Traducteur : Usui
Relecteur : AxHell
Un poney terrestre marchait péniblement le long d'une route pleine de poussière, tirant un chariot rempli de pommes. Il ne semblait qu'uniquement se concentrer sur le chemin en face de lui, ignorant les arbres de chaque côté de la route, excepté pour constater quelquefois la beauté des feuilles automnales. Il était ainsi complètement inconscient de la créature se cachant au sommet d'un des arbres, bien au-dessus de la tête du poney.
La créature regarda de haut sa proie, l'estomac gargouillant, de la salive ruisselant légèrement de son croc tandis qu'il sentait l'odeur de la délicieuse nourriture en contrebas. Il regardait sans ciller le poney de ses yeux jaunes, la queue sifflant doucement, les griffes se contractant par anticipation. Bientôt. Sous peu, le poney serait en position, et ensuite la créature se nourrirait, et ce stupide poney ne pourrait absolument rien faire pour empêcher cela. Des dents tranchantes scintillaient dans le rictus de la créature. Juste un petit plus. Il déchirerait la délicieuse chair rouge, se baignerait dans le doux jus au moment où ce dernier coulerait le long de son menton et de sa gorge, et ce pauvre étalon stupide en bas n'aurait pas la moindre chance de l'arrêter.
Puis le poney était à l'emplacement idéal pour que la créature s'empare de sa proie. Maintenant !
La créature bondit, en battant de petites ailes dépareillées tout en plongeant et chuta dans les pommes, les griffes creusant et le sabot frappant jusqu'à ce qu'il fut complètement enseveli sous les fruits succulents. Sa proie était sienne, et l'étalon tirant le chariot en direction du marché n'en saurait rien.
L'espace d'un instant, le chariot se stoppa. « Par Tarnation ! C'était... j'ai entendu quelque chose ? C'était quoi ça ? »
Dissimulé profondément sous la pile de pommes, la petite créature de la taille d'un poulain était parfaitement immobile, ses yeux jaunes étant majoritairement fendus de façon à ne pas être visibles, des pommes étant empilées sur tout son corps et son museau pour le faire disparaître. L'étalon se décrocha du chariot, se dirigea à l'arrière de ce dernier et l'examina, mais la créature ne bougeait pas et il ne vit au final rien qui sortait de l'ordinaire. Il revint en face de l'attelage et se crocha à nouveau, avant de recommencer à tirer, le grincement des roues et le bruit de ses sabots sur la route poussiéreuse masquant tout son que la créature pourrait faire.
C'était à présent l'heure du festin.
Discord se gava de pommes, déchirant leur douce chair croquante, se servant de sa griffe, de sa serre et de ses dents pour arracher le délectable cœur de la pomme du trognon, qu'il laissa en bas du chariot de façon à ce que le poney ne sache qu'il avait été volé qu'au moment de déballer ses pommes au marché. Il n'avait pas mangé de la journée, et les pommes étaient vraiment bonnes.
Mais il sentit ensuite une autre odeur en plus de celle des fruits, en remontant pour respirer. La riche, bien que parfois déplaisante odeur du fumier de vache. Discord sourit à son intention. Oh non, il n'allait pas se remplir la panse uniquement avec des pommes. Pas quand il était possible d'avoir d'autres proies délicieuses.
Il sauta en dehors du chariot, après avoir mangé beaucoup de fruits (il ne savait pas compter, aussi les nombres pour lui se résumait à rien, un, quelques-uns, beaucoup et énormément) et vola en direction d'un des arbres. Une fois encore, l'étalon s'arrêta pour inspecter son attelage, mais Discord avait laissé ses trognons au fond, là où l'étalon ne les découvrirait pas avant de déballer sa marchandise, et il n'avait pas regardé en hauteur, et même s'il l'avait fait, il n'aurait sans doute pas vu Discord de toute façon. Le corps du jeune draconequus était de plein de couleurs différentes, mais elles étaient toutes sombres ou à l'image de la terre, contrairement au ton pastel des poneys, aussi avait-il tendance à se fondre dans les environnements naturels comme des arbres. Et sa forme était si inhabituelle que les poneys avaient tendance à ne pas reconnaître un animal en le voyant ; ils remarqueraient bien une partie ou deux de corps mais ils ne comprenaient pas comment ces morceaux pouvaient former un tout cohérent, présumant qu'il s'agissait simplement de branches d'arbre et qu'ils imaginaient des formes animales. Cela faisait maintenant quelques années que Discord vivait de la sorte, et il avait développé une très mauvaise opinion sur l'intelligence des poneys.
Une fois le poney parti, marchant péniblement le long de la route avec une tonne de pommes dans son chariot, et beaucoup de trognons au fond de ce dernier, Discord descendit de l'arbre pour entrer dans la forêt. Il ne savait toujours pas très bien voler mais il était plus à l'aise avec les arbres qu'un pégase ; avec ses griffes avants, sa patte de dragon et sa queue préhensile, il était un excellent grimpeur, aussi tout ce que ses petites ailes avaient besoin de faire était de lui donner une petite poussée vers le haut ou une descente douce. Tant qu'il restait dans la forêt, il était plutôt en sécurité.
Malheureusement pour lui, certaines choses dont il avait besoin ne s'y trouvaient pas.
Discord avait appris à la dure qu'un régime constitué uniquement de fruits, de feuilles et de racines le rendait malade et faible. Il se remémorait vaguement que sa mère insistait sur le fait qu'il devait boire du lait pour demeurer en forme, que les draconequui ne pouvaient vivre seulement de légumes, contrairement aux poneys. La forêt n'abritait pas de lait, d'oeufs, du beurre, du fromage ou encore du yaourt ou la moindre de ces autres choses merveilleuses que les poneys fabriquaient à partir de lait. Il y avait des animaux, et au cours du premier hiver suivant son abandon, Discord avait compris que les animaux morts sentaient bon et satisferaient ce même désir insatiable, comme le faisaient les œufs et le lait, tant qu'il arrivait vraiment peu de temps après leur trépas et les faisait brûler. S'il ne faisait pas cela, ils pourraient devenir trop difficiles à mâcher ou ils pourraient avoir très mauvais goût, et s'il ne se dépêchait pas de parvenir à eux, les mouches et les vers s'en chargeraient et même en les faisant cuire au feu, ils n'auraient pas bon goût.
Toutefois, il avait aussi appris que ces animaux n'auraient pas l'obligeance de mourir peu de temps avant son arrivée sur les lieux, et qu'il était incapable de les tuer lui-même. Sa maman lui avait dit qu'il était le meilleur draconequus existant parce qu'il n'avait jamais mangé ou tué d'animaux, et même si elle était partie ailleurs en l'abandonnant, Discord voulait la rendre fière de lui pour qu'à son retour, elle l'aime encore. Quelques années avaient passées, et il n'était pas parvenu à rester totalement pur ; pendant le premier hiver, avant de rencontrer son seul ami qu'il a pris en tant qu'animal domestique, et avant d'apprendre où les animaux cachaient leurs stocks de nourriture, avant d'apprendre à voler de la nourriture aux poneys, il mourrait de faim. Manger des animaux morts constituait son unique option s'il désirait survivre à l'hiver. Mais il n'en avait pourtant tué aucun, et tant qu'il pouvait dérober de la nourriture aux poneys, il pouvait se passer de tenter de trouver des animaux déjà morts. Aussi bons qu'ils en avaient l'air au moment idéal où il les découvrait et à l'instant où il les brûlait de la manière exacte, il est si probable que les choses se passent mal et que le goût devienne dégoûtant que ça n'en valait tout simplement pas la peine.
Cela faisait déjà plusieurs années, mais Discord espérait toujours que sa mère revienne un jour le chercher. Si elle et tous les autres draconequui s'étaient téléporté dans un nouveau lieu comme elle le disait, il était peut-être très difficile de rassembler assez de magie pour faire le chemin inverse. Elle travaillait peut-être à ça, et aussitôt qu'elle aurait les bons sorts, elle reviendrait. Mais pendant ce temps, il n'avait personne pour s'occuper de lui, aussi il lui fallait apprendre à prendre soin de lui.
La première année avait été difficile, vraiment difficile. Le rituel avait eu lieu en automne, et le froid n'avait pas mis longtemps à s'installer. Discord s'était abrité dans des grottes, et en a fréquemment été expulsé et souvent presque tué par les créatures s'arrogeant la propriété des lieux. Les fruits et les feuilles grâce auquel il survivait avaient disparu, la neige était tombée, et il s'était pratiquement gelé. Il avait creusé des trous dans le sol en guise d'abri, mais la neige les avait bouché, bloquant sa respiration jusqu'à ce qu'il fut remonté à la surface, ce qui impliquait exposer son abri à la neige et par conséquent le ruiner. Jour après jour, il avait supporté le grondement d'agonie dans son ventre, parce qu'il ne pouvait manger aucune plante ; il avait essayé de mâcher les arbres, il avait tenté de manger la pile de feuilles mortes qui étaient tombées, il s'était risqué à manger les buissons, les herbes et les vignes, et la plupart de ces choses le rendait tout simplement malade.
Deux choses l'avaient sauvé. La première avait été la découverte de l'écureuil mort gelé. Il avait seulement essayé de le manger parce qu'il était tellement affamé à cette époque qu'il lui fallait tenter absolument tout ce qui lui tombait sous la patte de nouveau en espérant que ce fut de la nourriture, étant donné que le pire qu'il pouvait lui arriver était de s'empoisonner et mourir et considérant que l'alternative était de mourir de faim, il ne pensait plus qu'il s'agissait de quelque chose à craindre. L'écureuil était gelé et il ne pouvait le mâcher, alors il l'avait amené à l'un des terriers qu'il avait creusé, avant de se mettre à le ronger pour faire fondre la glace grâce à la chaleur de son corps, et au final, l'écureuil était devenu délicieux.
La seconde chose à l'avoir secouru avait été son animal domestique, le feu.
Au cours d'une chaleureuse accalmie dans le climat hivernal, quand un déluge de pluie plutôt que de neige était tombé, la foudre avait frappé un arbre, faisant tomber une branche enflammée. Discord avait observé cela depuis une grotte, où il était parvenu à intimider son propriétaire en courant à l'intérieur sur deux jambes tout en agitant un bâton, poussant le renard résidant autrefois là à fuir. Pour Discord, cela s'apparentait à un cri de douleur. Le feu dansant sur la branche était si beau, bougeant constamment et changeant de forme. Il avait déjà vu des feux, lorsqu'il vivait avec sa mère, mais c'était avant le rituel, avant qu'il ne possédât sa propre magie et avant d'être perçu comme un être inhabituellement puissant tel qu'il l'était maintenant. Quand il vivait avec sa mère, il évitait les feux parce que celle-ci lui avait dit et parce qu'ils auraient pu le brûler. Mais maintenant qu'il était tout seul, le feu l'avait attiré par sa beauté et son étrangeté. Il paraissait vivre, mais il était différent d'une plante, d'un animal ou d'un rocher. Ce n'était même pas une chose telle que l'eau. C'était proche de l'air ou de la lumière solaire et il n'avait jamais rencontré une créature faite d'une telle substance.
Il avait couru sous la pluie pour récupérer la branche enflammée, la portant dans sa serre d'aigle pour la rapporter dans sa grotte.
Le renard avait laissé derrière lui un amas de feuilles dont il avait dû se servir comme source supplémentaire de chaleur, telle une couverture ; du moins c'était ainsi que Discord l'avait utilisé. Il a fini par apprendre que le feu adorait l'amas de feuilles. Discord avait tapé ses pattes de joie en constatant que non nouvel animal de compagnie était passé de faible et triste, crépitant et sifflant de douleur, à grand et en plein forme, rugissant de joie tandis qu'il dévorait l'amas de feuilles. La pluie froide avait fait rage à l'extérieur, mais dans sa grotte, Discord avait été au sec, et s'était vraiment senti au chaud pour la première fois depuis des mois.
Aucune autre créature ne viendrait dans la grotte tant que Discord maintenait Feu en vie. Il avait appris par l'essai et l'échec qu'il aimait manger la même sorte de nourriture que lui appréciait, ainsi que d'autres aliments que les animaux mangeaient comme des branches, des écorces et des brindilles. Mais il n'aimait pas les rochers et les gemmes. Cela avait surpris un peu Discord vu que les dragons mangeaient des gemmes et soufflaient du feu, aussi il aurait cru que Feu apprécierait également les gemmes et les rochers, mais ce n'était apparemment pas le cas. Feu n'aimait pas aussi manger de la poussière. Par contre, il appréciait dévorer la queue et les doigts de Discord. C'était un animal domestique grossier et ingrat, mais c'était la seule créature qui ne fuirait pas Discord par peur et il prenait bel et bien soin de ce dernier s'il s'occupait de lui en échange (Il le gardait au chaud et éloignait les autres créatures de sa grotte), aussi il l'aimait quand même.
Il était si magnifique. De toutes les couleurs possibles, changeant et vacillant perpétuellement, toujours en mouvement. C'était une chose différente de toutes les autres. Discord aimait regarder le vent et l'eau parce qu'ils bougeait et changeaient constamment aussi, et on ne pouvait pas deviner précisément ce qu'ils allaient faire ensuite, mais l'eau et le vent n'étaient pas vraiment des créatures vivantes étant donné qu'ils ne mangeait pas, ne faisaient pas leurs besoins et ne respiraient pas comme le faisait Feu. Ce dernier avait besoin d'air autant que Discord lui-même, et quand il expirait beaucoup trop sa fumée, faisant tousser Discord et le rendant malade, il s'affaiblissait et crépitait, aussi il avait dû apprendre à le nourrir de sorte à ce qu'il ne devienne pas enfumé. Feu mangeait des aliments que les animaux prenaient, laissaient des cendres grises quand il faisait ses besoins, qui avaient une odeur ainsi qu'un goût amer et dégoûtant mais pas autant que les crottes que les autres animaux faisaient. Feu était bien évidemment en vie, et bien qu'il était un ami grognon et affamé qui le dévorerait s'il en avait l'occasion, il était aussi généreux. Les racines qu'il déterrait du sol gelé et qu'il ne pouvait pas manger deviendraient douces et délicieuses en les mettant sur Feu et ce dernier dévorerait leurs extérieurs pendant un petit moment. La même chose se produisait avec les animaux morts de froid. Discord avait juste à effrayer les créatures pour les éloigner d'une mort récente ou dénicher quelque pauvre bestiole morte de froid et de la déposer sur Feu et celui-ci se nourrirait de leur fourrure et de leur peau, et ensuite le draconequus récupérerait la créature à l'aide d'un bâton et ses entrailles seraient chaudes, juteuses et bien meilleures que s'il ne les avait pas jeté en pâture à Feu.
Puis il y avait eu une tempête de neige si rude et féroce que les vents avaient soufflé la neige jusque dans la grotte de Discord et étouffé Feu. Il avait tout fait pour protéger son ami, mais cela n'avait pas été suffisant. Feu avait fini par être recouvert d'eau et de neige, et lorsque Discord l'avait déterré, il avait complètement disparu.... ne laissant rien d'autre de lui que des cendres de son dernier repas. Il avait alors pleuré, aussi amèrement que la nuit où sa mère était partie. Son seul ami était mort et il avait été incapable de le secourir.
Sans Feu pour cuisiner les racines et les animaux morts, Discord était à nouveau en train de mourir de faim. Il en était arrivé au point de construire des pièges, en creusant des trous doublés de vignes attachées à des bâtons de façon à ce qui si une créature tombait dans l'un d'eux, elle finirait ligottée aux vignes et le trou serait fermé par une porte faites de bâtons tissés, afin de capturer des animaux vivants. Il avait attrapé ainsi un écureuil et avait gloussé devant ses couinements frénétiques et sa lutte désespérée. C'était amusant de regarder la petite créature se tortiller de peur, de l'observer en train d'essayer de se libérer, seulement pour échouer, et il l'avait contemplé pendant quelques temps de la sorte avant de se rappeler qu'il voulait en fait le manger. Alors il l'avait sorti du piège, sa serre autour de son cou, le regardant tâtonner et crier d'effroi tandis qu'il avait pensé à le frapper au cou avec ses griffes afin de le tuer et de le manger.
Il ne pouvait pas le faire.
Il avait tenu l'écureuil pendant un moment, essayant d'avoir le cran de le tuer. Sentant combien il luttait désespérément et curieusement, sentant à quel point il était vivant et intéressant dans sa terreur. Sentant à quel point il essayait de toutes ses forces de le mordre, de le griffer ou de se libérer de l'étreinte de sa serre et à quel point il était impuissant dans sa poigne. Sentant à quel point il était simple de mettre fin à sa vie, de le faire cesser de bouger à jamais. Sentant à quel point la pensée de faire cela lui faisait mal.
Discord adorait observer la lutte terrifiée de la petite créature, mais quand il s'agissait d'y mettre fin, de la faire mourir, lui faisant arrêter sa résistance, sa peur, et la possibilité de faire toute autre chose... cette pensée l'avait emplie d'une sorte de terreur que son jeune esprit ne pouvait pas vraiment interpréter. Tout ce qu'il savait était qu'il ne voulait pas que que les choses s'arrêtent de bouger. L'écureuil était amusant. Il ne voulait pas qu'il s'arrête de se tortiller, de pousser des cris perçants et de le faire rire. La pensée de transformer un écureuil apeuré, luttant et se déplaçant en un morceau de viande comme ceux qu'il trouvait et mangeait le rendait malade, et il voulut pleurer en y songeant.
Au final, il avait laissé partir l'écureuil.
Il avait quand même tué à quelques reprises cet hiver. Quand il trouvait des animaux venant de tuer, et qu'il les repoussait en leur jetant des rochers ou en agitant des bâtons, leur proie était déjà morte, et comme elle venait de succomber, elle était raisonnablement bonne, même sans Feu pour la cuire. Mais parfois, il découvrait des créatures toujours vivantes, qui saignaient et gémissaient d'agonie, et il n'avait pas su quoi faire. Il n'avait aucun moyen de les aider, de les maintenir en vie et de les remettre en forme. Elles avaient de larges plaies saignantes faites par les dents et les griffes des prédateurs les ayant attaqué, respirant avec peine,émettant des bruits de douleur et il ne pouvait rien faire pour les aider, il ne pouvait pas arrêter l'hémorragie pour les faire survivre et les remettre sur parttes. Leur peur n'était pas aussi amusante que l'avait été celle de l'écureuil vivant et indemne ; elle le blessait de l'intérieur, parce que c'était impossible pour lui de les empêcher de mourir, et l'unique façon de faire cesser leurs souffrances pour lui était de se servir de ses griffes pour les achever, pour qu'ils deviennent des viandes immobiles et insensibles, qui ne pleureraient plus de douleur.
Quand il faisait cela, il pleurait, s'en rendait malade et se haïssait. Mais il mangeait quand même les animaux qu'il avait tué par pitié, parce qu'il mourait de faim et que s'il ne le faisait pas, la créature leur ayant porté le coup fatal le ferait de toute manière.
Le printemps n'était pas venu assez rapidement.
Quand cela s'était réchauffé et que tout recommençait à pousser, Discord avait exploré les alentours, s'éloignant du sommet de la montagne qui faisait office de maison pour lui. De l'autre côté de la montagne, dans une vallée à la rivière abondante, il avait découvert une colonie de poneys. Et il s'était rendu compte que ces derniers avaient une réserve illimitée de bonnes choses à manger.
Les poneys fascinaient Discord autant qu'ils l'irritaient. Il observait les terrestres labourer, cultiver et désherber leurs champs, et ça n'allait pas pour lui. Les plantes n'étaient pas censées pousser en lignes droites ! Elles n'étaient pas supposées être dans leur coin, sans autre compagnie que les autres représentants de leur espèce ! Tout ça devrait être fatalement mélangé et croître là où elles le désiraient ! Il vit une étrange sorte d'énergie couler sous la terre, quelque chose qu'il n'avait jamais vu auparavant (ou senti, ou encore entendu ; pour être franc, il ne pouvait décrire avec quel sens il percevait ce courant vu que cela semblait à la fois être l'ensemble et aucun pour lui), provenant de la montagne pour se rendre dans la terre dont les poneys terrestres s'occupaient, et elle faisait rapidement grandir les plantes tout en les rendant juteuses... mais sur la montagne, la perte de cette énergie affaiblissait les plantes dont Discord se nourrissaient, si ce n'est toutes. Il comprenait à présent pourquoi il avait eu si peu à manger pendant l'hiver. Les plantes poussant dans sa maison au sommet de la montagne, n'étaient pas principalement de la nourriture vu que l'énergie faisant pousser cette dernière était tirée de la montagne pour être amenée dans les fermes des poneys terrestres, et Discord les détestait pour cela.
Cependant, en y réfléchissant bien... les poneys faisaient des choses si délicieuses. Grâce au livre d'images que sa mère lui avait lu une fois, Discord connaissait les mots draconequus pour les cookies, les tartes et les gâteaux, mais s'il avait jamais eu la chance de goûter de telles choses, c'est que cela faisait si longtemps qu'il ne s'en souvenait pas. La première fois que Discord avait volé une tarte aux pommes sur la fenêtre d'un poney pour la manger avait été un moment de pur bonheur, un délice dont il n'avait jamais fait l'expérience auparavant. Pas aussi bon que le chocolat au lait dont il se souvenait, mais elle était chaude ,à la différence du chocolat au lait, et elle possédait de nombreuses saveurs différentes et textures rassemblées, et les pommes à l'intérieur étaient devenues molles, tandis que les raisins s'étaient asséchés et avaient rapetissés avant de s'arrondir à nouveau grâce à l'humidité interne, et il y avait quelque chose ressemblant à du pain croustillant, mais mou tout autour et c'était devenu pour la nourriture la plus délicieuse et contradictoire qu'il eut goûté. Les poneys faisaient aussi des nourritures qui se conservaient bien, comme le pain qui était doux et chaud avec un extérieur mou le premier jour, qui était croustillant avec un intérieur légèrement doux le deuxième jour, et entièrement croustillant le troisième jour, sauf s'il le trempait dans l'eau pour l'adoucir à nouveau. Il pouvait voler de nombreux pains qu'il cachait dans un sac, avant de l'accrocher en haut d'un arbre, où même l'occasionnel ours errant ne pourrait l'atteindre, et grignoter dessus pendant que ce dernier chassait au cours de la journée.
Et les poneys travaillaient avec les vaches et les poulets. Et l'odeur du fumier de vache signifiait qu'il y avait une ferme laitière dans les parages. Ce qui signifiait par conséquent du lait, et toutes ces bonnes choses que les poneys fabriquaient à partir de ce dernier.
Discord ne pouvait attendre.
Le problème majeur des exploitations laitières était que les vaches avaient besoin d'un grand champs d'herbes ouvert dans lequel paître. Discord pouvait se cacher presque parfaitement dans les forêts, mais c'était beaucoup plus difficile pour lui de se dissimuler sur un terrain ouvert. Normalement, il attendrait la tombée de la nuit pour s'approcher d'une ferme laitière. Cependant, en s'approchant de celle-ci, il constata qu'il pouvait appliquer une stratégie différente. Bien qu'il y avait des champs plats recouverts d'herbes et de vaches broutant, discutant entre elles avec un accent poney rempli de « t'crois pas » , de « tu l'as dit » et de « pour sûr », il y avait également un champ de maïs, qui passait directement derrière la grange.
Tout d'abord, Discord vola au-dessus d'une tige de maïs, la força à s'ouvrir en se servant de ses griffes, arracha l'épi à l'intérieur, puis ordonna en souriant aux feuilles de se replier autour de l'espace vide. Il fit cela avec quelques autres tiges, et encore quelques unes, jusqu'à ce qu'il en eut beaucoup. Il creusa ensuite un trou, lui demandant d'être le même que celui près de son abri, et laissa tomber les épis à l'intérieur. La maïs n'était pas si bon sans avoir d'abord nourri Feu, mais si on le transperçait avec un bâton et qu'on le jetait à Feu, ou si l'on volait un pot d'argile aux poneys qu'on remplissait d'eau et de le mettre dans Feu en prenant soin de mettre le maïs à l'intérieur, alors ce dernier devenait doux et délicieux. A présent, Discord savait comment se servir de sa magie pour rappeler son ami des morts quand il le souhaitait, aussi avait-il un abri où il maintenait Feu en vie tout le temps, même quand il n'était pas là. D'autres animaux qui pouvaient se faufiler à l'intérieur pour dérober la nourriture que Discord stockait de façon maniaque étaient terrifiés par Feu, et après plusieurs incident impliquant la destruction totale de ses conserves de nourriture pendant qu'il était parti, ainsi que deux fois où il avait mis le feu à la forêt, le poussant à se cacher dans un terrier tandis que les pégases mettaient en place des nuages, que les licornes lançaient des sorts de suppression du feu, et que les terrestres transportaient des seaux d'eaux en haut de la montagne, il avait appris à fabriquer une cage pour Feu construite à partir de rochers soigneusement placés, pour qu'il puisse brûler de façon sûre même lorsqu'il n'était pas là pour s'occuper. Chaque jour, Discord descendait de la montagne pour trouver de quoi manger dans la vallée des poneys, et ou il prenait son repas sur place, ou bien il l'envoyait dans son abri avec sa magie. Il pouvait faire en sorte que des portes se connectent à d'autres portes, et que des trous se relient entre eux, aussi il en creusait, avant de les lier à ceux qu'il avait fait dans son abri, pour y cacher le fruit de son larcin. Puis il revenait le soir, nourrissait Feu, amena celui-ci à cuire des aliments pour lui, s'ils étaient meilleurs ainsi, et mangeait, habituellement après avoir grignoté toute la journée ce qu'il avait trouvé sur la route.
Après avoir caché un peu de maïs, Discord se faufila dans le champ pour atteindre la grange. Les portes sur les côtés étaient bien entendu verrouillées ; de l'autre côté les portes devaient être ouvertes pour laisser aller et venir les vaches, bien que celles-ci, manifestement beaucoup plus bêtes que les poneys, ne l'étaient pas au point de ne pas sonner l'alerte en voyant une étrange créature rôder à proximité de la porte. Les vaches étaient aux poneys ce que Feu était pour Discord, excepté que les vaches étaient plus intelligentes que Feu et pouvaient au moins parler, même si tout ce qu'elles avaient à dire était totalement stupide. Discord avait une fois esssayé d'en approcher certaines pour se faire des amies, mais il s'avérait qu'il ne pouvait parler le poney, même s'il le comprenait, et elles ne pouvaient pas parler le draconequus, et elles n'étaient même pas prêtes à le laisser tenter de se défendre au travers d'un mauvais discours poney demandant de l'aide de toutes ses forces. C'était plus ou moins la même réaction qu'il obtenait des poneys, sauf que ces derniers l'attaqueraient souvent directement, en essayant de lui donner un coup de sabot ou en le frappant avec des pelles ou des foruches.
Aussi avait-il cessé d'essayer de se faire des amis ou de demander ce qu'il désirait. Maintenant, il le prenait tout simplement. Grâce sa magie, les poneys ne pouvaient pas l'arrêter.
Il se concentra sur le mur. La porte était une porte ; elle avait un travail, consistant à laisser entrer et sortir des choses, et quand elle était verrouillée, elle avait vraiment pour intérêt de ne rien laisser passer, donc c'était difficile de lui faire faire autre chose. Mais le mur n'était qu'un mur et on pouvait le convaincre d'avoir une autre utilité.
Discord laissa ses yeux devenir légèrement vitreux, ne regardant pas la chose en face de lui mais les motifs le décrivant. A l'instar de l'énergie invoquée par les poneys pour nourrir les plantes qu'il pouvait voir, sentir, entendre sous la terre, il pouvait en faire de même avec les motifs reposant sous la surface du monde, comme lorsqu'un livre décrivait quelque chose et en avait une image, où cette dernière était la chose tandis que la description représentait les motifs. Sauf que lorsqu'il modifiait la description, il transformait également l'image.
La chose en face de lui était un mur. Il était fait de bois. Celui-ci était dur. Il pouvait brûler. Il était solide et épais. Il était normalement en vie et ne l'était plus. Tous les morceaux de bois étaient collés ensemble pour ne pas bouger si on les frappait. Discord atteignit le motif à l'aide de sa magie et l'ajuste de sorte qu'en lieu et place des propriétés du bois, le mur eut celle des cordes, qui étaient desserrées et pendaient, excepté qu'il aurait encore l'apparence du bois, son impression, et qu'il reviendrait à la normale lorsque sa magie s'évaporerait d'ici quelques minutes, mais ça ne ressemblerait pas à des cordes mais il pourrait traverser cela comme si c'en étaient.
Il prit ensuite une profonde inspiration. C'était important qu'il crut du fond du cœur et de son âme en sa propre magie, où il pourrait se porter malheur. S'il s'inquiétait de la possibilité que le sort ne puisse pas fonctionner, que le bois resterait du bois, sans se changer en cordes, et dans ce cas, le sortilège ne fonctionnerait pas et le bois demeurerait ainsi et il se blesserait certainement, tandis que s'il prétendait autant que possible qu'il n'y avait aucune chance que le sort échoue, ce dernier marcherait sans doute et il ne se ferait pas mal. Avant de se laisser envahir par la peur d'heurter du bois, Discord s'élança contre le mur de la grange et le traversa. Comme si ce dernier était un rideau de cordes. Ça avait marché.
Et il était dans la salle de traite à présent.
Ce côté de cette dernière, où les vaches ne vivaient pas, était froid. Il y avait une jument travaillant là, mélangeant du beurre. Elle ne l'avait pas vu entrer ; elle était entièrement concentrée sur son travail. Discord l'ignora dès qu'il comprit cela et se focalisa sur le contenu des étagères disposées partout dans la grange. Il y avait plein de bouteilles de lait, des fromages emballés dans de la cire, des briques gigantesques de beurre. Le paradis.
Le sol de la grange était constitué de pierre et non de terre. Il ne pouvait pas creuser de trou pour le relier à son abri. D'un autre côté, il y avait énormément de sacs en toile de jute grossièrement filés accrochés aux étagères. Se faufilant prudemment à travers celles-ci de façon à ne pas attirer l'attention de la jument mélangeant le beurre, Discord attrapa l'un des sacs et commença à le remplir de choses délicieuses. Le fromage et le beurre d'abord, pour amortir le bruit métallique des bouteilles de lait. Ensuite, ces dernières. Plein de lait. Il but de suite deux bouteilles et les replaça une fois vides sur l'étagère, puis dévora la moitié d'une brique de fromage, avant de laver son goût avec une autre bouteille entière de lait. Pour la première fois de toute la journée, il se sentait vraiment plein, même rassasié. Il voulait quitter la grange froide, faire une sieste au soleil et apprécier sa victoire contre la faim, mais il désirait aussi boire du lait plus tard, aussi il remplit le sac avec autant de bouteilles qu'il put. Quand elles tintèrent les unes les autres en dépit de ses efforts pour les amortir avec le fromage et le beurre, il se concentra sur le motif du son des tintements pour le changer en celui de clochettes à vache.
Il sortit prudemment et discrètement de la grange, transformant quelque chose en lui pour que ses membres agissent sans bruits comme le faisait sa patte de lion rembourré. Discord pouvait faire en sorte que n'importe quelle partie de son corps dépareillé synchronise son motif avec celui d'un autre morceau, la faisant se comporter comme ce dernier, aussi pouvait-il temporairement faire en sorte que tous ses membres agissent comme des pattes de lion, ou des sabots de chèvre ou n'importe quel membre dont il aurait besoin qu'ils se comportent de la même manière. Ils ne paraissaient et n'avaient pas l'air différents, ils avaient juste changé de propriétés. Il avait découvert cette capacité particulière un an après que le rituel l'avait changé et lui avait donné tous ces morceaux de corps différents, et il trouvait cela très pratique, surtout dans ce genre de situations. La jument malaxant le beurre ne remarqua absolument rien tandis que Discord partit avec son sac.
Il ne voulait pas aller aussi loin que sa montagne. En théorie, il pensait peut-être que creuser un trou suffisamment grand pour qu'il puisse entrer à quatre pattes à l'intérieur afin de retournerchez lui ; dans la pratique, il n'avait pas de trous assez grands dans son abri pour lui permettre de faire cela. Il creusa un trou assez grand pour ses sacs, pour que les produits laitiers à l'intérieur soient dans son abri au moment où il en aurait besoin, et s'envola ensuite en direction du toit de la grange, pour avoir une vue des alentours. Malheureusement, il ne vit aucun rocher chauffé par le soleil, il devrait refaire tout le chemin vers sa montagne pour cela. Mais il y avait une seconde grange qui semblait servir d'entrepôt à foin, des tas et des boules de foin, certains à la douce odeur de trèfle, d'autres au délicat parfum de lavande, quelques autres encore riches en thym et en menthes, et enfin du fétuque sentant le soleil. Les poneys mangeaient du foin, tout comme les vaches : Discord aussi en cas d'urgence, mais il préférait dormir dedans. Et après s'être goinfré de pommes, de fromages et de lait, il avait envie de faire une sieste.
La fenêtre en haut de la seconde grange était ouverte, permettant au soleil d'éclairer et de réchauffer le foin, ainsi que de laisser facilement entrer Discord. Il passa plusieurs minutes à jouer dans le foin, plongeant profondément à l'intérieur comme s'il creusait un tunnel avant de remonter, imaginant qu'il était un dauphin tandis que le foin était l'océan, ou en jetant dans les airs pour le laisser retomber sur tout son corps. Les tas de foin étaient amusants. Mais il était épuisé en raison de son long voyage pour descendre de la montagne et des heures qu'il avait dépensé à chasser le long de la route, à essayer de trouver une ferme ou un poney transportant de la nourriture, et à présent il avait chaud et son estomac était rempli. Aussi, après avoir complètement ruiné l'un des tas et avoir changé l'une des balles de foin en un tas informe pour jouer et s'amuser, il s'enroula en haut de ce dernier et s'endormit.
Il se réveilla soudainement au son de voix équines.
« ...ce foutoir ! D'la p'tite vermine a dû se faufiler, là aussi !
-Tu crois que c'est la même créature qui a frappé la ferme des Quench, il y a deux semaines ?
-Sais pas, mais une bestiole s'est aventurée aussi sur les terres de la famille Delicious, et la vieille Belle Hereford a dit qu'elle a vu une longue vermine fine foutre le bordel dans la grange de la famille Cream. J'pense que c'est la même. La vieille Belle a aussi dit qu'elle ressemblait à un lézard, mais plus gros, comme un chien. »
Ils parlaient de lui. Discord ne connaissait aucun des noms de ces poneys, mais leurs noms avaient tendance à avoir être des mots remplis de sens dans leur langage. La famille Quench était sans doute celle possédant les pommes et les raisons, ainsi que toutes ces bouteilles de cidre et de jus de raisin dans leur entrepôt. Sa bouche saliva lorsqu'il s'en rappela. C'était aussi la fournisseuse de ses tartes favorites, celles qui étaient gelées au-dessus et faites de pommes et de raisins secs. Et la famille Cream était probablement l'autre laiterie qu'il avait visité, celle où il avait dû s'enfuir comme un fou à cause d'une stupide vieille vache qui l'avait vu et avait beuglé à l'aide, tandis que l'un de ses pots de lait s'était cassé, son contenu s'étant renversé partout, trempant le beurre, alors au lieu de garder le beurre pour le manger, il avait fini par s'en recouvrir vu qu'il avait à moitié fondu à cause du lait, et il s'était vraiment amusé à s'envoler en direction des arbres, pour seulement glisser sur ces derniers étant donné que son corps glissait sur tout lorsqu'il était couvert de beurre. Il avait eu un peu peur lorsqu'il avait été repéré, mais c'était aussi rafraîchissant, amusant et absolument hilarant au final, même s'il avait perdu un pot de lait dans l'histoire. Tout en s'en rappelant, il eut un large sourire. Petite sœur s'était également beaucoup amusée avec le beurre, bien qu'il devait faire attention à bien la nettoyer, vu que son corps de chiffon ne pouvait pas le supporter aussi bien que le sien, et si le beurre séchait sur elle, il la rendrait croustillante et mauvaise, n'étant plus en mesure de devenir un oreiller agréable pour dormir.
Il s'assit, regardant les poneys en bas. Il faisait beaucoup plus sombre qu'auparavant dans la grange. Il comprit bien après qu'ils avaient fermé la fenêtre par laquelle il était rentré. Bon, ça rendrait amusant le fait de sortir de là. Ils étaient trois, deux juments et un étalon, observant les ravages qu'il avait fait subir au premier tas de foin. Son rictus s'élargit encore. Le sol de la grange était désormais recouvert d'une épaisse couche de foin, bien plus approprié que la roche pour jouer et se défouler. Ces idiots de poneys ne réalisaient pas à quel point il avait amélioré cela. Tout ce qui les préoccupaient était le fait que c'était le bazar.
La jument qui n'avait pas encore pris la parole regarda alors en hauteur, rencontrant ses yeux pendant une longue seconde terrifiante avant de crier :
« L'a...animal ! Il... il est là-haut ! »
Ils regardèrent tous dans sa direction. Puis l'étalon fonça vers lui :
« Je vais le chasser d'ici ! White, prépare le filet ! Sharp...
-Je suis déjà sur le coup, Brick ! »
La jument jaune, celle qui avait parlé de ses exploits, attrapa avec ses sabots avants une fourche et la souleva de façon à bien la tenir avec ses dents, pendant que la petite jument blanche ayant été la première à apercevoir Discord courut vers le mur de la grange pour saisir un filet, le grand étalon orange commença à se cabrer pour atteindre le tas de foin sur lequel Discord était assis, dispersant le foin et délogeant le petit draconequus de son perchoir. Surpris, il tomba en arrière, mais se rattrapa grâce à ses ailes, avant de voler vers les poutres de la grange, s'accrochant à ces dernières avant de se hisser. Il se moqua des poneys en dessous de lui. Essayez de me rejoindre, poneys terrestres ! Vous n'avez pas d'ailes, vous ne pouvez même pas grimper, comment allez-vous m'avoir à présent ?
Il découvrit la réponse un instant plus tard, lorsque l'étalon orange asséna puissant coup de sabots arrières au pilier de soutien, secouant le plafond. Discord perdit sa prise et chuta , parvenant seulement à se rattraper au tout dernier moment avec sa queue. White bondit dans les airs, un grand filet fixé à une perche dans les sabots avants et faillit réussi à prendre Discord dedans ; il dût relâcher sa queue du plafond pour l'éviter. Quand il tomba, Sharp s'élança vers lui avec sa fourche, le contraignant à reculer pour esquiver en battant désespérément des ailes. Puis il sentit quelque chose s'accrocher sur sa jambe de dragon, le tirant d'un coup sec. Il bougea sa tête dans tous les sens et vit Brick, l'étalon, se cabrant sur ses sabots arrières, tenant une corde avec ses membres avants ; corde qui enlaçait désormais la jambe de Discord.
Discord battait aussi frénétiquement des ailes qu'il le pouvait tout frappant férocement du pied. Ça ne servait à rien. Brick retomba sur ses quatre jambes, déséquilibré par la lutte du draconequus, mais il serrait fermement les dents sur le lasso, et Discord ne pouvait pas se libérer. L'étalon tira d'un coup sec avec la tête, avant de tirer sur la corde avec un sabot, envoyant valser Discord contre le pilier de soutien, l'écrasant lourdement dessus et le faisant atterrir sur le sol.
Il n'eut pas le temps de s'orienter avant de voir des dents acérées le visant. Poussant un cri perçant, Discord roula et évita la fourche. Sharp l'éleva à nouveau à l'aide de ses sabots avants et Discord enlaça grâce à sa queue l'un des sabots arrières, enveloppant sa jambe avant de la tirer de la même façon que Brick l'avait fait en se servant du lasso. Cela fonctionna merveilleusement bien. Les poneys n'étaient pas à l'aise quand il s'agissait de conserver l'équilibre sur leurs jambes arrières, aussi elle s'écrasa sur le sol, tombant sur la corde et la maintenant en place de sorte à ce que Brick ne puisse plus enrouler Discord. Ce moment de répit permit à ce dernier de saisir la corde entre ses dents, avant de la mordre pour se libérer.
White se dirigeait vers lui avec son grand filet. Discord se baissa contre le sol, au point d'être presque aplati dessus et fonça vers elle, se faufilant entre ses jambes pour la déséquilibrer et la faire chuter. Il courut vers l'avant, directement contre Brick, qui abaissa violemment ses sabots dans une tentative pour écraser Discord. Ce dernier faillit ne pas éviter le coup, criant de peur. Il roula, puis courut à sa vitesse maximale en direction de la porte de la grange.
Sharp était devant lui, sa fourche le ciblant encore une fois. Cette fois, Discord la laissa frapper sa queue, et attrapa la perche avec cette dernière juste avant qu'elle ne puisse y enfoncer les dents, lui arrachant des sabots et la lançant au loin. Tandis qu'elle se cabrait de surprise, il sauta, se servant de ses ailes et de ses jambes arrières pour prendre de la hauteur, pour atterrir sur son visage. Elle hurla, secouant sa tête dans tous les sens, essayant de le déloger. Discord s'empara rapidement d'une opportunité pour se pencher contre son visage, lui montrant directement des yeux exorbités, et lécha son nez avec sa longue langue baveuse. Puis il bondit à nouveau, la laissant crier et essuyer frénétiquement son visage avec ses sabots, et s'envola.
Le lasso s'enroula autour du cou, cette fois. Discord tordit son corps dans tous les sens tandis que Brick l'attirait vers lui et profita du moment pour voler directement vers ce dernier. Brick leva ses sabots avants pour se défendre contre le draconequus, mais c'était une erreur, en raison de ses ailes et de son corps extrêmement flexible, il n'avait besoin que d'un petit mouvement pour se diriger vers le sol plutôt que de foncer directement sur le visage de l'étalon, il frappa l'abdomen de celui-ci, désormais exposé, le renversant sur le dos. Il saisit la tête de l'étalon avec sa serre, la repoussa, poussant son museau contre le cou vulnérable de Brick, et se servit de son nez et de sa langue pour chatouiller à ce niveau son assaillant. Brick cria tout en jetant ses sabots, mais sur son dos, il n'avait qu'une liberté de mouvement limité et Discord bloqua avec sa patte de lion et sa queue les sabots avants.
« Brick ! Tiens bon, j'vais te sauver ! » cria Sharp, ce qui fut le signal de départ pour Discord. Il mordit à nouveau la corde ( son cou était suffisamment flexible pour que l'enlacer à ce niveau ne l'empêchât pas en vérité de mettre ses dents dans cette position autour de la corde) et vola tout droit, de sorte à ce que lorsque Sharp le chargea avec sa fourche, elle trébucha sur Brick, envoyant valdinguer l'instrument dans une balle de foin. Discord gloussa à cette vision.
Faire un pause pour rire plutôt que de mettre tout ses efforts dans le vol constituait quasiment une forme de relâchement. Le filet de White atterrit autour de lui, l'amenant en bas et l'attirant. Discord lutta frénétiquement contre le filet pendant un instant, tentant de le griffer et de le mordre, mais il était emmêlé autour de trop nombreuses parties de son corps et essayer de le déchirer ne faisait qu'empirer les choses. White parvint à le ramener au sol : « J'l'ai eu ! »
« Très bien ! J'vais en finir ! » hurla Sharp. Elle avait perdu sa fourche, mais avait récupéré une pelle et elle fonçait vers lui avec celle-ci dans la bouche, les yeux rouges de colère, et Discord, qui était piégé dans le filet, ne pouvait l'éviter. Il hurla de terreur et les mailles du filets se transformèrent en brins glissants de pâtes, qui se brisèrent facilement sous ses assauts. Tandis que Sharp visait avec sa pelle sa tête, Discord chargea à nouveau en avant, sous elle, évitant un autre coup de sabots arrières de Brick, et atteignit le mur. Sois des cordes, sois des cordes, sois des cordes ! Le mur fit écho à sa puissance, se séparant autour de lui comme les cordes qu'il n'était pas, et il était dehors, libre, riant de façon hystérique dans sa fuite.
Les poneys à l'intérieur sortirent en trombe de la grange par le côté, vu que Discord s'était échappé en passant à travers un mur qui n'avait pas de porte. « Choppez-le ! »
La plupart des choses que faisaient les poneys, Discord pouvait mieux les faire. Mais il avait parfaitement conscience qu'en terme de vitesse pure, les jambes plus égales, plus fortes, plus longues des poneys terrestres étaient largement plus rapides que les siennes. Aussi courut-il vers le champ de maïs et plongea dedans, se faufilant dans les rangées. Les poneys ne pouvaient pas voir son long corps abaissé sous leurs propres épis de maïs, et bien qu'un bruissement occasionnel leur servait d'indice sur l'endroit où il était, au moment où ils s'y précipitèrent avec leurs gros corps puissants et massifs, Discord serait déjà autre part. Seulement quelques instants avant de repartir dans la forêt, il les entendit abandonner par dépit, et il gloussa calmement dans son coin. Les poneys étaient stupides. Encore une fois, il avait gagné.
De retour dans son abri, il lança à ses amis : « Je suis rentré ! Je vous ai manqué ? »
Feu brûlait de façon maussade et boudeuse, mais bondit de joie et de gratitude aussitôt que Discord l'ait nourri avec quelques brindilles. « J'ai encore deux jolis bûches à te donner si tu es sage, lui annonça-t-il. Je veux juste que tu fasses chauffer de l'eau pour que je puisse manger du bon maïs, ok ? » Feu montait et descendait, impatient à l'évidence de remplir la tâche. Discord attrapa l'un des pots d'argile qu'il avait dérobé aux poneys, l'emporta en direction du courant coulant près de son antre, avant de le remplir d'eau froide, puis il le rapporta. « Tiens, Feu. Rends-la chaude et bonne pour moi et je te nourrirais avec les épis quand j'aurais fini. »
Tandis que Feu commençait à chauffer l'eau, Discord se dirigea vers le fond de sa grotte, vers un rebord rocheux où vivait sa meilleure amie, sa plus précieuse possession. Il avait transformé un gros rocher en un dôme de cristal, ignifugé et résistant à l'eau, pour la recouvrir, la protéger du temps et de son autre ami, Feu. Il souleva le dôme, et en retira un animal en peluche. « Salut ! Petite Soeur ! Je t'ai manqué ? »
Les yeux dépareillés de Petite Soeur changèrent, devenant vivants lorsqu'ils bougèrent pour le regarder. « Discord! Je suis contente que tu sois de retour ! Fit-elle. As-tu ramené de bonnes choses à manger ?
-Oh, oui, de super choses. J'ai trouvé du fromage, du lait et du maïs ! Et aussi du beurre pour le maïs !
-On peut encore jouer avec le beurre ? On peut, on peut ?
-Pas ce soir, mais j'y retournerai demain et je récupérerai beaucoup plus de beurre, comme ça on pourra. » fit-il avec un rictus. Il était encore énervé contre les poneys laitiers pour l'avoir attaqué et il exultait à l'idée de leur avoir échappé. Son évasion sur le fil du rasoir l'avait trop épuisé pour qu'il puisse jouer cette nuit, mais demain, il prévoyait de les attaquer à nouveau afin de se venger de leur assaut. Il n'avait plus besoin de lait et de fromage, il n'en aurait plus besoin pendant un moment vu tout ce qu'il avait pris, mais du beurre supplémentaire pourrait toujours lui servir de jouet, aussi il envisageait de leur en prendre plein demain.
Discord avait découvert Petite Soeur sur un tas d'ordures, il y a plusieurs saisons de cela. Elle avait été une licorne rose de la taille d'un petit oreiller, couverte par une tenue moelleuse ressemblant à de la fourrure qui avait été autrefois douce et soyeuse, mais le temps l'avait rendu sale, croquante et désagréable. Des animaux l'avaient déchiré, lui avaient arraché les yeux, mordillé sa corne au point qu'elle s'était brisée en deux et lui avait retiré toute la partie arrière de son corps : les jambes, le flanc, la queue et tout le reste...
La magie de Discord ne pouvait créer à partir de rien (pas encore... il était assez sûr que c'était possible, et il y travaillait, mais il avait ses limites) et vu qu'il n'avait pas eu souvent à faire aux vêtements, puisqu'il n'en portait pas, son imagination de ce qu'il pouvait faire avec était bridée. Aussi au lieu de créer quelque chose et de lui coller pour la réparer, Discord avait fouillé la vallée plus profondément que ce qu'il faisait d'habitude, dans le village, en pleine nuit, et il était rentré en douce dans la boutique d'un couturier pour voler des tissus. Il avait alors réparé la ponette en peluche à sa propre façon. Peu importe le méchant poulain ou la méchante pouliche l'ayant abandonné et laissé sur un tas d'ordure, il ou elle ne la méritait plus, et elle ne méritait plus d'être un poney. Il avait décidé d'en faire un draconequus comme lui pour qu'elle puisse devenir sa petite sœur.
Un cercle au feutre vert et une ellipse en coton jaune avaient fait office de yeux, avec un petit bout étincelant d'un tissu argenté brillant pour l'une des pupilles et un très mince rectangle violet pour l'autre. Il avait fait sa longue queue comme la sienne en cuir noir, mais il n'en avait pas assez pour la faire aussi longue qu'il le désirait, alors il l'avait entrecoupé de soie blanche et à présent elle ressemblait au manteau d'un zèbre. Un pompon orange moelleux vint s'y accrocher. Il avait transformé en corne l'os d'un animal, et il avait alors décidé que si elle devait devenir sa petite sœur, il lui en faudrait deux, aussi avait-il changé en ramure un bâton. L'une des pattes arrières avait plus ou moins formé sur celle d'un lapin, sauf qu'elle était allongée et faite d'un coton violet. L'autre était une patte de singe, complète avec même les doigts, faite d'une étoffe de laine avec le feutre vert dont il s'était servi pour son œil en tant que couleur pour sa paume et ses doigts. Ses jambes avants étaient intactes et il n'allait pas amputer une des jambes de poney pour la rendre moins symétrique, alors il avait simplement pris un ruban de satin d'un bleu clair et l'avait enveloppé autour d'une des jambes pour détruire la symétrie. Contrairement à lui, ses deux ailes étaient plumées, parce qu'il les avait faites à partir de plumes d'oiseaux morts qu'il avait collecté tout le long d'un hiver particulièrement rude, de toutes les tailles et couleurs, et certaines d'entre elles avaient été conçues par lui pour en faire des couleurs différentes et intéressantes vu qu'aucune d'elles n'appartenaient à un paon par exemple, et pour ses plumes principales, il s'était servi de certaines de ses propres plumes pour qu'elle soit vraiment liée à lui.
Étant donné que c'était une petite draconequus, il était évident qu'elle n'avait pas encore de nom, puisqu'elle n'avait pas encore identifié son principe. Discord eut le sentiment d'être quasiment adulte ; il avait son propre nom, son propre principe... celui du chaos et de la désharmonie, et il pouvait s'occuper de lui. Petite Soeur était plus petite que lui et avait besoin qu'il s'occupe d'elle, aussi elle n'avait pas de principe, ainsi son nom était simplement Petite Soeur. Il avait envisagé la possibilité de lui donner une Cutie Mark, puisqu'il semblait vu la couture qu'elle en avait une auparavant et qu'on l'avait déchiré, mais elle n'était plus une ponette, c'était une draconequus. Les poneys avaient des Cutie Marks, les draconequui des principes, et elle était beaucoup trop jeune pour l'une et l'autre. Ce serait probablement un principe lié au sien, cependant. Les autres draconequui, contrairement à lui, avaient des corps symétriques, des chimères mélangeant directement le poney et le dragon. Comme sa mère, avec sa magnifique fourrure blanche, sa riche crinière rouge et sa tête en forme de jument, la corne de licorne blanche sur son front, ainsi que ses adorables ailes de dragon rouges et dorées, tout comme ses pattes et sa queue. Discord appréciait pourtant l’asymétrie de son propre corps, aussi avait-il décrété que Petite Soeur ne serait pas simplement une draconequus, mais spécifiquement une comme lui, avec un merveilleux corps amusant mélangeant plein d'espèces d'animaux comme le sien.
Il l'avait nettoyé et rendu douce et soyeuse à nouveau, et à chaque fois qu'il avait besoin de jouer, il se servait de sa magie pour la rendre vivante. Feu était son premier ami, mais Petite Soeur était sa meilleure amie.
Elle battait des ailes tout autour de lui : il avait été créatif avec elles et même si elles comportaient des plumes, elles avaient la forme d'ailes de papillons, faisant d'elle une faible et lente créature volante mais absolument adorable lorsqu'elle volait. « Raconte-moi ce que tu as fait aujourd'hui ! C'était marrant ? C'était excitant ?
-Oh, oui, vraiment excitant ! » Il commença à la régaler du récit de ses aventures, à partir de la découverte de l'étalon tirant le chariot de pommes jusqu'à son évasion très osée des poneys laitiers. Elle rit, applaudissant des sabots avants lors des bons moments, et partagea un peu de son fromage avec lui (il avait fait une ouverture à l'arrière de sa bouche, et transformait le fromage en d'autres choses tandis qu'elle l'avalait, car s'il pourrissait à l'intérieur de son corps, elle sentirait mauvais et des rats pourraient tenter de la déchiqueter, mais s'il faisait cela, elle pouvait alors partager son fromage sans que ça la blesse).
Tandis qu'il s'adossa contre le mur, appréciant la chaleur de Feu et mastiquant son maïs désormais cuit et beurré, Petite Soeur se posa sur son épaule et lui fit des câlins contre son cou : « Discord, je peux avoir un peu plus de décorations sur ma fourrure? »
Il la dévisagea : « Qu'est-ce qu'elle a ? Je trouve qu'elle convient.
-Mais je n'ai pas assez de couleurs.
-Tu as beaucoup de couleurs. T'en as autant que moi.
-Mais je suis une fille. J'ai besoin d'en avoir davantage. T'es un garçon ! T'as jamais remarqué que les filles poneys ont plein de jolies couleurs ?
-Je crois que leur mot est « pouliche », et non « fille ». Et je n'avais remarqué. Pour moi, les étalons et les juments ont le même genre de couleurs.
-Non, non, fit Petite Soeur en secouant vigoureusement sa tête. Les filles sont plus jolies et je suis une fille, je veux plus de couleurs ! »
Discord soupira: « Je n'ai plus de tissus qui traînent dans les parages... contrairement aux rats. » Ses yeux se posèrent sur le sac en toile de jute qu'il avait utilisé pour porter le lait et le fromage. « Hé, qu'est-ce que tu dis de ça ?
-Ben, c'est juste du brun. C'est pas joli.
-Ma patte est brune ! »
Petite Soeur fit rouler ses yeux en feutre : « Bah, t'es un gars, grand frère, rappela-t-elle. Tu peux être beau, mais pas joli.
-Oh, c'est bon, de toute façon il est abîmé. » Il se concentra sur le sac en toile de jute : « Tu n'as pas eu de jaune, à part pour un œil, ça te dis d'en avoir ?
-Bien sûr!Le jaune, c'est bon et ensoleillé ! Et beaucoup de fleurs sont jaunes !
-Ok, dans ce cas, le jaune arrive. » Il focalisa sa magie sur le tissu cousu à la va-vite, atteignit les motifs autour et altéra ses proprietés. Du brun au jaune. Sèchement cousu à doux et bon comme la pétale d'une fleur. Puis de la pétale d'une fleur, une chose vivante qui flétrirait et pourrirait, à une autre non-vivante qui conserverait l'impression d'être une pétale de fleur pour l'éternité. Enfin, il la fit se séparer en plein de formes aléatoires avant de les lancer dans l'air. « Vole, Petite Soeur ! »
Petite Soeur s'envola vers le nuage de formes jaunes hétérogènes, riant lorsqu'elles se posaient sur elle. Chaque fois qu'une forme atterrissait sur son corps, la magie de Discord les mettait en place, au point que lorsque tous les tissus jaunes étaient tombés, elle était couverte de légères taches de la même couleur : « Ouais ! Je suis colorée, maintenant ! » Elle le câlina avec ses petites pattes avants douces, qui étaient beaucoup trop petites pour faire le tour du cou : « Merci, Discord ! Je t'aime ! »
Il éleva sa patte de lion vers elle et pressa son corps contre son cou : « Je t'aime aussi, Petite Soeur. » Il bailla : « Mais je suis fatigué. J'ai lancé beaucoup de sorts de transformations aujourd'hui. Et j'ai beaucoup volé ! Je parie que mes ailes vont devenir super fortes si je continue de voler comme ça !
-Ouais, c'est toi qui vole le mieux !
-Oui, oui. Mais maintenant, je vais aller dormir. »
Petite Soeur fit la moue : « On joue quasiment jamais. Je veux jouer aux explorateurs !
-On pourra le faire demain, promit Discord. Et on jouera aussi avec du beurre.
-Ouais ! »
Il l'arracha de son cou et la reposa sur le sol rocheux : « Je vais me lever de bonne heure demain matin pour récupérer rapidement de la nourriture, et je rentrerai tôt, comme ça on pourra jouer toute l'après-midi, ça a l'air génial, hein ?
-Ça a l'air super, fit Petite Soeur, je suis impatiente !
-Pareil. » Discord enroula son corps sur les feuilles qu'il conservait éparpillé sur le sol pour l'adoucir, et posa sa tête sur Petite Soeur. Il pensa à diminuer l'intensité de Feu pour s'assurer qu'il serait encore en vie le lendemain matin pour le nourrir à nouveau. « Bonne nuit, Petite Soeur, dit-il en ajustant sa tête sur son amie en peluche faisant office d'oreiller.
-Bonne nuit, Discord. »
Il retira sa magie, la laissant inanimée et endormie pour le restant de la nuit, puisqu'il avait deviné que ce ne serait pas agréable pour elle d'être vivante et éveillée avec sa tête se reposant sur elle tout ce temps. Puis il enlaça sa patte de lion autour de sa tête, posa sa serre au-dessus de sa queue et s'endormit en serrant sa meilleure amie.
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Je comptais en parler dans un post de blog lorsque j'aurais publié le chapitre 4 de mon autre projet en cours, mais j'ai traduit actuellement tout ce que l'auteur a fait sur le Dernier Draconequus. En fait, elle a fait un nombre assez conséquent de textes se déroulant dans son univers et je vais les faire à la suite. Du coup, l prochain est un OS NSFW pas super long intitulé "Be Discreet", je m'en chargerais aussitôt que j'aurais bouclé mon chapitre sur "After the Curse". L'attente est un peu longue car j'ai totalement chamboulé mon idée de base il y a deux semaines, je m'en excuse ^^'