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Ma Petite Protégée

Une fiction écrite par AlexiSonicKST.

Voyages...

Cela fait trois jours que nous sommes partis. La journée après notre fuite, j'ai fait quelque chose que je n’avais plus fait depuis très longtemps : je suis retourné chez mon docteur. Il ne savait pas pourquoi je n'étais pas revenu plus tôt, et ne comptait plus le nombre de fois où il avait tenté de me contacter, pour me dire que ma jambe devait être rétablie depuis le temps. J'ai ri. Trois heures après, je riais encore de ma bêtise. J'avais ignoré ma guérison par pure fierté, et n'avait continué à marcher avec une canne que par peur d'accepter que la blessure qui m'avait interrompu dans ma course glorieuse n'était que superficielle et se guérirait bien vite.

En revanche, mon coude était vraiment mal-en-point. J'ai assuré au docteur que cette fois-ci, je m'en fichais bien, qu'il pouvait me dire que je ne retrouverais jamais l'usage de mon bras droit. Car l'une de mes bottes secrètes était justement de cacher que j'étais gaucher, et que si je le cachais au quotidien, ce n'était que pour mieux surprendre mes adversaires en cas de besoin. Je me sens vraiment libre depuis que j'assume enfin ma condition et mes sentiments, au point de faire des confidences exclusives à la personne que, deux jours plus tôt, j'exécrais comme mon pire ennemi. Tout ça, grâce à la petite pégase. Cette petite est vraiment un miracle.

Je me suis d'ailleurs décidé à lui trouver un prénom, Miracle. Certes, c'est un nom masculin, mais ça valait bien Pégase, et cela semblait lui plaire. Après m'être débarrassé de mes souvenirs lointains de toute ma peine et mon chagrin refoulés, nous sommes restés un moment dans les bras l'un de l'autre, silencieux, avant de prendre le chemin de la ville la plus proche : ma blessure était sévère, je commençais à défaillir.

Le simple fait que je sois blessé a dissuadé les passants d'intervenir. Ils avaient trop peur d'être mêlés à quelque chose de dangereux, donc ils s'en fichent. Pour une fois, j'y ai trouvé un avantage : Miracle est passée totalement inaperçue. Après être allé chez le médecin (lequel a vu que mon état était trop grave pour s'intéresser réellement à mon « animal de compagnie »), revigorés, nous nous sommes trouvés un hôtel confortable et chaleureux. Je garde toujours mon porte-feuille avec moi, et ne m'étant pas changé hier soir au coucher, j'avais tout ce qu'il nous fallait pour vivre en ville. Le personnel de l'hôtellerie m'a sûrement pris pour un excentrique, car ils ne se sont pas plus étonnés que cela en me voyant accompagné de mon drôle d'animal.

Et une semaine passe… découvrir autant de sentiments de cette façon m'avait épuisé. Je ne me serais jamais attendu à un tel soulagement. Je savais que Miracle était impressionnante. Mais au point de bouleverser ma vie à ce point, je ne l'aurais jamais soupçonné. Je ne suis pas certain que, sans elle, j'aurais découvert un jour que je n'avais plus besoin de cette canne. Et plus important, qu'Annabelle comptait autant pour moi.

J'ai présentement repris la route de la ferme. Mon départ précipité ne respectait en rien les règles de bienséance, et je compte le montrer à ma petite protégée en l'amenant avec moi. Je ne boîte plus, mais je marche lentement pour qu'elle puisse me suivre à pied. J'aurais pu la porter ; le chemin est long pour ses petites jambes et elle est loin d'être habituée à de grands trajets. C'est juste que, n'ayant plus qu'un bras de libre, je préfère lui laisser une certaine liberté de mouvement. Elle m'a donné raison en insistant pour marcher d'elle-même.

J'arrive dans la vieille bâtisse à cette même allure, apercevant le fils à travers les champs. Soudain, la mère me repère à travers la fenêtre ouverte du salon et ouvre brutalement la porte. Son mari la dépasse, se place les bras croisés en travers de mon chemin, et vu la tête qu'il faisait, je ne vous cache pas que je n'étais sensiblement plus le bienvenu. Son visage est pratiquement impassible, seuls quelques froncements de sourcils trahissent son profond agacement.

C'est le moment que je choisis pour les saluer comme des seigneurs, et ils ont sans doute cru que je me moquais d'eux et de leur condition en revenant ainsi. J'espère tout de même que ce ne soit pas le cas, car même si nous nous sommes séparés en de mauvais termes, ils représentaient tout de même les personnes les plus respectables que j'ai pu fréquenter.

Je leur demande ce que leur a dit Annabelle, leur expose ma version… qui se trouve être identique, nouvelle preuve de notre conciliation, à elle et moi. Ils promettent de ne pas toucher à Miracle, et le père s'excuse de m'avoir tiré dessus. Nous sommes quittes : je lui avais écrasé un orteil au point qu'il avait eu des difficultés à marcher pendant trois jours.

Une larme d'émotion coule le long de la joue d'Annabelle alors que je lui raconte à quel point elle m'a manqué pendant ces sept derniers jours. L'expression dans ses yeux, mêlée à son soulagement de me voir aussi bien me porter, m'émeut beaucoup. Je lui annonce que j'ai baptisé la petite pégase, et après m'avoir envoyé un sourire moqueur, elle l'a prise dans ses bras pour l'embrasser. Mais elle affiche soudain un air grave. Ce n'est pas encore fini.

« Il faut qu'on trouve comment elle est arrivée là… »

Elle parle à haute voix, connaissant toute l'attention que je lui porte. Je suis seulement très surpris de cette première remarque, surtout juste après nos retrouvailles. Avec le regard qu'elle prend, elle avait certainement quelque chose de terrible à m'annoncer, et ma vie allait effectivement prendre un nouveau tournant.

« Au fait, je suis sincèrement désolée, mais elle s'appelle Rainbow Dash. »

J'ouvre de grands yeux, la mine perplexe, ne cachant pas ma surprise. Elle me fait signe de la suivre. À la télévision, on faisait référence au premier anniversaire du lancement de la saison 2 d'une série pour jeunes filles, qui a déjà fait un carton auprès d'une communauté de fans de tout âge…

My Little Poney : Friendship is Magic

Je sursaute lorsqu'apparaît la dénommée Rainbow Dash, une pégase bleu cyan à la crinière multicolore, et me laisse surprendre par la ressemblance flagrante avec notre petite protégée qui regardait ailleurs. Miracle, ma petite Miracle, n'était pas un monstre, n'était pas une créature de laboratoire, pas même un extraterrestre, ni une erreur de la nature, encore moins une espèce rare qui vivrait discrètement dans les sous-bois. C'est un personnage de dessin animé, tant dans son apparence que dans ses réactions. Je n'avais pas su interpréter son incroyable dextérité. Après tout, dans un cartoon, même les poneys arrivent naturellement à dompter les ressorts.

Je ne dis mot, et préfère plutôt envoyer un regard lourd de sens à Annabelle sans plus faire attention à l'émission. Elle n'ajoute rien ; elle a bien compris ma question muette et n'ose pas tout de suite m'avouer la réponse. Elle savait depuis le début, et c'est pour ça qu'elle a voulu garder la petite pégase à la maison. Ce n'était pas par compassion pour elle, ni même par amour pour moi qu'elle m'avait demandé de la cacher à ses parents.

Toujours silencieux, je m'assieds sur le même fauteuil qui avait amorti la chute de ma petite protégée, ne croyant pas ce que j'apprenais tandis qu'elle éteint le poste de télévision. Je ne peux que la contempler une dernière fois, tandis que mon esprit replace les pièces du puzzle en ordre. Elle avait bien compris ce que pouvait signifier l'existence d'un personnage de dessin animé dans notre monde concret, et avait voulu conserver ce secret pour elle seule afin de pouvoir au mieux l'exploiter. Elle ne m'a mis au parfum que parce que j'étais le seul à pouvoir m'occuper de la jeune « Rainbow Dash » et attendait seulement le moment opportun pour m'en parler, quand je serai assez attaché à la pégase pour ne pas m'horrifier d'une origine aussi surprenante et que je serai assez proche d'Annabelle pour la suivre dans ses projets. La découverte de notre petite protégée par ses parents avait chamboulé tous ses plans. Finalement, elle est contrainte de m'en parler dès à présent.

« Je… Nous pourrions faire d'grandes choses, » Sa voix s’est alors abaissée car elle ne voulait pas être entendue par ses parents, « Et dev'nir riches, célèbres grâce à ta découverte mirobolante ! »

Un léger sourire apparaît derrière mon visage impassible ; l'attrait du pouvoir et de l'argent révélait toujours la personnalité secrète des gens, « Avec Rainbow Dash, nous n'aurions plus à nous inquiéter d'quoi que ce soit. Tout l'monde voudrait la voir, les plus grands scientifiques se bousculeraient pour expliquer c'phénomène, nous serions des stars ! Imagine-nous, comprendre comment la création de Lauren Faust a pu prendre corps, trouver un moyen d'le réutiliser, modeler l'monde par l'simple pouvoir de notre imaginaire ! »

« Ce serait tragique, c'est tout. »

Elle est surprise que je n’adhère pas à son point de vue. Elle se plante devant moi avec un regard pressant.

« Alexandrin. Tu… tu 'vas pas m’abandonner ? »

C’est le moment d’agir. Je me relève et la toise de mon bon vieux regard méprisant, articulant mes mots juste devant ses lèvres.

« Ben voyons, Annabelle. Je t’ai toujours aimée. Je t’aurais suivi partout, qu’importe ce que tu me proposes. Mais ça, c'était avant que j'apprenne que tu ne vaux pas mieux que tous ces gens que je hais du plus profond des tréfonds de mon âme, et que tu me manipulais de la pire façon qu'il soit.. »

Je lui tourne le dos, et mon plâtre lui donne un petit coup sur les côtes. Ma visite n'a plus aucune raison de se prolonger, elle m'a révélé la vérité et je n'ai pas haussé le ton malgré ses propos révoltants. J'appelle Miracle, qui saute dans mon bras libre. Nous sommes encerclés par la famille de paysans : elle avait dû anticiper ma réaction et, sans leur révéler tout ce qu'elle savait, avait réussi à convaincre ses parents que si je faisais mine de m'échapper, il valait mieux me rattraper.

« Alexandrin. »

« Hum ? »

« Ne me force pas à faire ça. Je n’en ai vraiment pas envie. »

Un pouffement m’échappe et je jette une nouvelle fois la petite pégase en l'air. Mais cette fois-ci j'avais prévu mon coup ; elle rebondit sur le ressort que j'avais relevé lors de mon départ et s'échappe par la fenêtre que la mère avait ouverte en m'apercevant arriver dehors. La paysanne tente de l'attraper : elle y parvient, mais Miracle la mordit si fort qu'elle la relâcha immédiatement.

Un ticket pour sa liberté. Oui, il ne reste plus qu'à trouver le mien. Je ne peux simplement suivre le même chemin pour m'enfuir alors que je suis blessé. Je suis même en assez mauvaise posture vu que les deux hommes de la maison s'approchent maintenant pour m'immobiliser, mais ils oublient juste un détail qui allait faire la différence. Je suis Alexandrin, l'incarnation du courage et de l'indépendance, la figure de l'esprit fin et cultivé, et le bras armé de la Justice. Je m'accroupis, et ramasse ma canne qui avait roulée au dessous du fauteuil.

Avec le temps, je suis sûr qu’ils finiront par s'en remettre et accepter le fait d’avoir été écrasés par un escrimeur handicapé. Assommés ou enfermés dans un placard, je leur ai bien fait comprendre que l'on ne me retient nulle part, et j'avoue être content d'avoir jadis choisi une canne équilibrée à la place d'une béquille encombrante. Tout ce qu'il me reste à faire, c'est retrouver Miracle, et partir loin, très loin d'ici, loin de ce pays, loin de tout.

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Il arrive un temps dans la vie de tout aventurier où l’on doit reconnaître ses limites. Car pour éviter que le meilleur devienne le pire, ce moment doit arriver un jour. Me voilà, à travers la forêt, seul, me remémorant ma séparation avec ma petite protégée. Cela fait quinze ans que je suis redevenu le fier héros que j'étais. Alors que mon bras droit aurait pu être mon handicap, je l'ai coiffé d'une targe en bois pour me protéger de mes ennemis.

Personne ne pouvait plus m'atteindre depuis que j'étais en harmonie avec moi-même. Mais bon sang, il s'en était fallu de peu pour que je me laisse pervertir ! J'avais refusé l'offre d'Annabelle, mais ce qu'elle disait prenait sens. Une fois que Miracle et moi nous étions suffisamment éloignés, j'ai commencé à me poser de multiples questions, notamment sur l'avenir de Miracle. D'abord, je me suis demandé si elle était réellement cette « Rainbow Dash » vue à la télévision, puis j'ai constaté que Miracle réagissait effectivement à l'évocation de ce nom. J'ai repensé à ce phénomène de vent qui avait précédé son apparition ; peut-être que mon rêve de vortex n'était pas si ridicule, et pourtant cela semblait aberrant que Lauren Faust ait pu inventer un personnage qui s'avère exister pour de vrai. Je n'ai pu m'empêcher d'y repenser.

Lorsque j'en suis venu à me demander si je ne devrais pas tenter certaines expériences pour savoir si elle fonctionnait réellement comme un être vivant, je ne savais plus exactement si j'avais encore toute ma tête ou si j'étais sérieusement en train de raisonner comme un de ces êtres que j'abhorrais. Devant moi se dressait alors l'incomparable et merveilleuse petite pégase colorée. Et j'ai compris en la regardant que, déjà, vu la vie que je mène, elle ne serait jamais en sécurité avec moi, mais surtout que, si avant Annabelle m'avait assisté, je n'arriverai jamais à m'occuper d'elle seul. Pressentant que, si je venais à fatiguer, je risquais de succomber à la perfide tentation qu'Annabelle avait tissée, j'ai conclu que je devais faire mes adieux à Miracle. Je lui ai calmement expliqué le surlendemain de notre fuite, à quelques milliers de kilomètres de la ferme (3) ; je ne suis pas capable de m'occuper d'elle moi-même, il était nécessaire de lui trouver un véritable tuteur. Je lui ai expliqué que sa présence me perturbait. N'avais-je pas failli la faire s'écraser par terre lors de notre fuite ? La façon que j'avais eu de l'attraper le premier jour, puis ma façon de la prendre comme un disciple : lui apprenant à être forte, rusée, discrète et réactive en toute situation…

« Ce n'est pas comme cela que l'on éduque un bébé extra-terrestre. Je n'y connais ri- OH BON SANG ! SAUVE-TOI VITE ! Arrière, bandits ! Je peux vous réduire en- »

J'ai été stoppé dans mon élan par un groupe d'individus masqués qui ne me laissèrent même pas finir mon exclamation préventive, celle-ci se réservant aux menaces potentielles que je compte mater illico si elles ne se désistent pas sur-le-champ, « Du calme l'infirme. Nous v’nons juste ici pour Rainbow, nous n’avons pas trop l’temps d’causer. »

Le plus grand d'entre eux a renchérit, « Et qu’importe que tu penses aux miettes ou à la purée » (4).

Je n’étais pas encore sûr de savoir comment réagir à tout cela, mais ne voulant pas risquer de mettre Miracle en danger, j'ai tenté de les intimider. « Hum, j'ai une canne en bois équilibrée, et je n'hésiterai pas à m'en servir. C’est comme si vous me demandiez que je vous refasse le portrait. »

Ils ont pris cela pour du « bluff » et se sont précipités sur moi dans un bel ensemble. Il semblait même que je n’avais pas besoin de dire à la petite pégase ce qu'elle devait faire ; elle avait bien compris ce qui se passait et savait qu'elle était le centre de l'attention. On peut dédier cela soit à une intuition folle ou simplement au fait qu’elle était un personnage de dessin animé supposé (être) doué de parole… je choisis la seconde option.

« Attrapez-la, j'm'occupe de lui. », a indiqué le chef du groupe en me toisant, trop sûr de lui. Passant entre leurs jambes, Miracle les a attirés à l'écart le temps que j'affaiblisse celui-là. Je trouvais cela curieux que ces vauriens ne soient pas plus hésitants à abandonner leur chef face à un combattant tel que moi. Après tout, mon plâtre devait y être pour quelque chose, mais le fait d'avoir vécu trois ans dans une ville de brigands comme eux m'avait habitué à écraser de tels adversaires. Au moment précis où il s'est jeté sur moi, je me suis décalé sur le côté, lui ai écrasé l'orteil avec ma canne et il s'est misérablement étalé par terre, ne me restant plus qu'à l'assommer avec un grand coup dans la nuque.

Il y a eu un moment de battement tandis que Miracle faisait décrire à ses quatre poursuivants une grande boucle et foncer à nouveau vers moi.

« Brave petite, » ai-je finalement lâché pour moi-même, « elle a déjà tout compris. »

Pourquoi ? Je ne sais quel instinct la conduisait, mais elle a simplement ramené le reste de la troupe vers moi, et hop, elle est sautée par dessus le corps du chef étalé par terre. Que me restait-il à faire ? Admirer les deux premiers trébucher sur le corps de leur leader. Puis cueillir les deux suivants de mon swing légendaire.

Nous avons pris la fuite dès le dernier individu à terre, essayant de leur échapper avant qu'ils ne se ressaisissent. Je connaissais leur façon d'agir, mais il valait mieux être prudent.

« Je crois qu'ils vont essayer de ranimer leur boss avant de nous- Attention ! »

Miracle s'est soudainement étalée comme une pierre roulant par terre. Non, le petit dernier n'avait pas hésité, et s'était servi de sa mini-sarbacane avant de s'occuper du meneur. Durant toutes ces années, j'avais redouté de tomber sur un tireur aussi précis. Mais je n'avais pas dit mon dernier mot, et abandonnant à nouveau ma canne, j'ai cueilli Miracle au passage. Nous nous sommes enfuis, mais ce n'est jamais aussi simple que cela ; ils étaient venus « pour Rainbow » et ne nous lâcheraient pas tant qu'ils ne l'auraient pas attrapée. Raison de plus de s'inquiéter davantage.

« Hum, excuse-moi Miracle, » ai-je chuchoté à ma petite protégée chérie, « mais d’après ce que je prévois, tu ne me reverras pas à ton réveil. »

Elle avait reçu une fléchette contenant une substance narcotique ; elle luttait contre la torpeur qui l'envahissait, mais je savais que ce serait bien vain tant elle était jeune. J'ai couru vers le nord, dans une petite ville que je connaissais bien. Enfin, dans une ville… elle s'est « fatiguée », comme dirait mon médecin. Oui, c'était une petite cité autrefois florissante, mais je savais bien qu'elle n'était plus qu'une ville fantôme très peu peuplée, où elle ne se ferait pas repérer. Ou sinon, elle ne serait découverte que par un minimum de personnes coupées du reste du monde, tandis que moi j'irais me faire poursuivre ailleurs.

Ô comme je désirais cogner celui qui l'avait endormie à cet instant ; la manière dont j'allais l'abandonner m'était insupportable. Impolie ? Ce n'est même pas le dixième de la chose. Je n'allais pas pouvoir lui dire au revoir et c'est à cause d'eux, ces crapules, que j'allais devoir me séparer d'elle aussi brutalement ! Je me suis engouffré dans une de ces ruelles tristes, disparaissant un instant de la vue de mes poursuivants, et l'ai momentanément déposée sur un vieux poncho abandonné. Puis je suis entré dans une des boutiques de Fantasy encore ouvertes, et c'est là que j'ai acheté ma targe ! J'étais complètement ruiné après. Mais aussi pressé que j'étais, je n'avais pas tellement le temps de marchander.

Je me faisais un sang d'encre, espérant qu'ils ne l'avaient pas trouvée en mon absence. J'ai emprunté un stylo au vendeur pour écrire quelque chose sur le carton dans lequel était vendu la targe, me suis équipé de cette dernière pour protéger mon plâtre et suis ressorti avec le carton en main. Je venais de sortir de la boutique que je suis tombé, et bien, quasiment nez à nez avec le grand gaillard dont j'avais écrasé l'orteil. La ville était assez riche en petites ruelles, et au prix d'une course effrénée, j'ai réussi à lui échapper, mais le soir tombait, et Miracle aurait bien pu prendre froid par ce temps. Je suis donc revenu la chercher, ai déposé mes lèvres sur son front, l'ai installée dans le carton, et me suis échappé avec le poncho. Il était assez coloré pour qu'ils croient que je l'avais toujours avec moi, j'imagine.

Avant que je ne puisse souffler, j'ai entendu les quatre malandrins se rassembler et me repérer au coin d'une rue, « Chef ? C'est pas lui, là ? »

Je n'ai cessé de courir qu'une fois que j'eus atteint le seul parc qui subsistait encore dans cette ville. Les branches d'un grand arbre y surplombent un bac à sable : l’endroit parfait pour les prendre par surprise. J'étais haletant, mais j'avais encore quelques cartes en main.

« Hum… Excusez-moi mon commandant, » s'est enquis l'un des cinq mercenaires, pénétrant dans le parc, « mais vous ne croyez pas que c'est un peu trop calme par ici ? ».

Avant qu'il ne puisse répondre, j'ai sauté de mon perchoir, leur coupant toute retraite, « Effectivement, et je tiens à souligner que je vous avais prévenu. »

Ils étaient perdus ; tant de façons de les rosser traversaient mon esprit. Il n’y avait qu’une seule chose qu'ils pouvaient faire… et qu'ils n'ont pas faite, même si se rendre et sacrifier leur honneur était sérieusement leur seule chance d'en réchapper.

« Voyez-vous, mon seul cadeau sera que si un jour j'ai à conter toute cette histoire, j'ellipserai la manière dont je vous éclaterai ce soir. »

Chose promise, chose due ; j'ellipse quinze ans de ma vie pour conserver leur honneur (mais je dois avouer qu'ils ont été plutôt coriace pour persévérer pendant une dizaine d'années), et en arriver au moment présent, dans une forêt à plus de cent cinquante kilomètres de là.

Papa ? Non, après quinze ans, je suis… et je vous défend de prendre ça comme un échec de ma part, il s'agit d'un choix intentionnel … je suis toujours célibataire.

J’ai donc retrouvé mon énergie. Je suis redevenu Alexandrin l'insaisissable, et je ne dépends plus de personne. Je n'avais pas plus regardé le dessin animé, par manque de temps et d'envie, mais surtout pour mieux oublier ma petite Miracle. J'avais déjà été tenté une fois de la livrer à des scientifiques, je préfère éviter de lui risquer des problèmes. Mais alors que je parcoure tranquillement cette fameuse forêt, bien que j'ai intérêt à ne pas m'éterniser car un orage se prépare, et que je vais bientôt en faire les frais, devinez donc qui vois-je émerger d'un buisson avec un petit cri de surprise ! J'y crois pas, mais que le monde est petit. Ah elle est bien bonne ! Miracle, ma petite Miracle, couverte de graines de bardane et de sève le long de sa crinière et de sa queue, est apparue à trois mètres de moi.

« MIRACLE ! » me suis-je écrié, allant à sa rencontre.

Elle bondit si haut qu'elle faillit retomber dans le buisson, « Wow ! Qui va là ? ». Elle avait été surprise par une fourmilière dans le buisson, mon intervention brutale a ajouté à son stress. Je la regarde d'un air inquiet, me demandant comment elle a pu se retrouver ici dans cet état.

La crinière multicolore de Miracle se hérisse légèrement de stupéfaction tandis qu'elle me regarde avec confusion.

« Tu… on se connaît ? »

« Oh que oui, et c'est pas faute d'avoir essayé de t'oublier ! » ai-je plaisanté. Ceci la surprend beaucoup. Quinze années se sont écoulées, pourtant elle finit par se souvenir de moi malgré tout ce qui s'est passé entretemps. Mais elle est dans un sale état. Elle devait avoir passé un long moment dehors.

« Tu… » ai-je commencé, « Miracle, mais qu'est-ce qui t'es arrivé ? »

Elle se précipite contre moi, pleurant de toutes ses larmes au moment où la pluie se met à tomber. Elle me raconte toute une histoire incompréhensible, entrecoupée de sanglots, à propos de boîte, de « papa », de premiers mots, d'anniversaire, de bains, d'arc-en-ciel, de déménagement, de dessin animé, de fugue, de froid et de nostalgie du feu de cheminée.

La pluie tombe drue, mais nous restons là, et je me sens obligé de poser une question, « Depuis combien de temps tu as appris à parler, toi ? »

La question la prend au dépourvu, mais elle renifle et me fixe droit dans les yeux, « Et pourquoi tu m'as abandonnée, toi ? »

J'en deviens totalement muet. Esquiver ma question par une autre ? Bon sang, mais c'est ma technique ça ! Cela veut dire que malgré les années, elle n'a pas oublié mes cours (5).

« Et bien, » puisqu'elle veut jouer à ce petit jeu, « Pourquoi as-tu ''fugué'' comme tu dis ? »

« Mais tu t'étais occupé de moi pendant quinze jours ! » renchérit-elle, considérant cela comme un argument contre l'abandon.

« … et tu as vécu avec ton bonhomme pendant quinze années. »

Tous ces reproches, par mes deux réponses, lui reviennent à la figure.

« Allez, explique-moi pourquoi tu l'as abandonné, ton pauvre "papa". » ai-je repris.

« Mais… il savait qui j'étais ! Et lorsque moi je l'ai appris, j'ai bien vu qu'il ne m'avait laissé… aucun indice ! »

« Et alors ? »

« C'est ma vie… il… il ne peut pas me retenir comme ça ! »

Là, elle me déçoit. Je mets ça sur le compte de la fatigue.

« Ne raconte pas n'importe quoi. S'il s'est occupé de toi pendant quinze ans, c'est pour te protéger. » ai-je rétorqué.

Elle est simplement muette d'émotion, je ne m'attendais pas à une telle scène de retrouvailles.

« Mais… Il m'a… » commence-t-elle, mais je ne peux la laisser se méprendre plus longtemps, « Je vais te dire ce qui est vrai… Ma petite, je sais que ce n'est pas ce que tu souhaites, mais comprends bien que tu es dangereuse. Ton origine n'a aucun sens, tu révolutionnes la logique moderne ! » ai-je expliqué, d'un air sévère. Plus j'y réfléchis, plus je me rends compte que son apparition ici pourrait être les prémices d'un bouleversement général de notre monde. Pour ma part, rencontrer un pégase qui vient d'un monde magique, c'est comme intégrer dans un univers stable une énergie fantastique incontrôlable qui pourrait tout détraquer.

Le calme s’installe un moment, à peine troublé par les sanglots de ma petite protégée. Le type qui s'est occupé d'elle est finalement bigrement courageux.

« Alors, qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ? »

Je regarde Miracle dans les yeux, comprenant son désarroi. Elle avait réagi spontanément, aveuglée par sa rancœur, mais n'avait nul part ailleurs où aller maintenant. Mais quelle idée de fuir LA personne au monde qui soit la mieux disposée pour s'occuper d'elle !

« Ben, c’est assez simple. Miracle ? » Je m'adosse à un arbre, et m'assied dans l'herbe gorgée d'eau, « Tu crois qu'il va te pardonner un jour ? Parce que sinon t'es fichue. »

Ouais, j'avoue, j'ai beaucoup de tact et suis un expert des révélations difficiles.

Très sérieusement, elle m'aurait fait ce coup-là à moi… après m'être occupé d'elle pendant QUINZE ANS… après l'avoir laissée m'appeler « papa »… après avoir, visiblement, cessé de fréquenter toutes mes connaissances… après l'avoir élevée comme une humaine malgré les dangers et les différences évidentes… après lui avoir appris à parler… après lui avoir dédié ma vie… Mais j'aurais fait mes bagages et l'aurait laissée errer dans la forêt jusqu'à ce qu'elle ait bien ruminé son manque de respect ! Je suis sûr de moi. Elle m'a résumé quinze années en deux minutes, mais elle n'a évoqué absolument aucun mauvais souvenirs. Ce dessin animé l'a séparée de celui qu'elle considère comme son « papa », et il m'a suffi de ce bref aperçu de son enfance avec lui pour comprendre qu'elle le regretterait toute sa vie.

« Non, aide-moi s'il-te-plaît, » me prie-t-elle. Je lui jette un regard suspicieux, « Va lui parler à ma place… s'il-te-plaît… Ou bien emmène-moi avec toi, comme… comme dans le temps… »

Elle ne retient plus ses larmes, et est véritablement en train de pleurer. Je vois bien qu'elle souffre, mais elle n'assume pas son erreur. Alors, me disant qu'il ne sert à rien de lui donner de faux espoirs, je me relève et m'adosse à l'arbre au pied duquel Miracle s'est écroulée, bien droit pour la surplomber de toute ma hauteur, et lui déclame la plus longue réplique que j'ai pu lui adresser de toute notre vie.

« Miracle, ma petite Miracle. Je t’aime de tout mon cœur. Tu m'as fais sortir d'une boucle infernale et m'a permis de retrouver la vie que je menais avant. Tu… » Je la dévisage un instant, constatant qu'elle a dû atteindre sa taille adulte, « … tu as bien grandis maintenant et tu es en âge de comprendre. »

À cet instant, Miracle se relève à son tour. La tâche est loin d'être facile, mais je ne flanche pas.

« Ces quinze journées que nous avons passées ensemble, à se cacher, apprendre, voyager ; toutes ces journées m'ont prouvé que je ne suis pas capable de m'occuper de toi. Je veux juste que tu saches que tu es une pégase formidable. Mais peu importe ma grandeur d'esprit ou ta force d'âme. Je risque ma vie tous les jours, et même si tu es forte, je ne peux pas t'emmener avec moi. Même si toi, moi, ensemble, nous formions une superbe équipe… » Je la regarde à nouveau, pour lui montrer physiquement que je suis on ne peut plus sérieux, « … c'était une équipe trop fragile. Si jamais un problème arrive à l'un de nous deux, tu serais ma faiblesse, et moi la tienne. »

Sans rire, cette dernière phrase n'a rien d'une blague. Elle me perturbe, et c'est la seule à le faire, au point que je commette de terribles erreurs stratégiques. Elle représente une époque que j'ai laissée derrière moi ; je ne peux pas simplement reprendre comme avant, et risquer à nouveau de perdre un bras à cause d'un manque de vigilance.

« T… tu n… n… ne crois p… p… plus en moi ? »

Cela me fait tout de même hésiter de la voir sangloter ainsi. Mais la plupart du temps, si j'arrive à contrôler parfaitement une situation, c'est parce que je suis seul. Cependant cela me touche profondément, car même après toutes ces années, elle accorde encore et toujours autant d'importance à avoir ma confiance, et à m'impressionner.

Je m'accroupis simplement en lui prenant le visage entre mes mains. Avant de lui dire au revoir, je dois lui faire comprendre que tout ceci n'est pas de sa faute. Que cette fois-ci, c'est entièrement de la mienne si je ne peux pas prendre cette responsabilité. Je lui envoie un sourire rassurant.

« Si, Miracle. Mais ta place est ici. Tu dois retourner là d’où tu viens. »

« Ma place n'est plus ici, mais avec toi ! »

Elle va trop loin, ses paroles dépassent sa pensée et je ne la laisserai pas faire, « Non, pas avec moi. Moi, je te mets en danger, et tu serais obligée de vivre uniquement dans l'ombre. Tu as beau être talentueuse, je ne peux pas te laisser traîner avec moi. Je ne suis simplement pas assez fort pour te protéger, mais sache que de ma vie je n'ai jamais été aussi fier de quelqu'un d'autre que toi. »

Nous restons silencieux quelques secondes et nous étreignons une dernière fois. Elle n’insiste pas, ni ne veut résister à ce qu’il se passe, ce qui me fait penser qu’elle a bien compris elle aussi ce qui doit être fait.

« Alexandrin, je t’aime… »

« Je t’aime aussi, mon petit héros. »

En neuf mots, je vois les images de mon passé, Miracle, Annabelle, tourner dans mon esprit, et les chasse au plus vite.

Maintenant, la pluie a plus ou moins noyé tout notre entourage, y compris nous-même. Nous avons déjà du mal à nous entendre sous cette pluie torrentielle, avec tout le bruit et l'atmosphère qu'elle crée, mais cela devient franchement invivable. Je pensais que ça allait se calmer rapidement, mais cela n'a fait qu'empirer à la place.

Nous nous sommes abrités au pied d'un arbre, profitant de ce dernier moment pour discuter encore un peu. Elle a tant de choses à me dire, c'est incroyable… mais bon, ce n'est pas très étonnant, quinze ans, c'est long. Comme de vieux amis, ce que nous sommes, nous avons partagé nos souvenirs, me confortant de cette manière dans l'idée qu'elle avait trouvé un bien meilleur père que moi. À présent, elle n'a plus qu'à espérer arriver à le convaincre de la pardonner pour son attitude inadmissible envers quelqu'un qui a tant donné pour elle, et je lui souhaite bien du courage.

« Regarde ! »

J'inspecte les feuillages dans la direction indiquée par Miracle, « Je… Je crois que c'est lui, là bas ! »

Aucun père n'irait se balader sous une telle averse s'il ne tenait pas autant à retrouver sa fille. Je plisse les yeux, et distingue la silhouette du jeune homme. Je ne peux pas le décrire, il est trop loin pour cela, et la pluie me cache ses traits. Mais hors de question de laisser passer cette occasion, et j'enjoins fortement Miracle à aller retrouver son père pour lui présenter au plus vite ses plus plates excuses.

Elle se retourne vers moi, ayant ravalé ses larmes, mais avec une mine inquiète sur son visage. Je vois bien que le courage lui manque pour aller lui parler ainsi, surtout après trois jours de fugue. A mon avis, j'avais juste assez déteint sur elle pour qu'elle redoute de retrouver les gens qui ont assisté à ses erreurs. Bien que d'y penser me fait mal, je me dis que sans elle je ne serais jamais retourné voir ce docteur. Mais à présent, je me sens tellement mieux, que je ne peux pas la laisser passer à côté d'une telle occasion de se réconcilier avec son « papa », même si c'est difficile de se lancer.

« Je suis vraiment désolé Miracle. » je lui souffle à l'oreille. « Ce… Ce n'est pas facile, mais je ne peux pas le faire à ta place. Par ailleurs, j'espère que tu ne lui as jamais parlé de moi. Je préfère disparaître de ta vie, une bonne fois pour… »

« Tu peux… », bredouille-t-elle, « tu peux venir avec moi ? »

Le peu d’assurance dans sa voix m’indique que cette idée lui a juste traversé l’esprit, qu'elle ne pose pas vraiment la question. Mais après tout, je peux tout de même faire un petit bout de chemin avec elle.

« Peut-être… » lui ai-je répondu, « Mais je ne parle pas à ta place pour la bonne et simple raison que ton père ne me connaît pas. Je t'encourage de loin, mais il ne doit pas me voir. C'est bien compris ? » Miracle se tourne vers son nouvel objectif, reprend assurance, hoche courageusement la tête, et commence à avancer d'un pas mal assuré, affrontant à nouveau le barrage aquatique qui la sépare de son ''papa'', « … Par contre, je te conseille d'y aller doucement. Avance discrètement comme je te l'ai appris, si tu ne l'as pas oublié complètement. »

Lorsque nous avons retrouvé le jeune homme, j'ai cru qu'elle allait hésiter. Je m'attendais à ce qu'elle ralentisse, panique, veuille abandonner. Mais comme je lui avais demandé d'être discrète, il s'est passé tout le contraire. Elle était très concentrée pour faire une approche silencieuse… et comme ça, elle ne tremblait même pas.

Elle s'est retournée une dernière fois. J'ai brandi mon pouce levé pour montrer que son approche était parfaite.

Ce type avait trouvé un bien meilleur abris, le veinard. Il est sous un arbre imposant et feuillu, dont la taille dépasse celle de tous les autres, et au vu de l’herbe à peine humide à ses pieds, je pourrais dire que ses branches robustes résistent même à cette pluie torrentielle. L’herbe y est pratiquement sèche, seules quelques gouttelettes parviennent à se frayer un chemin jusqu’au sol.

Je n'entends rien de ce qu'ils se racontent, Miracle s'est faite repérée à deux mètres de lui.

Alors, elle s'assied à ses côtés, et tandis qu'il la regarde, elle me cherche des yeux dans les buissons. Ce n'est pas très prudent, mais il croit qu'elle perd simplement son regard dans les sous-bois, donc il ne le suit pas. Si bien que je peux à nouveau faire un signe pour encourager Miracle à parler, alors que le silence s'est installé depuis quelques secondes. C'est elle qui est venue à sa rencontre, pour s'excuser de son attitude… autant qu'elle engage elle-même la conversation.

Je ne peux plus les regarder. Trop de souvenirs me rattrapent. Ils n'ont échangé que quelques mots, et les voilà dans les bras l'un de l'autre à s'excuser dans un bel ensemble. Je prends une profonde respiration, et disparaît, ne sachant comment elle a pu obtenir son pardon aussi rapidement. Ce type n'a sensiblement pas la même façon de penser que moi, pour ne même pas envisager de la gronder.

Je me relève, fais demi-tour, m'éloigne. Je crois que je suis même en train de pleurer.

Notes :

(3) : Aux grands maux les grands remèdes : nous avions carrément pris l'avion pour changer de continent. Je me suis débrouillé pour faire passer Miracle pour une peluche Rainbow Dash. Le fait qu'elle soit un personnage de dessin animé a certains avantages, finalement. Par ailleurs, cela pouvait aussi expliquer pourquoi elle était passée inaperçue dans la rue, quelques jours plus tôt.

(4) : Même à moi, il m'a fallu quelques temps avant de comprendre. Il s'agissait certainement du jeu de mot le plus ridicule qu'il me soit donné d'entendre. En fait, il disait qu'il se fichait de savoir si je comptais le réduire... en miette ou en purée, persuadé que je n'y parviendrais pas. Pathétique.

(5) : En fait, elle n'avait juste pas entendu ma question. Les clapotements de la pluie tout autours de nous avait suffisamment masqué ma voix pour qu'elle entende « Depuis combien de temps je t'ai plus vue, toi ? ».

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