C'était arrivé. Si elle avait été choquée, elle aurait pu prétendre ne pas l'avoir vu venir. Mais il n'en était rien. Emprisonnée comme tant de fois auparavant, Rarity se savait dans une cellule de la princesse Celestia. Même sans l'avoir vu venir, elle comprit pourquoi elle était là. Elle avait fait des choses. Des choses terribles. Elle n'avait jamais eu l'intention de nuire à quiconque, sauf un peu à elle-même, mais ses actions en avaient fait une cible de la justice et elle devait maintenant répondre de ses crimes.
Peut-être aurait-elle blâmé Sweetie Belle pour avoir révélé ses actions aux gardes équestriens, mais elle ne pouvait pas tenir sa sœur bien-aimée pour responsable. Rarity en avait fait une victime, dans un sens. Tout avait commencé suite à un incident avec son chat Opal, qui l'avait griffée au visage. Rarity avait eu une réaction quelque peu excessive et... avait tué Opal en la jetant contre un mur. Cet événement suscita plusieurs émotions chez Rarity, comme la tristesse suite à la perte de son précieux animal. Mais aussi une étrange satisfaction, une sorte de récompense lorsque Opal avait attaqué. C'était à la fois agréable et douloureux.
Peu après, Rarity commença à enregistrer son exploration de ces nouveaux sentiments au moyen de sa caméra. Ça, les nuits blanches et la couture suffisaient à la calmer. Cependant, au lieu de créer des vêtements pour les besoins de son commerce, elle fabriqua une poupée. Celle-ci reçut le nom de Pinkamina en hommage à son amie perdue, qui était à la merci de son propre et tumultueux esprit, sans que Rarity et son cercle d’amis ne puissent l’en sauver. Rarity savait que si Pinkie Pie avait trouvé une fascination à nuire à autrui, alors elle avait trouvé une fascination à nuire à elle-même. Ces deux éléments s'emboîtaient parfaitement, comme les pièces d'un puzzle. Elle s'était donc fabriqué une poupée, qui pourrait l'aimer tel une "maman". Rarity avait utilisé le cœur ainsi que certaines parties de la peau d'Opal comme matériaux pour Pinkamina, et le résultat avait dépassé toutes ses espérances. Son cœur pouvait enfin partager l'amour de sa maman.
À partir de là, les choses empirèrent rapidement. Rarity expérimentait les émotions confuses que lui procurait son nouveau côté masochiste, qui devint rapidement une obsession. Elle aimait la douleur et le plaisir qui suivait. Enfermée dans sa boutique, elle ne sortait que lorsqu'elle avait besoin de fournitures que Sweetie Belle ne pouvait lui apporter. Pendant tout ce temps où elle jouait à ses jeux de servitude et d'autopunition, elle se filmait avec sa caméra et partageait ses exploits. Son amie couturière Velvet lui avait même acheté du matériel spécial pour ses "séances". Rarity n'était plus seulement friande du plaisir qu'elle avait à se blesser, elle en était devenue experte.
Peut-être était-ce sa nature qui précipita sa chute. Rarity avait toujours été généreuse, et qui de mieux pour partager ce plaisir que sa petite sœur adorée ? Ou peut-être était-ce une simple continuité de sa pensée... difficile à dire. Elle avait démarré l'enregistrement, attaché Sweetie Belle sur une table, lui avait bandé les yeux et... entamé au couteau sa robe immaculée. Elle avait crié, bien sûr. Mais ce n'était pas ce qui avait empêché Rarity de continuer, c'était l'intrusion de son amie Twilight. Les pensées de Rarity la ramenèrent brutalement à la réalité. Elle ne pouvait pas laisser Twilight voir ce qu'elle faisait... Elle ne comprendrait jamais. La licorne blanche fit léviter sa machine à coudre et assomma Twilight. Cette nuit-là se terminait avec deux ponettes chères à Rarity baignant dans leur propre sang. Merci à Celestia, elles avaient toutes deux survécu.
Sans surprise, Rarity était parvenue à convaincre Twilight qu'elle avait été assommée lors d'un cambriolage de la boutique. Avec cette excuse, la licorne blanche pouvait dissimuler son secret un peu plus longtemps. Le comportement de Sweetie Belle avait même été surprenant, car elle s'est finalement révélée profiter du masochisme autant que sa grande sœur. Les deux se partageaient ce plaisir, bien que Sweetie Belle fût moins extrême que Rarity. Elles aimaient tellement la douleur que l'aînée en vint à se demander pourquoi elle avait forcé sa sœur à participer à ses activités. Elle n'a jamais eu de vraies réponses.
Après beaucoup d'agréables violences physiques, d'excuses à ses amies pour son comportement, d'exploration d'un de ses propres orifices à l'aide d'un couteau et de prestations sexuelles offertes au prince Blueblood et nombre d'autres étalons, Rarity récolta finalement ce qu'elle avait semé. Les gardes équestriens l'avaient droguée dans son sommeil puis attachée au mur d'un cachot comme une simple criminelle. Le général la haïssait, elle le lisait dans ses yeux. La licorne blanche fut battue le soir même au mépris de sa détresse émotionnelle, mais elle méritait une punition pour ses crimes. Ça ne l'a pas empêché de profiter à nouveau du plaisir de la douleur.
Rarity aurait pu accepter son sort, excepté quelques problèmes. Le premier d'entre eux était sa caméra, avec laquelle elle n'avait eu de cesse de filmer ses activités. Quand elle s’infligeait de graves blessures, elle était là. Lors de ses séjours à l’hôpital, elle était là. Et même dans ce sombre cachot, elle était là. Rarity l'avait-elle placé ici ? Elle ne s'en souvenait pas. Peut-être l'avait-elle acceptée, dans sa volonté d'immortaliser son plaisir. Mais à présent, cette caméra démoniaque ne la laisserait plus jamais en paix. Sa robe entaillée et ses pattes arrières recouvertes de traces de fouet, elle trouvait une échappatoire dans le seul monde qui n'était pas encore corrompu : celui des rêves.
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Les heures passèrent. Chacune d'elles plongeaient progressivement Rarity dans un profond sommeil, si bien que la réalité qui l'entourait s’estompât. Elle crut alors entendre un bruit, qui lui fit ouvrir les yeux. Elle aurait dû s'atteler à sa "Séance de Brushing Matinal Quotidien", mais il n'en était rien.
"Où... Où suis-je ?" murmura-t-elle avant de poser son regard sur ce qui semblait être un oreiller. Elle n'était plus enchaînée aux murs de son cachot lugubre, qui avait également disparu. Elle se trouvait dans sa propre chambre. Rarity regarda autour d'elle avec stupéfaction. "Comment suis-je rentrée ?" Elle se glissa lentement hors de son lit et s’étira. Elle sentit sous ses sabots les coupures de son visage qui ne guériraient jamais complètement, ces marques sur son poitrail qui formait un cœur ainsi que les blessures plus anciennes datant de ses premières séances. Mais rien de nouveau. "Était-ce un rêve ?"
Rarity balaya la pièce du regard avant de remarquer quelque chose qu'elle considérait plus comme inquiétant qu'anormal. "Ah, tu es là. Aimes-tu voir Maman souffrir ?" Elle parlait à la caméra qui se trouvait étrangement encore dans la même pièce. Fixé sur un trépied, l'engin l'avait filmée pendant qu'elle dormait. Des poneys avaient sûrement dû observer la licorne blanche dormante, même si celle-ci estimait que ses actions devaient rester privées. "Vous pouvez rester là à regarder la chambre, bande de voyeurs, mais Maman a du travail." Rarity tourna le dos à l'objectif et emprunta les escaliers. Même si la lumière ne passait pas à travers les stores, la licorne supposa qu'il faisait encore nuit. La licorne n'était pas du genre à veiller tard le soir ou être non plus très matinale. Le travail parviendrait peut-être à lui faire oublier la caméra intrusive et le cauchemar de la séparation avec sa famille.
En descendant, la licorne blanche s'aperçut que quelque chose n'allait pas. Elle passa devant la laverie et la cuisine, toutes deux baignées d'une faible lumière malgré l'obscurité ambiante. Celle-ci ne venait non pas des lampes, mais de petites bougies placées çà et là. Elles créaient une ambiance que Rarity aurait appréciée lors d'un rendez-vous galant, ou juste pour s'amuser. Elle ne se souvenait pas avoir installé ces bougies et encore moins en avoir autant. "Qui a bien pu installer ça ?" demanda-t-elle à voix haute, afin de savoir s’il y avait quelqu'un d'autre dans la boutique. La licorne traversa prudemment la cuisine et la salle principale.
Tout était intact. À l’exception des nombreuses bougies, tout était propre et bien rangé. Toutes ces bougies rendaient Rarity légèrement paranoïaque. L'une d'elles, si elle était mal placée, pouvait à tous moment déclencher un incendie. "Peut-être devrais-je les mettre dehors ?" Allumer les lampes serait au moins plus sûr. Mais qui avait aménagé tout ça ? Une fois au centre de la salle, la licorne blanche aperçut quelqu'un, qui n'allait certainement pas l'aider à répondre à cette question. "Pinkamina ?"
La poupée était couchée dans l'embrasure de la porte à demi-ouverte, comme pour empêcher sa fermeture. Rarity se précipita sur l'objet le plus cher à son cœur, mais celui-ci disparut comme attiré par une force invisible. La porte se referma violemment devant la jument, médusée. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, cependant, elle avait la conviction que quelqu'un se donnait beaucoup de mal pour "jouer" avec elle. Rarity avait juste envie de s'effondrer sur son canapé et pleurer, mais elle n'osa pas. La licorne blanche se retourna lentement, puis vit une deuxième chose qui la remplit d'effroi.
La caméra était là. Elle l'avait suivie.
"Ça... Ça vous amuse, n'est-ce pas ?" dit-elle à l'objet en essayant tant bien que mal de dissimuler sa crainte grandissante. "Maman n'est pas ici pour vous amuser ! Maintenant, laissez-la tranquille pendant qu'elle va récupérer sa pauvre Pinkamina." Elle tourna le dos à l'objectif. Après quelques instants, elle jeta un regard en coin à la caméra. Elle était toujours là. À filmer insensiblement. Plus réelle que jamais. Rarity prit une profonde inspiration et posa son sabot sur la poignée de la porte. "Allez, Rarity. Tu es plus forte que ça." Elle tourna la poignée et ouvrit la porte. Avec non seulement la crainte de l'intrus qui était entré chez elle, mais aussi d'un nouveau jugement du monde extérieur.
"Vous êtes prête, enfin. Je suppose que vous aviez besoin de sommeil. C'est compréhensible." Cette voix masculine hautaine était bien la dernière que Rarity aurait voulu entendre. Elle regardait avec incrédulité les yeux bleus de l'étalon blanc sur le pas de sa porte.
"Blue... Blueblood ! Que faites-vous ici ?!" Elle regarda à l’extérieur pour voir s'il était accompagné, mais ne vit personne. Pinkamina n'était pas là non plus.
"Bien que cela ne m'enchante guère, j'attendais que vous sortiez de votre maison. Au passage, assez bien décorée pour une cabane campagnarde. Enfin, je suppose..." D'ordinaire, Rarity aurait volontiers noyé l'étalon insupportable - quoique sexy - sous une marée d'insultes de son cru. Cependant, elle avait vu trop de choses bizarres cette nuit pour être d'humeur à plaisanter.
"Blueblood, il y avait une... une poupée près de la porte avant que je sorte. Quelqu'un l'a traînée dehors... C'est vous ?"
"Nous devrions commencer." l'interrompit Blueblood en commençant à marcher, laissant la jument médusée par son impolitesse. Bien que pas très bien élevé, il avait au moins dû apprendre un code de conduite en société. Rarity grinça des dents et se mit à suivre l'étalon, de loin.
"Je vous ai posé une question ! Elle était importante, et vous vous êtes contenté de l'ignorer ! Vous m'écoutez, au moins ?!" Blueblood leva un sourcil, en signe d’intérêt dérisoire, tout en continuant à marcher.
"Je vous entends. Qui ne pourrait pas entendre vos jacasseries... Mais je ne désire pas rester dans ce village affreux plus longtemps que nécessaire. Donc, pourrions-nous continuer ?" Rarity fulminait. Elle était prête à déverser un véritable déluge d'insultes sur le comportement et le mauvais caractère de l'étalon, mais renonça et regarda autour d'elle. Il devait se faire tard, car tous les lampadaires de Ponyville étaient allumés, et la rue était déserte. Ce n'est pas ce qui dérangeait Rarity. Elle se préoccupait davantage de la source de ces lumières.
"Où est la Lune ?" demanda-t-elle à Blueblood en regardant le ciel, dont l'opacité impénétrable la dérangeait. La nuit, Luna levait toujours la Lune. Lorsqu'elle s’arrêta, le prince se retourna. "Où sont les étoiles ?" Noir. Le ciel était complètement noir, comme si on avait placé une bâche entre Ponyville et la voûte céleste. Elle n'avait jamais vu une chose si étrange auparavant. Aussi loin qu'elle pouvait voir, la seule lumière présente était celle des lampadaires qui les illuminaient, Blueblood et elle.
"Ne perdons pas de temps." La voix plus grave de l'étalon effrayait un petit peu Rarity.
"Blueblood... Avez-vous pris ma poupée ? Avez-vous dérobé Pinkamina ?" Rarity avait les pattes tremblantes et tentait péniblement de dissimuler son appréhension.
"Vous avez passé l'âge des poupées, non ?" Il se moquait, mais la jument trouvait réconfortant le fait de voir un comportement normal dans ce monde étrange, silencieux et noir.
"Là n'est pas la question ! Je dois la retrouver. Elle a disparu de la porte derrière laquelle vous vous trouviez." Le prince secoua sa crinière en signe de désintéressement total.
"Je n'ai pas votre Pinata Mia, ou quel que soit son nom. Continuons, à présent."
"Blueblood... Y a-t-il une caméra derrière moi ?" questionna d'une voix tremblante Rarity, qui avait trop peur de voir sa crainte se concrétiser. L'étalon la fixa un instant, avant de reprendre sa marche. Après une hésitation, elle le suivit. Il valait mieux ça que d'être livrée à elle-même.
Elle ne comprenait rien, mais se dit que le prince était la seule personne qu'elle connaissait ici et que l'inonder de questions ne serait pas une très bonne idée. Rarity regardait autour d'elle, et reconnut quelques bâtiments, sans pour autant savoir exactement ou elle se trouvait. Peut-être y avait-il un rapport avec le ciel opaque. Tout le monde avait dû se réfugier dans la bibliothèque de Twilight. La jument devait s'assurer que ses parents ainsi que Sweetie Belle allaient bien.
Son regard fut cependant attiré par un mouvement discret sur le bord du chemin. Le prince s'arrêta et se retourna tandis que Rarity plissait les yeux pour mieux voir. "Ça vient de l'école... Attendez." Il y avait quelque chose derrière la porte qui se déplaçait très lentement. Un corps ? Non, une poupée. "Pinkamina !" Celui qui l'avait dérobée se trouvait à présent dans l'école. Rarity courut jusqu'au bâtiment et ouvrit brutalement la porte avec sa magie. "Je t'ai... eu ?"
La salle de classe était déserte. Pas de Pinkamina, pas de ravisseur, personne. Cependant, les lampes baignaient la pièce d'une vive clarté, bien plus puissante que celle de la boutique ou de l’extérieur. Pensant que le voleur était caché, la jument fouilla le moindre recoin de la pièce. Elle marchait précautionneusement entre les tables, à l'affût du moindre indice. Rarity trouva alors quelque chose d’intéressant. "La table de Sweetie Belle ?"
Un dessin au crayon posé sur la table réchauffait le cœur de Rarity. On l'y voyait ainsi que ses parents et sa sœur, ensembles. Ils étaient probablement dans un champ ou au sommet d'une colline, un arbre et un soleil souriant étaient également présents. Ce sont des choses comme celle-ci qui permettaient à Rarity de tenir le coup, malgré ce qu'elle avait vécu. Lorsqu'elle prit le dessin, elle remarqua des stries orientées différemment, mais convergeant toutes vers un même point : Sweetie Belle. "Pourquoi... Pourquoi avoir fait ça ?" Intriguée par ce qu'elle venait de voir, Rarity ouvrit la case de Sweetie Belle et y trouva un couteau. "Non... Tu ne l'as pas fait, petite sœur..." balbutia-t-elle tandis que des souvenirs resurgissaient.
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"Je suis heureuse avec toi, sœurette." murmura Sweetie Belle, blottie contre sa grande sœur. Rarity aimait cette sensation, être si proche de quelqu'un qu'elle aime. Le fait que Sweetie ait accepté avec tant d’enthousiasme le nouveau hobby de son ainée emplissait cette dernière de joie. "J'espère juste que personne ne posera de questions, à l'école..." Son dos était rouge des coups que lui avait infligé sa grande sœur. Ils n'étaient pas permanents, mais suffisaient à la satisfaire. Depuis leurs premiers... jeux, Rarity contrôlait davantage son plaisir vis-à-vis de sa sœur.
"Tu peux simplement dire que j'ai piqué une crise, si tu veux." Sweetie se colla encore d'avantage à Rarity, qui tira une couverture pour les deux. "On n'est pas si loin de la vérité, après tout." Rarity rit, Sweetie sourit, puis s'endormit.
"Rarity, comment ça se fait que tu n'utilises pas les mêmes jouets sur moi que sur toi ?" La licorne blanche prit un certain temps pour répondre à la question. C'est vrai. Pourquoi ? La première fois, elle avait entaillé au couteau le poitrail de Sweetie Belle comme elle l'aurait fait pour elle-même. Sweetie avait apprécié, mais Rarity avait eu peur de laisser une cicatrice. Elle ne comprenait même pas pourquoi avoir été si loin dès le début. Mais elle VOULAIT le faire. Avec sa sœur.
"Sweetie. Quand tu seras plus grande, tu pourras utiliser les mêmes jouets que ta grande sœur. En attendant, tu devrais utiliser des jouets de ton âge." Rarity n'arrivait pas à se convaincre de ce qu'elle venait de dire, malgré le ton mielleux employé. Des jouets pour pouliches de son âge ? Lesdites pouliches pouvaient-elles seulement penser à de telles activités ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Elle savait juste que Sweetie était heureuse pendant leurs séances. La pouliche jouait même avec Pinkamina autour de la boutique.
"Euh... Je ne sais pas si mes amies voudront continuer à jouer..." C'était pourtant quelque chose que Rarity avait fait. Sans se soucier des conséquences. Après avoir amené Sweetie vers des jeux plus... "poussés", elle avait encouragé les amies de cette dernière à participer aussi. Elles n'allaient jamais plus loin que le baiser, même si Rarity était sûre que Scootaloo la caressait légèrement. Par sécurité, elle avait fait promettre a tout le monde de garder le secret.
"Je ne pense pas qu'Applebloom aime cacher ça à sa sœur."
"Non, sans doute. Elles sont aussi proches l’une de l’autre que nous le sommes toutes les deux."
"Pas du tout ! Nous sommes les meilleures sœurs du monde !" déclara fièrement Sweetie Belle.
"Nous sommes comme une tarte aux pommes."
"Presque. Il faudrait nous couper en tranches, avant." Sweetie sourit, et Rarity eut un léger picotement entre les pattes arrières. Elle l'oublia rapidement. Elle avait besoin de repos.
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Rarity cligna des yeux lorsque ces souvenirs s'estompèrent. Elle se souvenait de ces nuits, car elles représentaient sa nouvelle vie. Curieusement, Sweetie Belle était peut-être la meilleure partie de son changement de personnalité. Leurs liens étaient renforcés par... Leur passion commune pour le masochisme. Ce que Rarity l'avait forcé à faire. Elle regarda le couteau dans son sabot, puis leva le regard vers le tableau de la salle de classe.
La caméra était là, toujours à enregistrer.
"C'est... C'est le couteau que j'utilisais sur ma sœur. La première fois. Le jour où j'ai assommé Twilight avec la machine à coudre." Elle ignorait pourquoi elle se confiait à la caméra, mais ressentait le besoin de le faire. "Je le reconnais à la couleur du manche, un bleu profond. Je l'ai jetée, cette nuit-là, pour que Twilight ne sache pas ce qu'il se passait. Je suppose que Sweetie l'a récupéré . Seulement, j’espère qu'elle ne l'a pas utilisé sur ses amies... Ou sur elle-même." Rarity fixa longuement le couteau, puis l'objectif.
"C'est moi, n'est-ce pas ? Tout est de ma faute. Sweetie m'a accompagnée dans mes désirs sordides, puis y a initié ses amies en les forçant à se taire. A-t-elle vraiment apprécié ? Et si... Si elle n'était pas du tout comme moi ? Si elle se blessait uniquement pour se rapprocher de moi ? Pour être... comme sa grande sœur, qui l'aimait et la chérissait ?" Elle sentit une larme couler le long de sa joue. Elle ne se rappelait même pas ce à quoi elle pensait, le jour où elle a utilisé pour la première fois le couteau sur sa propre sœur. Il devait y avoir un rapport avec Pinkamina...
"Je suppose que ce n'est pas la priorité." La licorne ne pouvait être vue avec un couteau, et n'avait nulle part où le cacher. Elle plia le dessin et le dissimula dans sa crinière. Bizarrement, elle se sentait plus en sécurité avec. En sortant du bâtiment, elle vit Blueblood qui l'attendait et qui - sans surprise - avait l'air ailleurs.
"Y a-t-il une raison pour fuir comme ça ?" demanda-t-il d'un ton accusateur. Rarity ne le regarda pas, trop plongée dans ses pensées pour répondre. "Peu importe. Pouvons-nous continuer ?" Il descendit la rue, Rarity plus en arrière. Son esprit était inondé par un torrent d'incertitudes. Beaucoup de questions restaient sans réponse.
Il ne fallut pas longtemps pour que Rarity soit confrontée à un autre phénomène étrange. Dans une ruelle entre deux maisons se trouvait Pinkamina, faiblement éclairée. Elle gisait au sol, la tête tournée vers la rue ou se trouvait Rarity et Blueblood. La jument s'arrêta, et la poupée fut happée une nouvelle fois par une force invisible. Rarity s'adressa au prince, murmurant : "Blueblood. Arrêtez-vous un instant."
"Quoi ? Vous n'allez pas fuir de nouveau ?" Rarity s'approcha prudemment de l'endroit où elle avait vu Pinkamina.
“Vous avez vu ? Ma poupée a été tirée de ce côté.” Blueblood la regarda, agacé d’avoir à supporter ces histoires et soupira, fouillant la zone des yeux.
"Je ne vois rien. Cette obsession pour une poupée est indigne d'une dame. Surtout de votre statut. Vous devriez laisser tomber." Rarity l'ignora et avança précautionneusement dans la ruelle. Au bout d'un moment, elle vit une porte lentement se refermer. Pour ne pas refaire la même erreur, elle approcha le plus discrètement possible, sans se soucier de savoir si Blueblood la suivait. Cette maison lui était familière.
Elle ouvrit silencieusement la porte, puis fouilla la pièce. Ce qu'elle trouva l'a surprit. "Je connais ce bâtiment. C'est le magasin !" Rarity regarda autour d'elle, incrédule. Elle marchait au milieu des créations vestimentaires de son amie couturière Velvet. Elle s'étonna de ne pas avoir reconnu plus tôt l'endroit. La licorne se remit tout de même à la recherche de Pinkamina. Mais maintenant, elle allait peut-être trouver de l'aide. "Velvet ? Tu es là ?" Avec ce ciel opaque, elle ne savait pas ce qu'il était advenu des autres poneys. "Si tu m'entends, réponds !"
Silence. Rarity soupira. Elle fouilla les cabines d’essayage, derrière le comptoir et dans les armoires à vêtements, à la recherche du voleur. Comme à l'école, aucune trace du ravisseur de sa précieuse poupée. "Quand je mettrai le sabot sur celui qui m'a volé Pinkamina..." Elle grogna, et se dirigea vers la porte. La licorne ne voulait pas perdre son temps dans une recherche inutile. Elle était sur le point de franchir la porte, quand elle remarqua quelque chose sur le comptoir. C'était un reçu plutôt ancien sur lequel figurait des achats de jouets et vêtements. Rarity fut frappée lorsqu'elle vit la liste des articles. "C'est... C'est le mien."
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"Merci encore, Velvet ! Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi." Rarity remerciait la licorne à la robe prune et à la crinière rose. "La façon dont tu utilises ces tissus est exactement ce pourquoi je reviens te voir." La licorne prune rougit un peu, mais sourit, heureuse d’avoir attiré une telle attention de son idole.
"Aucun problème, Mlle Rarity. Si vous avez besoin de nouveaux vêtements, n'hésitez pas à revenir." Rarity lui fit encore quelques remarques positives, avant de sortir du magasin pour rejoindre la pégase cyan qui l'attendait.
"Qu'est-ce que je te disais, Rainbow ? Cette jument a un véritable talent. Elle a même fait les ouvertures pour les ailes, quand je lui ai dit que c'était pour nos jeux." Rainbow Dash rougit en souriant. Cette relation qu'elles entretenaient était très agréable pour chacune.
"Bien sûr ! Je savais que tu choisirais le meilleur endroit. Tu as beaucoup d’expérience, non ?" À ces mots, Rarity secoua sa crinière de fierté. Évidemment que ça lui conviendrait.
Elle vit alors Rainbow en train de fixer ses cicatrices. "Euh... Quand nous utiliserons ces trucs... J'aimerais ne pas avoir... la même chose, d'accord ?"
"Bien sûr, très chère. Je ne veux pas te taillader comme ça juste par plaisir. Mmmm... Ce serait tout de même assez amusant..." Rarity sourit à la pensée d'une Rainbow Dash attachée, bâillonnée et aveuglée, un couteau striant sa belle robe cyan. Elle trouvait cette pensée enivrante.
"Je veux dire... Ça ne me dérange pas de te faire plaisir, mais tu sais que ce n'est pas le genre de choses que je ferais avec quelqu'un d'autre." Rarity avait compris. Leur stade d'amitié restait entre elles. Enfin... entre elles et la caméra. Rarity était toujours surprise du fait que Rainbow ne se plaignait jamais d'être filmée, mais ça lui convenait. "C'est juste que... j'aime donner plus que ce que je ne reçois, mais ça..." Même si les deux juments appréciaient beaucoup le sexe et que Rarity aimait l'enthousiasme de Rainbow à se faire punir, elle pouvait concevoir que la pégase ne trouve pas autant de plaisir qu'elle dans la douleur. La licorne espérait tout de même qu'elle change de point de vue, une fois attachée.
"Pas un mot de plus, Rainbow. Je sais aussi bien donner que recevoir. Naturellement, j’espère que tu apprécies aussi." La pégase hocha la tête et sourit à Rarity, sans cesser de fixer ses cicatrices.
"As-tu déjà demandé à Twilight de euh... soigner ça ?" Rarity cligna des yeux, sans comprendre. "Ces cicatrices, je veux dire."
"Pourquoi donc ? Tu ne trouves pas qu'elles me donnent du caractère ?" questionna Rarity, prenant une pose sensuelle.
"Oui, sûrement. Ça me surprend juste de voir que tu n'as pas peur de te faire quelque chose au visage." Rarity agita son sabot pour interrompre son amie.
"Pas besoin de s'inquiéter. Il suffit de les considérer comme... un accessoire de ma nouvelle vision de la mode. Tu veux rentrer à la boutique pour essayer les nouveaux jouets ?"
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"Je n'en ai aucun souvenir..." Rarity cligna des yeux plusieurs fois lorsque ses souvenirs disparurent. Cette conversation semblait si criante de vérité. Elle se souvenait du jour ou elle et Rainbow avait "joué" ensembles, et combien elles avaient aimé. Puis elle se rappela les discussions qui consistaient à trouver comment rendre leurs activités plus excitantes. Mais cette allusion à son visage... Elle n'arrivait pas à y croire. Cela semblait trop réel pour être inventé. La licorne ne pouvait pas non plus se rappeler clairement des scènes de sexe avec Rainbow. "Qu'est-ce qui m'arrive ?"
Rarity leva les yeux vers la caméra, toujours aussi inquiétante. Elle était placée étonnamment proche sur son trépied, juste de l’autre côté du comptoir. La licorne fixa l'objectif un certain temps. "J'... J’essayais vraiment d'éviter le sujet, ce jour-là. Celui de mes cicatrices. Apparemment... j'ai évité la question. Je ne voulais pas répondre."
Rarity tourna le dos à l'objectif. "J’espère vraiment que vous n'avez pas aussi espionné Velvet. C’est une jument sympathique, et je ne veux pas que mes problèmes lui gâchent la vie." Même en menaçant l'engin et la ou les personnes qui la voyaient, elle se sentait faible et impuissante. "Vous regardez toujours, sales petits poneys, n'est-ce pas ? Même quand moi et Rainbow Dash étions en train de nous amuser. Vous aimiez voir deux juments faire des choses ensembles, non ?" demanda la licorne à la caméra d'un ton accusateur. Mais les questions continuaient d'affluer. "Pourquoi Rainbow Dash appréciait que vous la regardiez ? Je sais pourquoi je voulais filmer, mais pourquoi n'a-t-elle rien dit ? Elle... elle l'a vue. Elle m'en a parlé. J'en suis sûre. Enfin, je crois..." Elle n'était plus sûre de rien. Rainbow Dash lui avait-elle un jour parlé de la caméra ?
Silencieusement, elle sortit de la boutique et vit Blueblood en train d'attendre, visiblement agacé. Il ne fit aucune remarque, et se fendit simplement de sa plus belle attitude "Prends exemple sur moi". Rarity fit de son mieux pour le haïr sans le regarder.
Alors qu'ils marchaient, Rarity parvint à réunir suffisamment de courage pour entamer la conversation. Elle avait peur, mais son esprit demeurait clair, malgré l'étrangeté ambiante. Comme si quelqu'un avait levé un voile posé sur ses yeux depuis plusieurs mois. "Blueblood, je crois que je deviens folle." L'étalon avançait toujours, sans pour autant l'interrompre. "J'ai fait des choses sans penser aux conséquences. Des désirs et impulsions sortent de nulles parts. J'ai... J'ai fait des choses que je regrette. Aussi étrange que ça puisse paraître, je crois que quelqu'un me regardait chaque fois que je cédais à un de ces désirs." Le prince restait silencieux tandis que Rarity avançait la mine basse, s'attendant à entendre des reproches en échange de ses craintes. Étonnamment, l'étalon ne posa qu'une seule et unique question.
"Ils vous regardent, en ce moment ?" Rarity leva les yeux, mais l'étalon ne la regardait pas. Elle balaya les alentours du regard, cherchant activement la caméra diabolique, sans résultat. Cependant, elle vit Pinkamina au travers d'une des fenêtres du bâtiment qui lui faisait face. La poupée semblait regarder directement les deux poneys. Sans bouger et sans parler, elle demeurait immobile comme collée à la fenêtre. Rarity fixait sa poupée. Blueblood rompit le silence. "Si vous comptez rester sans bouger, vous pourriez autant y aller. Comme les autres fois." La jument fixa le prince puis de nouveau la fenêtre, désormais vide. Elle poussa un soupir et pénétra à l’intérieur du bâtiment.
L'endroit, baigné de lumière, se révélait terriblement familier. "J'aurais aimé venir ici dans d'autres circonstances..." Le spa était comme une deuxième maison pour Rarity. Elle appréciait chaque seconde passée à l’intérieur. Mais le fait d'être prise au piège dans cette étrange version de Ponyville rendait l’atmosphère lourde pour la licorne blanche. Elle se dirigea vers la fenêtre ou se trouvait une minute plus tôt Pinkamina. Elle fut étonnée de voir des empreintes de sabots sur un grand tapis. Bien qu'elle ne put pas identifier le propriétaire des empreintes, leur disposition formaient une piste. Cette piste menait jusqu'au grand bassin où Rarity passait du temps avec son amie bienveillante : Fluttershy. Rarity aurait donné beaucoup pour revivre un de ces tête-à-tête avec son amie.
Il y avait deux peignoirs près de la rampe d'accès du bassin. Après avoir vérifié que personne ne l'épiait, Rarity s'approcha. Dès qu'elle eut touché le doux tissu, un nouveau souvenir resurgit. La licorne ne lutta pas, et s'en laissa empreindre.
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"C'était quelque chose d'autre." déclara Fluttershy alors que le duo quittait le spa. Pour Rarity, c'était une activité commune bien que plus rare depuis qu'elle s'adonnait à ses nouveaux passe-temps. Le visage de la pégase jaune traduisait une certaine inquiétude, mais Rarity s’efforçait de la rassurer. Les cicatrices étaient superficielles, et ne lui causeraient aucun problème.
"C'est un euphémisme. Dommage que nous n'ayons pas accepté plus tôt. Elles ont pris soin de nous comme elles l'auraient fait avec n'importe qui d'autre." Fluttershy rougit, ce qui lui fit prendre un air encore plus mignon que d'habitude. Après avoir accepté pour la première fois le "Traitement VIP", les deux juments sortirent fraîches et reposées. Rarity ne s'étonnait pas de la durée du traitement. Après tout, elles étaient des clientes régulières, et de très belles juments. "Peut-être devrions nous remettre ça plus souvent ?"
"Non ! Je veux dire... C'était agréable... Mais de là à..." La pégase jaune bégayait, embarrassée.
"Il n'y a pas de honte à prendre un peu de plaisir, très chère. Nous le méritons, avec ce qu'on leur rapporte, tu ne crois pas ?"
"C'est ton argent, Rarity..." admit Fluttershy avec une pointe de culpabilité dans la voix.
"S'il te plaît, aller au spa sans ma meilleure amie n'aurait aucun sens. Et puis... avec un air aussi ravissant, ne pas prendre soin de toi serait un crime." La pégase rougit et détourna le regard. Elle était si timide à propos de son apparence...
"Je ne suis pas si spéciale... Vraiment..."
"Ne sois pas si modeste. Tu es la jument la plus mignonne de tout Ponyville." Fluttershy échangea un sourire malicieux avec Rarity. "Il n'y a pas de honte à aimer sa beauté."
"En parlant d'apparence, je ne peux pas m’empêcher de remarquer ton petit... Plus."
Fluttershy désigna les deux marques qui formaient un cœur sur le poitrail de son amie.
Chaque nouvelle cicatrice présente sur le pelage de Rarity devenait une véritable source d’inquiétude pour Fluttershy. Rarity savait que la pégase avait quelques bases en médecine grâce à son père. Elle les utilisait sur les animaux, contrairement à la plupart des poneys. "Rarity, tu peux me laisser regarder ? Je sais que tu n'aimes pas ça, mais..."
"Merci très chère, mais je vais bien. Ces petites marques disparaissent facilement avec un peu de magie." Elle fit luire sa corne, mais Fluttershy n'était visiblement pas convaincue.
"Les soins magiques sont dangereux ! Forcer ton corps à guérir plus rapidement que par des soins conventionnels peut être néfaste à long terme. Si tu continues, j'ai peur de ce qui pourrait t'arriver." Fluttershy lui fit un regard qui pouvait briser le cœur.
"Je sais... Mais tu l'aurais vu, s'il y avait un problème, non ?"
"Je peux regarder..." murmura Fluttershy. Rarity ne savait pas quoi répondre. Si jamais la pégase jaune jetait un jour un œil dans la chambre de Rarity, elle verrait les propensions dramatiques qu'avait prit le "passe-temps" de cette dernière. Son amie avait peut-être même déjà compris. "Nous devons rester ensemble plus souvent. Tu me manques, Rarity... Et Opal aussi." Ces mots percèrent le cœur de Rarity. Sa précieuse chatte Opal. Fluttershy l'aimait autant que ses autres animaux, et la nouvelle de sa mort avait été aussi terrible pour elle que pour Rarity. "Je sais que c'est peut-être trop tôt, mais... Si tu veux donner un toit à un autre chaton..."
"Non." déclara froidement Rarity. "Je ne suis pas encore prête." Elle hocha la tête et les deux amies se blottirent l'une contre l'autre. "Mais merci, Fluttershy."
"De rien, Rarity."
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"Je m'en souviens comme si c'était hier." dit-elle en séchant quelques larmes avec le peignoir. "J'ai passé beaucoup de temps avec Pinkamina. J'ai essayé de combler la perte d'Opal par le plaisir qu'elle donnait à sa maman. Ça marchait... Au début." Elle soupira en regardant le peignoir. "Mais tant de souvenirs voulaient ressurgir, j’essayais de les couper au couteau... jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'autre sentiment que l'extase. Puis je guérissais avec ma magie. Fluttershy aurait été furieuse contre moi..." Elle serra le peignoir et continua sa confession. Aucune surprise quand elle aperçut la caméra.
"Je... je ne regrette pas ce plaisir. Je ne le regretterai pas non plus, j'en profiterai. S'il me permet de me sentir bien, alors je continuerai. Il n'y a aucun mal à s'amuser." Elle essayait visiblement de se persuader que tout allait bien, mais n'y arrivait pas. "Je ne regrette rien. J'espère seulement que tout le monde - y compris Fluttershy - comprendra. Voilà qui je suis maintenant." Rarity lâcha le peignoir et sortit du spa. Elle avait compris les règles du jeu. Les deux lieux précédents obéissaient à un même schéma, pourquoi pas celui-ci ?
Blueblood n'avait pas bougé depuis que Rarity lui avait faussé compagnie. Celle-ci prit un instant pour se retourner vers la fenêtre où elle avait vu Pinkamina. Elle était vide. À la place de la déception se manifesta la colère. Quelqu'un jouait avec elle, et pas au genre de jeux qu'elle appréciait. "Allons-y" lança-t-elle sèchement au prince.
À la peur et la contemplation avait succédé l'incertitude et l'énervement. Elle ne savait pas où se trouvaient les autres poneys, ni pourquoi le prince était là, et encore moins ce qui était arrivé au ciel. Mais elle était à présent certaine que tous ces événements la concernaient directement. Quelqu'un jouait avec ses sentiments, mais qui pouvait organiser une mise en scène d'une telle envergure ? Twilight est douée en magie, mais de là à faire ça... Les princesses Celestia et Luna en ont sûrement le pouvoir, mais sont beaucoup trop bienveillantes pour maltraiter une licorne désemparée. Même si elle représentait l’Élément de la Générosité. La seule autre personne qui avait un tel pouvoir était...
"Blueblood, Discord ne s'est pas échappé ?" Elle marchait à son niveau, l’esprit en proie à une légère panique. "Qu'est-ce qui est arrivé à la ville ? J'ai vu des choses de plus en plus étranges depuis que nous sommes sortis de la boutique. Ce pourrait être l’œuvre d'une puissante magie, et le seul qui puisse faire ça est..."
"Nous y sommes." annonça Blueblood d'un ton ferme en regardant le bâtiment qui leur faisait face. Ce n'était autre que la bibliothèque de Twilight. Cette fois-ci, le prince se dirigea vers la porte le premier suivi de Rarity dont la colère se focalisait sur l'étalon grossier.
"Voilà deux fois que vous m'interrompez !"
"Vraiment ? Je ne compte plus le nombre de fois où vous m'avez ennuyé avec vos gamineries." Rarity émit un grognement de haine, qui se dissipa dans la solitude du bâtiment. Elle s'était attendu à voir un certain nombre de poneys réfugiés à l’intérieur, vu l'état du ciel, mais il n'y avait pas âme qui vive. Mis à part elle, Blueblood et une étrange poupée de chiffon familière au bord du balcon. Rarity en avait assez.
"Très bien. Peut-être que vous ne voulez pas m'aider, mais cela ne signifie pas que vous pouvez m'ignorer et tout faire uniquement comme bon vous semble. Si vous ne l'aviez pas remarqué, je vous annonce que nous ne sommes pas à Canterlot entourés d'admirateurs. Il n'y a personne d'autre que moi. Je vous prierais donc d'arrêter de faire votre précieux deux minutes et de m'expliquer ce qu'il se passe !" Rarity repris péniblement son souffle après sa réplique cinglante. Cependant, le prince ne paraissait - comme d'habitude - nullement affecté.
"Et à qui dois-je répondre ? À une jument capricieuse avec autant de cicatrices sur le corps qu'il y a d'invités au Gala du Grand Galop et qui ne cesse de m'ennuyer avec ses lamentations incessantes ? Quelle attitude pour une Dame ! Si vous en êtes encore une." Il soupira. "Saviez-vous que je ne tenais pas spécifiquement à être ici ? Je suis simplement le premier poney auquel vous avez pensé pour trouver du réconfort." Rarity le regarda, bouche bée.
"Du réconfort ?! Avec vous ?! Je ne sais pas où vous voulez en venir, mais si vous tentez de m'utiliser pour flatter votre ego, je ne vous aiderais pas davantage !"
"Sinon, pourquoi serai-je ici ? Vous devez vraiment être masochiste pour me choisir comme guide de votre petit retour en arrière."
"Vous savez ce qu'il se passe ?" L'amertume de Rarity disparut instantanément lorsque que l'étalon apparut comme la clé de l'énigme.
"J'en sais assez, et le fait d'être ici m'en apprend encore plus. Rarity, pensiez-vous que je pouvais encore vous respecter ? Après ce que vous avez fait ?"
"Ne vous faites pas d'illusions ! Vous avez apprécié autant que moi la nuit que nous avons passée ensemble. Si j'étais vraiment aussi infâme, vous m'auriez laissée en plan. Au lieu de cela, nous sommes allés dans la chambre et... vous connaissez la suite."
"Je ne parle pas de vos jeux bizarres ni même des marques que vous avez sur le corps. Vous n'êtes pas la seule jument à Equestria à pratiquer ce genre d'activités." Rarity demeura bouche bée. "Si vous voulez pratiquer ce "hobby" sur vous-même, rien ne vous en empêche. Mais d'autres poneys ont eu à souffrir à cause de cela. Au lieu d'assumer vos actes, vous vous réfugiez derrière cette obsession. Honnêtement, ma chère. Pour un poney qui prétend jouir de la douleur, vous n'en saisissez même pas la réalité."
Rarity restait sans voix face aux arguments du prince. Il n'avait pas exposé les détails, mais avait été suffisamment précis pour lui ôter toute chance de réplique. "Je n'ai pas l'intention de vous faire de sermon. Vous devriez pouvoir retourner dans votre cabane campagnarde sans mon aide. Et j’espère que vous trouverez vos réponses. Peu de poneys peuvent encore vous regarder dans les yeux, avec vos cicatrices." Blueblood sortit du bâtiment, laissant Rarity seule avec plus de questions que de réponses. Elle ne savait même pas pourquoi il l'avait amenée ici. Rarity examina sa dernière option. À savoir monter sur le balcon pour espérer coincer celui qui avait volé Pinkamina. Était-ce la raison de sa venue ? Devait-elle simplement suivre sa poupée ?
Non. Cela semblait tout simplement impossible. Rarity balaya du regard le reste de la bibliothèque et trouva un élément intéressant. Sur une table se trouvaient des bandages tachés de sang. Elle avait une hypothèse de leur provenance. Rarity approcha de la table, pris une profonde inspiration et saisit les bandages. Les souvenirs ressurgirent.
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"Tu es sûre que les médecins ont dit que tu allais bien ? Je suis inquiète de ce que ce cambrioleur aurait pu te faire." Rarity tentait de rassurer Twilight. Celle-ci était assise dans la salle principale de la boutique du Carrousel, couverte de bandages à l'endroit où la machine à coudre avait frappé. Rarity remercia le ciel du fait que la corne de son amie n'ait pas été endommagée. L’Élément de la Magie incapable d'en faire... La jument pourpre se frotta la tête et sourit faiblement.
"Ne t'inquiète pas, je peux encore prendre quelques coups." La jument rigola, donnant un sourire à Rarity. "Je me préoccuperai plus de ta boutique. Tu dis ne rien avoir vu ?" Rarity détourna le regard, honteuse : son amie avait cru son excuse sans hésiter, mais le fait que Sweetie Belle ait juré de garder le silence rendait tout cela un peu trop parfait.
"Non... Je n'ai rien vu. Ils ont seulement pris toutes les pièces et les gemmes des coffres près de l'entrée." Ce jour-là, Rarity avait du rapidement maquiller l'endroit pour simuler un vol avec effraction. Le résultat était très peu convaincant. Elle s'étonna même du fait que Twilight n'ait rien remarqué de la supercherie. Elle devait sûrement lui faire confiance... Pauvre Twilight.
"C'est bizarre. À ce compte-là, pourquoi n'ont ils pas braqué un autre magasin proposant des objets de plus grande valeur ? Ils devaient penser que tu n'étais pas là puisque tu sors rarement, ces temps-ci..."
"Peut-être" Elle soupira du fait de ne pas pouvoir avouer la vérité. "Je n'ai pas tout nettoyé depuis. Je devrais vraiment m'y mettre." Et - accessoirement - déstresser dans sa chambre à sa façon dès que Twilight serait partie. Elle avait besoin d'une distraction, et ses contraintes lui revinrent en mémoire. Twilight serait partie. "Si Spike veut me donner un coup de main, j'ai quelques gemmes en stock pour lui." Ce fut au tour de Twilight de détourner le regard.
"Rarity, je crois que Spike ne pourra pas t'aider aujourd'hui."
"Oh, il est malade ? Le pauvre... Je ne pensais pas que les dragons pouvaient tomber malades. Même un bébé comme Spike. Tu penses que plus de gemmes pourraient l'aider ?"
Twilight continuait d'éviter le regard de la licorne blanche, commençant à l’inquiéter. “Twilight, est-ce que tout va bien ?”
"Rarity, euh... Spike va très bien, mais... Je lui ai dit de ne pas venir avec moi... Ou tout seul." Rarity demeura immobile, cherchant vainement à comprendre. "Je suis désolée. Mais Spike est mon assistant, j'en suis donc responsable ! Je prends soin de lui autant qu'il prend soin de moi. Il a une telle estime de toi que je ne veux pas qu'il voie... Euh..."
"Aucun problème, Twilight." Rarity se força à sourire. "Je comprends parfaitement. Spike est jeune et facilement impressionnable. Il ne peut pas apprécier mes changements les plus subtils." Elle arborait maintenant un sourire hypocrite, qui n'eut aucun effet sur Twilight.
"Rarity... Ce n'est pas ça..."
"Non. Je comprends. Tu dois veiller à son bien-être." Rarity utilisa sa magie pour ranger un tas de gemmes dans un sac blanc. "Tu veux bien au moins lui donner celles-ci ? Je voudrais qu'il puisse les avoir." Twilight aurait juré voir une larme sur la joue de Rarity. "Je pense que je dois nettoyer, donc je ne te retiendrais pas plus longtemps. S'il te plaît, prends soin de toi. Je m'en serais terriblement voulue, si quelque chose de pire t'était arrivé."
"Merci pour tout, Rarity. Je suis sûre que Spike adorera ton présent. On se voit plus tard." La licorne blanche ferma doucement la porte derrière son amie, se forçant à fermer les yeux, comme pour s'empêcher de pleurer. Ce n'était pas un chagrin romantique, mais... Il était son Spikey-Wikey. Même si elle avait compris qu'il est toujours bon d'avoir quelqu'un qui se fait du souci pour vous, Twilight ne pourrait pas supporter que Spike apprenne la vérité sur ce qu’était devenu Rarity.
Elle monta l'escalier et s'enferma dans sa chambre. Cet après-midi-là, elle ne rangea rien.
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"Elle avait honte de moi..." Rarity fixait la table. "Twilight avait honte de ce que j'étais devenue. Elle m'appréciait comme une amie... Mais elle ne voulait pas que Spike me voie." Elle laissa glisser les pansements sur la table. "Si elle avait su... Aurait-elle encore pu être mon amie ? Je n'en sais rien. J'ai blessé des gens auxquels je tenais. J'ai fait des choses que je ne peux pas m'expliquer. Je ne sais même pas si tout ceci est vrai." Rarity leva les yeux et vit la caméra, qui enregistrait sa confession.
"Maman a du terriblement vous décevoir. Vous chercher à vous amuser, n'est-ce pas ? Eh bien... Je ne peux pas vous offrir cet amusement. Pas de sexe. Pas de sang. Juste des larmes. Vous allez encore devoir supporter cela, car Maman... ne sait pas ce qui va se passer ensuite." Rarity regarda le balcon, dans l'éventualité de l'inspecter. Mais elle se résigna. Blueblood lui avait dit qu'elle devrait rentrer chez elle dès qu'elle aurait fini, ne sachant pas pourquoi il était son "guide" ni ce que cela signifiait. Rarity entama donc le chemin du retour, marchant entre les lampadaires et sous le ciel sans étoiles. Elle se sentait vidée de ses bon côtés. Elle pensait que Maman était belle, du moins qu'elle l'était. Mais elle avait peur de perdre sa beauté intérieure plus vite qu'aucune blessure physique ne pourrait jamais lui infliger.
Rien d'étrange ne s'était passé depuis la bibliothèque. La licorne blanche n'avait vu aucune poupée ou quoique ce soit d'autre. Il n'y avait qu'elle et ses propres pensées. Rarity n'était pas sûre de ce qui l'attendait une fois chez elle, mais elle s'attendait à voir Blueblood lui faire un sermon sur ce qu'elle avait fait. Ce serait approprié. Quand la licorne poussa la porte de la boutique, elle découvrit la salle principale dans le même état qu'à son départ : faiblement éclairée par de nombreuses bougies et avec personne à l'horizon. Elle allait retourner dans son lit quand un détail attira son attention. "Oh non... Tout mais pas ça."
Le collier d'Opalescence était là, dans le lit de son ancienne propriétaire. Rarity frémit, s'approcha lentement, puis déglutit. Elle savait ce qui allait se passer, et le craignait plus que tout. Mais... elle devait le faire, pour son bébé perdu. Rarity prit le collier avec sa magie, et le posa sur son sabot. Les souvenirs ressurgirent à nouveau.
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"Ça ne va pas !" Rarity - sans aucune cicatrice visible - fustigeait le mannequin sur lequel elle travaillait. La robe qu'il portait était tout simplement horrible. Elle ne comprenait pas ce qui avait bien pu échouer. "Peut-être que les pompons ne correspondent pas à ce style de robe ? Ou est-ce la combinaison Rubis ET Émeraudes ? Et ce véritable imbroglio de tissus dans le dos... Je vais devoir tout refaire ! C'est INACCEPTABLE !" Rarity saisit la robe et l'envoya voler contre un mur. Opalescence regardait la licorne s’énerver, en sécurité sur une table près des rouleaux de tissu.
"Très bien ! Si je ne peux pas travailler sur la robe, autant tenter le chapeau ! Oh, mais je dois lui trouver un style, et je ne peux pas tant que je n'ai pas trouvé celui de la robe ! Je peux au moins terminer ces chaussettes personnalisées. Ces chaussettes horriblement laides que voulait une stupide pouliche de l'école ! Mais elle a payé d'avance, évidemment ! Donc, je dois les faire !" Rarity fit les cent pas d'atelier en atelier pour trouver quoi faire. "Paniquée" n'était pas un mot assez fort pour décrire sa marche frénétique, assortie d'une frustration et d'un niveau sonore qui allaient en augmentant.
"Ça n'a pas de fin ! Il y a tellement de choses à faire et à terminer ! Je ne peux pas penser, je ne peux pas me CONCENTRER !" Rarity s'effondra sur son canapé et respira profondément. Quelque chose l'avait forcément mise dans cet état, mais elle ne comprenait pas quoi. Elle était épuisée, et même son travail ne pouvait la distraire. Elle essaya différentes positions sur le canapé pour se reposer, en vain.
"Thé. Le thé aide toujours. Le thé apaise Fluttershy, alors pourquoi pas moi ? Le thé. Voilà la solution." En allant vers la cuisine, Rarity marcha sur ce qui ressemblait - pour la forme - à des chaussettes. "Même si elles sont moches, je dois les terminer. Après tout, le client est roi." Forte de ce nouvel objectif, elle partit à la recherche d'un tissu pour terminer son projet. La licorne s’apprêtait à saisir magiquement un rouleau de tissu lorsqu'elle sentit une douleur à la patte avant. "Opalescence ! Attention à la patte de Maman !" Elle regarda les griffures sur sa robe blanche impeccable et grimaça légèrement. "Magnifique. J'espère qu'il n'y aura pas de cicatrice." Elle suça ses plaies pour atténuer la douleur. Curieusement, elle ne se sentait pas si mal.
Rarity suçait ses plaies, mais bizarrement, cela la soulageait. La douleur. Elle l'aidait à se concentrer. Elle était un peu plus heureuse et avait l'esprit clair. Son anxiété disparaissait, mais pas suffisamment. Rarity en voulait plus. Elle approcha son sabot d'Opal, mais celle-ci n'attaqua pas. La licorne la poussa alors du sabot. Cette fois-ci, le chat la griffa avant de se réfugier sur une table. Rarity grimaça de douleur, mais... c'était bon. Si bon. Il lui en fallait encore.
"Opalescence. Viens voir Maman." Rarity approchait, mais Opal s'éloignait avec une indifférence totale vis-à-vis de sa propriétaire. Déterminée, la licorne saisit Opal avec sa magie et la ramena à elle. "Oh, tu es fâchée avec Maman ? Pourquoi ne pas la griffer ?"
Elle leva la patte avant. Cependant, Opal ne bougea pas en attendant de se laisser tomber. "Allez, rien qu'une petite égratignure. Je sais que tu es de mauvaise humeur et je veux que tu te défoules sur moi." Le chat continuait de regarder Rarity avec le désintéressement le plus total. Rarity ne s'avouait pas vaincue, et décida d'envoyer de petits sorts de foudre pour faire - enfin - réagir son chat. La réaction ne se fit pas attendre : Opal griffait, Rarity savourait.
"Oooh ! Gentille Opal. Maman se sent beaucoup mieux. Ne t'arrête pas maintenant." Un autre petit choc électrique, une nouvelle griffure. Rarity intensifia les chocs tout en rapprochant le chat, de façon à se faire griffer le visage en plus des pattes avant. "Maman est heureuse, Opal ! Tu es une bonne fille ! Encore une fois !" Au bout d'un moment, les griffures s’arrêtèrent. Rarity envoya un autre choc. "Opal, n'aie pas peur ! Continue à aider maman. Continue de griffer !" Un autre choc, aucune réponse. Rarity ouvrit les yeux et contempla son chat. "Opal ?"
Il restait là, pendue par la queue et immobile. Sa tête pointait vers le sol, inerte. L'accumulation des chocs électriques fut trop importante pour le petit animal. Le plaisir qu'il avait donné à Rarity lui avait coûté la vie. Rarity fixa le cadavre d'Opal, comme si elle s'attendait à la voir bouger. Sans comprendre pourquoi, elle jeta l'animal contre un mur. Il heurta le mur puis le sol avec un bruit de viande sur du marbre. Rarity resta immobile le temps que la douleur s'estompe et qu'elle comprenne ce qui était arrivé. "Oh... Opal... Ma chérie. Regarde ce que tu as fait. Comment as-tu pu attaquer Maman ?" Rarity se dirigea vers le cadavre de ce qui était autrefois son chat et se mit à genoux. "Et maintenant, regarde ce que j'ai fait. Je t'ai blessée par accident. Ma pauvre petite..."
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La licorne s'effondra, les larmes coulant sur ses joues. "Je l'ai tuée..." marmonna-t-elle tristement, le regard perdu dans le néant. "Je l'ai tuée... J'ai tué Opal... Volontairement, et j’ai oublié." Rarity s'écroulait sous le poids de la triste vérité. "Je pensais que ce n'était qu'un accident... Je pensais... J'ai torturé mon bébé !" Elle se couvrit les yeux avec ses sabots et se roula en boule. La douleur était insupportable. Elle avait tué par plaisir. À combien d'autres avait-elle fait du mal ? "Était-ce le but ? Me montrer que je n'ai semé que la douleur autour de moi ? Pourquoi tout cela ?! Que m'est-il arrivé ?!" Ses paroles résonnèrent dans la salle, mais aucune réponse ne vint. Elle s'attendait à voir la caméra, et elle était bien là. Cependant, l'objectif n'était pas tourné vers la licorne en pleurs, mais vers un meuble qui n'était pas là d'ordinaire.
"Qu'est-ce que c'est ?" Une petite crèche, comme celle des poulains de l'école. Elle était là, immobile dans la salle silencieuse avec l'objectif de la caméra pointé dessus. Rarity ne savait pas d’où elle venait, mais elle savait que celle-ci détenait une vérité. Une vérité terrifiante.
"Je ne peux pas le faire. Je ne peux pas ! Qui que vous soyez, arrêtez ça !" Elle gémit, puis entendit la dernière chose qu'elle s'attendait à entendre : une réponse.
"Tu y étais presque, Rarity." À côté du lit se trouvait les cabines d'essayage, celles qu'utilisaient les clients de la boutique pour se changer. De l'une d'elles apparut une pouliche bien trop familière.
"Sweetie Belle ?" Rarity regarda, bouche bée, ce que traînait la pouliche derrière elle. "Pinkamina ! Sweetie Belle, c'était toi depuis le début ?" Rarity fixa sa sœur, mais se mit dos à la crèche.
"Il devait y avoir quelqu'un que tu écouterais plus que ton guide. J'étais la seule." La pouliche jeta Pinkamina au centre de la salle principale et enlaça sa grande sœur.
"Sweetie Belle ! Oh, tu m’as manquée ! Tu m'as tellement manquée !"
"Tu m'as manquée aussi, sœurette. Mais ce n'est pas fini. La fin est là-bas." Elle désigna la crèche, toujours filmée par la caméra. Rarity secoua la tête.
"Je ne peux pas... Je ne peux pas. Je ne peux pas. Je ne peux pas ! Tout mais pas ça !" Rarity avait l'air d'une folle, mais elle s'en fichait. "Ce sera terrible ! Je ne peux pas le faire ! S'il te plaît, Sweetie... Sauve ta sœur." Elle regarda la pouliche dans les yeux. Celle-ci manifestait un regard d'une austérité jamais connue auparavant. Elle détacha les yeux de sa sœur avant de les poser sur la crèche.
"Très bien, sœurette. Nous verrons cela plus tard. Mais tu ne peux pas continuer éternellement à ignorer la vérité." Rarity hocha la tête et étreignit violemment la pouliche, heureuse de voir sa torture cesser pour le moment. "Nous ne pouvons pas rester ici. Montons à l'étage, d'accord ?" Pour Rarity, la voix de sa sœur résonnait comme une douce musique. Elle s'empressa de la suivre vers un escalier qui n'était pas là d'ordinaire. Elle commença à penser que, finalement, elle pourrait se reposer. Que cette folie pouvait enfin se terminer.
"Maman ?" Une voix stoppa net la licorne blanche. "Maman, ne me laisse pas seule..." Elle reconnut la voix, et fut traversée d'un étrange mélange de peur et d'envie. Elle tourna lentement la tête... et vit Pinkamina, tournée vers elle. "Maman !"
"Pinkamina ?" Rarity tenta de se rapprocher de sa poupée, mais fut retenue par le sabot.
"Non ! N'y vas pas !"
"Mais Sweetie... Elle a besoin de moi." La poupée se redressa, comme animée de vie et fixa Rarity avec les boutons qui lui servaient d'yeux.
"Maman, pourquoi tu pars ?" La poupée tendit ses pattes avant. Sweetie Belle tentait de retenir Rarity.
"Tu dois t'en séparer. Tu comprends, sœurette ? Tu ne peux pas la garder." Rarity regardait le sol de la salle principale. Un gouffre circulaire semblait s'ouvrir. Et Pinkamina allait y tomber.
"Maman ! Aide-moi !" La poupée criait tandis que Rarity tentait de se soustraire à l'emprise de sa petite sœur.
"Elle a besoin de moi !" Rarity parvint à se dégager, sous le regard impuissant de la pouliche.
"Rarity, écoute-moi ! Si tu y vas, elle t’emmènera avec elle. Il n'y a rien que tu puisses faire pour la sauver ! S'il te plaît, reste avec moi ! Tu sais que je t'aime !" Rarity était déchirée entre son amour pour sa sœur et son désir maternel de sauver Pinkamina... De sauver ce qui restait de son Opal. La poupée en avait le cœur, après tout.
"Maman !" Le gouffre se rapprochait de la poupée. Tout le mobilier de la salle principale y était attiré inexorablement. "Maman ! Je vais tomber !" La vitesse de Pinkamina était trop faible pour échapper au gouffre. Rarity devait prendre une décision.
"Je suis désolée." Elle dévala les escaliers.
"Rarity, NON !" Trop tard. Elle était déjà aux côtés de Pinkamina, la tenant par les pattes pour l’empêcher de tomber. L'attraction du gouffre était énorme.
"Pinkamina ! Accroche-toi à maman ! Tu dois venir avec nous !" La poupée s'agrippa aux sabots de la licorne de manière à la tirer vers le bas, mais elle n'en avait cure. Elle utilisa sa magie pour tirer sa précieuse poupée hors du gouffre. "Ne laisse pas tomber !"
"Maman, je n'y arriverai pas." répondit Pinkamina alors que les premiers meubles sombraient dans le gouffre. C'était un miracle que Rarity n'y soit pas encore tombée, mais elle tirait de toutes ses forces. Elle voulait réussir.
"Je ne les abandonnerai jamais ! Ni Pinkamina, ni Sweetie Belle, ni aucun de mes amis ! Tu pourras aspirer tant que tu veux, tu ne gagneras pas !" hurla-t-elle vers les profondeurs du gouffre. Par un ultime effort, elle arracha la poupée à cette phénoménale attraction et retomba sur le dos. "Vite ! Nous devons courir, ou..."
Rien. Lorsque Rarity se releva, elle vit une salle intacte. Le mobilier était à sa place et le gouffre géant avait disparu. Pinkamina ne bougeait plus. Elle était redevenue une simple poupée. Malgré le calme apparent, Rarity s'empressa de remonter l'escalier. "Sweetie Belle ! Je l'ai sauvée ! Nous sommes tous ensemble maintenant." Au milieu des escaliers, elle se rendit compte que la pouliche avait disparu. Elle courut jusqu’à la porte et constata qu'elle était fermée. "Sweetie Belle ! Tout va bien. Ce satané gouffre a disparu. Nous pouvons rester ensemble." Elle frappa la porte à plusieurs reprises et tritura la poignée, sans succès. Elle ne parvint pas non plus à l'enfoncer. "Sweetie, s'il te plaît... Ne sois pas en colère. Je suis désolée. Je ne t'ai pas écoutée, mais je devais la sauver. Sweetie ? Sœurette..."
Rarity s'affala contre la porte et toqua doucement. Silence. Elle prit le dessin de sa sœur qui se trouvait dans sa crinière et le fixa. "S'il te plaît... Ne me laisse pas seule ici."
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"Si proche..." La magie de l'Alicorne blanche s'estompa tandis qu'elle regardait le pitoyable Élément de la Générosité. "Si proche de la vérité."
"Vous... Vous avez fait de votre mieux, princesse. Merci." La licorne pourpre assise à côté d'elle ne pouvait cacher sa déception lorsque sa magie s'estompa également. L'enseignante et son élève quittèrent la cellule et prièrent aux gardes de garder un œil sur la pauvre licorne blanche. Twilight les regardait avec une certaine hostilité. Elle avait raison de ne pas leur faire confiance. Ils avaient un peu trop l'air déstabilisé par le regard de la jument, plus qu'il n'aurait dû l'être. Twilight jouissait rarement de son statut d'élève de la princesse. Mais si elle sentait son amie en danger, elle prendrait des mesures. Là n'était pas la question, pour le moment.
Le duo marcha dans les couloirs du château jusqu’à atteindre les quartiers de la princesse Celestia. Ici, elles pouvaient parler librement sans crainte d'oreilles indiscrètes. L'alicorne s'assit sur son oreiller, visiblement déçue. "Je suis désolée, Twilight. Je pensais vraiment que nous pourrions trouver le source des malheurs de Rarity. Au lieu de cela, nous sommes de nouveau à la case Départ." C'était vrai. La dernière décision de Rarity avait infirmé leurs résultats.
"Ce n'est pas grave, princesse. Je ne sais pas si le sort d'Exploration d'Esprit aurait vraiment permis de découvrir la source du traumatisme, ce qui nous aurait permis de comprendre pourquoi tout à commencé. Mais je vous remercie de l'avoir fait à ma place." Celestia leva une de ses ailes pour que Twilight puisse s'y blottir. "Je ne peux pas croire qu'elle n'ait pas voulu regarder la vérité en face."
"L'esprit est une chose mystérieuse, Twilight. L'exposer à tant de traumatismes qu’il a essayé d’ignorer n'est pas une tâche facile. Nous devons agir prudemment si nous voulons l'aider."
"Nous n'en avons pas le temps ! Nous n'avons pu retarder son procès que de 24 heures, et nous n'avons trouvé aucune circonstance atténuante !" Celestia avait usé de son pouvoir royal pour retarder le procès de Rarity et délivrer à elle-même et à Twilight une autorisation spéciale d'examination. L'alicorne n'usait pas de son pouvoir pour contrer les lois Equestriennes, mais dans ce cas précis ; elle avait dû. "Vous ne pouvez pas tout simplement annuler le procès ? Vous êtes la princesse d'Equestria ! Vous et Luna devriez être capables de faire ce que bon vous semble. Rarity a déjà tant fait pour le royaume..."
"Twilight... Ce n'est pas aussi simple. J'aimerais tellement pouvoir sauver Rarity d'un scandale public, mais la population ne comprendrait pas. Je peux faire certaines choses pour l'aider, mais l’empêcher d'être jugée pour ses crimes n'en fait pas partie."
"Alors... c'est la prison ?!" Twilight se releva et fit les cent pas sous l’œil d'une Celestia attristée. "L'envoyer avec les voleurs et les violeurs ?! L’enfermer dans le même horrible endroit que des criminels notoires ?! Je me suis renseignée sur cette prison, et j'ai peur de ce qui pourrait arriver à Rarity. Il y a là-bas une licorne qui a opprimé une ville entière à l'aide de magie pour satisfaire ses caprices ! Une pégase qui terrorisait des poneys terrestre à l'aide de tempêtes artificielles pour leur soutirer leurs biens ! Billy The Colt y est encore, en on ne sait toujours pas combien de poulains et pouliches il a tué !" La licorne pourpre haletait. Celestia conserva un ton calme.
"La situation est grave. Nous devons nous concentrer sur ce que nous pouvons faire. As-tu fais une analyse des données recueillies avec le sort ?"
"Oui, votre majesté." Twilight respira profondément, en essayant de témoigner à son mentor le respect qui lui était dû. "Il y a trois explications possibles sur ce qui a causé ce changement brutal de personnalité. La première serait un traumatisme psychologique. Nous sommes incapables de cerner la source du trouble, cependant... L’événement avec Opal nous fournit une piste. Il se peut que son masochisme soit un effet secondaire du traumatisme, ou peut-être sans aucun rapport." Twilight écrivait sur un parchemin en même temps qu'elle parlait. Cette tâche était plus facile avec Spike, mais pour rien au monde elle ne l'exposerait au péril qu'encourait Rarity. "Si elle s'est fait ça seule, on peut envisager l'utilisation de sa magie. Sweetie Belle a mentionné le fait d’avoir vu Pinkamina dans différents endroits, et que Rarity n’était pas étonnée de voir qu’elle se déplaçait toute seule."
"Donc, tu penses qu'elle utilisait sa magie inconsciemment pour déclencher des événements en apparence aléatoires ?" questionna Celestia.
"Peut-être. Il y a des rapports médicaux attestant de licornes souffrant de blessures ou constatant des réorganisations mystérieuses du mobilier. Dans ces situations, leur magie agissait sans qu'elles s'en aperçoivent. En général, un problème enraciné dans leur subconscient se manifestait par leur corne."
"Cela expliquerait ses cicatrices, ainsi que les blessures soudaines qu'elle a subie le jour ou sa sœur est venue te demander de l’aide."
"En effet. Elle a fini à l’hôpital sans aucun souvenir de ce qui aurait pu causer ces blessures. La peur de Fluttershy combinée avec l'utilisation massive de soins magiques a peut-être forcé son propre corps à lui rappeler ce qu'elle était." Celestia hocha la tête, attentive aux dires de son élève.
"Très bien. La deuxième théorie ?"
"Mêmes effets que la première, mais causés par une force extérieure. Manipuler un poney n'est pas difficile pour celui qui sait ou sont ses points faibles. Rarity a peut-être été manipulée par un prétendant jaloux, un client mécontent ou simplement un magicien véreux."
"Je vois." Celestia envisagea cette possibilité. "Malheureusement, cette théorie est difficile à prouver si on ne prend pas le malfaiteur le sabot dans le sac. Si elle a été manipulée, il faut découvrir l'élément déclencheur pour voir qui le faisait."
"Il faut être une licorne hautement qualifiée pour utiliser ce type de sorts. Ou avoir un niveau de magie équivalent. Comme Discord." Twilight tenait à conserver cette carte dans sa manche pour le procès. Discord les avait manipulées dans le labyrinthe. Il est possible que des résidus du sort utilisé aient refait surface.
"C'est peu probable. Discord aime se mettre en scène, attirer l'attention. Le sort aurait refait surface chez un seul Élément ? Avec un résultat aussi imprévisible ?"
"Il est le maître du Chaos, l’imprévisibilité est sa marque de fabrique." Celestia considéra cette possibilité. Si c'était le cas, cela voulait dire que Discord avait de mauvais desseins. Sa puissance indéniable sèmerait des troubles parmi la population. Rien de bon n'en ressortirait.
"Nous allons sérieusement examiner cette hypothèse. Quelle est la troisième explication ?"
"Quelque chose d'autre." déclara froidement Twilight.
"As-tu autre chose à ajouter ?"
"Rien d'autre, je le crains. J'ai consulté des livres traitant du rapport entre l'esprit et la magie. J'y ai découvert des... choses inquiétantes. Il y avait des ouvrages sur la possession, la manipulation mentale et d'autres phénomènes que même la bibliothèque royale ne serait en mesure d'expliquer clairement. L'idée que Ponyville soit si près de la forêt Everfree où une force inconnue guette peut-être me fait froid dans le dos."
"Je vois." Celestia hésitait. La troisième théorie - si elle était exacte - innocenterait Rarity mais soulèverait des questions bien plus inquiétantes. Une force jusque-là inconnue et dangereuse... L'alicorne espérait voir des choses où il n'y avait rien, mais elle étudiait minutieusement chaque option. "Très bien. Twilight Sparkle, tu peux résider au château durant le procès de Rarity. Je pense que nous aurons besoin de ton aide."
"Merci princesse." Twilight s'inclina, avant de lui demander une dernière faveur. "Princesse Celestia, puis-je vous demander qui d'autre que vous et moi a eu accès à la cellule de Rarity ?" Celestia avait l'air surpris par la question, mais répondit rapidement.
"Il y a eu Luna, le général Stormbreack ainsi que sa division chargée de surveiller ce secteur. Pourquoi voulais-tu le savoir ?" Twilight regarda la porte fermée, puis son mentor.
"J'ai remarqué des... marques sur le corps de Rarity. Des marques fraîches, comme si elle avait été fouettée à plusieurs reprises. Le rapport de vos soldat dit que Rarity avait été arrêtée la nuit, dans son lit. Elle n'a pas eu le temps ou la possibilité de se faire autant de mal. Surtout si elle se soigne avec de la magie." Celestia voyait clairement ce que la licorne pourpre insinuait, et elle n'aimait pas du tout.
"Je vois. Twilight, dans les cas de licornes se blessant inconsciemment, y avait-il ce genre de marques ?"
"Hélas... Je crois bien que non. Tous ces cas impliquaient des blessures fines et légères, car c'est la seule façon pour la corne d'agir sans que la licorne s'en aperçoive. Les blessures de Rarity résultaient visiblement d'un plus grand effort." Celestia écoutait prudemment, mais avait déjà une boule au ventre. L’idée qu'un des gardes puisse punir un prisonnier de son propre chef... Elle prit une grande inspiration.
"Je vérifierai ce soir. Maintenant, va te reposer. Demain sera une rude journée."
"Oui, votre altesse... Je vous remercie." Twilight étreignit Celestia avant de sortir de la chambre. Dès qu'elle fut hors de vue, l'Alicorne saisit les dossiers des gardes royaux et les lut attentivement. Elle appela ensuite des serviteurs.
"Votre altesse ?" Les gardes avaient les ailes déployées, mais la princesse restait calme.
"Lieutenant Rampart, je souhaite formuler une demande officielle." Elle lui tendit un papier. "Allez à la caserne et amenez ici tous les poneys présents sur cette liste. Je voudrais m'entretenir avec chacun d'entre eux. Affectez des réservistes en cas de besoin." Le soldat parcourut la liste, et échangea un regard avec son partenaire.
"A vos ordres, majesté !" Les deux étalons partirent honorer la demande. Celestia regarda le feu qui ronflait dans la cheminée, se demandant combien cette histoire remettait en question la sécurité de ses citoyens. Elle avait œuvré si dur pour la paix. Son élève et ses amies avaient œuvrés si dur pour la paix. Elles méritaient mieux.
"Ayons pitié d'eux. Le destin décidera de leur avenir."
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Je vais faire des cauchemars maintenant D':
Ma prochaine traduction sera le résultat d'une collaboration avec deux traducteurs expérimentés (les mêmes qui ont traduit cette fiction : [lien] ). Nous travaillons en ce moment sur la célèbre fiction "Cheerilee's Garden" ( [lien] ).