« Starswril ! Starswril ! », cria une ponette nommée Kindtalker, en rentrant dans le bureau du dit-poney. Ses cris ne furent reçus par personne, puisque, dès rentrée, elle trouva celui qu’elle cherchait : un poney bleu, avec une longue crinière blanche et une barbe de même couleur et de longueur proportionnelle. Il portait sa tunique couverte d’étoiles et de lunes bleues, classique ; c’était la marque de la licorne, tout comme son chapeau arborant les mêmes décorations, avec au bout une petite clochette qui marquait de par son petit bruit la présence du poney dans les parages.
Et ce poney n’est autre que Starswril the Bearded ; connu comme étant la licorne la plus puissante de son temps, ainsi que de tous les temps dans les générations futures. Il connaissait tous les sortilèges connus et même les inconnus, il en créait à un rythme quasi-journalier, il pouvait soutenir le drainage du pouvoir que requérait la levée des astres principaux du ciel, malgré que cela épuisait de façon permanente la magie des autres licornes qui l’aidaient.
Et cette licorne de légende était maintenant endormie dans des livres, ronflant d’une force suffisante pour faire vibrer des fenêtres ; son état habituel, depuis de nombreuses années.
Kindtalker, devant ce spectacle, roula ses yeux comme à son habitude, et mit son museau contre celle de la licorne légendaire, avant de crier :
« STARSWRIL ! LES MINOTAURES ! »
Cette simple phrase suffit pour faire sursauter le poney endormi, et le mis dans tous ses états ; il prépara sa corne en l’infusant de magie. Il avait renversé plusieurs parchemins dans le mouvement, mais il n’en avait rien à faire ; il était prêt à défendre quiconque contre cette menace qui –
« Les minotaures ? Mais ils n’ont plus d’armées depuis des siècles… Kindtalker ! »
Starswril regardait la ponette en face de lui maintenant avec colère, mais qui ne pouvait pas durer bien longtemps : devant lui se tenait en effet sa disciple la plus prometteuse qu’il n’a jamais eu, Kindtalker, une licorne rose avec une crinière verte, bouclée et en bataille, dans laquelle on pouvait reconnaître des traces de potions diverses. Elle arborait une cutie mark en forme de note de musique, ce qui était rare pour les licornes d’exception qui avaient en général une marque évoquant la magie. Elle avait maintenant la longue tendue envers son tuteur, ainsi qu’un regard provocateur, porté par ses yeux verts foncés.
« Tu es toujours endormi de toute façon ! Il faut bien trouver un moyen de te réveiller, tu te fais vieux ! », dit-elle, avec un petit sourire.
« Pour la millionième fois, Kindtalker, c’est comme ça quand j’essaie de me concentrer : je concentre tout pendant des heures, et je m’endors pendant une heure pour regagner de l’énergie pour continuer ! Est-ce si dur à comprendre ? »
« Euh, oui, puisque ce n’est pas un rythme normal ! Et puis tu dors bien plus qu’une heure, des fois c’est toute une journée ! Repose-toi un peu, vieillard, tu en as assez fait ! », répondit la ponette. Elle avait beau être douée, elle avait aussi malheureusement un caractère très à cran, bien que sincère et doux en temps normal. Mais avec Starswril, elle pouvait se permettre des petites insultes gentilles ; elle le considère comme son père, et inversement.
« Je suis assez âgé pour prendre mes décisions seul, petite impertinente ! Et tant que je suis dans la fougue de ma jeunesse, je peux me permettre quelques écarts, à ce que je sache ! », répondit-il sèchement ; il ne prenait peut-être pas soin de son sommeil, mais il était quand même très important pour lui.
Il commença à ranger ses affaires bousculées lors du réveil quand sa disciple lui dit :
« Pfff, peu importe, ce n’est pas pour ça que je suis venue aujourd’hui ; tu n’as pas oublié quel jour on était, n’est-ce pas ? »
Il s’arrêta dans ses mouvements, laissant le parchemin qu’il lévitait comme tel. Bien sûr qu’il n’avait pas oublié : ce jour le tourmentait depuis maintenant des mois. C’était un jour crucial ; non pas seulement pour lui, ni pour la magie, ni pour les poneys : c’était un jour crucial pour le monde entier.
« … est-ce que tu as déjà eu ce sentiment, Kindtalker, d’être en même temps excitée par quelque chose… mais aussi complètement terrifiée à cette idée ? », lui demanda-t-il.
« Hmmm… Yep ! Quand on m’a annoncé être ton disciple, pour ne citer que la plus idiote des raisons ! », répondit-t-elle. Elle essaya de donner le sourire à son mentor ; elle savait que c’était peut-être l’expérience la plus cruciale qu’il allait mener. Voyant que ça ne marchait pas, elle alla vers lui, et lui posa un sabot sur le dos.
« Starswril ; n’aie pas peur, vieille branche ! Tu es littéralement la licorne la plus puissante de ton temps, sans parler de la plus douée ! Tu t’es préparé plus que jamais pour ça ; nous nous sommes tous préparés, et nous respecterons notre engagement. Peu importe ce qu’il se passe, je sais que ça va marcher : j’ai confiance en toi. », dit-elle, la voix pleine d’assurance, et de rassurance.
« … merci, Kindtalker. Tu as réchauffé le cœur de ton vieux maître, héh… », répondit-il, heureux de voir le soutient qu’il avait. C’est vrai, Starswril ; tu n’es pas seul… tu n’as jamais été seul…
Cependant le poney fut tiré de ses pensées quand il aperçut l’heure sur le cadran ; il était très en retard.
« … TU NE POUVAIS PAS ME DIRE QU’ON ÉTAIT TELLEMENT EN RETARD ?! », crie-t-il plein de panique à son élève. Sans attendre une seule seconde, il se téléporta, tandis que la ponette, rougissant un peu, n’osa pas se téléporter immédiatement après lui. Elle s’était levée en retard aussi.
Finalement, elle se décida, et le suivit : elle savait parfaitement ou ils devraient être à cet instant.
La pièce connue comme étant la Chambre Du Conseil se vit illuminée par un éclair doré, suivit par un éclair vert ; le premier vit apparaître la licorne légendaire, et le deuxième, sa disciple bien connue.
La pièce était immense, mais intégralement vide ; les murs étaient d’une couleur bleue clair, sans aucuns ornements particuliers ; le sol luisait de par sa propreté (mais également par le rythme uniquement mensuel des visites dans cette pièce). Seul se trouvait un meuble simple, occupant le centre de la pièce : une table ronde, assez pour contenir une quinzaine de poneys, trop petite par rapport à la salle qu’elle occupait.
Ils furent accueillis par les regards d’une dizaine de licornes qui les examinaient d’un œil attentif, notamment vis-à-vis de leur regard paniqué.
La salle était plongée dans le silence complet, jusqu’à ce que l’une des têtes décida de déclarer :
« Vous êtes en retard, maître. »
« Vous avez raison, disons que… héh…. Mes mauvaises habitudes me rendent la vie dure… heureusement que j’ai… QUELQU’UN… pour me tirer de mes beaux draps ! »
Les regards se tournèrent vers Kindtalker, qui bougeait ses yeux de droite à gauche sous la pression de la salle, en gardant un sourire gêné. La majorité esquissa un sourire ; après tout, c’était tous des poneys d’exception, chacun un disciple de Starswril. Et la ponette rose était en quelque sorte comme une petite sœur pour eux, leur protégée, bien que c'était de loin la plus douée.
Starswril regagna sa posture, et dit avec une voix forte :
« Bon, mes amis ; le jour est venu, afin d’accomplir ce que personne n’a jamais accompli, et ce que personne sûrement n’accomplira plus jamais. » La salle se tut, et écouta, par respect pour la licorne légendaire.
« Depuis maintenant l’apparition de notre belle nation après l’union des trois tribus ponettes, nous nous sommes donnés pour tâche, ou plutôt, pour corvée, le devoir de lever aux yeux de tous, les astres nobles que sont ceux dont l’un orne nos nuits, et l’autre illumine nos esprits. Cependant, cette tâche n’est en rien facile, et depuis des centaines de lunes maintenant, chaque groupe de poneys qui s’attelaient à cette tâche, se voyaient privés de manière permanente de leur magie. »
Une voix se leva : « Sans vous compter vous, bien sûr ? »
Starswril baissa les yeux, et répondit : « En effet ; le monde m’a offert une connaissance et une maîtrise de la magie dont aucun poney avant moi ne put se vanter. J’ai pu en effet lever ces astres pendant des années, mais cela m’a rendu de plus en plus vieux, à défaut de perdre ma magie… regarder mes camarades perdre leurs capacités après une unique utilisation, est véritablement douloureux… mais je me suis donné comme devoir de trouver une solution, et je pense que grâce à vous, je l’ai enfin trouvée. »
Les différents disciples de Starswril se regardèrent avec assurance ; ils savaient en effet parfaitement de ce dont parlait leur maître, et ils ressentaient une grande fierté à l’idée d’y participer. Cependant, Starswril rajouta : « Cette expérience peut cependant être très dangereuse… si l’un de vous souhaite se désister, je comprendrais parfaitement. »
A ce moment précis, il sentit quelqu’un lui frapper le sabot, ce qui le fit sursauter de douleur. Il s’agissait bien entendu de Kindtalker, qui lui cria : « Tu vas arrêter d’essayer de nous dégager ? On va te coller au flanc, tous, on sera tous célèbres !! »
Cette réplique décrocha à défaut d’un rire, un sourire de la part de tous les autres disciples, et un regard de bonheur chez le mage, dont le cœur fut réchauffé par cette intervention.
Cependant, il n’avait plus de patience : « Alors, venez, finissons-en en une fois pour toutes. »
Et, en un instant, chaque poney qui se trouvait dans la salle disparut dans un éclair de téléportation.
La pièce dans laquelle se trouvait maintenant la licorne et ses disciples était en fait une réalité parallèle découverte par Starswril ; il s’agissait d’un monde qui donnait l’impression de naviguer entre les étoiles. Dans cet endroit, le poney put conduire toutes sortes d’expériences qui, autrement, auraient pu être extrêmement dangereuses pour Equestria.
Cet endroit n’était en rien inconnu aux apprentis, mais y accéder laissait toujours émerveillé, voir terrifié ; il arrive en effet à représenter parfaitement l’infini du ciel, et finalement, l’insignifiance de la vie de tous, et du monde en général.
C’est à ce moment que Starswril, de sa voix puissante, résonnant dans ce monde, dit :
« Je vous répète une dernière fois ce que nous devons faire : nous allons concentrer la magie lunaire et solaire que nous avons en nous en un point bien donné dans la direction que je choisirai. Mettez tout ce que vous avez, mais ne forcez pas, ou ça pourrait être dangereux. Je vais essayer de fusionner les propriétés des deux magies fusionnées dans cet artéfact, afin de pouvoir utiliser leurs propriétés sans qu’aucun autre poney ne perde sa magie ; cet objet devrait pouvoir lever le Soleil et la Lune sans aucun problème de puissance puisqu’il n’en aura pas besoin. Il a juste besoin des propriétés. »
Il sortit un cristal alors luisant, et rajouta : « C’est le dernier héritage des Alicornes, la plus puissante race de poneys… elle devrait dupliquer les pouvoirs de manière exponentielle.
Si vous vous sentez perdre l’équilibre, l’expérience est abandonnée immédiatement. Est-ce que c’est compris ? »
Il sentit un sabot se poser sur son dos, et n’eut aucun besoin de se retourner pour savoir qui c’était.
« Ne t’inquiète pas, vieillard ; nous ferons tout ce qu’il faut pour que ça marche ! », dit Kindtalker, avec un grand sourire et un regard assuré. « Nous croyons en toi ; ce n’est pas juste quelque chose d’important, mais c’est aussi ton rêve. Nous avons travaillé longtemps pour ça, tous. Alors, on fera tout pour y arriver, hein les amis ! »
Ses paroles furent rencontrées par un grand optimisme de la part du reste du groupe, ce qui poussa Starswril à baisser son chapeau sur ses yeux ; il ne voulait pas leur montrer ses larmes de gratitude à ses élèves.
Après s’être ressaisi, il dit : « Dans ce cas, les enfants, commençons ! »
« OUI ! », répondit le groupe.
Les licornes commencèrent alors à se répartir en cercle d’une manière indiquée par Starswril, et toutes fermèrent les yeux.
« Doucement… », dit Starswril. « … allons-y. »
Concentrant leur pouvoir, elles commencèrent alors à générer de la magie lunaire et solaire au bout de leur cornes, causant des lignes de magie à se former sous leurs sabots, lignes qui se connectèrent et formèrent alors une figure sur le sol ; chaque poney avait sous lui un cercle lumineux qui luisait de couleurs dorées et bleu sombre, lueurs classiques des deux magies. Des lignes commencèrent à se former petit à petit entre ces différents cercles, signe d’une connexion entre les différentes licornes. C’est à ce moment que Starswril mit l’artéfact au milieu, et dit : « Concentrez tout sur l’artéfact maintenant ! »
Et sans attendre de second ordre, tous s’exécutèrent : leur magie était maintenant dirigée sur ce cristal qui portait leurs espoirs à tous ; si l’expérience se montrait fructueuse, le monde en serait changé à jamais.
Tout commença tranquillement ; les licornes disciples ne pouvaient s’empêcher de se sentir fières de participer à un tel acte, elles se sentirent toutes parfaitement capables, en harmonie avec leur magie ; elles étaient déterminées à faire fonctionner cette expérience.
La ponette rose commença cependant peu à peu à se sentir mal à l’aise :
Argh… c’est beaucoup plus dur que ce que je pensais… comment ils s’en sortent, les autres ?
En ouvrant les yeux, elle se retrouva à observer ses camarades qui semblaient tous dans le même état. Seul leur maître, dans sa concentration et maîtrise, ne semblait pas affecté. En voyant leur tuteur ainsi, ils se regardèrent, et tous se dirent la même chose : ils ne pouvaient pas se permettre de faire rater ceci.
Ils sentirent de la sueur couler sur leurs joues et fronts ; en effet, ce n’était peut-être pas le lever du Soleil ou de la Lune, mais concentrer leur pouvoir ainsi – pouvoir avec lequel aucun poney n’est familier, au final – leur demandait de grandes ressources – bien plus importantes que la levée des astres, que 5 licornes quelconques accompagnées de Starswril, pouvaient accomplir. En réalité, résister encore à ce niveau-là était une prouesse non négligeable ; la plupart des licornes seraient déjà mortes.
Cependant, Starswril commençait également à fatiguer, mais le moment où il ouvrit ses yeux, il fut aveuglé par une lumière immense provenant de ses disciples : tous avaient les yeux grands ouverts, concentrant leur pouvoir dans ce cristal ; du sang coulait de leurs yeux, puisqu’ils dépassaient de très loin les limites de la raison. Mais la raison de cela était simple : ils avaient tout simplement l’impression que ce n’était pas assez, qu’il fallait en donner plus. Sinon tout allait rater ; ils feraient rater le rêve de celui qu’ils considèrent comme un père.
Starswril s’écria alors : « Mais… QUE FAITES VOUS BANDE D’IDIOTS ! ARRÊTEZ, VOUS ALLEZ VOUS – ». Mais ses paroles furent coupées par une explosion qui l’envoya lui particulièrement en arrière. Il se retrouva alors coupé du reste du groupe, et sonné. Il se sentit maintenant extrêmement fatigué ; il vit le monde tourner autour de lui et, tant bien que mal, il essaya de se relever. Il n’arrêtait pas de se demander : pourquoi ? Pourquoi sont-ils allés aussi loin ? Quelque chose dans son enseignement leur dictait-il cela ?
Cependant, en regagnant des idées claires, il se releva immédiatement : l’explosion. Elle ne pouvait pas les avoir laissés indemnes. Et l’image de ses disciples sanglants le fit courir à l’endroit où ils étaient. Des larmes commencèrent à se former, quand presque tous ses disciples sortirent du nuage de fumée que l’explosion a causé. Ils avaient encore les yeux en sang, mais pour une raison quelconque, ils souriaient tous. Seulement, avant de pouvoir dire un seul mot, Kindtalker, qui venait de sortir de l’écran de fumée, lui dit :
« Hah ! Je te disais bien qu’on le ferait, le vieux ! »
« … q-quoi ? », il répondit, confus. Que voulait-elle dire par cela ?
Il pouvait en effet dès ce moment-là sentir une grande puissance magique venant de là où se trouvait le cristal, mais ses pensées furent coupées par la suite.
« Bah je crois que c’est assez évident, non ? On a réus- »
Et c’est à ce moment précis que deux des disciples de Starswril tombèrent par terre, raides, et il remarqua avec horreur leur pelage gris, couleur de cendre, ainsi que leurs yeux fermés; le sang ne coulait plus maintenant. Ils avaient tous deux gardés un sourire sur les lèvres, cependant.
Kindtalker rajouta à ce moment : « … je suis désolée, Starswril, mais nous ne t’avons pas écouté, pour ce coup… »
Le poney la regarda, les yeux pleins de confusion et de terreur, car sans se l’avouer, il savait ce qui allait arriver.
« … q-que… mais… pourquoi ?! Je vous … non… », bégaya-t-il. Il n’arrivait plus à parler : sa gorge se noua, ses joues étaient maintenant inondées de larmes, tandis que d’autres disciples commencèrent également à tomber, et ce sous le même schéma ; certains vomissaient, et tombèrent dans leurs déjections avec un grand sourire, d’autres tombèrent sur le dos, le corps se mouvant avec des spasmes incontrôlés, et ainsi de suite.
Il tomba également par terre, mais non pour la même raison ; doucement, il se traîna jusqu’aux sabots de Kindtalker, comme refusant ce qui maintenant était une évidence.
« … lèves toi, Starswril ; nous avons tous choisi ça… nous avons senti aucune obligation, mais nous l’avons fait par choix… la mission qu’était la nôtre était bien trop cruciale, pour qu’on puisse échouer… le monde dépend de nous, et tu le sais… »
Elle se baissa, mit son sabot sous le menton de son maître, et vit son regard plein de pleurs, et de tristesse ; à ce moment-là, seuls elle et lui étaient encore de ce monde. Les corps des autres disciples étaient maintenant devenus cendres, qui se dispersèrent alors dans cet espace infini.
Starswril, lui, ne pouvait s’empêcher de dire : « … c’est ma faute… j-je… je vous ai entraînés là-dedans… tout simplement car c’était t-tellement important pour moi… ».
Il savait en effet ce qui s’est passé : sous le stress de l’échec, tous ses élèves décidèrent de donner plus qu’ils en avaient en magie, tous avaient dépassé leurs limites, afin de garantir la réussite de l’expérience. Ils ont cherché dans toute leur magie, pas uniquement les deux impliquées. Peu importe ce qu’il en coûtait, c’était important pour leur maître, et ils se devaient de l’accomplir ; c’était ce qu’il se disait. Et cette pensée lui était insupportable ; il avait poussé ceux qu’il considérait comme ses propres enfants au suicide.
« Et nous avons choisi de te suivre, tous, sans exception… et aucun de nous ne regrette ce choix, et tu sais pourquoi ? », lui répondit Kindtalker, en le serrant dans ses sabots.
« Nous avons réussi… vieillard sourd… tu as réussi… ».
Starswril la serra dans un sabot faible aussi, avant de sentir ce qui lui brisa le cœur : les derniers battements de celui de sa disciple qui s’éteignirent petit à petit. Il la regarda : ses yeux se fermèrent doucement, sans que son sourire ne disparaisse une seule seconde. Il savait qu’elle lui demandait, sans parler, de cesser de pleurer, mais il ne pouvait pas ; c’était tout bonnement inconcevable pour lui.
Devenue cendres, Kindtalker également se dispersa dans la dimension découverte par son maître, qui s’étala au sol, faisant tomber son chapeau ; mais il n’en avait rien à faire. Il était maintenant seul, et sa soif de connaissance avait, à ses yeux, poussé ceux qui lui étaient le plus chers à disparaître.
Il avait condamné cette génération de jeunes prodiges ; les avait privé de l'épanouissement dans le monde, des différentes expériences à vivre dans la vie, il les avait privés de l’amour, de l’amitié ; il venait de détruire le cœur de leurs différentes familles qui ne sauront jamais pourquoi leur poulain ou pouliche avait sacrifié leur vie pour un vieux fou tel que lui.
C’est tout cela que Starswril se disait à ce moment-là. Il ne put se débarrasser de ce sentiment temporairement que quand il entendit des cris venant de l’écran de fumée qui venait de se disperser un peu. Il leva la tête, et put apercevoir deux figures minuscules. Soudainement curieux, il se releva petit à petit, tremblotant, et alla vers la direction des pleurs. Son cœur battait à plein régime : qu’est-ce que cela signifiait ? Y’avait-t-il un ou une de ses disciples qui agonisait ?
Ses questions furent interrompues quand l’une des figures sauta sur son sabot et l’agrippa. Baissant peu à peu les yeux, il remarqua ce qu’il considérait au début comme lui qui perdait les nerfs : sur son sabot se trouvait une pouliche de couleur bleue sombre, qui au début lui semblait être une licorne, avant de faire remarquer les ailes sur son dos. Elle était très petite, de la taille d’un bébé, et avait une crinière bleue claire.
Ce paysage arrêta ses pensées d’un seul coup.
… une alicorne ? Mais… comment ? Elles sont censées être éteintes depuis des centaines d’années, alors-
Et tout d’un coup, la réponse lui parut évidente : le cristal. Ce n’était pas un cristal normal, mais un cristal alicorne, dont les propriétés devaient être particulières. Et cette pouliche… ce cristal a fait quelque chose que Starswril n’a jamais cru possible : il n’a pas juste concentré le pouvoir de la magie qu’il a reçue, mais il l’a matérialisé sous la forme de créatures bien vivantes.
Ses pensées furent coupées par l’apparition d’une seconde pouliche : elle était un peu plus grande que la précédente, mais cette fois ci de couleur blanche, et avec une crinière rose, se démarquant donc lourdement de l’autre. Et bien entendu, elle était aussi alicorne.
Starswril ne pouvait tout simplement pas gérer le flot d’informations, vu que sa tête fut remplie de questions auquel il – pour ne pas dire personne- avait la réponse. Mais se disant cela, il rajouta alors : ça n’a pas d’importance.
En effet, en se retournant, il sentit dans le vide qui l’entourait les mots de sa disciple avant de disparaître : ils avaient réussi. Et ceux qu’il considérait comme ses enfants n’étaient pas morts ; leur vie a été enregistrée dans ces deux créatures, ces deux alicornes, qui étaient un symbole : celui du renouveau, et de la vie.
Doucement, Starswril esquissa un sourire léger, ainsi que des larmes de reconnaissance, pour ses disciples qui, comme il le sentait, étaient bel et bien à côté de lui, et qu’ils le seraient toujours. Leur esprit était là, mais aussi leur vie, dans ces deux pouliches qui avaient de la peine à marcher, et qui bavaient comme les nouveaux nés qu’elles sont.
… merci…
Lévitant son chapeau doucement, Starswril lévita également les deux pouliches et les posa dedans ; les deux alicornes tendaient leurs sabots vers lui, en faisant des bruits qui lui réchauffèrent quelque peu le cœur. Il leur dit alors :
« Alors… vous voilà, hein… vous êtes le signe que le monde va vers de nouveaux horizons… »
Il continua à marcher vers la sortie, en continuant :
« Je suppose que vous êtes sœurs, alors… comment devrais-je vous appeler ? »
En arrivant vers un pilier de lumière qui servait de sortie, Starswril dit doucement :
« Ahhh… toi, tu seras Celestia… tu seras la grande sœur… et toi… tu seras Luna, la cadette… »
Ainsi, sur ces mots, Starswril sortit de sa dimension qu’il décida d’oublier : car grâce à ses disciples, et lui, le monde entier va changer drastiquement.
« … un jour, vous régnerez sur Equestria… en sœurs justes, et dirigeantes aimantes… nous avons beaucoup de travail à faire… ».
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Le coup du "toi tu seras l’aînée et toi la cadette" m'a fait sourire, parce que pour le coup elles sont nées parfaitement en même temps ! Je ne sais pas si l'information était utile.
Du reste, même s'il y a des phrases maladroites et du vocabulaire hasardeux c'est plutôt agréable à lire. Le plus gros bémol sera donc les temps : le passé et le présent dans une même phrase donnent lieu à un joyeux micmac !
Finalement, je dirais - en pure hypothèse - que comme c'était ta première fiction, tu t'es un peu empressé, et une relecture approfondie ou par un tiers n'aurait pas été de trop.
Mais c'est tout de même un bon début, alors bonne continuation !
Kawete14 octobre 2017 - #49503J'ai trouvé que tout était un peu rapide, je n'ai pas eu le temps de m'attacher à tes personnages, de telle sorte que lorsqu'ils sont morts, je n'ai rien ressenti du tout.
Le coup du "toi tu seras l’aînée et toi la cadette" m'a fait sourire, parce que pour le coup elles sont nées parfaitement en même temps ! Je ne sais pas si l'information était utile.
Du reste, même s'il y a des phrases maladroites et du vocabulaire hasardeux c'est plutôt agréable à lire. Le plus gros bémol sera donc les temps : le passé et le présent dans une même phrase donnent lieu à un joyeux micmac !
Finalement, je dirais - en pure hypothèse - que comme c'était ta première fiction, tu t'es un peu empressé, et une relecture approfondie ou par un tiers n'aurait pas été de trop.
Mais c'est tout de même un bon début, alors bonne continuation !
Salut! Merci pour ton commentaire, et si ça te dérange pas, je te répondrai point par point:
- en effet, c'est rapide, j'aurai pu écrire la fic sur plusieurs chapitres, mais comme il est souvent conseillé de commencer par un one shot, j'ai fait ça, ce qui oui donne l'impression que c'est rapide, ce avec quoi je suis d'accord
- ouais c'est fait exprès ; l'une est légèrement plus grande que l'autre en taille, et dans ma tête il dira pas a deux poneys que c'est finalement des créatures créées, alors il doit trouver un truc , je sais pas si tu vois ^^
- j'ai écris quand j'étais fatigué
- j'ai été relu... mais j'ai corrigé en étant fatigué xD
- merci beaucoup en tout cas! Je compte continuer &
^^
Le coup du "toi tu seras l’aînée et toi la cadette" m'a fait sourire, parce que pour le coup elles sont nées parfaitement en même temps ! Je ne sais pas si l'information était utile.
Du reste, même s'il y a des phrases maladroites et du vocabulaire hasardeux c'est plutôt agréable à lire. Le plus gros bémol sera donc les temps : le passé et le présent dans une même phrase donnent lieu à un joyeux micmac !
Finalement, je dirais - en pure hypothèse - que comme c'était ta première fiction, tu t'es un peu empressé, et une relecture approfondie ou par un tiers n'aurait pas été de trop.
Mais c'est tout de même un bon début, alors bonne continuation !