Cette nuit j’étais très énervée, car Luna m’avait refusé ma quatrième sortie du mois pour une simple augmentation de la garde solaire cette semaine en raison de vols. J’avais l’impression qu’elle nous cachait de la propre civilisation équestre, comme si nous n’étions pas réellement de vrais gardes. Un secret un peu honteux. Je n’avais jamais eu l’occasion de me frotter à eux, c’était peut-être vrai après tout… enfin, surtout pour les licornes. J’aurais facilement tué les deux autres types.
Elle m'avait dit : « Jazz, arrête tes caprices ! Tu peux sûrement trouver de quoi t'occuper cette nuit sans forcément aller dehors. »
Je savais que j’allais encore passer mon temps à lire des romans à l'eau de rose. Ce genre de livre dont Opera et Luna se moquaient tant. J’en étais sûre, elles se moquaient aussi de moi ! Mais il fallait avouer que passer toutes nos nuits dans un château et dans une aile réservée, ce n’était pas toujours divertissant. On finissait par se croire en prison.
Nos sorties, c’était au final le seul truc qu’il nous restait pour nous sentir enfin un peu plus libres, et quatre par mois, ça ne faisait pas beaucoup de liberté. On détestait tous Funk, qui était le seul à pouvoir partir quand il le voulait et sans jamais devoir rendre de compte à Luna. Et parfois même quand il y avait encore plus de gardes solaires dans le ciel. Par moments, je me demandais si Luna ne faisait pas un peu de favoritisme. Et j'avoue que je n’étais pas la dernière à montrer un peu de jalousie envers Funk.
Par moments heureusement, il y avait d’autres sorties en cas de patrouille lunaire. La princesse nous demandait de surveiller les environs en prévision d’un vol, ou encore, car on avait signalé un incident. On avait un peu tous l’impression que c’était une idée de Luna pour nous faire passer pour une vraie garde lunaire. En tout cas, Blues adorait avoir l’impression de commander ce genre d’opération et même Funk semblait apprécier le rôle du second désobéissant. Je ne savais pas si c’était pour eux l’occasion de jouer à un jeu ensemble, ou si c’était vraiment pour se tirer dans les sabots.
Quoi qu’il en soit, cette soirée était l’occasion pour moi de m’adonner à un plaisir auquel j’adorais succomber. C’est pourquoi je m’empressai de repérer la trace de Disco pour le trouver plus facilement. Son odeur de vanille aidait beaucoup. Je le trouvai dans la salle de bains de Luna. Il avait l’habitude de prendre de longs bains. Étant donné qu’on était huit à se partager la grande baignoire de Luna, nous avions décidé de partager son temps en huit ordres de passage pour chacun. Disco était le premier cette fois, mais on fonctionnait en tournante chaque semaine.
Heureusement, j’arrivais à la fin de son bain, et il me sourit timidement quand je le croisai dans le couloir de sortie de la salle de bains. Des fois, avec sa robe blanche et sa crinière blonde, il faisait plus jument que moi, ça m’énervait !
Je lui fis le genre de regard que j’employais à chaque fois que je voulais qu’il vienne avec moi pour me rendre un petit service. Il n’eut pas l’air de refuser une seconde et étendit largement son sourire en hochant la tête, peut-être que lui aussi avait une bonne raison de vouloir succomber à notre caprice. Je me chargeai alors de trouver la trace de Punk, elle aussi ça n’était pas dur de la retrouver, avec son blouson qui puait la cigarette froide et la bière moisie. Elle était dans la bibliothèque, sûrement encore à observer Opera. J’étais sûre qu’elle craquait pour elle, même si elle ne voulait pas le dire, pas même à l’ex-musicienne. Et en effet, je trouvai la batpony au pelage gris clair et au blouson dans la bibliothèque en train de lire une BD pendant que Opera lisait encore l’œuvre d’un artiste que je n’avais jamais connu et qui avait révolutionné la vision de l’art musical… et dire qu’on se moquait de mes romans à l’eau de rose…
Je lui fis le même regard que j’avais adressé à Disco plus tôt. Elle jeta son livre à travers la bibliothèque non sans faire tiquer nerveusement Opera qui envoya une de ses chauves-souris apprivoisées pour ramasser la BD au sol. Punk me faisait toujours un peu sursauter dans ses réactions. Bon, il fallait aussi avouer qu’elle faisait une tête en plus que moi, ça avait de quoi m’intimider. La seule chose que je ne comprenais pas chez elle, c'était sa crinière d'un rose pétant qui ne s'accordait pas du tout avec elle, surtout quand on voyait son blouson en cuir avec ce drôle de symbole d'un fer en train de brûler.
Elle se mit alors à me suivre pendant qu’on allait chercher des vieilles couvertures sous le bureau de service de la bibliothèque. Les poneys avaient quelques difficultés à chauffer une si grande bibliothèque, alors durant l’hiver, une couverture était proposée aux usagés de la bibliothèque pour tenir plus d’une heure sur les bancs glacials. Heureusement qu’en tant que batpony, on n’avait plus tellement ce souci des températures froides.
Nous les amenâmes dans une vieille réserve entre deux étagères de livres et étendîmes les draps en les coinçant entre les bouquins en priant pour que notre cabane improvisée ne s’effondre pas. Nous avions aussi une pile de vieux coussins qui traînaient dans cette pièce, peut-être que quelqu’un avait amené ça pour faire des pauses en journée, nous ne pouvions que le remercier.
Disco revint accompagné de House, une batpony violette et ancienne artiste-peintre, qui transportait encore plusieurs coussins ainsi qu’une vieille lampe à huile tandis que lui avait un petit coffret à verrou. Nous plaçâmes les coussins dans le fond de notre tente improvisée et l'étalon blond alluma la lampe une fois que nous fûmes installés en cercle. Disco ouvrit alors sa boîte qui contenait une bouteille d’eau en verre, un vieux briquet à silex, des charbons ainsi qu’une pince, du tabac aromatisé, et un narguilé en partie rouillé par le temps.
Nous le regardions toutes les trois en silence pendant qu’il remplissait le narguilé, plaçait le tabac aromatisé et allumait le charbon. C’était toujours lui qui l’allumait. Nous n’en avions jamais fumé avant qu’il nous le propose. Moi qui pensais qu’il avait été éduqué comme une fille, avait fini par apprendre qu’il avait vécu comme un jeune qui se cherchait dans de nombreux domaines.
Il fut aussi le premier à tirer les bouffées de tabac, c’était son privilège étant donné que c’était lui qui avait allumé l'appareil. Nous échangions toujours quelques sourires en attendant, comme incapables de camoufler notre impatience. La tente improvisée ne tarda pas à se remplir de fumée. Ce qui ajoutait une ambiance un peu plus chaleureuse dans ce cocon.
J’étais la seconde. En fait, on avait toujours cet ordre, et étrangement, c’était exactement les mêmes que la première fois où on avait essayé, on ne change pas certaines habitudes. Je m’occupais d’aspirer la fumée avant de l’avaler pour la sentir descendre dans mes poumons. Je recrachai alors lentement en sentant l’arôme de la framboise.
Ce goût était encore un choix de Disco, oh bien sûr on avait tous fini par se fournir un tabac du goût que l’on préférait. Moi je préférais le goût pomme, tandis que Disco préférait la framboise… même dans les fruits il arrivait à faire plus jument que moi.
Une fois mon tour terminé, je fis passer la pipe à Punk qui n’en pouvait plus d’attendre. C’était encore quelque chose qu’on pouvait ressentir, la tête qui tournait, un étrange apaisement qui déchargeait les épaules. Elle ne pouvait plus fumer ses cigarettes à cause de son odorat qui rendait leur odeur insupportable à ses naseaux. Heureusement, le narguilé était mille fois plus appréciable.
Même si pourtant, certains arrivaient encore à se plaindre en venant juste pour nous déranger. Funk comme les autres trouvaient que l’odeur était toujours insupportable, mais j’étais sûre qu’il disait ça parce que Luna n’aimait pas que l’on fume.
Grunge quant à lui nous avait bien fait comprendre en se mettant à avoir des relents gastriques alors qu’on était à plus de vingt mètres de lui, qu’il n’appréciait pas du tout l’odeur. Opera elle, se plaignait que la fumée abîmait les livres, et ajoutait que ça ne faisait pas très distingué. Elle adressait toujours un regard étrange à House en disant cela, cette dernière lui répondait toujours d’un clin d’œil, c’était un truc de jument de la haute que je ne pouvais comprendre. Blues quant à lui n’allait jamais se mettre à désobéir à Luna.
Oh bien sûr, nous savions que Luna ne nous interdisait jamais rien et nous ne faisions de mal à personne au final. C’était juste un petit passe-temps que nous avions en commun. Les premières fois, nous faisions ça dans la chambre de Luna, mais n’approuvant pas ça, nous changeâmes pour notre caserne, s’attirant les reproches des autres. Une fois même, nous avions essayé sur le toit du château.
Nous continuâmes à nous amuser à voyager de place en place jusqu’à trouver cette vieille réserve que nous finîmes par investir en camp de poneys scouts. C’était l’idée de House. Cette petite tente nous offrait un cocon apaisant qu’aucun de nous ne voulait réellement avouer ressentir. On préférait juste dire que ça gardait la fumée à l'intérieur.
Quand ce fut le tour de House, elle s’amusa à former des ronds de fumées. Ça m’énervait parce que je ne savais pas en faire, mais cela nous faisait toujours rire quand elle réussissait enfin à en faire un après quinze essais ratés.
Quand ce fut à nouveau le tour de Disco, il se vantait souvent de savoir faire des H avec la fumée, mais disait que c’était grâce à ses dents légèrement décalées vers l’avant. Mais à chaque fois qu’il nous montrait comment il faisait, ça paraissait tout de suite plus technique.
Nous adorions passer des heures à fumer à en avoir la tête qui tourne. Des sensations que l’on pensait oubliées. Il fallait aussi penser à ne pas trop en abuser, je me souvenais encore de la fois où nous avions passé toute la nuit dans notre petit coin. Le Soleil nous avait surpris ce jour-là, et ce n’était pas les avertissements d’Opera qu’elle avait faits en quittant la bibliothèque qui nous firent comprendre que l’on avait veillé un peu trop tard. Au début, on était tous très inquiets, c’est pourquoi nous avions formé un mur avec les livres et les couvertures pour bloquer l’entrée de notre sanctuaire aux gardes et à la lumière du Soleil.
Luna nous avait hurlé dessus comme jamais auparavant. C’était étrange de la voir ainsi en colère, mais étant donné qu’elle avait été pointée du sabot pour être la responsable de la fermeture de la bibliothèque un samedi, je pouvais facilement la comprendre. Ce jour-là, deux gardes avaient été mis en faction devant la porte de la réserve, je me demandais s’ils savaient ce qu’ils étaient en train de garder. Après ça, elle nous avait confisqué notre narguilé pendant deux bonnes semaines, et Funk se faisait un plaisir de nous surveiller pour être sûr qu’on n’enfreignait pas l’interdit.
Nous passions d'agréables moments sous ces draps comme des enfants dans leur cachette secrète. J’adorais parler de ce que je ressentais en tant que batpony, ce nouveau corps arrivait toujours à me surprendre, et il fallait toujours que je donne mon avis. House, elle, préférait parler de peinture, et nous partageait son désir d’être celle qui dessinera notre prochain portrait de famille avec Luna. Chaque année, Luna faisait un portrait avec nous tous, au début, il n’y avait que Funk, Grunge et House. Et l’année suivante, une seconde peinture avait été faite avec Blues et Punk en plus. Un troisième cadre reposait sur son bureau où Opera avait été ajoutée. Je n’apparaissais sur aucun d’eux, ni Disco, et je dois dire que nous étions impatients de pouvoir enfin être sur l’une d’entre elles. Quoi qu’il en soit, nous voulions que tous soient présents sur la peinture, alors il était hors de question que House ne pose pas avec nous ! C’est pourquoi nous lui avions proposé de faire des peintures individuelles de chacun de nous… j’attendais de voir comment elle allait convaincre Funk.
Disco quant à lui, parlait de son papa qui était divorcé et qui tenait un bar dans Canterlot. Un bar que l’on aurait pu qualifier d’atypique étant donné qu’il dénotait fortement avec l’esthétique globale de la capitale. Nous n’avions pas le droit de parler du passé, Luna nous l’interdisait, mais je considérais que notre passé nous appartenait et qu’on pouvait encore en faire ce que bon nous semble.
Punk parlait très peu en réalité. Oh, elle arrivait parfois à nous sortir une mauvaise blague sur Funk, ou à nous dégoter le dernier ragot sur Grunge comme quoi il n’avait jamais récupéré l’entièreté de sa mémoire, mais elle restait très évasive la plupart du temps. Pourtant, je l’appréciais beaucoup dans ces moments-là, quand on voyait autre chose qu’une brute.
Nous reparlions encore de notre virée au Manefest qui s’était passé il y a une semaine de ça. Un grand festival qui se déroulait uniquement de nuit et qui regroupait bon nombre de musique rock et d’autres choses encore. En fait, nous y étions allés à la base tous les quatre pour trouver encore d’autres choses à fumer. Au final, c’était la seule chose qu’on pouvait encore bien ressentir étant donné que la musique nous vrillait les tympans à cause de notre ouïe fine.
Les regards que les poneys diurnes nous lançaient étaient très amusants, surtout quand certains voulaient se rapprocher pour nous observer de plus près. Disco s’était fait draguer par deux juments qui ne l’avaient pas lâché de la soirée, et Punk avait… cassé le nez à un étalon un peu trop insistant. C’était plutôt gentil de sa part étant donné ce qu’elle aurait pu lui faire. Le retour jusqu’au château avait été plus que laborieux et j’ai compté un nombre de sept toitures que nous avions abîmées à force d’avoir la tête qui tourne.
Encore une fois, Luna n’avait pas été très ravie en nous voyant arriver avec nos pupilles dilatées au maximum, même si ça avait fait excessivement rire Funk. En plus d’avoir trouvé un prétexte aussi idiot que : « Il y a trop de gardes solaires dans le ciel » pour m’interdire de sortir, elle avait aussi tenté de nous confisquer encore notre narguilé, mais nous avions rétorqué que ça n’avait aucun lien avec le festival. Par moments, Luna se comportait comme une mère autoritaire avec nous, et nous confisquait nos affaires, comme on prend son jeu à un enfant. Nous ne lui en voulions pas pour ça, elle tenait à nous, et elle nous le montrait de cette manière.
Je ne compte plus les nuits passées à rire et à discuter ensemble dans notre cocon. Par moments, nous nous laissions même aller en nous embrassant entre deux bouffées de tabac. Le désir était toujours en nous quand nous étions proches les uns des autres. Même si la plupart du temps, nous pouvions refouler ce désir… à quelques exceptions près, nous n’avions aucune envie de le repousser quand nous étions tous les quatre sous notre tente. Et plus d’une fois, l’une d’entre nous se jetait sur Disco quand ce n’était pas lui qui se pressait un peu plus contre House ou moi. Je crois qu’il avait peur de Punk, même si par moments, j’avais du mal à penser ça quand je les voyais se serrer plus qu’à l’accoutumée.
Nous avions déjà épuisé tout le tabac de notre narguilé, c’est pourquoi Disco s’occupa de la recharger pendant que nous nous mettions à glousser à cause de la fumée qui nous faisait tourner la tête. Je me penchai un peu plus sur Punk pendant que House en fit de même avec l’étalon blond. La lampe à huile qui nous procurait une légère lumière ambiante diffusait également une douce chaleur qui se mélangeait à la fumée pour ajouter encore au confort de notre cocon.
Ça me refaisait penser à des soirs quand j’étais encore pouliche. Construisant un fort avec de vieilles couvertures et des coussins, j’y passais toute la nuit à lire des livres ou à écouter de la musique. C’est pourquoi j’ai voulu chercher à ramener ces idées. Nous avions déjà passé des nuits à lire paisiblement dans notre sanctuaire, même si Funk venait par moments dans l’unique but de nous embêter, preuve que la fumée n’avait aucun effet sur lui.
C’était étrange, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’essayer d’attirer l’attention de Funk, en bien comme en mal. Je ne dis pas que j’avais un faible pour lui, mais il avait ce quelque chose qui me poussait toujours à vouloir en savoir davantage sur lui. Il me faisait peur par moments, mais je sais que j’ai déjà eu l’occasion de rire avec lui. Je garde toujours en souvenir un sourire qu’il m’avait fait lors d’une sortie, lorsque je ne maîtrisais pas encore bien mes ailes. Alors oui, il souriait pour se moquer, mais ça allait au-delà de ça, du moins, quand je l’avais regardé, ça avait une toute autre signification… Quoi qu’il en soit, tout le monde n’arrêtait pas de dire que je faisais fausse route et que je me berçais d’illusions sur Funk.
J’avais aussi essayé d’amener de la musique dans notre lieu de repos. Luna finit par apprendre que je lui avais volé son vieux phonographe, là encore, j’étais sûre que c’était encore un coup de Funk. Mais heureusement, elle ne m’avait pas trop fait la leçon cette fois-là, et m’a même acheté un autre phonographe que je pouvais utiliser comme bon me semble. J’étais tombée sur un autre problème parce que je n’avais aucun vinyle à faire tourner. Pour ne pas changer, c’est dans la chambre de Luna que je me suis servie. Aujourd’hui encore, elle ignore que je fais ça étant donné que je remets les disques à leur place le soir même. Quand il le voulait, un batpony pouvait être très discret. Malheureusement, Luna n’avait pas de choix très diversifiés : du classique pour la plupart, et quelques chanteurs dont je n’avais jamais entendu parler étant donné qu’ils remontaient à la naissance de ma grand-mère. Le seul disque récent qu’elle avait provenait d’un cadeau de Grunge. Radiomare, un groupe d’étalons plus dépressifs les uns que les autres. Je ne savais pas dire si c’était un choix personnel de Grunge ou si Luna était fan de ce groupe, mais en tout cas, il prenait moins la poussière que les autres, et je n’étais pas la seule à l’apprécier.
Je fermais les yeux pendant que Punk jouait avec l’une de mes oreilles. House avait reposé sa tête contre le ventre de Disco et continuait de discuter en observant le toit de fortune et en surveillant les bruits alentours pour prévenir de l’arrivée de Funk. Je ne pouvais pas comprendre ce qui le poussait à toujours vouloir venir nous déranger, par ennui, par jalousie, pour se moquer, ou tout simplement pour montrer qu’il obéissait à Luna. Toujours est-il qu’on devait se méfier du moindre bruit qui le trahirait.
Malheureusement, Funk était le premier des batponies, et donc, celui avec le plus de maîtrise, c’est pourquoi personne ne s’attendit à ce que le toit de notre tente improvisé s’effondre lorsqu’une masse tomba brusquement dessus. Je m’extirpai de sous les draps alors que j'avais encore la tête qui tourne quand les sabots de Funk apparurent juste devant moi.
« Alors les hippies, encore en train de s'envoyer en l'air ?
— Tu devrais essayer, Funk », rétorquai-je. « Je suis sûre que tu deviendras plus agréable comme ça.
— Hmm je préfère m'envoyer en l'air différemment », informa-t-il en me tendant un sabot pour m'aider à me relever. J'acceptai son aide, mais fut violemment tirée vers lui. « Luna te cherche, elle a l'air de vouloir parler de ta perm' de ce soir. Je te conseille de ne pas la faire attendre, comme à ton habitude. »
J’acquiesçai silencieusement, attendant qu'il me lâche, mais il continua de me dévisager un long moment, attendant que mon regard se dirige inconsciemment vers le sol. Il me lâcha enfin, non sans lâcher un gloussement en me tournant le dos.
« Tu aurais pu tout simplement demander mon grand », dit House en sortant à son tour des couvertures, accompagné de Disco.
« J'avais peur d'assister à une orgie…
— Ce n’est pas toi qui parlais de t'envoyer en l'air ? » intervint Punk.
« Pas avec des hippies ! » répondit Funk en quittant la réserve.
« Bon, je crois qu'on a fini pour ce soir. » C'était Disco qui avait dit ça pendant qu'il rangeait ses affaires et mit le charbon presque consumé dans une petite boîte métallique. Heureusement, rien n'avait brûlé.
« C'est dommage, on commençait seulement à se détendre », râla House en l'aidant à ranger ses affaires.
Je souris en l'entendant se plaindre, elle n'était pas ainsi d'habitude. Même Punk était en train de ranger soigneusement les couvertures et les livres. C'était notre sanctuaire, notre coin de paix. On pouvait se comporter différemment ici et nous ouvrir plus facilement aux autres sans avoir peur. On avait créé cette tente comme pour nous couvrir de la réalité extérieure, nous enfermant dans notre cocon chaleureux. C'était notre instant gamin, quand construire une cabane avec des draps semblait devenir tout un art pour lequel nous cherchions toujours à nous améliorer.
Nous redevenions qui nous étions sous ces couvertures, à nos périodes les plus heureuses, où seuls nos meilleurs souvenirs nous revenaient en tête… c'était interdit, c'était des rêves d'enfants.
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Réjouis-toi, des fictions dans la suite de Lunar Obsession, il va y en avoir plusieurs qui vont arriver. Celle-ci vont même t'aider à introduire les différents personnages de cet univers et ainsi t'aider à découvrir leur différente personnalité.
Je te remercie énormément pour ce commentaire qui prouve la principale difficulté de la fic qui est de placé tout ces personnages. En tout, il y a huit batponies, et tous doivent avoir un minimum d'approfondissement pour que les gens les reconnaissent et finisse par s'attacher à l'un d'entre eux.
Merci encore de ton retour ;)