Introduction

      C'était tard le soir, les ruelles étaient vides, la ville était calme, mais dans sa chambre, Eliot, un jeune homme plutôt moyen de taille, avec des épaules assez carrées, il était blond avec les cheveux ondulés, un peu barbu, ne dormait toujours pas, il était en train de s’activer derrière son ordinateur. « Note à moi-même, penser à acheter un agenda ! En plus il me reste la moitié de l’exposé à finir, sans rire je suis dans la merde. » Fit-il en se mordant les doigts. « Bon… je n’ai plus le temps, alors vaut mieux que j’improvise demain.» Et dans un dernier geste, il ferma son ordinateur et se mit au lit.

Le lendemain, Eliot sortit de chez lui la boule au ventre. Mon dieu, je vais me faire tuer ! Sur le trajet, Eliot ne prêta pas attention aux personnes autour de lui, il était plutôt seul, car les autres gens ne le trouvaient pas intéressant, mais cela ne l’empêchait pas de vivre car il était toujours de bonne humeur, bien que toujours très sérieux pendant les cours, il était assez tête en l’air. Il n’avait pas beaucoup de passion dans la vie, la guitare, le dessin, les jeux vidéos, mais surtout celle que lui avait valu plusieurs moqueries de ses anciens amis, My Little Pony Friendship is Magic ! Il n’était pas simplement un fan mais un brony, il discutait souvent avec d’autres fans sur les réseaux sociaux ou les forums, mais ce qu’il préférait par-dessus tout c’était les fictions.

Justement dans le bus qui l’amenait à la fac, il relisait une fiction sur la création d’Equestria. Plusieurs minutes plus tard, le bus s’arrêta à l’arrêt habituel et Eliot descendit du bus. J’espère qu'elle ne va pas me renvoyer cette fois…

Arrivé dans la salle, le cours commença et ce fut au tour d’Eliot de passer mais celui-ci ne fit comme si de rien n’était. La professeur insista et le fit monter sûr l’estrade et lui indiqua de commencer. « Nous vous écoutons Monsieur » s’exclama-t-elle comme a son habitude. Ok, je suis mal, très mal…

« Y a-t-il un problème avec votre exposé ? » demanda-t-elle quelques minutes plus tard. Alors maintenant il faut que je trouve une bonne excuse… je pourrais lui dire que je l’ai perdu, ou alors je joue la sincérité en espérant qu’elle repousse la date. «Heu... pour être franc avec vous, je n’ai pas pu le terminer à temps…veuillez m’excuser »

« OK je comprends » répondit-elle sans vraiment d’expression particulière.

« Vraiment ?? Vous acceptez mes excuses ? » fit-il surpris. Oh oui ! Je savais que je devais dire ça !

« Non dehors, j’en ai assez de vos excuses minables pour éviter les devoirs importants » répondit-elle froidement. « Vous sortez et vous allez directement chez le principal ! »

Eliot descendit de l’estrade et remballa ses affaires. Je pense que j’aurais dû choisir la première solution… Il sortit de la classe et au lieu de se diriger vers le bureau du chef d’établissement, il se dirigea vers la sortie et fila en douce.

Après sa petite fugue de la fac, Eliot se promena dans les rues de la ville sans se soucier des conséquences de son escapade. Encore une super journée pour moi ! Bon maintenant je fais quoi ? Je vais me diriger vers ma piaule je crois maintenant.

Un peu plus loin sur le chemin de chez lui, en bordure de plusieurs magasins, un grand parc se tenait là avec de grands arbres verdoyants et une majestueuse fontaine. Pourquoi ne pas aller se promener là-bas ? Un peu plus loin dans le parc, une grande tente de voyance était installée au pied d’une vieille statue, et un homme se tenait debout là-bas, il était habillé de gris et de noir avec une longue tunique, il avait aussi une petite barbichette grise et des yeux bordeaux.

« Bonjour Monsieur » fit l’homme. « Vous pouvez entrer et je vous révélerais votre avenir, et en plus cela est gratuit… » s’exclama le mystérieux personnage.

« Au point où j’en suis, pourquoi pas après tout, j’aurais bien besoin d’une bonne nouvelle » lâcha Eliot finalement.

Une fois dans la tente Eliot ne put s’empêcher de remarquer les couleurs flamboyantes de chaque objet et les meubles en bois massif ornés de feuilles d’or, et de pierres précieuses. Et moi qui pensais que les voyants n’étaient pas très fortunés.

« Asseyez-vous monsieur, la séance va commencer. Vous pouvez m’appeler Monsieur D. et je vais vous révélez votre avenir. » dit-il en sortant un paquet de carte  de voyance, qu’il dispose sur la table en 3 lignes de 4 et en les mettant face verso. « Je vais vous en révéler 3 . » fit-il en tirant 3 cartes et en les plaçant devant lui pour les présenter. « Voici la première » dit-il en la soulevant. « C’est la carte de l’amour ! Cela est un très bon présage ! »

« Si vous le dites, enfin j’espère » lâcha Eliot avec une pointe d’ennui dans la voix.

« Bien Monsieur, voici la deuxième, et c’est celle de la décision, vous allez devoir faire un choix très dur ! » dit-il plus sérieusement. Eliot ne répondit pas et se contenta de hocher la tête. Super un choix à la con en plus !

« Pour finir, voici la carte…de la peur, ce n’est pas un mauvais présage mais il va falloir y faire face car si vous n’êtes prêt et entouré, vous ne pourrez pas vous en sortir. Alors faite face aux imprévus avec sang froid et intelligence ! » s’exclama-t-il.

Après autant de prédiction, Eliot était troublé mais en même temps, il n’avait pas très bien compris les mises en garde du voyant.

Après l’avoir raccompagné à la sortie, Monsieur D. finit par lui dire. « Le vent tourne toujours vous savez, c’est pas parce que vous avez des problèmes maintenant que cela va durer. » dit-il.

« Je vous remercie Monsieur D. , d’habitude je ne crois pas aux prédictions et aux signes astrologiques mais bon … on verra » finit Eliot .

« Ne vous inquiétez pas mon brave, le vent tournera… » répondit-il « D’ailleurs voici pour vous, j’appelle ça, « un souhait de poche », si vous croyez vraiment en votre souhait, il se réalisera… » Il lui tendit un papier richement décoré de plusieurs couleurs et plusieurs arabesques.

« Même si je n’y crois pas, merci encore pour tout et pour votre souhait… À la prochaine peut-être Monsieur ! » s’exclama Eliot en prenant le papier et en se dirigeant vers la sortie du parc.

« Ne vous inquiétez mon brave, on se reverra bientôt … » fit-il avec un sourire moqueur. Mais Eliot était déjà trop loin pour pouvoir entendre la remarque du voyant.

------------- 2 heures plus tard -----------

Eliot arriva dans son quartier, et comme à son habitude, il prit sa petite rue monotone menant à sa petite maison, il attrapa ses clefs et ouvrit son portail puis sa porte d’entrée pour finalement atterrir dans une entrée vide, blanche, presque sans âme. Il marcha le long du couloir, dénué de décoration, passant devant une cuisine sale et désordonnée, pour déboucher dans son salon lui aussi dans un piteux état. Il ne vivait là que depuis 2 ans et pourtant des cartons non-déballés jonchaient le sol. Il n’aimait pas beaucoup sa petite maison, que ses parents lui payèrent pour la fac en l’éloignant du domicile familial. Depuis ces deux ans, il ne communiquait presque plus avec eux, seulement de temps en temps par lettre, leur demandant le minimum vital pour subvenir à ses besoins quotidiens.

Finalement, après avoir fini les quelques devoirs du lendemain, Eliot se lança dans son passe-temps favori, étant le visionnage des nouveaux épisodes de la série. Il enviait la série car tout était bien là-bas, il n’y avait pas de soucis comme dans sa vie, pas de devoirs éreintants ou d’obligations, il voudrait ou peut-être il souhaiterait vivre là-bas. D’ailleurs il se rappela du « souhait de poche » que le voyant lui avait donné, et le prit en lisant les quelques indications écrites dessus « Formule ton vœu, plus fort tu y croiras, ne reste pas pieu, et la magie opèrera » était marqué en lettre d’or sur le papier, alors Eliot fini de lire l’inscription et formula à son tour son souhait. « Je souhaite du plus profond de mon cœur, rejoindre et vivre à Equestria » dit-il avec une pointe de désespoir dans sa voix. Quelques secondes après avoir fait son vœu, Eliot se releva de son canapé et en jetant les papiers à la poubelle. « Franchement ça m’aurait étonné que le papier marche » souffla-t-il avant de monter les escaliers jusqu’à sa chambre et de se coucher. Et dans un dernier souffle de frustration, Eliot tomba dans les bras de Morphée.