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Xenophilia

Une fiction traduite par System.

Chapitre 5 - La plume

La routine de Rainbow et Lero n’avait pas vraiment changé au final. Ils passaient déjà la majorité de leur temps libre ensemble pendant la journée ; la seule différence était qu’ils passaient également la plupart de leurs nuits ensemble à présent.

Enfin, il y avait ça, et aussi le fait que Rainbow avait un nouveau coussin pour ses siestes quotidiennes. Elle était actuellement en train de somnoler avec sa tête posée sur le torse de Lero, allongé dans son canapé. De son côté, il lisait un livre et caressait nonchalamment l’aile qu’elle avait positionné sur son estomac. Il lui donnait presque la sensation de lisser ses plumes, et c’était incroyablement relaxant. Rainbow pensait oisivement qu’elle était heureuse que certaines des spéculations les plus sauvages à propos de l’humain se soient avérées fausses ; elle savait que certains poneys bornés continuaient de penser que toucher ses mains suffisait à l’électriser. C’était ô combien faux, comme elle l’avait remarqué, bien qu’il soit possible de l’exciter un peu plus lorsqu’il l’était déjà en lui mordillant les doigts, entre autres. Elle ne faisait rien de tout cela pour le moment, à la place, elle restait couchée là à l’écouter respirer, dans un état de conscience situé quelque part entre l'éveil et le sommeil, lorsqu’elle sentit un tiraillement léger sur son aile et la démangeaison qui la dérangeait depuis presque une semaine disparaître.

Rainbow cligna péniblement des yeux. « Oh, mec, enfin. » Elle bâilla, et regarda la grande plume cyan que Lero tenait d’un air perplexe dans sa main libre. « Je commençais à me demander si celle-ci allait tomber un jour. » Elle étira ses ailes, appréciant la sensation de démangeaison à présent lointaine. Elle attendait que cette plume tombe depuis des jours maintenant, ce qui combiné à la sensation de la nouvelle poussant sous l’ancienne la rendait dingue. C’était tellement bon de l’avoir enfin perdue.

« Euh, tu la veux ? » Lero tenait la grande plume de vol à sa portée. Rainbow étira son cou, dans le but de se saisir de la plume et de la glisser dans son aile pour éviter de l’oublier en rentrant à la maison, mais elle interrompit son geste.

Les plumes de pégase étaient spéciales. Pas les petites plumes inférieures qui composaient la majorité des ailes, celles-ci étaient semblables à de simples plumes d’oiseau. Cependant, les grandes plumes de vol, les supérieures… étaient différentes. Même après être tombées, elles conservaient une part de magie en elles. Elles étaient incroyablement légères, d’une part, même pour des plumes, pesant une fraction du poids d’une plume d’oiseau de taille comparable. Elles étaient également très solides, résistantes aux dommages, et ne se décomposaient pas. Jamais. Rainbow se rappela d’une découverte archéologique dont Twilight avait parlé quelques mois auparavant, un groupe de pégases qui étaient morts dans une grotte et étaient restés enfermés durant une période déterminée plus tard d’approximativement trois millénaires. Il n’en restait rien hormis quelques os poussiéreux… et de petits tas de plumes, toujours dans leur état originel, ce qui avait permis aux archéologues de déterminer l’âge exact qu’avait chaque pégase lors de leur mort.

La plupart des pégases gardaient leurs supérieures lorsqu’elles tombaient, en commençant par leurs premières plumes d’adulte étant donné que les plumes antérieures n’avaient pas les mêmes qualités de résistance. Certains attachaient une signification mystique aux plumes tombées, les considérant comme de petites parcelles de leurs âmes, et les gardant dans un endroit sûr pour pouvoir les brûler à leurs funérailles. D’autres n’avaient pas une telle interprétation métaphysique et gardaient leurs plumes pour une simple question de tradition. Rainbow faisait partie de ceux-là ; pour elle, c’était juste une tradition, bien qu’importante, et l’une des rares qu’elle suivait. Elle avait une petite boîte décorée dans sa chambre qui contenait toutes les supérieures qu’elle avait perdu, à l’exception de deux qui s’étaient détachées lors d’une tempête et avaient été soufflées dans l'inconnu. Cette boîte avait par ailleurs été la seule chose qu’elle avait prise en quittant Cloudsdale et la maison de son père, et elle avait été plutôt sérieuse en ce qui concernait la conservation de ses plumes. Elle commençait même à être pleine, et elle devrait en choisir une nouvelle sous peu.

Ce qui la retenait de prendre cette plume était une vieille coutume pégase qu’elle avait découvert récemment. Depuis que Twilight l’avait réconciliée avec la lecture, Rainbow était restée accrochée aux histoires d’aventure, et tout particulièrement à des récits épiques précédant l’Ère Classique et l’unification d’Equestria. De nobles juments en armure combattant des seigneurs aux cœurs déchus, à la rescousse d’étalons prisonniers de donjons maléfiques, ce genre de choses. Étant donné que la plupart de ces histoires étaient assez vieilles, elles contenaient régulièrement des traditions qui étaient tombées dans l’oubli à travers les âges. Avant que la tradition terrestre de la fleur ne se répande, les juments pégases offraient souvent une de leurs supérieures à leur étalon. C’était bien plus formel et sérieux que la fleur ne l’était, et dénotait un intérêt… à plus long terme.

Bien évidemment, les versions les plus primaires de cette coutume étaient un peu plus troublantes, et elle avait été assez dérangée en l’apprenant. Dans les anciens temps, les temps des villes-états, elles avaient été une manière d’indiquer la possession d’un étalon précis, et les plumes étaient généralement cousues plutôt que portées. Cette version de la coutume avait disparu depuis fort, fort longtemps, heureusement, et les histoires qu’elle aimait dépeignaient cette coutume comme peu commune et terriblement romantique.

C’est avec ceci à l’esprit qu’elle regardait successivement la plume et l’humain dans les yeux. Elle se mordit la lèvre, puis annonça : « En fait… t-tu peux la garder, si tu veux. » Il pencha la tête, et elle ajouta : « C’est… un peu comme la fleur, dit Rainbow en bougeant la tête pour indiquer la pousse bleu clair placée dans un bocal sur une table voisine, mais en un peu plus, tu sais, sérieux. C’est un peu comme… te donner une partie de moi. » Elle haussa les épaules, un peu mal à l’aise, incapable de trouver une meilleure façon de le décrire. « Y’a quasiment plus personne qui le fait de nos jours, mais je l’ai lu et j’ai aimé l’idée. Je n’essaye pas de te forcer, ou autre… »

L’humain tenait la grande plume avec précaution, l’examinant. « Je trouve que c’est plutôt une belle coutume, Rainbow. » Elle ne put retenir le sourire ravi qui se forma sur son visage lorsqu’il demanda : « Dois-je faire quelque chose en particulier pour la préserver ? Ça m’embêterait énormément de l’abîmer ; elle est magnifique… »

La pégase secoua la tête, toujours souriante. « Nan. Pas besoin de t’inquiéter. Elles sont très difficiles à endommager, et elles durent éternellement ; elle durera bien plus que moi, d’ailleurs. Tu veux vraiment la garder ? »

Lero acquiesça fermement. « Absolument, si c’est ce que tu veux. »

Son cœur résonnait dans ses oreilles lorsqu’elle répondit : « Ouais, ça me ferait plaisir. Et même beaucoup.

— Eh bien, dans ce cas. » Il plaça la plume sur son torse, et ses doigts agiles créèrent un sillon dans sa chevelure mi-longue. Elle le contempla, fascinée, lorsqu’il noua doucement une mèche en une boucle serrée qui tomba pile sur son oreille. Il desserra la boucle, prit la plume, l'inséra dans son emplacement, et esquissa un sourire. « De quoi j’ai l’air ? Est-ce que ça va ? »

Momentanément abasourdie par son désir de réellement la porter au lieu de la poser quelque part, elle s’avança et l’embrassa, la sensation de ses lèvres douces sur les siennes firent accélérer son cœur. Il lui retourna avidement le baiser, levant une main pour tracer le contour de son oreille avec ses doigts doux et délicats.

Cessant de l’embrasser, Rainbow répondit assez essoufflée : « Ouais, ouais, ça va plus que bien. Et je pense qu’elle te va vraiment bien. » Elle se mordit la lèvre. « Seulement… on essaye toujours de garder ça plutôt secret, hein ? Ça, dit-elle en étirant une patte avant pour caresser la plume et son visage par la même occasion, sera, euh, très évident.

— J’y ai pensé ! sourit-il. Que penserais-tu de ceci : je la porte lorsque je suis à la maison, mais le reste du temps je garde cette mèche, fit-il en pointant le nœud qui tenait la plume, tressée de cette manière. Ainsi, même si je ne la porte pas vraiment, elle sera toujours avec moi. Qu’en penses-tu ?

— Je… je pense… » Elle le serra vivement, sachant qu’elle le serrait probablement un peu trop fort, mais elle avait besoin d’exprimer la force de ses sentiments. « Je pense que je suis probablement la jument la plus chanceuse au monde. Tu sais à quel point je t’aime, hein ?

— Je sais, dit-il, l’embrassant sur le front, et n’oublie pas que je t’aime aussi. »

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DaBronyGamer
DaBronyGamer : #12753
Ce chapitre était plutôt court mais je l'aime vraiment, peut-être un que j'aime le plus pour l'instant c:
Je trouve les deux traditions mignonnes et très romantiques, mais je préfère celle des pégases, j'ai toujours préféré les ailes aux fleurs c: #toutlemondes'enfout XD
Il y a 3 ans · Répondre
GhostPonyRider
GhostPonyRider : #5852
Interessant, la manière dont les auteurs de fics ont fait des ailes des pégases un élément à la fois érotique et romantique.
Il y a 3 ans · Répondre
cyremia
Il y a 4 ans · Répondre

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