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Gueule de bois

Une fiction écrite par Acylius.

Épisode 4 : La lutte des classes

- Mais j’ai jamais trait une vache de ma vie, tu sais.

- Ça vient tout seul, tu verras ! lança Applejack. Et en plus, avec ce que t’as au bout des bras, ça devrait aller comme du gâteau !

Maxime leva ses mains devant lui et les observa d’un air dubitatif.

Aujourd’hui, la fermière avait décidé de lui épargner la cueillette des pommes et, à la place, l’avait guidé jusqu’à la prairie où paissaient les vaches. Des vaches laitières, blanches, noires et brunes, qui broutaient et ruminaient tranquillement, sans dire un mot. Des vaches sans ailes ni corne au milieu du front, qui ne faisaient rien d’autre que digérer le gazon en regardant passer les carrioles. Des vaches aux proportions normales, avec une tête normale, des pattes normales, une queue normale. Des vaches comme celles de chez lui.

- Tu t’assois ici, montra Applejack, tu prends une mamelle dans chaque patte, tu tires dessus, et c’est parti !

La fermière envoya une giclée de lait dans le seau, puis s’écarta et fit un geste de la patte pour inviter Max à essayer. Le bipède jeta un regard à la vache, qui n’avait pas bougé d’un pouce, puis à la ponette, qui tendait toujours la patte en souriant. Il inspira pour se donner contenance, puis s’assit sur le tabouret, s’empara de deux mamelles et tira doucement. Deux jets blancs filèrent dans le seau. Il recommença la manœuvre, cette fois avec plus de poigne. Le lait jaillit à nouveau. Déjà, le fond du seau en était couvert. La vache n’avait toujours pas fait un mouvement. Un petit sourire se dessina sur le visage de l’humain. Applejack sourit elle aussi, visiblement ravie.

- Bon, je te laisse, fit-elle en s’éloignant. Les seaux sont près de la grange !

- Ok ! répondit le bipède avec un entrain inhabituel.

Il n’attendit même pas que la ponette ait quitté le pré pour continuer. Quelques minutes plus tard, et le seau était déjà rempli à moitié. Max, loin de se lasser, continuait avec enthousiasme.

Jamais il n’aurait cru que traire une vache puisse lui apporter autant de satisfaction. Au milieu de ce monde sorti tout droit d’un trip sous acide, c’était là un îlot de normalité auquel il était bien agréable de se cramponner. Ici, dans ce pré, au milieu des bovins qui broutaient, il avait l’impression d’être revenu chez lui. Pas d’animaux parlants, pas de licornes, pas de pégases, pas de princesses dans des châteaux en cristal, pas de dragons qui rotaient des lettres, pas de…

- C’est agréable, comme vous le faites, fit une voix près de lui. Bien plus que quand c’est un poney.

- Merci, fit Max sans lever la tête. C’est vrai qu’avec des sabots, ça doit être un peu…

Il s’interrompit soudainement, la bouche encore ouverte. Il venait de se rendre compte de qui lui avait parlé. Il soupira tristement puis reprit sa traite, cette fois avec nettement moins d’enthousiasme.

- Qu’y a-t-il ? fit la vache et tournant la tête vers lui. Quelque chose ne va pas ?

- Non, ça va, fit Max d’un ton morne. C’est juste que, pendant un moment, j’ai cru que vous étiez une vache normale.

- Comment ça ?! meugla le bovin, vexé.

- Non, non, c’est pas ça que je voulais dire, se rattrapa Max. C’est juste que, là d’où je viens, les vaches ne parlent pas.

- C’est étonnant, fit la vache d’un ton méfiant.

Un silence gêné s’installa. Max reprit sa traite, non sans jeter de temps à autre un regard en coin aux autres bovins éparpillés dans le pré.

- Et, sinon, comment vous vous appelez ? tenta Maxime d’un ton diplomatique.

- Meurielle, répondit la vache sans le regarder, ni lui retourner la question.

- Et vous habitez où, à Poneyville ?

- Nous vivons ici, à la ferme, dans l’étable.

Max s’interrompit à nouveau.

- Dans l’étable ? Pas dans une maison ?

- Bien sûr que non, pourquoi ?

Le bipède se leva et mit ses poings sur ses hanches.

- Mais les poneys vivent dans maisons, eux, alors pourquoi pas vous ?

- Nous ne sommes pas des poneys, monsieur.

- Ça je sais, mais vous êtes comme eux, non ? Je veux dire, vous savez parler et tout ça.

- Et alors ?

- Et alors vous ne trouvez pas qu’il y a un truc qui cloche, là-dedans ? Pourquoi eux auraient des maisons et tout le reste et pas vous ?

Meurielle fronça les sourcils, comme si elle ne voyait pas de quoi il parlait.

- Vous n’êtes quand même pas en train de me dire que vous vous laissez traiter comme du vulgaire bétail ?

- Mais… c’est ce que nous sommes !

- Mais vous êtes bien plus costauds qu’eux ! Et regardez vos sabots !

Il prit Meurielle par les cornes et la força à baisser la tête pour qu’elle regarde ses pattes.

- Ils sont fourchus. Ça veut dire que vous pouvez prendre des objets d’une seule patte, alors que les poneys ne le peuvent pas. C’est un énorme avantage ! Vous n’avez qu’à vous révolter, et ils feront ce que vous voudrez ! Vous pourriez même prendre leur place, si vous vouliez !

- Mais pourquoi est-ce que nous ferions ça ? fit une autre vache. Nous sommes bien, ici.

En se tournant vers sa nouvelle interlocutrice, Max remarque que les autres vaches du pré s’étaient rapprochées pour les écouter. Il en fit le tour du regard, les sourcils froncés.

- Vous laissez les poneys vous exploiter, comme ça, sans rien faire ?! Révoltez-vous, faites valoir vos droits !

Mais les bovins ne semblaient guère avoir envie de se révolter. Quelques-uns s’en retournaient déjà brouter, sans plus rien écouter. Face au désintérêt général, Max soupira profondément, puis se dirigea d’un pas lourd vers la sortie du pré.

- Et ma traite ? l'interpella Meurielle.

- Trayez-vous vous-même !

Il quitta la prairie et repassa devant la grange, où Applejack s’occupait des pommes récoltées la veille. Elle se tourna vers lui, étonnée de le voir revenir sans seau.

- Et alors, la traite ?

- Plus tard, lança Max sans s’arrêter. J’ai des recherches à faire.

La ponette au chapeau le regarda s’éloigner, sans savoir quoi répondre. Elle qui pensait lui avoir enfin trouvé une tâche qui lui plaisait…

 

Spike posa avec soulagement sa sacoche sur la table du salon, puis s’étira en arrière pour faire craquer ses vertèbres. Twilight entra derrière lui, elle aussi chargée de sacs.

- Dans mes souvenirs, c’était moins loin que ça, fit le petit dragon. J’ai le dos en compote. La prochaine fois, je prendrai une brouette !

- Ne t’inquiète pas, je pense que j’ai ce qu’il me faut pour l’instant, répondit la jeune princesse.

Elle déposa à son tour ses sacs sur la table et, avec sa magie, les ouvrit pour sortir ce qu’ils contenaient : des piles entières de livres et de grimoires, qu’elle et son fidèle assistant étaient allés chercher dans la bibliothèque du vieux château de la forêt.

- Et tu penses que le sort pour renvoyer Maxime chez lui est là-dedans ?

- Sans doute pas tel quel, mais ils contiennent peut-être des choses qui pourront nous aider.

Spike observa les livres d’un air dubitatif. La plupart étaient tellement poussiéreux qu’on ne savait qu’à peine lire le titre, et certains étaient écrits avec des alphabets qu’il ne connaissait même pas.

- Tu peux emmener ceux-ci dans mon bureau, continua la ponette en désignant une des piles. Je vais ranger les autres dans la bibliothèque.

Elle fit flotter les piles restantes au dessus d’elle et s’avança vers une des portes de la pièce mais, alors qu’elle s’apprêtait à l’ouvrir, elle tendit l’oreille. Il y avait du bruit de l’autre côté. Prudemment, elle abaissa la clenche et jeta un œil à l’intérieur.

- Qu’est-ce que c’est que ce bazar ?!

Des livres étaient étalés au sol par dizaines, certains ouverts à plat contre les dalles. D’autres s’empilaient sur les tables et les chaises, dans le plus grand désordre. Au milieu de cet amoncellement, Maxime était assis pas terre, à côté d’un des rayonnages.

- Ah, tu tombes bien ! lui lança-t-il sans même se retourner. J’ai besoin d’un coup de main.

Il se plia en deux pour s’emparer d’un des livres à l’étage du bas, le feuilleta pendant à peine cinq secondes puis le jeta par dessus son épaule sans même le refermer. La ponette le rattrapa par magie avant qu’il ne s’écrase au sol et le posa sur une des tables.

- Un coup de main pour quoi ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

- T’as pas des bouquins sur le prolétariat ou sur la lutte des classes ? J’ai fait le tour de toutes les étagères, mais j’en ai pas trouvé un seul.

- La lutte des classes ?

- Ouais, tu sais, Marx, Engels, tout ça…

- Je ne sais pas qui sont ces gens.

- Quoi, les poneys ont pas encore inventé le communisme ?

- Tu vas me dire où tu veux en venir, oui ?!

Maxime se remit debout et la toisa avec sévérité, les poings sur les hanches.

- J’ai discuté avec les vaches, à la ferme, et je trouve scandaleux la manière dont vous, les poneys, exploitez ces pauvres bêtes.

- Quoi, il n’y a pas de vaches, d’où tu viens ?

- Si, mais elles ne parlent pas.

- Et tu t’inquiètes pour les animaux qui parlent, maintenant ?

Le ton moqueur employé par Twilight déplut fortement à Max. D’un geste plein de dédain, il pivota sur ses talons et lui tourna le dos. La jeune princesse ne put s’empêcher de pouffer de rire.

- Je ne m’inquiète pas, j’essaie juste de comprendre comment ça se fait qu’elles ne se soient pas encore révoltées.

- Révoltées contre qui ?

- Mais contre vous, banane ! Elles se laissent exploiter, comme ça, sans rien faire, par des gens qui ne sont même pas de la même espèce qu’eux !

- Elles ne sont pas exploitées, tu sais, expliqua Twilight. Elles n’appartiennent pas à la ferme, elles sont libres d’aller où elles veulent.

- Et est-ce qu’on les paie, pour leur lait ?

- Non, mais en échange Applejack leur offre l'abri et le couvert.

- Une grange et du foin, tu parles d’une pension ! À leur place, j’aurais cassé la barrière depuis longtemps !

Il passa les mains dans son dos et s’avança vers une des fenêtres de la salle. Les maisons et les rues de la ville s’étalaient devant lui. Les poneys déambulaient ici et là, souriants, se saluant de la patte quand ils se croisaient. Des poneys toujours content, toujours heureux, et visiblement pas plus pressés de se révolter que les vaches de la ferme.

Plongé dans ses pensées, Maxime leva le regard vers l’horizon. Au loin, accroché à sa montagne, le château de Canterlot dressait ses tours dans le bleu du ciel. Stupidement heureux comme ils l’étaient, ces poneys devaient certainement gober n’importe quel bobard, pour peu que celui qui le leur raconte porte une couronne. Quelles âneries lui avaient-ils sorties sur la princesse Célestia, d’ailleurs ? Qu’elle avait plus de mille ans ? Que c’était elle qui faisait bouger le soleil ? Et le pire, c’est qu’ils avaient tous l’air d’en être absolument convaincus...

Max sourit. Il n’arriverait à rien en s’adressant à cette bande de moutons. S’il voulait changer les choses, c’est par le haut de la pyramide qu’il devait commencer. Tout en haut.

Tandis qu’il cogitait, Twilight avait commencé à remettre les livres éparpillés à leur place. Ce n’est que quand le bipède repassa devant elle qu’elle remarqua l’expression sur son visage ; une expression qu’elle commençait à connaître.

- Toi, tu complotes quelque chose.

- Moi ? Je suis innocent comme l’agneau !

Max continua vers le hall, sans même se retourner.

- Je peux savoir où tu vas ? lança Twilight dans son dos.

- J’ai un truc à faire. À plus tard !

Il la laissa terminer de ranger et s’en alla en sifflotant.

 

Maxime n’était pas rentré, ce soir là. Twilight ne s’était pas inquiétée outre mesure, pensant qu’il était encore parti vagabonder elle ne savait où. Ce n’est que le lendemain matin, quand elle et Spike se rendirent compte qu’il n’était toujours pas revenu, qu’elle commença à s’inquiéter. Elle avait galopé vers la ferme pour voir s’il n’y était pas, mais ni Applejack ni aucun autre membre de la famille Apple ne l’avait vu depuis la veille.

- En tout cas, c’est gentil de t’inquiéter pour lui ! avait fait remarquer la fermière.

- Ce n’est pas pour lui que je m’inquiète, avait sèchement répondu Twilight. Je suis certaine qu’il manigance quelque chose. Il faut le retrouver avant qu’il ne déclenche un désastre.

- Mais qu’est-ce que tu veux qu’il fasse ? avait lancé Applejack sur le ton de la plaisanterie.

- Je n’en sais rien, et c’est justement ça qui ne me plaît pas, avait marmonné l’alicorne.

La jeune princesse et son assistant avaient ensuite rallié le centre ville pour interroger les poneys, mais aucun ne semblait avoir aperçu le bipède aujourd’hui. Ils étaient sur le point d’abandonner quand, enfin, ils purent recueillir quelques informations au guichet de la gare.

- Oui, il est venu ici ce matin, à l’aube, leur raconta l’employé. Il a pris un aller simple pour Canterlot et il est parti avec le premier train.

- Canterlot ?!

La ponette et son assistant prirent immédiatement deux places dans le train suivant. Le temps de l’attendre et de monter à bord, et ils filaient déjà vers la capitale.

- Tu sais, si ça se trouve, il est juste allé visiter, tenta Spike sur un ton diplomatique.

Twilight ne daigna pas répondre. Les sourcils froncés, elle regardait par la vitre les tours et les terrasses de la capitale qui se rapprochaient lentement.

 

À peine le train fut-il immobilisé que la jeune princesse bondit hors de son wagon et se rua sur un des gardes en faction devant la gare, Spike sur ses talons.

- Princesse Twilight Sparkle, commença l’étalon en s’inclinant, qu’est-ce qui vous amène à…

- Pas le temps pour ça, l’interrompit la ponette. Avez-vous vu une grande créature sur deux pattes quitter la gare ce matin ?

- Oui, je lui ai même demandé où il allait. Il a dit qu’il venait de votre part, pour voir la Princesse Célestia.

- De ma part ?!

- Oui, c’est ce qu’il a dit. Il m’a demandé la direction du château, puis il est parti.

Sans un mot de plus, la jeune princesse planta le poney en armure et, entraînant son fidèle assistant avec elle, remonta la rue au galop.

Les gardes en faction devant le pont-levis eurent à peine le temps de s’incliner quand elle passa entre eux. Elle franchit les grandes portes, traversa le hall et fila dans la galerie principale, en direction de la salle du trône. Un horrible pressentiment envahissait son esprit. Quelque chose de grave était sur le point d’arriver. La princesse était en danger. Elle devait la rejoindre, et vite !

Alors qu’elle pénétrait dans l’antichambre de la salle, un cri de rage s’éleva, suivi du fracas retentissant de quelque chose qu’on jette à terre. Immédiatement après, le bruit d’une multitude de petits objets rebondissant sur les dalles retentit à son tour. Twilight accéléra encore. Devant elle, les grandes portes étaient entrouvertes. Sans hésiter, elle se rua à l’intérieur, prête à lancer ses sorts. Cependant, quand elle découvrit la scène qui l’attendait, elle se figea sur place, la bouche ouverte.

Maxime remontait la salle vers elle, visiblement très en colère. Au milieu de la pièce, une petite table gisait sur le côté, comme si elle avait été violemment renversée. Les pièces d’un jeu d’échec étaient éparpillées un peu partout sur le carrelage. Et derrière tout ça se tenait Célestia, sereine et souriante.

Le temps que Twilight se remette de sa surprise, Max passa à côté d’elle, toujours aussi furibond.

- Te v’là, toi ! beugla-t-il avant de sortir.

Twilight le regarda s’éloigner, les yeux écarquillés, puis se tourna vers Célestia.

- Princesse, qu’est-ce qui s’est passé ?

- Elle a triché, voilà ce qui s’est passé ! lança Max de derrière les portes. Elle a bougé sa tour pendant que j’avais le dos tourné !

Twilight fixa Célestia sans comprendre. L’alicorne blanche lui adressa un sourire radieux.

- Tout va bien, Twilight. Je viens d’avoir le plaisir de faire connaissance avec ton nouvel ami. Tu aurais dû me le présenter plus tôt !

Alors que Twilight essayait toujours de nouer les deux bouts, Spike entra à son tour dans la salle, essoufflé d’avoir couru tout le long du chemin.

- Twilight, je viens de croiser Max dans le couloir. Il n’avait pas l’air content.

L’alicorne violette se tourna vers lui, puis à nouveau vers son professeur, qui souriait toujours d’un air serein.

- Ne t’inquiète pas, Twilight, je vais tout t’expliquer.

 

D’après Célestia, Maxime était arrivé au château environ une heure plus tôt. Il avait tambouriné sur la porte jusqu’à ce qu’on veuille bien lui ouvrir, puis avait exigé de voir Célestia immédiatement, arguant qu’il apportait un message de la part de Twilight.

- Je l’ai tout de suite reçu, naturellement. Je me suis doutée que ce devait être le fameux visiteur dont tu m’avais parlé dans ta lettre.

- Mais je ne lui avais confié aucun message !

Célestia lui adressa un sourire taquin.

- Je l’ai vite compris, mais j’étais curieuse de découvrir pour quelle raison il avait tant envie de me voir. Ses explications n’étaient pas très claires, mais à la fin il m’a proposé de me défier aux échecs. S’il gagnait, je devais immédiatement abdiquer et lui remettre mon trône et ma couronne.

- Et vous avez accepté ?!

Le sourire de Célestia se fit encore un peu plus taquin.

- Comment refuser ? C’était de loin le défi le plus stimulant qu’on m’ait lancé depuis longtemps ! De plus, il avait vraiment l’air persuadé de pouvoir me battre.

Twilight soupira. Elle commençait à comprendre.

- C’est pour ça que vous avez triché ? Pour être certaine qu’il ne gagne pas ?

Célestia se redressa, ses yeux braqués sur son élève. On aurait pu la croire outrée, si ce n’était le sourire au coin de ses lèvres.

- Tricher, moi ? lança-t-elle d’un air de diva. Voyons, Twilight, pour qui me prends-tu ? Cela est indigne d’une princesse ! Et puis, je n’en ai pas vraiment besoin, tu te rappelles ? ajouta-t-elle avec un clin d’oeil.

Twilight ne put retenir un gloussement amusé. Célestia jouait aux échecs depuis des siècles. Elle-même n’était jamais parvenue à la battre, alors Maxime…

La princesse du jour se dirigea vers une des fenêtres, son élève à ses côtés. En bas, dans les jardins du château, l’humain mécontent déambulait avec rage. Il s’arrêta devant un arbre et flanqua un grand coup de pied dans le tronc.

- Vous auriez vraiment abdiqué s’il avait gagné ? demanda Twilight.

- Évidemment, répondit Célestia d’un ton neutre. Une princesse ne revient jamais sur sa parole, Twilight.

La ponette lavande se tourna vers elle en écarquillant les yeux, mais déjà la grande alicorne se détournait et remontait la salle vers le couloir. Avait-elle parlé sérieusement, ou était-ce un autre sourire malicieux qu’elle avait cru voir sur le visage de son aînée ? Twilight n’aurait su le dire.

Elle jeta un dernier regard en bas, où Max sautillait désormais sur une jambe en massant son pied endolori, puis suivit Célestia vers la sortie.

 

Maxime était assis sur un banc, les bras croisés, la tête rentrée dans les épaules. Célestia, Twilight et Spike traversaient tranquillement la pelouse pour le rejoindre, mais il leur tourna le dos.

- Allons, soyez bon perdant, messire Maxime, fit Célestia en souriant. Le repas sera bientôt servi, pourquoi ne venez-vous pas déjeuner avec nous ?

Maxime se leva en grommelant. Twilight crut discerner les mots « sale tricheuse » et « bouffe pour cheval », mais elle se garda bien de le faire remarquer. Le bipède se dirigea d’un pas lourd vers la rambarde qui surplombait le vide, au bord de la pelouse. Il ramassa un caillou dans une plate-bande, le lança par dessus bord et le regarda tomber dans la vallée. Il finit par se retourner, bras croisés. Il tenta de toiser Célestia d’aussi haut que possible, mais l’alicorne était presque aussi grande que lui.

- Très bien, mais à une condition, trancha-t-il d’un air hautain. Je veux ma revanche, et avec le même enjeu.

- Je serais ravie de vous l’accorder, répondit Célestia en souriant.

 

Maxime ouvrit la porte du genou et remonta le couloir en tapant des pieds, dents serrées, sourcils froncés.

- Elle n’a pas triché, cette fois ! fit remarquer Spike, qui trottait à côté de lui.

Le bipède lui lança un regard qui signifiait clairement qu’il valait mieux pour lui qu’il n’en rajoute pas. Twilight franchit à son tour la porte, après avoir salué une dernière fois la princesse.

- Elle joue aux échecs depuis mille ans, fit-elle en rejoignant Max. Tu n’avais aucune chance de la battre.

- La prochaine fois, je la défie aux mikados, ronchonna-t-il.

Il traversa le hall et quitta le château en direction de la gare, les deux autres sur ses talons.

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Note de l'auteur

L'auteur tient à préciser que cet épisode ne reflète en rien ses affinités politiques, quelles qu'elles puissent être.

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Acylius
Acylius : #13627
@thedarkcaster :
Ça aurait pu être pierre-papier-ciseaux, aussi !
Il y a 3 ans · Répondre
Enis
Enis : #13617
constantoine13 février 2015 - #13576
Des poneys communistes qui jouent au mikados ? C'est sans doute le meilleur scénario que j'ai vu de toute ma vie !

Tu oubli que Célestia maîtrise la magie.^^
Il y a 3 ans · Répondre
Trone
Trone : #13590
- pas de parti communiste ? Grik-Grik-Grik-Grik-Grik, c'est un scandale !
( se bat avec Marchie la cochonne pour reprendre le contrôle du clavier )
- Reculez, pourriture communiste !
(se prend un coup de pelle par derrière de la part de Dédé Lajoitriste)
- Grik-Grik-Grik j-m'excuse, mais attendez un peut qu'ont débarque à Equestria. hein Dédé ? que'ce qu'on fera une fois là bas ?
- heu...heu... on jouera au petit chevaux ?
- mais qu'il est con, qu'il est con !

(se relève, s'empare d'un fusil)
- Foutez moi le camp ! (tire plusieurs coup de fusil) bon, enfin tranquille. donc pour résumer je trouve ça très drôle, j'attend la suite.
beau boulot mec.... ah c'est pas vrais, voila le crabe-Zucki qui veut organiser la grève des vaches ! RETOURNEZ A TF1 BANDE DE CLODOS ! (tire dans le tas)



Il y a 3 ans · Répondre
thedarkcaster
thedarkcaster : #13588
Personne ne peut battre un humain au mikados surtout si on a pas de mains
Il y a 3 ans · Répondre
constantoine
constantoine : #13576
Des poneys communistes qui jouent au mikados ? C'est sans doute le meilleur scénario que j'ai vu de toute ma vie !
Il y a 3 ans · Répondre

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