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God Save Madame Banane

Une fiction écrite par inglobwetrust.

No future

« Vous êtes sûrs que c’est sans danger ? »

Derrière un panneau de contrôle, un poney brun à la crinière encore plus brune et au sablier sur son flanc triturait les boutons de son vaisseau intergalactique.

« Absolument ! » dit-il au poney se trouvant face à une cabine bleue où ressortaient les mots ‘POLICE BOX’ écrit au-dessus.

Ce poney, ou plutôt, une ponette, s’apprêtait à faire un grand voyage. Crinière jaune, pelage bleu, marinière et béret noir, et banane comme marque de beauté. Madame Banane donc, se préparait à partir en terre ennemie et, pensait-elle, hostile.

« Je dois vraiment y aller seule ? » demanda-t-elle en tournant la tête vers le Docteur, toujours occupé à peaufiner les réglages du TARDIS.

« Oui, il faut que quelqu’un reste pour vous ramener en cas de problème. Vous n’aurez qu’à décrocher et, en une fraction de seconde, vous serez de retour ici, saine et sauve », expliqua-t-il.

Devant la moue dubitative de la terrestre bleue, il s’empressa d’ajouter : « Derpy, rassure notre invitée, est-ce que les voyages dans le temps sont dangereux ? »

La pégase aux yeux qui louchaient finissait les derniers préparatifs aux côtés du docteur. Elle leva la tête du boitier qu’elle vissait et cracha le tournevis qu’elle tenait dans sa bouche avant de répondre.

« Absolument pas ! Regardez, j’ai même une photo de mon premier voyage avec le docteur ! » s’exclama-t-elle en désignant un cadre sur le mur.

Mme Banane s’avança et plissa les yeux. La photo montrait une pégase à la crinière jaune magnifiquement coiffée et aux yeux droits aux côtés du Docteur, qui était aussi d’une apparence différente. La terrestre passa le regard entre la photo et Derpy, qui souriait toujours à pleine dents en louchant.

Le poney bleu leva un sourcil.

« Quoi ? » demanda le Docteur. « Là où vous allez, il n’y a pas de Daleks qui chercheront à vous exterminer, alors pas de quoi vous inquiéter », la rassura-t-il.

Le regard toujours suspicieux, Madame Banane s’avança près de la cabine bleue et passa un premier sabot dedans. Avec peine, elle parvint à caser son corps entier dedans, devant se serrer pour ne pas laisser ne serait-ce un morceau de crinière dépasser.

« C’est…. c’est plus petit à l’intérieur », souffla-t-elle en sentant son estomac remonter jusque dans sa gorge, courbée en deux dans la cabine.

Le Docteur haussa les épaules. « Désolé, mais ce TARDIS était en solde… Et vous savez à quel point c’est difficile de faire rentrer un TARDIS dans un autre TARDIS ? », expliqua-t-il avant de se reprendre. « Bon, avant de partir, je n’ai qu’un conseil à vous donner. » Il se racla la gorge et annonça sur un ton solennel : « Ne faites pas de blague sur le thé. Nous, les britanniques, sommes très suspicieux sur ce point. »

« Oh, vous êtes aussi britannique ? » demanda Mme Banane depuis sa position inconfortable.

« Quoi, ça ne s’entend pas dans mon accent ? » s’étonna le seigneur du temps en ayant l’air choqué.

Mme Banane et Derpy réfléchirent quelques secondes avant de répondre de concert : « Non. »

« Stupide VF…. », grommela le Docteur en marmonnant à voix basse. Il releva la tête, jeta un dernier coup d’œil vers la cabine et posa un sabot sur un levier.

« Prête ? » demanda-t-il une dernière fois à la terrestre bleue.

« Prête ! Pour la Prance !!!! » cria Mme Banane depuis le TARDIS.

« Alors, allons-y ! » s’exclama-t-il en poussant le levier vers le bas, déclenchant un feu d’artifice de lumières et de sons assourdissants.

(En raison du faible budget de cette fiction, la scène suivante sera à imaginer dans votre tête. Seul le son bruité avec la bouche vous est offert pour aider à visualiser la situation)

« WOOSH !! »

« ZIING !! »

« PSCHIIIIHHHH !!! »

« VZZZZ !!!! »

« PFIOOUUUUU !!!! »

« AAHHHHHH !!!!! » (Ce bruitage-là vous est offert par Madame Banane)

Le TARDIS finit par s’arrêter, soulageant l’estomac du poney à l’intérieur. La cabine s’ouvrit, faisant tomber avec une grâce toute relative la terrestre sur l’herbe qui peuplait cette terre. La tête à l’envers, la jument cligna des yeux et vit…

Des nuages gris et de la pluie tombant à perte de vue. Et du brouillard. Beaucoup de brouillard.

Et par Celestia, qu’est-ce qu’il faisait froid.

Visiblement, les pégases ne faisaient pas du bon travail dans le coin.

Madame Banane se releva et sortit son parapluie en forme de… banane (duh) pour se protéger du crachin. Elle se rappela de son guide de voyage.

« Règle numéro 1 à savoir sur la Grande-Bretagne : il pleut. Souvent. Tout le temps. S’il ne pleut pas, c’est que vous n’êtes pas dans le bon pays. »

De ce côté-là, elle était sûre d’être arrivée à destination. Elle regarda tout autour d’elle, à la recherche d’un autochtone pour explorer le lieu en meilleure compagnie. Mais à aucun moment, elle ne dériverait de sa mission : porter haut et fort les couleurs de la Prance, ce merveilleux pays si beau, si riche. Ce pays face auquel même les snobs de Canterlot devaient s’incliner tellement il était classe, ce pays aux gens si distingués et-

« HEY ! » (en anglais dans le texte)

Quelques nuages se dispersèrent et un mince soleil perça à travers l’endroit où se trouvait Madame Banane, qui avait dit les phrases plus hautes à pleine voix, se faisant entendre dans toute la lande.

La terrestre se retourna et vit arriver une licorne blanche à la crinière et queue rouge, ornée d’une marque de beauté très étrange, sur laquelle elle ne parvenait pas à mettre le sabot. A l’abri de la pluie, elle rangea son parapluie et se prépara à sa première rencontre avec l’autochtone.

« What the f*** is that ? » grogna la jument blanche en approchant Madame Banane.

Elle ne parlait pas sa langue, mais devinait que ça n’était sans doute pas une formule pour lui souhaiter la bienvenue.

La licorne s’approcha de la cabine et jeta un œil entre le TARDIS et Mme Banane, qui souriait à pleines dents pour faire bonne figure.

« And who the f*** are you ? » demanda la licorne en pointant un sabot vers elle.

Celestia merci, Madame Banane était passé du monde de la VF à celui de la VO. C’est pourquoi elle se mit à parler immédiatement dans la langue du pays visité. Magique ! (Et puis bon, c’est tellement moins fatiguant à comprendre).

« Je suis Madame Banane. Et vous, comment vous appelez-vous ? » demanda la jument bleue en s’approchant de la licorne.

(Oui, bon, parler anglais veut dire qu’elle parle toujours français dans le texte, nous ne sommes pas sur FIM Fiction ici).

La licorne leva un sourcil. Se mordit la lèvre. Retint un rire. Commença à émettre des sons bizarres. Comme des grognements étouffés. Puis ne se retint plus et éclata de rire en se roulant au sol pendant de longues minutes, avant de reprendre son souffle et de se relever, sous le regard interloqué de Madame Banane.

« Well, well, well…. Tu as un funny accent, toi ! »

(Oui, Britannia parle aussi en français dans le texte avec des pointes de cet irrésistible accent british. Nous sommes en France, sacrebleu !)

Madame Banane ne sût pas quoi répondre et attendit que la licorne se calme. Celle-ci essuya une larme de ses yeux et se présenta.

« I’m Britannia, britannique et fière de l’être ! Tu peux aussi m’appeler Cool Britannia ou Rule Britannia, c’est comme tu le sens. Et toi, d’où tu sors ? T’es pas du coin, that’s sure ! »

La jument bleue se racla la gorge. « Je viens de Prance, ce beau pays si merveilleux que les- »

« AH ! So, t’es une froggy ? » la coupa Britannia.

« Une quoi ? » demanda Mme Banane, pas encore au point avec la langue quand elle était utilisée (le traducteur avait des ratés). Excepté ‘Hello’, ‘Goodbye’, ‘where is the little fillies’ room ?’ , ‘Michelle ma belle’ et les classiques ‘s***’ et ‘f***’, elle ne maîtrisait pas ce dialecte.

« Froggy ! Grenouille, quoi ! » précisa la licorne.

« Je ne vois pas du tout le rapport avec la belle Prance ! » s’offusqua la terrestre. « Nous ne…. » Quelque chose cliqua dans sa tête en souvenir du dîner de lundi dernier. « Oh…. »

« Ah, ces froggies ! » s’amusa Britannia. « Bon, what are you doing avec cette cabine ici ? » Elle jeta un œil à l’intérieur.

« Je viens en paix visiter votre contrée et porter la bonne parole de la Prance », expliqua Madame Banane alors que Britannia continuait de regarder la cabine, offrant une bonne vue de ses flancs et de sa marque de beauté. « Puis-je vous demander ce que signifie la marque de beauté sur votre croupe ? » demanda-t-elle.

La licorne blanche ressortit de la cabine et jeta un œil vers son flanc. « C’est la sainte-grenade d’Antioche, you uncultured swine », expliqua-t-elle. « T’es jamais sorti de chez toi ou quoi ? » ricana-t-elle.

« Diantre, quel affreux langage ! » s’offusqua Mme Banane. Quel manque de raffinement, en effet.

« Et toi ? C’est quoi cette…. », Britannia regarda la croupe de la terrestre. « Banane ? »

« En effet, c’est une banane. Finement observé », se moqua-t-elle à son tour. La licorne blanche leva un sourcil.

« Mais t’es une froggy, pourquoi une banane ? Tu devrais pas avoir une…. baguette ? » s’interrogea-t-elle en inclinant légèrement la tête.

Mme Banane réfléchit quelques secondes, ne trouvant aucune réponse logique à fournir. Cette licorne avait raison. « Je n’en sais rien, j’ai été dessinée comme ça », expliqua-t-elle en haussant les épaules.

« Oh, if you say so…. Bon, j’te fais visiter, froggy ? » proposa Britannia.

« Volontiers », répondit la terrestre, avant de se mettre en route.

Très vite, les deux juments arrivèrent sur une route à deux voies où un poney transportant un chariot en croisait un autre.

Et là, c’est le drame.

Madame Banane ouvrit grand les yeux en voyant les deux poneys et leurs chariots. Elle se prit la tête entre les sabots et hurla son désespoir face à ce choc culturel soudain.

« C’EST QUOI CE PAYS OU LES PONEYS ROULENT A GAUCHE ?! BANDE DE DEGENERES !!! »

Britannia leva un sourcil et s’approcha de la jument qui grimaçait et haletait.

« Ça va pas la tête, froggy ?! C’est plutôt vous les dingues puisque vous roulez à droite dans votre pays », expliqua-t-elle d’une voix calme et posée, tout le contraire de Mme Banane.

La jument bleue reprit ses esprits et se rappela de sa mission : donner une bonne image de la Prance et sympathiser avec les locaux, même quand ceux-ci avaient des coutumes très bizarres. Rappelle-toi, pour la PRANCE !!! se motiva Mme Banane en se relevant et en se raclant la gorge.

« Désolée, Miss Britannia, c’est juste que c’est une coutume très inhabituelle dans ma contrée », expliqua-t-elle en accompagnant ses excuses d’un petit sourire. La licorne leva un sourcil.

« Déjà que t’as un funny accent, alors si en plus tu causes bizarre…. », dit-elle en reprenant sa marche et en traversant la route, se dirigeant vers un des petits cottages au bord de la mer. L’image réconforta un peu Mme Banane.

Depuis la colline où elles se trouvaient, elle pouvait voir la Prance.

Mais pas aujourd’hui, il y avait trop de brume.

« Alors froggy, qu’est-ce que t’es venue faire chez nous ? » demanda Britannia en poursuivant sa marche.

« Je viens promouvoir la culture prançaise avec diverses offrandes pour votre pays. Je suis en mission diplomatique pour prêcher la bonne parole », expliqua-t-elle. « Je- »

Soudain, un ballon de rugby lui tomba dans les sabots.

Un grondement se fit entendre, de plus en plus fort et qui semblait se rapprocher. Mme Banane tourna la tête vers sa droite et vit Britannia reculer lentement, en s’éloignant d’elle. La terrestre leva un sourcil et reposa les yeux face à elle.

Une vingtaine de poneys terrestres bien bâtis lui fonçait dessus, voulant de toute évidence lui passer sur le corps. En temps normal, elle aurait bien laissé ces charmants étalons aux muscles saillants faire ce qu’ils voulaient d’elle, mais là, elle sentait que ce n’était pas son corps qui les intéressait.

Et elle en eût la confirmation.

Elle eût heureusement le réflexe de frapper le ballon pour l’envoyer loin, très loin. Mais pas assez vite pour éviter de se faire écraser par les sabots des étalons.

« AIE ! OUCH ! PAS MON VISAGE !! OUCH !! HE, JE NE SUIS PAS CE GENRE DE JUMENT !! »

Les cris de douleur se succédèrent et quand le troupeau finit de passer sur elle, elle se releva et montra son visage à une Britannia qui avait sagement attendu son moment pour se rapprocher d’elle.

« Est-ce que… est-ce que c’est…. grave ? » souffla la jument bleue.

Britannia grimaça. « Tu ressembles à un tableau de Picoltso. »

En effet, c’était la meilleure description possible au vu de la composition de son visage, dont les morceaux n’étaient pas correctement assemblés. Son museau s’était retrouvé au-dessus d’un de ses yeux.

Mme Banane leva ses sabots vers son visage et se toucha lentement la face pour constater les dégâts. Après quelques secondes de Rubik’s Cube sur elle-même, les pièces se remirent dans l’ordre et elle retrouva un visage quasi-normal. Presque.

« T’as…. », commença Britannia en s’approchant un peu plus près de la terrestre.

« Quoi ?! Quoi ?! » s’inquiéta Mme Banane.

« OH MY GOD !!! » s’écria la licorne en faisant une grimace de dégoût.

« QUOI ?! QUOI ?! QUOI ?! » s’inquiéta encore plus vocalement Mme Banane.

« IL…. IL…. Ah non, c’est ta vraie tête ! Sorry, mais c’était tellement facile ! » se moqua-t-elle en se mettant à rire abondamment.

La terrestre fronça les yeux. L’humour britannique ne passait visiblement pas chez elle. Elle se releva et s’épousseta, se vérifiant dans un miroir de poche et coiffant sa crinière comme elle était avant.

« En tout cas, hahaha…. Ça prouve something… », souffla Britannia en reprenant ses esprits.

« Quoi donc ? » demanda Mme Banane.

« Vous les prançais, vous êtes vraiment des gros losers au rugby ! » se moqua-t-elle à nouveau. La jument bleue leva les yeux au ciel.

« Attends que je t’écrase à la pétanque, espèce de rosbeef sur pattes ! » s’énerva-t-elle.

« La what ? » demanda Britannia en levant un sourcil. « Allez, ramène-toi, je t’invite chez moi pour prendre le breakfast », proposa-t-elle pour se faire pardonner. Madame Banane la suivit. Après tout, ce voyage dans le temps lui avait donné faim.

En chemin, la prançaise en profita pour lui chanter quelques belles chansons venue de son beau pays.

Que dis-je, de notre beau pays.

« NE M’APPELEZ PLUS JAMAIS PRANCE !! LA PRANCE ELLE M’A LAISSE TOMBER !! NE M’APPELEZ PLUS JAMAIS PRAANCE, C’EST MA DERNIERE VOLONTEEEEE !!!!!! »

Elle dût abréger car la pluie tomba à nouveau peu après son karaoké. Maudite météo britannique !

« C’est shocking ta musique. Rien ne vaut le rock de notre pays, froggy ! Même toi tu devrais le savoir ! » expliqua Britannia en mettant de suite un vinyle des Galloping Stones sitôt arrivée chez elle pour nettoyer ses oreilles souillée par la variété prançaise.

Madame Banane jeta un œil dans la maison : des Union Jack un peu partout, des petites statuettes d’une tour avec une horloge, des portraits de Celestia, Luna, Twilight et Cadance sur des mugs, porte-clés, t-shirts, coussins, assiettes, cuillères, abat-jours….

« Vous aimez vraiment les princesses…. », constata la jument bleue en se dirigeant vers la cuisine, où Britannia finissait de préparer le breakfast.

« Ouais, on adore les princes et princesses ici. Quand Cadance va accoucher, j’irais camper devant l’hôpital pour voir le bébé en premier et être la première à avoir le coussin ultra-collector avec sa tête dessus ! » s’exalta la licorne, qui se retourna pour déposer deux assiettes bien copieuses sur la table.

Mme Banane jeta un œil au contenu de l’assiette et grimaça. Des haricots, des œufs, du bubble and squeak (à cet instant, vous êtes déjà sur Wikipedia), des galettes de pomme de terre… et même quelque chose d’étrange appelé jelly qui semblait vivant.

Elle crut prendre dix kilos rien qu’en observant tout le gras qui s’en dégageait.

« Ce n’est pas très raffiné », constata-t-elle en reniflant le contenu de l’assiette. « En Prance, nous mangeons du beurre délicatement tartiné sur une baguette ou une biscotte, comme il se doit. Avec éventuellement un yaourt léger et une viennoiserie en accompagnement en plus d’un jus de fruits fraîchement pressé», expliqua-t-elle. « Pas…. ça…. », ajouta-t-elle en reposant le museau sur les plats.

Britannia avait commencé à dévorer son english breakfast. « Tu refuses mon hospitalité, froggy ? Ce n’est pas très…. raffiné », dit-elle en se moquant de l’accent de la jument attablée avec elle.

Mme Banane leva les yeux au ciel, piégée. Après tout, elle était aussi là pour faire bonne figure et représenter dignement la Prance, que diable ! Alors, si elle devait se plier aux étranges coutumes de ce pays, elle le ferait. Et tant pis pour son régime bio et sans gluten.

« Bon appétit, froggy », ricana Britannia en voyant la terrestre commencer à manger son repas.

Après avoir fini son assiette, la prançaise crut exploser. Ses gouttes de sueur avaient un goût d’huile et elle se traînait péniblement à chaque pas, le ventre plein. Elle espérait que le déjeuner soit moins lourd.

Elle manqua de s’évanouir en allant manger un fish and chips au pub du coin, toujours invitée par Britannia, qui la força à manger en expliquant que les chips étaient aussi appelées ‘french fries’ dans les contrées anglophones.

Pour le dessert, Mme Banane sortit un plateau de fromages de son sac. Cette fois, c’est Britannia qui tourna de l’œil.

« HOLY CELESTIA !!! Don’t stand so close to me !!! C’est quoi cette horror ?! » cria-t-elle en amenant ses sabots sur son nez.

« Ce n’est que du roquefort, ma chère. J’ai aussi du bleu, du brie, du camembert- »

« Beurk, ça sent comme après que Wesley est passé sur le trône ! » se moqua Britannia.

« Je t’ai entendu ! » cria le Wesley en question en se retournant depuis le tabouret sur lequel il était assis au comptoir.

« Mais non, je- » tenta de se défendre Mme Banane pour préserver l’honneur de son pays, avant de se faire encore couper par la licorne blanche.

« Hé, ça ressemble aussi à ce qu’il a vomi la dernière fois quand il avait mangé trop de scones ! » poursuivit Britannia.

« STOP !! » cria Mme Banane pour se faire entendre. « Toujours est-il que cela vient de mon pays, et que c‘est délicieux pour terminer le repas. C’est un met exquis et raffiné », expliqua-t-elle en prenant un morceau de camembert dans son sabot.

« C’est normal que ça coule comme ça ? » demanda Britannia en faisant une autre grimace de dégoût.

« Oui, ça veut dire qu’il est à point. Goûte, c’est un délice », dit-elle en approchant l’objet du museau de la licorne, qui recula et grimpa sur sa chaise.

« Euh… no, thanks », la remercia-t-elle. La prançaise ramena l’objet coulant vers elle et leva un sourcil.

« Oh…. alors tu refuses mon cadeau ? Tu… tu ne veux pas de mon hospitalité ? » demanda Mme Banane en faisant la moue. « Je croyais pourtant que… » Elle baissa les oreilles et le museau, l’air triste, faisant ressortir sa lèvre inférieure et écarquillant ses pupilles.

« Ouais, Britannia, c’est vrai, tu vas pas lui refuser son hospitalité, hein ? » dit Wesley, qui s’était approché de la licorne avec un sourire narquois sur son visage.

« Wesley, un jour, tu me le paieras…. », grogna Britannia entre ses dents et en tournant la tête vers le poney moqueur.

« Ah ouais ? Fais gaffe si tu veux pas que je fasse un crochet par ton jardin la prochaine fois que je mange trop de scones si tu vois ce que je-MMMMM !!!!! »

Excédée, Britannia venait de lui enfoncer un morceau de fromage bien coulant et bien puant dans sa boîte à camemberts. Le pauvre Wesley s’étouffa et ne dût la vie sauve qu’à l’intervention rapide des secours et un lavage d’estomac. L’invasion de la Prance dans son estomac britannique manqua de lui être fatale.

Une fois les infirmiers partis avec Wesley, Mme Banane rappela d’un raclement de gorge très raffiné ce qui attendait Britannia, qui sentit son cœur s’arrêter en voyant le plateau de fromages face à elle. Elle avala la boule dans sa gorge et prit l’un des morceaux dans sa magie, se préparant au pire.

Le morceau à l’odeur diabolique s’approcha petit à petit de sa bouche.

Centimètre par centimètre.

Inch by inch.

Même si la longueur n’est pas la même.

Quoi qu’il en soit, elle prit une bouchée. Il fallait bien montrer que les britanniques n’étaient pas des lâches et c’était la nation tout entière que représentait Britannia,

Le morceau de fromage prançais entra dans la bouche de la britannique, qui mâcha lentement en essayant de ne pas faire attention à l’odeur. Sa grimace de dégoût était difficile à cacher. Elle finit par avaler le morceau et frissonna de tout son être.

« Alors ? » demanda Mme Banane.

« Ça pue autant dehors que dedans ! » dit-elle en se précipitant vers le premier fish and chips venu à la table voisine et en buvant une grande gorgée de bière pour faire passer le tout.

« Tant mieux, car il y a le plateau à finir… », sourit d’un air mesquin la jument bleue. Britannia sentit un nouveau frisson passer dans son dos.

‘Que St- Marecury me vienne en aide…’, pensa-t-elle en s’avançant les sabots tremblants vers sa table.

Avec l’aide de Mme Banane, la jument blanche finit le plateau, sauvant la réputation de son pays. C’était une bien maigre récompense face à l’haleine qu’elle allait se trimballer durant les prochains jours.

Le temps de digérer, Britannia n’avait pas vu qu’une de ses connaissances avait passé la porte du pub. Elle la remarqua lorsque celle-ci repassa devant elle pour s’en aller après avoir bu sa pinte quotidienne.

« Hé ! Nessie ! » salua Britannia alors que le poney à la crinière bouclée et au pelage bleu se fit voir devant ses yeux. Une terrestre qui portait un kilt et un béret à carreaux.

« Hello Britannia », dit sur un ton plus calme la jument en se retournant pour la saluer, une certaine tension pendant dans ses mots.

« So, tu veux toujours faire ta propre équipe de hoofball ? » demanda la licorne. Nessie soupira.

« Un jour, on sera indépendants et on pourra enfin te mettre le haggis là où je pense ! » répliqua la terrestre, les yeux froncés.

« Oh yeah ? Dis, c’est pas tes boys qui ont dit non la dernière fois quand on vous a demandé si vous vouliez faire votre propre team ? » lui rappela Britannia avec un sourire entendu.

Nessie leva le museau bien haut et se retourna en lançant : « Un jour, Britannia, un jour…. »

« Of couse, Nessie ! Hé, fais gaffe aux courants d’air ! » se moqua Britannia en observant la jument s’en aller.

« Ce n’est pas parce que je porte un kilt que- »

Elle n’eût pas le temps de finir que la porte s’ouvrit avec l’arrivée d’un poney. Une bourrasque s’engouffra dans le bar et fit lever le kilt de Nessie, dévoilant sa….. Lune.

« AAAHH !! CACHEZ CE SEANT QUE JE NE SAURAIS VOIR !! » hurla Mme Banane sous les rires de tout le pub en se cachant les yeux avec ses sabots. Nessie partit, les joues rouges de honte et de colère en proférant quelques insultes typiquement écossaises.

Pour oublier cette vision d’horreur, Mme Banane ne put nettoyer ses yeux avec de l’acide, alors elle suivit les conseils de Britannia et noya son esprit dans la bière. La prançaise en profita pour poursuivre sa mission et sortit une bouteille de vin de son sac de selle.

« Du vin ? Génial, allez amène ses sœurs aussi ! » s’émerveilla Britannia.

« Je n’en ai malheureusement qu’une », avoua Mme Banane.

Non mais quoi, c’est vrai, c’était pas de la piquette après tout.

Elle servit deux verres et commença sa leçon de dégustation, sous les yeux de la licorne.

« Tout d’abord, il faut prendre le temps de déguster, par petites gorgées », expliqua-t-elle. Elle leva le verre délicatement et but une petite gorgée, comme dit, avant de la faire tourner en bouche. « Fruité, avec une touche boisée…. Environ vingt ans d’âge…. Des vignes orientées à l’ouest…. Temps d’ensoleillement de huit heures par jour…. »

Britannia fit un mouvement de recul et leva un sourcil face à l’étrange attitude de la jument. Ces prançais étaient vraiment bizarres.

Mme Banane finit par avaler sa gorgée et reposa le verre à moitié vide. « A vous, ma chère », dit-elle à Britannia.

La licorne baissa les yeux vers le petit verre, les releva vers le regard insistant de Mme Banane, puis les reposa encore sur le verre.

En un éclair, elle prit la bouteille et en vida le contenu, malgré les protestations énergiques de la prançaise.

« CE N’EST PAS COMME CELA QUE L’ON DEGUSTE CE BREUVAGE, ESPECE DE RUSTRE !!! » s’énerva-t-elle, sans effet sur Britannia, qui s’essuya les lèvres du sabot sitôt la bouteille vidée.

« Ah ! Par St-George, c’est de la bonne ! » se réjouit-elle. Elle baissa les yeux vers le verre de Mme Banane. « Tu finis pas, froggy ? » Sans lui laisser le temps de répondre, elle vida aussi le verre et hoqueta.

« HIPS ! Merci, froggy ! Allez, tournée générale pour fêter ça ! » lança Britannia, obtenant des cris de joie de tout le pub.

Une heure et trois tournées de bière plus tard…

« AND EVER GIVE US CAUSE, TO SING WITH HEART AND VOICE, LONG LIVE CELESTIA !!! »

Oui, car les poneys n’ont pas de Dieu, c’est bien connu. A part Celestia, notre grande souveraine que nous aimons tous.

Entourée de britanniques ivres et hurlants, Mme Banane se crut en plein cauchemar. Ils étaient sales, des dents leur manquaient et certains insistaient beaucoup, vraiment beaucoup, pour une leçon de prench kiss avec elle.

Le pire fût quand on lui renversa un tonneau de bière sur la tête.

« YEAH ! FOR SHE’S A JOLLY GOOD FELLOW ! FOR SHE’S A JOLLY GOOD FELLOW ! FOR SHE’S A JOLLY GOOD FELLOW !!! AND SO SAY ALL OF US !!! » finit de chanter le groupe en la baptisant.

« Je veux rentrer en Prance…. », marmonna Mme Banane, trop bas pour que les autres l’entendent.

Britannia passa un sabot dans son encolure et la secoua. « Well done, froggy ! T’es une vraie britannique now ! » la complimenta-t-elle. « Come on, y’a encore plein de trucs à voir dehors », lui dit-elle en se levant de sa table.

Un frisson traversa le corps de Madame Banane. Pour se donner du courage, elle enfonça son museau dans son sac de selle pour respirer l’odeur d’une baguette encore intacte, ainsi que de quelques fromages qui avaient survécu au déjeuner. L’odeur de la Prance ! Quelques bouffées suffirent pour évacuer les effluves d’alcool de sa tête et lui redonner les idées claires. Elle remit son béret en place, après l’avoir essoré, et suivit Britannia dehors.

Pendant l’après-midi, Britannia fit donc visiter le coin à Mme Banane. Cette dernière dût avouer que c’était plutôt joli, même si le brouillard empêchait souvent de voir à plus de cinq mètres. A un moment, ils croisèrent un drôle de poney aux longues pattes qui marchait d’une façon ridicule, avec un costume noir et un chapeau melon, l’air strict. Silly Walk, c’était son nom, comme l’expliqua Britannia.

(+1 pour les références)

Puis vint l’heure fatidique.

17 heures. Five o’clock.

« TEA TIME ! » s’écria Britannia, ainsi que tous les poneys présents autour d’elle, quand une horloge sonna cinq heures.

Aussitôt, et avant même que Madame Banane ne comprenne comment, tous étaient assis à une table sur laquelle se trouvait un service à thé. Elle aussi, à une table pour deux, avec Britannia.

La prançaise s’était toujours demandé comment ils buvaient le thé avec leurs sabots.

La réponse fut rapide.

Tous les poneys inspirèrent, puis soufflèrent dans leurs sabots pour faire apparaître quatre doigts et ainsi lever le plus petit lorsqu’ils prenaient leurs tasses.

Mme Banane en resta bouche bée.

Quel manque de raffinement !

C’est…

C’est….

C’était de trop.

Le petit-déjeuner, le déjeuner, le rugby, le pub, le temps, les moqueries sur la Prance...

Madame Banane implosa.

« Tiens, froggy, bois ça », expliqua Britannia en poussant une tasse de thé entourée d’une aura lumineuse dans sa direction.

Mme Banane fronça les yeux et renversa la tasse, le bruit du fracas au sol faisant tourner toutes les têtes vers elle.

« JE NE VEUX PAS DE VOTRE FICHU THE ! SEULE LA BANANE VAINCRA !!! » s’exclama-t-elle en brandissant le fruit dans l’un de ses sabots et en grimpant sur la table.

Un cri d’effroi parcourut la foule.

« Shocking ! »

« How dare you ? »

« By George ! »

« Go home, froggy ! »

Tout aussi vite qu’étaient apparus les services à thé, les torches et les fourches se retrouvèrent dans les sabots des poneys, s’approchant dangereusement de Madame Banane.

Britannia se joignit au cortège et en prit la tête, s’arrêtant un instant pour l’effet de suspense et sortant un chapeau melon pour s’en servir comme casque.

La tension était dans l’air, les deux armées se faisant face. Enfin, plutôt une armée de britanniques et Mme Banane seule.

« Tu es allé trop loin, froggy ! » hurla Britannia. « Tu vas payer pour ce que tu as fait ! On ne blague pas avec le tea time ! »

Mme Banane fronça les yeux et se prépara à l’affrontement, simplement armée d’une banane et d’une baguette comme lance, ainsi que son honneur pour se protéger. « JE SUIS PRANCAISE ET FIERE DE L’ÊTRE !! PRANCE, JE MOURRIRAI POUR TOI !!!! »

(Remarquez la faute d’orthographe, mais que voulez-vous, c’est une référence de plus.)

Mme Banane poussa un cri et s’élança. Britannia et son armée firent de même et s’élancèrent.

Le combat s’annonçait rude et déséquilibré. Mais telle Jeanne d’Arc, Mme Banane se lancerait seule à l’assaut des britanniques pour sauver sa contrée de ces bouffeurs de thé et préserver la souveraineté de la Prance.

C’est beau.

Alors que Mme Banane et Britannia s’apprêtaient à échanger les premiers coups, un éclair de lumière se fit voir et tout le monde se retrouva figé sur place, incapable d’esquisser le moindre mouvement, comme si le temps s’était arrêté.

« STOOOOOOPPPPPP !!!!!!!! »

De leur position figée, les yeux se tournèrent vers la source de ce bruit.

« Qu’est-ce que vous fichez ?! »

Une alicorne violette.

Twilight Sparkle.

« Bon, je vais vous reposer au sol et le premier qui se bat, je l’envoie chez Discord, compris ?! » dit-elle d’une grosse voix grave qui faisait peur.

Son aura se dissipa et les poneys retombèrent violemment au sol. Ou s’inclinèrent devant leur princesse, c’est selon.

« P… princesse, comment avez-vous…. ? » bégaya Mme Banane en tenant sa baguette à moitié cassée.

Twilight agita son flanc avec sa marque de beauté qui brillait et le fit sonner comme une cloche. « Booty call », répondit-elle. « Je -»

« DING ! »

« DONG ! »

« DING ! »

« DONG ! »

« Par Celestia, ça fait encore plus de bruit que Big Ben ! »

Madame Banane et Britannia appuyaient chacune leur tour sur l’un des flancs de la princesse pour le faire sonner, se mettant à rire comme des imbéciles. A la fin, elles s’y étaient mises ensemble et faisaient résonner les cloches comme si on célébrait un mariage.

« C’EST FINI, OUI ?! » redit Twilight de sa grosse voix en les faisant s’écarter de sa croupe.

Toutes deux s’éloignèrent, le temps que la princesse soupire et parle à nouveau.

« Bon, qu’est-ce qui se passe ? »

Britannia s’avança et brandit une tasse de thé. « C’est cette froggy ! Elle ne veut pas de notre tea, c’est une insulte pour notre peuple ! »

« La banane vaincra ! » répondit avec la même hargne Mme Banane en mettant le fruit devant le nez de l’alicorne.

« Le tea ! » répliqua Britannia en mettant la tasse devant le museau de Twilight.

« La banane ! »

« Tea ! »

« La banane ! »

« Tea ! »

« STOP !!! » hurla Twilight. « Bon, on n’a pas toute la journée, alors je vais la faire courte : rien n’est plus beau que l’amitié et ça ne sert à rien de se disputer parce que c’est mal, youpi tralala allez faites-vous des bisous et des câlins et on n’en parle plus, compris ? »

« Pas tant que cette froggy ne se sera pas excusée », exigea Britannia en fronçant les yeux vers la prançaise.

« Alors qu’elle retire ce qu’elle a dit sur mes bons fromages et les bananes ! » réclama à son tour Mme Banane.

Twilight se passa longuement un sabot sur le museau. Heureusement, parce qu’elle était princesse et super-intelligente et qu’il fallait bien que l’histoire se finisse parce que l’attention des lecteurs vient de chuter en flèche, elle trouva une solution pour contenter tout le monde.

Elle alluma sa corne, prit la tasse de thé et la banane et, dans un flash de lumière aveuglante qui rendit littéralement aveugle la moitié des poneys présents, deux tasses de thé apparurent.

« Elle multiplie les tasses de thé ! Prosternez-vous !!! » hurla un britannique, qui venait de voir un miracle se réaliser.

Une tasse de thé arriva dans les sabots de Britannia, et une autre dans ceux de Mme Banane, qui la regardèrent avec circonspection.

« Pourquoi ne pas oublier toutes ces querelles autour d’un bon thé à la banane ? » proposa-t-elle avec le sourire satisfait qui accompagnait sa future victoire.

Britannia leva un sourcil et humecta ses lèvres avec le liquide.

Mme Banane fit de même et le but comme si c’était le meilleur vin de Prance.

C’était delicious.

« Vous voyez, la Grande-Bretagne et la Prance ont plus de choses en commun que vous le pensez, non ? C’est…. l’entente hord-iale ? » pouffa de rire Twilight avant de prendre une pose qui suggérait que tout le monde devait rire à sa blague.

Personne ne rit.

« Bon… okay….. », grimaça la princesse avant de se reprendre. « C’est bon maintenant, vous êtes réconciliées ? »

Mme Banane finit sa tasse, qu’elle vida à toute vitesse. « Britannia, je suis désolée pour ce que j’ai dit. Ce thé était exquis et c’est un pays charmant dans lequel tu vis », dit-elle en usant de son charming accent prançais.

« I’m sorry too, froggy… euh, Miss Banane. Tes fromages sentaient meilleurs que Wesley, paix à son âme », s’excusa Britannia en faisant un salut à la mémoire du défunt.

« Je suis pas mort ! » cria Wesley. « Enfin… pas encore ! » grogna-t-il depuis son lit d’hôpital en se faisant entendre dans toute la lande.

Twilight prit acte de leur décision. « Bien, maintenant, faites-vous un gros câlin parce que sinon, ça ne compte pas », expliqua-t-elle.

Les deux juments s’avancèrent l’une vers l’autre et ouvrirent grand leurs sabots, faisant comme demandé.

« Embrassez-vous », ajouta Twilight.

Les deux juments se firent la bise, le regard un peu surpris face à cette demande.

« Ta-ta-ta… sur la bouche, façon prench kiss », corrigea la princesse en souriant d’un air taquin.

Les deux juments se regardèrent quelques secondes, et tendirent leurs lèvres pour sceller la réconciliation pranco-britannique, ne voulant pas mettre en colère l’alicorne. Leurs museaux n’étaient plus éloignés que de quelques centimètres, chacune pouvait sentir le souffle chaud de l’autre, elles-

« HAHAHAHAHAHA !!! Sérieux, vous m’avez crue ? » se moqua l’alicorne en les stoppant. « Désolée, mais je vous shippe trop !!! »

Britannia ne comprit pas pourquoi la princesse parlait de bateau, tandis que Mme Banane ne comprenait pas la référence aux pommes de terre.

« Bon, le câlin et les excuses, c’est bon ! Je vous déclare officiellement BFF ! » annonça Twilight en cochant une case de son papier. « Une affaire de réglée, à plus ! »

Et sur ce, elle s’en alla, disparaissant aussi vite qu’elle était apparue.

« That was weird », déclara Britannia. Mme Banane acquiesça, avant de tendre une tasse vers la licorne.

« Il vous reste un peu de thé ? » demanda-t-elle.

« Sure, avec des crackers au fromage ? », proposa Britannia, faisant sourire la jument bleue.

Youpi, tout le monde était à nouveau ami. Check pour le Friendship is Magic.

Vers la fin de l’après-midi, avant le diner, Britannia raccompagna Mme Banane jusqu’au TARDIS, lui offrant du thé et quelques biscuits à ramener chez elle, ainsi qu’un Union Jack.

Avant de décrocher le combiné et partir, elles firent un selfie et virent qu’avec Mme Banane à gauche et Britannia à droite sur l’image, les couleurs faisaient…

BLEU-BLANC-ROUGE, LA PRANCE !!!

Un Pim’s à la framboise à qui immortalisera l’instant sur papier.

Mme Banane offrit quelques fromages, des parfums de sa boutique de Poneyville et un drapeau prançais à Britannia, promettant de revenir lui rendre visite pour faire un tennis à Whinnybledon. Et jouer au polo.

Ben ouais, horses.

« C’était cool de te rencontrer, froggy », lui dit Britannia avant de lui faire un câlin d’adieu.

« Toi aussi, Cool Britannia. Tu es la bienvenue chez moi », proposa-t-elle en renvoyant le câlin.

« Ha ! Yeah… le jour où vous apprendrez à parler anglais comme il faut », se moqua gentiment Britannia en la relâchant.

« Et ton prançais, il est comment ? » se moqua à son tour Mme Banane avant de se diriger vers la cabine.

« Au revoir, Madame Banane », dit en prançais Britannia alors que la porte se refermait, obtenant un dernier sourire et salut du sabot de la jument bleue, qui décrocha le combiné et entama le voyage retour vers Poneyville.

(Nous n’avons toujours pas de budget pour ce second voyage, alors voici la rediffusion sonore de l’aller)

« WOOSH !! »

« ZIING !! »

« PSCHIIIIHHHH !!! »

« VZZZZ !!!! »

« PFIOOUUUUU !!!! »

« AAHHHHHH !!!!! »

Le TARDIS se stoppa et, un peu secouée, Mme Banane sortit de la cabine, tombant sur le Docteur en pleine leçon avec Derpy.

« Ça doit venir du fond de la gorge, Derpy ! LONG LIVE CELESTIA !!! »

Visiblement, il était en pleine leçon de ‘britannisme’ avec la pégase.

« GOD SAVE THE QUEEN !!! » chanta Derpy.

Le docteur soupira. « J’abandonne », dit-il en retirant son chapeau melon et sa cravate avec les couleurs de l’Union Jack. Mme Banane se racla la gorge.

« Docteur, je suis rentrée », annonça-t-elle simplement en s’avançant avec l’Union Jack sur son dos.

« Oh, wonderful ! » s’exclama le poney terrestre en se précipitant vers elle. « Alors, comment était-ce ? »

« Charming », répondit Mme Banane en sortant les cadeaux de Britannia.

« Du thé, du vrai thé britannique ! » s’enthousiasma le Dr Whooves. « Et des scones, par Celestia ! Ça fait si longtemps ! »

« Qu’est-ce que c’est que ça ? » demanda Derpy en sortant une chose ronde du sac. Le Docteur tourna les yeux vers l’objet.

« Derpy, non !!! C’est la sainte grenade d’Antioche !!! »

Trop tard, elle était dégoupillée.

« A terre ! » cria le seigneur du temps.

Tous se précipitèrent à terre et attendirent l’instant fatidique.

….

(Rien)

Mme Banane ouvrit un œil et vit que la grenade s’était ouverte avec un petit drapeau « HA ! » qui ressortait. L’humour britannique, pensa-t-elle.

« La mission a été remplie avec succès, la Prance peut être fière de moi ! » expliqua avec enthousiasme Mme Banane en montrant les photos sitôt après s’être relevée. Des photos qui rappelaient des souvenirs au Docteur.

« Oh, Docteur, ça a l’air si beau, il faudrait vraiment y aller un jour ! » s’exclama Derpy devant les photos, majoritairement de brouillard.

« Un jour, peut-être, Derpy. Un jour…. », soupira le terrestre d’un air mélancolique.

« Pourquoi pas comme voyage de noces ? » proposa Derpy en lui faisant un petit sourire, que renvoya le Docteur.

(Ce dialogue ne sert à rien, c’est juste du fanservice)

« Docteur, puis-je vous poser une question ? » demanda Mme Banane.

« Certainement », répondit le poney brun en détournant les yeux de la pégase.

« Ce monde existe-t-il vraiment ou est-il imaginaire, seulement conçu par l’esprit d’un poney ? Je veux dire, ce pays semble si étrange…. », expliqua Mme Banane.

Le Docteur réfléchit quelques secondes et se racla la gorge avant de parler. « Il n’est réel que si vous le souhaitez. Le monde dans lequel nous vivons n’est-il pas seulement imaginaire ? Je veux dire, des poneys qui parlent, n’est-ce pas déjà étrange…. ? La vérité est ailleurs…. », déclara-t-il.

« Docteur, vous n’êtes pas dans la bonne série pour faite cette référence », expliqua Derpy.

« Oh, désolé », s’excusa le Docteur.

Mme Banane reprit le panier, en laissant quelques victuailles au britannique, et partit vers la sortie. « Derpy, Docteur, je dois vous laisser. Il me faut d’urgence une douche pour décoller cette odeur de bière qui colle à mon pelage depuis ce midi », expliqua-t-elle.

Le Docteur courut et se mit devant elle. « Où croyez-vous aller comme ça ? J’ai encore des voyages de prévu pour vous, tout de suite ! »

« Quoi ? Où ça ? » demanda Mme Banane. Après la Grande-Bretagne, elle n’avait plus envie de voyager avant le prochain siècle.

« Eh bien, à San Flankcisco pour rencontrer une certaine Golden Gates, à Manehattan pour rencontrer Bowtie, Liberty et Cabbie… Mais là tout de suite, vous devez aller en Allemagne pour voir une dénommée Canni Soda. Allez hop, dans le TARDIS !! » la pressa le seigneur du temps.

Mme Banane fit un mouvement de recul. « Euh, je ne sais pas si…. »

Le Docteur leva les yeux au ciel et soupira. « Oh… dommage, si vous ne voulez pas y aller pour représenter ce beau pays qu’est la Prance…. »

Le sang de Mme Banane ne fit qu’un tour. « Jamais je ne dirai non à la Prance ! Allons-y ! » s’exclama-t-elle en fonçant à nouveau dans le TARDIS.

Le Docteur se redirigea vers le panneau de contrôle, préparant le prochain voyage tandis que Mme Banane s’interrogeait à haute voix.

« Bière à la banane ? Choucroute à la banane ? Applestrudel à la banane ? »

FIN/ THE END

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Note de l'auteur

Pas de chapitre de Turn It On Again cette semaine, alors je fais patienter avec une fic écrite il y a un petit bout de temps, juste avant les Bronydays pour la catégorie fanfictions des Brony Awards. Je n'ai pas gagné, mais je me suis bien amusé à écrire ça.

Je suis d'ailleurs en pleine écriture de fic, pas Night and Day 2 mais un autre sequel d'une de mes histoires. J'espère publier ça d'ici l'été.

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RainbowSoarin00
RainbowSoarin00 : #43138
Je vais me faire prêtre rien que pour faire la messe d'enterrement de ton quatrième mur, du bon fan-service, de mes côtes et de la dignité écossaise. Nan, je rigole, c'est génial... Mais les anglais s'en sont pris plein la gueule. Vraiment. Sinon, Twilight en mode " troll, j'me la pète yolo swag " c'est bizarre.
Il y a 1 an · Répondre
Appledreamer
Appledreamer : #36779
Pour être sérieux je dirais que c'étais vraiment agréable comme lecture. Bravo ! ;) J'ai pas arrêté de rire tout le long avec tout ces clichés. La pauvre Madame Banane en prend beaucoup dans le museau. Mais en faite ! L’écosse était allié avec la, ... la Prance. X) Je pensais qu'il y aurait eu quelque chose avec Nessie et Mme Banane mais bon. La dégustation de fromage est suffisante.

"FRANÇAIS ! SALE ENFOIRÉE ! EST-CE QUE TU PARLE !? " :p (ceci est une référence traduite)
Et vive la Prance ! Pays des bananes et du bon vin ! XD
Il y a 2 ans · Répondre

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