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Licornia

Une fiction écrite par dovakat.

Licornia - Chapitre 7

« Red, ça fait longtemps que tu es dans ce camp, ouais, depuis la première génération t’es ici. Mais je vais te dire une chose, un truc fondamental, le genre de truc qu’on oublie pas quand on vit à Ponyville, c’est une règle : on ne s’évade pas de Ponyville, on ne s’évadera jamais de ce camp, compris ? »

J’étais assis sur un tas de débris dans notre baraquement, le soleil déclinait et il faisait de plus en plus sombre. Entre mes sabots il y avait une gamelle cabossé, rempli d’eau. Je l’ai porté à ma bouche, le liquide était infect, une vrai dégeulassure.

J’ai reposé la gamelle puis j’ai dit : « Je pense que si on avait respecté les règles de ce camp, ça aurait fait longtemps, toi et moi, que l’on aurait rendu l’âme. »

En face de moi, c’était Jingle Beak, il vivait dans un baraquement de notre secteur et venait ici quelquefois pour commercer. C’était lui qui m’avait refilé cette gamelle d’eau stagnante « tu pourras pas trouver mieux que ça ! » m’avait-il dit. Quel enfoiré, et il avait pas tort en plus.

« Red a raison ! a lancé Dirt Cheap, on va pas passer quatre ans de plus dans ce camp pourri à se geler les couilles !

- Merci de ta finesse, vraiment merci, a répondu Little Cloud.

- La ferme Cloudy, t’emmerdes tout le monde.

Cloudy n’a rien dit et Jingle Beak a commencé à chauffer : - Quoi ? Mais vous êtes tous malades ici ! Y a rien de plus idiot qu’une évasion !

- C’est risqué effectivement, mais ça se tente.

- C’est très risqué oui, a dit Cold Lake.

- Mais je vous dis que c’est impossible ! a crié Jingle Beak.

- Rien n’est impossible à Ponyville.

Dirt Cheap a ri : - J’ai jamais entendu une telle connerie !

- C’est toi la connerie, ai-je répondu.

Jingle Beak a crié plus fort, il devenait de plus en plus rouge : - Mais est ce que vous m’écoutez ? Vous êtes au courant que vous… que vous pourriez vous faire attraper ?

Cold Lake s’est approché de lui : - Dis moi Jingle, pourquoi tu t’intéresse tant à nous ?

Dirt Cheap a ri à nouveau : - C’est vrai ça, d’habitude tu t’occupe que de ton sale cul !

Et puis là, j’ai eu le mot de trop : Peut-être que ce connard veut nous dénoncer à la garde.

Dirt Cheap a eu un regard en panoramique sur nous tous : - Le fils de pute...

- Quoi ? Mais… tu déconnes là ! C’est pas mon intention !

Je me suis levé, Cold Lake a dit, calmement : - N’essaye pas de nous baiser Jingle, car si c’est le cas on va très vite le découvrir.

- Et tu vas le regretter, crois moi. »

Bientôt, le pauvre terrestre fut encerclé, on allait vite voir la couleur de ses intentions.

« Tu te fout de nous ! a crié Dirt Cheap.

- Je jure ! Je vous veut pas de mal ! Je jure !

La tension était montée d’un cran, Jingle Beak tremblait de tous ses membres et nous on criait comme des fous : - Tu jure sur que dalle ! On te connaît bien enculé ! On va te buter ! »

Dirt Cheap a attrapé Jingle et la jeté à terre, notre victime semblait pleurer alors que je donnais de grands coups de sabot dans sa face rouge. Je me demande encore si je savais ce que je faisais, si j’étais conscient de commettre en meurtre sur quelqu’un comme moi. Durant un instant, j’ai pu voir un dernière fois le visage de celui qui allait mourir ce jour là et, durant un instant, j’ai voulu mourir.

Cloudy nous avait regardé, du début jusqu’à la fin, sans rien dire, sans rien faire. Cloudy, c’était un petit pégase avec un parfait nom de pégase. Tout le monde le brimait et le traitait d’homosexuel, soit disant que des licornes ’’dérangés’’ lui avait fait subir des sévices sexuels, ce qui était fort possible d’ailleurs. Pourtant, il était bien loin d’être à l’image des pédales soumises. L’esprit de Cloudy était d’acier. Il ne craignait rien, ne semblait pas ressentir la souffrance, ni la tristesse, ni le dégoût. Ce pégase là, lorsque je restais seul le soir en se compagnie, il me terrifiait.

« C’est fini pour lui, a lancé Cloudy.

- La vache ! On la travaillé… ai-je dit en essuyant mon front couvert de sueur.

Cold Lake s’est écroulé sur le sol : - Putain… C’est pas possible.

- Il va falloir le cacher, avant que la garde arrive. »

Dirt Cheap a saisi le mort par les pattes pour l’amener au fond de la baraque, là où il serait bien caché. Moi, je me suis posté près de la porte, le regard fixé sur le ciel.

Ciel noir, rose, plein de nuages blancs, ça aussi c’était Ponyville, beaucoup de laideur avec un peu de ciel. Le ciel était beau, trop beau pour que je puisse savourer ses milles couleurs, mais le ciel, ça émerveille, le ciel c’est pas du meurtre, c’est le beau ciel aux milles couleurs.

On m’a poussé sur le côté, je suis tombé, ma tête a frappé le plancher et mon œil s’est mis à me piquer, comme si on m’enfonçai une lame dans les yeux. C’était la garde.

« Tout le monde en ligne ! Exécution ! »

On s’est tous précipités devant les licornes, les pattes bien droites, la tête tournée vers le bas pour ne surtout pas croiser le regard d'une race désormais supérieure.

Deux gardes étaient entrés dans la pièce, un halo de magie portait leurs matraques prêtes à frapper.

J’ai relevé la tête : « Y se passe rien ici, vous pouvez partir .

Le premier garde, un sous-off gras et colérique, a levé son arme : - Je ne t’ai pas autorisé à parler, animal ! Recommence et je t’éclate le crâne !

Le deuxième garde s’est approché du rang : - Bon, ça fait un moment qu’on vous entend hurler, pouvez vous me dire se qui se passe ?

- Rien, a dit Dirt Cheap avec un air amusé à peine perceptible.

- Rien ? Te fous pas de nous ! Vous vous êtes battus !

- ...

- Répond ! a hurlé le garde, le regard fou.

Cold Lake est intervenu : - Oui, nous nous sommes battus, nous nous disputions pour... pour une écuelle d’eau.

Le premier garde a ri : - Ah ! Quelle bande d’animaux je vous jure...

- Où est cette écuelle ? »

Cold Lake à désigné la table d’un hochement de tête. Le garde s’est approché d’elle à pas lents et assurés, seul le bruit de ses sabots claquaient au milieu du silence. Il a rangé sa matraque dans son holster avant de saisir la gamelle à l’aide de sa magie.

Le garde s’est posté tout près de Cold Lake, il observait le contenu du récipient : « Eh bien, je n’ai jamais rien vu de plus immonde que ça, franchement, je me demande comment vous faites pour boire un tel truc.

Le sous-off eu un rire idiot, le deuxième garde parla à nouveau : - Mais ce soir, je vais être généreux, ce sera toi qui aura droit à toute l’eau ! C’est moi qui l’ai décidé, alors tu vas tout boire ! »

Le garde a saisi Cold Lake à la mâchoire et lui a enfoncé l’écuelle dans la bouche, déversant l’eau dans sa gorge et ses narines. Cold étouffait, il poussait des cris étouffés en projetant de l’eau partout. Il jeta son sabot de toutes ses forces dans la face de la licorne.

Tous mes muscles se sont crispés, mon cœur s’est mis battre à tout rompre, un halo de magie scintilla dans le baraquement. Il y eu un bruit sourd et mat, Cold Lake roula sur le sol, le visage enfoui dans ses pattes. Il cria et des filets de salive écarlate se répandirent sur ses joues.

La suite, inutile que je vous la raconte, je veux pas en parler de toute façons.

Après une éternité, les gardes ont quitté le baraquement, la nuit était tombé. Je me suis approché de Cold Lake, sans même savoir pourquoi. Le pauvre... il avait dégusté, et pas qu’un peu. Les yeux boursouflés, les lèvres fendues, le museau tordu, le tout couvert de sang noir. Combien de fois l’avait-ils frappé ?

« J’ai faim, a dit Cloudy. »

Personne n’a rien dit, Dirt Cheap s’est affalé dans le fond de la baraque, près du cadavre que les gardes n’avait heureusement pas remarqué.

Tout était obscur, je ne savais pas où dormir, le froid était mordant. C’est sur le sol que je me suis recroquevillé, les pattes contre ma poitrine pour ne pas trembler.

La nuit à Ponyville, c’était une horreur. Il faisait toujours noir, il faisait toujours froid, et surtout, on mourrait de faim la nuit. Parfois, je mordais ma patte, rien que pour avoir quelque chose dans la bouche, et je serai fort ma mâchoire. Seul le goût du sang pouvait m’arrêter. La nuit à Ponyville, ça nous retournait l’esprit.

Quelque chose m’a saisi, je me suis mis à trembler, j’ai voulu me relever mais la chose m’a écrasé de tout son poids. C’était Cold Lake, le visage éclairé par un rayon de lune.

Il s’est penché sur moi, sa respiration était sifflante, il avait l’air fou.

« Red… il faut qu’on… il faut qu’on parte… ils font nous attraper… alors on va partir ! Loin Red… loin ! On va s’enfuir ! »

Il a eu un hoquet qui le fit tressaillir de tous ses membres et il cracha un bille noirâtre qui est venue s’étaler sur mon visage pendant que je hurlais d’effroi.

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Note de l'auteur

Voilà le septième chapitre ! Comme toujours, c'est un plaisir de publier une nouvelle partie de mon histoire, mais quelque chose me gêne.

En effet, je trouve qu'il y a peu de commentaire construit sur les chapitres que j'ai publié, alors qu'il sont lus par un nombre assez important d'internautes.

Si tu peux lire ces notes, cela signifie sûrement que tu lu le chapitre en entier ! Donc, si tu aimé, ou détesté, n'hésite pas un poster un commentaire où tu donnerai ton avis sur l'histoire. Cela m'aiderai énormément car je sais que cette fiction est loin d'être parfaite, et j'ai besoin de découvrir ses défauts.

Merci d'avance, et à la prochaine!

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Rosycoeur
Rosycoeur : #48438
Les jurons, la violence, je n'ai pas trop l'habitude avec MLP.

Lots of laughter.
Il y a 6 mois · Répondre
dovakat
dovakat : #48437
Rosycoeur07 juillet 2017 - #48434
Ouah... ça fait longtemps mais ce chapitre a été très brutal.

Je me demande ce qui s'est passé pour que cela ne soit pas un univers alternatif.
Trop brutal?
Il y a 6 mois · Répondre
Rosycoeur
Rosycoeur : #48434
Ouah... ça fait longtemps mais ce chapitre a été très brutal.

Je me demande ce qui s'est passé pour que cela ne soit pas un univers alternatif.
Il y a 6 mois · Répondre

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