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Friendship is Optimal: Friendship i [...]

Une fiction écrite par GrifDaraconis.

Chapitre 1

- Tu sais que ça va être la chose la moins trve que tu vas faire dans ta vie?

Aurore regardait son ami d’un air amusé, elle savait qu’il n’en avait rien à faire d’être un trve, un vrai black metalleux nihiliste et sataniste, mais elle aimait bien l’embêter avec ça. Lucas, son ami répondit en lui lançant un regard ennuyé et en lui montrant un magnifique doigt d’honneur.

- Tiens, c’est pour toi et ta trve attitude.

La jeune femme de 24 ans répondit avec un gloussement avant de porter son regard sur la boite qui était située sur la table devant elle. C’était l’emballage coloré d’un Ponypad, un jeu-vidéo qui était populaire depuis déjà un certain temps. En soit, ça ne l’intéressait pas vraiment; les petits chevaux multicolores, ce n’était pas vraiment son truc, c’était même tout l’opposé. Car sa seule et unique passion était la musique extrême, depuis qu’elle avait découvert le heavy metal pendant son adolescence, elle ne vivait que pour entendre ce qu’allait produire cette musique. D’ailleurs c’était plus pour se rapprocher de la scène underground qu’elle avait quitté sa petite ville de campagne pour la grande ville que pour y faire ses études d’histoires. C’était sur le campus de l’université qu’elle avait rencontré Lucas qui lui faisait des études de philo. Grâce à leur passion partagée pour le metal extrême, ils sont vite devenus amis.

Ils en étaient là, à l’appartement de Lucas, une pièce principale avec un petit coin cuisine, une petite chambre et une salle de bain. Les murs étaient entièrement recouverts par des posters de groupes de musiques, de films et de jeux-vidéos, mais surtout de musique. Et à certains endroits, entre le regard froid, cruel et maquillé d’un chanteur de black metal et un poster d’un film d’horreur des années 80 bien dégoulinant se trouvait des dessins de petits équidés colorés, les même équidés qui vivaient dans l’univers d’Equestria Online, le jeu qui tournait sur tous les Ponypads du monde.

Aurore savait que Lucas était un brony, il ne s’en cachait pas vraiment, il s’en foutait de ce que pouvaient dire certains à ce sujet. Il était un peu excentrique, toujours ailleurs, toujours avec l’envie de se barrer pour aller voir ailleurs. Et aussi il aimait bien ce qui était totalement antithétique, il était un fan des films d’horreurs bien gores et pourtant il aimait My Little Pony ainsi que d’autres dessins animés, il adorait s’éclater la nuque à faire du headbang sur du gros brutal death metal ou du pornogoregrind bien groovy, et à côté, s’envoyer quelques ballades folks bien catchy était aussi un de ses petit plaisirs. Et des fois, il aimait juste faire n’importe quoi, comme faire des gestes exagérés, faire des espèces de petit pas de danse ridicule n’importe quand, ou sortant de nulle part des réflexions à la con du genre « ça donnerait quoi une fiction sur la vie d’une fourchette dans un resto chinois ?», le tout en restant sérieux. C’était Lucas, un peu étrange mais sympa.

- Soyons sérieux cinq seconds, dit-il, j’ai pensé que c’était une bonne idée de t’initier aux joies d’Equestria Online, parce que le jeu est génial, surtout quand tu joues avec des potes, aussi parce que tu es triste que je ne te donne plus de dérouillée à Unreal. Mais surtout, d’ici quelques semaines, ce sera le seul moyen qu’on aura pour rester en contact.

C’était aussi pour ça qu’Aurore avait vanné Lucas sur son manque de trveness. Pas vraiment parce qu’il voulait qu’elle joue à Equestria Online et qu’il avait été lui acheté un Ponypad avec son argent, il avait déjà fait pire, c’était surtout qu’il comptait émigrer en Equestria pour vivre dans le monde virtuel du jeu.

Aurore ne savait pas vraiment le comment du pourquoi, mais quelques temps après la sortie du jeu, il y avait eu une grosse annonce, et apparemment, une technologie permettant à de s’uploader dans l’univers du jeu sous la forme de son avatar avait été créée. Elle avait trouvé bizarre que de tout ce qui aurait pu être choisi, ça avait été un monde de dessin animé pour petite fille, et même encore à ce jour, elle ne comprenait toujours pas le délire. En plus, voir son ami se préparer à quasiment tout laisser derrière lui pour devenir un petit poney devait être le truc le plus con qu’elle avait vu dans sa vie.

La jeune femme n’avait pas plus réagi quand il lui avait annoncé son intention, même si à l’intérieur, c’était tellement absurde pour elle qu’elle en riait, et en même temps elle pleurait un peu parce que son pote allait se casser. Même cette partie d’elle qui riait aimait bien le pied de nez que Lucas faisait à la vie, comme pour dire “Vie, je te déteste, t’es une salope, et vu que je n’ai pas envie de crever parce que ça me fait un peu flipper, je vais te jeter pour une vie virtuelle qui n’est pas une pute”, et c’était tellement lui qu’elle avait été étonnée qu’il n’ait pas décidé plus tôt d’émigrer. Mais bon, c’était aussi une des rares personnes avec qui elle pouvait être à l’aise, et même si ils allaient quand même pouvoir garder le contact, son ami ne serait pas physiquement là avec elle. Et, malgré tout le cynisme et toute la misanthropie qu’elle affichait au quotidien, elle tenait quand même au petit groupe de personnes avec qui elle avait réussi a sympathiser dans sa vie, et inconsciemment, Lucas était celui qui la poussait le plus hors de ce qu’il appelait sa “trve façade de misanthropie black metal avec de la chantilly et une cerise par-dessus”. Une partie d’elle avait un peu peur que sans sa présence, cette façade deviendrait sa vraie personnalité.

Ses pensées furent interrompues quand Lucas sortit le Ponypad de sa boite. L’appareil était un écran assez large et épais. Il était fait d’un plastique rigide jaune et trois papillons roses étaient imprimés sur son dos. Un clavier, une souris et un câble d’alimentation, tous ayant un code couleur similaire à celui du Ponypad, furent aussi sortis de l’emballage.

- Attends juste quelques secondes, et le poney Aurore apparaîtra en un rien de temps ! dit Lucas en installant le Ponypad.

Une fois l’appareil en charge, il fut mis sous tension, puis demanda à être connecté à internet. Une fois cela fait, le jeu se lança enfin.

Après un écran titre montrant le logo d’Equestria Onine, un écran de création de personnage apparut aussitôt.

- Alors tu veux faire quoi ? demanda Lucas, un pégase bien classe, une jolie licorne ou juste un terrestre de base ?

Aurore soupira, elle sentait que la création de son alter-ego équestre allait être longue. Elle ne savait absolument rien sur ces poneys, et à part les différences physiques notables et le fait que les pégases pouvaient voler, elle ne connaissait pas les différences entre les trois. Et après que Lucas lui ait expliqué les détails, elle était encore moins sûre de ce qu’elle devait choisir. Une licorne pouvait être pas mal, tous ces trucs avec la magie pouvaient être stylés, mais après il y avait les pégases qui volaient et vivaient dans des nuages, et aussi les terrestres qui avaient une très forte connexion avec la nature.

- Si tu veux mon opinion, tu devrais prendre un pégase, pour voir ma maison dans les nuages, ou tu peux prendre une licorne, je sais qu’il existe un sort pour marcher sur les nuages, je te laisse choisir.

Il lui fit un petit sourire amusé devant son regard circonspect.

- Bon, bah je vais prendre un pégase, décida-t-elle enfin.

Elle cliqua sur l’icône correspondante à l’écran et un poney ailé de couleur blanche, sans crinière ni queue, apparut.

Environ une demi-heure plus tard, son poney était terminé. C’était une pégase plutôt petite avec une robe violet foncé, une longue crinière en bataille grise avec des mèches bleu nuit et des yeux gris. Aurore n’avait pas cherché à faire un poney qui lui ressemblait, après tout, ça servait à quoi de se limiter à son apparence dans un jeu où on pouvait être comme on voulait ?

- Et maintenant, annonça Lucas, tu vas pouvoir rencontrer la déesse toute puissante de ce monde ! Prépare-toi à l’adorer ou à vouloir l’immoler.

L’écran devint blanc pendant quelque secondes, puis la vision d’une salle de trône apparut progressivement.

L’endroit était juste magnifique. Le sol était couvert de tapis rouge, des piliers en marbre blanc étaient alignés sur les côtés de la salle, d’immense vitraux colorés servaient de fenêtres et laissait la lumière du soleil pénétrer l’endroit en formant un arc en ciel de couleur. Quant au trône, il était massif, doré et rembourré avec des coussins violets. Et une créature à l’apparence extraordinaire y siégeait.

C’était bien sûr un poney, la robe était d’un blanc immaculé, la crinière était un arc en ciel éthéré et ses yeux étaient d’un violet hypnotique. La créature portait une couronne et un collier massif, tous deux en or. Elle semblait regarder directement Aurore à travers l‘écran. Puis elle parla d’une voix féminine pleine de grâce et de gentillesse :

- Bienvenue en Equestria mon petit poney. Je suis la princesse Celestia, une des deux régentes de ce royaume. Tu es ici dans ma salle du trône pour m’aider à rendre ton séjour ici le plus satisfaisant possible. Peux-tu me dire quel est ton nom ?

Aurore s’attendait à voir une boite de dialogue apparaitre pour qu’elle puisse le taper, mais rien ne se passa.

- Tu sais, précisa Lucas, ce petit joujou a un micro, tu peux juste parler.

C’est ce qu’elle fit :

- Aurore, je m’appelle Aurore.

- Je comprends que c’est ton nom d’humain, Aurore, mais dans ce monde, tu dois avoir un autre nom afin de marquer ta nouvelle vie qui t’attend ici en Equestria. Souhaites-tu que je génère un nom pour toi ou veux-tu un peu de temps pour réfléchir avec l’aide de ton ami Dunkelheit ?

Aurore lança un regard amusé à son ami.

- Tu t’es nommé Dunkelheit ? Sérieux ?

- Et alors ? Se défendit-il, c’est la seule bonne musique que Varg a fait avec Burzum, j’ai le droit de rendre hommage à ça non ?

- Et ça parmi tous les noms que tu aurais pu choisir… Et tu oublies que War aussi est un bon morceau.

- Je suppose que tu aimes les même choses que Dunkelheit, intervint Celestia, puis-je te proposer un nom ?

- Allez-y, accepta Aurore.

De toute façon elle avait aucune idée de quel nom pouvait avoir son poney. Elle ne savait même pas comment était supposé être un nom de poney, et non, Lucas ne lui en avait jamais parlé, les poneys ne l’intéressaient pas, elle avait accepté de jouer a Equestria Online pour une et une seule raison.

- Est-ce que Vocal Vortex convient ?

Aurore réfléchit, elle était une chanteuse, avec Lucas, ils avaient fondé un duo, son ami jouait de la guitare et de la basse et utilisait des logiciels pour la batterie et tout autre instrument pendant qu’elle s’occupait du chant. Du coup, elle comprenait pour Vocal, par contre Vortex… Se pouvait-il que ce soit une référence à un de ses chanteurs favoris ? Si c’était le cas, comment Celestia pouvait le savoir ? C’était un peu flippant, mais vraiment impressionnant.

- Je pense que ça me va, mais comment vous avez fait ?

- Ce fut facile.

Celestia arborait un sourire satisfait.

- Je connais plutôt bien Dunkelheit, je n’ai eu qu’à aller voir sur son profil Facebook pour trouver le tien et l’analyser. J’y ai appris que tu étais une chanteuse et j’ai vu que tu partageais très souvent des musiques ayant un chanteur connu sous le nom d’I.C.S. Vortex, j’en ai déduis que tu étais fan. Et tout comme toi, je le préfère dans Arcturus.

Voilà que ce poney avait de bons gouts.

- Et maintenant, si tu as des questions, il faut les poser maintenant car ta nouvelle vie est sur le point de débuter.

- Je pense que si j’ai des questions je verrai avec Lucas plus tard, merci quand même.

C’était bizarre, quand elle prononça le nom de son ami, elle entendit la voix de son personnage, qui était la sienne mais légèrement plus aigüe, dire le nom du personnage de Lucas. Elle lui lança un regard interrogateur, auquel il répondit en haussant des épaules.

- Oui je sais, tu ne peux pas dire le vrai nom des gens dans ce jeu. C’est la manière qu’a le jeu d’empêcher les gens de faire n’importe quoi avec des informations personnelles. Ou alors les développeurs sont des nazis du roleplay.

L’ironie du jeu qui défendait la vie privée mais qui allait faire des recherches sur Facebook pour trouver des informations la fit rire. Un paradoxe amusant de plus crée par la créativité infinie de l’humanité en somme. Mais trêve de réflexion, c’était l’heure de jouer. Après tout, il fallait bien qu’elle s’y mette, ce jeu allait être son seul moyen de rester en contact avec Lucas après tout, elle espérait juste qu’il y avait des choses intéressantes à faire dedans.

- Tu sais, dit pensivement Lucas, je viens de penser à un truc, avec tout ce cirque sur la censure des noms réels. Ça fait depuis qu’Equestria Online est sorti que j’ai un Ponypad, et ce délire était pas vraiment présent, bon, ça disait quand même ton pseudo à chaque fois que tu disais ton vrai prénom, mais on arrivait quand même à s’échanger des adresses mail, des numéros de téléphone, mais maintenant, il faut vraiment que tu parles comme parle ton perso. C’est presque comme si le jeu conditionnait les gens qui vont s’uploader.

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