Un insecte était enfermé dans une alvéole malodorante et humide, le petit drone était recroquevillé sur lui-même, la peur, celle d’être encore battu le prenait à l’abdomen. Le seul bruit était celui de ses chaînes tendues, ou des anneaux qui lacèrent la fourrure et la faible carapace de Sac à Puces. La tête entre ses pattes avant, il se mettait à siffler de douleur lorsqu'il respirait. La garde qui l’avait frappé avait été vraiment violente, lui brisant plusieurs plaques de carapace. Il se releva, poussant un sifflement. Il désirait changer d’endroit, son sang avait souillé le sol où il se trouvait, mais aussi quelques gouttes d’eau venaient de lui tomber dessus, ce qu’il détestait. Respirant fortement, il se posa dans un autre coin, laissant des larmes de couleurs vertes couler le long de ses joues. Il se demandait pourquoi la garde royale ne l’avait pas achevé. Sûrement le plaisir de le voir mourir à petit feu.
Une journée venait de passer, Sac à Puces ouvrit les yeux. Faiblement, il tourna la tête, regardant autour de lui, bien qu’il doutât trouver de quoi se nourrir. Il était sur sa fin, il le savait, c'était peut-être ça le pire pour lui. Au fond de lui, il espérait que les membres de sa fratrie aient survécu, du moins, jusqu'à leur mort programmée. Une vie courte, pleine de douleur. Le petit drone releva les oreilles, poussant un faible sifflement. Des bruits de sabots se faisaient entendre. Sac à Puces en voyant la grande jument insectoïde qui entra dans sa cellule, se redressa avec souffrance, respirant avec force. Devant ce spectacle de souffrance, Chrysalis eut un petit sourire de plaisir, avant de faire mine d’être inquiète, le rattrapant avant que l’insecte ne retombe sur le sol. “shiiit, doucement, ne bouge pas.” Elle se plaça sur le côté, regardant l’insecte avant de le poser contre son abdomen. Sac à Puces releva la tête, regardant sa reine.
“Majesté… Pourquoi ne pas me tuer ?” La jument à la crinière verte posa son sabot sur le museau du petit drone, lui faisant comprendre de ne rien dire. Sa corne s'illumina, faisant apparaître une gamelle remplie de gelée. Elle le rapprocha de son museau, le faisant boire. Sac à puces poussa un sifflement étouffé, levant un sabot douloureux pour maintenir la patte de sa mère, avalant la gelée fraîchement fabriquée. Savourant chaque gorgée de ce liquide qui s'écoulait le long de son œsophage, lui réchauffant le corps. Le laissant boire, Chrysalis illumina sa corne, soignant les blessures et la carapace de son sujet. Un sourire carnassier, elle le regardait attentivement, observant la crainte qu’il dégageait, la peur. Quand il finit sa gamelle, elle la fit disparaître avant de le soulever et le plaçant face à elle, retirant les chaînes qui le maintenait. Sac à Puces regardait ses pattes, avant de se rendre compte que ses blessures avaient elles aussi disparu, ses pattes postérieures arrivaient à le soulever sans le faire souffrir. Redressant la tête pour regarder la matriarche, il poussa un léger sifflement. “ Pourquoi... mère, vous m’avez frappé, et puni…” Le petit drone se tut, une crainte naissante, repensant à la douleur que la garde royale lui avait infligée en le battant.
La grande jument insectoïde se redressa, se mettant à tourner autour de lui, le regardant d’un œil inquisiteur avant de s'arrêter. “Tu m'appartiens, je t’ai offert la vie. J’ai tous les droits sur mes petits drones. À savoir te punir si tu dépasses les bornes.” Le drone coucha les oreilles, se disant… Il cessa de penser, voyant la reine tourner la tête en le dévisageant. Chrysalis se tourna, levant le museau de l’insecte d’un sabot. “Crois-tu que je t’ai créé pour penser ? Tu écoutes, tu obéis. Et tout ça dans le silence.” La matriarche se déplaça de quelques pas, faisant apparaître un sac selle avant de pencher la tête sur le côté, regardant le petit drone. “Je te donne mon pardon pour ton manque d’obéissance, mais pour le gagner, tu vas faire quelque chose de simple pour ta reine. Tu vas partir à la capitale des poneys, du nom de Canterlot. Je voudrais que tu trouves un….” La grande jument à la crinière verte se mit à se gratter le museau du sabot, faisant mine de réfléchir. Redressant ses oreilles et faisant apparaître un sourire malsain. “J’ai trouvé ! Ce deux pieds... oui, c’est intéressant comme nom, enfin. Mon petit drone, tu dois me retrouver cet être différent, il ne ressemble à rien de connu, alors, tu le trouveras assez facilement. Il se trouve dans le palais, et je ne veux rien entendre. Tu me le retrouves, et tu me le ramènes. Je m'occuperai de son compte.” La matriarche ouvrit le sac, sortant un parchemin sans le dérouler. “Tu lui donneras ceci, c’est un avis de recherche assez spécial.” Son sourire quand elle le replaça dans le sac selle était démoniaque, elle semblait jubiler d'impatience. Donnant le sac au drone, elle ajouta avec un léger sourire. “Si tu fais tout correctement, et que tu me ramènes cette créature, je t'élèverai au titre de changelin, et peut-être… au rang de mâle reproducteur. Maintenant, va.” Chrysalis se retira, laissant Sac à Puces seul.
Dans les galeries, une garde royale se rapprochait, un sourire mauvais, elle rejoignit sa reine, s’inclinant face à celle-ci. “Oh ma reine. C’est fait.” Chrysalis, un sourire aux lèvres se remit à avancer, poussant un sifflement, ordonnant à sa garde de la suivre.
Sans regarder la changeline qui la suivait discrètement, elle s'arrêta, levant l’une de ses pattes pour la sentir, faisant une grimace. “Systra ! Fais moi penser à me débarrasser de cette chose. Ce drone, quand il reviendra… Tue le.” Elle se remit à avancer, laissant la garde qui venait de sourire à cet ordre à peine dissimulé. Se retournant, elle se mit à avancer vers le fond de la ruche, se dirigeant vers les cellules. Toutes les alvéoles pour les prisonniers étaient vides, hormis celle où se trouvait toujours le drone. Sac à Puces regardait le sac selle.
Le drone se demandait pourquoi, mais il ne cessait de penser aux paroles de sa matriarche. Un faible sourire apparut sur le visage de l’insecte. Je serai un changelin. Ma reine fera de moi un changelin à part entière. Mais mes frères?” Un sifflement le fit sursauter. Se retournant durant son saut, il vit la garde royale qui l’avait battu et enfermé dans cette cellule. La changeline regardait la grille ouverte quelques instants, avant de détourner son regard vers le drone.
“Alors comme ça, tu es libre… Tu te rappelles de moi à ce que je vois, donc, je vais être gentille. Je vais te donner cinq minutes pour quitter la ruche, et faire ton devoir pour la reine.” La garde royale fit un pas de côté, laissant le passage pour que Sac à Puces puisse passer. Le dévisageant d’un regard noir et plaçant ses oreilles en arrière. “Qu'attends-tu? Que je te batte ?” L’insecte plaça le sac selle sur son dos, se déplaçant rapidement avant de se faire bloquer par le sabot de la femelle. “Je te conseille de réussir, ou je me ferai un plaisir de finir ce que j'avais commencé.” Sans en rajouter, elle appuya avec force sur la carapace du drone, la faisant craquer, provoquant un sifflement de douleur de la part de Sac à Puces. Le drone réussit à se dégager, donnant un petit coup de sabots arrières, s’expulsant hors de portée des sabots de la garde qui le regardait avec un sourire. “Oh, mais tu as du ressort, c’est bien. Tire-toi maintenant.” Sans se retourner, Sac à Puces se mit à galoper, s’enfonçant dans les galeries. Il regardait rapidement, mais tout en se repérant à l’odeur et à l’air frais. Il devait galoper rapidement, croisant des changelins qui en le voyant se mirent à siffler de colère, certains essayaient de le frapper. Le drone savait qu’il ne devait pas être arrêté, mais encore moins blessé, ce qui pourrait l’immobiliser dans la ruche. Après un énième sifflement, il s'arrêta, faisant un dérapage.
Le drone essaya de se calmer, reprenant sa respiration. Quitter la ruche n’avait pas vraiment été simple cette fois-ci. S’observant, il se recouvrit d’une lueur verte intégralement avant de disparaître, laissant un pégase à la robe grise à la place de l’insecte. ”Enfin moi-même...” L’insecte déguisé regardait la longue crinière de couleur argentée et sa cutie mark représentant un cœur traversé d’une plume. Vérifiant qu’il avait toujours son sac selle, il se mit en route, déployant ses ailes pour s’envoler rapidement. Il se dirigea vers la cité royale des poneys. Il y était déjà allé il y a quelques semaines. Il était né, et puis il avait été envoyé à Canterlot. Sa première sortie, il s’en rappelait très bien. Il avait aimé, et il avait eu la possibilité d’être avec sa fratrie. Mais depuis, à chacune de ses sortiesd, il était séparé. Il ne voulait pas remettre les paroles de sa reine en question, mais il rapportait bien plus avec ses frères que seul.
Le soleil était sur le point de disparaître et déjà, au loin, il pouvait voir la montagne où la cité était accrochée. Avant que la lune ne se lève, il serait arrivé. Sans perdre de vitesse, il perdit de l’altitude. Il ne devait pas être repéré par les gardes. Bien que cela remonte à avant sa naissance, les gardes et les poneys de la ville se rappelaient très bien de l’attaque de la reine Chrysalis et de ses insectes. Sac à Puces se posa juste avant de pénétrer par l’une des petites entrées. Ces accès n’étaient pas gardés, une chance pour le drone qui en profita pour y entrer. Seule la grande porte était surveillée par seulement deux soldats. S’il avait été plus courageux, il serait rentré par l’entrée principale. Mais le petit insecte déguisé en pégase ne voulait pas prendre de risque, et puis, il devait se rendre à une petite maison, du côté sud du palais. Se mettant à trotter, le drone se déplaça tranquillement, sentant les sentiments qui émanaient des demeures. Sac à Puces s'arrêtait à plusieurs reprises, récoltant un peu de ces doux effluves, se disant qu’en plus de rapporter cette créature, s’il pouvait en plus rapporter quelques sentiments, sa reine serait peut-être plus agréable avec lui.
L’insecte déguisé en pégase s'arrêta, regardant de chaque côté de la rue avant de frapper à la porte. Sac à Puces se mit à surveiller les toits, vérifiant qu’il n’y avait aucun insecte qui n'était là pour l'espionner. Quand la porte s’ouvrit, un étalon à la robe grise et à la crinière argentée se trouvait face au drone, regardant son double quelques secondes avant de passer la tête par le seuil de la porte, vérifiant avant d'inviter le drone à entrer, l’observant.
“Que fais-tu ici ? À cette heure ?” Sac à Puces regarda la petite pièce, avant de s'arrêter sur un vieux meuble, poussant un léger sifflement. “Ne me dis pas que tu es venu pour vider ma réserve de sucre, petit insecte.” Le pégase lui fit un sourire, avant de lui faire une accolade, provoquant chez le drone un sifflement, laissant sa langue fourchue sortir.
“Arrête copain, tu vas me gaver… Écoute, ma reine m'a envoyé ici pour une mission spéciale.” L'étalon se mit à lever une paupière, le dévisageant.
“Ne me dis pas que vous allez revenir nous attaquer, je t'apprécie, mais tes copains, c’est pas la même histoire. Et puis, quand je t’ai trouvé, la seule chose qui m’a pas fait appeler la garde, c’était que tu avais plus peur que moi.”
Sac à Puces remua la tête, lui disant non. “C’est différent copain. Je dois prendre ta place au palais ce soir, c’est une question…” Le drone ne voulait pas trop mêler son ami poney, celui qui l’avait hébergé une journée complète, le nourrissant de sucre, le cachant au garde, quand il avait pris peur en les voyant, perdant son déguisement. “C’est crucial, sois sans crainte copain, aucun poney ne subira ma présence, je dois récupérer quelque chose, et ensuite, on ne se reverra plus.” L'étalon se redressa, se rapprochant du drone, lui relevant la tête. L’observant d’un œil inquiet.
- “Es-tu malade ? Quelle est cette mission ? J’ai vraiment l’impression que tu es sûr de toi. Écoute, je suis ton ami. Alors raconte moi ?
L’insecte recula, tournant la tête sur le côté.
- “Non, la vie des insectes est dangereuse, très risquée, comme cette nuit. Je vais infiltrer le palais des alicornes. Crois-moi, il est certain que je te mettrai en danger… Peut-être l'es-tu déjà. J’ai pris le risque de venir te voir car je t'apprécie, mais je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose.” Le pégase à la crinière argentée écarta les oreilles, comprenant qu’il ne servirait à rien de le faire parler, le drone essayant de le repousser, inventant une histoire de danger sur sa personne.
Se tournant, il se dirigea vers l’armoire, l'ouvrant d’une aile et attrapa un petit pot de terre cuite, le déposant sur la table. Un sourire apparut quand il vit le drone relever les oreilles, et tirant la langue vers le pot posé sur la table.
-“Aller, vas-y, tu peux tout prendre, de toute façon, tu le videras même si je te demandai de m'en laisser.” Sac à Puces l'attrapa par magie, apportant le bocal à son museau, vidant rapidement son contenu, poussant un sifflement ressemblant plus à celui d’un cochon se gavant.
-“Merci”. Après ce petit festin, le drone déguisé se tourna, regardant son double. “Tu es toujours au service de la princesse?”
-“Oui, je le suis toujours. Mais je voudrais te dire d'être prudent. Je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose”. Sac à Puces lui fit un sourire, dressant les oreilles.
-“Sois tranquille, je serai prudent.” Le pégase à la robe grise et à la cutie mark au cœur et à la plume se tourna, se dirigeant vers une commode, ouvrant le second tiroir pour en sortir une clef.
-“Prend ceci, ça ouvre la porte de ma chambre au palais. Je ne travaille pas ce soir, mais il m’arrive souvent d’y retourner pour récupérer des affaires ou simplement y dormir. Tu pourrais entrer par la petite porte, à droite de l'entrée principale. N’oublie pas, les gardes ne te poseront aucune question, mais sois prudent, il y a des nouveaux gardes maintenant la nuit, ils sont étranges et silencieux, alors, évite de siffler, tu pourrais être découvert à cause de cette manie.”
Sac à Puces prit la clef, la plaçant dans le sac selle, avant de se rapprocher du pégase à la robe grise. “Merci mon ami, je ne t’oublierais jamais.” Le serrant entre ses sabots, le pégase pouvait comme sentir de la peine. C'était la dernière fois qu’il le verrait, il en était sûr.
-“Laisse la clef dans la chambre et prends soin de toi, petit Sac à Puces”. L’insecte se retira, se tourna et fit face à la porte, avant de partir, prenant soin de la refermer. Il leva la tête, regardant le ciel étoilé.
- “J'espère que tu m'oublieras pas, après ma mort…” Le drone coucha ses oreilles, respirant un grand coup, puis il se tourna, prenant la direction du palais. Alors qu’il s'éloignait, une paire d’yeux bleus sans iris le suivait du regard, avant de retourner son attention sur la petite maison, un large sourire sadique apparaissant.
Dans la demeure, le pégase se mit à bâiller, refermant le pot de sucre maintenant vide, un léger sourire au museau. “Sacré Sac à Puces, je me rappelle… tu étais tellement apeuré, que tu t’étais enfermé dans ce placard, avant de sentir ma réserve. Quelle agréable surprise quand j'avais ouvert la porte, et aperçu que tu avais mangé tout mon sucre.” L'étalon se retourna, écartant les oreilles. “Oui, tu es parti… j'espère que c’est faux, que tu reviendras me voir.” Le pégase se rapprochant de l’armoire, posant le pot avant de la refermer. Tapotant du sabot le meuble ancien, toujours avec le sourire quand un poney frappa à la porte, à trois reprises rapidement. Dressant les oreilles, l'étalon se retourna, son sourire encore plus visible. D’un pas rapide, il se dirigea vers la porte, l’ouvrant. En voyant son double, et son regard bleu cristallin sans iris, une phrase du drone lui revint. “Tu l'es peut-être déjà.” Les yeux grands ouverts, il dévisagea l’insecte qui lui faisait face dont la gueule commençait à se déformer, dévoilant une série de crocs. “Vous n’êtes pas mon ami… Qui êtes-vous?...”
Le petit drone passait la petite porte, entrant dans le palais quand les poils de sa fourrure se mirent en épis et un long frisson glacé lui traversa le corps. Il tourna la tête rapidement, regardant derrière lui. Mais il n’y avait rien, et pas de vent cette nuit. Pourquoi il se sentait mal. Il avait l’impression que quelque chose venait de se passer, et qui le concernait. Se frottant le sabot contre la fourrure, essayant de faire disparaître cette sensation, il se mit à avancer, longeant ce long couloir étroit où plusieurs portes se trouvaient. S'arrêtant un moment, il observait les portes où se trouvaient des numéros au centre. Sac à Puces ouvrit son sac selle d’un sabot, avant de regarder. Il se penchait, écartant la patte arrière pour pouvoir s'étirer au maximum, plongeant son museau entre quelques pots et le parchemin, essayant d’attraper la clé. Avec sa langue fourchue, il prit la clef et le parchemin et déposa le rouleau sur le sol, regardant la pièce d’acier qu’il avait dans le creux de son sabot, il aperçut qu’il y avait un numéro. C'était le chiffre 24. Levant la tête, il regarda les portes avant de reprendre le parchemin et de se mettre à avancer, regardant les portes, jusqu'à s'arrêter. La clé en gueule, il l’enclencha, ouvrant la porte avant d’y entrer, refermant derrière lui. Il prit quelques minutes, respirant fortement. “Je suis entré… Je suis entré dans le palais des alicornes. Aucun autre drone n’a eu cette chance. Dans ma vie, j’ai fait quelques choses qu'aucun de mes frères n’a fait, ou ne fera.” Les oreilles du drone s'écartèrent. Bien qu’il soit sous son déguisement, sa magie était bien présente, et de sa corne, il fit apparaître une image dans une auréole verte. Il pouvait voir chacun de ses cinq frères, il ferma les yeux, baissant la tête quelques instants.
Après un petit moment d'absence, le jeune insecte posa le parchemin sur le lit, montant dessus et sortant un petit pot. L’ouvrant, il rapprocha son museau de l'ouverture, il trempa sa langue avant de pousser un léger sifflement de plaisir. Savourant la substance verte, il prit le parchemin par magie et le déposa sur son sabot. Il restait sans bouger, regardant le parchemin plusieurs minutes avant d’utiliser son deuxième sabot, l’ouvrant, commençant à lire ce qui était écrit dessus.
Avis de recherche.
Des individus d’une race inférieure auraient été aperçus dans les confins des terres d'Equestria.
Nous offrons une récompense à tout poney capable de donner toutes informations sur eux.
Pour la sécurité de tous, nous effectuons des analyses poussées. Et si les sujets sont considérés comme nuisibles, ils seront retirés de la circulation.
Ces êtres possèdent une forme de grand singe, sans poils mais recouvert de vêtements pour les protéger, il ne peuvent voler, ni utiliser la magie, mais semblent être munis d’une grande force comme les poneys terrestres.
Si vous avez des informations, ou connaissez leur emplacement, vous êtes priés de les fournir aux gardes royaux, ou bien les remonter aux princesses alicornes.
Tout rapprochement envers ces êtres ou amitié serait considéré comme une traîtrise envers le peuple et sa royauté.
Tout manquement ou refus de coopérer sera punie et sera, de fait, retiré de la circulation !
Sac à Puces referma le parchemin, ne comprenant que cela pourrait lui être utile. C'était un mensonge, et il le savait. Mais si le grand singe le suivait plus facilement grâce à cela, il pourrait enfin rejoindre ses frères, et peut-être, ne plus être considéré comme des choses, des objets sacrifiables.
Replaçant le parchemin et son pot de gelée dans son sac selle, il vérifia autour de lui, regardant dans la petite chambre de service de son ami. Puis il y déposa la clef sur la commode, près du lit. Fermant la porte derrière lui. Le drone se mit en route, longeant le long couloir qui débouchait sur un autre. Mais celui-ci, comparé à l’autre ou les chambres se trouvaient était bien plus luxueuses.
Sac à Puce se déplaçait le long du couloir, regardant dans chacun des miroirs qu’il croisait si son déguisement était toujours en place. Une crainte, plus qu’une peur le prenait à l’abdomen, celle de se retrouver face à des gardes, ou bien les alicornes et que son déguisement ne soit plus en place. Le drone accéléra le pas, se dirigeant vers les étages, là où les chambres des invités se trouvaient. Il se rappela que son ami lui avait parlé du palais, et de certaines choses à savoir dessus, comme les endroits à éviter. C’est comme ça qu’il savait qu’il devait éviter de descendre au rez-de-chaussée, car il y avait la salle de garde. Ou bien de surtout de ne pas aller dans les ailes du palais, car c’est là où vivaient les princesses alicorne, et donc un très gros risque. Sans compter leur garde rapprochée qui y demeurait. Arrivé au deuxième étage. Le jeune drone se mit à regarder de chaque côté, apercevant un couloir richement décoré, mais comparé aux autres, celui-ci, possédait des portraits, mais aussi des tapisseries murales, ce qui le rendait très chaleureux. Mais quelque chose lui disait qu’il était dans le bon étage, et sûrement très proche de sa proie. Il pouvait ressentir des sentiments puissants. C'était entre mélancolie et tristesse. Mais il pouvait aussi discerner une certaine joie dans ce lot de sentiments.
Se rapprochant doucement, l’insecte colla l'oreille à la porte, là où il ressentait le plus de sentiments pour écouter. C'était silencieux, et il semblait renifler. Il décida de pousser la porte, entrant discrètement. L'être était dans le lit, recouvert complètement par les draps. Le grand singe semblait ne pas avoir entendu entrer le drone se rapprochant du lit, recueillant un peu des sentiments. Il était à moins d’un mètre quand il vit le drap se relever, dévoilant un être dont le corps était recouvert de très peu de fourrure. Mais sur ce qu’il pouvait en voir, ce grand singe semblait juste en avoir sur son poitrail, avec une crinière sur la tête. Mais ce qui l'étonna, était l'extrémité de ses membres avant. Ce n'était pas des sabots, mais cela ressemblait plus aux pattes des griffons, mais les différences notables se faisaient remarquer. Il n’avait pas de griffe pointue comme ces créatures. Mais ils semblaient plats et limés. L'être remonta les draps, recouvrant le haut de son corps, sous le regard du drone qui en avait les yeux tout ronds de surprise. Dans sa tête, il se disait que ça semblait si simple, mais avec les sentiments que le grand singe laissait échapper, il se disait qu’il serait simple de le conduire où il le désirait. Le drone se mit à penser qu’il devait le ramener, quelque soit cet être et ce qu’il ressentait. Il voulait rentrer, et demander à sa reine de bien le laisser vivre avec ses frères, qu’il soit enfin ensemble. Mais quelque chose au fond de lui, disait que ses frères n'étaient plus. Relevant la tête, il était en colère contre sa reine-mère. Elle lui avait menti, il ne ressentait plus ce petit lien qui le reliait à sa fratrie, chose que tout insecte avait pour sa reine, mais les drones étaient reliés entre eux, un tout petit lien, très infime, cela leur permettait de se sentir et c’était déjà beaucoup. Les changelins n’en étaient pas capables, hormis ressentir le lien écrasant de leur souveraine. S’il avait perdu ses frères pour satisfaire Chrysalis, alors il allait faire quelque chose, il désirait la faire patienter. Oui, c'était décidé, il allait le balader dans tout Equestria, et il le ramènerait à sa reine juste avant de mourir.
Toujours face au grand singe, Sac à Puces se mit à le regarder de face. “Vous êtes en danger.” L'être releva une paupière, regardant le pégase gris, l’air surpris.
-“ Oui, j’suis au courant de ces horribles choses, celles qui ont attaqué mon village, blessé ma famille et ont voulu me tuer”. Le jeune homme regardait le pégase, plaçant sa main sur son cou, remontant dans sa chevelure. Je ne connais pas la raison de cette attaque. Il se mit à regarder le pégase, comme s’il possédait la réponse. Le drone s’en rendit compte. Il était temps de commencer. Il désirait des réponses, l’insecte allait lui en donner.
Le drone déguisé en pégase se rapprocha de l'être qui recula un peu de son côté. “Sois sans crainte. Je vais donner les réponses à tes questions. Pour commencer, tu dois savoir que ces insectes viennent de ruches. Et dans tout Equix, il y en a plusieurs, et chacune est dirigée par des reines. C’est des reines avides, dont la seule envie est de te savoir mort.” Le drone se mit à observer sa réaction, attendant le bon moment pour lui faire part de ses ennemis, leurs noms, et où ils se trouvaient. La réaction ne se fit pas attendre bien longtemps.
-“ Mais comment tu peux savoir cela ? Les gardes qui étaient là à mon réveil n’ont pu me donner de réponses. Alors toi ? Un simple serviteur ? En quoi tu pourrais m'apporter des réponses ?” Le grand singe se mit sur le côté, s’habillant, faisant signe au pégase à la robe grise de se tourner. Sac à Puces se mit à regarder la porte de la chambre richement décorée en attendant.
-“Elles portent le nom de Rivana et Varana. Autrement dit… Celestia et Luna. Les deux alicornes sont en effet des reines changeline.” Le drone se tut, sentant les sentiments de l’être. Doute et méfiance venaient de s'installer en lui. Un éventail d'émotions le traversait, il était temps de le lui remettre. Avec sa magie, il sortit le parchemin et lui apporta. Le grand singe maintenant revêtu de bouts d'étoffe vit un parchemin flotter devant lui, recouvert d’une lueur magique verte. Il le prit, avant de s’immobiliser, se retournant lentement vers le pégase donc la lueur semblait provenir de la tête du poney gris. l'être se mit à reculer, le menaçant du parchemin qu’il avait dans la main.
-“ Ne m'approche pas, tu es un de ces monstres ! Comment es-tu entré ici ? Les gardes vont t’attraper et te jeter au fond d’un cachot.” Sac à Puces se recouvrit d’une lueur verte, avant qu'elle ne laisse place à une petite créature qui lui semblait bien moins dangereuse sur le coup. Le drone poussa un faible sifflement, tirant sa langue fourchue.
-“C’est fort possible que ces changelins me mettent au cachot. Mais toi ? Sais-tu ce qu’ils te feront ? Et bien, ils se nourriront de tes sentiments puis, une fois que tu seras vidé, tu mourras. Et le pire, c’est que tu n’auras même pas envie de te défendre ou bien de résister, car les émotions qui gèrent ces réactions auront été dévorées. Tu devrais lire ce parchemin. Ensuite, tu me diras si tu veux rester et mourir, ou me suivre et vivre.” L’insecte se rapprocha de lui, levant la main de sa magie vers son visage, lui faisant voir le rouleau de papier. “Lis, s'il te plait. J’ai récupéré ce parchemin dans la caserne des gardes de tes deux soi-disant princesses.”
Dévisageant l'être, Sac à Puces avait les oreilles droites, sentant les sentiments de ce grand singe. Ils étaient variés et très puissants. Le souci, c’est qu’il avait en ce moment des émotions désagréables, ce qui dégoûtait l’insecte. La crainte et le doute étaient vraiment très amers à son goût. Le drone se rapprochant de lui, posa son sabot sur sa cuisse. “Je sais que c’est dur, et que tu te demandes si je peux être de confiance. Je suis devant toi, sous ma vraie forme. Je prends le risque d’être vu par les villageois mais aussi, par les gardes. Mais avec ceux des reines. Ils me tueraient sans aucune forme de procès. Si ce sont des gardes poneys qui m'arrêtent, ils me mettront en cellule. Mais les reines ordonneront à ces gardes qu’il m’arrive quelque chose avant de passer en jugement et d’être banni. Tu dois savoir, les poneys sont bons, ils bannissent au pire. Les insectes tuent. Et en ce qui te concerne, ils te tueront sans hésiter.” Sac à Puces s'assit sur sa croupe, observant le grand singe qui avait cessé de regarder le parchemin pour s'asseoir sur le lit. “Certaines reines sont différentes, elles rêvent d’une vie plus simple, et d’être en paix. Et ma reine en fait partie. Je suis là, au risque d’être tué. Je t’en pris, viens avec moi. La ruche est assez loin, je pourrais te faire visiter quelques endroits que je connais en chemin.” L’insecte releva les oreilles, sentant ses émotions se calmer. Lui offrant un sourire, il se cabra, posant ses pattes avant sur les genoux de l'être. “Moi, c’est Sac à Puces, et toi, quel est ton nom ?”
Le grand singe releva une paupière, regardant le petit drone, l’air surpris. “ Sac à Puces, quel drôle de nom… Le mien c’est Blue, Axel Blue et je suis un humain de par mon père mais ma mère est une ponette. Je te le dis, car j’ai l’impression que tu me prends pour un animal sans poils qui correspond à rien.” Le drone poussa un petit sifflement, laissant sa langue fourchue frôlée la main d’Axel qui la retira sans vraiment de méchanceté, mais plus par surprise. Le drone se recula, se remettant sur ses quatre sabots avant de baisser les oreilles. “Désolé.” Sac à Puces tourna la tête, regardant en direction de la porte. Des bruits de sabots se faisaient entendre, et ils semblaient se rapprocher de la chambre. Axel eut soudain un sentiment de crainte. Mais il vit que l’insecte avait bien plus peur que lui, apercevant les pattes de Sac à Puces trembler. L'attrapant par l’encolure, il le jeta sous le lit avant qu’un coup de sabot frappe à la porte, laissant le visage d’un garde en passer le seuil.
Une pégase à l’armure dorée s'était avancée d’un pas, regardant Axel. “Bonsoir. Les princesses m’envoient vous prévenir qu’elle viendront vous voir d’ici une heure. Je vais aussi leur dire que vous êtes debout. Elles seront ravi de l'apprendre.” La garde se retourna, quittant la chambre avec un sourire. L’humain ne se sentait pas très bien. Devait-il faire leur faire confiance, ou prendre la voie des airs et fuir avec cet insecte. Se penchant, il mit un genou au sol, relevant le drap d’une main avant de regarder sous le lit.
Il remarqua une boule de poils et de carapace, tremblant comme une feuille. L'être plaça une main sur sa nuque, se frottant le cuir chevelu. Il avait peur, mais aussi une envie, celle de retrouver ses parents, de partir à l’aventure mais pour la première fois de sa vie, son village lui manquait. “C’est quand on est loin de ceux qu’on aime, qu'on s'aperçoit qu’ils nous manquent… Écoute, je veux bien te suivre, mais à une condition, que tu me promettes de m'aider à retrouver mes parents.” Le drone redressa les oreilles, avant de s'avancer, s’aidant de ses sabots arrières pour sortir de sous le lit. Mais avant de sortir, il releva la tête, regardant l’humain.
“Oui, je t’aiderai, je ferai ce qui est possible pour que tu les rejoignes.” Le drone expira, se redressant avant de regarder la porte et écoutant attentivement les moindres bruits. Se sentant rassuré, il fit face à l’humain. “Tu sais voler ?” Le drone se frappa le museau, voyant qu’Axel ne possédait pas d’ailes. Se rapprochant de la fenêtre sous le regard interrogatif de l’humain. Ouvrant la Fenêtre, le drone se pencha, regardant en bas. “Hum, c’est haut, tu ne survivras pas en sautant ?” Axel se mit à faire des signes de la tête, frappant un doigt de sa main sur son front.
“Nan mais ça va pas la tête !” L'insecte laissa passer un petit sifflement, avant de regarder par la fenêtre.
Lui faisant face à nouveau, il s’en rapprocha. “ Heu, je vais créer une corde car on ne peut pas sortir par la porte et tu ne passes pas inaperçu. Mais... Peux-tu te retourner…” Sac à Puces avait l'air d’être gêné, les oreilles couchées. Il redressa la tête à nouveau pour regarder Axel. “ C’est gênant… s’il te plait, insista-t-il.” L’humain se retourna, laissant passer un soupir. Le drone se tourna à son tour et commença à régurgiter une sorte de bave de couleur verte, qu’il se mit à étirer et à enrouler, s’aidant de ses sabots avant et de ses ailes pour la rendre moins rugueuse. Après plusieurs minutes, il se tourna, avec une corde proprement enroulée devant lui. “C’est fini, on peut descendre.”
Non loin du palais, dans une maison où le drone avait été. Une changeline fouillait dans un placard sortant un sac de sucre et le renversa, léchant le sucre au sol. “Oh le vilain, j’en étais sûr qu’il te restait du sucre.” Le finissant, elle se redressa, se rapprochant du pégase au sol, entouré de son propre sang. “Toujours en vie à ce que je vois…” La changeline se rapprocha, baissant son museau près du poney qui la regardait avec horreur et crainte. “Allez je te termine.” Sa corne s’illumina quand la changeline releva les oreilles, entendant des bruits de sabots qui semblaient se rapprocher de la demeure. “Comment??“ Sans perdre de temps, la femelle ouvrit une fenêtre qui donnait sur la cour arrière et s’y engouffra, disparaissant dans la pénombre de la nuit.
Le pégase essaya de ramper, se dirigeant vers la porte quand celle-ci s’ouvrit, laissant le poney voir une forme menaçante. Refermant la porte, la créature fit disparaître les illusions de sabots qui l’entouraient. Se rapprochant, elle illumina une bougie, utilisant une boite d'allumettes qu’il y avait sur la table. Se rapprochant du pégase, elle déposa la bougie au sol, près du poney qui semblait encore plus effrayé. “Je… Je suis une amie du drone. Laisse-moi t'aider…” Sans attendre de réponse, la changeline plaça son sabot sous l’encolure du pégase, s’aidant de sa magie, se dirigeant vers la table avant de tourner la tête vers la porte et les fenêtres, verrouillant les loquets par magie.
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Vraiment, on s'attache de plus en plus à 'pupuce' et c'est très émouvant ce qui lui arrive, on a peine pour lui et on voudrait le consoler.
En tout cas, vivement la suite.