Chapitre 2: Le calme avant....

« DEBOUT TOUT LE MONDE ! »

Big Mac s’étira dans son chaud et confortable lit, levant sa tête pour jeter un œil à travers la fenêtre. Une autre journée à la ferme, le soleil se levant à l’horizon, peignant les vastes verges de la Ferme de la Douce Pomme avec des couleurs rouges et dorées. Il leva les yeux vers le gros nuage au-dessus du domaine. C’est vrai, l’équipe météo lui avait promis une grosse pluie au verger sud aujourd’hui, car il avait besoin d’eau. Quand avaient-ils dit qu’ils seraient là ? Midi ? ça lui laissait beaucoup de temps pour finir ce qu’il y avait à faire.

Il roula hors du lit, les quatre sabots atterrissant au sol avec un bruit sourd, glissant sa tête sous le collier d’épaule et le déposant confortablement sur ses épaules avec un simple mouvement d’expert. C’était amusant de penser que certains poneys en ville croyaient qu’il dormait avec, peut-être parce que c’était une partie de lui. Les gens du coin pensent vraiment de drôles de choses de ces jours.

Il s’arrêta assez longuement pour se brosser les dents et se rafraîchir avec de l’eau sur son visage avant de coiffer sa crinière dans un semblant d’ordre, et l’étalon rouge descendit les escaliers pour rejoindre le reste de sa famille.

« Bonjour AJ, Granny, Apple Bloom », dit-il en se mettant à table. Il prit une grande inspiration, s’enivrant de l’odeur de pancakes, avoine et café : tout ce dont avait besoin un étalon pour bien travailler dans les champs. Granny Smith et Apple Bloom le saluèrent avant de retourner à leurs assiettes mais fût surpris de voir Applejack le fixer, triturant son sirop avec son sabot. On aurait dit qu’elle dessinait un croissant ou quelque chose comme ça.

« Euh, AJ ? », il s’aventura de sa voix de baryton, « ça va ? »

« Hein ? Oh, b’jour, Big Mac. Je t’avais pas vu venir. J’ai pas bien dormi. Des rêves bizarres. » Bizarre, elle semblait se rappeler un rêve avec une belette et…la Princesse Luna ? Nan, c’était impossible. Son esprit lui jouait des tours. Luna et Big Mac ? Son frère était un bel étalon mais elle était une Princese ! Elle irait plutôt chercher du côté des Wonderbolts ou de l’élite de Canterlot. Elle avait même entendu les rumeurs disant que Luna avait été vue en galante compagnie avec l’une des stars du hoofball des Canterlot Colts. Juste un rêve bizarre. Pas intéressée du tout en Big Mac. Non. Jamais arrivé.

« Je serais dans le verger Sud », dit Mac en prenant de la nourriture. « Je dois finir avant l’orage. »

« Oh ouais. » Les pensées de ses rêves étranges étaient mises de côté pendant que les besoins de la ferme prenaient le dessus. « T’as besoin d’un coup de sabot ? »

Le grand étalon rouge secoua sa tête avant de prendre une grosse bouchée de pancakes, léchant ses lèvres avant de simplement répondre, « Non. »

« Et toi, Apple Bloom ? » AJ tourna son attention vers sa petite sœur. « C’est samedi. Tu vas voir les Chercheuses de Talent ? »

« Bien sûr que je vais aller les voir ! Aujourd’hui, on va essayer d’être des bûcherons, arch…archéo…chercher des os, la taxidermie, la… »

Applejack hocha la tête quand il le fallait, sachant que la liste serait longue concernant les choses que feraient les trois pouliches aux flancs vierges pour avoir leur marque de beauté. Elle essayait de leur montrer la direction là où leurs talents individuels devenaient de plus en plus évidents mais apparemment, ce qui était évident pour elle restait un mystère pour le trio et se finissait souvent avec la maison sans dessus-dessous, enfin la scène plutôt, après l’une des plus intéressants « ballets rock » qu’elle ait vue.

« …et on ira voir Twilight à la bibliothèque ! Elle va être avec Rainbow Dash ! Dash lui apprend à voler à elle et Scootaloo ! »

« Attends, quoi ? » se réveilla Applejack en se remettant au niveau de la conversation. « Rainbow donne des leçons de vol ? A Scootaloo et Twilight ? Je dois voir ça ! A plus ! Je vais trouver un endroit où regarder ce truc ! »

Sans attendre une quelconque réponse, Applejack souleva son chapeau, y déposa une pomme de la table et galopa vers la porte, suivie de près par Apple Bloom, qui ne s’arrêta même pas pour lécher le sirop sur son visage en poursuivant sa sœur. « Hé ! Attends-moi ! »

Mac retourna à son petit-déjeuner, finissant les pancakes avant de manger une pomme, pensif en la mâchonnant tandis que Granny nettoyait la vaisselle. Aussi amusant que ça devait être de voir Twilight essayer de voler, et Rainbow Dash essayer d’être patiente, il y avait beaucoup de travail à faire alors autant s’y mettre.

Il quitta la maison après avoir fini son café matinal en profitant du silence. Mac leva ensuite les yeux vers le ciel. L’équipe météo faisait bien son travail mais il n’était pas sûr de pouvoir faire confiance à leurs prévisions cette fois-ci. Certaines des nuages avait l’air de pouvoir s’échapper au premier coup de vent. Il ne valait mieux pas traîner et se mettre au boulot.

Il s’attacha au chariot et se mit en route vers le verger, remarquant la poussière qui se soulevait à chacun de ses pas jusqu’à ce que son pelage fût recouvert de crasse. Le sol était sec, et la pluie était bienvenue.

Chaque année, avoir la météo requise autour de la ferme semblait devenir de plus en plus difficile. Cloudsdale insistait sur des pénuries ou en expliquant qu’une autre ville avait plus besoin d’eau qu’eux et que leurs installations était déjà « à la limite. » Heureusement, Rainbow Dash était un maître dans l’art de ne pas gâcher une seule goutte d’eau des cumulus et n’avait pas de problème à ramener des nuages errants de la forêt Everfree à Poneyville quand personne ne regardait.

Heureusement, il n’y avait pas besoin de nuages sauvages aujourd’hui. La pluie était déjà prévue et approuvée, et il en était heureux, même si il finirait trempé. Il déposa le chariot à l’entrée du verger et se mit au travail, fredonnant doucement en se tournant vers le premier arbre.

Donner des ruades semblait facile, parce que lui et sa sœur parvenait à en donner l’impression. Il se rappela les tentatives de Dash après avoir perdue un pari avec Applejack. La pégase était trop fière pour écouter leurs conseils et une ruade plus tard, elle manqua de se briser les jambes en frappant la souche qui ne bougea pas d’un millimètre. Ils s’étaient assuré qu’elle allait bien…après qu’Applejack cessa de rire.

Il regarda les grosses branches au-dessus de lui et leur cargaison de fruits parfaits, avec un vent quasi-nul dans l’air. Il pensait, parfois, que pouvoir pousser ainsi était une sorte de magie des poneys terrestre qui expliquait pourquoi on n’entendait pas parler de licornes ou pégases fermiers. Préjugés raciaux mis de côté, les poneys terrestres était juste fait pour ça, corps et âme.

Le temps de se mettre en place et les sabots de Mac atterrirent parfaitement à l’endroit voulu.

-CRAC-

Comme prévu, les pommes pleuvaient des arbres en quittant leurs branches d’un coup, tombant parfaitement dans les paniers préparées pour elles. Il vérifia n’en avoir manqué aucune avant un hochement de tête satisfait avant de bouger vers l’arbre suivant pour poursuivre sa tâche.

Quand midi arriva, Mac avait fini presque la moitié du verger sud et s’attardait sur un dernier arbre particulièrement coriace lorsqu’il entendit un bruit et son oreille s’agiter, comme si quelqu’un l’observait. Hmm. Connaissant les gens du coin, ça pouvait être Dash qui dormait dans…Non, elle était occupée avec Twilight. Peut-être les Chercheuses de Talent…Non, pas elles non plus, au moins deux d’entre elles étaient avec Dash et Sweetie Belle ne pouvait pas être seule ici. Peut-être Pinkie Pie qui planifiait une de ses blagues ? Possible, mais improbable. Il n’était pas au courant de ce qui pouvait avoir besoin d’une fête à la Pinkie et, aussi bizarre soit-elle, elle avait toujours une raison de faire quelque chose.

Cela élimina la plupart des candidats mais la question restait en suspens. Qui ou quoi le regardait ? Les branche-loups, vu la proximité avec la forêt Everfree, mais après la leçon qu’il leur avait infligée la dernière fois qu’ils avaient mis les pieds à la ferme, ils doutaient de leur retour aussi vite.

Il s’arrêta, un sabot levé pour ruer, et se tourna pour regarder par-dessus son épaule, les yeux écarquillés de surprise devant l’intrus. Le fixant dans le blanc des yeux, un batponey gris en armure avec un casque à jabot planté sur sa tête. Mac n’en avait jamais vu un d’aussi près, mais tout le monde savait qui ils étaient et qui ils servaient mais la question demeurait : que faisait un membre de la garde de la Princesse Luna à Poneyville ? »

Le silence se fit pendant que les deux se fixaient des yeux. Mac brisa le silence, « Je peux vous aider ? » demanda-t-il simplement.

« Non. »

Mac n’était pas vraiment surpris par la réponse taciturne de l’étalon et hocha simplement la tête avant de poursuivre son travail. Il vérifia n’avoir manqué aucune pomme et se dirigea vers les pommiers suivants, jetant de temps en temps un coup d’œil à ce drôle d’invité. Le pégase en armure continua de le regarder, la queue frétillant de temps à autre, sans dire un mot et en bougeant à peine.

Vraiment curieux, pensa Mac. Aucune signe de la Princesse, aucune signe d’un autre soldat ou de quelqu’un d’autre par la même occasion. Qu’est-ce qu’il avait fait pour attirer l’attention d’un des gardes de Luna ? »

« Pourquoi toi ? » La question ramena Mac dans le monde réel, l’arrêtant en pleine ruade pour la seconde fois. Il retourna son attention vers le garde.

« Pardon ? »

« Pourquoi toi ? Qu’est-ce qu’il y a de spécial chez toi ? » Le pégase grognait maintenant, la voix remplie d’une émotion que ne pouvait distinguer Mac. La colère, la confusion aussi, mais il y avait quelque chose de rêveur dans sa voix, comme un besoin désespéré de comprendre…Comprendre quoi, Mac n’en avait aucune idée, mais il était évident qu’il y avait des choses bizarres qui se passaient dans la tête de ce pégase.

« Je sais pas. » Mac finit sa ruade, les pommes pleuvant à nouveau dans les paniers. La pluie fit alors son apparition. « L’orage arrive », ajouta-t-il, même si il doutait du fait que le pégase lui prête attention jusqu’à ce qu’il obtienne ce pourquoi il était venu.

« Tu n’en as même pas idée, fermier. »

C’était vraiment très mal élevé. Il savait que certains pégases regardaient de haut les poneys terrestres, les considérant comme des moins que rien, mais il ne pensait pas en croiser un dans cet endroit de Poneyville. Il y avait tant de venin dans ce mot, « fermier », comme si c’était la pire insulte possible envers lui.

Est-ce qu’il l’avait énervé ? Insulté ? Il n’avait jamais eu à parler avec un de ces gardes avant, même si on lui avait dit qu’ils avaient tous la même apparence grâce à un sort lancé sur leurs armures. Il pourrait rencontrer cet individu dans la rue et ne pas le reconnaître.

Mais qu’est-ce qu’il avait pu bien lui faire ? Il traité tout le monde de la même façon, ne mentait jamais, ne volait jamais alors pourquoi cette apparente animosité ? Mac y songea tout en continuant à faire tomber les pommes dans les paniers. Un coup d’œil plus tard et il s’offrit un petit snack en prenant une pomme en haut de la pile en profitant d’un moment de détente.

Mmmhh, croquante et juteuse, avec juste la douceur qu’il fallait. Cette récolte était une bonne et se vendrait bien au marché. Tout ce que produisait la famille Apple n’était pas vendu à Poneyville, il y avait bien trop d’arbres pour ça malgré l’appétit des habitants pour leurs pommes. Ils avaient commencé à envoyer une juste portion de leur production à Canterlot et même à Jumanhattan grâce aux connaissances de Rarity. Qui savait que la fashionista avait gardé le contact avec des partenaires du business de ses parents ?

Mac se retourna alors que la pluie se faisait de plus en plus forte. Le pégase était toujours là, le regardant, immobile alors que la pluie commençait à glisser sur son armure et sa crinière, le vent se levant maintenant. Okay, ça devenait un peu bizarre, même pour Mac, et pourtant, il s’était battu contre la moitié de Poneyville pour une vieille poupée de chiffon.

« Bon », dit-il en essayant d’être poli, si ce n’est amical, pour un dernier essai. « A plus. »

« On se reverra, fermier. Sois en sûr », grogna le pégase, l’animosité laissant place à de la haine pure qui pris Mac au dépourvu, les oreilles rétractées contre sa tête, sans rien trouver à dire avant que son visiteur étale ses ailes et décolle. Un battement d’ailes et il disparut dans les nuages.

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Peut-être que Twilight saurait si quelque chose de bizarre se passait avec les Princesses maintenant qu’elle en était une. Peut-être que c’était ça ? Peut-être qu’il y aurait des gardiens de nuit à Poneyville pour la protéger ? Si cela était vrai, pourquoi agissait-il aussi méchamment ?

Il soupira et secoua sa tête juste à temps pour qu’une grosse goutte d’eau atterrisse en plein sur son oreille, le faisant s’ébrouer et secoua sa tête de plus belle avant qu’elle ne s’enfonce plus loin. Ce n’était pas le moment pour ça. Il prit rapidement les paniers entre ses dents et commença à les ramener dans le chariot aussi vite que possible en évitant les flaques de boues sous ses sabots.

Mac se remit au travail et ne pensa plus à cet étrange pégase. Quel que soit ce dont il parlait, il était sûr que tout s’arrangerait à la fin.