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Le Fruit de la Vengeance

Une fiction écrite par Usui.

Chapitre 1 : En route vers Sweet Apple Acres

Le soleil cognait fort ce matin-là à Appleloosa. Et pourtant, tous ses habitants vaquaient déjà à leurs occupations. Que ce soient les agriculteurs, les commerçants ou les forces de l’ordre mené par le Sheriff Silverstar, chacun mettait le sabot à la pâte afin de contribuer au développement de la ville, encore une jeune pousse plantée au sein d’un désert aride.

Appleloosa commençait à attirer de nombreux poneys, avides d’horizons et d’espaces inconnus et en attendant de pouvoir les loger, ils étaient hébergés à l’hôtel, ce qui avait pour principale conséquence de remplir ses chambres, bien sûr ! La tenancière de l’auberge, Cleany, une fringante ponette terrestre à la robe café au lait et arborant une cutie mark prenant la forme d’un balai étincelant, ne savait plus où donner de la tête entre tous ces clients à servir. Elle se dit alors qu’elle devrait rapidement trouver du personnel qualifié, peut-être même en engager un dès maintenant, parmi ces nouveaux arrivants.

Elle était si occupée à servir les petits déjeuners qu’elle ne vit même pas entrer un étalon d’un jaune flamboyant, aux yeux verts, coiffé d’un chapeau et vêtu d’un gilet de cuir. Il se fondait dans la masse des autres habitants d’Appleloosa ainsi. Il fallait dire que les chapeaux étaient bien utiles au vu de la chaleur !

L’étalon se dirigea vers le comptoir et attendit quelques instants, le temps que Cleany finisse de livrer les commandes. Mais voyant au bout de cinq minutes qu’elle en était encore aux petits-déjeuners, il décida d’appuyer sur la sonnette posée sur le comptoir ciré. Cleany se retourna immédiatement avant de soupirer, déclarant ensuite:

“Je suis à vous dans trente secondes.”

La tenancière de l’hôtel tint sa promesse et revint à sa place, pouvant enfin s’occuper du nouveau venu. Elle sourit en contemplant le visage de son interlocuteur:

“Désolé pour ma lenteur, les affaires sont florissantes, comme tu peux le voir, Braeburn ! J’imagine que tu viens chercher ta cousine ?

-Bingo ! répondit Braeburn en rendant son sourire à Cleany. Mais je ne la vois pas en bas...

-Elle n’est pas encore réveillée, annonça l'hôtelière. Ça ne lui ressemble pas, tiens...

-Faut dire qu’elle nous a bien aidé aux champs ces derniers jours, déclara Braeburn d’un ton fier. J’peux monter la réveiller ?

-Bien sûr ! répondit Cleany. Elle loge au deuxième étage, la troisième chambre à partir de la droite.

-Merci Cleany, t’es un ange”, fit l’étalon doré.

Braeburn se dirigea vers l’escalier et commença à monter les marches d’un pas rapide. Il s’arrêta au deuxième étage et se mit à chercher la chambre indiquée par l’aubergiste. Il toqua ensuite contre la porte en parlant en même temps d’une voix forte :

“Applejack!! Il est temps d’se lever, p’tite paresseuse !”

Braeburn entendit alors bouger dans la chambre et patienta. Une minute plus tard, la porte en bois s’ouvrit, laissant apparaître sa cousine Applejack, complètement décoiffée, ses yeux laissant transparaître une fatigue évidente.

“Braeburn ? Fit Applejack. Que fais-tu là ?

-T’as vu l’heure, AJ ?” Demanda son cousin.

Applejack se tourna alors vers une horloge fixée sur l’un des murs de la chambre avant de bondir:

“ C’est pas vrai?! Le train doit partir dans deux heures !

-Exact ! annonça Braeburn. Faut que tu te magnes !”

La jeune ponette saisit alors son chapeau, posé sur un porte-manteau, avant de le mettre sur sa tête, laissant sa crinière épars. Pendant ce temps, son cousin descendit jusqu’au rez-de-chaussée et demanda à Cleany de préparer un petit déjeuner en quatrième vitesse pour Applejack. La tenancière s’exécuta, non sans demander à l’étalon s’il désirait également quelque chose. Ce dernier refusa poliment:

“J’ai déjà mangé à la maison. Mais merci quand même !”

Applejack réapparut quelques instants plus tard, la crinière à nouveau attachée. Braeburn en constatant cela demanda:

“Pourquoi avoir mis ton chapeau avant de te recoiffer ?”

Applejack, toujours l’air passablement endormie, s’installa à l’une des tables encore libres, suivie par son cousin. La ponette fut peu après servie par Cleany, qui lui avait préparé un grand verre de lait ainsi qu’un morceau d’une tarte aux pommes paraissant délicieuse. Applejack remercia son hôtesse et commença à manger sous le regard de Braeburn.

“Tu sais, t’étais juste censée nous apporter des vivres en provenance de Ponyville, déclara l’étalon. T’avais pas besoin de te surmener en travaillant dans les champs et t’aurais dû en profiter pour récupérer de ton travail à Sweet Aples Acres.

-Ch’est pas trop mon Chtyle de me reposer tanchis qu’les autres travaillent, chu devrais le chavoir”, répliqua Applejack en croquant dans sa part de tarte.

Braeburn hocha alors la tête, étant d’accord avec elle. Il poursuivit la conversation:

“J’pensais pas que tu mettrais aussi peu de temps à te préparer. T’auras ptèt’ le temps d’aller dire au revoir à Bloomberg. Surtout que les bisons ne devraient plus tarder. J’imagine que t’aimerais bien revoir Little Strongheart ?

-Pour sûr !” répondit Applejack, avant de boire une gorgée de lait.

Ce nom là réveillait chez Applejack tout le souvenir d’une belle aventure vécue aux côtés de ses amies. Un voyage qui avait toutefois mal débuté: Applejack devait livrer Bloomberg, un pommier dont elle s’occupait telle une mère, à Appleloosa, âgée à cette époque d’un an. Cependant, l’arbre fut enlevé par une tribu de bisons protestant contre la venue des colons, qui les empêchait de migrer en raison des plantations. L’affaire semblait très mal partie, prenant même de graves proportions, mais les deux peuples étaient finalement parvenus à un compromis: les bisons avaient autorisé les colons à laisser leurs plantations à cet endroit, à condition que ces derniers leur fournissent régulièrement des tartes aux pommes. Little Strongheart était une jeune bison qui en avait fait beaucoup dans le rapprochement de deux peuples que tout semblait opposer.

Applejack venait de terminer son repas. Elle se leva, imitée par son cousin, avant d’aller payer ce qu’elle devait à Cleany, qui lui fit grâce de ce dernier petit déjeuner. La fermière en provenance de Ponyville la remercia une fois encore avant de sortir à l’extérieur en compagnie de Braeburn.

La ville était animée comme de coutume, tandis que les deux cousins passaient devant les diverses échoppes comme l’épicerie ou le saloon. Braeburn dit alors:

“C’est vraiment dommage que tes amies n’aient pas pu venir!

- Elles avaient trop de choses à faire à Ponyville, comme je t’lai dit en arrivant, déclara Applejack.”

En effet, elles l’auraient volontiers accompagnée mais elles étaient toutes prises: Rarity avait une importante commande de robes à faire, Fluttershy devait s’occuper d’un jeune moineau tombé malade, Rainbow Dash avait la charge des nuages cette semaine à Ponyville, Twilight devait organiser une importante manifestation et Pinkie Pie était chargée de veiller sur les bambins de M. et Mme Cake, partis vendre leurs créations pâtissières à Canterlot.

C’est ainsi qu’Applejack fut la seule à se rendre à Appleloosa. Le reste du trajet conduisant aux pommiers se passa dans le silence, rendant perceptible le souffle du vent chaud. Les cousins finirent pas arriver au champ, véritable oasis au coeur du désert. Parmi tous les pommiers présents, l’un d’eux se dressait majestueusement dépassant tous les autres en tailles. Il s’agissait de Bloomberg. En face de son tronc était dressée une large table où trônaient de nombreuses tartes aux pommes, objets de la quête d’une large file d’attente uniquement constituée de bisons. Parmi cette file se trouvait la jeune Little Strongheart qui aperçut alors Applejack et laissa sa place pour la rejoindre.

“Ça faisait longtemps que l’on t’avait vu, Applejack! fit joyeusement la jeune bison. Tiens, Rainbow Dash n’est pas avec toi ?

-Non, elle avait beaucoup de boulot à Ponyville…” répondit la fermière.

Little Strongheart parut déçue mais retrouva rapidement sa bonne humeur:

“Tu lui passeras le bonjour de ma part!

-J’y manquerai pas !” promit Applejack.

La ponette demeura encore quelques minutes à contempler Bloomberg, après avoir salué Little Strongheart, puis elle fit signe à Braeburn de la rejoindre, étant donné qu’il était l’heure pour elle de quitter Appleloosa. Les deux poneys terrestres partirent alors au galop, laissant un nuage de poussière sur leur passage. Sous l’effet de leur accélération, le vent sembla se rafraîchir. Ils finirent par arriver à la gare. Le train qui devait ramener Applejack à Ponyville était déjà là et prêt à démarrer.

Applejack s’élança et atterrit avec agilité à l’entrée du wagon arrière au moment où le train se mit à rouler. Braeburn commença à galoper sur le chemin de fer tandis que le véhicule prenait de la vitesse et hurla à l’attention de sa cousine:

“Pense à saluer le reste de la famille, AJ ! Et j’oubliais...”

Tout en galopant, il sortit une pomme rouge vif qu’il avait conservée dans la doublure de son veston en cuir, avant de la lancer vers Applejack, qui l’attrapa au vol. Braeburn s’arrêta alors, criant ces derniers mots:

“Tu la donneras à Applebloom, ok?!”

Applejack examina rapidement la pomme avant de la ranger dans son chapeau et fit ses adieux à Braeburn:

“Compte sur moi!!!”

La silhouette du cousin d’Applejack s’effaçait déjà, masquée par la lueur du soleil. Applejack pénétra alors dans le wagon et se posa sur l’une des banquettes. Elle se mit alors à regarder par la fenêtre de façon à voir le paysage défiler sous ses yeux.

Applejack avait passé toute une semaine à Appleloosa. Initialement, elle n’était censée rester que deux jours, mais en s’apercevant qu’il ne restait plus que quelques jours avant l’arrivée des bisons, elle avait différé son départ afin d’aider les agriculteurs. Ce voyage l’avait éreintée, et pourtant elle savait qu’une lourde besogne l’attendrait à Sweet Apple Acres. Néanmoins, elle était contente de rentrer, vu qu’elle allait revoir ses amies et sa famille. Il lui tardait de revoir Granny Smith, Bigmacintosh et Applebloom...

Elle tomba alors dans les sabots de Marephée...

Il faisait sombre et nuageux, le vent soufflait avec violence, les arbres n’avaient plus de feuilles ou de fruits. Sweet Apple Acres n’était plus...


Applejack se réveilla alors en sursaut tandis que le train sifflait. Elle regarda par la fenêtre et constata qu’elle était arrivée à Ponyville. Elle se leva et ouvrit la porte du wagon, avant de descendre à quai. Ses amies étaient présentes pour l’accueillir.

“J’suis bien contente de vous revoir les filles! fit Applejack. Rainbow, t’as le bonjour de Little Strongheart!”

Rainbow Dash ne répondit pas et affichait une mine sombre. Tout comme le reste de ses amies.

“Ben, qu’est-ce qu’il y a ?”

Comme pour répondre à sa question, Twilight Sparkle s’avança vers elle, l’air grave:

“Tu devrais nous suivre, Applejack.

-O.........K.........” fit la fermière, ne comprenant pas.

Le groupe d’amies se mit en route, sans dire un seul mot. Personne ne prit la parole, pas même Pinkie Pie, une ponette rose particulièrement bavarde d’habitude. Applejack fut conduite par ses amies jusqu’à Sweet Apples Acres, le terrain qu’elle occupait avec sa famille, terrain rempli de magnifiques pommiers qui faisaient la fierté de Ponyville.

“J’sais retrouver le chemin de ma maison,quand même !” S’insurgea Applejack.

A ces mots, Rarity se retourna, laissant apparaître un visage triste qu’elle secoua de dépit. La fermière ne comprenait décidément rien à ce qu’il se passait. Twilight ouvrit alors la porte de la ferme en utilisant sa magie. Le groupe fut alors accueilli par Spike.

“Qu’est-ce que Spike fait ici ?” demanda Applejack.

Personne ne lui répondit tandis que Twilight se pencha pour murmurer quelque chose à Spike qui lui déclara simplement qu’ils étaient là-haut. La licorne fit signe aux autres de monter. Ils s'exécutèrent et grimpèrent les marches avec lenteur. Twilight conseilla alors à Applejack d’entrer dans les chambres.

Applejack pénétra tout d’abord dans la chambre de Granny Smith et la vit allongée sur son lit. Rien de surprenant. En constatant, l’air d’incompréhension de son amie, Twilight lui demanda de se rapprocher, ce que fit Applejack. Elle constata alors que sa parente avait les yeux grands ouverts, mais qu’il n’y avait aucun signe de vie chez elle. Applejack la secoua délicatement dans l’espoir de la réveiller mais elle ne parvint à aucune espèce de résultat.

“C’est pareil pour Bigmac’ et Applebloom.”

Applejack se retourna alors et s’aperçut que Twilight était entrée dans la chambre.

“Est-ce qu’ils sont...morts ?”

La question était sortie toute seule, mais avec difficulté. Twilight lui répondit alors:

“Non. Mais c’est tout comme...

-Qu’est-ce qui leur est arrivé ?

-On n’en sait rien, annonça Twilight. Sweetie Belle les a découverts dans la cuisine ce matin en rendant visite à Applebloom. Elle est partie chercher Rarity qui nous a aussitôt prévenu. On les a installés dans leurs chambres et on t’a ensuite attendue à la gare en espérant que tu rentrerais aujourd’hui d’Appleloosa...”

Applejack ne dit alors plus un mot tandis que la licorne poursuivit:

“Il se fait tard. On avertira la princesse Celestia dès demain matin. En attendant, nous resterons toutes ici. Je pense que tu ne devrais pas rester seule.

-Faites comme vous voulez.” dit simplement Applejack.

Twilight sortit de la pièce, rapidement imitée par la fermière qui s’arrêta cependant devant la chambre de sa petite soeur. La licorne la regarda entrer dans la pièce, puis descendit les escaliers pour rejoindre les autres. Elle ne comptait pas déranger Applejack...

La nuit tomba rapidement sur Sweet Apples Acres et Applejack ne redescendit pas. Ses amies pensaient qu’elle voulait sans doute dormir auprès de sa soeur. La soirée fut d’un calme angoissant et les filles se couchèrent rapidement.

Le lendemain matin, voyant qu’Applejack n’était toujours pas descendue, Rarity partit la chercher. Elle toqua le sabot contre la porte de la chambre d’Applejack, mais n’obtint pas de réponse. Elle jeta un coup d’oeil dans la pièce et ne vit pas la jeune fermière. Elle en fit de même pour les chambres de Granny Smith et de Bigmacintosh, sans rencontrer le moindre succès. Enfin, elle frappa à la porte d’Applebloom. Toujours aucune réponse... Elle entra alors dans la chambre et vit seulement la jeune pouliche couchée sur son lit.


Applejack avait disparu. Seule la moitié d’une pomme demeurait au chevet d’Applebloom...

 

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