Devant un petit muret surmonté d’une grille de fer de couleur noire, une petite pouliche était assise sur sa croupe. Les oreilles droites, elle était à l'affût de la moindre note de musique qui lui parvenait. Depuis la première fois où elle avait pu entendre les notes d’un violon d’une licorne qui avait offert un concerto sur la terrasse d’un café, la jeune pégase ne pouvait plus s’en passer, c'était comme une euphorie, un bien être, qui la poussait à bouger son corps à danser, placer ces pattes en suivant les accords, les ailes, se dressant rapidement ou lentement selon les sons de l'instrument. Elle dansait, laissant son corps se mouvoir sur les notes du musicien. Cela lui avait offert quelque chose de magnifique. Sa cutie mark était apparue, elle représentait une ballerine dansante. Elle en était si fière.
“Eve…” La petite pouliche se tourna en sursaut, regardant le vieux terrestre qui se trouvait derrière elle. L’étalon, un vieux terrestre à la robe mauve tirant sur le gris était à quelques mètres de la petite pégase, un râteau à sa patte, il se mit à secouer la tête, l’air désolé. “Tu dois pas rester ici. Tu le sais, si Madame la proviseure t'aperçoit, elle préviendra les services des poulains.” La petite pégase a la robe noire se mit à baisser les oreilles, avant de faire les gros yeux.
“Non s’il vous plaît, je veux pas retourner à l'orphelinat. La directrice est un monstre, elle nous enferme et nous frappe tous les soirs.” Son regard était au bord des larmes, le vieux terrestre se rapprocha, posant son râteau contre la grille du lycée avant de lui faire une caresse du sabot sur sa crinière noire. “S’il vous plaît, laissez moi écouter la musique, je serai discrète, je resterai en dehors des murs du lycée, je rentre pas. Promis.”
Le vieil étalon poussa un léger hennissement, regardant de ces grands yeux fatigués la petite pégase. “ Bien, c’est d’accord. Mais à une condition, tu rentres à l’orphelinat après, et tu traîneras pas en chemin, les rues de Canterlot sont dangereuses une fois la nuit tombée, je n’aimerais pas apprendre qu’il t'est arrivé quelque chose.” Bien que le vieux terrestre semblait triste en disant ces mots, il se mit à sourire à la pouliche, récupérant le râteau avant de se redresser sur ses pattes. Avant de la quitter, l’étalon se mit à regarder la petite pégase, lui offrant une dernière caresse. “Je sais que tu m’aimes pas cet endroit, mais un jour, des poneys viendront, et ce jour la, tu auras une famille. Alors, cesse de dire des bêtises. Les monstres n’existent pas, je veux plus entendre ces mots de ta bouche.” De son regard intransigeant, le vieux terrestre lui décrocha un timide sourire avant de se retourner, la laissant seule.
Eve, la petite pouliche dressa l'oreille, ces ailes suivant. Un violon se mit à prendre vie à quelques mètres d’elle. Un jeune terrestre, un poulain a la robe blanche, le parfait contraire de la pouliche était contre un tronc dans le jardin du lycée, il faisait coulisser son archet sur les cordes, avant de tourner les clés pour tendre les cordes. Quand le son de son instrument lui semblait parfait, il posa son violon sur son épaule et posa son archet de son sabot droit. Le poulain ferma les yeux, restant dans le silence du parc avant de rouvrir les yeux, et donner les premiers accords de musique. Le son, bien que trop rapide, faisait que la petite pégase commença à bouger lentement, semblant vaciller sur ses membres. Levant une patte à mi hauteur, elle ferma les yeux avant d’ouvrir son aile gauche alors que la musique commençait à prendre un rime plus doux, les notes étaient beaucoup plus sûres. La pouliche se mit à battre des ailes, survolant le sol de quelques centimètres, elle se dressa, se positionnant comme si elle était sur ses pattes arrière. La patte avant droite dressée, et la gauche courbe, elle pencha la tête sur le côté, tournant sur elle même avant de toucher terre, sautant, elle fit un geste du sabot postérieur, donnant un coup d’aile pour se faire glisser, comme si un étalon dansait avec elle, la tirant sur lui.Quand la musique mourut dans une dernière note qui semblait essayer de survivre, elle rouvrit les yeux, regardant devant elle, le poulain s'était rapproché de la grille, la regardant avec au museau un timide sourire.
“Bonjour. Je t’ai déjà vue. Tu viens dans le parc pour écouter, et tu danses très bien.” Le poulain se mit à rougir à ses mots, face à la jeune pouliche qui se mit à croiser les pattes avant, baissant les oreilles et lui répondant d’un sourire. “Je me presente, je m’apelle Sound Machinist. Et toi, quel est ton nom?”
La jeune pégase avait redressé la tête, surprise que le poulain lui apporte autant d'importance, les yeux grand ouverts, le regardant à travers la grille, la pouliche baissa légèrement la tête. “Eve…” Le poulain a la robe blanche se rapprochait de la grille, se cabrant pour s’y appuyer.
“Juste Eve... C’est un joli nom...et ton nom de famille?” Le terrestre du nom de Sound Machinist inclina la tête sur le côté, regardant la pouliche. “Qu’y a t-il ? Tu sembles… triste.”
Eve, la petite pégase noire à la cutie mark représentant une ballerine releva lentement la tête, regardant le jeune poulain a la robe blanche. “Non, ça va Sound, c’est que...mes parents sont pas rentrés de leur voyage. Donc, je vis dans une grande bâtisse, avec d’autres poulains.” Son regard se perdit sur le sol. Un mensonge, mais pour éviter de dire qu’elle n’avait aucune idée de ses parents, ce qu’ils étaient ou s'ils étaient vivants à ce charmant poulain qui lui parlait, elle était prête à changer la vérité. Le poulain redressa les oreilles, comprenant ou elle vivait, mais il ne la jugea pas, il s’en fiche après tout, ce qu’il voulait, c’est avoir une amie, une vraie.
Dans son entourage, dans son école privée, payée par des parents très aisés, le poulain se sentait seul. Bien qu’entouré de beaucoup, il n’y avait aucune amitié, amis dans ce monde ou l’argent régnait en maître. Sound Machinist était un poulain à qui on avait déjà prévu son futur. Il serait marié à une riche pouliche, ayant des parents directeurs d’entreprise ou bien une riche héritière, et qui lui donnerait un poulain, un mâle de préférence. Relevant la tête et se rapprochant de la grille, il passa son sabot entre les barreaux. “Veux-tu bien être mon amie, Eve ? Moi l'apprenti musicien, et toi, la danseuse.” les yeux grand ouverts, il se mit à sourire à la pégase noire. A partir de ce moment, ou elle tendit le sabot pour lui serrer le membre, elle savait que sa vie allait changer. Quelques minutes plus tard, la cloche de l'établissement se fit entendre, ce devait être l’heure du souper. Sound tourna la tête, regardant le lycée. “Je dois rentrer, la directrice est assez sévère avec les horaires. Tu seras là, demain?”
La petite pégase lui répondit d’un sourire, battant légèrement des ailes. “Je viendrai chaque jours, pour écouter ta musique et danser.” La pouliche rougit, se demandant si elle pouvait lui dire ça. Eve réunit son courage, agrandissant son sourire. “Tu es si gentil, sors-tu le week end, on pourrait aller au parc, ça serait plus sympa qu’ici, séparés par cette grille.” A ces mots, le jeune terrestre rougit, cherchant une réponse.
“Heu… oui, mais mes parents….m’interdisent de parler aux poneys dont ils ne connaissent pas les parents…Mais promis, quand je pourrai sortir sans être surveillé, je viendrai au parc, tu connais le grand arbre, c’est un saule pleureur près du lac, je serais en dessous, et je jouerai du violon.” Le poulain fit signe du sabot, disant au revoir et rêvant déjà d’être à demain, pour voir la petite pouliche noire du nom de Eve. Sound devait rentrer, la silhouette de la directrice se rapprochant de la porte d'entrée le pressa, ne désirant pas être grondé par cette très vieille jument autoritaire.
Eve regarda le poulain rentrer, avant de se tourner, apercevant que la nuit était déjà en train de tomber. Elle hésita, dormir dans le froid, ou rentrer à l'orphelinat. Qu’elle que soit l’idée, rien ne lui plaisait. Rentrer pour être battue, méprisée, en espérant manger une sorte de bouillie plus ou moins mangeable, ou dormir dans un carton, auprès d’une boulangerie, où l’odeur et la chaleur du four pourrait la réchauffer. Mais l’odeur du pain en train de cuire serait comme une punition.
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Tout d'abord, bravo !^^ L'histoire est très bell, et surtout, TU-NE-VAS-PAS-TROP-VITE !! On savoure ce qui se passe !!
Alors, pour les détails, je sais plus où c'était, mais j'avais repéré une très jolie assonance en "en", qui fait beaucoup d'effet ^^
Bon. Et puis, il y a un petit peu de négatif, aussi :
- quelques répétitions qui peuvent êtres changées.
- certains mots qui brisent le "rythme" (et pas le "rime" ^^. Tu avais cette petite faute quelque part)
- un petit souci avec la concordance imparfait/passé simple
- et enfin, 1 ou 2 présents mal placés
Voilà !^^ J'ai adoré l'histoire, et j'espère que tu va la continuée, elle commence si bien !...
En plus, qui peut dire non à la romance ? :)
Continue comme ça et bonne chance ^^