Les créations et histoires appartiennent à leurs auteurs respectifs, toute reproduction et/ou diffusion sans l'accord explicite de MLPFictions ou de l'auteur est interdite. Ce site n'est ni affilié à Hasbro ni à ses marques déposées. Les images sont la propriété exclusive d'Hasbro "©2017 Hasbro. Tous droits réservés." ©2017 MLPFictions, version 1.2.7. Création et code par Shining Paradox, maintien par Sevenn.
Pour donner votre avis, connectez-vous ou inscrivez-vous.
La saynète s’intégrerait parfaitement, mutas mutandis, dans un des épisodes du Roman de Renard, par exemple (n’en déplaise au goupil récemment arrivé ici, dont il sera question plus loin).
Les anglo-saxons jugeraient certainement qu'il s’agit là d’une « story of farts » ; toutefois – malgré les nombreux ayatollahs de l’Entente cordiale –, le français que je suis pencherait plutôt pour « une histoire sans fard ». Autrement dit, un nouvel avatar de l’éternelle empoignade entre Dupond et Dupont.
Au-delà du texte, cela pose d’ailleurs la question de l’approche, par le fandom, de la « biologie » des poneys. Bien entendu, les « clops » – qui ne sont, soit dit en passant, qu’un pis-aller frustrant dans le domaine de la satisfaction des bas besoins du lecteur égrillard et hippophile (pour ceux-là, une nuit à l’écurie est beaucoup plus satisfaisante, croyez-en ma longue expérience) – mettent l’accent sur un aspect particulier et, au choix, érectile ou sirupeux, mais ignorent souvent ce qui va avec. Or, il appert que la dimension épique ne peut que souffrir des vicissitudes du quotidien : « Match nul !, gronda Tirek, haletant, l‘œil mauvais. — Euh…, répliqua Twilight avec un sourire gêné, excusez-moi, mais je crois que je vais devoir interrompre un instant notre combat homérique pour une petite pause pipi. — Je vous en prie, approuva son adversaire, soudain radouci, après tout, les spectateurs peuvent attendre. Allez-vous soulager à l’abri du regard lubrique des animateurs derrière les débris de cette colline que vous venez de détruire il y a quelques instants. Nous recommencerons à nous étriper après ce temps mort, si vous le voulez bien. »
Un exemple frappant est celui de la pénultième fiction publiée (« Caudectomie »), où les souffrances physiologiques de la pauvre Apple Bloom sont pourtant décrites avec force détails (quoique les incises vétérinaires me laissent un peu songeur quant à leur exactitude anatomique) ; toutefois, l'auteur – latinisant, si l’on en croît son pseudonyme – passe sous silence l’état de la vessie de l’héroïne – bien malgré elle – du récit. Notez, au passage, que je ne critique qu’à demi-mots les écrits du renard : il se pourrait qu’il soit syndiqué. Ceci dit, je comprends le désarroi de l’auteur face à la tâche, ardue, de décrire la nécessité impérieuse en laquelle la petite jument se trouverait d’évacuer le trop plein de liquide accumulé, dans une position réellement inconfortable ; j’avoue moi-même ne m’être jamais livré à un tel exercice d’acrobatie urique, je ne peux donc même pas en imaginer le déroulement – piteux, sans doute. [On dit cependant que les Australiens, Néozélandais et -calédoniens, en raison de leur position excentrée sur le Globe, s’y voient contraints quotidiennement.]
Quant à aller jusqu’à suggérer que les alicornes, sorte de déesses intemporelles et, quelque part, incorporelles, puissent éliminer naturellement les restes putrides et pestilentiels de leur gourmandise, que l’on sait par ailleurs insatiable, cela touche au blasphème. Oh, ma Célestia ! Laissons plutôt croire qu’une magie opportune et providentielle détruit « in intestino » le chyme alimentaire de nos divinités, et que le mot « toilettes » ne désigne, dans le château princier, que la réitération quotidienne des ablutions matinales. En somme, on se retrouve ici dans l’allégorie éternelle d’une « ponnité » qui aimerait bien, parfois, pouvoir s’élever au-dessus des contingences les plus ordinaires.
Or donc, pour résumer, Hamlet avait raison : crottin ou pas crottin, telle est la question.
Mais pour en revenir au texte, du moins au fond (fondements ?), je regrette la fin édulcorée : j’aurais souhaité que l’infâme délinquant ne crevât pas la gueule ouverte, mais la bouche pleine. Et tant pis pour ceux qui seront choqués par mes penchants coprophages.
J’abandonne d’ailleurs momentanément ma casquette de commentateur scatologique pour chausser celle, ô combien moins confortable, de scientifique pinailleur. Il me semble fort imprudent d’allumer un bûcher dans une atmosphère sursaturée de pets qui, nul besoin d’avoir suivi des cours avancés de chimie, comme nos chers taupins, pour le savoir, contiennent principalement du méthane, une substance hautement inflammable, mais cependant inodore. (Je rejoins par ailleurs, en ce jour d’élection, la préoccupation de nos amis écologistes : une telle sentence est forcément nocive pour l’environnement, vue la quantité de gaz à effet de serre émise par chacune des souveraines.) Substance à laquelle se rajoutent différents composés puants, principalement soufrés (thiols), ainsi que de l’hydrogène sulfuré – eux aussi assez combustibles. (On supposera donc ici que nos princesses ont consommé maints mets généreusement accompagnés d'ail et d’oignon, deux plantes riches en soufre.) Ardre un poney dans ces conditions revient donc, peu ou prou, à vouloir rôtir un gigot, sachant que le robinet du four à gaz a été ouvert il y a une demi-heure et que la porte n'en était pas close. Le résultat risque de sentir le roussi, et pas seulement pour le condamné.
Quant à la forme, mis à part quelques traces insignifiantes de coquilles çà et là, je n’en dirai davantage.
Sur ces bonnes paroles, mon temps de parole étant épuisé, je vous rends fort volontiers l’antenne : à vous les studios, à vous Cognac-Jay.
Beau travail.