Chapitre 2: Everything Counts

The grabbing hands
      Grab all they can
      All for themselves
      After all
      It's a competitive world
      Everything counts in large amounts

Depeche Mode- Everything Counts

Octavia arriva aux studios radio de Poneyville, un petit bâtiment en bordure du village composé de quelques studios d’enregistrement, vers 11 heures, soit quelques minutes avant que la factrice ne vienne déposer les audiences radio de la ville. Elles étaient calculées grâce à la puissance requise par les émetteurs de la station pour que tous les auditeurs puissent écouter l’émission. Chaque radio émettait un signal précis et plus elle avait d’auditeurs, plus la puissance demandé pour l’écouter était forte. Grâce à de savants calculs, on pouvait en déduire le nombre de personnes qui écoutaient les émissions.

« Salut, Mix », dit Octavia en entrant dans le studio numéro 1 du bâtiment, où se trouvait déjà son boss et ami. « T’as les audiences ? »

« Ouaip », dit-il, d’un ton qui n’avait rien à envier à celui de Big Mac, en tournant les yeux vers elle. « Prête pour l’instant fatidique ? » demanda-t-il en déposant la fameuse lettre, qui était déjà dans ses sabots.

« Tu commences à me faire peur là », répondit Octavia. « Prête. »

« On est… » Il appuya sur un bouton pour lancer le son d’un roulement de tambour dans les enceintes de la régie. « ... suspense... », il ouvrit l’enveloppe aussi lentement que possible, « …. NUMERO 1 ! » s’exclama-t-il alors que son expression s’illuminait.

Le visage auparavant tendu d’Octavia fit de même et elle se jeta dans les sabots de son partenaire de Radio Poneyville. Tous deux dansaient dans les sabots de l’autre pendant qu’ils chantaient « NUMERO 1 ! NUMERO 1 ! NUMERO 1 ! »

Après quelques instants de joie partagée, ils se calmèrent, et Octavia inspira profondément avant de prendre la parole. « Le plus dur arrive maintenant : rester les premiers », déclara-t-elle, en sachant déjà qui se battrait pour faire mieux qu’eux.

« Sûr… mais tu as vu les chiffres. On a un demi-point d’avance sur Pony Rock qui est numéro deux », lui dit Mixtape en tendant le papier. « On a de la marge et tant qu’on continue comme ça, rien ne nous arrivera. »

 « C’est Vinyl que je crains, pas moi », répondit Octavia. « Je sais que c’est une super animatrice et qu’elle se chargera très vite de reprendre les auditeurs perdus. Il suffit d’une poignée pour tout faire basculer. On est à Poneyville, pas à Jumanhattan ici », expliqua la jument. Elle savait que le nombre peu élevé de postes radio pouvait très vite faire changer le podium des stations les plus écoutées.

« Profitons du succès tant qu’on peut quand même. Allez, je t’invite à déjeuner », proposa l’étalon. Le gargouillis du ventre d’Octavia lui apporta une réponse toute prête.

« Je te suis. »

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Vinyl se réveilla avec un bruit de sonnette qui résonnait dans sa tête. « Ouais, ouais, j’arrive… », grommela-t-elle en s’enfonçant un peu plus le visage sous l’oreiller de son grand lit. Le bruit ne cessait pas. « Raaaahhhh ! C’est bon, je suis debout ! » Elle se leva avec peine et se traîna de sa chambre jusqu’à la porte de sa maison. Elle voyait que c’était Plug qui venait de la sortir du pays des rêves. « Mec, je t’ai dit de ne jamais venir me réveiller aux aurores », dit Vinyl en ouvrant la porte.

« Il est 11 heures Vinyl, je sais que c’est tôt pour toi, mais… », il hésita quelques secondes, « j’ai les audiences et j’ai pensé que je ferais mieux de venir te les dire toi-même vu que tu ne risquais pas d’arriver aux studios avant la nuit. ».

« Ouais, ouais, si tu le dis. Bon alors, on est premiers, c’est ça ? Si tu pensais me surprendre, c’est raté », ricana Vinyl,

Apparemment, Plug ne trouvait pas sa blague amusante et il rit de manière forcé. « Euh….. Tu as des antécédents cardiaques ? » demanda-t-il par précaution.

« Pourquoi tu me demandes ça ? T’as peur que mon cœur s’arrête en apprenant que je suis la meilleure animatrice d’Equestria ? » s’amusa Vinyl en prenant la pose.

« Bon, si tu insistes. On est… », il marqua un temps d’arrêt. « Deuxième. »

Même avec ses lunettes, Mixtape voyait que Vinyl avait les sourcils froncés et une grimace à faire peur, la rage bouillant dans son sang. « QUOI ?!! DEUXIEME ! QUI EST PREMIER ? QUI ? QUI ? QUI ? » rugit-t-elle.

« Ben…. c’est Radio Poneyville », dit Mixtape, tout penaud. « Mais on n’est pas loin, je sais qu’on va se rattraper très v- »

« Cette fichue Octavia. Elle va voir qui est la meilleure ici », la coupa Vinyl, qui fulminait. « Elle a pas intérêt à me croiser aujourd’hui sinon je vais….. » Elle s’interrompit en reconnaissant une jument qui passait devant chez elle, sa clé de sol sur le flanc désignant immédiatement sa propriétaire, Octavia Melody. « TOI ! » cria la jument à la crinière bleu électrique.

« Oh Vinyl, bonjour. Ça va, numéro deux ? » se moqua Octavia en tournant la tête vers la source de ce bruit. Elle se retrouva très vite museau-contre-museau face à son adversaire.

« Profite en quand tu peux. Ça n’est qu’une question de jours avant que je reprenne le trône qui m’appartient, Octy », sourit d’un air narquois Vinyl en s’ébrouant contre elle.

« C’est Octavia, je pensais que tu savais lire pourtant, numéro deux. » reprit Octavia.

« C’est toi qui auras besoin de lunettes pour voir ton score d’audience minuscule la prochaine fois, Tavi ».

« Numéro deux. »

« Tavi. »

« Numéro deux. »

« Tavi. »

Le manège aurait pu continuer longtemps si Mixtape et Plug ne les avaient pas séparés, voyant que cela ne mènerait à rien de bon. Vinyl finit par une déclaration en bonne et due forme avant qu’Octavia ne disparaisse, scellant la suite de leurs aventures : « La guerre est déclarée, Octy. Tu entends ? C’est la guerre ! »

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Au restaurant, Octavia ruminait encore sa rencontre avec Vinyl tandis que Mixtape dévorait son repas. « Tu manges pas ? » demanda l’étalon à son amie, qui avait à peine effleuré son sandwich aux jonquilles.

« Elle m’a coupé l’appétit », expliqua Octavia, en poussant son assiette vers l’étalon. « La guerre est ouverte maintenant et ça ne va pas être une partie de plaisir. Elle est coriace, je le sais. Crois-moi, elle fera tout pour être numéro un. Elle… »

« Oublie-là un peu. Vinyl par-ci, Vinyl par-là…..Ce qui importe, c’est toi, pas elle », l’interrompit Mixtape en prenant son sandwich.

« Je sais, je sais, mais c’est comme ça. On est concurrentes et ça marche ainsi », soupira la ponette. « A Canterlot, c’était pareil. On voulait être les meilleures et on travaillait dur pour ça. Sur ce point, elle vaut bien dix juments », dit Octavia, avant de changer de sujet, ne voulant pas passer en mode flashback. « On reçoit qui ce soir dans l’émission ? »

« Oh …euh …une certaine Maud Pie vient lire des poèmes », se rappela Mixtape. « Ça s’annonce rock'n'roll. Si elle est aussi dingue que sa sœur, on va cartonner. »