L'été venait de commencer, dans le bureau la chaleur était étouffante. Pas de clim pour les braves. Le siège en simili cuir collait à ses vêtements, ses vêtements collaient à sa peau, sa peau...il ne voulait pas savoir à quoi collait sa peau. La sueur régnait en maître.
La femme assise face à lui, engoncée dans un tailleur hors de prix et un fauteuil d'un cuir de bien meilleure qualité, ne transpirait pas une goutte elle. Cela pouvait être une question d'habitude, une résistance naturelle à la chaleur, l'utilisation de l'un de ces anti-transpirants à la mode ou juste un indice quant à sa condition inhumaine.
Ses yeux roses le fixait au travers d'une paire de lunettes ronde à monture plaqué-or. Il pouvait compter leur clignement sur les doigts d'une seule main. Oui, définitivement inhumaine, aucun être humain ne pouvait rester ainsi immobile aussi longtemps. Lui n'était pas en reste cela dit, le nez rivé sur son document administratif, le stylo suspendu au dessus de la zone de signature. Qu'attendait-il ? Un simple mouvement de poignet et son futur serait tout tracé.
Son futur, oui.
*****
« Meeeeeeeeec »
Brawly Beats lui donna une accolade que quelques grammes d'alcool de trop dans le sang transforma en un plaquage couplé à une tentative de strangulation.
« Le futur, mec. Le futur, il est droit devant nous. »
Ce que le batteur de son groupe, à présent dissous par la force des choses, montrait du doigt à cet instant c'était un mur et sur ce mur on y avait accroché une feuille de papier.
Pas n'importe laquelle des feuilles de papier, celle qui annonçait noir sur blanc qu'il avait remporté haut-la-main un concours de jeunes talents organisé par la firme juridique la plus réputée du pays, ce qui de facto lui garantissait une place parmi eux.
Qu'est-ce que ça voulait dire au juste ?
Que c'était le premier pas vers l'accomplissement de son rêve de toujours, ce rêve secret et inavoué de devenir « Cinq Canettes ! »
Déjà qu'il commençait à manquer d'oxygène le voilà maintenant sourd d'une oreille. Son acolyte avait en effet fini sa cinquième canette, cul-sec.
« Le futur, son acolyte étouffa un borborygme sonore, faut que tu te souviennes de ce moment, mec. Le jour de ton mariage...c'est ça qui faut que tu te souvie... »
Des bruits de plus en plus inquiétants montait de la gorge du bassiste, ex-bassiste. Rien qu'une autre canette cul-sec ne pouvait régler cela dit, selon lui du moins.
« Six canettes ! »
Il réussit à se dégager de son emprise assez facilement, ce qui était toujours le cas quand celui en face était occupé à vomir.
C'était la fête, la fête de la fin de l'année et des études, de quelques natures que ce soit. Pour lui c'était la fête de sa réussite au concours qui le rapprochait de la réalisation de son rêve, son véritable rêve.
« T'approche pas du barman ! »
Sandalwood, que le vocabulaire de ce monde moderne échouait à qualifier autrement que d'« Eco-responsable », venait de se jeter sur lui. Dire que son regard était ailleurs serait un euphémisme.
« Hein ? Fut tout ce qu'il trouva à répondre.
— C'est pas l'avatar d'un être d'un plan supérieur de l'existence venu apaisée les tourments de notre âme comme on l'a toujours cru, dit-il en le prenant par les épaules.
— Euh...Ah bon ?
— Non, c'est une araignée.
— Euuuuh...Ah...bon ?
— Tous les barmans sont des araignées depuis le début, comment ils feraient sinon pour faire ces trucs avec les boissons avec que deux bras et deux yeux, hein ? Ils peuvent pas...mais ils le font quand même...araignées. »
Le temps était venu pour lui de s'en aller, car il était à deux doigts de trouver que ce que cet individu lui disait se défendait. Cependant, il ne pouvait pas, car le dit individu était en train de l'étrangler. Pourquoi est-ce que tout le monde voulait-il l'étrangler ? Était-ce parce que qu'ils savaient que, secrètement, il aimait ça ? Même s'il préférait quand c'était Sunset qui le faisait, il adorait quand c'était Sunset qui le faisait.
« J'ai vu l'univers, cracha-t-il d'une voix aussi hallucinée que l'était ses yeux, c'est plein d'épaulières et de toutes petites araignées qui tournent comme des engrenages entre les secondes. Faut qu'tu m'aide à toutes les écraser sinon on est foutu ! »
« Sept canettes ! »
L'Éco-responsable desserra soudain son étreinte pour se jeter sur celui qui avait osé prononcer ces mots. Sa propre rage jaillissait de sa bouche comme la lave d'un volcan : « Ces-Cannettes-ne-sont-pas-Eco-Responsable ! »
Le Pauvre Brawly Beats allait devoir se débrouiller, celui qui aurait été à même de l'aider n'avait qu'un seul objectif en tête pour l'instant, trouver de l’oxygène et ensuite trouver la sortie.
Il trouva le premier, mais devant la seconde se tenait un mystérieux étranger. Comme savait-il que c'était un mystérieux étranger ? D'abord, c'était la première fois qu'il voyait ce type, ensuite il ne ressemblait en rien à un étudiant avec son grand manteau de cuir dont le col cachait son visage et son large chapeau de cuir dont les bords cachaient son visage, enfin sa voix était-celle d'un homme qui en avait trop vu...et qui cachait son visage : « Cette fête est en train d'échapper à tout contrôle. Il lui faut des filles et il les lui faut maintenant. Toi, il pointa alors du doigt l'ex Rockeur et futur membre de la firme juridique la plus réputée du pays, oui toi, prend cette guitare d'un autre monde, de son manteau l'étranger sortit une guitare qui ne ressemblait à rien de connu et certainement pas à une guitare, elle était vraiment d'un autre monde, et ramène des filles à cette soirée avec le pouvoir du Rock ! »
Aucun esprit humain ne pouvait décemment concevoir ce qui se trouvait face à lui à cet instant, alors le sien se reporta sur quelque chose de plus abordable : « Il n'y a vraiment aucune fille à cette fête ? »
Heureusement l'univers vint à sa rescousse en la présence de son champion : Une chaise qui alla percuter la tête du mystérieux étranger l'assommant net. Le voici sauvé de ce Héraut du Rock, mais l'univers était cruel et la porte de sortie était maintenant bloquer par le corps massif et vêtu de cuir de ce mystérieux étranger. Ce qui l'obligeait à faire face à celui qui tenait à bout de bras la chaise salvatrice.
« Ringo ?! S'exclama-t-il.
— Ouais c'est bien moi. » répondis l'intéressé.
Son sauveur était Ringo, le bassiste de son ancien groupe, ou tout du moins ce qu'il en restait. Ses lunettes de soleils n'étaient plus qu'un souvenir révélant un regard fou, ses cheveux d'ordinaire coiffés à la perfection n'était plus qu'un chaos indescriptible et le reste était du même acabit.
« Qu'est qui t'es arrivé ? Osa-t-il demander.
— La fête. » fut sa seule réponse.
Il ramassa alors une bouteille qui traînait sur le sol et sembla la sous-peser.
« Il y a qu'une seule règle : Le premier type qui arrive à ta portée, tu l’exploses, pour illustrer son propos Ringo fracassa la bouteille contre le mur, une fête de fin d'année sans un meurtre inexpliqué déguiser en tragique accident c'est pas une bonne fête de fin d'année. »
Il regarda le tesson dans sa main, caressant ses bords acérer comme pour en jauger la capacité à blesser, ce qu'il y vit sembla lui plaire, car un large sourire se dessina sur son visage. « Parfait » Murmura-t-il.
C'est alors qu'un nouvel individu émergea de la foule. Il avait beaucoup trop d'embonpoint pour bien trop peu de vêtements et portaient à bout de bras deux grande bonbonne de bière.
« Je suis le dieu de la Bière ! Hurla avec force cette force de la nature.
— Dieu est mort ! » Répliqua l'ex-bassiste en hurlant lui aussi avant de s'élancer vers lui chaise et tesson en avant.
C'était fini, même s'il avait pu déplacer le corps du mystérieux étranger pour dégager la sortie le combat de titan qui se déroulait juste devant lui bloquait le passage. Soudain, une fulgurance, il n'y avait plus d'issue, mais il restait une fenêtre. Oui, c'était sa dernière de pouvoir s'échapper, de pouvoir crier à la face du monde qu'il était Flash Sentry et que son plus grand rêve c'était d'être...
« À poil dans la piscine !
— Mais il y a pas de piscine !»
Il n'hésita pas un seul instant avant de se défenestrer, par chance l'endroit était de plein-pieds, les bouts de verres n'étaient pas tout à fait de cet avis cependant.
Alors qu'il était passablement sonné des suites du choc de nouvelles voix se firent entendre, des voix de l'extérieur.
« Hé, flutty, aujourd'hui tu vas apprendre quelque chose de très important, dit une première voix quelque peu râpeuse.
— Oh, quoi donc ? Répondis une seconde voix infiniment plus douce.
— À quoi ressemble un mec sans son pantalon. Argua fièrement la première.
— Oh, bonté divine » S'exclama la seconde.
Il eut alors un bruit mat semblable à celui d'un objet mou tombant au sol.
« Oh aller flutty ! Tu pourrais au moins attendre que j'ai commencée avant de t'évanouir.
— Rainbow Dash ! S'écria une troisième voix plus raffinée que les deux autres. Que ce passe-t-il ici, pourquoi Fluttershy est-elle inconsciente et...est-ce que c'est Flash sentry qui est dans un tel état ?
— Ouais, j'allais lui piquer son froc et en profiter pour apprendre un truc ou deux à Flutty à propos des mecs. » Il eut un long silence que brisa la troisième voix : « Je vais faire comme si je n'avais pas entendu la dernière partie de cette phrase. Rainbow Dash, demanda la raffinée, pourquoi veux-tu subtiliser le pantalon de ce malheureux ?
— Parce qu'il a une caisse et pas moi, répondis celle qui se nommait Rainbow Dash.
— Et alors ? demanda la troisième quelque peu confuse.
— Je cherche ses clés pour la lui chourer. » Lâcha nochalament la première.
Un nouveau silence s'instaura avant que la Raffinée ne reprenne la parole.
« Outre que je trouve cela à la fois révoltant et surprenant de ta part, pourquoi ne pas juste fouiller ses poches ? Le timbre de la troisième trahissait un calme de pure façade.
— Parce que je l 'aime pas et que je veux voir ce qu'il a dans le pantalon.
— Pourquoi ne l'aime tu pas ? Insista la Raffinée.
— Parce qu'il a une caisse et pas moi » rétorqua la première.
Un grognement audible fut émis, une patience avait été épuisée, mais la Rafinée persista :
« Raaah et pourquoi veux-tu voir...aheum...ce qu'il a à ce niveau-là ?
— Depuis quand faut une raison pour ça ? Lâcha-t-elle comme si c'était une évidence.
—Je renonce, soupira la troisième, ta logique est imparable Rainbow...je crois.
— C'est parce que j'ai raison, crâna la première, bon, tu viens m'aider maintenant ?
— Pardon ?! La Raffinée avait manqué de s'étrangler.
— Ouais, faut ce grouiller de faire notre affaire avant que les autres ne rappliques, à moins que t'est envie d'une autre leçon d''amitié de la part de Twilie et Sunny.
— Mais...je n'ai rien à voir dans tout cela et je ne veux rien à voir à faire là dedans !
— Si tu voulais vraiment m'en empêcher tu l'aurais déjà fait Rar, ricana la première, j'en déduis que toi aussi tu veux...jeter un coup d'oeil.
— Je ne suis pas ce genre de personne ! Répliqua la Raffinée scandalisée.
— On va vérifier, tiens attrape. »
Il eut un autre bruit mat.
« Mais qu'est-ce que...un bâton ?
— Ouais, le deal est simple. Je vais lui chourer son froc, si tu veux m’arrêter frappe moi avec, sinon tu le frappe lui si il commence à sortir du coltard.
—M-m-mais...balbutia celle qui s'appelait Rar. Une dame ne frappe pas les gens avec un bâton et encore moins ses amies.
—Ah ouais ? Les dames leur mettent des droites comme tout le monde ? Je savais pas.
— Je-je-j...
—La balle est dans ton camp Rar et maintenant, que le spectacle commence. »
C'est à ce moment-là qu'il émergea des brumes de l'inconscience et vit deux formes devant lui.
« Q-q-qui êtes...vous ? Bredouilla-t-il. Qu-qu'est...qui se passe...je-je-je veux juste...être...ju.. »
Un bâton s’abattit sur sa tête et tout devint noir.
*****
C'était le dernier.
Le bruit de l'adhésif ne lui apporta aucune satisfaction sans pour autant être un crève-cœur, c'était à faire voilà tout.
C'était le dernier carton qui restait, le garage était maintenant rangé à la perfection. Cela lui faisait comme un vide, mais c'était ce qui devait être fait. Sa guitare, soigneusement rangée dans son étui, les rejoindraient sous peu.
« Devine qui sait ? » Dit une voix espiègle derrière lui, une voix qu'il ne connaissait pas.
Une paire de mains virent alors se poser sur ses yeux, quand il voulut avancer les siennes pour se défaire de leur étreinte ces dernières étaient déjà loin.
Il se retourna pour voir à qui il avait à faire et se retrouva face à face avec une paire de pupilles oranges. Lentement leur propriétaire recula pour se dévoiler à lui. À chacun des pas qu'il faisait le visage de Flash Sentry blêmit un peu plus, quand il arriva à la porte du garage, contre laquelle il s'accola, l'ex guitariste était livide, comme s'il il avait vu un fantôme.
Le visiteur était une jeune femme d'à peu près son âge et elle ne lui était pas inconnue, pas vraiment. C'était peut-être vraiment un fantôme après tout. Cette peau rouge-rosé, ces cheveux bleu-violet avec quelques pointes rose-clair qui tombaient comme un rideau sur un seul coté de son visage et ces yeux dans lesquels la lumière faisait danser mille reflets.
Il la connaissait, les années l'avaient changée certes, mais il la reconnaissait.
« Red String » Lâcha-t-il dans un souffle.
—Oui, c'est moi. » Répondis l’intéressée d'une voix amusée.
Red String, une amie d'enfance qu'il avait perdu de vue il y a des années et voilà qu'elle réapparaissait aujourd'hui à l'entrée de son garage. Cela le laissait sans voix, ce qui n'était pas le cas de la jeune femme.
« Quelle tête tu fais. » Sa voix était à peine plus forte qu'un murmure, mais il entendait distinctement chaque mot comme si tous les autres sons se taisaient quand elle parlait. « Rassure-moi, tu ne pensais quand même pas que j'étais morte hein ?
— N-n-on. » Balbutia-t-il.
« Les choses étaient compliquées à l'époque, c'est pour ça que je suis partie. » Son sourire était étrange, à la fois amusé et condescendant. « Elles le sont devenue beaucoup moins quand le vieux est mort, mais je ne suis pas revenue pour autant, car j'avais à faire l'à où j'étais.
« Mais » Elle s'avança vers le jeune homme d'une démarche souple à la lenteur soigneusement mesurée. « quand j'ai appris que mon flashy préférée allait entrer dans la cour des grands, je suis venu sans tarder. » Un ricanement pris forme et mourut aussitôt dans sa gorge. « La firme juridique la plus réputée du pays, rien que ça. » Elle regarda alors à droite et à gauche. « Est-ce que j'ai raté la fête ? Ou est ce que je suis en avance ? »
Elle lui avait offert l'occasion qu'il cherchait pour retrouver une contenance. Il lui fallut cependant tousser une ou deux fois avant de pouvoir sortir une phrase cohérente :
« Heum, il n'y a pas de fête pour l'instant, je range juste quelques affaires. »
Red string était maintenant face à lui, ses mains posées sur ses épaules, son regard attiré par quelque chose derrière lui.
« C'est vrai, dit-elle en se fendant d'une petite moue désolée, la guitare c'est fini. À partir de maintenant ce sera costard bon marché trop serrer et plongée dans les abîmes de la misère humaine. » Sa moue s’effaça aussi vite qu'elle était apparue. « Ce n'est pas comme si tu étais bon à ça après tout.
— Mais, rétorqua-t-il, je me souviens, tu disais que je jouais bien.
— Bien ce n'est pas suffisant de nos jours, comme tu as dû t'en rendre compte toi-même, Monsieur le juge. » Son sourire s'élargit subtilement alors que ses mains passèrent de ses épaules à ses joues « Mais il faut voir le bon côté des choses, au moins c'est un marteau qu'on te met dans les mains et pas un fusil. »
Cette dernière remarque lui fit l'effet d'une décharge électrique. Il voulut se libérer de son étreinte, mais surprenamment s'en révéla incapable. C'était comme si sa tête avait été prise dans un étau.
« J'ai entendu des choses intéressantes en venant par ici, continua-t-elle, une en particulier. Un mot que tous avaient sur les lèvres et qui revenait souvent lorsqu'on parlait de toi : Princesse. » Il y avait du métal dans son ton quand elle prononça ce mot, il en eut des frissons. « Tu aurais été avec une princesse ? je ne la vois nulle part, une princesse ce n'est pas quelque chose que l'on rate pourtant.
— C'est compliqué. » Répondis-il.
La langue de son ami d'enfance claqua comme se casse une corde de guitare, une analogie désagréable.
« Non, c'est très simple, mais tu as honte de l'admettre. Elle avait juste mieux à faire que de rester avec toi. Tu n'as rien d'un prince après tout. »
C'était ses yeux, quelque chose n'allait pas avec ses yeux. Un reflet anormal dans ses pupilles orangées, un reflet argenté qui rendait leur contemplation insoutenable.
« Je ne me souvenais pas, dit-il, que tu pouvais être aussi...effrayante.
— Oh, répliqua-t-elle goguenarde, le grand flashy qui a peur d'un tout petit brin de fille comme moi.
— Tu n'es pas petite. » Répliqua-t-il, ce qu'il était la pure vérité. Red String était aussi grande que lui, voir-même un peu plus que lui.
« Non, susurra-t-elle, c'est toi qui n'es plus aussi grand qu'à l'époque voilà tout. »
Ce n'est que bien trop tard qu'il se rendit compte que le visage de son ami d'enfance était bien trop proche du sien et avant qu'il ne puisse réagir leurs lèvres se joignirent.
Rassemblant toute la force de sa volonté il parvint à la repousser, du moins c'est ce qu'il crût avant de se rendre compte que c'est lui qui avait reculé. Red String, elle, était exactement là où elle était auparavant, à la fois force inarrêtable et objet inamovible.
Face à sa réaction elle se contenta d'éclater de rire, un rire lancinant qui ricocha sur les murs du Garage avant de cesser presque aussi vite qu'il avait commencé. Son visage à cet instant parût...figée, ce qui était tout sauf rassurant.
« Oh, allons, allons, ne fait pas comme-ci c'était la première fois qu'on faisait ça. D'ailleurs tu as exactement le même goût qu'à l'époque...et moi ? »
Voyant qu'elle revenait à la charge il tendit les mains dans une vaine tentative de la maintenir à distance.
« A-arrête...attends. Tu...tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas revenir comme ça après toutes ces années et faire...ce que tu es en train de faire. Tu peux pas. »
Son « amie » l'écouta silencieusement, sa tête penchant légèrement du côté où ses cheveux étaient les plus abondants. Elle affichait une expression presque ennuyée.
« C'est vrai, dit-elle, j'ai sauté le moment où tu dis que tu ne m'as pas souvent vue en jupe, que je te demande si tu trouves qu'elle me va bien et que tu réponds, avec moult rougeur et bégaiement, que, bien sûr, elle me va très bien...désolée.
— Non...écoute... » Il fut contrains au silence par un ongle fort pointu qui se retrouva appuyé sur sa pomme d’Adam.
« Non, asséna-t-elle avec la force d'une presse industrielle, toi, tu écoutes. » Toute chaleur avait quitté son visage qui n'était plus à présent qu'un masque dur et froid affichant un sourire aussi indistinct que figé. « Je suis ici pour la même raison que ta Princesse n'est pas ici, parce que c'est ce qui doit être. Je reviendrai toujours, parce que j'ai toujours été là et que je serais toujours là. C'est ici chez moi, tu comprends ? Certaines souillons de ta connaissance ne peuvent pas en dire autant. »
Elle relâcha la pression pour lui permettre de parler à nouveau.
« J-j-e...comprend...pas...un mot...tu dit... » Dit-il en hoquetant.
« Tu es tellement mignon quand tu fais semblant de ne pas comprendre...non tu ne l'es pas, mais tu l'es en pensant que tu l'es. » Elle recula à nouveau, sa tête se balançant de gauche à droite, de façon plus marquée à chaque oscillation. « Tic-tac-tic-tac, les araignées approchent, tic-tac-tic-tac, elles sont encore derrières toi, tic-tac-tic-tac, mais un jour tu leur serviras le thé.
— Qu'est-ce que ça veut dire ? » Demanda-t-il complètement confus.
Quand vint le temps de la réponse elle avait déjà franchit la porte du garage et était en train de disparaître dans la rue adjacente.
« Les temps changent, les gens changent, le monde change. Il faut s'adapter ou mourir, c'est la loi de la nature »
Elle était partie, il resta interdit un moment avant de se précipiter à l’extérieur. La rue était déserte, aucune trace d'elle. C'est alors que sa voix vint lui susurrer à l'oreille : « Je ne t'ai pas demandée pourquoi ton rêve était d'être juge, car je connaissais déjà la réponse. Tu as un idéal de justice, mais tu ne veux pas te salir les mains pour lui, ce qui te laisse une seul option. J'ai peut-être changée, mais toi tu es resté le même...un idiot. »
*****
« Ne faite pas l'idiot. »
Flash Sentry leva le nez de son document administratif.
« Je vous demande pardon ? Demanda-t-il franchement surpris.
« Vous avez la tête d'un idiot qui s’apprête à faire une idiotie, dit la femme, j'ai l’œil pour ces choses-là. Alors, je le répète, ne faite pas idiot.
« Vous êtes allez si loin, pourquoi renoncer si près du but ? À cause d'un poignant flash-back de la journée d'hier ? D'un émouvant montage de vos jeunes années de pseudo-artiste avec en fond cette pop-rock bas de gamme que vous jouiez dans votre garage ?
« Vous allez juste entrer dans le monde du travail vous savez, on ne va pas vous couper les mains pour autant. Vous pourrez toujours pratiquer pendant votre temps libre. »
L'ancien guitariste regarda la femme face à lui, puis son document, puis à la femme à nouveau.
« Vous savez quoi ? dit-il, vous avez raison. »
D'un geste du poignet il signa le papier que la femme repris prestement pour lui éviter quelques accidents fâcheux.
« Bien sûr que j'ai raison, dit-elle en prenant un air satisfait, j'ai toujours raison, c'est pour ça que je suis dans ce fauteuil. Bienvenue parmi nous, quand nous en aurons fini avec vous, vous aussi vous ferez partie de ceux qui ont toujours raison. »
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