Entrer dans la logique de l'autre A
« I hereby challenge you, Ponyvillians : anything you can do, I can do better. »
« À plus tard, cowgirl ! Tu m'préviens quand tu r'pars ! »
Trixie, fourbue, regarda Applejack s'éloigner et croqua une nouvelle fois dans la pomme que la fermière lui avait laissée. Elle s'en était repue pour le petit-déjeuner : la paysanne avait été particulièrement généreuse envers son invitée, dont la compagnie l'avait enchantée.
Le voyage s’était poursuivi dans une ambiance nettement plus calme, mis à part que les vaches étaient spectaculairement bavardes. Trixie, préférant garder le silence, avait fixé son chapeau des yeux pendant une bonne partie du trajet. Avant de partir, elle avait retransféré son contenu dans sa cape redevenue baluchon, mais elle n’avait pas eu le coeur à froisser de nouveau son fidèle couvre-chef. D’un côté, elle avait peur qu’il rappelle de mauvais souvenirs à Applejack. De l’autre… c’était son chapeau. Depuis tout ce temps qu’elle le portait sur scène, c’était devenu comme une partie d’elle-même. Ce n’était pas quelque chose dont elle pouvait se séparer aisément.
Bon, et surtout, elle avait le soleil dans les yeux, ce qui l’empêchait de relever la tête. Elle avait finalement passé son sabot sur le chapeau pour un peu le défroisser. Bien qu’Applejack se trouvât à ses côtés, elle l’avait finalement délicatement posé sur sa tête, provoquant immédiatement de vives réactions de la part de la fermière qui complimenta le style, et d’une des vaches qui se demandait si elle ne devrait pas s’en trouver un pour elle aussi. Discussions auxquelles Trixie s’était sentie plus encline à prendre part, même timidement.
C'était assez étrange. Trixie avait sympathisé avec une ponyvillienne. Jusqu'ici, elle n'avait eu que des rivales ou des admirateurs, là-bas. Mais dès lors, Applejack ne faisait plus partie de la masse informe du public que Trixie méprisait plus ou moins consciemment. Elle occupait une place différente. La licorne se sentait prête à lui faire confiance, à lui demander ou lui rendre un service. Ce sentiment nouveau la fit réfléchir un temps. Se pouvait-il qu'elle se soit faite une… Non, c’était juste une connaissance. Sympathique, mais sans plus. Ne nous emballons pas.
La licorne était arrivée à Canterlot, lieu où elle espérait rencontrer le magicien qui s'amusait dans son esprit. En même temps, cette histoire de "prévention magicienne" commençait de plus en plus à lui tourner dans la tête. Elle avait compris le concept de prévision, mais qu'y avait-il de magique là-dedans ? Trixie, débarquant en plein milieu de la grande ville où elle avait fait ses études, devina que c'est dans cette cité concentrant les meilleures licornes du royaume qu'elle trouverait la réponse.
Et où était ce fameux rendez-vous ? C'est que son "admirateur intangible" n'avait pas fait preuve de beaucoup de précision à ce sujet. [Canterlot, c’est par là] avait-elle lu. L'étape suivante était certainement de prévoir quand et où le prochain défi aurait lieu.
Dans la mesure où elle considérait encore ce taré comme un vulgaire bouquin, elle se dirigea assez naturellement vers la prestigieuse bibliothèque de la capitale.
La ville était très grande, et la bibliothèque éloignée de l'entrée. Au moins se dégourdissait-elle un peu les pattes après le voyage mouvementé qu'elle avait eu. Trixie se serait bien arrêtée pour finir sa nuit, mais quelque chose la troublait tout particulièrement, et elle comptait s'entretenir avec le type qui la surveillait contre son gré avant de pouvoir à nouveau s'assoupir.
Canterlot était une ville magnifique. Bâtie à flanc de montagne, elle était riche à la fois architecturalement et en ressources diverses. Les boutiques, les écoles, les jardins… un véritable paradis pour les étudiantes de tout genre.
Cette fois-ci, Trixie était particulièrement prudente. Si son "admirateur intangible" était toujours derrière elle, il était possible qu'il laisse un message à un endroit incongru, comme la vitrine de cette boutique de composantes de sortilèges, ou de cette librairie spécialisée dans l'élevage de bétail, ou même de ce laboratoire de fines épices pour les spaghettis poulaignaise.
C'est finalement devant le magasin d'une astrologue réputée que Trixie s'arrêta, songeuse. La vitrine était ornée d'un paysage nocturne que la propriétaire avait soin de changer chaque mois pour montrer l'activité de son échoppe. Et cette fois-ci, il s'agissait d'un paysage de grandes collines sous le clair de lune. Mais pas n'importe quel paysage : c'était l'exact panorama que Trixie avait vu la nuit dernière en compagnie d'Applejack.
La scène lui revint en mémoire. Ce qu'Applejack lui demandait, ce qu'elle avait répondu… « Vigilante. »
La licorne se retourna brusquement, on ne peut plus… vigilante. Laboratoire, librairie, boutique… La rue était large, elle avait croisé deux unicornes, un pégase un peu pressé, une étudiante… Et sous ses yeux effarés, un accident incroyable se préparait.
Une licorne sortait de la librairie, soulevant à l'aide de sa magie une pile de sept livres devant elle pendant qu'elle refermait la porte. Le pégase fonçait dans sa direction, il l'esquiverait sans peine… s'il n'était pas en train de lorgner sur la jeune étudiante qui passait tranquillement. Ce n'était pas tout : la fenêtre ouverte du laboratoire laissait échapper une fumée colorée, montrant qu'une réaction devait avoir lieu à ce moment même. Les deux unicornes entraient dans la boutique de composantes et venaient juste de pousser la porte.
Vigilance… Vu la trajectoire du pégase, il allait sans aucun doute percuter la licorne ou sa pile de livres, et il suffisait qu'un seul livre passe par la porte de la boutique pour provoquer un sacré désordre. Si, dans la panique, un des composants venait à échapper des sabots des clients et passer par la fenêtre du laboratoire… Trixie n'osait même pas imaginer ce qui pouvait arriver.
Elle n'avait que peu de temps pour trouver une solution.
Barrer magiquement la route au pégase ? Problème : la licorne pouvait prendre peur et lâcher ses livres, tandis que le pégase pouvait dévier sa course in extremis et s'écraser lui-même dans le laboratoire ou la boutique.
Fermer la porte de la boutique. Problème : les unicornes sont dans l’entrebâillement, donc risque d'en repousser un à l'intérieur et de provoquer un sacré carambolage.
Fermer la fenêtre du laboratoire. Problème : accident dans la boutique suffisant pour provoquer une explosion. Une fenêtre n'arrête pas une explosion.
Avertir d'un cri…
La boutique et la librairie avaient toutes deux une clochette qui sonnait à chaque ouverture de la porte. Et comme il s'agissait de sonnettes magiques, elle produisaient une mélodie douce, certes, mais qui couvrait parfaitement les bruits de la rue. À moins que Trixie ne s'époumonât complètement, elle ne les préviendrait pas à temps. Et pas de mégaphone à l'horizon. Non, il fallait quelque chose qui attire vraiment l'attention sans faire paniquer personne.
Elle n'avait plus le temps. Et encore, elle s'étonnait d'avoir analysé la situation aussi vite. Probablement grâce à son instinct de survie, aiguisé par ses aventures et échauffé par l'inquiétant esprit. Trixie activa sa magie, et propulsa la pomme qu'elle était en train de manger au pied de la licorne. Elle lui aurait bien jeté dessus, mais si elle l'assommait au passage, les livres risquaient de partir dans tous les sens. Mais il y avait deux choses de notable avec cette licorne : elle sortait d'une librairie avec sept livres, et arrivait à tous les faire léviter sans se concentrer particulièrement dessus. Elle était donc douée, et littéraire. Ou, en tout cas, passionnée par le sujet : sept bouquins sur le bétail d'un coup, il fallait oser quand même. Ce qui signifiait que si un fruit sucré s'écrasait à ses pieds, elle chercherait immédiatement à protéger les précieux ouvrages de la souillure, surtout s'ils étaient neufs.
Effectivement la licorne tourna vivement la tête, et vit arriver le pégase qui ne regardait pas devant lui. Elle s'écarta d'un pas sur le côté, et organisa ses livres en un cercle aérien au centre duquel le poney volant passa sans encombre ni même s'en rendre compte. La catastrophe était évitée. Et Trixie avait sacrifié son déjeuner.
Elle soupira cependant de soulagement tandis que la licorne réorganisait ses livres en une pile bien rangée sans même un mouvement de tête, tandis que la pâle lumière qui auréolait sa corne luisait à peine. Jongler aussi précisément avec des objets comme des livres supposait un certain talent. La licorne, mauve et à la crinière violette, inspecta le fruit, et Trixie la crut bien capable de l'identifier. Elle leva les yeux en sa direction, lui sourit de reconnaissance, ayant visiblement compris l'astuce, avant de reprendre son chemin.
Trixie resta figée un instant. Une licorne mauve, sortant d'une librairie, maîtrisant ainsi l'art de la lévitation, sachant reconnaître entre mille une pomme en provenance de Sweet Apple Acres comme si elle les avait étudiées, avec ce regard plein d'humilité et cette mèche rose au milieu de sa crinière obscure…
Elle fit instinctivement léviter son projectile fruité jusqu'à la poubelle la plus proche, fut dépassée par la jeune étudiante de tout à l'heure qui lui ramassa son chapeau. Un coup de vent l'avait emporté sans qu'elle ne le remarque. Trixie reprit ses esprits, remercia l'étudiante, remit son chapeau, et vit Twilight Sparkle disparaître au coin de la rue.
Elle leva les yeux au ciel, et hurla d'une frustration trop longtemps renfermée : « CRÊPE ! »
Trixie entra fulminante dans la bibliothèque principale de Canterlot. Encore une ponyvillienne. Elle avait ENCORE croisé une ponyvillienne, et pas n'importe laquelle : CETTE ponyvillienne.
À chaque fois qu'il y en avait une dans les parages, c'étaient catastrophes sur catastrophes, comme si elle les attirait. Et à chaque fois, Trixie en récoltait les frais. Avec Twilight Sparkle, ce risque était doublé. Elle n'osait même pas imaginer ce qui se serait passé si elle n'avait pas redoublé de vigilance à cet instant. Si ce paysage dans la vitrine n'était pas apparu devant elle… Comme par magie ?
Était-ce donc ça la "prévention magicienne" ? Considérer les coïncidences comme des avertissements ? Cela semblait un peu bizarre, comme concept. Elle avait peut-être intérêt à faire des recherches là-dessus. Bien que persuadée que telle chose n'existait pas, rien de tel que l’immense bibliothèque de Canterlot pour confirmer ou infirmer son intuition.
Les rayons sur la magie étaient nettement plus nombreux et complets ici qu'à Hoofington. Trixie aurait bien du mal à trouver quelque chose de précis en parcourant simplement les étagères. Elle prit donc un livre portant sur la recherche magiquement assistée qui se trouvait mis en valeur à l'entrée du grand couloir, et suivit les instructions pour lancer un sortilège qui attirerait à elle tout livre portant sur le thème de son choix, ici la « prévention magicienne ».
Elle fut extrêmement surprise d'en voir apparaître deux. Elle était persuadée que si un livre portait là-dessus, il serait certainement unique. Eh bien non, visiblement le bouquin parlant d'Hoofington n'était pas la seule œuvre de ce magicien déjanté.
Le premier livre était un banal cours sur les origines de la magie et des fondamentaux de la maîtrise de celle-ci. Des enseignements évidents qu'elle avait déjà lu par le passé. Elle ne se souvenait pourtant pas avoir entendu parler de "prévention magicienne" à son école…
Le second…
Dénominations compliquées
ou pourquoi employer un terme aussi antinaturel que "prévention magicienne"
Ah, soit c'était une sacrée coïncidence, soit elle était bien tombée sur un autre livre aux textes interactifs. Et comme de toutes façons elle commençait à faire confiance aux coïncidences… Elle s'apprêtait à ouvrir la première page quand le réflexe de prévision lui revint. Le titre posait une question sur un sujet qui la consternait. Mais le fait qu'il la pose présupposait qu'il y avait une réponse. Si elle devait faire de la prédilection, autant commencer maintenant.
Car tout compte fait, la réponse, ou du moins une partie de celle-ci, semblait assez évidente. Cet admirateur intangible préférait n'avoir qu'à maîtriser un minimum de livres préparés à l'avance. Mais il fallait néanmoins que Trixie puisse tomber facilement sur le bon, au bon moment. Ainsi il était plus sûr de minimiser le nombre d'ouvrages attirés par le sortilège de recherche magiquement assistée. C'était pourquoi il utilisait ce terme incompréhensible : comme elle s'en doutait, il était quasiment impossible de le retrouver dans d'autres bouquins, même parmi cette immense bibliothèque.
Par ailleurs, il aurait été particulièrement désagréable qu'un autre poney se soit plongé dans la lecture de ce livre avant l'arrivée de Trixie. Ce nom bizarre et peu attrayant lui assurait de passer inaperçu aux yeux des autres licornes fréquentant la bibliothèque, et ainsi s'assurait que Trixie serait sa seule lectrice.
Elle ouvrit le livre, et reconnut le style d'écriture dès la première ligne.
Salutations ! J'ai décidé de faire un effort et de ne pas écrire Ma Petite Trixie. Apprécie ce traitement de faveur à sa juste valeur.
Trixie plaqua son sabot contre son front. Pourquoi avait-il fallut que ce magicien soit aussi stupide ?
Je suis sûr que tu trouveras une réponse à cette question ma foi fort intéressante, mais la philosophie attendra. Passe le prologue, tu as déjà deviné les premières pages.
La licorne eut un sursaut de surprise. Elle n'avait pas douté d'elle une seule seconde, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'on lui demande carrément de sauter des pages. À vrai dire, elle s'attendait plutôt à ce que le livre lui dise qu'elle ne s'était pas trompée et enchaîne immédiatement. Elle tourna doucement les pages, grappillant quelques mots au passage, lesquels semblaient confirmer les dires du livre : elle avait anticipé les explications données dans les premières pages...
Elle s'étonna que ces dernières existent tout de même. Avait-il réellement préparé le livre à l'avance ? N'y avait-il que le titre et les premières lignes qu'il pouvait réécrire ? Ou les avaient-ils rédigées afin qu'elles puissent être relues plus tard ?
Elle arriva ainsi très rapidement au premier tiers du manuel. Les livres sur lesquels le magicien avait toute sa maîtrise étaient particulièrement courts, aussi n'était-ce pas étonnant, mais l'égo de Trixie fut assez touché par cette réussite. Depuis le début elle essayait de prouver que ce magicien ne pouvait pas la contrôler, et qu'elle pouvait le surpasser, et cette petite victoire lui faisait beaucoup plus de bien que la surenchère de son affirmation sur le paiement des pommes argentées, lors de sa discussion avec Applejack.
Il faut se le dire, Trixie, tu es douée. Vraiment douée. Le monde des possibles est difficile à saisir, et la magie de prévision ne se pratique pas aisément. Manifestement, il ne t'a fallu que quelques essais, et voilà que ta perception, ton analyse et ton ingéniosité te permettent de réagir avec rapidité et efficacité en toute situation.
Le ton avait l'air plus professionel. L'admirateur intangible cessait de se payer sa tête pendant quelques instants, les appréciations semblaient avoir plus de force que s'il avait été sérieux tout du long. Était-ce aussi cela qu'il voulait lui montrer ? Que ses victoires lui apporteraient du respect ? Et, à force d'y repenser… n'était-ce pas tout ce qu'elle cherchait ?
Tu considérais jusque là ta situation comme une injustice. Maintenant, tu peux développer une défense face à cette injustice qui te sera propre, efficace et orientée. Tu apprends à chaque défi à être plus rapide et pratique. Mais c'est à toi de définir ton objectif futur. Ça, je ne pourrai pas le faire à ta place.
Trixie relut plusieurs fois ce passage. Son « admirateur intangible » avait jusqu'ici fait preuve d'une étonnante lucidité, semblant savoir quasiment tout ce qui se passait et ce qui se passerait au point de faire preuve d'ironie ; tout à coup, il dévoilait sa faiblesse, il montrait qu'il ne pouvait pas tout faire, pas tout contrôler. C'était à la fois rassurant est un peu dérangeant : qu'un antique dragon omniscient décide de prendre une licorne sous sa charge, ça pouvait encore, à la limite, avec beaucoup de recul, avoir un aspect convaincant. Qu'un simple poney prenne la charge d'un autre qui n’avait rien demandé, c'était déjà moins… rassurant, non ?
Je le répète : tu n'as rien à craindre. Et je ne suis pas un poney. Si le ton devient sérieux, c'est que je te propose un pouvoir très puissant que tu es visiblement capable de maîtriser à la perfection. J'aimerais juste te prévenir que ce que tu décideras d'en faire ne relève que de ta propre volonté.
Trixie resta pensive un instant. Puissant ? Ce « pouvoir » ? Elle n'avait réussi qu'à échapper à deux idiots, se faire embarquer dans une charrette, et éviter un accident. Qu'y avait-il de grandiose à cela ?
Tu vas comprendre tout l'intérêt bien assez tôt, n'oublie pas ce que je t'ai dit.
Trixie tourna la page, songeuse. Il venait d’évoquer son libre arbitre, sujet qui ne lui semblait pas nécessaire de débattre à l’origine. Au lieu de la rassurer, elle se demandait maintenant si elle ne s’était pas suffisamment inquiétée.
Si ce chapitre ne faisait qu'une page, le suivant semblait plus long.
Bon, assez tergiversé, passons aux choses sérieuses.
Hep hep hep ! Trixie avait deux trois choses à régler avant de continuer.
Les questions, plus tard. Je les connais déjà, et tu auras ta réponse en temps voulu.
Quel culot ! Il avait déjà manqué de la rendre folle, et maintenant il…
(À propos de politesse, on ôte son chef dans l'enceinte d'un bâtiment publique.)
La licorne retira rageusement son chapeau. Il avait définitivement une façon de la surveiller et de lui pourrir l'existence si elle résistait. Et il osait parler de liberté !
Enfin bon, c’était son mentor. Un mentor inquiétant, dont elle se serait bien passée, mais elle avait déjà réussi à éviter un gros carambolage grâce à lui. Autant suivre ses indications pour le moment.
Tout d'abord, le réflexe de prévision que tu essayes d'acquérir doit devenir un automatisme. Et pour cela, on va utiliser ce deuxième livre que le sort de recherche t'a apporté. Oui, ce n'est pas par hasard s'il a été ramené lui aussi.
Trixie jeta un coup d’œil au livre en question. Un manuel d'explications sur la magie. Ses origines, sa maîtrise… Rien de plus barbant. Elle l'avait déjà étudié en classe, elle n'en gardait aucun souvenir vraiment marquant.
Elle l'ouvrit au premier cours, lu machinalement la première page. Mais en tournant celle-ci, quelle ne fut pas sa surprise de voir que la seconde était complètement immaculée. Comment un livre pouvait-il avoir une page blanche en plein milieu d'une phrase ? Elle soupçonna un coup de l'Âne Onyme, et reprit le petit bouquin.
Testons un peu ta concentration. Serais-tu capable de finir la phrase que tu étais en train de lire ? Bien sûr, cela nécessite des connaissances, mais normalement tu les as déjà, non ? Courage, ce n'est pas si difficile. Relis le début, regarde quelle phrase est interrompue. Retrouve l'idée à formuler, comment la formuler, quel était le but de l'auteur, et son style.
La licorne ouvrit de grands yeux, partagée entre l’horreur et la consternation. Mais c’était quoi cette consigne sortie tout droit d’un manuel scolaire ? Elle n’était plus à l’école !
Trixie avait eu beau protester mentalement, le paragraphe n'avait pas bougé d'un poil. Les phrases suivantes étaient un catalogue d'encouragements et de « Ne crois pas que tu vas y échapper. »
« Bon, au moins, essayons. » pensa-t-elle finalement. Ce n'était nullement par soumission, mais uniquement par curiosité que la licorne tentait l'expérience.
La phrase en question était en fait une phrase récapitulative, qui remettait les idées précédentes en ordre. Comment reformuler le tout ? Il fallait trouver un lien logique. Quel but ? L’auteur cherchait à énoncer une nouvelle idée par confrontation des précédentes entre elles. Quant au style… Spark ! Mais c'était impossible !
Trixie se reporta sur le bouquin interactif. Elle tourna la page d'encouragement et vit une représentation d'une rue de Canterlot, avec des poneys stylisés en pleine action, indiqués par des flèches les définissant.
Un pégase distrait, deux clients, une passionnée de livres et une étudiante de passage étaient définis comme des « idées ». Les trois boutiques de la rue étaient annotées de la même façon. Un dernier poney, une licorne chapeautée dans une cape étoilée, imaginait une grosse explosion, annotée comme un « but ».
Le parallèle était surprenant, mais ne parlait toujours pas de style. Une deuxième illustration s'en chargeait.
La même scène était représentée dans une seconde illustration, mais cette fois la licorne chapeautée lançait une pomme en direction de la passionnée de lecture, et l'explosion dans la bulle de pensée était barrée de deux traits rouges. Les « idées » étaient les livres et la magie de la licorne littéraire, le « comment » était la surprise de cette dernière, le « but » était l'explosion barrée, et le « style »…
… La pomme ?
Sensiblement, Âne Onyme tentait de lui faire comprendre que l'exercice était aussi simple que ce qu'elle avait fait dans la rue. Mais sur le coup, elle resta bloquée sur le fait qu'on puisse prendre la pomme pour le style de la Grande et Toute Puissante Trixie.
Je comprends ta surprise, va. Maintenant que tu n'es plus stressée par la contrainte du temps, imagine d'autres solutions qui t'auraient permise d'arriver au même objectif.
Trixie était jusqu'alors persuadée qu'elle avait eu la seule réaction possible. En y repensant, cependant, d'autres façons d'attirer l'attention de Twilight Sparkle lui vinrent à l'esprit. Trixie était douée aux illusions, elle aurait pu lancer un sort facile devant les yeux de la littéraire : une petite boule lumineuse aurait aussi bien fait l'affaire, autant qu'une grande flèche magique ou qu'un panneau « Attention ». La licorne aurait aussi bien pu protéger les livres de l'impact : en se concentrant suffisamment, elle aurait pu les décaler ou même les transformer juste le temps que le pégase passe. Twilight Sparkle aurait été bousculée, certes, mais l'explosion aurait été évitée.
Ainsi, le simple fait d'avoir choisi de lancer la pomme, même si c'était une solution désespérée parce que tu n'avais pas le temps d'y réfléchir, est une partie de ton style. Pas très étonnant : tu as bien sacrifié toutes tes possessions face au dragon rouge d'Appleloosa. Aujourd'hui ce fut juste ton déjeuner, mais c'est du même style.
C'est ton style. Il évolue, varie en fonction de la situation et de la pression, mais c'est le tien. Trouve-le, assume-le, et, comme Twilight ou Pinkie, fais-en une arme.
Elle, la Grande et Merveilleuse Trixie, ne s'assumerait pas assez ? Elle, une comédienne de talent ? Elle, qui n'avait jamais changé son mode opératoire lors de ses performances de magicienne ambulante à travers Equestria ? Ce bouquin se mettait le d dans l'O[1]. C'était complètement incohérent. Trixie détourna son regard et se confronta à nouveau à la page blanche.
Dans un petit soupir fatigué, elle relut la première page de cours, cherchant la pomme de l'auteur et l’explosion qu’il cherchait à éviter à partir des différentes observations qu'il avait pu faire. L'explosion fut plus facile à déterminer que la pomme. Trixie ne pouvait s'empêcher de se dire qu'Âne Onyme n'avait pas souligné ce qui représentait le style dans sa première illustration.
Je l'ai représenté. Tu ne l'as juste pas remarqué.
Trixie essayait de gagner du temps en continuant à lire le bouquin interactif, mais cette affirmation la surprit.
Un jour, tu le trouveras.
La phrase était mystérieuse, Trixie préférait prendre les énigmes une à une. Elle retourna à son livre de cours, décida de prendre la phrase introductive comme modèle, de copier le style, de calquer les idées et l'objectif. Au final, elle imagina la phrase suivante : « Mais si la magie peut tout, sans rien, qu'elle existe par elle-même, et qu'Equestria n'est plus sans magie, alors on pourrait en conclure que notre monde a été créé par la magie. » Il s'agissait en fait d'une théorie créationniste, comme quoi la magie de l'univers aurait à un certain moment provoqué l'apparition du monde. Trixie s'en fichait un peu jusque-là, mais connaissant l'objectif de ce livre, elle se disait que pour passer d'une telle affirmation à un cours à portée des débutants, il avait besoin d'une sacrée transition. Aussi, dans sa lancée, poursuivit-elle : « Mais si tout a été créé par la magie, qu'est-ce qui a créé la magie ? Nous avons la chance de pouvoir étudier ce phénomène étrange afin de répondre à cette grande question. L'objectif de ce livre sera de vous permettre de proposer une réponse grâce à votre connaissance de la magie et de sa maîtrise. »
Tandis que la visée de ces cours lui revenait à l'esprit, la licorne se souvint qu’aucun poney n'avait proposé de réelles réponses à cette grande question à la fin de leurs études magiques, alors qu'il s'agissait du fil conducteur de ce bouquin. Trixie avait trouvé ce livre terriblement ennuyant, mais maintenant qu'elle avait compris le style de l'auteur, elle se sentait presque indignée qu'on ait oublié l'objectif principal de celui qui avait partagé son savoir.
C'est drôle, parce que j'ai ma propre théorie là-dessus, mais je préfère ne pas te gâcher la surprise. En tout cas, ce que tu dois comprendre là-dedans, c'est que tu ne peux prévoir quelqu'un qu'en entrant dans son style, dans sa façon de penser.
Trixie avait juste jeté un coup d’œil au livre interactif, s'attendant à une critique, un indice pour mieux s'approcher de la tournure exacte, mais il réagissait comme s'il critiquait le fond plutôt que la forme. La licorne reprit le livre de cours, regarda la page blanche… qui avait retrouvé ses écritures. Trixie put alors lire la véritable phrase :
Et si la magie peut tout, sans rien ni poney, si notre monde dépend de la magie, alors on peut supposer qu'il a été engendré par la magie. Mais si tout a été créé par la magie, qu'est-ce qui a créé la magie ? Nous avons la chance de pouvoir étudier ce phénomène fantastique afin de répondre à cette grande question. L'objectif de ce cours sera de vous inviter à proposer une réponse par la connaissance et la maîtrise de la magie.
Trixie n'en croyait pas ses yeux. À la première lecture, elle crut s'entendre répéter exactement ses prévisions. Puis elle revérifia, nota ses écarts, qui en somme étaient bénins. Elle prit le temps de savourer sa réussite avant de lire le commentaire de l'Âne Onyme.
Ce dernier fut très succin.
Des questions ?
La licorne se prit à sourire de satisfaction. Qu'on lui demande son avis était devenu une récompense. C'était un peu réducteur, mais en somme, elle y gagnait en assurance. On pourrait penser que ça ne lui manquait pas à l'origine, mais la différence fondamentale était qu'elle prenait confiance en Trixie, et non en la « Grande et Toute puissante Trixie ».
Tu n’imagines pas à quel point c’est compliqué pour moi de répondre à des questions auxquelles je ne suis pas préparé… Nous avons tous les deux des visions très différentes de la vie… et de la logique. Ça rend les explications… tendues.
Elle avait tellement de questions qu'elle ne savait pas trop laquelle poser en premier. Cela n'empêcha pas le bouquin d'y répondre.
Non, je ne suis pas un dragon. Et évidemment, je ne m'appelle pas Âne Onyme. Mais si ça t'empêche de me traiter de bouquin, tu peux continuer à m'appeler comme ça.
En revanche… oui, je suis taré. D'ailleurs, il pourrait être intéressant que tu essayes de deviner en quelles mesures.
Eh bien, au moins il était réaliste. Trixie trouverait facilement beaucoup d'explications, mais le premier souvenir qu'elle eut fut celui du soupir attendri qu'elle avait cru entendre alors qu'elle cherchait à s'endormir…
Oh. Ça. À vrai dire, je ne m'attendais pas à un lien réciproque aussi fort.
Co… Comment ça ?
Je respecte ton intimité, Trixie. Que tu m'imagines en train de me fendre la poire, ça peut encore aller, mais ne va pas te faire de fausses idées sur moi.
Il allait lui falloir s'expliquer un peu plus : Trixie était loin d'être convaincue.
Écoute : je suis tes actions qui me concernent, qui peuvent entrer dans l'évaluation. Tout le reste m'étant bien égal, je le zappe complètement.
Toujours pas convaincue.
Le temps s'écoule différemment pour toi et moi, je ne suis pas toujours derrière ton dos. C’est comme si j’apparaissais, de temps à autres. Mais je ne reste que si j’ai mon mot à dire.
Et cette histoire de “lien” ?
En tant qu’esprit, j’ai besoin d’une attache à ce monde. Histoire d’être à un endroit précis, et non partout à la fois. Pour cela, la méthode la plus communément utilisée consiste à choisir le point de vue d’un ou plusieurs individus. C’est ce “lien” en question. C’est ce qui me permet de me focaliser.
Cela avait l’air terrifiant. Le mot “parasite” semblait plus approprié que “esprit”.
Intéressant comme façon de voir les choses… Mais t’en fais pas, je ne suis pas maléfique, comme les Wendigos. J’irais pas jusqu’à dire que tu peux me faire confiance, mais je ne te veux aucun mal.
Ces explications laissaient Trixie d’autant plus perplexe qu’elle ne savait aucunement ce que voulait cet esprit à l’origine.
Pour faire court, je veux assister à de grandes choses. Et pour ça, rien de tel que de suivre la Grande et Fabuleuse Trixie.
Trixie s’accorda un petit temps de réflexion. Ça collait avec son délire “d’Admirateur Intangible”. Elle sentait qu’il y avait encore beaucoup de matière à creuser, mais qu’en ce qui la concernait, elle n’avait pas besoin d’en savoir plus. Pour l’instant. Question suivante…
Non. L’Ursa Minor à Ponyville, je n’y suis strictement pour rien. C’était quelqu’un d’autre. Un autre esprit, dont la portée est nettement supérieure à la mienne. C’est pour ça que je n’ai rien pu faire.
Ah parce qu’ils étaient plusieurs à présent !
Je n’ai jamais prétendu être seul. Il y a eu beaucoup d’autres esprits avant moi, avec une portée considérable, et il y en a encore plus aujourd’hui.
Et ils suivent tous les mêmes “lois élémentaires” ?
Ne t’inquiète pas, ceux qui te concernent savent ce qu’ils font.
Comment ça “ceux qui te concernent” ? Et puis c’était quoi cette histoire de “portée” ?
Là, ça va faire un peu trop d’un coup. Tu peux considérer qu’il existe une espèce de hiérarchie définie par la portée de chacun. Et qu’en fonction de l’importance de chaque esprit, son travail aura plus ou moins d’impact sur celui des autres.
L’esprit semblait avoir un mal fou à s’expliquer. Le problème était qu’il donnait des définitions vagues, absolument incompréhensibles pour Trixie qui peinait déjà non seulement à comprendre concrètement leur “travail”, mais encore plus à le croire tout court.
Si c’était un livre qui ne parvenait pas à se raconter lui-même, il ne devait pas avoir beaucoup de lecteurs.
À ce propos, tu l'as certainement deviné, mais autant le préciser : ne parle de moi à personne. Ça vaudra mieux pour nous deux. Mais pour revenir dans le vif du sujet, j’ai commencé à t’observer à partir de ton arrivée à Appleloosa, et ceci à cause de l’incident à Ponyville. J’ai vu en toi des valeurs qui méritaient d’être défendues.
Trixie aurait pu se sentir flattée si d’une part elle n’avait pas été en train de livrer la grimace d’incompréhension la plus sincère de toutes sa vie, à force d’accumuler les révélations à la fois chocs et trop vagues d’Âne Onyme pour qu’elle arrive à intégrer tout ce qu’elles sous-entendaient, et, surtout, si d’autre part elle n'avait pas senti la suite arriver ; et donc…
Oui. Le dragon à Appleloosa, Spanky et Buck à Hoofington, le pégase distrait à Canterlot… Ces épreuves sont les fruits de concours de circonstances auxquels j’ai pris part pour que tes valeurs éclatent au grand jour. Et oui, j’aurais pu t’éviter tout ça. Je ne l’ai pas fait. Et pour cause, tu n’en avais pas b Attention poney en approche !
Trixie referma le livre, un peu secouée par ces dernières révélations. Une licorne bleu nuit s'était approchée et l'avait appelée par son nom.
« Beatrix ? »
Encore une vieille connaissance. Mais dans la bibliothèque de Canterlot, Trixie en retrouvait souvent. Il s'agissait d'une ancienne camarade de classe, qui connaissait donc le prénom officiel que ses parents lui avait donné.
Beatrix. Ça ne voulait RIEN dire ! Comment avaient-ils pu avoir une idée aussi bizarre ? Son prénom était devenu le sujet de nombreuses moqueries, notamment de la part de ces deux imbéciles qu'elle avait recroisés à Hoofington. D'un autre côté, c'était le début de la célébrité : tout le monde la connaissait. Et notamment cette licorne, avec laquelle elle avait dû faire un exposé sur l'histoire de la lévitation. Elle s'en souvenait assez bien pour retrouver son nom.
« Salut Vive Étoile, répondit Trixie. Qu'est-ce que tu fais dans le coin ? »
La licorne cachait en partie le livre interactif, mais lut sur le dos de celui-ci le mot « Réflexe ! ».
Oui, elle avait eu un bon réflexe en fermant le livre. À moins qu'il ne fut à nouveau en train de lui demander d’aiguiser son réflexe de prévision, et donc de deviner la réponse de Vive Étoile ?
Elle ne la connaissait pas assez pour deviner ça d'un coup. Elles n'étaient pas particulièrement amies, Trixie ne s'était jamais franchement intéressée à la vie de quelqu'un d'autre. La prévision simple n'allait pas fonctionner. La prévention magicienne, en revanche…
Vive Étoile portait un pendentif en forme de pomme, ce qui lui rappela la livraison d'Applejack pour le festival des fruits argentés. Si elle devait croire aux coïncidences, elle supposa que Vive Étoile allait parler de ce festival.
« Je fais quelques recherches sur l'alchimie. Je suis en stage chez le professeur Chocolat Flambé, et il m'a proposé un exercice de transmutation de masse assez costaud. »
La prévision de Trixie semblait mal partie, mais la licorne ne baissa pas les bras.
« Transmutation de masse… de fruits en argent ? » risqua-t-elle.
Vive Étoile fut très surprise.
« Exactement, de pommes en argent. Comment as-tu deviné ?
Ton collier a dû l'inspirer comme moi. »
La prévention magicienne avait de nouveau fonctionné, mais quelque chose clochait avec cette histoire. Il devait bien y avoir un brin de logique quelque part, non ? Pour le moment, cela ressemblait surtout à de la déduction à partir de coïncidences.
Vive Étoile reprit.
« Et toi, tu te replonges dans des cours de première année de théorie magique ? »
Trixie cachait le livre d'Âne Onyme, mais pas le livre de cours. Elle faillit rougir de honte, vu la façon dont la question était posée, mais son habitude de comédienne la fit réagir au quart de tour.
« Non, Trixie s'étonnait seulement que le professeur ne soit pas entré dans la logique de l'écrivain. Les cours auraient été moins magistraux. »
Vive Étoile eut un petit sourire amusé quand elle remarqua que Beatrix parlait toujours d'elle à la troisième personne. Cela lui avait pris dès ses premiers tours de magie : au lieu de s'appeler Beatrix, elle encourageait les autres à l'appeler par son nom de magicienne, Trixie. Cela ressemblait plus aux « magic tricks » de Fillydelphia, et le nom sonnait bien. Pour que les autres poneys intègrent ce nouveau nom, elle le répétait à outrance, à la troisième personne. Les moqueries n'avaient pas cessé, mais qu'importe, Beatrix était fière d'elle, et Vive Étoile faisait partie de ces licornes qui avaient bien compris à quel point ce nom importait pour elle.
Quoi qu’il en soit, la réponse avait attisé sa curiosité, et elle demanda à quoi Trixie faisait référence.
« À ton avis, si le monde a été créé par la magie, qu'est-ce qui a créé la magie ? »
Vive Étoile réfléchit un peu, tandis que Trixie, reposant les yeux sur le mot « Réflexe ! », tenta d'imaginer la réponse de son ancienne camarade. Elle voulait devenir alchimiste, cela devait avoir un impact sur sa vision du monde. Et l'un des principes fondamentaux de l'alchimie était connu de toutes les licornes ayant pris l'option « métamorphose » à l'académie magique : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. ». Il était très probable qu'une alchimiste en herbe se soit inspirée de la vision d'Entonnoir Lavandier pour expliquer le monde.
Et en effet, Vive Étoile répondit « Je ne crois pas que le monde ait eu besoin d'être créé. Si le monde a été créé par la magie, alors le monde est magie. La magie était là, puis s'est juste matérialisée. La magie est l'origine, elle n'a pas d'origine. »
Trixie acquiesça, pour avoir supposé correctement où elle allait en venir. Mais pour sa part, elle ne s'était pas encore faite sa propre idée sur la question. C'est d'ailleurs le prétexte qu'elle invoqua pour couper court à la conversation et se relancer dans la lecture du cours.
Ainsi passa-t-elle quasiment le reste de la journée plongée dans des livres dont un esprit taré lui fit deviner la moitié.
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