Prologue partie 1 : Conscience et nouvelles

Le commencement

Tout...Tout est noir, je...Je ? C'est étrange, cette sensation...De vide, comme si, comme si je n'étais rien et n'avais jamais été...Et pourtant...Je suis conscient, c'est comme être un seau rempli d'eau sous la mer. D’ailleurs qu'est-ce que c'est, la mer ?

Qui suis-je au fait ? J'ai été quelqu'un...J’essaye de me souvenir, je suis sûr d'avoir été par le passé mais...C'est oppressant de ne se souvenir de rien.

J'avais...Enfin, j'ai un nom oui et des souvenirs, je sais que j'en ai eu...

C'est désagréable...Cette sensation d’être...Une coquille vide, conscient du rôle qu'on avait, de ce que l'on a fait, mais pas le moindre souvenir, pas la moindre réminiscence.

C'est comme si j'avais vécu sans but, que le passé est inutile...J'ai beau penser cela, en être conscient, ça m'attriste beaucoup.

Je...Je crois que j'ouvre les yeux, mais...Il n'y a rien, que du noir partout....À perte de vue.

J'essaye de regarder tout autour de moi, je pense. Mais rien ne change, c’est à se demander si j'ai un corps et si je bouge vraiment.

C'est comme si j'étais enfermé, je sais que j'ai un corps, j'en suis sûr mais, je ne peux pas le voir dans ce noir abyssal.

Je n'ai pas l’impression de pouvoir bouger et étrangement, je n'ai pas non plus l’impression de reposer sur quelque chose, comme si je flottais...C'est déroutant en fait.

Comme si...Comme si je n'avais aucune force et donc aucun mouvement possible, sans pour autant ressentir de fardeau et cette sensation de flottement, je ne sais pas trop comment le décrire.

Et tout ce noir...Toutes ces ténèbres, elles ont l'air inquiétantes mais en même temps si...Paisibles.

Comment suis-je arrivé ici ? Comment pourrais-je le savoir alors que je n'arrive pas encore à me souvenir de qui je suis ?

J'essaye toujours de bouger, prendre conscience précisément de mon corps, peut être que ça m'aiderait à retrouver la mémoire, où d'aller quelque part...Aller où d’ailleurs ? Il n'y a rien, seulement du noir aveuglant, le néant...Partout.

Seul...Je me sens seul, si seul, tellement seul...J'ai...Comme un coup en bas, ça me fait mal de penser que je suis seul.

C'est...Mon cœur ? C'est ainsi que l'on appelle cette chose qui me fais mal en ce moment ? Un cœur ? C'est de penser que je suis seul qui me fait souffrir ?

La douleur disparaît presque aussitôt, c'est une piste, plus je réfléchis, plus j’essaye d'agir et plus j'ai l’impression de conquérir quelque chose des ténèbres qui m'entourent. Comme si je m’emparais de pièces de puzzle...Des fragments de mon être ?

Ça me fait du bien...De le penser, ça veut dire que j'étais bien quelqu'un, et donc que j'ai des choses à faire, d’ailleurs...Pourquoi aurais-je des choses à faire ?

Tiens ? Je me sens bizarre, comme si je tombais lentement, qu'est-ce que ça veut dire ?

Peut-être...Oui peut être qu’à force de me poser des questions, le néant qui m'enveloppe m’emmène quelque part, c'est...Bien ?

J'aurais donc gagné le droit de retrouver ce que je suis ? Ou peut-être un nouveau départ ? Une nouvelle vie ?

Je tombe de plus en plus vite...Il...Il y a quelque chose qui ne va pas j'ai...Je...J'ai mal de nouveau.

Ce n'est pas mon cœur non, c'est partout en fait, comme si on me piquait sur tout le corps, j'en prends soudain conscience -Ce qui aurais été une bonne chose dans d'autres circonstances- Mais, j'ai de plus en plus mal et je tombe de plus en plus vite.

Pourquoi ? Je voudrais juste me souvenir...De mon nom, pourquoi je souffre autant ? Ça devient atroce, comme si on me perçait de toutes parts, comme si on me brûlait. C'est horrible, je voudrais hurler...Je le fais...Mais je n'entends rien, il n'y a que les ténèbres autour de moi.

Les ténèbres...Et la douleur.

Je suis seul, je souffre, si quelqu'un m'entend, s’il est là, s’il me voit....Qui que vous soyez je vous en prie...Sauvez-moi...Du néant.

Malgré la douleur, il y a autre chose, je tombe toujours plus vite mais...Quelque chose, on dirait...Un souffle ? Ça souffle, fort, c'est assourdissant ? Je peux entendre ?!

Au milieux du vacarme de ma chute, j’entends autre choses, c'est saccadé, ça gémit légèrement, ça a l'air de...Souffrir. Est-ce que...c'est...Moi ? Je m'entends respirer ? Oui c'est cela, je peux entendre et ça c'est ma voix ? Je n'arrive pas à supporter en silence la douleur.

Avec cela une image me vient à l’esprit, puis une autre...Plein d'autres encore... Des images de mort, de destruction, de désespoir, ce sont mes souvenirs ? Mon nom ? Mon apparence ? Voilà pourquoi je souffre aussi affreusement ?

C'est abominable, je respire un grand coup, j'ai trop mal...Que quelqu'un apaise ma douleur par pitié, je suis si seul, j'ai tellement mal...Je voudrais hurler...Ma peine.

« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!! »

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Ma très chère Twilight Sparkle

Le temps passe et te voilà bien à l'aise dans ton nouveau statut de princesse semble-t-il.
Après tous ces événements et le temps de t'y habituer, Luna, Cadence et moi-même pensions qu'il serait avisé que tu aies à présent comme nous, une garde pour protéger ton château et les biens que tu pourrais accumuler avec le temps. Ainsi, une garde composée de gardes de cristal, de bat-poneys et de gardes solaires réunis, viendront pour ta protection et demeureront le temps que tu formes tes propres « protecteur de l'amitié » si je puis dire.
C'est aussi pour ta protection, tu pourrais avec le temps, devenir une cible tout comme nous l'avons été par le passé.
Cette garde commune devrait, le temps de trouver des volontaires et d'organiser le tout, arriver dans environ un mois et suivre à partir de là tes ordres. Tous en tâchant de remplir leur rôle de protecteur en s'organisant d'eux même pour les rondes, ta protection rapprochée et la formation de nouvelles recrues. Nous ferons en sorte qu'il y ait quelques officiers expérimentés parmi eux pour faciliter la transition (et te donner des conseils en cas de besoin). Car je devine que c'est un domaine particulier, même pour toi, mais je n'ai pas le moindre doute sur un fait : C'est que tu sauras en faire bon usage et que tu n'auras aucun problème. C'est dans les meilleurs intentions que nous voulions que ce cela se fasse, si vraiment ça te pose problème dis-le, après un temps d’essai.

Avec nos sentiments les plus sincères à ton égard.

Céléstia

Je soupire longuement après avoir lu le contenu de la lettre non sans certaine appréhension, d'un point de vue raisonnable elles ont raison, autant pour la symbolique que pour une vraie protection.

Les gardes des Princesses de l'aube, de la nuit et de l'amour, protègent leur maison ainsi que leurs personnes, des êtres malveillants qui pourraient s'en prendre à elles.

Ça fait un moment que je suis devenue une princesse moi aussi, forcée d’admettre que ça devait arriver, ça ne m'enchante pas pour autant d'être responsable de poneys entraînés et armés.
Les problèmes qu'ils engendreraient en voulant me protéger ou en faisant trop de zèle...Je dramatise peut-être trop ?

Mes amies sauront peut-être quoi en penser plus clairement et puis la fin de la missive me rassure, si ça ne marche vraiment pas, je pourrais toujours les renvoyer avec mes remerciements. Préférant ne pas avoir une bande de grands étalons musclés autour de moi en permanence, je suis sûr que les Princesses le comprendront.

Je soupire de nouveau, plus vraiment d'humeur à profiter d'un petit temps de repos au calme.

Je pose mes yeux sur la pièce qui me sert de refuge, je l'ai trouvé à force de visiter toutes les pièces des différentes ailes du château qui me sert de maison.

Une grande étagère qui contrairement à celles de la bibliothèque n'est pas couverte d'ouvrages, mais de seulement quelques livres de ma collection personnelle.
Des romans, des études scientifiques, des recueils de magie que j'aime relire à l'occasion pour m'aérer l’esprit.

L'odeur des livres anciens embaumant la pièce, a un côté réconfortant bien qu'elle soit discrète.

Le sofa sur lequel je suis allongé les pattes croisées, d'un velours rouge vif, doux, moelleux et confortable sans plus de décorations superflues sur le bois lisse et brillant.
Debout sur un tapis, couvrant tout le sol de la pièce qui en surface n'est pas énorme, a peu près...Quoi maintenant que j'y pense...7 Ou 10 mètres carré.

Un plafond relativement haut, 5 mètres environ, une unique fenêtre, qui bien qu’étroite, laisse passer assez de lumière le jour pour que, grâce aux murs de cristal poli et brillant, mêlant les nuances de mauves et de bleus, se reflète, pour illuminer toute la pièce, comme un puits de miroir sans pour autant éblouir. Et qui de nuit se contente très bien d'une chandelle pour être tout aussi lumineux.

L'ambiance de cette pièce y est intime et apaisante, j'aime beaucoup y venir pour me détendre je dois me l'avouer.

Je finis par descendre du sofa pour me mettre sur mes quatre pattes, déployant mes ailes et m’étirant pour réveiller mon corps endolori, n'ayant pas beaucoup bougé de la journée.
Entre ce que je devais régler aujourd'hui et mon « temps de pause » si on peut dire, il fallait s'y attendre.

Je prends donc la direction de la salle du trône lentement après avoir quitté ma retraite en suivant les longs couloirs de ma demeure, poussant l'une des grandes portes qui y mènent, avec calme.

Sortir voir mes amies me fera peut-être du bien maintenant que j'y pense, je pourrais en profiter pour leur parler de cette missive et prendre un peu le soleil, que je n'ai pas vu depuis un moment.

Le sabot tenant toujours la porte, je me tiens immobile, levant la tête alors que j'étais plongé dans mes pensées, admirant une fois de plus le chandelier suspendu en haut de cette grande salle.
Fait des racines de la bibliothèque Golden Oak ou je vivais par le passé, auxquelles sont suspendues de nombreuse gemmes de toutes les couleurs, chacune d'elles incarnant un des souvenirs que j'ai depuis que je vis à Ponyville.

Un sourire s'étire sur mon visage et une douce chaleur dans la poitrine, mes amies ont vraiment bien fait de l'amener ici. C'est depuis lors, que je me sens vraiment chez moi ici...Dans ce château fait de cristal du sol au plafond.
Mes yeux courent le long des murs irréguliers, comme les facettes d'un joyau, en fait c'est comme si cet endroit était une immense gemme taillée et polie dans laquelle on pourrait vivre.

À croire que j'ai le chic pour vivre dans des endroits atypiques.

Je glousse légèrement alors que mon regard arrive sur les trônes, placés en cercle au centre de la pièce, entourant une grande table ronde, 6 en tout, chacun ayant la Cutie Mark de sa propriétaire, incarnation de l'un des éléments d'harmonie en décoration au sommet...
Mes 5 premières et meilleures amies et moi-même, ainsi qu'un petit trône en plus pour Spike mon assistant numéro un qui...Tiens ? Quand on parle du loup.

Je finis par le remarquer, allongé sur le dos, visiblement bien installé sur la table justement, tenant une de ses BD adorées.
Tellement pris dans sa lecture qu'il ne m'a ni entendu ouvrir la porte, ni glousser en le voyant, ce mignon petit bébé dragon... À mes côtés depuis de nombreuse années maintenant, je me demande quand aura-t-il de nouveau une poussée de croissance.
Pour l'heure il m'arrive toujours un peu aux dessus des genoux, des écailles mauves, une crête verte, des petites griffes pointues mais loin d’être aussi menaçantes ou dangereuses que celles de ses semblables plus vieux et avides.Un peu potelé mais plein de ressources pour sa taille, et puis garre à ceux qui sous-estiment ce petit bonhomme.

J'approche lentement, mais le bruit de mes sabots sur le sol résonant dans la salle, finissent par le tirer de sa lecture et porte son attention sur moi, posant son album à côté de lui et s’asseyant sur le bord, laissant ses jambes pendre dans le vide.

Il me regarde, l'air étonné « Bah alors Twilight ? Je croyais que tu voulais te reposer plus longtemps que ça, il y a un problème ? ?» Dit-il et jetant un œil sur la pile de parchemins posés non loin devant mon siège.

« Disons qu’après avoir lu ça... » Dis-je en lui montrant la lettre « Je n'étais plus vraiment d'humeur à me détendre, c'est même le contraire je t'avoue. »

Il tend alors sa patte griffue pour s’en saisir et prend connaissance du contenu en silence. Je frotte un peu le sol du sabot, soucieuse de mon côté, mais également pressée d’avoir son avis sur la question. Ça m'aidera peut-être à relativiser, ou au moins, avoir quelqu'un à qui confier mes réticences de vive voix.

« C'est une bonne nouvelle on dirait, je trouve en tout cas que c'est justifié quand on y pense, et puis ils m’aideront à faire le ménage ici tiens. » Dit-il un grand sourire et gloussant sur un ton de plaisanterie.

« Je ne sais pas Spike, je pense au contraire qu'il y aura plus de problèmes qu'autre chose s’ils viennent »

« Et alors ? Comme elles le disent là-dedans » En secouant doucement la lettre sous mes yeux pour appuyer le propos « Si ça ne te convient vraiment pas, rien ne t’empêcheras de les renvoyer à leurs postes d'origine pour retrouver ta tranquillité, pas de quoi s'affoler dans l'immédiat, et encore moins sur le long terme »

Je ne suis pas vraiment d'accord avec lui, mais vu la façon dont il prend la nouvelle ça a tendance à un peu calmer mes appréhensions sur le sujet.
Je lui offre un sourire plein de reconnaissance et le serre gentillement dans mes sabots, contente de l'avoir avec moi. Autant parfois il fait des bêtises, autant à d'autres moments je ne sais pas ce que je ferais sans lui.

Cet instant de silence entre nous se brise alors que j’entends au loin mon nom.

Quelqu'un m’appelant je crois, et des bruits de sabots qui se rapprochent au galop, je pense reconnaître la voix d'une de mes amies, mais le ton ne semble pas rassurant.

Je relâche Spike alors que nous échangeons un regard perplexe, puis je tourne la tête pour regarder de l'autre côté de la salle, en direction de l'autre accès qui après quelques instants s'ouvre avec fracas, révélant une pégase d'un bleu cyan et à la crinière multicolore que je connais bien : Rainbow Dash, chef de l'équipe météo, athlète, fan des Wonderbolt et espérant les intégrer un jour, l'incarnation de la loyauté.

J'ai à peine le temps de la voir, les ailes déployées en grand, battant frénétiquement, les yeux magentas filant à tout allure et cherchant sur quoi reposer avant de tomber sur moi et me fixer, la bouche ouverte, l'air inquiète

« Ha ! Te voilà Twilight, désolée d'arriver comme ça mais faut que tu viennes, on a un problème dehors ! »