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Je suis mauvais. Aller aux commentaires
19 janvier 2016

Bonjour à tous, amis poneys ou races inférieures (n'est-ce pas) ? Après avoir lu l'article de BroNie sur pourquoi Starlight Glimmer envoie du pâté, j'ai eu envie de revoir les deux premiers épisodes de la saison 5. Et nom de Zeus, c'est vrai qu'ils étaient bons.

 

Après visionnage, j'ai un peu réfléchi au concept des qualités et défauts moraux. Ne me demandez pas comment j'en suis arrivé là, je ne le sais pas moi-même, ma tête étant un joyeux bordel de jour comme de nuit. Toujours est-il qu'après moults réflexions, je suis arrivé à cette phrase, à ce slogan pour me définir, moi et beaucoup d'autres : je suis mauvais.

 

Pour commencer, je tiens à préciser que cet axiome n'en est pas un : je l'ai utilisé comme titre parce qu'il me correspond (enfin, mon complexe d'infériorité me dit qu'il me correspond) et parce que c'est vendeur. Le fait est que l'origine du bien n'est pas unique, contrairement à ce que le titre laisse penser.

 

Car c'est bien de ça dont il va s'agir : l'origine du bien. D'où vient-il ? Est-il un immigré ? Doit-il retourner dans son pays ? Jean-Marie Le Pen le veut-il loin de la Grande et Belle France (Frankreich dans la langue de Goethe) ? Tant de questions auxquels je vais tenter de répondre dans cet article.

 

 

 

Déjà, le bien, qu'est-ce que c'est ? J'entends par là, qu'est ce que moi, insignifiant brony, désigne par bien ? Le bien dont je parle en ce moment est tout ce que l'imaginaire collectif actuel considère comme une qualité morale. C'est à dire la générosité, la gentillesse, l'honnêteté et tout un tas de valeurs bien connues des bronies. Ce que je désignerai par le mal suivra la même logique. Cela étant dit, attaquons-nous au problème.

 

Le bien est une création sociétale, administré dès l'enfance dans les individus pour les adapter à la vie en communauté. L'être humain étant un animal sociable, cela est donc dans la plupart des cas un bienfait. Le bien permet de nouer des relations, pour devenir plus fort en appartenant à des groupes. Le revers de la médaille étant que ce bien entraîne une bonne conscience qu'il est douloureux de froisser.

 

Ca, c'est l'idée de départ. Le fait est que le contrecoup du bien est très dur à supporter, et que notre désir de survie (incitant à l'égoïsme et au nombrilisme) couplé au pessimisme apporté par les medias et la société actuelle en général (entraînant découragement et sentiment d'impuissance) nous incitent souvent à réserver le bien à nos proches, voire à l'enterrer au fond de notre coeur. Au final, ce qui devait rapprocher tout les peuples a fini par les diviser en petits groupes de proches. Et ceux qui n'ont pas de groupes finissent dans une tente Quechua, au bord du canal St-Martin.

 

Donc, les seules personnes réellement bonnes sur cette terre sont soit ceux dont le désir de survie est effacé par le formatage sociétal pour le bien, soit ceux qui sont totalement coupés du monde et de ses malheurs. En gros, des moutons lobotomisés ou des ermites. Tu m'étonnes que ce monde soit pourri.

 

 

 

Voilà pour la deuxième origine du bien : le formatage de la société pour nous faire vivre en communauté. Mais alors, me demandez-vous, quel est la première ? Quel est le sens de cet axiome tellement tordu que tu le comprends à peine ?

 

L'autre raison du bien, c'est le mal. Ca a la classe comme phrase, je sais. Comment ca, je me vante ? Ouais, exactement. Plus sérieusement, je vais expliquer par des exemples. A noter que cela ne marche qu'à l'échelle des individus et n'est pas une règle absolue. L'intérêt de cette réponse sera expliqué à la fin de cet article.

 

Pour commencer, la générosité peut provenir de l'orgueil. Regardez la chanson Generosity, de Rarity. Elle dit très clairement qu'elle veut que les autres voient combien elle est généreuse (je cite : "Generosity, je suis ici pour montrer tout ce que je peux donner"). Admirez-moi, voyez comme je suis un poney merveilleux ! Non de Zeux, je ne supporte pas ce genre de personne. Passons au suivant avant que je devienne violent.

 

La gentillesse, tout comme l'honnêteté, vient de la faiblesse. Fluttershy est trop fragile pour être méchante : dans l'épisode Putting your hoof down, elle fait du mal à ses amies mais est trop faible pour en supporter la culpabilité. D'ailleurs, il est à préciser qu'elle connait sa faiblesse et qu'elle vit bien avec. Belle leçon de vie, et je le pense vraiment. C'est le même constat pour l'honnêteté, qui est plus l'incapacité de mentir que l'obligation de dire la vérité.

 

Je ne pourrais pas trouver de défaut lié à la loyauté ou au sens de l'humour sans être de mauvaise foi ou en partant trop loin. Je pourrais dire que la loyauté vient d'un manque d'identité propre, et donc de faiblesse, et que le sens de l'humour vient d'un besoin de reconnaissance ou un truc du genre, mais je ne suis pas Freud. Néanmoins, vous avez compris ce que je voulais dire par "la bien vient du mal". Enfin, j'espère que vous avez compris.

 

 

 

C'est bien gentil, tout ça, mais pourquoi est-ce que je dis que je suis mauvais ? J'ai bien expliqué que les qualités pouvaient venir de défauts, mais il est plus probable et plus justifiable de penser les qualités viennent du formatage sociétal. A cela, je réponds que peu importe la vérité, ce qui compte est ce que je peux retirer de la réponse que j'ai choisi. Le fait de me considérer comme mauvais me permet de garder les pieds sur terre : je ne suis pas un héros rempli de qualités. Je suis une sombre merde remplie de défauts et conditionnée par la société pour être à peu près civilisée. Peut-être que la réalité est toute autre, mais je ne veux pas le savoir. Je préfère conserver un semblant de modestie (et mon complexe d'infériorité, mais chuuuuut) que de connaître la vérité.

 

Voilà. Je suis mauvais. Surtout à l'écriture d'article mais bon, j'avais envie de partager ce raisonnement.

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jojo
jojo : #33213
J'ai pas tous compris mais j'adore c'est trop Jojo !!!!! ^^
Il y a 2 ans · Répondre
Sonatwilipie
Sonatwilipie : #33212
ArthyBrony20 janvier 2016 - #33209
Es-ce normal si je n'ai rien ?ompris ???
Non je te rassure, moi non plus
Il y a 2 ans · Répondre
ArthyBrony
ArthyBrony : #33209
Es-ce normal si je n'ai rien ?ompris ???
Il y a 2 ans · Répondre
Vuld
Vuld : #33208
Et après les gens se demandent à quoi sert la philosophie...

"Le bien est une création sociétale"
C'est l'une des deux possibilités. La morale peut être acquise -- construction sociétale -- ou innée. Oui je rappelle qu'il y a des croyants dans la salle, ou simplement d'autres qui se demandent s'il y a un dénominateur commun dans la nature de "choses à ne pas faire".
Mais ce n'est pas le seul problème.

Quand il y a une avalanche, est-ce que la montagne est mauvaise ? Non, les rochers (ou la neige) qui ont dévalé la pente ne savaient même pas qu'il y avait des gens (ou des maisons) sur le passage. Ce sont purement des causes mécaniques, on est dans un cas "amoral".
Mais ces causes mécaniques s'étendent loin. Si loin que, si tu as la vision d'un univers déterministe, où le concept même de libre arbitre est absurde parce que tout est purement mu par des causes à effets -- tout est "écrit" dès le départ -- alors tes activités d'humain ne sont que des avalanches, tu es une pierre qui dévale des pentes. C'est pas ta faute si tu aides ton voisin, tu es une "construction blablabla".
Et ça c'est grave parce que ça signifie qu'il n'y a plus de justice. La justice n'est elle-même plus qu'une avalanche, la personne commettra un crime parce qu'elle est "programmée" pour le faire et baste. Tu n'es juste plus responsable de tes actes -- et la responsabilité est la raison pour laquelle en général on ne peut pas emprisonner des mineurs.

Donc on doit déjà déterminer si la morale est innée ou acquise, si le monde est déterministe ou autorise le libre-arbitre...
Quoi d'autre...

Ben égoïsme vs altruisme.
Et là ce n'est pas pour revenir à l'article de BroNie, c'est simplement pour évoquer le contrat de Rousseau. Dans le contrat de Rousseau, le droit fondamental de l'individu est celui de la survie. L'instinct de survie est un droit donné à l'être vivant par la nature. Et c'est le fondement de l'égoïsme : c'est penser d'abord à soi.
Dans le contrat de Rousseau, tu abandonnes une partie de ce droit au profit des autres. Mais tu le fais parce que ça t'avantage (égoïsme) : la communauté est plus forte que la somme de ses individus, etc. Autrement dit l'altruisme est fondé sur l'égoïsme, repose sur l'égoïsme. Et les scientifiques (même si je suis sceptique) étudient "l'éthique naturelle", autrement dit l'altruisme chez les animaux, en proposant que c'est un produit de l'évolution, de la sélection naturelle où les communautés faisant preuve d'altruisme ont de meilleures chances de survie.
Après ça tient un peu de la loterie -- genre se sacrifier pour la nation -- mais c'est l'idée.
Et du coup opposer égoïsme et altruisme est quelque peu absurde.

Aussi, il y a la question cognitive.
Le cerveau humain n'a pas été conçu pour gérer les "grands chiffres". On arrive à les calculer, mais on n'arrive pas à les comprendre. Essaie de visualiser un milliard de kilomètres. Maintenant essaie de te représenter soixante millions d'humains. Quand dans Bronify j'écris qu'un demi-milliard d'humains sont morts (beaucoup plus en fait), comment ? Comment tu peux seulement te représenter un seizième de l'humanité balayée ?
Comment tu te représentes un PIB mondial de $77'000'000'000'000 ?
Parce qu'on n'est pas vraiment capables de gérer les choses à de telles échelles, on ne gère que ce qu'on comprend. Et c'est pour ça que, cognitivement, on ne se préoccupe pas de la planète entière, seulement de la partie qu'on "comprend". La partie qui nous est concrète, qui fait sens pour nous. Qu'on peut maîtriser. Et ceux qui ont fait de l'humanitaire semble dire que c'est le cas : il est beaucoup plus efficace de se concentrer sur une seule personne, ou sur un petit groupe, que de créer des initiatives sur, mettons, un village entier. Plus l'échelle est grande, plus il y a de chances de faire des erreurs, de mal gérer.
Ce n'est pas une raison pour abandonner toute forme de gouvernement, hein, même si ça explique pas mal de hoquets politiques (genre politiciens déconnectés). Mais chaque individu sera cognitivement poussé à restreindre son champ d'action. Et à concentrer son énergie sur les gens qui lui sont le plus concrets.

Ce ne sont pas là les seules considérations à prendre en compte, et la question de la confiance -- que tu abordes -- est importante aussi. Si tu as l'impression que le monde veut t'enfumer, tu sera enclin à enfumer le monde. Tu n'as plus confiance en les autres, du coup c'est chacun pour soi et ça nous donne la génération qui veut son "gouvernement à la carte" (refus de payer pour les autres).
Mais je voulais juste donner un aperçu de la complexité de ce que tu abordes, et à quel point nos textes sont des "cafés du commerce" sur le sujet.

Et non. Faire de son mieux pour s'améliorer ne signifie rien. Simple expérience de pensée : tu es dans une ville de cannibales. Tout le monde sauf toi est persuadé que le cannibalisme est bien. Tu en es conscient et tu as envie de te mettre au cannibalisme pour t'améliorer.
Est-ce que ça fait de toi une personne meilleure ? Si le "bien" n'est qu'une construction sociétale (arbitraire), eh, sûr. Et ça donne des situations où tu passes quinze ans en prison pour découvrir à ta sortie que ce que tu avais fait au départ n'est plus un crime (cas des goulags en URSS, cas de la guerre contre la drogue en Amérique).

Au final, et pour au moins approximer ce que peut être la morale, je me rabattrai sur ce que je connais.
Le langage.
Le langage est une construction de la société. Mais c'est un peu plus complexe que ça. Au niveau de l'individu, le langage est complètement arbitraire : on peut décider d'attribuer n'importe quel sens à n'importe quel mot. Mais pour pouvoir utiliser ce langage avec d'autres, il faut se mettre (plus ou moins) d'accord sur ces sens, et donc plus la communauté est grande, plus le langage est déterminé, "figé".
Il ne peut jamais l'être complètement, il évolue avec les échanges -- langage vivant -- et à partir d'une certaine échelle il a tendance à se diviser -- entre communautés, ce sont les dialectes (accent différent, mots différents, structures, etc...), des variations d'un même langage commun.
Remplace "langage" par "morale", "sens" par "bien/mal" et "mot" par "situation".
Rajoute à ça qu'on n'est pas conscients de renégocier constamment le langage, qu'on a toute une tradition sur plusieurs millénaires (ou plus) souvent importée d'autres pays et qui a pu évoluer au gré des circonstances (type des nasales durant le Moyen-Âge, dû -- supposément -- à la malnutrition). On obtient un objet très complexe, mi-inné mi-acquis, forgé autant par notre arbitraire que par les nécessités du monde.

Et une dernière chose pour la route.
Je suis obligé de la préciser parce que c'est pour moi fondamental pour comprendre comment on fonctionne. FimFlamFilosophy (youtuber) se contenterait de dire qu'on a d'abord des émotions, et qu'on ne raisonne que dans un second temps.
Mais pour les neurologues, on observe que le cerveau agit, puis que le cerveau interprète ce qu'il a fait. Autrement dit on se regarde faire des trucs et on part du principe qu'on a voulu le faire, on se justifie après-coup. Ça les chercheurs ont apparemment pu l'observer.
D'où spéculation : qu'est-ce que tu considères "bien", dans ces conditions ? En oubliant la société ? Est "bien" ce que tu voulais faire. S'il y a quelque chose que tu fais, que tu n'arrives pas à justifier... tu auras l'impression d'une perte de contrôle, ou d'identité, un "bug", et tu trouveras ça mal.
C'est une des nombreuses possibles interprétations.

Le plus important pour nos textes est que celui-ci choisit qui est gentil ou méchant. Et narration à part, l'antagoniste est toujours le gentil, parce que c'est celui dont le lecteur sera le plus proche, auquel il s'identifiera le plus.
Le texte a toujours un parti-pris, et c'est à la narration, si elle veut faire de l'éthique, de désamorcer ça.
Mais pour ça il faudrait que je trouve enfin une manière convaincante d'aborder le sujet épineux du narrateur et de son "fonctionnement".
Il y a 2 ans · Répondre
Blaxbones
Blaxbones : #33207
Je trouve vraiment intéressant ce dont tu parle: une qualité cache souvent, ou est souvent le masque d'un défaut.

Après bien ou mal, ce ne sont que des notions définies par la société ou comme tu le dis, par le formatage sociétal. C'est comme la religion ( quoi? non il va pas parler de ça quand même! ), aucune croyance ne va inculquer le fait de faire du "mal" à son prochain.
Il y a une raison simple, si le fait de blesser quelqu'un est considéré comme bien, tout le monde le fera sans regret, et ce n'est pas vraiment ce que les dirigeants souhaitent. Donc les notions de bien et de mal ne sont là que pour préserver notre société le plus possible. ça fait donc partie de l'éducation lors de notre enfance: une des raisons pourquoi les marmots sont horriblement énervant.
C'est très concis et mal expliqué, mais bon, j'ai pas forcément envie de ressortir mes cours de philosophie pour argumenter sur une chose que je pense pas mal de monde connaissent déjà.

@Acylius je pensais exactement la même chose, dire qu'on est mauvais et ne rien y changer (au moins essayer bordel!) c'est plus que baisser les bras, c'est de l'hypocrisie (de la lâcheté, de la paresse... on peut partir loin).
Modifié · Il y a 2 ans · Répondre
Acylius
Acylius : #33202
Être une bonne personne, c'est non seulement admettre ses défauts mais aussi et surtout faire de son mieux pour s'améliorer. Reconnaître qu'on est mauvais sans rien faire pour y remédier n'est qu'une solution de facilité.
Il y a 2 ans · Répondre

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