Saison 7 - Épisode 14 : "Fame and Misfortune"

Hi'.

Épisode 14 : "Fame and Misfortune"

J'étais en train de vérifier l'internet une dernière fois avant d'aller dormir quand j'ai découvert que yup, il y avait eu un nouvel épisode aujourd'hui. Donc bon, j'ignore la fatigue et je regarde le truc. Et j'en suis ressorti en ayant beaucoup ri, et en étant beaucoup déçu, mais en ayant beaucoup ri, et bref je suis tellement entre deux chaises que cet avis va être très long.

Ouais ça va être un petit pavé.

1. La première phrase

Pour ceux qui ne savent pas, j'ai une obsession sur la première phrase. Elle est censée contenir tout le texte. Dans le cas d'un épisode d'FiM, cela correspond au pré-générique, la séquence qui précède le lalala que la majorité d'entre vous barbares passent sans vergogne. Dans les saisons 1-2, le pré-générique était impeccable pour poser le problème en filigrane en une minute ou moins.

Et cet épisode suit cette tradition. Bon on a les petites qui font lol avec les glaces, et qui reviennent plusieurs fois dans l'épisode toussa ranafoutre, à ce stade de l'histoire (et de l'épisode) ça ne nous dit rien, c'est juste Twilight qui fait de trucs de... princesse, je suppose. J'y reviendrai. Mais ensuite elle sort le vieuboukin et tu te dis que le fait qu'il soit vieux c'est juste une blague visuelle ?

Nope. Le fait que le bouquin soit décrépi résume tout l'épisode. Tout l'esprit de l'épisode. Son thème, le truc qu'il veut répéter de A à Z : c'est censé parler de morale, d'amitié, mais tout ce que les gens retiennent c'est le lolz.

Alors je ne vais pas m'attarder mais ce pré-générique, peaufiné ou pas, il fait le café.

2. Trop de dialogue

Ces derniers temps on a tapé sur FiM pour ses longues scènes d'exposition -- je laisse Peel Off résumer le sentiment -- et on pourrait se dire qu'ici aussi c'est le problème. Twilight rameute ses potes et leur refile le bouquin et on passe dix plombes à expliquer qu'est-ce que c'est que ce bouquin, ce qu'on avait déjà fait en moins de dix secondes dans le pré-générique.

En fait, ici, le problème n'est pas l'exposition, mais le fait qu'il y a six poneys et que par réflexe, le scénariste s'est senti le besoin de faire parler chacun d'eux. Donc chacun à son tour va nous expliquer comment qu'il a écrit dans le vieuboukin et passé le quatrième tu as compris. C'est répétitif, c'est linéaire, ça t'apprend rien et ça ne servira à rien pour tout le reste de l'épisode. Sérieusement, quand Flutty' s'est faite harceler j'ai cru que c'était à cause de la taille d'écriture, mais même pas.

Ce problème est classique en fanfiction. Vous avez six personnages et le seul moyen de les faire exister est que chacun d'eux ait sa ligne de dialogue. Ce qui devient vite, très vite gavant. Vous avez presque l'impression de subir un inventaire, ou de faire la revue des troupes à chaque bon dieu d'ouverture de porte.

Donc ouais là j'ai cru qu'on repartait sur un mauvais épisode.

3. Vive la S7

Twilight fait des trucs de princesse, parce que maintenant elle est une princesse. Et admettons-le, ça aide pas. Son château sert à rien, son titre sert à rien, Rainbow Dash est une Wonderbolt et ça change rien, Rarity n'en parlons pas... je suis de ceux qui pensent que le contexte actuel n'aide vraiment pas la série et qu'on a quand même bien les deux papattes dans la semoule.

Ici aussi, cet épisode a ses moments où le simple rappel de ce qui est fait mal. Par exemple Rainbow Dash. C'est une Wonderbolt, et elle doit s'occuper des nuages. De Ponyville ? C'est une Wonderbolt. Bordel. Et Twilight qui, en tant que princesse, se retrouve à faire la Cherrilee auprès de pouliches c'est un peu la misère.

Alors il y a une première solution qui consiste à ignorer complètement ces circonstances. Vous remettez ça dans la S1, Starlight est là pour faire jolie et ça passe à peu près aussi bien. Tu mets ça en fin de S2 et ça passe encore bien. Alors ouais, on peut arguer qu'en 4 saisons elles ont eu le temps d'étoffer leur réput', mais honnêtement c'étaient déjà les buckin' Éléments d'Harmonie, sauveuses du monde et j'en passe. Ca va, y a pire CV quand même.

Mais là où la deuxième solution, celle où au contraire on embrasse le contexte actuel, est celle qui m'a le plus profité pour cet épisode. Tout simplement parce que Twilight est une princesse. Et donc ce qui arrive à Twilight a dû arriver à toutes les princesses. Aka Celestia. Remplacez mentalement Twilight par Celestia et vous comprendrez pourquoi j'ai trépigné comme un dingue tout du long.

Et ce n'est pas tout. Twilight qui, avant d'être princesse, veut transmettre son bouquin, c'aurait été une étudiante distribuant sa thèse, c'est normal. Twilight la princesse qui veut que les poneys lisent son bouquin ? C'est le livret rouge de Mao.

Et ce n'est toujours pas tout. Parce que Starlight, pour effacée qu'elle soit, est juste magistrale dans cet épisode. Elle est tellement en mode Luna. "T'as dit quoi à ma keupine ?!" Non seulement c'est elle qui trouve la "solution" à la fin mais elle maîtrise tellement la situation, et au final elle fait presque la leçon à Twilight. Bordel c'aurait dû être la place de Sunset. Sunset aurait été parfaite là.

Bref. Cet épisode à mes yeux exploite la S7. Ce qui en général plombe les épisodes aide plutôt ici, et rajoute au fun.

4. C'est bon, on a compris

Actuellement Greg Hoffman, aka FimFlamFilosophy, aka le mec dont je vous parlerai jusque dans votre tombe, passe à peu près toutes ses vidéos à trouver un moyen de rappeler aux gens à quel point Youtube peut se fourrer tout le placard à balai dans le c- Alors le râlage était honorable et bienvenu la première fois, compréhensible la seconde mais à la quatrième ou cinquième fois ben y en a marre.

Et là FiM fait la même chose.

L'épisode est définitivement meta, et quand bien même c'est bien géré ça hurle la double lecture avec l'intelligence de Krash Bandicoot. Les personnages se plaignent qu'on les flanderise, blablabla et la chanson est une leçon de base sur la création de personnages qu'on donne aux fanficers débutants -- et on a toujours du mal à leur expliquer qu'un défaut ce n'est pas juste "a peur des portes", un défaut c'est ce qui les fait dépendre des autres. Bref.

Alors le message serait honorable, appliqué ou non, s'il n'était pas répété tous les deux-trois épisodes. Et oui c'est meta, quand les personnages eux-mêmes disent "on n'est pas des personnages" c'est que ouais, c'est meta. Bordel. L'épisode n'avait pas besoin de ça, ou en tout cas n'avait pas besoin d'être aussi lourd pour fonctionner.

5. Tout le reste est quand même solide

Bon je ne vais pas m'étendre sur le reste.

Côté négatif, Rarity en mode pétage de plomb c'est un peu poussé pour rien, Flutty' en mode assertif pour pas d'raison ça casse le message lui-même, on se demandera pourquoi Appleajck accepte soudain n'importe qui dans sa famille et c'est vrai que quand on y regarde, ben on a juste eu un inventaire comparable au point (2) plus haut, on a passé en revue ce qui est arrivé à chaque ponette avant le final.

Mais ça marche. L'enchaînement de Rarity qui s'enfuit en pleurant jusqu'à Applejack débordée est impeccable, Starlight est magistrale, Pinkie excellente et blablabla. Juste voir Starlight jouer les brutasses c'est cool, et Twilight aussi joue bien les Twilight.

Pour moi cependant, le clou reste l'opposition elle-même. Trop de fois le problème est résolu par un beau discours, ou un deus ex -- aka les tartes aux pommes pour les bisons. Petites filles oblige. Mais ici le 2 de QI des poneys est particulièrement efficace pour rendre l'expérience... humaine. Tu peux même leur faire une chanson, les poneys restent insensibles et la solution de Starlight, l'épisode le reconnait lui-même, n'y changera rien. Comme dans la vraie vie quoi. Et cela rend la leçon d'autant plus vraie. Quand je disais de remplacer Twilight par Celestia, imaginez mille ans de ça. Tu m'étonnes que Celestia fasse un triomphe pour chaque petite broutille positive qu'elle trouve.

Et ouais, c'est un inventaire de ce qui arrive aux ponettes, mais là pour le coup on avait envie de savoir. J'ai toujours en tête l'épisodes des parasprites qui mettait toutes les ponettes en avant de façon assez admirable, et ici c'est moins bien corégraphié mais ça reste cool de les voir toutes partager à peu près la même place, avec Twilight en spectatrice. Pas pour rien que Starlight est aussi effacée.

6. tl;dr

Cet épisode m'agace parce que c'est du meta et que bon, il a ses défauts.

Mais cet épisode m'a franchement plu pour tout ce qu'il exploite et fait juste, et je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il faudrait l'utiliser au moment d'expliquer aux gens comment écrire. Parce qu'il montre comment enchaîner des scènes, comment traiter les personnages, comment introduire l'objet du texte, etc... et inversement quoi ne pas faire.

Donc ouais. Avis mitigé, mais cool. Je re-regarderai volontiers.

A travers l'épisode, on voit bien les réalisateurs (c'est le mot ?) en train de nous hurler de la fermer.

Je ne vais pas faire une review intégrale de l'épisode, (@Vuld s'en est très bien chargé), mais je dirais juste les choses comme je les ai vues:

Cet épisode' tout en étant très bon, retranscrit bien le débat entre Hasbro et les fans. Si si, la preuve, remplacez:

-Le mane 6 par la société Hasbro;

-les différentes personnes gueulant sur le mane 6 par les fans de la série;

-les deux pouliches qui se battent à plusieurs reprises par les 10% des gamines de 5 ans;

Et observez le résultat: TADAAA !!! Vous avez un débat entre les fans et une société !!

(C'est bizarre, toute cette histoire de débat m'a fait repenser au film Death Note de Netflix... Ah, oui, c'est vrai, il faut que j'aille le défendre... Je sens que je cours au suicide...)