle m'aimait quand même, et surtout ce sourire voulait dire "laisse Doria vivre sa vie et profite de la montagne". En tout cas le message était passé, j'ai dormi comme une masse ce soir-là, trop épuisée pour penser à des animaux colorés et je me réveillai en pleine forme le lendemain en ayant totalement accepté la passion douteuse de Doria qui au final ne me dérangeait pas.

***

- T'écris plus ? J'étais à fond dedans !

- Je peux pas écrire à longueur de journée, laisse-moi souffler !

***

Quelques jours s'étaient écoulés et je m'ennuyais profondément, au point de me balader dans la forêt à côté de la maison pendant que Doria et maman jardinaient, papotaient, cuisinaient... Enfin plein d'activités qui ne me captivaient pas du tout !

J'étais dans les bois, sous le feuillage l'air était doux, et ça ne faisait pas de mal vu la chaleur écrasante de la saison. Plus les jours passaient, plus je m'aventurais loin à travers les arbres. C'était le milieu de l'après midi, j'avais vaguement marqué mon chemin et m’apprêtais à rentrer quand un mouvement attira mon attention. Au début, j'avais cru apercevoir du crin rouge et je m'étais vite dit que les animaux de Doria m'étaient monté à la tête. C'était sûrement une mangouste dont le pelage roux avait été accentué par un rai de lumière... Mais ce n'est pas tant l'animal que le bruit que j'entendais qui m'interpella : comme si on avait réuni des coques de fruits secs dans un linge, et qu'on le secouait pour faire de la musique, et j'avais des doutes quant à prononcer la mangouste comme coupable. J'avançai en suivant le son de l'instrument improvisé jusqu'à une ouverture à flanc de falaise. Et à cet instant je me dis qu'il serait sage de rebrousser chemin, le son ne s'était pas arrêté mais à la réflexion ça pouvait très bien être le vent qui faisait taper quelque chose contre la paroi, et la grotte en faisait l'écho. Je fis demi-tour, et à peine avais-je fait quelques pas que le tempo changea derrière moi, comme pour me rappeler et m'inviter à l’intérieur. Si je n'avais pas été aussi rationnelle j'aurais juré que quelque chose m'avait conduite ici, et ne voulait pas que je reparte avant d'avoir fouillé les lieux. Je m'avançai devant la grotte et restais à l'entrée :

- Hé ho, y a quelqu'un ?

Je ne suis pas sûre que j'aie eu envie qu'on me réponde, et pourtant, le son qui m'avait menée ici cessa brusquement. Je tournai la tête en arrière pour faire le point et me demander s'il valait mieux que je parte tranquillement ou en courant. Et le son reprit à cet instant, très lent et apaisant. Peu importait si c'était un piège, une blague ou mon imagination, je ne pouvais plus reculer. Je m'aventurai dans la grotte et laissai le temps à mes yeux de s'habituer à l'obscurité. Il ne fallut que peu de temps avant que je ne trouve l'instrument qui m'avait menée là, il était posé au sol, en bois sculpté il ressemblait à un maracas. Tandis que je tentais de discerner les motifs sur ma trouvaille, une lumière vive s'activa de nul part sur une paroi lisse devant moi. Ça y était, ma folie était passée par-dessus mon réel, si je disais à ma mère que j'avais vécu une scène à la Stargate dans une grotte, elle me déshériterait ou m'abandonnerait avec Doria dans la montagne. Je me sentis de suite attirée par l'intense lumière et m'en approchai dangereusement jusqu'à me fondre à l'intérieur... et la traverser. La sensation de chaleur qui m'envahissait fut courte et agréable, c'était comme se réveiller d'un doux rêve. J'avais l'impression cotonneuse de flotter dans les airs. Et il se trouve que j'étais dans les airs, sur un nuage ! Je manquai de tomber en me tournant pour essayer de jauger la situation :

- Au secours ! S'il vous plaît que quelqu'un m'aide !

- Salut, qu'est-ce qui t'arrive ?

- Comment qu'est-ce qui m'arrive ? C'est quoi cette question ?

En me débattant sur mon petit bout de nuage, je me tournai à nouveau pour faire face à l'hurluberlu qui m'avait répondu. Ma stupeur l'avait visiblement effrayé, mais la bête ne se démonta pas :

- C'est quoi le problème ? Tu sais plus voler ?

Il semblait très amusé par sa réflexion mais resta perplexe face à mon air hébété. Je ne savais pas ce qui était censé me terroriser le plus : être bloquée en plein ciel sur un nuage, ou bien alors discuter avec ce qui ressemblait à un poney volant, ou même encore qu'il soit complètement turquoise, ou bien que j'aie une sensation de membres supplémentaires sur mon dos. Je voulais me redresser pour, pour je ne sais pas en vérité, mais en le faisant je sentis deux excroissances s'étirer à la base de mes omoplates. Et là, le drame, dépassée par ce qui m'arrivait, j'ai décroché et je me suis évanouie.

Mon sauvetage ne me fut raconté que quelques temps après mon réveil et si je n'avais pas été la victime je n'aurais pas voulu y assister, heureusement, j'étais inconsciente ! Ma chute avait été largement amortie par la créature ailée et mon arrivée sur le plancher des vaches s'était passé sans encombre grâce à une charrette remplie de foin moelleux qui passait miraculeusement par là.

***

- Oui enfin tu t'es emplâtrée face la première dans le foin, la croupe en l'air, c'était hilarant !

- Oh merci Littera de m'encenser autant...

- Ah nan, je me fous de toi là !

- J'avais remarqué, tu veux vraiment pas corriger les fautes plus tard au lieu de lire par-dessus ma crinière ?!

***

Le pégase turquoise m'apprit qu'il s'appelait Open Skies pour déterminer mon niveau de conscience, avec sa crinière violette et ses petites plumes sur les flancs, il n'avait pas l'air très dangereux, en fait je dirais que l'ambiance générale et le protagoniste étaient gerbants de bonté ! J'avais dû me cogner et rejoindre le monde des Teletubbies où d'ici peu Doria sortirait d'un puits de paillettes, avec des fleurs dans les cheveux et on danserait toutes les deux sur un lit d’hôpital, après avoir pris nos médicaments... Mais je m'égare, si c'était un rêve, ou un coma, autant en profiter si ce n'était que pour supporter des animaux parlants, ça m'allait.

Je reprenais graduellement mes esprits, maintenant bien installée dans le foin, et la trogne turquoise d'Open Skies laissa place à un pelage blanc surmonté d'une crinière rouge :

- Nouvelle dans le coin ?

- Oui plutôt, on peut dire que je tombe du ciel.

- Hum... Merci Open Skies, à la revoyure !

- Mais elle...

- T'as fait du bon boulot je t'assure, je prends le relais.

Sans demander son reste, la ponette accrocha la charrette à ses flancs et m'offrit une petite balade. Le paysage était haut en couleurs, personne, à part des bestioles comme dans un parc naturel où j'aurais été le seul visiteur. Aucun d'entre eux ne saluait la ponette blanche, mais ils se parlaient entre eux et vivaient leurs vies. La rase campagne fit place à une petite ville dont les habitations, très colorées, débordaient de vie. Bientôt la carriole s'arrêta devant un bâtiment inédit : un arbre gigantesque fait d'un matériau violet qui m'était inconnu.

- Tu peux marcher au moins ? À défaut de voler.

- Oui, bien sûr, je vais voler comme par magie ! Mes pieds ont disparu c'est ça ?

Évidemment, quelle question n'avais-je pas posé... Je n'avais effectivement plus de pieds, mais des sabots, et des roses en plus ! Mon cerveau malade avait décidé de me transformer en l'un des leurs. Jouant le jeu je me redressai pour suivre celle qui m'avait conduite ici, la sensation de nouveauté avait l'air réelle, un peu gauche mais ayant déjà crapahuté à quatre pattes dans mes jeunes années, je me déplaçai comme je pouvais, ne coordonnant pas tout le temps l'avant et l'arrière, la ponette eut l'air satisfaite et marcha jusqu'à l'entrée de l'arbre géant. Peut être habitait-elle ici, car elle se dirigeait sans peine dans l'édifice. Nous arrivions dans une vaste salle où une table circulaire et sept sièges formaient l'ensemble du mobilier. Sur le plus grand siège, encore un poney. Celui-ci, violet, avait le luxe de se payer une corne et des ailes, plus une couronne, si on m'amenais devant la royauté c'était soit pour un banquet, soit pour une décapitation. Je devenais nerveuse et ne savais pas quel comportement adopter, je restais donc en retrait attendant de savoir ce qu'il se passait, quand la tête couronnée prit la parole :

- Bonjour, je peux vous aider ?

- Bonjour, bonjour. Princesse Twilight je présume, moi c'est Littera Inkwell.

- Oh... Je ne pensais pas te rencontrer aussi tôt, est-ce que tu es là pour, enfin, pour la chose ?

- Oui, de toute façon on me voit pas pour grand-chose d'autre !

Le climat était tendu, ça ne me disait rien qui vaille. La princesse nous invita à nous installer et ferma l'entrée de la pièce, je ne sais pas trop comment mais c'était visiblement elle qui le fit.

***

- Dis Littera, tu racontes mieux que moi ce passage, tu veux pas me remplacer, j'aimerais juste me balader encore un peu à Ponyville.

- Ok, profites-en pour voler un peu c'est pas encore ça.

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