Coco Pommel avait quitté le yacht de Miku-Miku en un éclair, poussée par l’adrénaline et la vive colère qui commençait à naître dans son cœur. Elle n’avait jamais ressenti une telle chose. Elle n’avait jamais détesté quelqu’un aussi viscéralement, et pour la toute première fois, elle découvrait un sentiment qui lui était étranger et qui lui faisait peur. Elle n’aurait pas su le décrire, car, habituellement, lorsqu’elle était triste et en colère, elle se renfermait sur elle-même en attendant que ça passe, ou en attendant qu’une personne aussi merveilleuse que Rarity vienne lui tendre un sabot secourable. Cependant, les chagrins ou les colères qu’elle avait pu ressentir dans sa vie, par le passé, ressemblaient à des caprices de jeune pouliche comparés à ce qui l’envahissait à présent. Cela faisait un peu peur, mais elle ressentait beaucoup trop le besoin d’exprimer pleinement cette émotion pour la réprimer. Elle avait envie de punir. Elle ressentait du courroux, de la rancœur, et chacun de ses pas était motivé par un esprit de vengeance qui lui faisait ignorer la fatigue.
« C’est inacceptable ! Je ne peux pas laisser ces gens agir comme bon leur semble, alors qu’ils sont même prêts à blesser des enfants pour leurs méfaits. Je ne peux pas, je ne peux pas juste être en colère, je dois... »
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un objet massif fit irruption dans son champ de vision, sur sa gauche. Elle ressentit un violent déplacement d’air, puis une vive douleur dans tout le flanc gauche, avant de se sentir projetée à une vitesse folle.
Mue par un réflexe de survie, Black Velvet se matérialisa directement derrière son hôte pour amortir sa chute. La pauvre jument s’écrasa alors sur le chariot d’un vendeur de vêtements ambulant, le genre de prêt à porter bas de gamme et de mauvais goût que trop de vendeurs refourguaient aux touristes sur le marché du port. Coco Pommel grogna en se redressant dans les débris de bois et de tissu. Le propriétaire des marchandises avait déjà pris la fuite, tout comme la plupart des poneys ici présents.
La jeune couturière ne faisait tellement pas attention à son entourage, tandis qu’elle galopait, pousser par sa colère, qu’elle ne s’était même pas rendu compte qu’elle avait atteint la place du marché. Des étales abandonnés, des bruits de sabots qui s’éloignaient… Sa vue était encore troublée par le choc, ses muscles lui faisaient mal, et le nuage de poussière que sa chute avait soulevé se dissipait à peine.
« Qui a fait ça ? demanda-t-elle à voix haute, faisant quelques pas en avant, encore pleine de colère.
-Tiens ! Je suis vraiment impressionnée que tu aies survécu à ça ! Ton stand t’as bien défendu ! répondit une voix agaçante.
La silhouette de la police-mare de ce matin se détacha alors dans le champ de vision de la jument couleur crème.
Cette dernière grogna alors d’agacement, sa frustration lui faisant oublier sa douleur tandis qu’elle s’approchait de son ennemie.
« Vous ! Vous devriez avoir honte d’être affiliée à une organisation qui se moque du mal qu’elle peut faire, même à des enfants ! accusa Coco Pommel sans trembler.
- Hah, quelle importance ? répliqua la police-mare en roulant des yeux sous ses lunettes de soleil. Peu importe les dommages collatéraux, la boss à de grands plans pour Equestria !
- J’en ai assez, d’entendre parler de cette personne pour justifier des atrocités !! gronda la jeune couturière, envoyant immédiatement Black Velvet à l’attaque.
- Hahaha ! Trop faible, trop faible, trop faible ! moqua la jument en uniforme. Ton petit stand de pacotille est inutile face à The Police ! Inutile inutile inutile inutile ! s’écria-t-elle avec démence.
C’est alors que, dans un sombre tremblement, une silhouette massive s’échappa de son corps, un stand à forme équine, tout en muscles, et portant une sorte d’armure inspirée des équipements de police et de CRS, sauf qu’elle semblait faire partie intégrante de son corps. Ses yeux striés, sans pupille, étaient écarquillés tandis qu’il armait son bras aussi imposant qu’un canon. Et son aspect dangereux rendait d’autant plus ridicule le gyrophare qui ornait le sommet de son crâne.
Puis vint l’impact, le coup de point de ce stand à la puissance brute imparable écrasa littéralement Black Velvet sur le sol. Un seul et unique coup, malgré la lenteur de ce monstre, avait suffi à mettre le stand de Coco Pommel à terre. D’ailleurs, cette dernière ne tarda pas à en ressentir le contrecoup, prenant la douleur de plein fouet tandis qu’elle crachait une gerbe de sang, prise d’une soudaine toux.
« Qu-qu’est-ce que ?! Cette puissance, c’est ridicule ! articula-t-elle entre deux quintes de toux sanglante. Comparé à News of the world, il est bien trop puissant pour sa taille… ce stand ! ajouta-t-elle en levant les yeux vers son ennemi qui semblait être sur le point d’éclater de rire.
-Haha, hahahaha ! Contemple la puissance de The Police ! Il représente toute la beauté de ce métier ! Les gardes royaux, benêts de la capitale, sont tout en muscles et en armure ! Mais nous autre police-mare des grandes villes industrielles, c’est notre autorité et notre charisme qui fait notre force ! Un stand reflète l’énergie vitale de son manieur ! Il est normal que The Police soit puissant, sans avoir besoin d’être imposant ! »
Coco Pommel rappela immédiatement son stand afin de le mettre hors de porté de la police-mare qui continuait de ricaner et de s'esclaffer, enivrée par sa propre supériorité.
La jeune couturière ne pourrait jamais rivaliser avec elle en termes de force physique, et même si elle pouvait être plus rapide qu’elle, le moindre coup pourrait lui être fatal, alors qu’elle devrait sûrement elle-même en asséner plusieurs pour venir à bout d’un stand aussi puissant. Cependant, la puissance semblant être le seul pouvoir de cet ennemi, Coco Pommel tenta le tout pour le tout, n’ayant pas le temps de s’attarder ici.
« Ne te vante pas trop vite ! Tu traites les gardes royaux de benêts, mais au final, tu comptes toi aussi sur ta force physique ! » s’écria la jeune couturière qui se sentait de mauvaise humeur au point de donner des leçons.
Elle attrapa alors un large pan de tissu entre ses dents, le plus grand qu’elle avait pu trouver dans les décombres de l’étal du vendeur de vêtements pour touristes, puis elle fonça tête baissée.
« Espèce d’abrutie ! Tu ne devrais pas me provoquer ! » s’emporta la police-mare en armant de nouveau le puissant sabot de son stand, prête à frapper.
La jument crème s’enroula alors immédiatement dans le pan de tissu qu’elle tenait entre ses dents, juste avant que le coup de The Police ne la touche. Elle sentit l’impact, la puissance de l’onde de choc, le bruit solide et froid d’une importante masse qui heurte une surface solide.
« Quoi ?! Qu’est-ce que ?! Les informateurs disaient que ton pouvoir se limitait aux vêtements ! Ce truc n’est qu’un morceau de tissu ! » gronda la police-mare qui avait vu son attaque se faire bloquer aussi facilement.
Coco Pommel, bien que protégée par son armure improvisée, devait produire un certain effort pour rester debout, le coup écrasant de The Police cherchant encore à l’écraser contre le sol. Elle put cependant soulager ses muscles lorsqu’un pan de tissu toucha le sol, agissant comme un petit pilier indestructible. Elle était cela dit vulnérable à une autre attaque. Alors il valait mieux qu’elle agisse au plus vite.
« On voit que tu n’y connais rien. grogna la jeune couturière. Ce n’est peut-être qu’un simple morceau de tissu, mais porter ainsi, il s’agit d’une toge ! Et tu te prétends citoyenne de Manehattan ?! » provoqua-t-elle en tendant le sabot vers le port, désignant l’immense statue de poney devant laquelle passaient tous les bateaux arrivant et sortant de cette baie.
La police-mare ne put s’empêcher de tourner brièvement le regard, comprenant alors soudainement ce que voulait dire l’autre jument. Comment avait-elle pu être aussi stupide ? Elle qui était l’élite de sa promotion, la meilleure parmi tous les lieutenants du commissariat. Elle avait négligé un détail qu’elle était censée connaître par cœur.
« Ça me donne juste une raison de plus de te réduire en bouillie ! Comment oses-tu m’humilier de la sorte ?! s’écria la jument en uniforme qui armait déjà sa prochaine attaque.
- Je n’ai pas fini ! enchaîna Coco Pommel. Tu sais que mon pouvoir rend les vêtements aussi solides que de l’acier, mais il y a une chose qu’on ignore toutes les deux... et je vais miser dessus ! »
Soudain, l’attention de la police-mare fut attirée par un bruit de lourd tintement métallique juste au-dessus d’elle. Black Velvet avait profité de son manque d’attention pour la contourner et la toisait à présent de toute sa hauteur, son visage habituellement neutre d’expression arborant un air menaçant tandis qu’elle entrechoquait lentement ses sabots l’un contre l’autre.
« Qu’est-ce que ?! s’écria la jument en uniforme, faisant pivoter The Police pour se défendre.
- Et si des vêtements étaient déjà fait d’acier, comment réagiraient-ils à mon pouvoir ? lança la jument crème avec un sourire menaçant qu’elle ne se connaissait pas. Pendant que tu étais occupé à te vanter, j’ai équipé mon stand de fers à cheval, ils comptent donc comme des vêtements !
-Bordel de… » souffla la police-mare tandis que ses lunettes de soleils glissait légèrement sur son museau.
Mais elle n’eut pas le temps de trouver ses mots, qu’une pluie de coups furieux s’abattirent sur elle et sur son stand. Black Velvet usait de toute sa vitesse et de toute sa vélocité, alimenté par la rage de sa manieuse, pour frapper avec un maximum de violence, chacun de ses coups perçant l’armure de l’ennemi avec facilité grâce à la suprême solidité de ses fers.
« Arriarriarriarriarriarriarriarriarri…! »
Coco Pommel resta fermement sur sa position tandis que le bitume sous ses sabots se fissurait, commençant à creuser un cratère tout autour la jument en uniforme. Puis elle raffermit un peu plus sa posture, laissant l’impressionnante crevasse s’agrandir de plus belle sous la puissance des coups de son stand dont la vélocité était poussée à l'extrême.
« ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI…! »
La raclée s’interrompit alors brièvement, et Black Velvet se pencha pour attraper la jument en uniforme par le col de son veston et la soulever. Elle était en piteux état. Son visage était commotionné, son museau saignait, ses dents étaient brisées, sa mâchoire fracturée, et les débris qu’il restait de ses lunettes de soleil s’étaient plantées dans son visage, formant des plaies sanguinolentes. Son regard était suppliant, empli de peur et de crainte. Cette même peur que ressentent les poneys qui se croient intouchables, le jour où leur châtiment les rattrape enfin. Black Velvet souleva alors sa victime un peu plus haut et arma son sabot, prête à asséner un violent uppercut.
« Arrivederci. » souffla alors Coco Pommel avec un profond ressentiment, effectuant un dernier geste du sabot, comme pour dire adieux à la police-mare.
Black Velvet, qui canalisait en elle toute la rage de sa manieuse, relâcha soudainement la jument en uniforme, la laissant retomber en direction du sol creusé par de multiples impacts… juste avant de lui envoyer le coup le plus violent qu’elle n’ait jamais délivré. Le fer de son sabot, allié à son pouvoir, donnait à ce morceau de métal une dureté inflexible, imparable, impardonnable.
L’onde de choc produite par l’impact fit onduler la crinière des deux juments présentes sur les lieux. La mâchoire de la police-mare acheva de se réduire en miettes, une grande quantité de sang et quelques une de ses dents giclèrent hors de sa bouche tandis que ses yeux s’exorbitaient sous la douleur, tandis que son corps s’élevait haut dans les airs, promettant une chute des plus brutales.
« Peu importe la force de cette organisation ou de sa patronne… grogna Coco Pommel en rappelant son stand. Black Velvet leur réserve tous le même sort ! »
<=[to be continued]
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