Introduction - Froide Leçon

Un paysage blanc et pâle, des flocons tombant en trombe du ciel et ne laissant que neige et froid sur leur sillage. Ce lieu est... particulier, il semble si familier et si étrange... vous ne faites qu'y voir un lieu sans couleur et d'un blanc pur étant marquée d'une tache plus sombre qui se meut de façon saccadée et irrégulière, puis en regardant plus attentivement vous voyez que c'est un étalon recouvert de nombreux vêtements épais d'une couleur noire semblant être fait en fourrure, son visage étant à peine visible, seuls deux yeux écarlates ainsi qu’une corne sont perceptibles, ceux-ci offrant un regard déterminé au travers ce froid intense.

Mais vous n'entendez rien, vous ne savez pas qui il est, où il va... Il marche en résistant au vent violent, puis vous remarquez qu'un seul son est audible, un unique son se répétant... des battements de coeur d'un rythme rapide étouffés par le vent... et l'étalon continue d'avancer dans la tempête, disparaissant dans celle-ci... et vous n'entendez plus rien...

« Rien mis à part une seule et unique chose... le blizzard. »

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« Raaah ! Où ai-je bien pu mettre ce foutu livre ? » se demanda-t-il tout en fouillant dans un placard en ne laissant dépasser qu’une queue d’une couleur noire et parcourue de gris, un pelage d’un beige assez sale pratiquement beigeasse et un flanc vierge étant visibles. « Ne me dites pas que je l’ai oublié chez moi par Celestia ! » sembla-t-il exprimer en continuant sa fouille, du matériel volant un peu partout dans la pièce, que ce soit des papiers, crayons ou encore des plumes et encriers, rien ne semble l’aider.

La pièce est assez grande et plutôt circulaire, un tableau noir sur lequel de nombreux chiffres à la craie blanche sont écrits ainsi qu’un titre indiquant La Magie de Croissance, de grandes fenêtres presque semblables à des vitraux se trouvant un peu partout offrant donc à la pièce un éclairage complet, les murs ayant des tapisseries décorées de couleur lavande, la lumière crépusculaire du soleil couchant se reflétant légèrement sur celles-ci offrant donc une meilleure visibilité encore tout en offrant une teinte plus orangée à l’endroit, ce qui apporte une sensation de chaleur. Le sol arbore un carrelage alliant carreaux blancs et bleus pastel... une salle qui était ordonnée par ailleurs avant que le désordre s’installe à cause du seul adulte de la pièce.

Une petite table se trouve donc au milieu de cet endroit ainsi qu’une chaise derrière celle-ci occupée par une jeune pouliche, une licorne d’après ce que l’on voit, dont le pelage se rapproche des tapisseries, étant d’une couleur presque identique, ses flancs étant arborés d’une Cutie Mark ressemblant à une étincelle rose entourée de plus petites étincelles cette fois-ci blanches, sa crinière d’une couleur d’un bleu foncé où quelques mèches violettes et roses donnent une harmonie complète à son apparence. Elle penche alors la tête, patientant tout en attendant que l’étalon termine sa fouille avant qu’elle ne prenne la parole.

« Professeur, ce n’est pas grave si nous n’abordons pas cette leçon tout de suite, ma question peut au moins attendre demain. » dit-elle d’une voix légère mais semblant venir d’une pouliche qui a déjà mûrie au vu du ton mature qu’elle utilise. « Puis nous pouvons continuer l’histoire en attendant, non ? » rajouta-t-elle en souriant aux coins de ses lèvres.

L’étalon sort alors son museau du placard, se dévoilant complètement comme étant une licorne ayant des lunettes carrées devant ses yeux écarlates, sa crinière et sa barbe en collier ayant les mêmes couleurs que sa queue tandis que l’aura dorée qui entoure sa corne s’estompe. On peut voir qu’il porte aussi un haut style chemisier dont les manches sont boutonnées ainsi qu’un pull, les traits marqués de son visage indiquant qu’il semble avoir dans la quarantaine en offrant en prime un air sérieux sans pour autant montrer une forme d’agressivité.

« Impressionnant ! Est-ce bien Twilight Sparkle que j’ai en face de moi ? L’une des plus intéressées par la magie que je connaisse et qui accepte de mettre une leçon à ce sujet pour plus tard ? » dit-il sur un ton quelque peu sarcastique, sa voix n’étant plus étouffée vu qu’auparavant il se trouvait le museau dans le placard, laissant à l’écoute une voix grave, quelque peu ferme mais étonnamment agréable à l’oreille. « Tu m’en vois fort ravi dans ce cas… mais je promet de ne rien oublier pour demain soir, c’est juste un tel fatras chez moi que je n’ai pas eu le temps de ratisser toute ma maison. »

Twilight ria légèrement avant de se frotter brièvement la joue en arborant un petit air gêné. « Vous savez pourtant que je m’intéresse à tout monsieur, juste que la complexité de la magie m’a toujours attirée un peu plus. » ajouta-t-elle aux dires du professeur avant de reprendre sur un ton assez léger : « Nous pouvons continuer s’il vous plaît ? ».

L’étalon sourit en coin avant de secouer doucement la tête n’ayant visiblement rien à redire à la pouliche, usant de sa magie pour tourner le tableau du côté vierge tout en posant un livre d’histoire sur le bureau de Twilight. « Qui suis-je pour ne pas faire ce que demande la protégée de Celestia ? » laissa-t-il s’échapper de ses lèvres sur un ton amusé tandis qu’il commence à écrire au tableau avec la craie, étant donc dos à la pouliche.

« Hum... Monsieur ? Puis-je vous poser une question un peu plus... personnelle ? ». La voix de Twilight qui posa cette question semblait entre l’interrogation et une forme de gêne, presque mal à l’aise faisant se retourner l’étalon qui n’a pu écrire que L’Empire au tableau, celui-ci gardant un léger sourire en coin et paraissant toujours aimable malgré ses traits fermés. « Bien entendu Twilight, cela fait assez longtemps que je m’occupe de te faire cours pour que tu puisses te permettre ses petites frivolités. Je t’écoute. ».

« Quand Celestia m’a dit que vous seriez son remplaçant pour un certain temps, elle a dit aussi que je devais éviter de vous poser une question précise quand je vous verrai... mais elle me démange et... ». La pouliche semble toujours mal à l’aise, son regard semblant éviter celui de l’étalon, cherchant ses mots et malgré qu’elle s’en sorte bien, le sabot du professeur se posant sur le sien pour ne pas qu’elle ne soit trop confuse la ramena à la réalité, son regard se portant sur le professeur trouva une forme de réconfort en voyant le sourire confiant de son instructeur.

« Tu as le droit de me le demander... ne t’en fais pas, je sais que Celestia n’a pas tort sur le fait qu’il faut éviter ce sujet et elle a eu raison de te prévenir, mais je t’apprécie bien trop pour le prendre mal. C’est au sujet de ma Cutie Mark, n’est-ce pas ? » demanda-t-il finalement sur un ton calme et posé, attendant donc une réponse de la pouliche qui lui hocha la tête, le professeur se tourna alors vers la fenêtre donnant sur le couché de soleil, son regard se portant au loin. « Alors... » lâcha-t-il dans un profond soupir en se retournant vers la jeune licorne, la lumière dans le dos de l’adulte lui donnant un air plus... menaçant.

« Pourquoi n’ai-je donc pas de Cutie Mark ? »

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Un silence total, dans lequel vous ne pouvez que vous perdre... non, vous avez un appui, le vent qui siffle et qui dans cette violence semble capable de tout emporter. Une même blancheur, un froid éternel et la solitude... vous ne sentez rien d’autre, et plus le temps défile... plus vous sentez qui vous quitter ce monde pour un autre, mais dans cette blancheur, une silhouette se démarque... sombre et couverte. Vous la reconnaissez, c’est la même que vous avez déjà croisée, vous ne pouvez pas vous tromper, la même corne et les mêmes yeux... la même détermination.

Une bourrasque brutale vous surprend alors, manquant de faire tomber la licorne qui se maintient debout de peu, le vent ayant soulevé ses épais vêtements qui dansent sous l’intempérie de ce lieu glacé, dévoilant donc à vos yeux un flanc vierge de toute Cutie Mark. Mais pourtant, vous n’entendez même pas ses pas, seul un nouveau son est audible, un son se répétant... des battements de cœur d’un rythme rapide mais plus lent qu’auparavant… vous voyez que la licorne continue d’avancer et semble hurler contre la tempête avec rage, mais malgré que vous sentiez le vent qui vous frappe, que vous sentiez le sol frémir sous les sabots de ce poney... la tempête happa l’étalon qui disparaît dans celle-ci, puis... vous n’entendez plus rien...

« Rien mis à part une seule et unique chose... le blizzard. »