Chapitre 1

Peut on vraiment savoir quand commence et quand finit l'indifférence ?

Pourquoi es-tu partie ?

J'aimerai tellement que tu me fasses un signe, que tu m'appelles, que tu me parles, que tu reviennes.

Mais tu ne le feras pas.

Quand tout ceci à fini ?

Où ai-je fais une faute ?

*

Luna regardait par la fenêtre d'un air absent, où était elle maintenant ? Que faisait-elle ? A quoi pensait-elle ? Elle repensait à ces jours heureux, à ces jours triste, à ces jours pluvieux, à ces jours, tout ces jours, qu'elles avaient passé ensemble. Tout ceci, envolé, comme une traînée de fumée dans le ciel nocturne. Comme la nuit est belle ! Une perle de diamant coula sur la joue de la jument de la nuit pour rejoindre les autres, plus bas, sur le rebord sombre de sa fenêtre éclairée par le ciel nocturne. La jument à la crinière parsemées d'étoiles s'éloigna de la fenêtre. Elle le savait maintenant, elle ne reviendra pas. Elle est partie. Elle n'a pas besoin d'elle.

Un carnet traînait sur le sol. Luna s'approcha en silence, regardant la couverture d'un bleu simple avec marqué au milieu "Diaries". Elle fit voler le cahier jusqu'à elle et l'ouvrit ; il était totalement vierge. La jument bleu foncée fit alors voler un autre objet à elle ; un stylo. Elle repensa à sa journée, cette journée... Celle où tout avait pris fin.

Et si elle écrivait comment tout ceci avait commencé ?

*

C'était un jour d'été, il faisait chaud, très chaud, trop chaud. Et en plus, je devais aller voir le concours annuel de vol. Ce qui me fatiguait au plus haut point. Au moins, la nuit, il ne fait pas si chaud. En fin de compte, j'ai peut-être de la chance d'être la Princesse de la nuit et pas celle du jour, le jour, on crame. M'enfin... La nuit, en hiver, il fait très froid. Pas grave, le froid ne me fait rien... Par contre le chaud ...! Donc, comme tout les ans, j'étais au concours annuel de vol, au côté de ma soeur, Célestia, en train de regarder des poneys voler et faire des figures dans les airs. Comment font-ils, par ce temps, moi je serai déjà morte !

« - Luna ? Tu es sûre que ça va, tu es toute pâle...? » demanda soudainement Célestia à mes côtés. « Tu devrais aller te rafraîchir, ça te ferai du bien, il ne reste plus que les tout petits poulains à passer. »

« - D'accord... » Répondis-je en m'éloignant vers la fontaine, plus loin en contre bas.

Je marchais sans grande conviction malgré ma soif vers le seul point d'eau des alentours. Le soleil se reflétait dans l'eau de la fontaine, m'obligeant à baisser la tête et à marcher à l'aveuglette, priant pour ne me cogner à personne. Les gardes ne m'avaient pas suivis, ils s'étaient sûrement encore endormi, à cause de la chaleur accentuée par leurs armures. Les pauvres. J'en serai morte, moi. Enfin, morte est peut-être exagéré, j'en serai juste tombé dans les pommes, je pense. Continuant de marcher, je commençais vraiment à douter de si j'allais dans la bonne direction. Mais la lumière m'empêchais de lever la tête pour regarder. Je m'étais enfin décidée et aller lever la tête lorsque je me pris quelqu'un de plein fouet.

« - Aïe ! » m'écriai-je en chancelant et faisant quelque pas en arrière.

Je levais la tête pour regarder qui j'avais bousculé et je vis une ponette, une jolie ponette bleu ciel avec une crinière multicolor, une ponette que je connaissais d'ailleurs, enfin, que j'avais déjà vue. Elle s'appelait Rainbow Dash et celle ci était en train de pleurer. Je fus prise au dépourvu devant ses larmes et sa surprise, elle avait l'air de ne pas m'avoir vue arriver elle non plus.

« - Ex-Excusez moi ! Princesse Luna... » La ponette aux crins multicolor exécuta une révérence maladroite et rougi légèrement.

« - Ce n'est rien, c'est de ma faute, relève toi. Mais... Est-ce à cause de moi que tu pleures...? » Je m'en voulais de la voir dans cet état. Je ne pouvais pas la laisser.

« - Non, non, ce n'est pas de ta faute... »

« - Alors... Pourquoi ? »

La ponette garda le silence. C'est la que je remarquais la médaille doré avec inscrit un petit "1" autour de son encolure. Ma question l'avait elle gênée ?

« - Tu... Tu as gagné pourtant, alors, pourquoi pleures-tu ? » demandai-je d'une voix douce.

« - Je... Oui... Mais... Mes amies... » La ponette ne trouvait plus ses mots tant elle avait l'air secouée. tant de tristesse me fit mal au coeur, je devais l'aider.

Je n'avais jamais vu Rainbow Dash dans cet état. Il avait du se passer quelque chose de grave, du moins pour elle, pour en arriver là.

« - Rainbow Dash... Viens chez moi, tu pourra te calmer là-bas il fait frai et calme. » lui proposai-je gentiment.

Elle hocha légèrement la tête et je la conduisais donc chez moi.

« - Tu es arrivée première alors ? » lui dis-je doucement.

« - Oui... » me confirma t-elle d'une voix absente, juste dans un souffle.

Son pas était léger, tout doux, comme dans un rêve. Pourquoi donc pleurait elle ? Qui aurai pu lui faire du mal ?

Je voulais tant avoir une réponse à ces questions. Oui, je ne la connaissais pas, mais elle m'intriguait. Donc je continuais de la mener au château. Je ne savais pas quoi lui dire, je ne savais pas comment apaiser sa peine, alors je contentais de marcher à ses côtés, en silence, en espérant que ma présence puisse, ne serai-ce qu'un peu, la réconforter. Je l'observais, elle devait savoir que je la regardais car elle évitait de tourner la tête vers moi, comme si elle avait peur de croiser mon regard, comme si elle avait peur que je sache à quel point elle avait mal. La chaleur ne me faisait étrangement plus rien, en fait, je m'en fichais. Tout ce qui m'importait en cet instant était de réussir à l'aider.

« - Nous sommes bientôt arrivées, le palais est juste ici. » déclarai-je en montrant de bout de la corne les tours du palais, déjà visible.

Rainbow Dash se contenta d'hocher la tête, d'un air absent. J'avais l'impression qu'elle cherchait quelque chose, un signe, un mot, une personne, une image, n'importe quoi à laquelle se raccrocher. Alors je lui donnai amicalement un léger coup d'épaule et l'incitai à accélérer le pas. Celle-ci l'accéléra légèrement et me regarda. Son regard avait l'air interrogatif, perdu, comme si elle avait oublié la raison pour laquelle elle me suivait. Je lui sourit et elle baissa la tête, visiblement troublée.

Nous arrivâmes, quelque instant plus tard, devant l'imposant palais et entrâmes en silence.

« - Allons dans le salon, tu seras bien là-bas, je pense. » ai-je dis calmement.

La jument à la crinière multicolore me suivit jusqu'au salon et s'assit sur l'immense canapé drapé d'une riche couverture couleur nacre.

« - Tu désires quelque chose à boire ? Du thé, café, eau, jus ? » demandai-je.

« - Hum... De... Du thé... S'il t... vous plaît. » répondit elle, en évitant, toujours soigneusement, mon regard.

Je demandai donc à une servante de nous ramener deux tasses de thé et je m'assis en face d'elle, j'avais tant de questions à lui poser, mais je ne voulais pas l'effrayer. Espérons qu'elle veuille bien me répondre.