Un jour auparavant.
Dans un train en direction de la capitale, une jument à la robe crème se déplaçait, passant de wagon en wagon, cherchant une place, où elle pourrait s’asseoir. Regardant les places libres, son attention se posait sur les voyageurs qui y étaient installés. Voulant trouver celui qui pourrait lui fournir suffisamment de sentiments pour s’en nourrir, sans qu’il ne puisse se rendre compte qu’à proximité de lui se trouve un changelin. Après une recherche minutieuse, elle finit par s'installer au dernier fauteuil du wagon, contre son dossier se trouvait un étalon dont la marque de beauté représentait une plume et une loupe qui s’entrecroisaient. Elle monta et s’allongea contre le dossier puis se mit sur le flanc, collant son front contre le dossier. L'étalon à la robe grise semblait être un aventurier. Les sentiments qu’elle commençait à sentir, émanant du terrestre étaient forts. Ces aventures qu’il avait vécues l’avaient fortement marqué. Il était à la fois sensible et courageux. La jument ouvrait légèrement les yeux, observant que personne ne remarquait les légers sifflements qu’elle laissait échapper. Se nourrir de sentiments était un véritable plaisir, ce qui avait tendance à l'exciter. L'étalon, grand voyageur ne se rendit compte de rien, l’insecte qui était derrière son fauteuil avait une grande expérience, et elle prenait suffisamment, mais sans provoquer de malaise, laissant seulement une impression de fatigue.
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Un pégase en armure dorée se trouvait dans la forêt, la traversant. Il venait de quitter le château ou un poney à la robe grise lui avait raconté des histoires sur des créatures venant d’un autre monde. Marchant normalement, il ne semblait pas craindre cette forêt obscure, se déplaçant calmement dans les profondeurs de celle-ci, il arriva dans une clairière, le pégase à l’armure dorée se mit à regarder autour de lui, regardant chaque buissons, chaque ombres, après de longues minutes à observer autour de lui, et étant certain que personne ne l’avait suivi, une lueur verte le recouvrit, faisant disparaître l’armure, remplaçant les ailes à plumes par des ailes translucides, son pelage blanc laissa place à une robe noire et à une carapace grise, une corne incurvée apparût. Poussant un sifflement puissant, il se mit à battre des ailes, s’envolant aussi rapidement qu’il le pouvait, se dirigeant vers les terres maudites, là où la végétation ne peut pousser, là où les animaux, ou bien les poneys ne s’aventurent pas. L’insecte volait depuis quelques minutes quand il changea de cap, perdant de l'altitude. Pénétrant une crevasse sans prendre soin de ralentir, il atterrit devant quatre autres insectes, couverts d’une armure sombre, faite d’une matière ressemblant à du cristal. Restant immobile, l’insecte laissa approcher les quatre gardes, leurs cornes étaient recouvertes d’une lueur verte, signe qu’ils les avaient chargées de magie prêts à s’en servir. L’un des changelin se rapprocha, le reniflant quelques secondes, avant de se tourner et de faire un signe de tête à ses collègues, le laissant passer, l’insecte entra dans la ruche, traversant de grandes galeries qui le conduisait droit devant sa reine.
L’insecte arriva dans une grande salle, où se trouvait un trône vide, le changelin se mit à regarder de chaque côte de la salle, hormis les deux gardes royaux, la pièce semblait vide, mais quand il se mit à regarder devant lui, il se retrouva face à une série de crocs acérés. Poussant un sifflement de peur, l’insecte se coucha sur son abdomen. La reine abaissa sa tête, se rapprochant de l’insecte. “Je suppose que c’est important, si tu t’es donné la peine de venir.” Le changelin se redressa, ce prosternant. Il attendait que sa reine lui donne l'autorisation de se redresser.
Quelque part, dans les tréfonds de la ruche, six drones attendaient, ça faisait maintenant deux jours qu’ils n’avaient pas eu à manger. Les uns contre les autres, ils se demandaient quelle bêtise ils avaient fait pour être punis de nourriture. Sac à puces, un drone ressemblant aux autres, regardait la rigole, là où la gelée coulait aux heures des repas. Au fond de lui, il le savait que ça ne viendrai pas, il avait 5 semaines et 1 jours. Leur fin était proche. Se tournant vers ses frères, il poussa un léger cliquetis. “Vous pensez qu’elle nous aime ? Je pense que la mission qu’elle va nous confier sera périlleuse. Je ne veux pas y aller.” Les drones poussaient une série de cliquetis, étonnés par ce que leur frère avait dit.
“Elle nous aime, nous sommes ses enfants, les seuls qu’elle pond. Nous les drones sommes sa chair comparés aux nobles et royaux qui se reproduisent entre eux. C'était un des frères de Sac à puces, plus maigre et moins fort et moins résistant que ses autres frères qui venait de parler. “Tu verras, elle va nous envoyer faire de la récolte et bientôt, nous aurons à manger. Je suis sûr que si on n’a rien à manger pour le moment, c’est que les réserves sont basses et que nous, étant les enfants de notre reine, nous devrons donner l’exemple en nous privant de nourriture.”
Sac à puces le dévisagea, posant son sabot sur son museau. “Sérieusement, vous y croyez ! Non, mais. Regardez nous. Nous sommes enfermés à chaque retour, les nobles nous méprisent et nous frappent. Tu penses sérieusement que notre mère se prive de nourriture ? Draka, j’en suis sûr, nous sommes les seuls à ne pas être nourris.” Un bruit se fit entendre, faisant tourner la tête des drones vers la rigole, où de la gelée se mit à couler remplissant un petit bac.
Ses frères poussaient des sifflements de joie, sautant sur leurs pattes avant. Un frère de Sac à puces se tourna vers lui avec un regard inquisiteur. “Tu vois, elle ne nous a pas oublié.”
Sac à puces rejoignit ses frères, la faim lui tiraillait l’estomac. “Je vous parie qu’on va nous donner une mission différente cette fois. Mes frères, si vous sentez que c’est trop risqué, faites vous passer pour mort, ne revenez pas.” Les drones relevaient leurs têtes, le museau recouvert de gelée. “Mange et tais-toi. Arrête de penser à mal, notre reine nous aime, elle ne nous enverra pas sur une mission dangereuse, c’est aux gardes royaux d’accomplir ces missions.” Baissant les oreilles, Sac à puce baissa son museau dans le bac, aspirant de la gelée, sous le regard des ses frères.
Le bac vide et leurs estomacs remplis, les frères de Sac à puces étaient les uns contre les autres, se nettoyant et se caressant la crête. C’était une manie qu’ils avaient prise depuis leur naissance. Le drone s’était mis à observer les corps de ses frères, une robe noire et une fine carapace leur recouvrait la base du dos, descendant vers l’entrejambe avant, pas de quoi être fier, comparés aux royaux qui avaient une carapace plus épaisse et leur recouvrait pratiquement tout le corps, hormis l’abdomen et leur encolure qui était recouverte de pelage. La reine, elle, seule sa tête n’est pas recouverte. Sac à puces se sentit observé, relevant la tête, il se rendit compte qu’une garde personnelle de la reine était devant l’entrée de leur cellule. Les dévisageant avec mépris. Il se releva, ses frères l’imitaient, se collant les uns contre les autres. Une façon de se sentir plus en sécurité. Sans entrer, elle fronça des sourcils, leur envoyant un regard noir. “La reine va venir dans…” Elle se mit à regarder la cellule, cherchant un nom à donner à cette pièce, mal odorante et humide...“votre chambre”. Un sourire sadique s’afficha sur son visage, dévisageant les drones. “Nettoyez-moi ça.”
Après quelques heures, la cellule était un peu plus propre, mais rien de comparable à une alvéole de noble ou bien de combattant.
“Mes chers petits, voici les missions que vous devrez accomplir pour la ruche et votre reine.” Chrysalis était entrée dans la cellule, suffisamment proche pour intimider les drones qui se trouvaient en ligne, faisant les cents pas, elle dévisageait longuement chaque insecte qui se trouvait dans la pièce. S’arrêtant devant Draka, elle lui releva le museau, passant sa langue fourchue contre ses canines. “Tu es faible, moins résistant que tes frères, alors je vais te donner une mission particulière. Toi et Goula irez avec dix de mes gardes. On m’a appris l’existence d’un village, où… Une grande source de sentiments se trouverait.” La reine se rapprocha, dévoilant une dentition acérée. Par magie, elle rapprocha Goula, d’un drone qui se trouvait derrière elle. Collant l’insecte à Draka, elle leur lança un regard si insistant, si froid que les deux drones auraient pu mourir de peur. “Goula n’est pas de votre fratrie, mais il fera cette mission avec toi. Obéissez aux gardes, récupérez les sentiments jusqu'à ce que la source soit tarie. Réussissez cette mission, ou ne revenez pas.” À ces mots, Draka et Goula s’échangèrent un regard, avant de s’incliner.
Sac à puces avait relevé la tête, avant de la rabaisser, couchant ses oreilles et serrant sa mâchoire à la douleur qu’il ressentait. La reine le regardait. L’ordre qu’il avait reçu, mentalement, ce lien qui unissait chaque drone, changelin à la reine, venait de lui occasionner une douleur, si forte ! Mais l’ordre, cet ordre qui lui imposait de se taire, de ne pas gémir, ou ses frères en paieraient le prix. Pour cette défiance qu’il avait osé commettre. Chacun de ses frères se voyait confier une mission, toutes avec le même but final s’ils échouaient. Se plaçant près de l’entrée de la cellule, chacun des frères ainsi que Goula, ce drone qui l’avait rejoint se déplaçait, passant devant la reine et sa garde. Sac à puces avait reçu la même mission que ses frères, aller dans un village, récupérer autant de sentiments que possible. Ça ne lui plaisait pas, il ne voulait faire aucun mal, se nourrir, mais juste ce qu’il faut, sans causer de mal aux poneys. Il se mit à se déplacer, pour rejoindre l’entrée de la ruche et prendre la direction d’un village, non loin de la capitale quand le sabot de la garde personnelle de sa reine, une changeline plus grande que lui, le stoppa, plaçant son sabot devant lui et rapprochant son visage du drone, elle se mit à sourire, dévoilant ses crocs acérés. “Où comptes-tu aller ?”.
La reine chrysalis, cette grande jument insectoïde regardait le drone, la fine carapace bleue de ce drone. Sans rien dire, elle releva son sabot, percutant l’abdomen de l’insecte. Crachant une gerbe de sang vert, le drone s'écroula. Sac à puces releva la tête, sa respiration était saccadée, difficile. Sa mère venait de le frapper. Sans dire plus, elle se retourna, laissant le drone à l’entrée de sa cellule, aux côtés de sa garde. Le drone la regardait se retirer. Sa reine, sa mère pouvait être effrayante, elle savait faire peur d’un regard, mais jamais elle ne les avait frappés, encore moins touché. Levant le sabot, pour essayer d’interpeller sa reine : “Ma reine, pourquoi ?”
Le sifflement qu’il entendit, provenant de la garde fut la seule réponse qu’il reçu avant de sentir un coup de sabot, l’envoyant au fond de sa chambre. Sac à puces essayait de se redresser, la douleur n'était rien comparée à cette garde qui se rapprochait de lui, un sourire carnassier aux lèvres, et un regard noir. Il était puni, la raison ? Il la connaissait ! Il avait réagi lorsque qu’il avait reçu l’ordre de tuer ou mourir. Pour avoir osé relever la tête, cette garde allait lui faire regretter. Ses frères ne sauraient pas ce qui se passait dans la cellule, s’ils revenaient un jour.
La reine insectoide, Chrysalis venait d’entrer dans sa vaste alvéole, un léger sourire aux lèvres en sentant, la douleur et la tristesse du drone qu’elle venait de punir, coupant le lien qui la rattachait à ses sujets, elle se dirigea vers le fond de la pièce. Observant plusieurs bocaux, l’un entre eux contenait une tête. Un sourire carnassier apparut sur ses lèvres, se rapprochant pour regarder le visage, dont un rictus de douleur, mélangé à de la peur restait à jamais gravé sur ce visage changelin. Une lueur verte entoura un morceau de parchemin, le rapprochant de son visage, elle se mit à le lire.
… choix véritablement viendra, de sa reine il se détournera,
Son commandement alors s'effacera, son futur en sabot il prendra,
De cette détermination la connivence viendra, créant une nouvelle harmonie qui perdurera.
“Alors, se pourrait-il que ce que tu avais prévu se réalise ? Ma chute ne viendra pas! Je ne laisserai jamais cette chose arriver, et ce…” Elle leva son sabot, le posant sous son menton, se mettant à réfléchir au nom de cette créature qui semblait vivre auprès des poneys, puis un sourire apparut. “Oui, ces deux sabots ne verront pas ce futur que tu as prédit. Ils disparaîtront, mes sujets sont déjà en route et ils ne laisseront pas un seul survivant.” Se tournant, elle se mit à regarder autour d’elle avant de froncer les sourcils et de se mettre à pousser un rire ténébreux. “Tu n’avais pas deviné que je le ferais tuer comme tu n’avais pas prévu ta fin. Vivre comme des poneys est acceptable, provoquer ma perte ne l’est pas.”
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On as décidé dès le départ que Chrysalis se comporte vraiment en reine noire, sévère, limite impitoyable et orgueilleuse afin de donner un coté sombre a l'histoire. Sa garde personnelle est, limite, encore plus cruel et vicieuse qu'elle.
Trêve de plaisanterie, on prend bien la mesure de toute la détermination, le sadisme et le côté impitoyable de la reine des changelins et de sa garde personnelle, comme de la faiblesse et de l'insignifiance des drones. Un bon chapitre plaisant à lire.
Désolé d'avoir mis 300 ans à pondre un commentaire alors que ça fait un bail que je l'avais lu.