Chapitre 2

Il était précisément 8 heures 23. Trop tôt pour être debout pour un bébé dragon, surtout un dimanche matin. Bien sûr, s’il avait pu choisir le moment où il se réveillerait aujourd’hui, Spike aurait choisi de passer la journée entière au lit, et il y avait une chance sur un million que Twilight dise oui. Heureusement pour le bébé dragon, l’opinion de Twilight sur son planning ne serait pas un problème pour les prochains jours. Peut-être qu’un réveil matinal le dimanche matin ne serait pas si mal en gardant ça en tête. La fatigue de son sommeil interrompu s’évanouirait durant les prochaines heures ; une telle période de temps n’était rien comparée au temps libre qu’il aurait.

« Spike ! Spiiike ! » l’appela quelqu’un d’en bas. Twilight était déjà debout. Bien sûr que Twilight était déjà debout ; avec un planning de départ fixé à 8h28, elle devait déjà être debout depuis trois ou quatre heures. Spike grommela en sortant de son lit, assez réveillé pour ne pas tomber tête la première au sol.

« Allez, Spike ! » chanta Twilight de l’étage en-dessous. « Il est presque temps d’y aller ! » La voix de la licorne était très joyeuse, trop joyeuse pour une heure aussi matinale. Spike se demanda si cela avait un rapport avec ce truc marron qu’il voyait souvent dans la cuisine, avec cette odeur particulière qui irait avec l’odeur de son haleine lorsqu’elle l’informerait des activités de la journée. Ça devait sans doute être la potion la plus puissante qu’elle était capable de créer, parce que cela défiait toute logique d’être aussi joyeux à 8h26.

« Spiiike ! Il est 8h26 ! » cria Twilight, l’urgence grimpant dans sa voix et prenant le dessus sur son air joyeux. Spike rassembla toute l’énergie qu’avait son petit corps fatigué et descendit en bas, manquant de tomber sur le gros sac de livres qui serait son fardeau lorsqu’il accompagnerait Twilight vers la gare. Pendant un moment, il se demanda quel poney aurait besoin de tous ces livres pour un voyage de trois jours. Après avoir admis qu’il parlait de Twilight, il constata avec surprise qu’il n’y avait qu’un sac. Profitant de ses incroyables capacités physiques de dragon, Spike prit le sac par le bout et le mit par-dessus son épaule.

« Spike, pas le temps de jouer ! » dit Twilight, son ton montrant de l’impatience. « La bibliothèque est précisément à 5 minutes et 37 secondes de la gare, et si on ne part pas maintenant, blah blah blah… » Spike n’écoutait plus. Il n’était pas assez réveillé pour une leçon. Le bébé dragon se leva, s’essuya, et leva le sac plus lentement, laissant le poids reposer sur ses épaules.

« Est-ce que tu m’écoutes, Spike ? » demanda Twilight, qui commençait à être irritée.

« Bien sûr ! » mentit Spike.

« Alors, qu’est-ce que j’ai dit ? » répliqua Twilight, un sourcil levé. Spike cligna des yeux, incertain.

« Euh… bla bla bla bla ? » proposa Spike, un sourire faible sur son visage.

« Très bien, Spike », répondit Twilight en reprenant son humeur joyeuse. « Je voulais juste savoir si tu écoutais. Maintenant, allons-y ! » Twilight mena la voie, le bébé dragon encombré suivant de près derrière.

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« Spike », dit Twilight, le train arrivant vers elle. « Tu te souviens de tout ce que j’ai dit, d’accord ? » Spike leva les yeux au ciel. Elle n’en avait parlé que vingt fois la nuit dernière, et sans compter les fois où elle en avait parlé avant. Il prit une grande inspiration et répéta la liste qu’il avait entendue tant de fois.

« Assure-toi de remettre les livres à leurs places sur l’étagère. Si un poney prend un livre, écris-le et marque-le dans leur dossier. Nourris Owlowiscious deux fois par jour et laisse la fenêtre ouverte pour lui la nuit, et NE VA PAS DANS LE LABORATOIRE. » Il s’assura d’écrire aussi clairement que possible cette phrase, en tout cas, autant que l’avait fait Twilight quand elle le lui avait dit. La licorne pouvait voir la frustration de son protégé et lui donna un sourire chaleureux et sympathique.

« Je suis désolée, Spike », dit Twilight. « Je suis juste inquiète, c’est tout. Ce n’est pas tous les jours que la Princesse m’appelle au palais pour un long séjour, et je veux juste m’assurer que tout va bien se passer à la maison. » Elle tendit son sabot et frotta la tête de son ami. « Je sais que je peux te faire confiance. » Spike bomba le torse, et reprit son sourire. Twilight pouvait être frustrante parfois, avec son besoin obsessif d’ordre et son insistance pour s’assurer qu’il n’y ait aucune chance que quelque chose se passe mal. C’était ses qualités qui voulaient toutefois dire que son approbation valait beaucoup.

« Voilà le train ! » s’exclama Twilight, trépidant d’impatience. « Tiens-toi bien quand je serai partie, d’accord ? Et qui sait ? Peut-être que tu auras droit à quelques joyaux si tout se passe bien ! » C’était les mots que Spike voulait entendre. Twilight lui offrit son sabot, et il s’avança plus près, enroulant ses bras autour d’elle pour lui faire un dernier câlin avant de partir.

« Et bonne chance pour toi avec la Princesse ! » répliqua Spike. La licorne sourit et lui caressa le museau avant de le relâcher. Spike agita la main lorsqu’elle monta dans le train, courant le long de la plate-forme pour la regarder de la fenêtre du siège où elle s’était assise. Le train finit par démarrer, et le dragon, malgré sa fatigue, courut avec le train jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le suivre. Twilight agita son sabot aussi longuement que possible, jusqu’à ce qu’elle ne le voie plus, et même jusqu’à ce que le train ne soit plus qu’un point à l’horizon.

« Wouah », dit Spike. « Trois jours entiers avec la bibliothèque pour moi tout seul ! » Il pouvait à peine contenir son excitation, bondissant sur ses doigts de pied. « Je vais en profiter ! Il y a tant de choses que j’ai toujours voulu faire, sans en avoir la chance ! » Sur ce, il commença à revenir vers la bibliothèque, déterminé à profiter au maximum de son temps libre.

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Il était 9 heures 04, et Spike n’avait déjà presque plus de choses à faire. Il était abasourdi ; il savait qu’il y avait beaucoup de choses qu’il voulait faire quand Twilight était là, mais n’avait pas le temps parce qu’elle avait toujours quelque chose à lui donner à faire. Alors, pourquoi, quand il avait enfin le temps de faire ces choses, ne pouvait-il se rappeler ce qu’elles étaient ? Il s’assit là, sur une chaise dans la bibliothèque, balançant ses pieds. Ennuyeux. C’était amusant avant, quand il avait enlevé « se balancer » hors de la liste des choses qu’il voulait faire, mais à cet instant, c’était de l’histoire ancienne. Impossible qu’il passe trois jours comme ça. Il deviendrait fou d’ennui au départ, puis Twilight reviendrait et verrait qu’il était devenu fou, et elle s’inquiéterait. Elle appellerait un psychanalyste, et il lui diagnostiquerait un « désordre profond dû à l’ennui ». Le pronostic serait lugubre : aucune idée amusante de Twilight ou de quelqu’un d’autre ne lui permettrait de se sortir de cette folie si intense. Il vivrait sans doute une vie pas drôle, une boule sans émotions, incapable de ressentir de l’amusement ou de la joie.

Spike regarda sa liste et cocha la case « rêver en plein jour ». Maintenant, sa liste était complète… et il était seulement 9h06 ! Le dragon soupira en glissant de sa chaise, avant de se diriger vers la fenêtre.

« Ci-gît Spike », dit-il, en prenant un ton mélodramatique. « Parti trop tôt. Une victime de l’ennui. » Avoir passé tant de temps avec Rarity avait fait des merveilles pour les capacités du jeune dragon à intensifier son côté dramatique. Il regarda vers la fenêtre, voyant les poneys vaquer à leurs occupations. Lyra et Bon-Bon trottaient ensemble, comme elles le faisaient toujours, vers le centre-ville. Il pensa à les rejoindre, mais il ne les connaissait pas vraiment, et vu qu’elles étaient toutes les deux, elles ne semblaient pas chercher de la compagnie. Il y avait aussi Junebug, les paniers pleins de fleurs. Spike écarta vite l’idée de la rejoindre. Elle était un peu bizarre autour de lui depuis l’incident lors de son anniversaire, et ça n’était pas une très bonne idée de l’accompagner.

C’est alors que Spike remarqua trois pouliches familières jouant pas loin de la bibliothèque. Il regarda Apple Bloom, Scootaloo, et surtout Sweetie Belle, qui jouaient et riaient ensemble. Bloom et Sweetie avaient des boules de coton tout autour d’elles, et elles couraient pour échapper à Scootaloo, qui les poursuivait dans ce qui ressemblait à un masque de papier pour mimer le visage d’un loup. Sans doute une autre tentative pour avoir leurs marques de beauté, même si Spike ne pouvait pas comprendre en quoi cette activité pouvait être un talent spécial. Ça avait quand même l’air amusant. Un sourire apparut sur les lèvres de Spike qui les regarda, se rappelant des moments amusants qu’il avait passés avec les trois il y a environ une semaine. Il n’avait jamais dit à Rarity la vérité sur cette journée. En fait, c’était un mensonge ; il était allé lui dire, mais il avait eu peur au dernier moment quand Sweetie Belle était entré dans la pièce. Il avait pensé qu’il pouvait le lui dire une autre fois. Après tout, ce n’était pas comme si Sparkstar allait revenir.

Les yeux de Spike s’illuminèrent. Il quitta rapidement la fenêtre, excité devant sa soudaine idée. Aucune chance qu’il ne s’ennuie maintenant, pas avec ce joyau qui faisait office d’idée. Le mot ‘joyau’ le fit stopper net, tout de même. Twilight avait dit qu’elle aurait des joyaux pour lui lorsqu’elle rentrerait, mais à la condition que tout se passe bien. Il devait suivre ses règles de manière stricte pour avoir sa récompense, et briser la quatrième et plus accentuée règle n’était certainement pas une façon de suivre les règles. Il poussa un petit soupir. C’était une si bonne idée, quand même. Il regarda à nouveau la fenêtre, les pouliches étant toujours en train de jouer. Scootaloup venait juste d’attraper Sheepie Belle et faisant semblant de la manger, mais Baa-pple Bloom contestait cela, insistant sur le fait qu’elle ne pourrait jamais avoir sa marque de beauté de proie si Scootaloo ne chassait que Sweetie. Spike regarda et sourit lorsque les trois se disputèrent. Twilight ne remarquerait jamais si deux petites bouteilles manqueraient dans son laboratoire.

Oh, de qui se moquait-il ? Bien sûr qu’elle le remarquerait. Elle remarquait TOUT. Mais, il avait trois jours pour trouver une bonne excuse. Le bébé dragon courut au sous-sol, l’excitation manquant de s’échapper de ses pores. Cependant, même l’excitation ne suffisait pas pour l’empêcher d’hésiter lorsque sa griffe arriva sur la poignée de porte d’entrée du labo. Il sentit une pointe de culpabilité en lui ; il voulait tellement sortir et s’amuser, et être Sparkstar serait très amusant, mais Twilight avait confiance en lui. La confiance de Twilight était quelque chose qui valait le coup, et il n’était pas sûr de savoir s’il était prêt à la perdre. Son plus long doigt dansa autour de la poignée tandis qu’il réfléchissait. Twilight était quelqu’un qui pouvait pardonner quand cela impliquait ceux qu’elle aime. Il pouvait s’en sortir avec cette bêtise s’il s’excusait profusément. Cela valait toutefois le coup d’essayer. Spike continua à réfléchir et à jouer avec la poignée, jusqu’à ce que, à sa plus grande surprise, la poignée tomba au sol. Twilight était d’habitude à jour quand des choses devaient être réparées à la bibliothèque, mais apparemment, cette chose-là était toute récente. Spike se pencha pour prendre la poignée cassée, puis un sourire machiavélique apparut sur son visage. Avec un rapide mouvement, il frappa la poignée avec son pied, laissant la physique faire le reste en entrant dans le laboratoire. Il ne pouvait être pris en faute pour être entré dans le laboratoire si cela était nécessaire pour réparer les choses cassées, n’est-ce pas ? Il trouverait une excuse pour les fioles qui manqueraient, mais il avait le temps pour ça. Le plus gros problème moral allait être résolu, d’une manière peu honnête. Assez honnête toutefois pour le bébé dragon, alors qu’il entra dans le laboratoire interdit.

Spike farfouilla les étagères en marchant dans la pièce. Il souhaita avoir une meilleure mémoire en cherchant désespérément la poudre qui lui permettrait de se transformer. Il avait été ici de nombreuses fois, toutes les fois où il avait accompagné Twilight, mais ça n’avait jamais été aussi grand et imposant que cette fois. Spike prit une grande inspiration, se préparant à une longue et fastidieuse recherche. Avec chance, il le trouverait à temps avant que les pouliches ne s’en aillent trop loin. Bien sûr, vu la magnitude de ses recherches, sa plus grande inquiétude était de savoir s'il cherchait encore lorsque Twilight reviendrait dans trois jours. Cela le rendit très inquiet pendant que les yeux du jeune dragon scannaient chaque recoin devant lui, avant qu’il ne soit submergé par la joie après seulement dix minutes de recherche, et après avoir trouvé un nombre de fioles de poudre sur l’étagère qui semblaient être là depuis le temps où Discord régnait. En cherchant un peu plus, il trouva une fiole contenant l’antidote juste à côté. Gagné ! La main de Spike tremblait lorsqu’il ouvrit la fiole et déversa la poudre sur lui, à peine capable de se contenir. Spike se tenait là, attendant que la transformation fasse effet. Après une minute ou deux, son impatience commença à se montrer.

« Pourquoi je ne suis pas encore un poney ? » grogna Spike, frappant impatiemment du pied sur le sol en pierre. Cela lui prit un moment pour qu’il se rappelle que la transformation précédente s’était déroulée la nuit. Il pensa qu’il pouvait attendre que la transformation se fasse, mais son besoin d’amusement ne pouvait pas le supporter. Il regarda les autres fioles sur l’étagère. Peut-être qu’une autre dose accélèrerait le processus ? Expliquer trois fioles manquantes serait plus difficile que deux, mais la simple pensée des pouliches s’amusant et de pouvoir passer du temps avec Sweetie Belle suffisait pour le convaincre. Peut-être qu’il pourrait encore lui tenir le sabot… peut-être qu’elle lui donnerait un autre baiser…

Spike secoua sa tête. Pas le temps de s’allonger et de rêver. Après tout, il avait déjà enlevé ça de la liste. Sa griffe se tendit vers une seconde fiole, et il en déversa le contenu sur lui. Cela lui prit un moment, mais il sentit une sensation de chatouille tout le long de ses écailles. Une lumière blanche illumina la pièce sombre, et il grimaça en sentant son corps changer, l’une des sensations les plus bizarres qu’il avait ressenties. Certaines parties de son corps s’étiraient ; d’autres disparaissaient complètement. Après quelques moments d’inconfort, la lumière se dissipa, et Spike atterrit au sol sur ses sabots. Il bondit en l’air, laissant échapper un cri de joie, avant de monter les escaliers.

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« Beurk ! Qui a eu cette idée-là ? »

Apple Bloom grommela en essayant en vain d’enlever la boue de ses boules de coton collées à son corps. Elle savait que c’était Sweetie Belle qui avait proposé cette idée au groupe, mais poser cette question semblait être quelque chose que tout le monde ferait dans une situation comme celle-là. Pour être honnête, elle-même avait approuvé l’idée, et Scootaloo également, mais la préméditation n’était pas un de leurs talents. Si ça l’était, elles auraient déjà leurs marques de beauté, et elles ne savaient pas à quoi pouvait ressembler une marque de beauté de préméditation, alors peut-être que c’était mieux ainsi.

« Ça va me prendre une éternité pour enlever cette saleté ! » gémit Sweetie. Ce n’était pas de sa faute si les choses s’étaient mal passées. Elle voulait d’abord avoir sa marque de beauté d’actrice, puis Scootaloo pensa qu’être un mouton n’était pas…. quel mot avait-elle utilisé ? Génialissime ? Elle ne savait même pas si génialissime était un mot, mais elle n’était pas un dictionnaire ou quoi que ce soit.

« C’est sûrement le dernier de tes soucis ! » dit Scootaloo en retirant son masque de loup. « Pense juste à quel point ça va être dur d’enlever la colle de ton pelage ! » Scootaloo savait qu’elle était la plus intelligente du groupe. Son masque de loup était juste ça ; un masque. Un élastique le retenait sur son visage, et elle n’avait qu’à le lever pour l’enlever facilement. En plus, Bloom et Sweetie avaient déjà utilisé toute la colle lorsqu’elle avait fini son masque.

« Scootaloo ! » s’exclama Bloom. « Tu savais depuis longtemps que la colle était une mauvaise idée, n’est-ce pas ? » Scootaloo commença à glousser, puis décida que glousser n’était pas assez génial et opta pour un ricanement à la place.

« Mettre de la colle sur ton pelage quand tu sais que tu vas devoir l’enlever à la fin ? » demanda Scootaloo. « Pas bête du tout, pas bête du tout. C’était du sarcasme, d’ailleurs. »

« Je sais ce qu’est le sarcasme ! » répliqua Bloom. « Mais tu ne sembles pas savoir ce que c’est que d’avertir ses amies quand une idée est mauvaise ! Mais j’imagine que moi non plus, vu que je n’ai pas dit que ton idée de loup était nulle ! Comment tu veux avoir une marque de beauté en étant attaquée par un loup de toute façon ? »

« Hé, c’était une super idée ! » rétorqua Scootaloo. « Tu es juste jalouse parce que tu n’as pas eu l’idée en premier ! »

Sweetie soupira en regardant Apple Bloom et Scootaloo se disputer. Elle pouvait le comprendre si c’était une dispute pour essayer d’avoir une marque de beauté en dispute, mais elles avaient essayé il y a des années et avaient déjà décidé que c’était une mauvaise idée. C’était une vraie dispute, et elle ne voulait pas en faire partie, parce qu’elles se tourneraient vers elle pour avoir eu l’idée initiale de se coller des boules de coton sur elles. Elle avait dit ça comme une idée un peu bête, sans espérer que les autres l’écoutent, et avait été surprise en constatant que cela avait été le cas. Elle pensa qu’elle trouverait que ça ferait trop fille et que ça serait trop bête, mais non… en tout cas, jusqu’à ce que Scootaloo y insère sa propre idée et tourne le tout en une compétition physique comme elle l’aimait. C’était dans des moments comme ceux-là qu'elle souhaitait vraiment que Sparkstar revienne. Il écoutait ses idées et ne la faisait pas se sentir bête. En plus, lui tenir le sabot était très agréable. Elle pensa beaucoup de fois à lui depuis ce jour, et elle aurait beaucoup aimé réentendre sa voix.

« Salut Sweetie ! » dit Spike, en trottant vers elle. « Qu’est-ce qui se passe ? »

Sweetie sourit négligemment, ses souvenirs de lui étaient si forts qu’elle pouvait entendre sa voix comme s'il se tenait juste à côté d’elle. Elle ferma ses yeux et poussa un soupir de satisfaction.

« Oh ! Salut Sparkstar ! » dit avec joie Bloom. Elle et Scootaloo avaient arrêté de se disputer il y a un moment, arrivant à un compromis qui disait qu’elles avaient toutes les deux tort, et ça voulait aussi dire qu’elles avaient toutes les deux raison, et c’était comme ça qu’elle se le référerait. Sweetie, perdue dans ses joyeuses pensées, souriait d’un air rêveur.

« Ouais…. ça serait super si Sparkstar était là… » dit-elle. Spike leva un sourcil et regarda Bloom et Scootaloo, qui ne firent qu’hausser les épaules. Spike ne pouvait s’empêcher de rougir en réalisant à quel point Sweetie était excitée à l’idée de le revoir ; il avait le même sentiment, même s'il la voyait tout le temps dans sa forme régulière. Il sourit et déroula son aile, tapotant gentiment Sweetie dans le dos. La pouliche blanche bondit d’un bon mètre en l’air, et se tourna dans la direction de Spike. Son regard plein d’appréhension se transforma très vite en grand sourire.

« Sparkstar ! » cria Sweetie. Avant que Spike ne comprenne ce qui lui arrive, la pouliche avait enroulé ses sabots autour de lui pour lui faire un gros câlin. Il n’hésita qu’un moment avant de faire de même. Les deux profitèrent de l’instant, avant de remarquer que Bloom et Scootaloo les fixaient. Les deux poneys se relâchèrent en sifflant innocemment, ne trompant absolument personne.

« Beuuuuurk », dit Scootaloo en tirant la langue de dégoût. « Vous êtes vraiment bizarres. »

« Moi, je pense que c’est mignon ! » dit Bloom.

« Tu penses ça parce que toi et ta sœur, vous vous faites tout le temps des câlins ! » rétorqua Scootaloo.

« C-c’est pas vrai ! » dit Bloom, sentant immédiatement un besoin de se défendre, même si elle et Applejack se faisaient vraiment souvent des câlins.

« Tu fais des câlins à tout le monde ! » rit Scootaloo, en touchant un point sensible. « Tu es genre un monstre du câlin ! Et c’est même pas un monstre cool ! »

« C’est pas vrai ! » répliqua Apple Bloom. « Et si ça l’était, je pourrais avoir ma marque de beauté pour ça, et tu serais jalouse ! »

« Qui serait jaloux d’avoir un talent aussi ennuyeux que faire des câlins ? » ricana Scootaloo. Sweetie soupira en regardant ses amies recommencer leur dispute. Ses inquiétudes étaient presque oubliées en rencontrant les yeux de Spike.

« Alors, Sparkstar, qu’est-ce qui t’amène à Poneyville ? » demanda la pouliche blanche. Spike cligna des yeux, réalisant qu’il n’avait même pas pensé à une histoire.

« Euh…. » bégaya Spike. « Eh bien… tu vois… » Son esprit s’emballa, essayant de mettre en place une excuse qui semblait légitime. Réfléchir vite n’était pas sa spécialité, ou sinon il aurait eu une marque de beauté pour ça…. si les dragons transformés en poneys pouvaient avoir des marques de beauté.

« Oh, tu dois être là parce que Twilight est partie et elle veut que tu surveilles la bibliothèque ! » dit Sweetie, fière d’elle pour avoir déduit quelque chose.

« Exaaaaaaaaactement ! » répliqua Spike, heureux de voir que quelqu’un avait pensé pour lui. « Mais tout dans la bibliothèque semble être en ordre, alors j’ai le temps pour passer la journée avec vous si vous voulez ! »

« Ça serait génial ! » dit Sweetie, en gloussant et en bondissant en l’air. Elle courut vers Bloom et Scootaloo, mettant sa tête entre les deux qui continuaient à se disputer. « Sparkstar peut venir avec nous, les filles ! » Les deux pouliches se calmèrent et regardèrent leur amie, puis Sparkstar. Elles se regardèrent l’une l’autre.

« On reparlera de ça plus tard, d’accord ? » dit Bloom, offrant son sabot en signe d’amitié. Scootaloo sourit et lui frappa le sabot.

« Ça marche ! » dit la pouliche orange. « Pour le moment, on a des recherches à faire ! »

« Oui ! » s’exclamèrent les trois, bondissant en l’air pour se frapper les sabots ensemble. « Les Chercheuses de Talent, en avant ! » Spike galopa vers elles et les rejoignit dans leur démonstration d’unité.

« Merci d’être revenu », dit Sweetie, un doux sourire sur son visage. La seule vue de son sourire suffisait pour que Spike fasse de même, et sente une sensation de chaleur dans sa poitrine.

« Hé… pas de problème, Sweetie », répliqua-t-il.

« Les autres ont arrêté de se disputer dès qu’elles t’ont vu », continua Sweetie. « Ça me prend normalement beaucoup plus de temps pour les arrêter une fois qu’elles ont démarré. »

« Eh bien, je ne sais ce que j’ai fait, mais je suis heureux de l’avoir fait ! » sourit Spike. Sweetie sourit aussi et lui fit un autre câlin.

« J’espère que tu continueras », dit Sweetie. « Tu es le meilleur des poneys. » Spike rougit en entendant ça, si heureux de savoir ça qu’il ne remarqua même plus cette étrange sensation dans son estomac. S’il avait été près d’un miroir, ou si la tête de Sweetie n’était pas derrière la sienne, l’un des deux aurait remarqué que pendant un bref instant, ses yeux devinrent violets.

« Hé ! » Bloom appela les deux. « Vous venez ? » Spike et Sweetie se relâchèrent, tous deux rouges.

« On arrive ! » cria Spike. Lui et Sweetie se donnèrent un autre regard chaleureux et se sourirent avant de courir pour rattraper leurs amis.