« Je ne comprends pas pourquoi tu es si nerveux. »
Caramel laissa un gémissement s’échapper de ses lèvres face aux mots prononcés par son frère, osant le regarder fixement à travers le reflet du miroir. Cependant, son froncement de sourcils ne vécut pas longtemps, parce que son ventre était mu par l’excitation à cet instant, une forme d’excitation qu’il n’avait pas ressentie depuis longtemps. Son expression se retourna complètement, devenant un petit sourire en levant un sabot pour le passer dans sa crinière.
« J-J’imagine que je suis juste… t-très heureux », admit l’étalon ocre, détournant les yeux du miroir, sans voir Sage lever les yeux au ciel. C’était vraiment rare pour le petit poney d’être si honnête.
Caramel sentit sa crinière s’humidifier, la vapeur de la salle de bains toujours visible sur la porte après sa douche rapide. « Tu penses que je dois brosser ma crinière ou quelque chose… on ne va pas dans quelque chose de distingué. Oh, pourquoi pas une veste, tu penses qu’il aimerait ça ? »
« Comment je le saurais ? » demanda Sage, levant un sourcil en même temps qu’il inclinait sa tête sur le côté. « Pour ce que j’ai vu, Mac n’allait pas se pomponner comme tu le fais. » La licorne se mordit l’intérieur de sa joue, avalant la salive qui s’accumulait depuis un bon moment. « Écoute, la seule raison pour laquelle je te laisse aller dehors juste après que tu as soigné ton rhume, c’est parce que je sais que tu ne me le pardonnerais pas pendant un long moment si je ne le fais pas… mais tu peux au moins me laisser tout vérifier ? »
« Sage… » La voix de Caramel semblait agacée de prime abord, cependant, sous cette surface, il y avait quelque chose qui sonnait presque comme de la fatigue en regardant l’autre. « On a déjà fait ça quatre fois aujourd’hui, et il n’est que quinze heures… »
« À ce propos… tu es sûr de devoir te préparer si tôt ? Est-ce que les poneys ne mangent pas un énorme dîner à ce moment de l’année ? » demanda Sage, levant un sourcil.
Caramel hocha la tête de haut en bas, ignorant Sage qui était debout dans l’ouverture de la porte de la salle de bains qui commençait à ajuster sa crinière pour qu’elle soit plus naturelle. « Ouais, j’imagine que les autres le font… mais Big Mac m’a dit que lui et sa famille faisaient un gros dîner assez tôt, et ne mangent rien le reste de la journée. »
Sage secoua sa tête vers son reflet dans le miroir, essayant de ramener son esprit vers les choses qui importaient, vers lui du moins. « Peu importe », dit-il, plissant les yeux pendant que ses lèvres bougeaient sans faire de son. Peut-être qu’il pensait juste à ce qu’il pouvait dire.
« Je porterai tout le temps mon écharpe », dit Caramel, regardant le reflet de Sage prendre une expression confuse.
« Ouais, ça et tu dois rentrer directement à la maison si tu commences à te sentir mal… À moins que tu préfères que Big Mac te porte », dit Sage, regardant avec amusement Caramel rougir.
« C-C’est pas comme si je lui avais demandé de faire ça », marmonna Caramel, baissant son sabot de sa crinière au lavabo, actionnant le robinet et laissant l’eau le mouiller. Il se mit de l’eau sur le visage, espérant que cela l’empêcherait de rougir plus. « Il m’a forcé à le faire… »
« Peu importe, je ne serai pas à la maison ce soir, alors tu devras t’assurer de ne rien attraper, rien de plus qu’un petit rhume, si tu tombes trop malade, tu devras attendre le matin pour que je puisse t’aider », dit Sage, la voix aussi sérieuse que la première fois qu'il avait prononcé ces mots aujourd’hui. « Okay, Cara ? »
Caramel soupira, mordant brièvement sur sa lèvre en signe de frustration. « J’ai pigé, Sage. Je ne suis plus un petit poulain. »
Sage rit à haute voix, s’avançant en avant pour se pencher sur le dos de son frère, utilisant son sabot pour caresser la crinière de l’autre en lui faisant un petit câlin par derrière. « Je sais, je sais… » dit-il. « Je n’essaie pas de faire de ta vie un enfer, c’est juste que je ne veux pas que tu aies des ennuis que tu ne peux pas supporter. »
L’étalon ocre essaya de repousser son frère, mais Sage ne bougeait pas. « Tu es bizarre… »
« C’est toi qui est bizarre », dit Sage, un sourire sur son visage. « Tu as vraiment été heureux le mois dernier… je ne pense pas t’avoir vu autant sourire que quand tu parles de Big Mac. » La licorne reposa son visage sur l’épaule de Caramel, regardant dans le miroir. « J’avais l’habitude de te traiter comme un enfant juste pour te faire rire… »
« De quoi tu par- » Caramel fut coupé par les sabots de Sage sur son ventre et qui commençait à le chatouiller. Un grognement inattendu sortit du fond de la gorge de Caramel qui gloussait, sans défense face à l’attaque de son frère, ses jambes clouées au sol. Il était coincé dans la cage que constituaient les sabots avant de son frère, Sage révélant sa nouvelle arme pour torturer et interroger son frère.
« S-Sage, a-arrête ! » gémit Caramel entre deux gloussements. Plus il essayait de lutter, plus son frère tapotait et taquinait son ventre rond.
« Tu vas faire attention ce soir ? » demanda la diabolique licorne, souriant dans le miroir pour que Caramel puisse le voir. « Pas de batifolage dans la neige sans que tu portes quelque chose de chaud ? Pas de sortie nocturne et de beuverie jusqu’à ce que tu en vomisses le contenu de ton estomac ? »
« B-Batifolage, q-q-quoi ? » demanda Caramel. « O-Ok… OKAY ! » dit l’étalon ocre, haletant devant le soudain recul de l’emprise maléfique de son frère. Il manqua de s’évanouir au sol, parvenant seulement à se rattraper en agrippant les bords du lavabo, toujours en train de rire.
Du coin de l’œil, il pouvait voir Sage reculer lentement, pour ne pas subir le même traitement, parce qu’il savait que Caramel était physiquement plus fort que lui.
« Bon, je te laisse te pomponner », le taquina la licorne, refermant la porte avec sa magie avant de s’en aller en trottant.
Caramel fronça les yeux quand Sage le quitta, frottant son ventre sensible. Il ne put se rappeler de la dernière fois que Sage avait fait une chose aussi enfantine que de le chatouiller…
« Pourquoi il a fait ça ? »
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Big Macintosh frotta doucement son ventre avec un sabot, sentit un petit grognement en prenant une expression qui ne pouvait être que de l’inconfort quand il déposa son plateau dans l’évier, l’eau coulant sur son sabot. Il poussa un long soupir venu de sa gorge en secouant sa tête, détournant les yeux de la nourriture que ses deux sœurs étaient en train d’emballer afin de la stocker. Le foin, les pommes, et les légumes semblaient doucement l’appeler à force de les regarder.
« Qu’est-ce qui va pas, Mac ? » demanda la voix haut perchée de pouliche d’Apple Bloom, regardant son frère avec ses yeux d’ambre. « Tu as encore faim ? »
« J’t’ai dit que ce qu’il a pris était plus petit que ce qu’il prend d’habitude », dit Applejack, faisant un clin d’œil en direction de son frère. « Il fait attention à son corps à c’que j’vois. »
Sa sœur commença à marcher vers le frigo avec un sac plein de nourriture emballée, donnant un petit coup de fouet avec sa queue sur son frère, tirant la langue en ouvrant le frigo avec son sabot, jetant un œil à l’intérieur avant de déposer soigneusement la nourriture en bas.
« J’te l’ai dit », commença Big Mac, fixant sa sœur en frottant l’endroit où sa sœur venait de le toucher. « Je s’rai pas là ce soir, et j’suis sûr que Cara se sentira complexé si on ne mange rien. »
« Je comprends toujours pas pourquoi tu y vas la nuit, ce n’est pas comme si y’avait quelque chose d’ouvert à part les bars… » Applejack ouvrit ses yeux, souriant d’un air taquin vers son frère. « Tu vas te régaler ce soir ? »
« Bien sûr que non », dit Big Macintosh, maintenant son expression impassible, sans rougir en se mettant à faire couler l’eau sur ses sabots, nettoyant son propre plateau. Ça n’avait pas de sens pour lui d’être gêné, ce n’était pas comme si ce que disait Applejack était vrai. « Y’a moins de poneys dans le coin la nuit, c’est plus logique. »
Apple Bloom marcha vers son frère, commençant à se mettre entre ses jambes. Il baissa les yeux vers elle, sentant sa crinière chatouiller gentiment son ventre tandis qu’elle se balançait d’avant en arrière. Dans peu de temps, elle ne pourrait plus faire ça. Il se demanda ce qu’elle allait faire une fois qu’elle ne pourrait plus se glisser sous lui quand ses émotions prendraient le dessus sur elle.
« Big Mac, toi et Caramel… vous allez passer la journée ensemble, pas vrai ? » demanda-t-elle, le regardant avec curiosité.
« Ouaip », dit Big Macintosh, les yeux baissés vers sa sœur tout en gardant un sourcil levé. « Y’a quelque chose qui te tracasse, mon sucre d’orge ? »
Apple Bloom secoua sa tête, son ruban suivant maintenant les mouvements de sa tête. « N-Non… mais je me demandais… est-ce que vous avez un rencard ? »
Big Macintosh sentit maintenant ses joues devenir rouges, sa bouche s’ouvrant pour répondre, lui disant que ce n’était pas le cas… mais les mots ne sortaient pas. Il referma rapidement sa bouche, se tournant lentement vers l’évier en train de se remplir tandis que ses sabots tremblèrent pendant un petit instant avant qu’il ne reprenne le contrôle sur eux.
« Apple Bloom ! » cria Applejack. « Tu sais que ce n’est pas ça, ton frère n’est pas pédé ! »
La façon dont sa sœur avait craché le mot ‘pédé’ mit mal à l’aise l’étalon. Ce n’était pas comme si elle parlait de quelque chose qui n’existait pas, mais son ton sonnait comme si elle déniait le fait que son frère était une sorte de criminel. L’étalon se demanda si elle avait toujours été aussi forte à prononcer ce mot, et au vu de la façon où elle venait de le faire, elle devait vraiment le penser d’une mauvaise façon. Est-ce qu’il y avait déjà pensé ? Il ne se rappelait pas vraiment d’un moment où il avait vu deux juments ou deux étalons marcher côté à côté sans ressentir autre chose qu’une sensation normale. Aucune de ces choses ne semblait très importante pour lui, alors il ne les laissa pas le déranger.
« Pas vrai, Big Macintosh ? »
Big Mac la regarda avec de la confusion sur son visage en posant les yeux sur Applejack. Elle semblait lui demander quelque chose qu’il n’avait pas entendu, trop perdu dans ses pensées.
« Nom d’une pomme, Mac, je pourrais te crier dessus parfois, et tu ne m’entendrais pas. » Applejack leva les yeux au ciel, en signe de frustration. « Je t’ai dit de dire à ta sœur d’arrêter de t’embêter. »
« Je l’embêtais pas ! » se défendit Apple Bloom, les yeux tournés vers son frère, puis vers sa sœur, montrant une certaine tristesse. « Et tu l’embêtes toujours ! Au dîner, tu- »
« T’as de la chance que Granny est en haut et ne t’entendes pas, elle aurait piqué une crise même en l’ayant suggéré », dit Applejack, refermant la porte du frigo avec un peu plus de force que nécessaire en coupant sa sœur. « Écoute, excuse-toi et on pourra finir de ranger la nourriture. »
« Mais je… »
Dès que Big Macintosh pensa pouvoir reprendre la parole, il entendit un coup à la porte qui le fit bondir. Toutes les voix se turent pendant quelques instants, le seul bruit audible étant Big Mac coupant l’eau du robinet, retirant ses sabots de l’eau.
« J-J’ai compris… » dit Apple Bloom, au bord des larmes en essayant de se libérer de sa situation.
« Vraiment, cette pouliche… »
Big Macintosh choisit d’ignorer sa sœur, sa rougeur disparaissant enfin en marchant lentement vers la porte, regardant Apple Bloom l’ouvrir avant qu’il puisse lui-même le faire.
« Oh, bonjour Apple… »
La voix de Caramel s’interrompit. Quand l’étalon rouge se rapprocha des deux, il pouvait voir de la perplexité sur le visage de l’étalon ocre. Pour une bonne raison, Apple Bloom ne regarda pas l’étalon, faisant de son mieux pour essayer de retenir ses larmes.
« Est, est-ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas ? » demanda Caramel, ses yeux bleus montrant de l’inquiétude en regardant Big Macintosh.
L’étalon rouge secoua sa tête. Il se tourna rapidement vers Apple Bloom, la tapotant doucement sur la tête pour essayer de la réconforter. Elle semblait bien le prendre, essuyant ses larmes en levant enfin les yeux vers les deux, faisant de son mieux pour sourire en signe de gratitude.
Big Macintosh acquiesça, se tournant vers la porte, prenant son écharpe rouge et noire ainsi qu’une bourse pleine de pièces de la table, attachant rapidement l’écharpe autour de son cou.
« À plus tard ! » dit-il, sans attendre une réponse avant de sortir de la maison, sentant un poids quitter son estomac au moment où la porte se referma derrière lui, le vent glacé lui remplissant les poumons.
« Est-ce que… j’ai interrompu un truc familial ? » demanda Caramel, son ton essayant de masquer son inquiétude.
Big Macintosh secoua sa tête. « Non, juste une petite incompré… » Il s’interrompit, secouant sa tête. « Non, pas ça, juste un désaccord. »
« D-D’accord », dit Caramel, son inquiétude se dissipant. « A-Alors, tu veux qu’on y aille avant qu’il fasse noir ? »
L’étalon rouge hocha la tête, souriant tendrement en pressant doucement son corps contre celui de Caramel avant de marcher, la neige craquant sous ses sabots en reculant avec regret de la fourrure chaude de son ami.
« Allons-y, mon sucre d’orge. »
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Big Macintosh ramena son sabot, les yeux froncés en faisant de son mieux pour se concentrer sur les sphères colorées devant lui, épinglées contre le mur à une dizaine de mètres de lui. Son sabot tremblait en sortant sa langue, se concentrant du mieux qu’il le pouvait en prenant une grande inspiration, jetant la fléchette dans son sabot d’un coup de poignet, la regardant voler en avant.
L’étalon ferma ses yeux en réalisant qu’il n’y allait pas avoir un bruit le satisfaisant, seul un bruit pitoyable quand la fléchette parvint à éviter les ballons sur le mur, s’enfonçant dans le mur, essayant de s’en détacher pour cacher sa propre honte.
« Oh, quel dommage, fiston », dit le vieil étalon derrière le stand des fléchettes, riant. « Qu’est-ce que t’en dis ? Encore un coup pour une pièce ? »
« N-Non merci », dit Big Macintosh, se tournant pour faire face à Caramel, dont il pouvait dire qu’il avait un sourire similaire à celui de l’étalon derrière le stand malgré sa bouche à moitié cachée derrière sa grande écharpe. L’étalon mit un sabot derrière sa tête, évitant les yeux de Caramel alors que ses oreilles prenaient une légère teinte de rose.
« J’imagine que c’est pour ça que tu ne viens plus avec Apple Bloom ? » le taquina Caramel en commençant à marcher en avant, hochant la tête pour faire signe à Big Macintosh de le suivre en continuant à parcourir le square enneigé de Poneyville.
Big Macintosh ne répondit pas, détournant juste les yeux en signe de gêne, décidant de regarder les stands colorés de jeux et vendeurs autour d’eux. La fête semblait avoir grandi depuis la dernière fois qu'il était venu, au moins quatre ou cinq stands supplémentaires étaient là, rendant l’endroit encore plus peuplé malgré l’absence de vraie foule vagabondant sous le ciel crépusculaire.
« Allez, Mac », dit Caramel, s’arrêtant pour laisser Big Macintosh le rattraper, son écharpe bougeant au-dessus de sa bouche cachée, rendant ses mots légèrement étouffés tout en restant audibles. « C’est seulement le troisième jeu que tu essayes. Je suis sûr qu’il y en a un ici où tu pourras gagner un prix. »
« J’aimerais simplement pouvoir les acheter », soupira Big Macintosh, son visage froncé en baissant rapidement les yeux, frappant légèrement du sabot contre la neige. « Je veux juste faire une surprise à Apple Bloom avec un de ces animaux en peluche… »
L’étalon put sentir Caramel le heurter pour le taquiner, le forçant à sourire en regardant l’étalon ocre, heureux de voir que l’autre essayait de lui remonter le moral.
« On est venus ici pour s’amuser, pas vrai ? » demanda Caramel, inclinant sa tête sur le côté en reculant de quelques pas, levant son sabot pour abaisser son écharpe. « C’est la première fois que je viens ici, ne restons pas coincés sur des stupides jeux. Et si on allait prendre quelque chose à manger et faire un tour, je suis sûr qu’il doit y avoir plus que des jeux là-bas. »
« Ça a l’air bien. » Big Macintosh hocha la tête, son estomac se sentant un peu plus léger qu’avant. « Qu’est-ce que tu veux manger ? »
« Quelque chose de mauvais pour la santé. » Caramel parlait avec un sourire plus grand que celui qu’il avait d’habitude, ses yeux s’illuminant en prononçant ses mots. « C’est juste stupide de venir à une foire et de manger une salade, n’est-ce pas ? »
« C’est ce que dirait Applejack », rit l’étalon, calmement bien sûr. « Mais j’imagine que personne ne va te contredire. » L’étalon regarda tout autour en finissant de parler, les yeux écarquillés en voyant un stand de nourriture qui semblait avoir un assortiment de junk food.
« Allons-y, part’naire », dit Big Mac, faisant un signe de tête en se remettant en route, ses sabots faisant craquer la neige sous son corps.
« Tu veux que je paye ? Après tout, c’est… » Caramel se mit à farfouiller dans son sac de selle avant qu’il puisse finir, mais Big Mac lui mit un sabot dessus.
« J’suis celui qui t’a demandé de venir ici, alors laisse-moi payer. »
« O-Oh… » dit Caramel, la voix tremblante, enlevant lentement le sabot du sac de selle, l’air triste pendant un instant. « Bon, d’accord. »
La transaction fut rapide lorsqu’ils atteignirent le vendeur, qui avait un assortiment de barbes à papa, donuts et pommes au caramel, les deux achetèrent leur nourriture respective. Un donut pour Caramel et une pomme au caramel pour Big Mac. Ils trouvèrent un endroit où s’installer pas très loin du stand, un banc sous la statue de la Princesse Celestia.
« Je pense pas avoir déjà mangé du caramel », dit Big Mac, faisant sourire l’étalon ocre, heureux d’avoir un rire en retour. Il plaça la pomme sur sa bouche, léchant la douce substance avec sa langue, sans vouloir manger entièrement quelque chose qui pourrait le faire vomir.
« Je n’ai jamais été fan de ça… aussi bizarre que ça sonne. » Caramel retira l’emballage de son donut, le plaçant dans sa bouche en regardant Big Macintosh. « C’est trop collant pour moi, ça reste sur mes dents. » L’étalon sourit, montrant ses dents.
Big Macintosh prit un morceau de pomme, réalisant instantanément que le fabricant de cette douceur avait utilisé une pomme Gala, lui donnant une nature plus douce qu’il ne l’aurait imaginé. Il se lécha les lèvres en avalant, gobant les restes. « Ça a bon goût sur des pommes. »
L’étalon ocre s’apprêtait à répondre quand le square entier se mit soudain à s’illuminer, l’aveuglant brièvement en le forçant à se couvrir les yeux avec un sabot. Très vite, il put revoir, et quand il le fit, il réalisa que, tout autour, des petites lumières avaient été accrochées, brillant maintenant de mille feux pour accueillir tous ceux qui voulaient venir au festival.
« Je n’ai pas vu qu’il était aussi tard », dit Caramel, regardant sa respiration se transformer en vapeur devant ses yeux. Le ciel crépusculaire avait disparu et brillait maintenant avec les étoiles en place. « Je suis un peu surpris de voir qu’il n’y a pas beaucoup de nuages ce soir… »
« Il est sûrement pas très tard, peut-être six heures et demie au max », dit l’étalon, levant les yeux au ciel avec Caramel. « Et pour les nuages, j’imagine qu’ils ne veulent pas d’accidents avec ce truc ici », dit Big Mac, les yeux maintenant tournés vers le square de Poneyville. « Ça et plein de choses se passent ce soir à Equestria, des trucs que les poneys ne veulent pas manquer. Il va sûrement neiger deux fois plus demain… »
« Tu en sais beaucoup sur la météo », murmura Caramel, déplaçant son regard du ciel noir vers son ami. « C’est ce que ça fait de travailler dans une ferme ? Ça transforme un poney en meilleur météorologue d’Equestria ? »
Big Macintosh rit à la remarque en secouant sa tête, son rire amenant une sensation de chaleur dans la poitrine de Caramel. « Pas un météol… euh, poney météo, juste quelqu’un qui aime travailler quand il fait plus chaud. Le temps ne change pas beaucoup d’année en année, c’est facile de s’en rappeler. »
L’étalon ocre sourit à son ami, prenant un autre morceau de son repas en se tournant pour voir une jument et un étalon de son âge marcher côté à côté, pointant du sabot vers toutes les différentes choses qu’offrait le square. « Peut-être que tu pourras me dire quand on pourra se revoir, parce que se rencontrer durant l’hiver n’est pas très bon pour ma santé, tu sais. »
Caramel vit l’étalon acquiescer du coin de l’œil, il allait continuer la conversation avant d’être interrompu par un tintement de cloche assez fort venant de derrière la statue. Il fut distrait, se levant du banc pour regarder autour de la sculpture en pierre voyant un gros poids tomber d’un pilier avec une cloche tout en haut. Il regarda un poney très musclé s’occupant du jeu jouer du sabot dans la neige, semblant s’ennuyer que personne ne vienne à son stand. Ses yeux se dirigèrent vers le signe à l’entrée, il disait simplement. « Testez votre force. »
« Tu pourras gagner à celui-là », dit Caramel vers son ami perplexe. Il regarda Big Mac se retourner, les yeux posés sous les jambes de pierre de Celestia pour observer le jeu.
« Tu crois ? »
« Ouais, tes muscles sont vraiment très beaux sur… » Caramel s’arrêta, rougissant soudainement devant le compliment qu’il lui faisait. Il repensa rapidement à sa phrase. « T-Tu as l’air fort. »
Heureusement, l’étalon choisit de ne pas attirer l’attention sur la quasi-confession de Caramel. Au lieu de ça, il mangea rapidement son dernier morceau de pomme, jetant le trognon et le bâton dans une poubelle à proximité. Il marcha devant Caramel, lui souriant avant de reprendre une expression impassible, trottant rapidement vers le stand en regardant le poids posé sur le bouton qu’il devait frapper. Il avait l’air de peser une dizaine de kilos.
« Eh bien, mon grand, t’as l’air de quelqu’un prêt à tester sa force ? Est-ce que tu seras le premier poney du soir à vraiment atteindre la cloche en face de toi ? » demanda l’étalon brun, fléchissant ses muscles dans ses pattes. « Je vais tenter ma chance et dire que ton ami là ne sera pas celui qui me défiera ? »
Big Macintosh regarda derrière lui, réalisant que Caramel l’avait suivi, restant quelques mètres derrière. « Non, juste moi », dit-il en se tournant vers l’autre avec le regard toujours vide.
« A-Allez Big Mac, je parie que t-tu peux faire sonner la cloche ! » Caramel semblait l’encourager calmement, essayant de ne pas regarder le poney musclé devant lui et Mac. L’étalon acquiesça, décidant que Caramel n’était toujours pas habitué à être autour de poneys autres que lui.
« Ça sera deux pièces, marche vers la cloche et frappe ton sabot sur le bouton, voyons si ces muscles sont juste là pour le show ! »
Le terrestre hocha la tête, jetant des pièces dans les sabots de l’autre en marchant vers l’objet qu’il devait frapper. Son expression dépourvue d’émotions se craqua juste un moment, réalisant qu’il était incapable d’utiliser ses pattes arrière pour les frapper contre l’objet. Cependant, il haussa simplement les épaules, levant son sabot en se tenant devant le jeu, prenant une grande inspiration avant de l’abaisser dans un énorme coup, sans avoir assez de temps pour lever les yeux en entendant le tintement de la cloche au-dessus de lui.
« Eh bien, tu ne l’as pas frappé comme ton petit copain pensait que tu le ferais, mais t’es le premier poney à réussir à toucher la cloche ! » dit l’étalon, prenant une peluche en forme d’animal et la jetant vers le gagnant, qui l’attrapa sans mal.
« Et toi, p’tit gars, tu veux voir si tu peux toucher ? » demanda l’étalon, dirigeant son attention vers Caramel en riant.
« N-Non, j-je serais gêné », rit nerveusement Caramel. « M-Mes jambes sont comme du coton… »
Big Mac trotta vers Caramel, lui faisant signe de partir. Il obéit, marchant côte à côte avec l’autre. « Je t’ai dit que tu gagnerais celui-là, n’est-ce pas ? » demanda le poney jaunâtre quand les deux étaient hors de portée de voix de l’étalon.
« Je pense que c’est juste un lion », dit Mac, l’animal en peluche confortablement assis sur son dos, prenant la moitié de l’espace disponible. « Je pense que les plus grands sont là juste pour attirer les poneys… ils en donnent un petit d’habitude ? »
« Je crois que oui », dit Caramel, la tête soudain baissée. « Mais, tu le mérites pour être si fort. T-Tes jambes sont vraiment musclées, m-mais je ne savais pas que tu les fléchissais comme ça pour les utiliser pour ta force… J-Je parie que ça a pris du temps pour les avoir comme ça, j-je veux dire, elles sont aussi dures que des briques. J’essaie de dire qu’elles o-ont l’air b-bien… » L’étalon continua à bredouiller à propos des muscles de son ami.
« J’y ai jamais vraiment pensé », expliqua Big Macintosh en se tournant vers l’autre, voyant ses oreilles se rosir. « Applejack a des muscles aussi… c’est juste qu’elle y fait pas attention… »
« J-Je suis un peu jaloux… tu dois pouvoir manger des choses comme des pommes tout le temps… Sage continua à me dire que si je ne vomissais jamais, j’aurais vraiment un gros ventre. » L’étalon sentit son gros ventre, tapotant dessus en constatant à quel point il se sentait dodu.
L’étalon regarda Caramel tapoter son ventre, voyant son ventre dodu se secouer légèrement. « Ça te va », dit-il, hochant la tête. « C’est pas comme si ça se voyait… en plus, c’est assez mig- » Il s‘arrêta un long moment, sachant que ses joues rouges étaient impossibles à manquer. Caramel levait les yeux vers lui, attendant le reste de sa phrase, sans avoir l’impression d’avoir entendu le début du mot.
La nuit semblait remplie de langues qui fourchaient.
« Ça te va bien, t-tu veux le lion ? » demanda Mac, changeant rapidement de sujet en tournant la tête derrière lui.
« Je pensais… que c’était pour Apple Bloom », dit Caramel de manière confuse, à la fois à cause du changement de sujet fait par Big Mac et par l’offre.
L’étalon rouge secoua sa tête. « J’ai compris que je m’amusais ce soir… et que ma p’tite sœur garde un truc comme ça m’empêchera de me le rappeler », dit-il, tournant les yeux vers Caramel. « Quand je reviendrai, je pourrai le voir et me rappeler de cette nuit. »
Caramel sourit. « D-D’accord… mais porte-le en attendant, ça a l’air lourd… et j’aurais l’air idiot en essayant de le tenir. Allons au moins voir quelques stands avant de rentrer à la maison, d’accord ? »
Big Macintosh hocha la tête, incapable de cacher sa joie en sachant que Caramel acceptait son cadeau. « Okay, encore quelques stands, puis on rentrera à la maison. »
« Ça marche. »
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« Il doit vraiment être tard maintenant », dit Caramel, les yeux tournés vers le ciel en laissant son dos se posant sur le banc frais. « La Lune de Luna brille vraiment très fort maintenant, n’est-ce pas ? »
« Ouaip », dit Big Macintosh, s’asseyant à côté de l’étalon avant de mettre le lion entre les deux en s’allongeant, laissant s’échapper un soupir. Ses jambes semblaient le lancer, elles étaient comme ça depuis un moment. Il commença à frotter ses jambes avec un sabot, resserrant son écharpe avec l’autre.
Big Macintosh laissa son esprit repenser aux dernières heures, toute la nourriture, les jeux, et les spectacles nocturnes qu’ils avaient vus, regardant les lumières s’éteindre une à une en s’amusant ensemble. « Il doit être au moins neuf heures, si c’est pas plus », dit-il, poussant un gémissement.
« Ouais… » dit Caramel, à moitié intéressé, remarquant à quel point il faisait maintenant noir avec tous les stands fermés ; seules les lumières autour du square brillaient. Il n’y avait plus aucune trace du ciel ambré qui venait avec le crépuscule. Il baissa les yeux, resserrant son écharpe d’une manière similaire à celle de Big Macintosh. « Ce soir a été… vraiment amusant », admit-il, jouant avec ses sabots. « J-J’ai toujours dit ça quand on était ensemble… »
L’étalon haussa les épaules. « C’est parce que c’est toujours vrai. » Il hésita un moment, son visage restant vide en levant ses oreilles, entendant un son qui était assez étouffé. Il regarda dans la direction d’où il venait, voyant une faible lumière de l’autre côté du square. Il réalisa qu’il entendait juste des chants venant d’une chorale.
« Ça fait longtemps que j’ai pas entendu ça », dit-il en hochant la tête de là où venait la voix des poneys chantants. De ce qu’il pouvait dire, cela devait être un groupe d’environ cinq poneys, même s’il ne pouvait pas dire le genre.
Caramel leva un sourcil, lui lançant un regard interrogateur avant de voir ce qu’il désignait. Un sourire se dessina sur son visage en voyant les poneys chantants. « Ça me rappelle des souvenirs… »
« T’as déjà chanté avant ? » demanda Big Macintosh.
« P-Pas depuis que j’étais à l’école. » Caramel secoua très vite sa tête, l’air embarrassé. « J-Je n’aime pas beaucoup chanter devant des gens… mais j’aime bien chanter… c’est assez relaxant. »
« Je peux t’entendre ? » demanda l’étalon.
« Q-Quoi ? » demanda Caramel, regardant tout autour d’eux, son visage s’illuminant. « I-Il y a encore des poneys i-ici… et je n’ai p-pas chanté depuis des années, je serais t-très mauvais maintenant… »
Big Macintosh gloussa, reposant un sabot sur l’épaule de Caramel. « Je comprends, le trac… mais je devrais t’entendre chanter un jour maintenant que tu as titillé ma curiosité. »
Caramel acquiesça, regardant la neige sous le banc. Il fronça les yeux pendant un moment avant de reprendre une expression vide. « Je suis nerveux à l’idée de faire quelque chose en face des autres. Quand je t’ai rencontré au début, je pensais que j’avais l’air d’un dingue qui essayait de parler… Je ne comprends pas comment des poneys comme ta sœur peuvent s’ouvrir si facilement aux autres. »
« Moi non plus… Applejack raconte sa vie entière à tous ceux qui sont prêts à l’écouter. » Big Macintosh mit un sabot derrière sa tête, frottant doucement sa crinière. « C’est étrange d’être avec elle en public… elle crie toujours et parle à ses amies quand je reste juste dans le fond. » Il soupira lourdement, s’affaissant encore plus. « Je ne parle pas souvent aux gens… si je peux m’en sortir avec un oui ou un non, alors je le fais. »
« Moi aussi », dit Caramel, regardant son ami avec ses yeux bleus rempli de compréhension. « Le seul poney à qui je parle d’habitude, c’est Sage, et il est rarement là. Normalement, je ne veux pas déranger les poneys avec mes problèmes. »
« Tu me déranges pas du tout », dit l’étalon. « J’te l’ai dit, les amis sont là pour se soutenir. »
« Je sais, je sais », rit calmement Caramel, levant son sabot pour que Big Macintosh ne continue pas. En le baissant, le sourire resta gravé sur son visage. « En y pensant… on ne se connaît pas depuis longtemps. »
« Beaucoup de choses sont arrivées depuis », dit Big Macintosh. « Les poneys peuvent devenir proches très vite. »
« Je pense que c’est le contraire », dit Caramel, regardant le lion pour éviter les yeux de Big Macintosh. « Je ne pense pas que beaucoup de choses soient arrivées… juste plein de petites choses. Mais toutes ces petites choses… je peux me rappeler de chaque moment. Je ne peux même pas te dire ce que j’ai mangé au petit-déjeuner ce matin, mais pour une certaine raison, je me souviens de choses stupides… comme que tu aimes le café noir parce que ton père le buvait comme ça… et j-je me sens toujours gêné de la fois où tu m’as porté sur ton dos à travers la ville pour me ramener à la maison. »
Caramel resserra son emprise sur le lion. « Je pense que sans ce lion, je me rappellerais quand même comment tu l’as gagné et combien… tu étais incroyable en le faisant… j-je sais que ça a l’air bête mais… » L’étalon ocre abaissa ses oreilles. « Tu es mon meilleur ami… Je te connais seulement depuis deux mois mais il n’y a personne d’autre à qui je pense quand j’y pense… » L’étalon bougea son sabot sous son écharpe, massant doucement son cou en bougeant son sabot en petits cercles.
Big Macintosh ne savait pas exactement quoi dire, les poneys chantants dans le fond étaient le seul bruit qu’il entendait au-delà du son de sa propre respiration. Il pensa brièvement à mettre son sabot sur celui de Caramel, mais décida de ne pas le faire en levant les yeux vers la Lune. Elle brillait vraiment très fort ce soir…
« A-Allez, ne me laisse pas dire quelque chose comme ça en restant silencieux après… tu me donnes l’impression d’être un idiot complet. »
L’étalon sentit le sabot de Caramel tapoter légèrement son épaule, et du coin de l’œil, il vit son sabot coincé dans l’écharpe, le regardant la dénouer et tomber sur le lien. Il commença à grommeler, triturant ses sabots tremblants pour attraper l’écharpe.
Big Macintosh tendit son propre sabot, enlevant l’écharpe verte et blanche des sabots tremblants de Caramel. Il regarda l’autre baisser les yeux, gêné, cachant son visage alors que Big Macintosh remettait l’écharpe autour de son cou, devant se pencher pour l’enrouler correctement.
« Caramel… tu es l’un des seuls amis que j’ai eu depuis longtemps… tu es très spécial pour moi. » Il utilisa son sabot pour lever le menton de Caramel, serrant l’écharpe pour qu’elle ne retombe plus. « Mon meilleur ami… » Big Macintosh allait lâcher l’écharpe avant qu’il ne lève les yeux, regardant droit dans les grands yeux bleus de Caramel. Son visage était à cinq ou six centimètres du sien, capable de voir la rougeur de ses joues, de voir les émotions courir dans ses yeux.
Sa respiration se retrouva soudain coincée dans sa gorge. Big Macintosh oublia comment respirer pendant quelques instants, presque jaloux du souffle chaud de Caramel qui chatouillait son menton. Caramel ne montrait pas beaucoup d’émotions, il ne détourna pas le regard comme il le faisait d’habitude quand ses joues étaient comme ça. Maintenant que Big Mac avait enfin une bonne vue de ce visage rose… il avait l’air assez mignon comme ça.
Après ce qui sembla être une éternité de silence glacé, Big Macintosh inspira rapidement, presque comme s’il allait plonger dans les profondeurs de l’océan. Il tira l’écharpe de son ami, amenant le visage de Caramel plus près en fermant ses yeux.
Big Macintosh put sentir les douces lèvres de Caramel pressés contre les siennes rugueuses, les verrouillant sur place comme si c’était une partie d’un puzzle. Big Macintosh attendit jusqu’à ce qu’il soit sûr que Caramel n’allait pas le repousser pour être un peu plus dur, tirant sur son écharpe pour approcher l’autre encore plus près de lui. L’odeur de Caramel était indescriptible ; cependant, cela donna à l’étalon un sentiment d’euphorie et de satisfaction qu’il n’avait jamais ressenti dans sa vie.
Il y avait dans ce baiser une chaleur à laquelle il ne s’attendait pas. L’étincelle qu’il ressentait normalement en embrassant des juments était maintenant un feu rugissant à travers tout son corps malgré le temps glacé autour d’eux. Il avait l’impression qu’il allait se transformer en un gros bloc de glace quand il fut forcé de le relâcher. Une bouffée d’air frais dont il ne pensait pas avoir l’usage entra dans son corps sans crier gare, sa poitrine se soulevant en frappant comme un tambour.
Big Macintosh réalisa que son corps tremblait en relâchant l’écharpe de Caramel, le goût des lèvres de Caramel dans sa bouche faisant s’accélérer encore plus vite son cœur au lieu de le ralentir. Il allait parler avant que ses yeux ne se rouvrirent, réalisant que Caramel semblait geler sur place, presque comme si l’air autour de lui venait de glacer son corps.
« S-Sucre d’orge ? » demanda le poney rouge, se demandant brièvement s’il avait réussi à casser l’étalon.
Caramel cligna soudain des yeux, regardant en bas en levant un sabot pour sentir ses lèvres, les brossant contre lui avec des yeux écarquillés qui brillaient dans le clair de Lune.
« T-Tu… m’as embrassé », murmura-t-il.
« E-Est-ce que c’était… mal ? » demanda Big Mac, sa voix tremblant comme jamais elle ne l’avait fait. Il se demanda s’il avait fait quelque chose de très très mal.
Caramel secoua rapidement sa tête, toujours en plein choc en prenant une respiration. Cependant, il n’eut pas le temps de la remettre sous contrôle avant qu’une paire de grands sabots s’enroulent autour de lui, son nez pressé contre de la fourrure rouge duveteuse en regardant par-dessus l’épaule de Big Macintosh. Il prit note de la façon dont l’étalon sentait les pommes en levant ses propres jambes tremblantes. C’était assez difficile de dire un simple mot.
« Je suis si heureux… » murmura l’étalon, ses sabots musclés se serrant autour du petit corps de Caramel avant de le relâcher, son visage plus sombre que d’habitude.
Caramel sourit, d’une façon qu’il ne pouvait pas contrôler en levant les yeux vers Big Macintosh. « E-Et moi donc… » dit-il doucement ; levant un sabot pour le mettre sur la poitrine de son meilleur ami, sentant que les battements de son cœur avaient un rythme proche du sien. Beaucoup d’émotions le traversaient ; cependant, l’excitation et la joie semblaient ressortir du lot. C’était dur d’exprimer ce qu’il ressentait… mais il espérait que le sourire béat qu’il portait sur son visage parlait pour lui.
« H-Hé Mac… »
« Oui ? » demanda Big Mac avec une certaine impatience derrière son ton, presque comme s’il avait peur de contrarier Caramel.
Caramel baissa les yeux, tenant le sabot de Big Mac dans le sien, tremblant, en essayant de faire de son mieux pour contenir ses émotions. Il tremblait, mais ce n’était pas par peur ou par inquiétude, parce qu’il se sentait maintenant apaisé. Il ne parvenait pas à penser à ce qui ressortirait de tout ça, à part à la joie pure qu’il ressentait à cet instant.
« J-Je me suis vraiment amusé ce soir. »
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Moi qui pensais que ce genre de fanfic ne m'intéresserait pas, je me suis lourdement tromper ! Caramel est vraiment attachant.
J'attends la suite avec impatience