Le cadeau

Le cauchemar habituel de Fluttershy fut interrompu par une voix forte et familière : « LAISSE-LA OU NOUS DEVRONS TE VAINCRE ! »

Le draconequus disparut et une alicorne bleue apparut devant elle dans les ténèbres.

« Princesse Luna ? » demanda-t-elle.

« Tout va bien, Fluttershy ? » s’inquiéta la princesse.

« Oui. Merci, mais… je savais que vous pouviez entrer dans les rêves, mais pourquoi ne vous êtes-vous pas montrée avant ? »

« Mes excuses, mais j’ai beaucoup de sujets. J’aurais dû débarrasser ton esprit de cette créature depuis longtemps. Mais Fluttershy, tes amies s’inquiètent pour toi. Est-ce qu’il t’a fait mal ? Le vrai Discord ? »

« Eh bien, non… »

« Est-ce qu’il a été cruel ? »

« Pas vraiment, mais… »

« Oui ? »

Elle avala lourdement. « Il… il veut que je l’aime. »

« Les yeux de Luna s’écarquillèrent. « Pardon ? »

« Vous voyez, je… je l’ai convaincu de repousser le mariage, mais il veut que je l’aime d’abord. »

« Comment pourrais-tu aimer une créature aussi horrible et cruelle ?! » demanda Luna, visiblement en colère.

« Il… n’est pas si… méchant… »

« Fluttershy, c’est un menteur ! Il pourrait essayer de te piéger ! »

« Mais… il a déjà… »

« Il pourrait essayer de te faire agir contre ta volonté ! »

« Je ne sais pas, mais… il prend soin de moi… et il m’a dit qu’il me donnerait tout ce que je veux. »

« Pourquoi pas ta liberté ? »

« Eh bien… »

Elle recula alors que l’image de Luna commençait à disparaître. « Tu te réveilles ! Je dois y aller ! »

« Dites à mes amies que je vais bien ! » cria Fluttershy. « Dites-leur… »

Elle ne put finir alors que le soleil la réveilla. Elle vérifia l’horloge au mur. Il était sept heures du matin. Durant sa crise de larmes d’hier, elle s’était endormie. Avait-elle vraiment dormi aussi longtemps ?

Il y eut un coup à la porte. Elle n’eut pas besoin de demander qui était-ce.

« Entrez ? »

Comme elle l’avait deviné, ce fut Discord qui ouvrit la porte, un grand sourire sur son visage.

« Bonjour, ma belle ! » dit-il. « Tu dois certainement être fatiguée d’avoir dormi aussi longtemps ! Maintenant que tu es levée, pourquoi pas un petit-déjeuner ? »

« Euh, d’accord ? »

Honnêtement, elle n’avait pas très faim et ne voulait pas passer du temps avec Discord, mais elle ne voulait pas être impolie. Il faut lui donner une chance, se dit-elle. Après tout, il n’avait pas l’habitude des poneys.

Avec un claquement de doigts, elle se retrouva assise à une table et Discord se matérialisa devant elle.

« Que voudrais ma sublime fiancée ce matin ? Pancakes ? Toasts ? Muffins ? »

« Euh, des pancakes seraient… »

Une pile de pancakes apparut devant elle avant qu’elle ne puisse finir sa phrase.

« J’imagine que tu as bien dormi ? » lui demanda-t-il.

« Oui », dit-elle.

« Et le lit ? Était-il assez confortable ? »

« Oh oui, très. »

Il pencha son visage vers le sien. « J’ai un cadeau pour toi. »

Il ouvrit sa patte et tendit un bracelet de jade. Fluttershy le regarda, incertaine, alors qu’il le déposait dans son sabot.

« C’est… charmant. »

« Ce n’est rien comparé à toi. »

Il passa sa griffe sous son menton, et elle le repoussa doucement.

Ce fut la même chose les jours suivants. Discord essayait de la séduire, elle résistait. Chaque nuit, il lui demandait si elle l’aimait, mais elle répondait toujours non. Malgré ce que Zecora lui avait dit, Fluttershy n’était pas prête à aimer Discord. Il insistait, la flattant, la couvrant de cadeaux, mais toujours est-il que, elle ne se soumettait pas. Elle mangeait à peine ce qu’il lui donnait et passait beaucoup de temps seule dans sa chambre. Le draconequus devenait de plus en plus impatient.

Un jour, elle refusa de sortir de sa chambre. Discord attendit l’après-midi pour tenter de la faire sortir.

« Oh, Fluttershy ! » l’appela-t-il. « Ton chevalier servant est ici ! »

Elle ouvrit la porte pour voir le draconequus dans une armure dorée, tenant un bouquet de roses dans ses griffes. Fluttershy referma la porte aussi sec. Discord fronça les yeux, mais garda son calme.

« Allez, ma chère. Tu es restée là toute la journée. »

« Va-t’en ! » cria-t-elle.

« J’ai été patient avec toi, mais tu ne voudrais pas que je m’énerve ! »

« Va-t’en ! Et énerve-toi ! Chaque nuit, tu me demanderas la même question et je dirai toujours la même réponse ! Ce sera toujours non ! »

« Sors d’ici, tout de suite ! » ordonna-t-il.

Il y eut une pause, puis un doux mais ferme : « Non. »

« Tu ne peux pas rester là-dedans pour toujours ! »

« Oh, si je le peux ! J’ai des réserves infinies de nourriture là-dedans ! »

« J’aurais vraiment dû mettre ce micro-ondes ailleurs », grommela-t-il.

Il prit une grande inspiration. Sois cool, Discord. Il parla avec une douce voix.

« Vas-tu sortir ? »

« Non ! »

Il grogna, puis changea de tactique. « Vas-tu sortir, s’il te plaît ? »

« Non, merci ! »

Il éclata tel un volcan. « Sors d’ici tout de suite ! »

« Je ne le ferai pas ! Et tu ne peux pas me forcer ! »

« Tu as oublié qui je suis ?! »

Avec un claquement de doigts, elle se retrouva face à la porte. Il utilisa son index pour faire léviter la bague autour de son cou.

« Tu me l’as promis », grogna-t-il, en montrant l’anneau, « et tu seras ma femme, que tu m’aimes ou pas ! »

En voyant son visage plein de colère, Fluttershy avait vraiment peur de lui à ce moment-là, mais elle resta forte et lui lança un regard tout aussi intense. « D’accord ! Épouse-moi ! N’attends pas que je t’aime ! Parce qu’il n’y a pas moyen que je puisse aimer un monstre comme toi ! »

« Oh, c’est comme ça ? Alors ne perdons pas de temps ! On sera mariés dès demain matin, que tu le veuilles ou non ! »

Alors qu’il la relâcha de sa magie, elle croisa ses sabots et le dévisagea.

« Je m’en fiche ! Je ne t’aimerai jamais ! Comment peux-tu espérer que je t’aime alors que tu me retiens prisonnière ? » Elle le fixa intensément. « Comment peux-tu espérer que quelqu’un t’aime car tu es incapable de montrer un tant soit peu d’amour ? »

« Silence, jeune fille ! Puisque c’est comme ça, file dans ta chambre ! »

« Tu n’es pas ma mère ! »

« Mais je suis ton futur mari, alors il faudra t’habituer à obéir ! »

« Eh bien, je suis ta future femme, alors il faudra t’habituer à mes plaintes ! »

« Peu importe ! On sera mariés demain, alors ha ! »

« Bien ! »

« Bien ! »

« Bien ! »

Elle referma la porte aussi fort qu’elle le put. Puis elle courut vers son lit et pleura.

« Oh, ce poney ! » grogna Discord. « Non ! Encore pire ! Cette femelle ! »

Puis il entendit les pleurs de la ponette et sa colère disparut. Il ne voulait pas la faire pleurer. Il voulait seulement lui montrer qui commandait ici. Il se couvrit les oreilles, essayant de ne pas entendre ses pleurs alors qu’il se téléporta dans sa chambre.

« Qu’est-ce qu’il faut faire pour qu’elle se taise ?! » se dit-il.

Son double maléfique apparut sur son épaule. « Tu sais à quoi je pense ? Si tu veux que ce poney t’aime, force-la ! Jette-lui un sort ! »

Une autre version miniature de lui habillé en blanc avec une auréole apparut sur son autre épaule. « Non, tu ne peux pas forcer quelqu’un à t’aimer. En plus, ce genre de sort peut facilement être annulé. »

« Pourquoi ai-je un ange sur l’épaule ? » s’exclama Discord. « Je ne suis pas censé avoir une bonne conscience ! »

« Ouais, casse-toi ! » cria le petit diable.

« Toi, va-t’en ! » rétorqua l’ange.

« Toi ! »

« Toi ! »

« Toi à l’infini ! »

« Taisez-vous ! » demanda Discord, en s’allongeant sur son lit. « Okay, je me fiche de la conscience que j’ai, mais que quelqu’un m’explique pourquoi ça doit être si difficile ! »

« Qu’est-ce que ça peut te faire ? » lui demanda son reflet dans le miroir.

« Je te l’ai déjà dit ! » cria Discord. « La faire tomber amoureuse de moi est juste une partie du plan, mais elle ne coopère pas ! Je lui ai offert une chambre confortable, de la nourriture, des vêtements exquis et qu’est-ce que je reçois ?! »

« Une pleurnicheuse », murmura le diable.

« Exactement ! »

« Laisse-lui du temps », lui conseilla l’ange. « Tu l’as privée de sa liberté et de ses amis après tout. »

« Mais elle a accepté ! »

« Alors pourquoi la faire tomber amoureuse de toi ? » demanda son reflet. « Si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais que tu veux qu’elle t’aime. »

« Bien sûr que je le veux ! Tu ne m’as pas écouté ?! »

« J’ai dit que je pensais qu’elle t’avait rendu ramollo ! »

Discord cligna des yeux et grogna. « Ramollo ?! Moi, l’esprit du Chaos, un ramollo ?! »

« Tu t’es vu ces derniers jours ? » se moqua son image. « Oh, Fluttershy ! Tu es si belle. Est-ce que tu m’aimes ?! » Il tira la langue. « Ça me rend malade ! »

« Il a raison », dit le diable.

« Ouaip », acquiesça l’angelot.

« Vous n’êtes pas supposés être d’accord tous les deux ! » dit Discord.

« Allez, on sait tous les deux que tu n’es pas parfait. »

Le draconequus cria et frappa du pied. Puis, il comprit.

« Pourquoi est-ce que je vous parle ? » demanda-t-il en dégageant le diable et l’ange de ses épaules. « Vous êtes moi ! Je ne peux pas me conseiller moi-même ! Je dois demander à quelqu’un d’autre. »

Il se gratta le menton avant de trouver une idée.

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Zecora était sous le choc d’avoir ouvert le porte et d’y trouver l’esprit du Chaos juste devant elle.

« Bonjour, chère voisine ! »

Elle était bouche bée, ne sachant pas quoi dire.

« Vous n’êtes pas furieuse que j’aie mis sans dessus dessous votre hutte, n’est-ce pas ? » demanda-t-il en entrant. « Rien de personnel, c’est juste le chaos. »

« Euh… » marmonna Zecora.

Il roula des yeux. « Okay, voilà mon offre. On m’a dit que vous étiez de bon conseil. Ai-je raison ? » Le zèbre hocha la tête. « Eh bien, j’en ai besoin ! Et si vous en parlez à quelqu’un, je vous transformerai en noisette pour nourrir les écureuils ! »

« D’accord ! » Elle s’éclaircit la voix. « Pas besoin de me menacer ! Maintenant, voudriez-vous du thé ? »

« Je ne suis pas un grand buveur de thé. Je préfère le chocolat au lait. »

Mais il s’assit quand même. Zecora fit de même en face de lui.

« Que puis-je faire pour t’aider ? »

Discord posa ses mains sur sa tête et soupira. « C’est ma fiancée, Fluttershy ! Je suis sûre que vous avez entendu parler de notre futur mariage… »

« A-t-elle acceptée ton offre ? »

« Oui, et… elle n’est pas vraiment… heureuse. »

« Tu l’as privée de ses amies, alors son bonheur a… »

« C’est ce que m’a dit mon petit ange sur l’épaule ! » Zecora cligna des yeux. « Peu importe. J’ai ravalé ma dignité pour lui faire plaisir ! Je lui ai donné tout le luxe et le confort qu’un poney peut vouloir et elle ne me donne même pas un sourire ! Elle reste dans sa chambre et pleure ! » Il regarda le zèbre d’un air triste. « Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? »

« Je peux t’aider si tu restes calme et que tu me laisses voir ta palme. »

Il tendit sa griffe d’aigle et sa patte de lion. « Laquelle ? »

Elle prit sa patte et l’examina de plus près. Discord essaya de voir ce qu’elle regardait.

« Ah », murmura-t-elle. « Des années de tristesse et de pleurs. Tu as été très seul dans ta vie, sans quelqu’un qui pourrait éloigner tes soucis. »

« Je ne suis pas seul ! » l’interrompit le draconequus. « J’ai du chaos et du lait au chocolat et des clones à qui parler ! Qu’est-ce qu’il me faut de plus ?! »

Elle ignora ses protestations et continua. « Tant de douleur en toi ne peuvent pas s’effacer avec de la pluie en chocolat. »

« Sérieusement, où est-ce que vous voyez tout ça ? »

« Mais seule l’amour d’une jument te rendra heureux, et pour gagner son cœur, tu dois être plus doux et joyeux. »

Il retira sa patte. « Arrêtez de parler en charades ! C’est mon travail ! Comment est-ce que je rends Fluttershy heureuse ? »

« Pour remplacer sa douleur par du bonheur et changer sa vie, tu dois être plus gentil. »

Il la regarda. « Pardon ? »

« Fluttershy n’est pas du genre à être achetée par le luxe et des joyaux. La bonté et l’attention seront tes alliés. Demande-lui ce qu’elle aime, ce qui l’intéresse, et utilise-les pour la gagner. »

Discord perdit patience et frappa du poing sur la table. « Arrêtez vos rimes et parlez en français ! »

Zecora fronça les yeux. « Écoute, Fluttershy est l’élément de la bonté, alors pour l’impressionner, sois bon avec elle ! »

« Bon ?! Vous savez qui je suis ? »

« Tu veux cette fille ou non ?! »

« Okay, okay ! Alors comment je fais ce… truc ? »

« Fais quelque chose pour elle ! Donne-lui des cadeaux ! »

« Je lui en ai déjà donnés ! »

« Quelque chose qu’elle aime ! »

« Quelque chose qu’elle aime ? » Il s’arrêta pour réfléchir. « Eh bien, elle ne fait rien d’autre à part jouer avec ses animaux et s’occuper de plantes… » Son visage s’illumina. « Attendez un peu. C’est ça ! » Il se tourna vers le zèbre. « Vous avez raison ! Vous êtes la bienvenue dans mon château quand vous voulez ! »

Après avoir disparu, Zecora secoua sa tête et rit. « Oh, j’aimerais vraiment deviner où tout cela va les mener. »

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Pendant ce temps, Spike et Applejack essayaient de garder sous contrôle les animaux de Fluttershy.

« Revenez ici, bande de vermines ! » cria-t-elle vers les castors qui venaient juste d’abattre un arbre.

« Angel, je dois finir de te brosser la queue ! » dit Spike en courant après le lapin blanc qui avait des bigoudis dans sa queue.

« Spike, aide-moi à rassembler les poules ! »

« Je suis un peu occupé là ! »

Il attrapa Angel, qui lui donna un grand coup de patte dans le nez.

« Je croyais que tu étais doué pour t’occuper des animaux », dit Applejack.

« Ouais », grommela Spike en relâchant le lapin. « Peut-être quand je n’en ai que six à la fois, pas six cent ! Et toi ? Tu n’élèves pas des animaux pour vivre ? »

« Mes animaux sont domestiqués et restent dans leur étable. Winona, fais fuir ces belettes du poulailler ! »

« Comment est-ce que Fluttershy s’en occupe ?! J’aimerais qu’ils disparaissent tous ! »

En disant cela, un éclair blanc apparut et fit disparaître les animaux. Tout ce qu’il restait était Applejack, Spike et Winona.

« Je ne voulais pas vraiment dire ça. »

« Nom d’une pomme ! » dit la ponette. « Où est-ce qu’ils sont tous passés ? »

Soudain, Spike rota une lettre. Quand il l’ouvrit, il leva un sourcil.

« Ça ne vient pas de la princesse. »

« Laisse-moi voir. » Lorsqu’Applejack lut la note, ses yeux s’écarquillèrent. « Que je sois damnée. »

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Les pleurs ne cessèrent pas. Après avoir entendu qu’elle serait mariée à ce monstre demain, le barrage avait cédé.

Elle voulait fuir, mais Fluttershy savait que briser sa promesse autoriserait Discord à prendre le contrôle d’Equestria. De plus, il pouvait la faire revenir d’un simple claquement de doigts.

Elle avait tant pleuré, que la pièce commençait à être inondée. Peut-être qu’elle pourrait même bientôt s’y noyer. Elle se fichait bien de ce qui pourrait lui arriver.

Zecora avait tort. Discord était un monstre sans coeur et rien d’autre. Maintenant, elle était prisonnière pour toujours, avec la mort comme seule issue possible.

Un coup sur la porte la fit sortir de sa torpeur. « Fluttershy ? »

Elle enfonça son visage dans l’oreiller. « Va-t’en ! »

Dehors, Discord grommela, puis prit une grande inspiration. « Je veux juste te dire que je suis… d-d-d… »

« Quoi ? » dit Fluttershy, en levant sa tête.

« Je suis d-d-d-désolée ! »

Il avait toute son attention. Ça devait être la première fois qu’il prononçait ce mot.

« Je n’ai pas réalisé à quel point mon offre t’avait contrariée jusqu’à… »

« Si, tu l’as compris ! »

« Okay, je l’ai compris ! Je l’ai juste ignoré. Tu vois… je ne sais pas comment… agir dans ce genre de situation. Désolée d’avoir perdu mes nerfs avec toi plus tôt, mais… peux-tu au moins me laisser une chance de me faire pardonner ? »

Elle s’arrêta. « Eh bien… »

« Tu n’as pas à te marier avec moi demain. »

Il attendit patiemment. Après un moment, elle ouvrit la porte et leva ses yeux vers lui.

« Qu’est-ce que c’est ? »

Il grimaça un peu. « J’ai quelque chose à te montrer, mais d’abord, ferme les yeux ! »

Elle leva un sourcil, mais fit comme demandé. Il agita sa patte devant elle pour vérifier qu’elle ne regardait pas. Souriant d’excitation, il la prit par les sabots et l’amena dehors.

Fluttershy ne savait pas à quoi s’attendre. Elle était surprise de la façon douce avec laquelle il lui tenait les sabots. Elle devait battre des ailes pour garder son équilibre, mais son toucher la rassurait et lui fit penser que si elle tombait, il serait là pour la rattraper. Elle sentit la brise en s’avançant à l’extérieur. Elle prit une bouffée d’air pur, la première depuis des jours.

« Je peux les ouvrir ? » demanda-t-elle.

Il l’avança encore un peu, puis lui reposa les sabots au sol et murmura dans son oreille. « Tu peux maintenant. »

Elle ouvrit ses yeux et émit un cri de surprise. Autour d’elle se trouvaient des plantes et des fleurs de toutes les espèces et couleurs possibles. Il y avait surtout beaucoup de tulipes, ses préférées. Et courant tout autour, des centaines d’animaux, des habitués de sa maison, mais d’autres venus d’ailleurs. Il y avait des kangourous, des toucans, et beaucoup plus. Tout était joyeux, coloré, le genre de choses qu’on ne pense pas voir dans la forêt Everfree. Elle remarqua aussi qu’ils flottaient dans le ciel, mais que le jardin avait été rajouté.

« J’ai amené tous tes amis de chez toi », dit Discord. « J’en ai aussi amené d’autres qui pouvaient t’intéresser. Tu aimes les tulipes ? Je sais que tu les adores. J’ai aussi fait un petit kiosque. » Il pointa du doigt vers ce dernier. « Tu sais, au cas où tu voudrais te mettre à l’ombre. Sinon, il y a de grands arbres. » Il l’amena vers une mare. « Et regarde, une maison pour tes canards et poissons, et elle est parfaite pour nager. J’ai même mis un point ! »

Il lui montra ensuite une grande machine en bois avec des tubes de noisettes, carottes et d’autres nourritures. « Je sais que tu aimes nourrir les animaux, alors j’ai créé une machine exprès pour satisfaire tous leurs besoins. »

Son silence le fit froncer des yeux. Puis ses oreilles tombèrent. Elle détestait. Il savait que la machine était de trop.

« Je… » marmonna Fluttershy, toujours ébahie devant cette scène. « Je… je ne sais pas quoi dire. »

« Un merci serait le bienvenu », dit tristement Discord.

Soudain, la pégase fit quelque chose d’inattendu. Elle lui donna un gros câlin. Le draconequus redressa ses oreilles, sentit ses muscles se tendre et ses yeux s’écarquiller à son toucher. Personne ne l’avait touché comme ça avant, encore moins le câliner. C’était nouveau et étrange… et plaisant.

« C’est la plus merveilleuse chose que quelqu’un ait faite pour moi ! » s’exclama-t-elle. « Merci ! J’aime beaucoup ! »

Il baissa les yeux et vit ce qu’il espérait voir depuis des jours : un sourire. Un vrai et sincère sourire qui rendait son beau visage encore plus beau.

Il sentit un nœud dans son estomac, tandis que son cœur battait, peut-être pour la première fois en un millénaire. Il battait encore plus vite lorsque la ponette fourra son nez contre sa fourrure.

Lentement, et avec hésitation, il enroula ses bras autour de son petit corps, et murmura : « Pas de problème. »

Fluttershy le relâcha en entendant un petit cri qu’elle aurait reconnu entre mille.

« Angel ! Je pensais ne jamais te revoir ! »

Discord la regarda voler vers son lapin favori. D’autres animaux l’entouraient, heureux de la voir. Il ne cessait de la regarder. Ce poney, ce doux, gentil, magnifique petit poney. Ses yeux brillaient de joie, sa crinière flottait dans la brise et sa voix l’enchantait. Son cœur battait de plus en plus vite à chaque seconde, jusqu’à ce qu’il soit proche de quitter sa poitrine.

Quelle était cette étrange sensation qui se développait en lui ? Il ne savait pas ce que c’était, mais un grand sourire apparut sur son visage.

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Dans la librairie de Poneyville, Twilight lut le message qu’ils avaient reçu :

« Chers poneys, ne cherchez pas les animaux. Ils sont chez moi, avec leur propriétaire. Votre voisin Discord. »

Rainbow Dash regarda la note. « Pourquoi est-ce qu’il a utilisé des lettres de journaux ? »

« Pour cacher son identité ! » s’exclama Pinkie. « Oh, mais il a signé de son nom, et… on sait… qui il est, parce qu’il a Fluttershy… »

« Pourquoi est-ce que Discord prendrait les animaux de Fluttershy ? » se demanda Rarity.

Applejack regarda Spike. « Les poneys feraient n’importe quoi pour faire plaisir à ceux qu’ils aiment. »

« Discord ? Aimer ? » rit Rainbow Dash. « Quelle blague ! »

« Ça ne brise pas notre accord ? » se demanda le dragon. « Je veux dire, il n’a pas le droit d’utiliser la magie hors de la forêt, c’est ça ? »

Twilight échangea un regard avec Applejack avant de répondre. « Je pense qu’on peut faire une exception. »