-Les glyphes sont finis !
-Ok de mon côté je termine les cercles.
J'ouvre les yeux, je suis allongé sur le côté, ma joue touche un sol de terre recouvert de feuilles mortes. Je tente de bouger mes mains mais je les sens ligotées dans mon dos. Il fait sombre, mes yeux tentent de voir qui a parlé. Je finis par distinguer deux formes sombres s'affairer à quelques mètres de moi. L'un d'eux s'approche et se penche pour me regarder dans les yeux. C'est un homme aux yeux brun foncé enfoncés dans leurs orbites, un visage carré ne présentant presque aucune courbe et au crâne rasé.
-Tiens, dit-il, il semblerait que le sacrifice soit réveillé.
Sacrifice ? Mes yeux s'agrandissent à ce mot. Sacrifice ? Pourquoi ? Comment je suis arrivé là ? Allez Diane, réfléchis ! J'étais en train de rentrer du cinéma. J'étais pas loin de la résidence universitaire. Quoi d'autre encore... Une voiture s'est arrêtée à côté de moi, j'y faisais pas attention, quelqu'un en est sorti, m'a attrapée et entraînée dans la voiture, et avant que je n'aie le temps de réagir, j'ai reçu un coup sur la tête et je me suis évanouie.
Donc je me retrouve là, à terre, ligotée et prête à être soi-disant sacrifiée. Ma vue s'habitue un peu à l'obscurité et je distingue des arbres autour de nous, on doit être dans une sorte de clairière. Au sol je distingue plus ou moins un cercle rempli de symboles inconnus. Au centre était attachée une jeune femme, elle était allongée sur le dos, nue et couverte de glyphes étranges.
-D'après le Necroponycon, dit le chauve, l'hôte doit être réveillé pour que le rituel fonctionne.
Il tient un livre d'apparence un peu bizarre, il ressemble à un vieux grimoire mais avec d'étranges symboles dessus. J'arrive à distinguer ce qui ressemble à un soleil et à une lune.
L'autre homme, plus petit que le chauve, a des cheveux bruns courts et des yeux cachés par des petites lunettes rondes. Il s'accroupit à côté de la femme attachée au sol et lui met des petites gifles sur la joue pour la réveiller. Le moment où elle ouvre les yeux, l'homme sort rapidement du cercle dans lequel ils se trouvent. Quant au chauve, il commence à psalmodier ce qui ressemble à une incantation :
-Dea tantibus expergiscimini.
-Qu'est-ce qu'il se passe ? demande alors la femme, pas tout à fait réveillée.
-Dea tantibus expergiscimini, reprend le binoclard.
-Je suis où ? tente la femme qui commence à paniquer.
Rien n'y fait, les deux hommes continuent de psalmodier la même phrase encore et toujours. La femme commence à paniquer, à hurler. Pourquoi est-ce que je me sens si calme ? Est-ce une sorte de curiosité morbide pour ce qui est sur le point de se produire ?
Soudain, une petite boule de fumée de couleur bleu foncé apparaît juste au-dessus de la femme, bien au centre du cercle. La boule grossit jusqu'à faire la taille d'un ballon de basket. Les cris de la femme redoublent quand cette fumée commence à s'abaisser vers son corps. Elle redouble d'efforts pour se débattre avec les liens qui la clouent au sol. Malgré tout, la sphère entre en contact avec son corps et finit par être comme absorbée.
La femme ne bouge plus et ne crie plus, ne comprenant pas ce qu'il vient d'arriver. Soudain, un craquement retentit et les hurlements reprennent. Je commence moi aussi à hurler en voyant que le craquement venait de sa main : elle avait pris une forme plus grande et des poils poussaient dessus pour former une fourrure bleu nuit. Un autre craquement d'os retentit, suivit d'un atroce cri de douleur. Je vois son bras s'allonger, gagner un peu en muscle tout en gardant une forme féminine. Je vois ses chevilles se briser, ses pieds s'allonger, les orteils fusionnant entre eux pour former une sorte de sabot. Son corps grandit, je vois ses abdominaux gonfler légèrement, sa poitrine grossit un peu.
À ce moment, je panique, je me débats frénétiquement avec mes liens. Les deux hommes continuent de psalmodier, on les croirait en transe, rendant la scène encore plus terrifiante.
Les hurlements de la femme se changent en une sorte de grognement rauque. Son visage s'étire en une sorte de museau, je distingue ses dents devenir des crocs, ses cheveux s'allongent, deviennent une matière éthérée ressemblant à un morceau de ciel étoilé. Dans un nouvel hurlement plus grave et profond, une longue corne transperce sont front. Je remarque aussi qu'une queue de la même matière que ses cheveux est apparue entre ses jambes. Et comme pour faire un grand final, deux ailes gigantesques surgissent de son dos pour s'ouvrir à ses côtés. Elles sont couvertes de plumes sombres et ont au moins une envergure de deux mètres.
Les deux hommes arrêtent de psalmodier et un instant de flottement survient. Le calme soudain est tellement surréaliste, je vois la créature qu'est devenue la femme haleter, la transformation a dû être extrêmement douloureuse. Elle ouvre les yeux, des yeux bleu-vert aux pupilles fendues comme celles d'un chat, et se lève lentement et difficilement. Les deux hommes accourent presque devant elle, le chauve lui dit :
-Bienvenue à toi, Cauchemar des mondes, maîtresse de la nuit éternelle.
-Que fais-je ici ? demanda-t-elle brusquement.
-Nous t'avons invoquée, continue le chauve dans un ton pompeux à souhait, pour que tu répandes ta nuit éternelle sur le monde et que tu règnes sur ce monde à nos côtés.
Il y a un silence, dans l'obscurité, je vois la créature froncer le regard et quelque peu serrer les poings.
-C'est donc cela... murmure-t-elle, vous comptez sur moi pour vous donner le contrôle de tout un monde. Vous voulez juste vous servir de moi. Vous n'avez rien à faire de la nuit.
-Ce n'est pas... tente de protester le binoclard.
-SILENCE !
Ce hurlement de banshee tétanise les deux hommes, je vois une intense fureur briller dans ses yeux. Elle tourne la tête et me désigne de la main.
-Et cette fille, que comptiez-vous en faire ?
-Ju-juste, bafouilla le chauve, un sacrifice en votre honneur.
-Et vous croyez, hurla-t-elle de nouveau, que je vais la tuer ? Là ? Comme ça ? Vous me prenez pour un monstre avide de sang ?! Ici les monstres, c'est vous ! Misérables imbéciles que vous êtes ! Et si je dois tuer quelqu'un cette nuit, ce sera vous deux !
Les deux hommes commencent à reculer de peur. Il n'ont pas le temps de faire plus qu'il sont soulevés en l'air dans une aura bleu nuit. La créature s'approche d'eux lentement. Elle pose ses mains sur les joues du binoclard et, d'un mouvement brusque, lui tord le cou. J'entends nettement la nuque craquer. Le corps de l'homme tombe au sol comme une poupée de chiffon. J'ai envie de fermer les yeux, mais je suis trop choquée pour ne serait-ce que respirer. L'homme encore vivant panique, implore la pitié de l'être devant lui.
CRAC
Le corps sans vie tombe au sol, un silence de mort s'installe, lourd, pesant. J'entends la créature respirer lourdement. Elle semble remarquer quelque chose au sol et se penche pour ramasser ce qu'elle a vu. C'est le livre que l'homme avait. Il est ouvert à une page qu'elle lit.
-Le Cauchemar, c'est ainsi qu'ils m'appellent ? Ne suis-je que ça à leurs yeux ? Un monstre ?
Elle hurle de plus en plus, la rage est tellement forte que je pourrais la voir d'échapper de son corps. Je recommence à paniquer, et si moi aussi, elle me tuait ? Je retente de me défaire de mes liens, sans succès une fois de plus. Elle arrache la page qu'elle lisait avant de la faire brûler en émettant une aura avec sa corne. Je n'arrive pas à me défaire, des larmes me viennent au yeux, je commence à pleurer, je vais mourir tuée par cette créature. Je ferme les yeux dans l'attente de la mort.
***
Je secoue la main pour me débarrasser des cendre de la page et considère les deux cadavres à mes sabots. Ces deux imbéciles n'ont eu que ce qu'ils méritaient. Soudain, j'entends des pleurs derrière moi. La fille. Est-ce moi qui cause ces pleurs ? L'aurais-je terrorisée à ce point ? Je l'avais complètement oubliée, trop prise dans ma colère.
Je décide de la rassurer. Je ne suis pas un monstre, je ne tue que ceux qui se dressent contre ma nuit. Je la soulève avec ma magie, elle garde encore ses yeux fermés, je défais ses liens à la main. Elle ouvre les yeux de surprise pour me voir devant elle, un sourire qui se veut rassurant. Elle referme les yeux et continue de pleurer. Mince ! Je sais que je n'ai pas l'apparence de Celestia mais quand même ! Je ne peux pas non plus être un changelin ! Je ravale ma frustration et fais ce que je pense être la meilleur chose à faire : je la prends dans mes bras. Je me rappelle avoir vu des souvenirs d'enfance de Luna quand je la possédais. Quand elle était enfant, elle faisait des cauchemars, et Celestia accourait pour la rassurer. Je tente d'en faire autant. Je la sens se calmer lentement. Je lui murmure doucement dans l'oreille :
-N'aie plus peur, je ne te veux aucun mal.
Elle pleure encore quelques minutes avant de s’arrêter doucement. Son cauchemar vient de se terminer.
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Peut-être qu'un chapitre 2 serait le bienvenu ?
Bref, toujours même problème, on a aucune empathie pour les personnages, on décrit ce qui se passe sans qu'on en ressente l'impact... c'est presque lassant de voir toujours les mêmes problèmes se répéter. A ceci près que je vois pas trop quelle était l'idée ici ; du coup je peux même pas dire que l'idée était bonne, le but du texte me reste assez flou.