Naissance d'une légende

« Journal du professeur Mermaid Star, le sujet commence à réagir à l’injection fréquente de cidre. Son corps commence à prendre la consistance de la gelée, je ne sais pas encore quelles propriétés il recèle, mais je vais pousser mes études à le découvrir en augmentant d'avantages la quantité injectée a chaque piqures. Journal du professeur Mermaid Star, numéro 23, fin. »

Ça fait plusieurs jours que ce fou me garde enfermé là… Je ne me souviens pas de mon nom. Il m’appelle le Maïzena Pony. Je dois bien avouer que c’est approprié. Je suis une flaque vivante. Seuls les chocs me permettent d’acquérir une consistance solide. C’est plutôt dérangeant pour assouvir certaines envies… Ils continuent à faire des allers retour devant mon terrarium. Me regarde, plante des aiguilles dans mon corps. Je ne sens rien, en tout cas pas de douleur. Un avantage à être aussi dur qu’une motte de beurre au soleil. Son assistante passe à coté, ou son assistant je ne sais pas vraiment. Avec sa crinière noire et rouge, ses ailes et son pelage gris, le tout dans son uniforme blanc tout droit sortis d’un hôpital, elle me rappelle les animations dans les animés pour adultes venus de l’est d’Equestria. Je ne m’explique pas d’ailleurs pour quelles raisons ces films sont une des rares choses dont je me souviens.

« Journal du docteur Mermaid Star, numéro 35. Le sujet présente une stabilisation de ses cellules. Les injections ne provoquent plus de modifications majeures de son état, il multiplie les tentatives de fuite et semble de plus en plus lucide, nous allons le lâcher dans la ville afin de voir ses capacités d’adaptation… Journal du docteur Mermaid Star numéro 35, fin »

Les néons s'éteignent avec un bruit sec d'ampoules qu'on brises, replongeant le laboratoire dans le noir comme à la fin de chaque séance d’expérience. Je me rendors, enfin seul. Dans le peu de souvenir qu’il me reste, ces instants hors des expérimentations me permettent de souffler un peu. Je ne suis pas maltraité, la température tiède du laboratoire est agréable,mais ce manque de liberté et le soleil que je vois pointer à travers le soupirail du laboratoire me donnent une nostalgie dévorante de grands espaces et de jolie pouliches dans les prés, tout offertes à mon attention et mes soins. Mais nom de Luna, JE SUIS PEUT ÊTRE MAÏZENA, JE N’EN RESTE PAS MOINS PONEY !!! À la première occasion je recouvrerai ma liberté et partirai de ce monde de câbles et d’éprouvettes…

Un bruit… Que ce que cela peut être ? Déjà que ces expériences et ces tests me vident de tout énergie, si en plus je ne peux pas dormir en paix. Ouvrons un œil pour voir… Attends un instant ! Ils ont mal refermé le bocal ! C’est peut être une nouvelle expérimentation pour connaitre mes limites, peut être derrière cette apparente sortie se cache une foule d'obstacles plus retords les un que les autres… Mais c’est ma seule chance de sortir d’ici et je n'ai rien a perdre… J’y vais !

Instant auteur : Si seulement vous auriez pus voir ça chers lecteurs ! Les mouvements du Maïzena Pony étaient tellement fluide, empreints de tant de puissance que le couvercle n’opposa aucune résistance, dés la première poussée il alla s’écraser lamentablement sur le sol, n’entravant plus la route de notre héros vers sa destinée ! Celui-ci s’envola d’un bond puissant et se réceptionna avec la grâce … d’une goutte d’eau s’écrasant au sol… Mais passons le temps est venu pour moi de laisser l’histoire suivre son cours.

Arf… Atterrissage raté… Mais premier obstacle passé ! Il ne me reste plus que ce soupirail à atteindre et je pourrais à nouveau sentir la douce chaleur du soleil sur ma… Gelée… Non, pas de défaitisme, c’est déjà ça ! Mais d’abord il me reste une chose à faire. LAISSER UN DÉSASTRE DANS LE LABORATOIRE DE CE CHER PROFESSEUR !!! LUI FAIRE PAYER CETTE SI LONGUE SÉQUESTRATION !!!

L’être de gélatine s’efforçat de prendre une forme plus proche de celle d’un banal équidé que son corps actuel, le résultat dépassa toutes ses attentes lorsque se dressa devant lui, se reflétant dans le miroir du laboratoire, un jeune étalon au crin jaune d’or et au pelage de la même teinte. Puis il fut comme pris de folie, les instruments et installations volèrent à travers la pièce, pas un seul élément que l’ancien sujet de laboratoire pouvait détruire seul n’échappa à sa rage destructrice. Dès qu’il eut finis son œuvre, il observa une dernière fois ce lieu qui le vit naitre, puis s’enfuit en passant au travers des barreaux du soupirail.

Enfin… Je peux enfin sentir le soleil parcourir mon corps… C’est étrange, je pensais que le laboratoire était en sous-sol, mais apparemment il est plutôt situé au dernier étage d’un bâtiment et ces tuiles, on dirait du gâteau ou une autre pâtisserie … Et cette odeur... On dirait du sucre fondu... Voyons voir les environs.

Le poney gélatineux se relève et jette un œil circulaire, profitant de sa position surélevée pour obtenir une vue d’ensemble sur les lieux environnants.

Je crois que je suis dans une ville, non, plutôt un village. Ho mais… Il y a quelqu‘un en bas ! Enfin une autre âme que ces deux scientifiques désaxés, une nouvelle personne a qui parler. Voyons voir…

En se penchant pour mieux observer le poney en contrebas, il entrevoit une ponette rose dont la marque de beauté représente trois ballons. Mais un bout de la crinière du Maizena Pony va s’écraser malencontreusement au pied de la jeune pouliche. Il n’a que le temps de pester contre ce corps si peu pratique avant que l’inconnue relève la tête dans sa direction. Il voit les yeux de la ponette se mettre à briller soudainement avant que celle-ci se retrouve à ses cotés. Un gigantesque sourire sur les lèvres, celle-ci se mit à crier, comme ivre de joie « CONFITURE VIVANTE !!! » Le pauvre poney doré n’a pas le temps de dissiper le malentendu que tout devient noir …